"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici You're like a drug that's killing me - Lexie  2979874845 You're like a drug that's killing me - Lexie  1973890357
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You're like a drug that's killing me - Lexie

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() message posté Lun 15 Déc 2014 - 22:24 par Invité

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Lexie & James



Souvenez-vous de ce célèbre conte écrit par Charles Dickens… vous savez, celui qui évoque le dédain du riche et exécrable Scrooge envers Noël. Remplacez le protagoniste principal par un certain James Westlake et vous comprendrez le calvaire vécu par les employés de sa maison d’édition à l’approche des fêtes de fin d’année. Ce n’était pas le premier Noël que James allait devoir passer seul, il avait passé les trois derniers enfermé dans son bureau à travailler comme un forcené afin de ne pas penser que si le destin n’en avait pas décidé autrement, il devrait être en train d’observer Adam défaire ses paquets. Noël était censé être une fête familiale, un moment d’amour où l’on retrouve sa famille et ses proches. Quelle famille ? Quels proches ? Foutaises tout ça !! James n’avait pas la moindre intention de perdre son temps avec toutes ces futilités. Ainsi, il n’était pas question pour ses employés d’oser quémander le moindre jour de repos supplémentaire à l’approche des fêtes, ils savaient pertinemment que le grand patron s’y opposerait fermement. Oh il ne leur refusait jamais des congés pour Noël, mais s’il était question de prendre l’après-midi pour aller effectuer quelques achats de dernière minute, autant dire qu’ils faisaient une grossière erreur. James était pour ainsi dire … allergique à cette atmosphère mièvre que certains n’hésitaient pas à qualifier de « magique ». La belle affaire !! « Cathy ?! » Ne détachant pas les yeux de son ordinateur, James parcourait les mails de ses clients, tandis qu’il entendait sa jeune assistante fredonner des chants de Noël par dessus le son de la radio. Insupportable…  « CATHY ?! » Aucune réponse. Crispant les mâchoires, il poussa un profond soupir en réalisant qu’elle chantait de plus en plus fort et que par conséquent, elle ne pouvait pas l’entendre. Il aurait probablement pu lui pardonner cet écart, à la fois en raison de l’heure tardive et du travail remarquable qu’elle avait effectué au cours de la journée mais ce fut loin d’être le cas. Se levant d’un bon, il traversa son bureau, passa la porte ouverte et se posta devant son assistante, l’air passablement irrité. « Cathy, quand diable allez-vous cesser ce boucan infernal ? » La jeune femme le dévisagea avec une mine ahurie, sans pour autant être en mesure de cacher son mal être. « Hum…je suis désolée monsieur, c’est seulement un peu de musique… c’est Noël, vous comprenez. » Bon sang, elle le faisait exprès ? James appuya avec virulence sur le bouton de la radio afin de faire taire les Wham et leur insupportable « Last Christmas », ce qui plongea instantanément la pièce dans le plus grand silence. « Je me fiche de vos explications, je voudrais juste un peu de calme. Vous avez terminé de préparer les documents pour ma convention de jeudi prochain ?» Devenant soudainement écarlate, la jeune femme balbutia quelques mots que James ne fut pas en mesure de comprendre. Incontestablement, elle avait omis cette tâche. L’éditeur soupira de nouveau, passa une main sur sa nuque endolorie et consulta l’heure sur sa montre. « Bon, ça ne fait rien. Je vais m’en charger moi-même. Il se fait tard Cathy, vous devriez rentrer chez vous. » James n’était pas d’humeur à tergiverser durant des heures. Il avait encore énormément de travail à accomplir et vraiment peu de temps à consacrer à l’étourderie évidente de son assistante. « Vous en êtes certain monsieur ? Je peux rester pour terminer, ce n’est pas un problème… » James fit signe que non et elle comprit aussitôt qu’il n’était pas nécessaire d’insister davantage. Tenir tête à James, c’était prendre de gros risques et ça, tout le monde l’avait compris depuis bien longtemps. Ce grand maniaque de l’autorité ne supportait pas d’être contrarié, plus particulièrement lorsqu’il était d’humeur maussade. « Bien…je… merci monsieur. » La jeune femme ne se fit pas prier avant de se redresser, de s’emparer de sa veste et de son sac à main. James avait déjà commencé à retourner dans son bureau quand il se retourna à nouveau. « Oh à propos Cathy… Vous penserez à emporter ce carton chez vous.» James désigna ledit carton du menton ce qui sembla contrarier la fameuse Cathy. « Mais monsieur, ce sont les décorations de Noël. Nous avions l’intention de les accrocher afin d’égayer le… » La malheureuse n’eut pas le temps de terminer sa phrase que déjà, l’Ebenezer des temps modernes lui coupait la parole. « Emportez-le ! Nous n’avons pas besoin de ça ici. Au cours des jours à venir, vous me ferez le plaisir de davantage vous concentrer sur votre travail et un peu moins sur toutes ces futilités, c’est bien compris ? » La pauvre Cathy balbutia un léger « Oui monsieur, bonsoir monsieur. », avant de s’emparer du carton et de quitter les lieux, penaude. James eut alors tout le loisir de regagner son bureau, au calme. Etrangement, il aimait cette sensation de devoir être partout, de se tuer à la tâche. Ca ne l’avait jamais dérangé en réalité. James était un bosseur dans l’âme, fier d’avoir tout sacrifié au profit de cette entreprise. Il se souvenait encore de ce jour où, âgé d’à peine huit ans, il avait déclaré à sa sœur qu’il ne travaillerait jamais pour personne, qu’il serait son propre patron. Et il avait réussi. Occultant sans doute l’essentiel au passage …

Deux heures plus tard et comme toujours, James fut le dernier à quitter la maison d’édition. Il salua au passage Clay et Marcus, les deux gardiens de nuit qui officiaient ici depuis plusieurs années et se dirigea en direction du parking. Il faisait un froid de canard en cette période de l’année. James portait un manteau noir et une écharpe grise par dessus son costume trois pièces. Une tenue sans doute un peu stricte pour se rendre au chevet de sa douce Lexie. Une fois encore, il savait qu’elle ne manquerait pas de lui faire remarquer à quel point il pouvait paraître trop… sérieux. Trop rigide. Voilà donc pourquoi il fit un détour par son appartement, afin de se doucher et d’enfiler une tenue plus classique. Enfin … presque. Venant de James, il ne fallait pas non plus s’attendre à des miracles. Ainsi, il passa un jean, un t-shirt noir et un pull noir. Dès qu’il ôtait ses costumes, James avait l’impression d’être habillé comme un clown, ce qui était loin de refléter la réalité. Mais qu’importe ! Il n’était pas question de faire des simagrées au risque de perdre un temps considérable. Avant de partir, il s’empara d’une petite pile de DVD qu’il avait spécialement choisi pour Lexie ainsi que de ses clés de voiture, direction l’hôpital… L’avantage de s’appeler Westlake, c’est de pouvoir bénéficier de certains passe-droit comme le fait de pouvoir rendre visite à sa bien aimée en dehors des heures autorisées. N’allez surtout pas croire qu’il agissait ainsi de sa propre initiative !! Lorsqu’il s’était présenté au médecin qui s’occupait de Lexie, celui-ci s’était lancé dans une conversation passionnée concernant la littérature anglaise, sujet de prédilection de James. Les deux hommes avaient rapidement sympathisé et c’est le médecin en personne qui avait autorisé James à venir quand il le souhaitait. Il n’allait tout de même pas refuser une telle opportunité !! Lorsqu’il entra dans la chambre de Lexie, le jeune homme fut surpris de constater que Sam était partie… dommage. Il l’aimait bien cette demoiselle. Bon, il avait parfois l’impression qu’elle le testait et tentait de le piéger au travers de questions sournoises et même s’il n’était pas dupe de son manège, il savait qu’elle essayait simplement de jauger la personne qu’il était. Pas sûr que ce soit une bonne chose… M’enfin, faire bonne impression n’était pas sa priorité pour le moment. Comme tous les soirs depuis des jours et des jours, il pénétra donc dans cette chambre, un sourire ponctuant ses traits d’ordinaire si tendus. Elle était là. Sa belle, parfaite et incroyable Lexie. Elle était réveillée … autant parler d’un véritable soulagement. James avait passé des jours auprès d’elle, à lui tenir la main, à lui parler en espérant qu’elle puisse l’entendre. L’avait-elle entendu d’ailleurs ? S’il l’avait espéré sur le moment, ce n’était désormais plus le cas. Ce qu’il avait osé lui dire était bien trop intime, profond et intense pour qu’il daigne l’assumer ouvertement. S’approchant de sa belle, il constata qu’un plateau repas était posé devant elle. Oui bon… si on peut appeler ça ainsi. « Hum… poisson, purée de … on ne sait pas trop … fromage blanc et pomme verte. Petite veinarde, c’est un vrai festin qu’on t’a proposé ce soir. » Ne cherchant même pas à réprimer son sourire taquin, il se pencha vers elle afin de déposer un baiser sur son front. Il déposa les DVD près d’elle. Deux jours plus tôt, James lui avait laissé son ordinateur portable ainsi que son chargeur et quelques livres afin qu’elle puisse occuper ces trop longues journées. « Des comédies romantiques, des comédies romantiques, un film d’horreur et … ah oui, une comédie romantique. » Il haussa les yeux au ciel avec amusement puis la contempla de nouveau. Il lui trouvait meilleure mine que la veille. « Comment te sens-tu, aujourd’hui ? » James ôta sa veste ainsi que son pull noir, réajusta son t-shirt et regarda autour de lui, s’attendant sans doute à voir Sam débarquer de n’importe où. « L’inspecteur Sam n’est pas dans les parages, ce soir ?» L’inspecteur ? Bah oui, elle lui posait sans cesse des questions, espérant sans doute trouver de gros dossiers à son sujet. Amusant pour James mais éreintant sur le long terme.

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() message posté Mar 16 Déc 2014 - 22:08 par Invité
Je m’approche lentement de la fenêtre en poussant le pied à perfusion devant moi. Dehors, le vent s’est calmé, il n’agite plus les arbres et leurs ombres dansantes. La nuit s’est installée et l’obscurité fait éclore dans la ville des milliers de lumières qui scintillent et paraissent se déplacer à une vitesse vertigineuse. Elles ressemblent à des astres, des étoiles tombées à terre et cherchant à s’envoler de nouveau vers le ciel. Elles me ressemblent, incapable de m’envoler vers ce que j’ai déjà perdu. Je m’étais hâtée sous la douche il y a quelques minutes, trop heureuse lorsque l’on avait enfin pu interrompre ma dialyse. Ces dernières me plongeaient sans cesse dans un état second, m’éloignaient de moi-même, instauraient une fatigue sourde derrière chacun de mes mouvements. Mais je me plaignais moins. Elles maintenaient également à distance ce trou noir qui menaçait de consommer mon corps tout entier entre chacune d’elles. « Alexandra. Tu n’es pas sensée te balader comme bon te semble. Reviens t’allonger. » Je me retourne distraitement, laissant mes yeux se poser sur l’infirmière poussant devant elle un plateau repas jusqu’à mon lit. Elle se redresse alors et soutient mon regard, entre sévérité, tendresse et compassion. « Ce n’est pas amusant, je sais. Mais ne me force pas à appeler Martha, on sait toutes les deux que ce sera nettement moins agréable. » Je roule des yeux à ses menaces mais ces dernières suffisent pour que je me décide à me diriger vers elle. Si l’affection que je portais à Nicole et qu’elle semblait me porter en retour était grande et l’empêchait à de nombreuses reprises de me dénoncer aux médecins, c’était loin d’être le cas avec Martha. Véritable terreur du service, son seul nom suffisait en général à dissuader les plus rebelles des esprits. Le mien compris. « Tu commences plus tôt ce soir. Tu as pu trouver les cadeaux pour tes fils quand même ? » demandais-je en m’asseyant difficilement sur le lit. Il était triste de constater que ce simple effort pouvait m’étourdir ainsi et je m’adosse au lit relevé pour reprendre mes esprits. Je tente d’ignorer le regard désapprobateur que Nicole me lance avant qu’elle ne repousse doucement mes jambes sur le lit, remontant ensuite la couverture jusqu’à ma taille. Elle me maternait comme jamais je ne l’avais accepté de personne mais je l’appréciais réellement et n’avais pas le cœur de la reprendre. « Tu ne veux toujours rien pour cette nuit ? » Je secoue doucement la tête en fronçant légèrement les sourcils. Ça ne servait à rien. Le sommeil ne venait plus. Le médecin me proposait des calmants, des somnifères, que j’avais accepté les premiers jours. Je m’endormais, d’un sommeil lourd, opaque pour me réveiller quelques heures plus tard, en sursaut, le souffle court, oppressée par un poids immense sur la poitrine m’empêchant de respirer. Je les refusais à présent. « Essaye de manger quelque chose ce soir. Toi qui es si pressée de rentrer chez toi, tu devrais t’en donner les moyens. » continua-t-elle en attirant le plateau au dessus de mes genoux. Je la regarde une seconde, agacée par ses remontrances, et m’empare de la pomme avant de croquer dedans d’un air de défi. « Merci Nicole. C’est délicieux. » répondis-je sobrement en lui adressant un sourire ironique tranchant avec le regard affectueux que je lui portais. Elle tapote doucement sur mes genoux, change la poche et réinstalle mes intraveineuses avant de quitter la pièce. J’inspire profondément lorsque la porte se referme derrière elle, me laissant de nouveau dans un silence pesant entrecoupé des ronronnements et tintements des machines. Nicole avait raison. Je mourrais d’envie de rentrer chez moi. Je craignais de perdre mes habitudes dans cet environnement, je craignais de finir par m’y sentir à l’abri. Je craignais de tout perdre, de n’avoir plus que mes ambitions perdues et mes rêves lointains pour imaginer le monde que l’on me confisquait. Je réprime un soupir en entendant la porte se rouvrir à nouveau, imaginant apercevoir Nicole déjà de retour pour surveiller le moindre de mes mouvements. Je m’arrête lorsque mon regard se pose sur James, s’approchant déjà du bord de mon lit. Il était tellement tard, je m’étais imaginée qu’il avait été retenu au bureau et n’avait pas eu le courage ensuite de re-traverser la ville. « Hum… poisson, purée de … on ne sait pas trop … fromage blanc et pomme verte. Petite veinarde, c’est un vrai festin qu’on t’a proposé ce soir. » Il me sourit et il y eut autour de moi un peu moins de fantômes. Instantanément. Il avait en lui cette magie qu’il ne soupçonnait même pas, ce pouvoir insensé qui me réchauffait le cœur. Lorsqu’il souriait, c’était une toute autre vie qui apparaissait. « Tu seras heureux de savoir que je t’attendais alors. J’imagine que tu n’as pas eu le temps de manger, c’est pour toi. » Je ferme les yeux une demi-seconde en sentant son baiser sur mon front. J’aurais aimé l’accueillir autrement. Je détestais cette sensation d’être amoindrie, diminuée. Je ne voulais pas être celle que l’on plaignait, que l’on cajolait ou que l’on devait protéger. Force était de constater que c’était cependant ce que j’inspirais, malgré moi. Je voulais être à égalité mais ce n’était plus le cas. Ce ne le serait pas tant que j’aurais cette béance à l’intérieur du corps, battant et me coupant le souffle. « Des comédies romantiques, des comédies romantiques, un film d’horreur et … ah oui, une comédie romantique. » Je laisse échapper un sourire face à ses moqueries. « Merci. Dis-moi, ils viennent de ta collection personnelle ceux-là ? » Je laisse reposer ma tête sur l’oreiller, l’observant me dévisager minutieusement. Il ne s’agissait sans doute que de pure superficialité mais j’étais heureuse d’avoir pu me rafraichir moi-même plus tôt, pour la première fois depuis des jours. James était, comme à son habitude, en tous points, parfait. Je le soupçonnais d’être rentré se changer avant de me rejoindre et cette pensée m’arrache un fin sourire. « Comment te sens-tu, aujourd’hui ? » Je repousse définitivement le plateau du bout du bras et me décale avec difficulté vers le bord du lit pour lui laisser la place de s’asseoir. « Mieux qu’hier, c’est l’essentiel. » répondis-je simplement, consciente qu’il s’agissait là de la seule réponse que j’étais capable de lui fournir. Ne cessant de regarder autour de lui, je l’observe, un brin amusée par son comportement. « L’inspecteur Sam n’est pas dans les parages, ce soir ? » finit-il par me demander et je hausse les épaules distraitement. « Je pense qu’elle travaille. Même si je lui ai demandé de rentrer et de prendre soin d’elle. » Mais c’était peine perdue. Une des raisons principales pour lesquelles j’avais hâte de rentrer chez moi et enlever ainsi ce poids supplémentaire que je faisais peser sur les épaules de ma sœur. « Et toi, tu es venu … » laissais-je échapper en jouant doucement avec le bracelet qu’il m’avait offert et que j’avais pu remettre à mon poignet il y a quelques jours. « Je sais que tu es débordé, encore plus en ce moment. Promis, je fais tout ce que je peux pour qu’on me donne l’autorisation de sortir d’ici. » Qu’on me donne l’autorisation de sortir d’ici. Avec lui. Tout ce que je peux pour rentrer avec lui. Et ne plus le forcer à faire ces allez-retours entre son travail et l’hôpital. Ne plus être un poids, une obligation.
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() message posté Mer 17 Déc 2014 - 19:08 par Invité

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« Que vais-je bien pouvoir faire de toi, à présent que tu connais le point faible le plus honteux de ma personne ? » déclara-t-il avec amusement tout en faisant allusion aux DVD. Pourtant non, ils ne venaient pas de sa collection personnelle, pour la simple et bonne raison que James préférait de loin la lecture au septième art. D’ailleurs, il avait en horreur toutes ces adaptations foireuses qui transformaient un chef d’œuvre de la littérature en une vulgaire histoire digne d’un roman de gare. Dès qu’il s’agissait de céder les droits d’un livre pour une adaptation cinématographique, James se montrait intransigeant et les négociations s’avéraient toujours particulièrement compliquées pour ses interlocuteurs. Après s’être mis à son aise et avoir constaté que l’inspecteur Sam n’était pas dans les parages, l’éditeur observa les doigts de sa bien aimée, jouant doucement avec le bracelet qu’elle portait de nouveau autour de son poignet. Un fin sourire ponctua son visage. Il l’écouta parler de sa sœur et acquiesça légèrement, songeant qu’elle devait effectivement avoir besoin d’un peu de repos. Il faut dire que Sam ne s’était pas épargnée ces derniers temps. Si James avait toujours été présent pour prendre la relève, il avait souvent été témoin de l’épuisement de la demoiselle. Lexie avait vraiment beaucoup de chance d’avoir une sœur aussi fantastique sur laquelle elle pouvait compter. « Ta sœur est vraiment quelqu’un de bien… Hum, peut-être un peu trop curieuse à mon goût, mais tout de même incroyable. » Après tout, il fallait bien qu’il s’amuse de la situation. Naturellement, James aurait aimé faire sa connaissance dans d’autres circonstances, mais il aurait certainement le loisir d’apprendre à la connaître davantage dans un futur plus ou moins proche. « Et toi, tu es venu … » Il planta son regard dans le sien, prenant le temps de l’observer avec attention tout en essayant de comprendre le sens caché de ses paroles. Bien sur qu’il était venu. Pour rien au monde il n’aurait renoncé à lui rendre visite. « Je sais que tu es débordé, encore plus en ce moment. Promis, je fais tout ce que je peux pour qu’on me donne l’autorisation de sortir d’ici. » Il comprenait parfaitement son besoin urgent de se changer les idées, de voir autre chose que ce sinistre hôpital et un défilé perpétuel de médecins et d’infirmières à son chevet. Il avait hâte de la voir sortir, hâte que leur vie reprenne son cours. « Je suis venu parce-que j’en avais besoin, mais aussi car je considère que toi et moi ne faisons qu’un. Je n’ai pas l’intention de te laisser seule. Ni maintenant, ni jamais. Puis tu sais… si je me suis toujours accroché à mon travail parce-que je n’avais plus que ça. A présent je t’ai, toi… » James ancra de nouveau son regard dans celui de Lexie, tandis qu’il cherchait les mots juste pour lui expliquer ce qu’il avait sur le cœur. Mais comment lui expliquer ce qu’il ne comprenait pas lui-même ? Car fondamentalement, James ne comprenait toujours pas ce qu’il ressentait quand elle était dans les parages, quand il posait son regard sur elle… Ou tout simplement lorsqu’il pensait à elle. Vraiment, il ne pouvait pas expliquer ça. Les choses étaient ainsi faites, il n’y avait rien de plus à comprendre. Si le silence s’installa durant quelques secondes, James trouva rapidement un moyen de le combler afin de ne surtout pas avoir à en dire davantage sur tout ce qu’il ressentait. Son regard venait de se poser sur un livre qu’il lui avait apporté quelques jours plus tôt, un recueil qu’il adorait et dont il lui avait beaucoup parlé par le passé. « Tu l’as lu ? » demanda-t-il avec intérêt, espérant ainsi ne plus avoir à évoquer ce ressenti puissant et dévastateur qui le ravageait en sa présence. Lexie avait toujours eu un pouvoir terriblement déconcertant sur sa personne et James n’était pas capable de le gérer. Elle était la seule à y parvenir, ce qui était pour le moins troublant. « Je crois que c’est mon préféré… je n’ai jamais rien lu d’aussi bouleversant.» James adorait pouvoir partager sa passion avec Alexandra. En un sens, il aurait voulu qu’elle apprenne à le connaître aussi bien que lui désirait la connaître : sans barrière, sans mensonge et sans aucune crainte. Malheureusement, il redoutait toujours autant ses réactions. Il avait peur que tout ce qu’elle découvrirait sur son compte au fil du temps ne puisse finalement pas lui convenir. James craignait qu’elle se rende compte qu’il n’était vraiment pas fait pour elle. Parce que pour sa part, il était persuadé que c’était le cas. Qu’il était sans aucun doute bien trop sombre pour une femme aussi lumineuse et incroyable qu’elle. « Tu veux qu’on se regarde un film ? » l’interrogea-t-il sur un ton taquin. Il n’était pas question d’une quelconque impatience quant aux films mièvres qu’il lui avait apporté, non. Le fin mot de sa pensée était bien différent et il savait qu’elle comprendrait. Il les imaginait seulement étroitement logés l’un contre l’autre, à regarder un film. Vraiment, rien que pour cette raison, cela valait le coup de se payer de tels navets. Enfin pour sa part, il savait que tant qu’il pouvait la serrer dans ses bras, tout irait pour le mieux.
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() message posté Jeu 18 Déc 2014 - 18:27 par Invité
Il y avait eu ce moment où je n’étais ni tout à fait réveillée, ni complètement dans l’obscurité. Ce moment dont j’avais sûrement été la seule à me rendre compte. Ce moment où je ne percevais rien de ce qui se passait autour de moi. Et où j’étais tout de même légèrement consciente. Tout n’était alors qu’angoisse et remords. Il y avait eu des moments de panique puis de vide. Et il y avait eu nos échos de rire, des flambées de souvenirs, nos souvenirs. Et James l’ignorait. Des moments où malgré les faiblesses et la fatigue, je parvenais à fouiller ma mémoire et rejeter à la surface des bribes de bonheur. Il était dans chacune d’elles. Sa voix était présente à chaque fois même si je ne distinguais pas les mots. Je n’avais fait que la suivre pour remonter à la surface. Je l’avais laissé me guider. J’étais revenue vers lui. « Ta sœur est vraiment quelqu’un de bien… Hum, peut-être un peu trop curieuse à mon goût, mais tout de même incroyable. » Je souris doucement en l’entendant parler ainsi de Sam. J’ignorais complètement où en était leur relation. Ils ne faisaient que se succéder dans la chambre, je les observais quelques fois échanger à l’extérieur, au travers de la porte vitrée, et je n’avais pas encore eu la force et l’occasion de les questionner sur leurs sujets de conversation. Je retrouvais à peine ma sœur, je la retrouvais après des années de lutte et de disputes. Des années d’affrontement que James ne pouvait pas soupçonner en nous voyant, malgré ce que je lui avais raconté. J’étais simplement heureuse aujourd’hui, et soulagée, de ces apaisements et de leur rencontre. Mais les circonstances n’étaient pas telles que je l’aurais imaginé, telles que je l’aurais voulu. « Je suis venu parce-que j’en avais besoin, mais aussi car je considère que toi et moi ne faisons qu’un. Je n’ai pas l’intention de te laisser seule. Ni maintenant, ni jamais. Puis tu sais… si je me suis toujours accroché à mon travail parce-que je n’avais plus que ça. A présent je t’ai, toi … » Je faillis lui dire une nouvelle fois à quel point j’étais désolée. Mais la phrase me reste en suspend sur les lèvres. James semblait décidé à ne pas vouloir l’entendre, je craignais qu’il n’y perçoive quelque chose que je ne pensais absolument pas. Mon cœur s’emballait à chaque fois qu’il me déclarait sienne. J’étais à lui bien avant d’envisager qu’il puisse m’appartenir. Je ne souhaitais pas qu’il me laisse, je ne souhaitais pas le voir s’éloigner et se tuer au travail. Si je m’excusais, ce n’était pas pour le repousser. J’avais besoin de lui. Je craignais simplement qu’il ne me voit bientôt plus qu’ainsi, plus que comme cette pauvre fille au fond d’un lit d’hôpital. Je craignais qu’il se fatigue, qu’il s’use de moi. Alors que je ne souhaitais rien d’autre que l’anéantir d’amour, comme je l’avais été, prévenir le moindre de ses désirs et les combler aussitôt. « C’est vrai. » répondis-je simplement. Tu m’as, moi. Je suis à toi. « Tant que tu le voudras … Non c’est faux. Même si tu me laisses, même si tu t’éloignes, je serais toujours à toi. » rajoutais-je en lui adressant un regard complice. « Ne prends pas peur. » J’esquisse un sourire dans une sollicitation muette. Ces quelques paroles prononcées suffisent pour m’essouffler et irriter le feu brûlant dans ma poitrine. Je lève un regard sur la poche, vérifiant la vitesse d’écoulement de ma perfusion et inspire légèrement. « Tu l’as lu ? » Je suis son regard jusqu’au recueil posé sur la table à côté de mon lit et j’acquiesce d’un signe de tête. Je l’avais lu. Curieusement, étrangement, j’étais restée éveillée suffisamment longtemps pour le parcourir d’une traite. Pour James tout d’abord, avant de me laisser entraînée par la beauté des mots. Il y avait dans ceux-ci une simplicité, une fluidité, une profondeur et une authenticité qui les sanctifiaient presque. Je m’étais empressée à la fin de ma lecture de lui envoyer un message. « Je crois que c’est mon préféré… je n’ai jamais rien lu d’aussi bouleversant. » Je le regarde, spectatrice envoûtée, fascinée dès lors qu’il s’animait de sa passion et qu’il la partageait avec moi. Je m’insufflais à chaque fois d’un peu de sa plénitude et de ce bonheur pudique. « Tu veux qu’on se regarde un film ? » Mon regard s’accroche au sien et à sa lueur amusée. « Pas ce soir. » répondis-je en passant une main dans mes cheveux encore légèrement humides. Je ne voulais pas m’endormir une nouvelle fois au bout de quelques minutes et le laisser subir le film seul. Je voulais lutter, ne serait-ce qu’un peu, ce soir, pour profiter de lui. Je souris vaguement et je me décale une nouvelle fois, passant mon bras d’où sortaient les intraveineuses par-dessus le lit. « Tu viens ? » J’attends qu’il vienne s’allonger à mes côtés avant de venir me serrer contre lui, m’enveloppant dans l’odeur de linge propre et de savon qui émanait de lui. Je sens, contre mes jambes, les siennes anormalement chaudes par rapport aux miennes. James était un véritable four humain. Il ne fait pas froid dans la chambre, mais mon sang circule mal, mes membres n’arrivent plus à retrouver la chaleur de la vie. « Raconte-moi quelque chose. » demandais-je alors en prenant un peu de sa chaleur. « Un secret. Quelque chose que tu n’as jamais dit à personne. Je ne le répèterais pas. » promis-je avec un léger sourire. Contre lui, dans ses bras, il y avait ces particules invisibles qui percutaient et caressaient ma peau. J’étais attachée à lui par toutes les fibres de mon âme. Je voulais l’être totalement, ne plus lutter contre l’impatience de mon être malgré la lenteur de mes gestes.
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() message posté Ven 19 Déc 2014 - 23:51 par Invité

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Peur ? Ce soudain revirement de situation le fit sourire discrètement. Il n’avait pas peur, bien au contraire. L’entendre dire de telles choses lui fit un bien fou. James aurait aimé l’entendre souffler ce genre de paroles plus souvent encore mais il savait à quel point c’était difficile pour elle de se laisser aller à de pareilles confidences. Pour rien au monde il ne prendrait peur. Afin de dissimuler son trouble, l’éditeur ne tarda pas à changer de conversation, l’emmenant peu à peu vers un terrain moins glissant à son sens. Parler de littérature était encore ce qu’il savait faire de mieux. Du moins, cela semblait simple quand il se trouvait face à d’autres interlocuteurs qu’Alexandra. En l’occurrence, James se sentait troublé et désarçonné par sa présence. En ses moindres mouvements, elle était douce et délicate. Mais c’était avant tout sur son visage que son regard était posé. Lexie était décidément belle à voir en toutes circonstances, mais d’autant plus encore quand elle semblait fascinée et concentrée sur quelque chose comme cela semblait être actuellement le cas. C’est lui qu’elle observait ainsi. Pour peu, il se serait presque senti mal à l’aise. D’où son habileté à faire diversion une nouvelle fois en lui suggérant de regarder un film. « Pas ce soir. » Ah non ? James l’observa avec tendresse avant d’hésiter un court instant à la rejoindre. Non pas qu’il ne le souhaitait pas, mais cette proximité n’allait-elle pas le perturber plus que de raison ? Oh et puis tant pis !! C’est ainsi qu’il prit place à côté d’elle, enroulant un bras autour de ses épaules pour l’attirer à lui. Sans la brusquer, sans la forcer. Il voulait juste la serrer doucement contre lui, s’enivrer de la douceur de sa peau et de l’odeur particulière de ses cheveux. « Raconte-moi quelque chose. Un secret. Quelque chose que tu n’as jamais dit à personne. Je ne le répèterais pas. » Un secret ? En voilà une drôle de demande. James prit une profonde inspiration et secoua doucement la tête de droite à gauche, ne sachant pas trop de quelle manière il pourrait répondre à cela. « Hum et bien … » commença-t-il, sans être certain de savoir ce qui l’intéressait vraiment et ce dont elle se fichait sans doute éperdument. Il n’allait quand même pas lui raconter à quel point son esprit pouvait être torturé, si ? Ce serait trop dangereux pour elle. Pas vraiment pour lui, soit dit en passant. Parce que lui, il ne se sentait aucunement en danger. Mais Lexie, qu’en penserait-elle ? « Comment vais-je pouvoir te surprendre à l’avenir, si tu connais déjà tout sur moi ? » plaisanta-t-il. C’était sans doute une manière de gagner un peu de temps et de réfléchir un peu plus longuement à ce qu’il pourrait bien lui dire. Finalement, il fixa le mur face à eux, manifestement plongé dans ses pensées. « Euh je ne sais pas mais tu sais… je ne suis pas certain que connaître mes secrets soit une bonne chose. Je veux dire … celui que j’ai pu être par le passé n’a strictement rien à voir avec l’homme que je désire être aujourd’hui. J’aime ce que je deviens en ta présence. Tu fais de moi un homme bon. Un homme meilleur. Je n’ai pas envie de te décevoir.» Des secrets, James en avait des tas. A croire qu’il avait passé sa vie entière à mentir et à se dissimuler derrière d’innombrables masques. Mais il n’était pas question d’en faire autant face à Lexie. Non. En sa présence, il avait simplement envie d’être lui-même, sans masque, sans mensonge. Et il ne voulait pas être le seul à ressentir des choses totalement folles et presque anormales tant elles étaient fortes. « Bon d’accord… mais tu me promets de ne pas rire ? » S’exclama-t-il en plongeant son regard dans le sien afin de s’assurer qu’elle n’allait pas rire ou révéler ce qu’il était sur le point de lui confier. « J’ai peur des nains de jardin … Et je t’en prie, ne me regarde pas comme si j’étais bizarre ou complètement cinglé. Tu sais que c’est une phobie recensée et tout ! J’ai lu un livre terrifiant à ce sujet quand j’étais gosse. Les nains de jardin devenaient vivants à la tombée de la nuit et je crois bien qu’ils tuaient tout le monde. Un vrai traumatisme. » Il savait qu’elle allait se foutre de lui. C’était inévitable. Mais le pire dans tout ça, c’est que James était vraiment sérieux. Les nains de jardin lui flanquaient une trouille pas possible, tant et si bien qu’il ne comprenait pas comment on pouvait exposer de pareilles immondices dans son jardin. Pour sur, il avait systématiquement envie de les réduire en poussière. « Et euh… dans un autre registre… il m’est déjà arrivé de te suivre jusque chez toi. Bien avant qu’on sorte ensemble … j’essayais juste de t’apercevoir… » Merde… pourquoi avait-il fallu qu’il lui révèle ce secret-là ? N’allait-elle pas le prendre pour un pervers psychopathe ou quelque chose du même genre ? Pourtant, James n’en avait pas réellement le profil… Disons juste qu’il avait ressenti le besoin de l’observer, de la voir… Déjà à l’époque, il ne pouvait pas se passer d’elle. Bon d’accord, c’était une curieuse façon d’agir, il voulait bien le reconnaître. Mais pourtant, il l’avait fait. « C’est ton tour ! » Maintenant qu’il était passé aux aveux, c’était au tour de Lexie d’en faire de même. En attendant qu’elle prenne la parole, il continua à la serrer doucement dans ses bras. Aussi fermement que tendrement. Régulièrement, il sentait la chaleur de son souffle caresser le creux de son cou. Pour rien au monde il n’aurait souhaité bouger. Il aurait voulu la garder ainsi contre lui, pour l’éternité.
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() message posté Dim 21 Déc 2014 - 20:47 par Invité
Mes paupières papillonnent sous les coups assaillant mon crâne et mon esprit. Je tire sur la perfusion comme si cela pouvait changer quelque chose. James m’attire contre lui et je me laisse faire, sans résistance. Il avait peur de ne plus savoir me surprendre. J’avais l’impression que cela n’arriverait jamais. Une hypothèse irréalisable, une envie irréaliste. Connaître tout de lui me paraissait impossible. Je pose mon regard sur lui et il se pare de mille charmes nouveaux. Il me touche et je rayonne de mille grâce invisibles. Pure magie. Il enchantait l’instant en foudroyant mes songes. « Euh je ne sais pas mais tu sais… je ne suis pas certain que connaître mes secrets soit une bonne chose. Je veux dire … celui que j’ai pu être par le passé n’a strictement rien à voir avec l’homme que je désire être aujourd’hui. J’aime ce que je deviens en ta présence. Tu fais de moi un homme bon. Un homme meilleur. Je n’ai pas envie de te décevoir. » commence-t-il avec précaution. Sa voix continue de résonner en moi, en une vague lente et caressante, un murmure familier. Je me force à entrouvrir les paupières, son souffle régulier venant chatouiller mon front. « Je ne te demande pas d’effacer ton passé, James. Il a fait de toi ce que tu es aujourd’hui. Je pourrais le remercier pour cela. » répondis-je enfin, sincèrement. Je l’observe hésiter encore quelques secondes. Je m’imaginais pouvoir être surprise par certains de ses secrets, peut-être même affectée. Mais un seul de ses regards sur moi et le sentiment de déception me paraissait de plus en plus impossible à ressentir. Pas pour lui. Pas pour nous. « Bon d’accord… mais tu me promets de ne pas rire ? » J’arque un sourcil en soutenant son regard qu’il plonge dans le mien. Son air est si sérieux qu’il semble être sur le point de me révéler le plus profond de ses secrets. Je me mords l’intérieur de la joue en avance pour ne pas laisser mon amusement prendre le dessus sur mes traits et appuie ma tête sur son épaule. « Bien sûr que non. Promis. » assurais-je en signant d’un mouvement de tête. Il s’agissait là d’une promesse que je n’étais pas sûre de pouvoir tenir en vue de son expression mais je ne voulais pas le dissuader maintenant qu’il semblait lancé. « J’ai peur des nains de jardin … » Sa confidence résonne une seconde au creux de mes oreilles avant que je ne me décale quelque peu pour lever les yeux sur lui. J’esquisse un sourire que je m’emploie à faire disparaître aussitôt, mais je ne peux rien contre la lueur pétillante qui s’empare de mon regard en l’entendant continuer. « Et je t’en prie, ne me regarde pas comme si j’étais bizarre ou complètement cinglé. Tu sais que c’est une phobie recensée et tout ! J’ai lu un livre terrifiant à ce sujet quand j’étais gosse. Les nains de jardin devenaient vivants à la tombée de la nuit et je crois bien qu’ils tuaient tout le monde. Un vrai traumatisme. » Je hoche la tête sérieusement à chacune de ses paroles, faisant mine de comprendre parfaitement ses justifications. « Ça, tu vois, c’est exactement le genre de choses que j’étais prête à entendre. C’est complètement compréhensible et ... rationnel. Et tu en vois souvent des nains de jardins à Kensington ? » Je passe une main doucement sur sa joue, faisant mine de compatir entièrement à ce qui ne devait pas être évident à gérer en plein centre-ville de Londres. Petit à petit, mes éclairs amusés et taquins laissent cependant place à une certaine tendresse. James m’était longtemps paru comme un homme insaisissable, celui que je ne pourrais jamais approcher autrement que lors de nos échanges impudiques, celui qui était destiné à bien plus, bien mieux que la fille délabrée par la maladie et la perte de son amour perdu. Il était loin, loin de moi, loin de toutes les faiblesses qui nous enchaînaient, nous autres, en secret. Il était au-dessus, inatteignable. Les angoisses qu’il me confiait aujourd’hui pouvaient être les miennes. J’étais prête à les entendre, prête à les comprendre et à les faire miennes. Même les plus absurdes, même les plus enfantines. « Et euh… dans un autre registre… il m’est déjà arrivé de te suivre jusque chez toi. Bien avant qu’on sorte ensemble … j’essayais juste de t’apercevoir… » rajoute-t-il ensuite d’une voix hésitante. Je retiens mon souffle une seconde, ne pouvant empêcher un léger froncement de sourcils tandis que l’information prenait place dans mon esprit embrumé par les médicaments et la fatigue. Qu’entendait-il par « bien avant » ? Dans quelles circonstances m’avait-il suivie, surprise ? L’image de James m’épiant alors que nous n’étions pas encore liés m’angoissait plus qu’il ne pouvait l’imaginer. Et certainement pas pour les raisons qui auraient d’ailleurs pu l’inquiéter. J’étais saisie, troublée, touchée de comprendre à demi-mots que mon attachement n’avait pas été unique lors de nos débuts. Combien de fois avais-je voulu forcer le hasard, détourner les coïncidences, interpréter les signes ? J’avais imaginé des rencontres fortuites, des échanges passionnés tous guidés par la violence du désir d’être avec lui. Mais les moments passés sans lui, avant lui, avant nous, ne figuraient pas parmi mes plus glorieux. Bien au contraire. James semblait me percevoir comme quelqu’un que je n’étais pas. Il m’attribuait des qualités que je ne pensais pas posséder, m’enlevait des défauts qui faisaient partie de mon être. Et s’il m’avait surprise lors de certaines de mes crises, de mes sorties hasardeuses et excessives ? S’il m’avait vue telle que je l’étais réellement avant d’être dans ses bras ? Prends-moi comme je suis. Voilà ce que j’aurais voulu lui demander tant de fois sans en avoir le courage. Peut-être avait-il finalement compris plus que ce que je ne soupçonnais. «  C’est ton tour ! » Je me redresse avec difficulté, ignorant le souffle court dans ma poitrine tant j’avais toujours du mal à respirer convenablement. « Et qu’as-tu aperçu ? » demandais-je en reprenant sa dernière confidence, entendant à peine sa dernière demande. Il ne s’agissait pas là d’une manière d’ignorer sa question. Mais mes insistances ne devraient plus le surprendre. Il ne pouvait pas me révéler une telle chose et s’attendre à ce que je passe outre sans persister. « Je n’étais pas vraiment passionnante, ou raisonnable. » commençais-je prudemment. Je n’étais pas certaine de l’être aujourd’hui non plus. Et il ne s’agissait là que d’une manière détournée pour ne pas dire indécente, excessive ou délabrée . « Avant toi. » complétais-je. « On essaye tous de se montrer sous notre meilleur jour, au début. Ce serait injuste finalement, que tu en ai su plus que moi. » Il brisait les murs que j’avais mis si longtemps à ériger pour protéger mon cœur et mes erreurs. Il brillait de mille feux lorsque je n’avais pas entamé les prémisses de ce que j’aurais voulu accomplir. Et j’étais à ses côtés, j’étais sienne comme il était mien, malgré nos secrets, avec nos secrets pourtant imparfaits.
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() message posté Lun 22 Déc 2014 - 22:46 par Invité

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A n’en point douter, James avait l’impression de lui avoir avoué la chose la plus ridicule qu’il puisse révéler à son sujet. Sérieusement, qui pouvait bien avoir peur des nains de jardin ? Certainement pas un homme comme lui … et pourtant… il détestait se laisser surprendre par ces infâmes créatures. Tout ça à cause d’un livre complètement stupide et insensé qu’il avait eu le malheur de lire durant son enfance. C’était absurde mais hélas, il n’avait pas le moindre contrôle sur sa phobie. Révéler cela à Lexie était … inattendu. Toutefois, il n’eut même pas le temps de terminer son récit qu’il décela un léger sourire sur les lèvres de sa bien aimée. Il lui avait pourtant demandé de ne pas rire !! C’était amusant à ce point ? Manifestement, oui… « Ça, tu vois, c’est exactement le genre de choses que j’étais prête à entendre. C’est complètement compréhensible et ... rationnel. Et tu en vois souvent des nains de jardins à Kensington ? » James ne prit même pas la peine de lui répondre, il se contenta de tordre la bouche puis de faire la moue sans la quitter du regard. La main qu’elle porta à sa joue lui fit hausser les yeux au ciel. Elle se moquait totalement de lui en réalité. « Ce n’est pas du tout compréhensible et rationnel ! C’est juste honteux… tellement honteux que tu te fous de moi. » lui fit-il vivement remarquer, sans l’once d’un reproche dans la voix. En fait, il n’était pas véritablement vexé par la réaction de Lexie. Au contraire, il la trouvait même parfaitement normale et légitime. Après tout, James était le premier à trouver cette situation proprement saugrenue. Malheureusement, il avait beau essayer de prendre sur lui, il détestait ces horribles et diaboliques petits monstres barbus. Afin de détourner la conversation, James se laissa aller à quelques confidences beaucoup plus surprenantes… S’agissait-il d’un faux pas ? Il n’était pas en mesure de le dire, d’autant que la réaction de Lexie ne se fit pas attendre. Elle semblait vouloir en apprendre davantage sur cette affaire. « Et qu’as-tu aperçu ? » Une femme époustouflante et tellement extraordinaire qu’elle faisait naitre en lui un désir proprement inexplicable et déraisonné. Voilà ce qu’il avait aperçu. Déglutissant avec difficulté, il fixa un court instant le mur face à lui, cherchant à trouver les mots justes, ceux qui ne le feraient pas passer pour une sorte de pervers psychopathe. Chose qu’il n’était naturellement pas. « J’essayais seulement de t’apercevoir. De voler encore un peu de temps au temps. Je ne suis pas certain que tu apprécies ce genre de révélation mais … j’avais vraiment besoin de faire ça ; de te suivre, de te voir encore un peu. Je savais que ce serait un cercle vicieux, que j’aurais besoin d’en apprendre encore et toujours plus sur toi. » James était en train de s’enliser… Il savait que toutes ces révélations allaient certainement la laisser sans voix. Il avait d’ailleurs peur du regard qu’elle pourrait poser sur lui en cet instant, des éventuelles pensées méfiantes qu’il pouvait faire naitre dans son esprit. « Je n’étais pas vraiment passionnante, ou raisonnable. » « Au contraire, tu l’as toujours été.» se permit-il de l’interrompre sans attendre. A quoi bon nier l’évidence ? « On essaye tous de se montrer sous notre meilleur jour, au début. Ce serait injuste finalement, que tu en ai su plus que moi. » Sans doute. Mais il l’avait aimé dès la première seconde. Peut-être n’avait-il tout simplement pas trouvé la force et le courage de le lui avouer. Les sentiments n’avaient pas vraiment leur place dans la vie de James. Il avait toujours pris soin de les repousser, des les ignorer afin de mieux les détruire ensuite. Avec Lexie, tout semblait différent. Tout semblait fou. « Sans doute ma formidable manie de toujours prendre une longueur d’avance. » plaisanta-t-il au sujet de ses mauvaises habitudes : celles de vouloir toujours tout contrôler, tout comprendre et tout maitriser. « Je ne voulais pas te faire peur. Et je me disais que si ça arrivait, tu mettrais peut-être une certaine distance entre nous et je n’en avais pas la moindre envie. Notre « accord » n’en était finalement pas un. Pas de sentiment, juste du bon temps tu te souviens ? Je n’ai jamais véritablement respecté les règles. » Oh ça non, jamais. Si à l’époque James s’évertuait à se mentir à lui-même, il devait à présent admettre qu’il avait toujours éprouvé de véritables sentiments, forts et intenses envers Lexie. Il la voulait depuis tellement longtemps, et de façon si forte, qu’il craignait de la perdre à tout instant, alors qu’il n’avait pris que trop peu. La perdre n’était pas concevable. Tandis qu’il tentait tant bien que mal de lui expliquer toutes ces choses, il l’attira un peu plus contre lui, appréciant de sentir ses courbes délicieuses se lover contre son corps. « J’espère que ça ne te fait pas trop peur… Je me rends bien compte de toute la folie qui règne dans mes propos.» Un léger sourire fit son apparition sur ses lèvres. James n’était pas très expansif mais avec Lexie tout semblait facile. Comme une évidence en somme. « Cela dit, notre histoire m’apparaît désormais comme bien plus merveilleuse que tout ce à quoi je m’étais préparé. Bien plus incroyable que dans mes fantasmes les plus fous. Hum… c’est là que tu dois prendre la fuite normalement, non ?» Un nouveau sourire mutin ne tarda pas à illuminer son visage tandis qu’il baissait le regard un instant, appréhendant très certainement la réaction de Lexie suite à toutes ces révélations.
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() message posté Mar 23 Déc 2014 - 23:48 par Invité
Il réécrivait mes souvenirs. Il réécrivait notre histoire. À côté de combien de signes étais-je passée, trop aveuglée par les ténèbres qui m’entouraient ? « J’essayais seulement de t’apercevoir. De voler encore un peu de temps au temps. Je ne suis pas certain que tu apprécies ce genre de révélation mais … j’avais vraiment besoin de faire ça ; de te suivre, de te voir encore un peu. Je savais que ce serait un cercle vicieux, que j’aurais besoin d’en apprendre encore et toujours plus sur toi. » Il avait toujours su calmer mes angoisses, faire taire mes démons, éclairer mes pensées, même les plus sombres. Il avait su réveiller ce que j’avais longtemps cru disparu. J’avais eu besoin de le retrouver constamment, de revenir vers lui, de m’inquiéter qu’il ne le veuille pas en retour. Jamais je n’avais jamais voulu me pencher sur ce que cela pouvait bien vouloir signifier. Il s’agissait seulement de pulsions. De pulsions si puissantes qu’elle me poussait dans ses bras et m'avait fait établir notre accord improbable. Jamais je ne m’étais imaginée qu’il puisse être tourmenté de son côté. « Au contraire, tu l’as toujours été. » me coupa-t-il et je fronce les sourcils sans pourtant le reprendre. Je n’étais pas passionnante. Je n’étais pas raisonnable. J’étais perdue, abandonnée de toutes parts, lâchée par tout le monde, frappée par un impitoyable destin. Il ne l’avait pas vu. Comment aurait-il pu lorsque mon obsession principale était de le cacher à tout le monde ? « Je ne voulais pas te faire peur. Et je me disais que si ça arrivait, tu mettrais peut-être une certaine distance entre nous et je n’en avais pas la moindre envie. Notre « accord » n’en était finalement pas un. Pas de sentiment, juste du bon temps tu te souviens ? Je n’ai jamais véritablement respecté les règles. » Pas de sentiment. C’était notre accord. C’était ce qui nous avait sauvé. C’était ce qui nous avait réuni aujourd’hui. C’était ce qui avait bien failli nous perdre lorsqu’il l’avait fait volé en éclat. Jamais je n’aurais cru à l’époque que j’aurais été capable de l’annuler, de vivre sans. Jamais je n’avais cru à l’époque qu’il ne fonctionnait que pour moi, que James était passé outre sans me le dire, qu’il avait pris la peine de m’attendre. D’attendre, qu’à mon tour, je lui ouvre la porte. Comment avais-je pu ne rien voir ? Comment avais-je pu perdre tout ce temps ? « Cela dit, notre histoire m’apparaît désormais comme bien plus merveilleuse que tout ce à quoi je m’étais préparé. Bien plus incroyable que dans mes fantasmes les plus fous. Hum… c’est là que tu dois prendre la fuite normalement, non ? » chercha-t-il à savoir en baissant son regard sur moi. Je plisse le nez, ne répondant pas tout de suite. Mes incessantes marches arrière, et misérables tentatives de garder un semblant de contrôle sur ce que je pouvais ressentir et révéler, semblent le perturber tout autant que moi. Je pouvais le comprendre. Mais j'étais à fleur de peau ces derniers jours. J’ignore s’il s’agit des analgésiques que l’on m’administre ou de mon épuisement général mais la moindre de ses déclarations m’atteint en plein cœur sans que je ne parvienne à le dissimuler. Je prends une légère inspiration pour chasser mon émoi et donne une faible tape sur son torse en protestant. « Je ne suis pas froussarde à ce point, n’exagère pas. » Mais il ne le faisait pas. Et je me brûle les lèvres de ne pas m’excuser de le lui faire subir au quotidien. Ma phobie de l’engagement, et de l’abandon qui pouvait en découler, avait longtemps ralenti chacune de mes décision, paralysé mon présent et annihilé mon futur. James était l’exception. Mon exception. Il devait en avoir conscience … non ? C’était une évidence. Encore plus aujourd’hui. J’avais failli mourir et le perdre, lui. J’allais mourir. Les ailes de la mort avaient frôlé mon être l’autre nuit, avaient failli m’emporter. Je m’étais battu cette fois-ci, les médecins me l’avaient permis mais ça ne durerait pas, pas si les choses ne changeaient pas. Elle frappera à ma porte, demain, dans dix jours, deux mois ou deux ans. Elle frappera un peu plus tard. Et je ne pouvais pas m’empêcher de vivre en l’attendant, je ne le voulais pas. Certaines personnes passaient leur existence entière à la recherche de ce que je ressentais, lovée contre lui, et ne le trouvaient pas. Les premières heures après mon réveil, je m’étais dit que je pouvais mourir ainsi, maintenant. Mourir le cœur plein d’amour. C’était plus que ce que j’espérais. Mais ce n’était pas assez finalement. Je voulais le vivre. Le vivre indéfiniment. Le vivre pour notre éternité. « Tout n’est pas merveilleux. » finis-je par dire plus sérieusement. Je me force à enchainer aussitôt pour ne pas laisser place à de fausses interprétations. « Dans mes rêves les plus fous, je ne serais pas ici, ce soir, dans ce lit d’hôpital. Dans mes rêves les plus fous, je t’aurais forcé à m’emmener, à quelques jours de Noël, loin. Loin d’ici. Pas parce que je n’aime pas Londres, c’est chez moi. Juste parce que, dans mes rêves, je peux aller n’importe où. Et que tu es dans chacun d’entre d’eux. » J’esquisse un sourire en coin en relevant le visage vers lui, mes lèvres effleurant son menton à chacune de mes paroles. « Peut-être qu’un jour, on le pourra. » finis-je en m’évadant un plus. « Tu n’iras nul part si tu t’obstines à faire la fine bouche. » entendis-je une voix s’élever sur le palier de porte et je lâche un soupir en reconnaissant l’accent tranchant de Martha. Je laisse tomber mon visage dans le cou de James quelques secondes avant de me décider à affronter le regard désapprobateur de l’infirmière jaugeant le plateau repas dans le même état que lorsque l’on me l’avait apporté. « Et je peux vous apporter un lit d’appoint pour la nuit, ce sera nettement plus confortable. » rajouta-t-elle en direction de James tandis qu’elle triturait sans ménagement mes perfusions. Je me mords la lèvre pour réprimer un sourire face à son ton sévère et son regard noir. Martha ne prenait jamais de gant, peu importe la personne qui se trouvait face à elle. Il s’agissait de son service. Elle enlève la sécurité et finit par pousser le chariot en dehors de la chambre secouant la tête et marmonnant dans sa barbe. « Dis-moi qu’un jour, on le pourra. Parce qu’elle n’est clairement pas dans mes rêves. » laissais-je échapper dans un rire. Je me moquais bien de savoir si ces rêves seraient un jour ou non réalisables. Il y avait un moment à présent que je ne cherchais plus de solutions, elles m’avaient toutes été présentées et aucune ne semblait à portée de main. Des rêves, c’était tout ce qu’il me restait. Tout ce à quoi je pouvais m’accrocher pour le moment. Le reste ne dépendait pas de moi.
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() message posté Sam 27 Déc 2014 - 1:03 par Invité

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« Bien sur que nous irons. » se contenta-t-il de répondre sur un ton des plus sérieux. Parce-que dans l’esprit de James, cela ne faisait aucun doute : un jour, ils pourraient se permettre toutes les folies. L’espace d’un instant, son regard se perdit en direction de la fenêtre depuis laquelle on ne distinguait pas grand-chose. La nuit avait déjà lancé ses étoiles à l’assaut des ténèbres, mais elles n’étaient que de microscopiques lueurs égarées au cœur de l’infini manteau sombre. Depuis le couloir, la voix désagréable de Martha parvint une nouvelle fois jusqu’à eux ; elle était sans doute en train de rouspéter après une autre infirmière. « Cette femme est infernale. Et diablement autoritaire. Je t’avais emmené une sélection de mets exquis avant-hier soir, elle m’a tout enlevé en prétendant que tu devais t’en tenir à une alimentation stricte et équilibrée. Si tu veux mon avis, je pense surtout qu’elle y a vu une excellente opportunité de savourer quelques spécialités qu’on ne trouve point en milieu hospitalier. Elle porte une alliance en plus … je plains le pauvre homme qui partage son quotidien.» Une lueur amusée se mit à pétiller dans ses prunelles aux délicates nuances de turquoise. Il comprenait parfaitement pourquoi Lexie avait tellement hâte de sortir d’ici. Cela faisait des semaines maintenant qu’elle était enfermée entre ces quatre mûrs avec pour seule et unique exigence du repos, du repos et encore du repos. En l’espace d’une seconde, l’expression de James changea totalement. Merde, après tout pourquoi devraient-ils s’en tenir aux recommandations d’un médecin qui avait la liberté d’aller et venir comme il le désirait ? James se redressa légèrement, semblant décrypter la plus folle et certainement la plus incongrue des idées que l’on puisse avoir. « Et hum… où aimerais-tu aller à cet instant précis ? Où voudrais-tu que je t’emmène ? » Son regard croisa celui de la jeune femme et il savait qu’elle allait comprendre où il voulait en venir. Quel que soit l’endroit où elle désirait aller, il s’arrangerait pour que cela soit possible. Quitte à devoir utiliser des méthodes peu conventionnelles pour y parvenir. C’était certainement de la pure folie, mais James était un homme dont la détermination n’était plus à prouver. Quand il voulait obtenir quelque chose, il y parvenait en un claquement de doigts. Il savait cependant que ses extravagances n’étaient pas nécessairement du goût de sa bien aimée. Il y avait de fortes chances pour qu’elle le prenne pour un original n’ayant nullement conscience de la gravité de la situation. Or, James savait parfaitement ce qu’il faisait et tenait à la rassurer sur ce point. Pour cette raison, il prit les deux mains de Lexie dans les siennes et replongea son regard dans le sien, animé par cette douce folie qui le rendait adorable. Il ressemblait à un petit garçon dont l’imagination débordante venait de donner naissance à une idée formidable. Il avait cependant besoin que Lexie y croit elle aussi. « Rien n’est impossible, mon ange. Absolument rien. Ne va surtout pas croire que ma proposition soit animée par ma fantaisie légendaire car il n’en est rien. Je pense juste qu’à l’heure actuelle, le meilleur remède soit de répondre à tes envies… » James savait cependant qu’Alexandra, cérébrale et bien trop réfléchie à son goût, allait tenter de lui opposer quelques arguments savamment tournés pour lui faire entendre raison. Ainsi, il anticipa ses protestations, lâche l’une de ses mains afin de venir déposer son index sur ses magnifiques lèvres rosées. « Je me charge des problèmes techniques. Apprends à lâcher prise et fais-moi confiance … » Il l’observa avec insistance durant quelques secondes supplémentaires pour lui faire comprendre qu’il était vraiment sérieux et qu’il ne laisserait aucun obstacle se dresser en travers de leur chemin. C’était de la pure folie, sans doute. Mais James partait du principe que c’était maintenant ou jamais. Répondre à leurs envies ou se laisser manipuler par la vie qui semblait prendre un malin plaisir à leur faire miroiter un bonheur auquel ils n’auraient peut-être jamais droit. Cette dernière option n’était pas envisageable selon James. « Lexie, chérie … tu sais que je t’aime plus que tout au monde et je ne prendrai jamais le moindre risque inconsidéré concernant ta santé. Mais je pense très sincèrement qu’il n’existe aucun endroit qui ne soit plus hostile qu’un hôpital en cette période de fêtes. Alors même si ce n’est que pour quelques jours, pour quelques heures … dis-moi où tu voudrais aller et je te promets de prendre toutes les mesures nécessaires pour que cela soit réalisable. » Dieu sait que James détestait la période de Noël, mais il n’était pas question de partager cette allergie avec Lexie.
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() message posté Jeu 1 Jan 2015 - 18:24 par Invité
J’aurais aimé pouvoir faire plus. Pouvoir faire plus que de simplement imaginer ce que nous pourrions réaliser dans notre futur. J’aurais aimé tout lui donner, plutôt que de lui faire miroiter ce que j’aurais pu dans une autre vie. J’aurais aimé ne pas être une illusion, un simple potentiel qui ne pouvait se réaliser. « Et hum… où aimerais-tu aller à cet instant précis ? Où voudrais-tu que je t’emmène ? » s’anima-t-il soudain en se redressant. Je m’appuyai à mon tour sur mes mains pour m’asseoir convenablement et pouvoir lui faire face. Ses prunelles brillaient d’un éclat qui avait déserté celles de tous ceux me regardant depuis des semaines. Je fronçai légèrement les sourcils, voyant où il voulait en venir, où il comptait nous emmener. Je ne pouvais pas rêver, je ne pouvais pas me permettre d’imaginer un futur incertain, de formuler des espoirs insensés. James désirerait aussitôt les combler. Les réaliser tous pour me combler. Les rêves ne lui suffisaient plus. Il voulait du réel, du concret. Il voulait une histoire, une vraie, et ne plus simplement l’imaginer à mes côtés. Je pouvais le comprendre. Je ne pouvais pas le lui reprocher, j’en étais l’entière fautive. J’étais capable de me laisser porter par mes songes, de laisser mes délires envahir mon être et m’en contenter. J’étais capable également de comprendre que James ne le veuille pas. Qu’il ne le puisse pas. Il réalisait chacune de ses envies avec une facilité déconcertante. Il avait les moyens de toutes les exaucer, il s’était tué à la tâche pour cela. Il avait sué sang et eau. Je ne voulais pas être une source de frustration pour lui, représenter ce qui ne pouvait être changé, ce qui ne pouvait être accompli d’un simple claquement de doigts. « Rien n’est impossible, mon ange. Absolument rien. Ne va surtout pas croire que ma proposition soit animée par ma fantaisie légendaire car il n’en est rien. Je pense juste qu’à l’heure actuelle, le meilleur remède soit de répondre à tes envies… » J’inclinai doucement la tête, incapable de quitter son regard du mien. J’étais attendrie par chacune de ses paroles et n’arrivai pas à me résoudre à devoir les contester d’une manière ou d’une autre. Je fermai les yeux une demi-seconde, assaillie de vertiges par le simple fait de m’être redresser. Comment pourrais-je bien sortir de cet hôpital ? Ne pouvait-il pas le comprendre dans mes silences ? « James … Ce sont mes envies qui m’ont conduites ici. » laissais-je échapper dans un murmure, saisie de le comprendre moi-même. La maladie était arrivée en douce, subrepticement, sournoisement dans ma vie, et celle de mes proches. J’avais longtemps refusé de la laisser glisser, se répandre comme sur un buvard. J’avais toujours lutté contre cette prise de possession, refusé qu’elle ne me happe, qu’elle m’asservisse. Je ne voulais pas être l’esclave de cette chose qui se battait férocement pour me détruire. J’avais toujours refusé de lui obéir sans résistance. En m’évertuant à sortir contre les avis des médecins, en ne changeant nullement mon hygiène de vie, en ne me rendant pas à toutes mes dialyses, refusant qu’elle rythment chacune de mes journées. En détruisant à petit feu ma relation avec ma sœur qui ne comprenait pas mes attitudes. En faisant toutes ces folies que James semblait vouloir me voir reprendre. Ces folies m’avaient conduites ici. Ces folies m’avaient amenées dans ce lit d’hôpital. J’étais coupable. Coupable de ne pas avoir entendu les supplications de mon propre corps, ses appels au secours. À présent, je n’avais plus le choix. Il avait pris le pas sur mon esprit. Il me clouait au lit, que je le veuille ou non. J’entrouvris les lèvres, cherchant une manière de le lui faire comprendre. « Je me charge des problèmes techniques. Apprends à lâcher prise et fais-moi confiance … » me coupa-t-il avant que je ne puisse prononcer le moindre mot. Son index sur mes lèvres manqua de briser toutes mes défenses. Je frissonnais lorsqu’il posait ses mains sur moi, à chacun de ses gestes, chacune de ses attentions. Mon corps n’avait pas failli sur ce point-ci. James me donnait une raison de vivre. Ne pouvait-il pas être également une excuse pour commettre toute sorte de crimes ? Oh, ne le pouvait-il pas … « Lexie, chérie … tu sais que je t’aime plus que tout au monde et je ne prendrai jamais le moindre risque inconsidéré concernant ta santé. Mais je pense très sincèrement qu’il n’existe aucun endroit qui ne soit plus hostile qu’un hôpital en cette période de fêtes. Alors même si ce n’est que pour quelques jours, pour quelques heures … dis-moi où tu voudrais aller et je te promets de prendre toutes les mesures nécessaires pour que cela soit réalisable. » Je clignai des yeux en me mordant l’intérieur de la joue, sérieusement irritée par la force de cette habitude. Je vacillerai presque sous l’assaut de tous les arguments que je pourrais lui formuler. Un seul d’entre eux réussirait à réduire à néant cette idée. Mais je mourrais d’envie de lui dire oui, je mourrais d’envie de tout oublier. D’oublier pourquoi je n’avais jamais pu voir le monde. D’oublier que, aujourd’hui plus encore, je ne pouvais me permettre de manquer une seule de mes dialyses. D’oublier que je ne voyais pas l’intérêt de m’enfuir dans un autre pays si c’était pour me brancher à de nouvelles machines une fois ailleurs. D’oublier que le moindre mouvement me mettait le cœur au bord des lèvres et faisait glisser un voile sombre devant mes yeux. Emmène-moi où tu voudras. « La France. J’ai toujours voulu aller en France. » Ces mots s’échappèrent de mes lèvres sans que je ne puisse les en empêcher. Je pouvais me maudire de ne pas avoir su les contenir, de ne pas avoir pu immédiatement nous réfréner. Je n’avais jamais eu l’habitude, d’être raisonnable, d’être celle qui freinait les ardeurs, au contraire. « Mais, » continuais-je en serrant les dents, ce mais qui m’écorchait les lèvres, « pas maintenant, pas tout de suite. Je peux à peine me lever. Ce n’est pas mon moral qui manque à l’appel, c’est mon corps qui ne suivra pas. » Je me redressai quelque peu, pour garder contenance après avoir formuler ces faiblesses que j’aurais toujours voulu cacher. Je ne me retenais plus, plus au moment non plus de me pencher vers lui et de poser mes lèvres sur les siennes. Mes lèvres parfumées de rose et de désirs s’animèrent contre les siennes. Mes doigts remontèrent sur son cou, se glissèrent derrière sa nuque, vivants et froids contre la chaleur de sa peau. « Dans quelques jours … ? » glissais-je contre ses lèvres, essoufflée par cet effort avant de capturer à nouveau ses lèvres. Je me sentais sauvage et apprivoisée, contrainte d’exister. Alors que je voulais vivre, même atrocement, vivre avec lui.
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