"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici You're like a drug that's killing me - Lexie  - Page 2 2979874845 You're like a drug that's killing me - Lexie  - Page 2 1973890357
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You're like a drug that's killing me - Lexie

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() message posté Dim 4 Jan 2015 - 17:11 par Invité

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Lexie & James



James ne s’était jamais senti dépassé par les incohérences de Lexie, ni par la manière dont elle entendait mener sa vie quitte à se mettre inutilement en danger. Il ne voyait pas là une quelconque forme d’inconscience mais plutôt une irrépressible envie de vivre et de profiter de chaque instant. A croire que la sagesse était synonyme de renoncement et Lexie n’était pas du genre à se laisser abattre. Au contraire, il voyait en elle une femme forte et dotée d’un courage exemplaire. Il l’admirait. Il l’admirait sincèrement. Certes tous ces excès avaient probablement contribué à aggraver son état mais n’était-il pas préférable de profiter de la vie plutôt que d’attendre patiemment un énième médecin, un énième avis, une énième Martha ? Il aimait voir cette petite flamme vaciller dans les yeux de Lexie, mais cette même flamme semblait s’éteindre au fil des jours. L’espace d’un instant, il fut convaincu de pouvoir la raviver. « Dans quelques jours… » En mettant ainsi un terme à l’euphorique espoir qui animait les pensées de James, Lexie ne se doutait pas de la brutalité avec laquelle elle venait de le ramener à la réalité. Eternel maitre de ses émotions, il se contenta de sourire légèrement et d’acquiescer de la même manière. Il s’était douté de sa réaction à l’instant même où ses lèvres s’étaient glissées contre les siennes, donnant naissance à d’amers regrets. Il était sans doute allé beaucoup trop loin cette fois-ci. Ramenant une mèche des cheveux de sa belle en arrière, il la dévisagea longuement, imprimant dans sa mémoire chacun de ses traits, chacune de ses expressions. « Dans quelques jours, c’est entendu.» souffla-t-il en un doux murmure avant de s’emparer de ses lèvres. Qu’importe s’ils n’accomplissaient jamais tous ces rêves, tous ces projets qu’ils formulaient ensemble. James avait seulement besoin de croire, d’espérer qu’un jour ils pourraient avoir droit à un semblant de normalité dans leur couple. Quand leurs lèvres se séparèrent, il ferma les yeux et plaqua son front contre celui de sa belle. Il soupira doucement, tâchant de contenir toutes ces émotions qu’elle seule était capable de faire naitre en lui. Douce folie dont il ne saurait plus se passer…  « La seule chose que je sois capable de faire quand on est loin, c’est penser à toi. Et tout ce que je fais quand on est ensemble, c’est paniquer. Parce-que chaque seconde semble si importante. Mais aussi parce que je suis vraiment incontrôlable. A croire que je ne peux pas m’en empêcher. Je ne m’appartiens même plus, je suis à toi. Et qu’est-ce qui se passera si un jour tu décides que tu ne veux plus de moi ? Comment est-ce que tu pourrais me vouloir autant que je te veux, Lexie ? » Non, ce n’était pas possible. S’éloignant de quelques centimètres seulement, il tâcha de ne plus regarder dans sa direction. Sans quoi, il risquait de vouloir franchir les dernières limites qui les séparaient. Or, c’était exactement le genre de chose qu’il ne devait surtout pas faire. Il avait tout intérêt à demeurer le plus sage possible, même si son corps tout entier lui hurlait le contraire. Mais il ne pouvait pas. Absolument pas. James se l’interdisait formellement. Il ne fallait pas qu’il cède à ce désir audacieux, à ce besoin inébranlable de la serrer dans ses bras, de l’embrasser et de l’aimer jusqu’à ce que cela en devienne douloureux. Se levant, il fit quelques pas dans la pièce et s’arrêta à hauteur de la fenêtre. Son regard se perdit dehors tandis qu’il arborait de nouveau cette mine sérieuse, celle qui faisait naitre deux petites rides sur son front. « J’ai discuté avec ton médecin il y a quelques jours. Il m’a parlé de ton cas et de ceux d’autres patients… Je ne suis pas certain d’avoir saisi tout son jargon médical mais j’ai compris qu’il existait une chance, aussi infime soit-elle, pour qu’un donneur étranger au patient et à sa famille soit compatible. » Il savait qu’elle n’apprécierait pas ce qu’il avait à dire. Ils avaient déjà eu l’occasion de parler de cette opération, ainsi que du rejet qu’avait engendré la première greffe. Mais qu’importe ce qu’elle pouvait en penser, James semblait déterminé. « Laisse-moi faire des tests … je veux savoir si oui ou non, je pourrais être un donneur compatible. » Se tournant de nouveau vers elle, il plongea son regard dans le sien, fermement déterminé à lui opposer n’importe quel argument si elle venait à le contredire. « Je préfère espérer vainement que de ne rien tenter. Je ne te vois pas comme une malade Lexie, je te vois comme la femme que j’aime, celle avec qui je souhaite passer le restant de mes jours et pour qui je suis potentiellement capable de faire quelque chose… On peut essayer, il n’en coutera rien… » James avait parfaitement conscience du fait qu’il avait certainement mis les pieds dans le plat une nouvelle fois, formidable manie !! Mais il ne regrettait nullement cette audacieuse demande, sachant pertinemment que Lexie en aurait fait de même si la situation avait été inversée. Vraiment, il ne la voyait pas comme une malade… juste comme sa moitié, son âme sœur… celle pour qui il était prêt  tout, quitte à tenter l’impossible. « Si tu étais à ma place, tu ne m’aurais même pas demandé mon avis … vrai ? » Il esquissa un sourire en coin, pointant ce côté têtu et diablement agaçant de la demoiselle.
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() message posté Lun 5 Jan 2015 - 18:20 par Invité
Je pouvais sentir sa déception. J’étais fatiguée d’en être la cause. Ses lèvres se détachèrent des miennes trop vite à mon goût, mais je n’aurais pas supporté plus. Un simple baiser me demandait plus de forces que je n’en avais, c’était pathétique. « La seule chose que je sois capable de faire quand on est loin, c’est penser à toi. Et tout ce que je fais quand on est ensemble, c’est paniquer. Parce-que chaque seconde semble si importante. Mais aussi parce que je suis vraiment incontrôlable. A croire que je ne peux pas m’en empêcher. Je ne m’appartiens même plus, je suis à toi. Et qu’est-ce qui se passera si un jour tu décides que tu ne veux plus de moi ? Comment est-ce que tu pourrais me vouloir autant que je te veux, Lexie ? » Je fronçai les sourcils légèrement en le sentant s’éloigner de moi tandis que ses paroles se frayaient leur chemin dans mon esprit embrumé. Je ne comprenais pas son air sérieux. Je ne comprenais pas ses gestes, son regard fuyant, le fait qu’il se dégage soudainement et s’éloigne près de la fenêtre. Je ne le comprenais pas, pas lorsque ce qu’il me disait allait à l’encontre de ses réactions. « Ne plus vouloir de toi ? De quoi tu parles, c’est ridicule … » Ses craintes étaient les miennes, elles avaient toujours été les miennes. Il n’était pas sensé les partager, elles n’avaient pas lieu d’être pour lui. « Tu n’as pas la moindre idée de ce que je peux ressentir. Ce n’est pas imaginable, tu t’en rendras compte avec le temps. » lui assurais-je d'une voix de reproche. Je tendis la main pour le ramener vers moi, mais elle se perdit dans le vide lorsque ses nouveaux mots le traversèrent. « J’ai discuté avec ton médecin il y a quelques jours. Il m’a parlé de ton cas et de ceux d’autres patients… Je ne suis pas certain d’avoir saisi tout son jargon médical mais j’ai compris qu’il existait une chance, aussi infime soit-elle, pour qu’un donneur étranger au patient et à sa famille soit compatible. » Nous en avions déjà discuté. Nous avions déjà retourné les possibilités qui s’offraient à nous de toutes les manières possibles. Je vis où il voulait en venir mais je le laissai continuer, sans un mot. Les dons de reins provenant de donneurs vivants étaient juridiquement encadrés. Rien n’était aussi simple que cela. James et moi n’étions pas de la même famille. La seule manière pour lui de me donner un rein était de justifier de l’existence de notre couple depuis au moins deux ans. Dans le meilleur des cas, si nous comptions notre contrat passé, nous avions besoin d’une année supplémentaire. Une année de plus à attendre, s’il était compatible. Une année de plus à ses côtés. Je le pensais réellement, et James multipliait les attentions à mon égard pour me le prouver. Mais le fait de l’entendre concrètement imaginer qu’il serait toujours prêt à tout dans un an m’affolait le cœur. « Laisse-moi faire des tests … je veux savoir si oui ou non, je pourrais être un donneur compatible. » Dans un an. Cinq ans. Vingt ans, peut-être. Vingt ans, je l’espérais. Et dans vingt ans, tout ceci ne serait plus qu’un vague souvenir. Un ciment. James serait en parfaite santé. Il aurait accompli tout ce qu’il voulait accomplir et aurait l’esprit plein de nouveaux projets qu’il pourrait réaliser sans limite aucune. James n’aurait jamais eu besoin de ce deuxième rein qu’il m’aurait offert. Il n’aurait jamais souffert de son absence. Il ne m’aurait jamais tenue rigueur de mes hésitations, de mes possibles erreurs. Il ne m’aurait jamais tenue comme redevable envers lui, même si je lui aurais été éternellement reconnaissante. Et je serais sauvée, également. Par lui. Il m’aurait sauvé. De toutes les manières possibles et imaginables. De toutes les manières qu’une personne puisse être sauvée. « Je préfère espérer vainement que de ne rien tenter. Je ne te vois pas comme une malade Lexie, je te vois comme la femme que j’aime, celle avec qui je souhaite passer le restant de mes jours et pour qui je suis potentiellement capable de faire quelque chose… On peut essayer, il n’en coutera rien… » Tout ceci était du conditionnel, mais j’avais l’impression de pouvoir le toucher du bout des doigts, d’en sentir la chaleur, lointaine, tiède, sur mon âme. Les compatibilités entre personnes non apparentées étaient quasiment impossibles. Cependant, contre l’évidence et même contre la raison, je ne cherchais pas à exclure cette hypothèse. Sans me l’avouer, je songeais. C’était hautement improbable, mais pas tout à fait impossible. En dépit de mes affirmations, je ne semblais pas en avoir encore terminé avec l’espoir, même vacillant. « Si tu étais à ma place, tu ne m’aurais même pas demandé mon avis … vrai ? » Je le regardai, si loin de moi, à l’autre bout de la pièce. Je distinguai son ébauche de sourire mais ne chercha pas à le lui rendre, pas tout de suite. Il était ma faiblesse, plus que mes reins, plus que la maladie. Il était ma faiblesse et il en jouait. « Vrai. » confirmais-je d’une voix sérieuse. Si ça avait été lui. Si ça avait été lui, j’aurais déplacée ciel et terre. Sans rien lui dire pour qu’il ne puisse pas s’y opposer. Si ça avait été lui, je ne lui aurais rien demandé par peur de me heurter à un refus. Je ne l’aurais pas accepté. Je n’aurais pas su quoi en faire. J’aurais été incapable de ne rien faire, de rester en retrait. Incapable de vivre en le regardant survivre. J’était secrète et équivoque. Mais, si ça avait été lui, j’aurais laissé tomber toute retenue pour lui donner tout ce que j’avais, chacune des parties de mon être. Plus rien n’aurait été secret. Les preuves que je l’aimais sans limite, sans raison, auraient été tangibles, visibles. Et je m’en serais moquée. Je lui aurais donné mes deux reins si je l’avais pu, si cela avait servi à quelque chose. « Et tu aurais eu du mal à accepter … vrai ? » continuais-je avec une insolence feinte. « Si je dois me mettre à ta place, tu pourrais te mettre à la mienne ? » James était aussi têtu que moi, je ne cherchais pas les désaccords. Je fermai les yeux une seconde avant de me confronter une nouvelle fois à son visage fermé. « Fais un test. » finis-je par laisser échapper. « Tu espéreras être compatible et je prierais pour que tu ne le sois pas. Et que je n’aie rien à décider. À nous deux, on fera la paire. » Je lui souris avec malice. Ça n’avait rien de logique, rien de normal, rien de rationnel. Nous n’étions pas sensés connaître tout ceci, être confrontés à tous ces dilemmes. J’aurais voulu tout lui donner et je devais penser à tout lui prendre à la place.
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() message posté Mar 6 Jan 2015 - 21:54 par Invité

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Lexie & James



« Et tu aurais eu du mal à accepter … vrai ? » Pour toute première réponse, James se permit un petit sourire amusé et presque imperceptible. Il aurait beau prétendre le contraire par simple plaisir de la contredire, il savait parfaitement que le raisonnement de Lexie était juste. A sa place, il n’aurait pas été en mesure d’accepter qu’elle fasse un tel sacrifice pour lui. Aussi, aurait-il voulu trouver quelque chose à répondre. En plaisanter avec elle. Ou même la taquiner sur le fait qu’elle commençait à vraiment bien le connaître. Mais non. Il n’y parvenait pas. « Vrai. » … mais ce n’est pas la même chose manqua-t-il d’ajouter. Cependant, il savait qu’il ne s’agissait pas là d’un argument valable. « Si je dois me mettre à ta place, tu pourrais te mettre à la mienne ? » Son cœur battait frénétiquement, sa respiration était difficile et il avait la gorge trop nouée pour pouvoir déglutir normalement. Personne ne pouvait se mettre à la place de Lexie et il n’était pas différent des autres. Il pouvait tout au plus tenter d’imaginer ce qu’elle vivait, ce qu’elle ressentait, mais James savait parfaitement qu’il serait toujours bien loin de la réalité. Il se contenta donc d’un léger hochement de tête, positif. « Fais un test. » Pardon ?  Aussitôt, James sentit ses muscles se raidir. Qu’avait-elle dit ? Se tournant pour lui faire face, il chercha à capter son regard du sien, voulant savoir s’il avait bien compris ce qu’elle venait de dire. « Tu espéreras être compatible et je prierais pour que tu ne le sois pas. Et que je n’aie rien à décider. À nous deux, on fera la paire. » Se rendant compte que sa bouche était légèrement entre-ouverte, l’éditeur la referma aussitôt afin de se redonner un minimum de contenance. Il avait misé sur le fait que convaincre Lexie ne serait pas chose aisée et une fois de plus, il s’était lamentablement fourvoyé. Toujours est-il qu’il avait bon nombre d’arguments en réserve, juste au cas où elle viendrait à changer d’avis. Répondant à son sourire malicieux, il acquiesça doucement et revint s’asseoir près d’elle. Délicatement, il l’attira dans ses bras et déposa un baiser sur le sommet de son crâne avant d’y appuyer son menton. « Tu n’auras rien à décider. Du moins, pas toute seule. » Non, il serait là. Et s’il s’avérait par un heureux hasard que la nature les ait dotés de certaines similitudes permettant de sauver Lexie, alors il n’hésiterait pas un seul instant. Il était prêt à tout pour l’aider à vaincre tous les sentiments toxiques qu’elle ressentait à l’heure actuelle et qui la précipiterait immanquablement au fond du gouffre. James avait foi en elle. Foi en eux. Il savait que Lexie ne pouvait que se relever, la tête haute et il serait là pour l’épauler. Toujours. Qu’importe le temps que ça allait surement prendre, James avait bon espoir que toutes ces souffrances n’avaient pas été endurées pour rien. Ne dit-on pas qu’il y a une raison à toute chose, après tout ? Et si la raison de leur rencontre, c’était ça ? Si jamais elle ne dépendait que de ce test ? Certes, James allait sans doute un peu vite en besogne mais il voulait croire en l’impossible. Tout simplement car leurs vies elles-mêmes étaient improbables. Après tout, il existait une chance sur plus de trois milliards pour qu’il la rencontrât elle. Elle et pas une autre. Elle et pas n’importe quelle autre. Dans la masse gigantesque des « n’importe qui », Lexie lui était apparue comme une véritable évidence. Alors non, pour rien au monde il ne renoncerait à cet espoir fou et ô combien grisant. James ne tarda pas à fermer les yeux un instant, bien trop heureux de pouvoir la serrer dans ses bras alors que quelques semaines plus tôt, il n’était pas certain de pouvoir un jour réitérer ce simple geste. « Méfies-toi, j’ai une fâcheuse tendance à prendre goût à nos étreintes… je pourrais rester comme ça jusqu’au petit jour, mais je ne suis pas certain que l’idée soit raisonnable. Oh, ce n’est pourtant pas l’envie qui me manque de rester à tes côtés mais tu devrais peut-être dormir un peu, hum ? Je ne serai pas loin…» James n’avait pas la moindre intention de s’en aller, à moins que ce ne soit là le désir de Lexie. Il voulait juste qu’elle reprenne des forces et se repose. Pour sa part, il allait certainement fourrer son nez dans un manuscrit ou deux, histoire de passer le temps et de ne surtout pas déranger Lexie. L’avantage d’être un grand lecteur, c’est précisément de ne jamais déranger autrui avec une quelconque forme de nuisance sonore. « Tu as besoin de quelque chose ? Une couverture, un oreiller supplémentaire ? De l’eau, tu as soif peut-être? »
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() message posté Sam 10 Jan 2015 - 19:18 par Invité
J’assistais à cette étincelle, cette étincelle d’espoir que je venais de faire naître dans son regard. Cette étincelle que j’avais voulu voir, dont j’avais eu besoin, égoïstement. Je n’avais pas eu le cœur à la tuer, à l’étouffer. Il semblait surpris, et je l’étais également. C’était drôle, presque pathétique. Presque pathétique de constater à quel point j’avais manqué de force, manqué de courage, à quel point je venais de tout reporter à plus tard. À accepter quelque chose que je ne voudrais jamais, qui me glaçait le sang rien que d’y penser. J’avais manqué de courage. Je m’étais sentie soudain trop fatiguée pour refuser, trop fatiguée pour lui tenir tête, pour le décevoir. Trop fatiguée pour moi également, pour étouffer mes propres étincelles, celles qu’il faisait naître et que j’avais été prête à laisser m’aveugler. « Tu n’auras rien à décider. Du moins, pas toute seule. » Je ne trouvai rien à répondre. Je n’eus rien envie de répondre. Il m’attira contre lui et je cachai mon visage dans son cou, dans un même geste, un même élan. C’était tout ce que nous pouvions réellement faire. Le moment venu, s’il venait, je devrais retrouver les forces nécessaires, pour lui, pour l’épargner. « Méfies-toi, j’ai une fâcheuse tendance à prendre goût à nos étreintes… je pourrais rester comme ça jusqu’au petit jour, mais je ne suis pas certain que l’idée soit raisonnable. Oh, ce n’est pourtant pas l’envie qui me manque de rester à tes côtés mais tu devrais peut-être dormir un peu, hum ? Je ne serai pas loin…» brisa-t-il finalement le silence après plusieurs secondes. J’esquissai un sourire avant de me décaler pour le regarder. « Tu veux te montrer raisonnable finalement ? Je croyais que tu en avais fini avec ça. » lui rappelais-je d’un air complice. Il invoquait la raison alors qu’il était celui à vouloir la réprouver quelques minutes plus tôt. Je me détachai cependant de lui, sans rien rajouter. Il ne serait pas loin. Il ne partait pas. C’était tout ce qui importait. Il y avait quelque chose de banal, d’insipide à se retrouver seule le soir, un plateau sur les genoux, dans ce lit peu familier. Il était aisé de se laisser alors assaillir par des vagues de solitude et de désespoir. Quand la nuit venait, nous n’étions plus que des malades, dans l’étage, dans tout le bâtiment, nous n’étions plus que des malades, gisant sur un lit d’hôpital, prisonniers de nos états. Mais je n’étais pas seule, il ne partait pas. « Tu as besoin de quelque chose ? Une couverture, un oreiller supplémentaire ? De l’eau, tu as soif peut-être? » Je secouai légèrement la tête en fronçant les sourcils. « Je n’ai besoin de rien. Arrête de t’en faire. » répondis-je en me décalant pour lui laisser plus de place. Il pouvait lire à côté de moi. Mes paupières se faisaient lourdes, comme si le simple fait d’en parler avait suffi à me faire réaliser ma fatigue. Je somnolais quelques instants, bercée par le bruissement des pages de son livre, bercée par le simple son de sa respiration, à mes côtés. Je m’apercevais, dans mes songes, dans mon demi-sommeil, que ma vie pouvait battre sur un autre rythme que le mien. Que le bruit tranquille et régulier qui s’échappait de sa poitrine était le plus beau son qu’il m’était donné d’entendre sur le moment.
J’entendais les toussotements secs, irrités, incessants du vieil homme de la chambre 317. J’entendais le moindre de ses râles, je l’entendais appuyer sur le bouton d’appel tous les quarts d’heure. Je regardais ensuite les lumières s’allumer et s’éteindre, dans le couloir, de par le jour du bas de porte de la chambre, leurs clacs reconnaissables qui brisaient les ronronnements pesants des différentes machines de l’étage, et l’ombre des infirmières qui se rendaient vers lui, de moins en moins vite, de plus en plus lasses. Puis tout recommençait. C’était la même chose toutes les nuits. Sam n’arrivait pas à dormir ici. Elle m’apparaissait, au petit matin, plus épuisée que la veille au soir. Et nous ne disions rien, nous n’en parlions pas car il n’y avait rien à dire. Les nuits étaient les pires. Les nuits étaient sombres, et glauques, et douloureuses. La nuit, je frissonnais, et j’avais chaud. J’avais mal et je serrais les dents, car personne n’y pouvait rien. La nuit, les toxines se réveillaient, se multipliaient. Elles profitaient de l’obscurité pour sortir de leur tanière et se répandre dans chaque parcelle de mon corps. Toutes les extrémités de mon corps se mettaient à démanger, trembler, et étaient tellement lourdes qu’elles semblaient pouvoir tomber à tout moment, abandonner la partie. Et ma poitrine se soulevait, encore et encore, mais ça ne suffisait jamais, l’air ne passait pas. Et la lumière se rallumait une nouvelle fois. Elle éclairait faiblement la chambre et faisait apparaître toutes les fissures des dalles au dessus de ma tête. Le plafond tanguait sous mes yeux. À mon réveil, j’avais éteint la lampe de chevet, James s’était finalement endormi, à moitié adossé contre le mur. Je n’avais aucune idée de l’heure qu’il pouvait être, deux s’étaient bien écoulées depuis mon réveil. Délicatement, je rejetai la couverture sur mes jambes avant de les poser doucement à terre. Le contact du carrelage froid sur mes pieds nus, en me levant, apaisa quelque peu les brûlures qui tiraillaient mes jambes. Je tirai sur mes perfusions pour m’enfermer dans la petite salle d’eau. Tout ce que je souhaitais était de voir le jour se lever, la vie reprendre son cours. Une. Deux. Trois respirations. Puis je sortis de la pièce, rafraichie. Mon regard s’empara de celui de James et j’inspirai en me rapprochant du lit. « Désolée … » murmurais-je doucement pour ne pas le sortir complètement de son sommeil. « Tu ronfles … Un peu. » rajoutais-je avec l’ébauche d’un sourire avant d’effleurer sa joue. « Rendors-toi. » soufflais-je enfin après avoir repris ma place dans le lit. Je tirais la couverture une nouvelle fois. Nous étions au beau milieu de la nuit, et j’aurais voulu que le jour se lève.
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() message posté Mar 13 Jan 2015 - 22:36 par Invité

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Le rêve s’acheva de façon aussi abrupte qu’il avait commencé. La peur au ventre, l’angoisse omniprésente. A dire vrai, James aurait été ravi de ne pas parvenir à retenir ces troublantes images issues de son subconscient. Les tourments dont il tâchait de faire fi durant la journée ne manquaient jamais de se rappeler à son bon souvenir dès qu’il fermait les yeux. Depuis plusieurs semaines déjà, le sommeil calme et paisible de James avait laissé place à des nuits bien plus agitées. Souvent il bougeait, marmonnait puis finissait toujours par se réveiller en sursaut et en sueur. Cette fois-ci, le rêve se dissipa avant même d’arriver à son terme. Quelques secondes lui furent nécessaires avant de comprendre où il se trouvait. D’un automatisme, il tendit la main près de lui afin d’atteindre celle de Lexie mais ne rencontra que du vide. Encore cotonneux, l’éditeur se redressa doucement avant d’entendre de l’eau couler durant un instant. Il consulta sa montre tant bien que mal, avant de constater avec effarement qu’il avait dormi près de deux heures d’affilée. Autant parler d’un véritable miracle pour cet éternel insomniaque. Il s’apprêtait à aller voir si tout allait bien pour Lexie, lorsqu’il la vit sortit de la petite salle de bain. Elle semblait fatiguée, éreintée. « Est-ce que tout va bien ? » parvint-il à demander, la voix légèrement rauque. « Désolée … » Oh elle n’avait pas à l’être. Ce n’est pas à cause d’elle qu’il était réveillé. James aurait aimé parvenir à articuler cette phrase mais comme toujours lorsqu’il était ensommeillé, il préférait se taire plutôt que d’user de l’énergie à prononcer quelques mots. Tandis que Lexie se rapprochait, James observa sa frêle silhouette. Son regard passa de ses cheveux indisciplinés à ses yeux envoutant. Il ne la distinguait pas aussi bien qu’il l’aurait souhaité mais la faible lueur qui pénétrait dans la chambre suffisait amplement. Eclairée ainsi, elle lui faisait penser à un mannequin dans une vitrine. Belle, mais sans vie. Il se remémorait pourtant ce que c’était que de la toucher, de l’embrasser, de la serrer tout contre son corps. Le souvenir de ces sensations était gravé en lui au fer rouge. A jamais. « Tu ronfles … Un peu. » Ah ? Mince… Sa propre fatigue était sans doute bien plus importante qu’il ne l’avait imaginé. Sans compter que c’était bien la première fois qu’on lui faisait un tel reproche. Sans doute parce qu’en temps normal, les femmes qui partageaient son lit n’avaient pas vraiment l’occasion de l’entendre ronfler… « Rendors-toi. » Se rendormir ? A vrai dire, James n’en avait pas la moindre envie. C’était même un véritable calvaire pour lui de retrouver le sommeil une fois qu’il avait les yeux ouverts. Il se décala légèrement afin que Lexie puisse reprendre sa place et une nouvelle fois, passa un bras autour de ses épaules et l’attira tout contre lui. « Me rendormir ? Je faisais un rêve atroce. Tu es un sujet infiniment plus passionnant. » Un instant, il plongea son nez dans ses cheveux, respirant l’odeur tellement singulière de son parfum. Machinalement, ses doigts commencèrent à jouer avec une mèche qui retombait sur son épaule, les enroulant et les déroulant doucement. James ne se lassait jamais de ces instants, même s’ils pouvaient sembler insignifiants aux yeux de n’importe qui d’autre. Il est vrai qu’avec elle, il savait se montrer doux et incroyablement tendre. Chose qu’il n’était assurément pas en temps normal. Mais les choses étaient complètement différentes avec Lexie. Vraiment, James ne pouvait pas s’imaginer se comporter d’une autre façon alors qu’elle lui inspirait clairement toute cette tendresse. « Hum…Et pour ta gouverne, sache que je ne ronfle pas ! Non… je dors tout haut. Ce n’est pas tout à fait la même chose. » Une lueur d’amusement passa dans le regard bleu acier de James tandis qu’un sourire légèrement narquois étira ses lèvres. Une certaine agitation se fit alors entendre dans le couloir, plusieurs personnes passèrent en courant, allumant les lumières et parlant parfois à voix haute. James serra un peu plus Lexie dans ses bras. « Si cela peut te rassurer, ce n’est pas plus calme à la maison en ce moment… Jeffrey a toujours ce fichu problème de plomberie, alors il est venu s’installer chez moi pour quelques jours. Juste le temps que les travaux soient réalisés. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est doté d’une surprenante faculté d’adaptation !! » James esquissa un nouveau sourire en songeant à la manière dont Jeffrey semait le chaos un peu partout à la maison. Les deux hommes avaient beau être des complices de toujours, ils n’en demeuraient pas moins tout aussi différents que le jour et la nuit. Si James était calme et raffiné, Jeffrey avait plutôt tendance à ébranler ses habitudes en semant la zizanie et en l’obligeant à manger de la nourriture bas de gamme qu’il commandait par internet. « A propos, il te passe le bonjour. Je crois que tu lui plais beaucoup… » En un sens, cela n’avait rien d’étonnant. Qui n’aimait pas Lexie ? Lorsque le silence s'installa de nouveau, James en profita pour embrasser de nouveau le front de Lexie avant de murmurer doucement: « Dis-moi à quoi tu penses ... »
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() message posté Sam 17 Jan 2015 - 2:52 par Invité
Nous nous comportions le plus naturellement du monde. Une nuit d’une tristesse légère. Nous nous comportions comme si tout cela était normal, quotidien. Et je m’étirai doucement en me rendant compte que ça l’était. Tout ceci était mon quotidien. Ces nuits étaient devenues mon quotidien, le plus naturellement du monde. Son quotidien, par extension. Car j’avais voulu tout partager, j’avais voulu tout lui donner, tout le bien qu’il avait semblé voir en moi. Et c’était malheureusement tout ce que je pouvais lui offrir à ce moment précis. Je fronçai les sourcils à l’évocation de son cauchemar et cherchai son regard bleu dans l’obscurité. Il n’était pas commun son regard, d’un bleu azur comme je n’en avais jamais vu, d’un bleu azur qui transperça la noirceur de la pièce sitôt qu’il le posa sur moi. Je me glissai une nouvelle fois à ses côtés, en silence, comme pour me faire pardonner, en retard, de l’avoir éveillé. « Hum…Et pour ta gouverne, sache que je ne ronfle pas ! Non… je dors tout haut. Ce n’est pas tout à fait la même chose. » me signifia-t-il pour sa défense. J’étais amusée. Amusée de le voir si éveillé, si prompt à plaisanter, à répliquer alors que je venais de le réveiller. Je ne l’avais pas fait exprès, j’aurais tout aussi pu, mais ça n’avait pas été le cas. Et pourtant, était-ce mal d’être satisfaite de le retrouver près de moi ?  De retrouver ses étreintes ou simplement le son de sa voix ? « Oh, ça doit être ça. Ton brillant esprit ne prend jamais de repos, ça ne devrait pas m’étonner. Je ne sais pas pourquoi je ne m’en suis pas rendue compte plus tôt, vu que c’est comme ça toutes-les-nuits. » articulai-je en appuyant chacun de mes mots, mon index sur son torse. Je souris doucement, je le taquinais mais ça ne me dérangeait pas, ça ne l’avait jamais fait. Au contraire. Ca me rassurait, me permettait de me concentrer sur sa présence à mes côtés plutôt qu’aux insomnies qui ne me quittaient pas. J’en avais même besoin, besoin de tout ce qu’il était, de tout ce que je savais de lui, besoin de ce quotidien que nous nous étions construit. « Si cela peut te rassurer, ce n’est pas plus calme à la maison en ce moment… Jeffrey a toujours ce fichu problème de plomberie, alors il est venu s’installer chez moi pour quelques jours. Juste le temps que les travaux soient réalisés. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est doté d’une surprenante faculté d’adaptation !! » Je levai les yeux au ciel, face à son indignation. Je comprenais ce qu’il faisait, je savais qu’il me racontait tout cela pour nous faire penser à autre chose, pour ne pas laisser l’agitation qui régnait soudain dehors envahir nos esprits. Je donnerais n’importe quoi pour être chez lui en ce moment, pour que nous soyons tous les deux à la maison puisqu’il l’appelait ainsi, puisqu’il me laissait m’en emparer de cette façon. « Mais tu aimes bien sortir de ta zone de confort. Je crois que tu es un peu maso sur les bords. Entre ton meilleur ami et ta copine, tout aussi charmante qu’elle soit, tu fais quand même de drôles de choix. » me moquais-je en retour avec taquinerie. « A propos, il te passe le bonjour. Je crois que tu lui plais beaucoup… » J’esquissai un faible sourire sans rien répondre. Ma rencontre avec son meilleur ami resterait sans doute gravée dans ma mémoire à jamais. Je n’avais été ni présentable, ni polie et encore moins charmante. Depuis, je tentais de rattraper les choses, faire en sorte que cette première impression ne me perde pas entièrement et ne déterminerait pas la suite de nos relations. J’ignorai encore aujourd’hui si j’y étais parvenue. Je le souhaitais réellement. James tenait à Jeffrey, il l’écoutait, l’avait dans sa vie depuis des années, longtemps, bien plus longtemps qu’il ne m’avait moi. Je voulais faire des efforts, pour lui. Mais je ne savais pas si je pouvais l’écouter ou le croire quant à l’opinion de son ami sur moi. Il n’était pas objectif. Il n’avait jamais semblé l’être me concernant. C’était libérateur, merveilleux, et déroutant. « Dis-moi à quoi tu penses ... » me coupa-t-il dans mes réflexions nocturnes et confuses. « Il est deux heures du matin, je ne pense pas à grand chose. Rien d’intéressant en tout cas. » soufflai-je doucement, comme si préserver le silence dans cette chambre nous sauverait de l’agitation s’étant emparée de celle quelques mètres plus loin. Je n’avais pas envie de savoir pourquoi, je n’avais pas envie qu’il y ait quoique ce soit. « Tu dors mal en ce moment. Tu es … agité. Tu pourrais m’en parler, juste me laisser savoir. Pour que je ne m’inquiète pas. » S’il fallait lui donner une autre raison que celle de libérer son sommeil, lui permettre d’aller mieux, je pouvais le lui demander comme une faveur. James me tenait contre lui et je ne m’étais jamais sentie aussi en sécurité qu’entre ses bras. C’était injuste qu’il ne ressente pas la même chose. Je me sentais en sécurité alors que cet endroit s’appliquait à me montrer régulièrement que je ne l’étais pas, que tout le monde pouvait souffrir, à toute heure. Je me sentais en sécurité alors que je n’avais jamais ressenti le besoin d’être protégée. Je ne voulais pas l’être, je n’étais pas une demoiselle en détresse ou un oiseau tombé du nid. Je ne m’étais jamais laissée l’être, trop occupée à vouloir réussir, évoluer, devenir cette personne courageuse, audacieuse, capable de faire bouger les choses. C’était ce que je désirais. Mais qui avait l’énergie de courir après ce mantra jour après jour ? Toute la mienne s’était retrouvée focalisée sur le simple fait de continuer à vivre.
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() message posté Dim 18 Jan 2015 - 22:28 par Invité

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Lexie & James



Sans aller jusqu’à être maso, James n’aimait pas s’enfermer dans une routine quotidienne, lassante et éprouvante. Il avait besoin d’évasion, de découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles personnes. C’est de cette manière qu’il parvenait à croiser la route de personnages surprenants, pour ne pas dire hauts en couleurs ! Jeffrey était l’un d’eux. Les deux hommes étaient aussi différents que complémentaires et c’est probablement pour cette raison que leur amitié tenait bon depuis toutes ces années. Faisait-il de drôles de choix ? Possible … Mais James n’aimait pas se montrer conventionnel. « Oh mais moi je l’aime beaucoup ma « copine »… Je ne trouve pas qu’elle soit un drôle de choix. Au contraire, elle est certainement le meilleur que j’ai pu faire dans ma vie. Bon d’accord, elle est parfois énervante, survoltée et incontrôlable mais je l’aime aussi pour ça. » ironisa-t-il à son tour. A moitié seulement, car il pensait sincèrement tout ce qu’il venait de dire. « Et si nous parlions un peu de tes choix à toi ?! Tu es jeune, intelligente, somptueuse, douce et attentionnée. Je te verrais davantage avec un étudiant de bonne famille plutôt qu’avec un type manipulateur, paraît-il arrogant, obsédé par une fille de dix ans de moins que lui. » lui répondit-il avec un certain amusement. Mais la vérité n’en était pas moins sous-jacente. Lexie et James formaient un couple improbable aux yeux de bon nombre de personnes. D’ailleurs, l’éditeur ne comptait plus le nombre de remarques déplacées qu’il avait entendu concernant sa différence d’âge avec Lexie. Il passait pour un playboy aimant briser le cœur des jeunes demoiselles qu’il rencontrait, alors qu’il aimait profondément Alexandra. Il l’imaginait tellement plus être attirée par des hommes de son âge. Des hommes bourrés de charme, trop lisses, trop intelligents, bref un peu trop tout en somme. S’il devait se comparer à eux, alors oui, James avait la sensation d’être en parfait décalage. « Tu ne trouves pas ça étrange par moment ? Je veux dire … nous deux ?» demanda-t-il avec une certaine crainte. Après tout, il venait peut-être de lui donner une bonne raison de prendre la fuite en mentionnant toutes ces choses. Surtout la question de leur différence d’âge. En y réfléchissant bien, c’était la première fois que James fréquentait une femme aussi jeune qu’elle. Oh ce ne sont pas les propositions qui manquaient !! Mais généralement, ces filles là ne l’intéressaient pas. Elles étaient trop… jeunes, justement. Et trop naïves. James aimait les femmes capables de le surprendre, de lui faire éprouver des émotions intenses au travers d’un simple regard. Lexie savait faire ça. Même s’il parvenait à ne rien montrer de ses émotions, il savait qu’elle le perturbait comme personne. « Il est deux heures du matin, je ne pense pas à grand chose. Rien d’intéressant en tout cas. » Il caressa sa joue d’un délicat revers de main puis laissa son pouce redessiner les contours de ses lèvres. « Moi ça m’intéresse.» souffla-t-il doucement avant d’embrasser de nouveau son front. « Tu dors mal en ce moment. Tu es … agité. Tu pourrais m’en parler, juste me laisser savoir. Pour que je ne m’inquiète pas. » Ce n’était pas nécessaire d’en parler. James ne conservait que de vagues souvenirs des cauchemars qui le tourmentaient depuis plusieurs semaines. Un peu comme si, une fois éveillé, son esprit refusait catégoriquement de faire parvenir les images jusqu’à sa conscience. C’était sans doute mieux ainsi. « Je vais bien, ne t’en fais pas. Je suis juste navré de t’embêter avec ça. Ca ne doit pas être évident de dormir avec un homme qui ronfle et qui en plus, s’agite durant son sommeil. Je fais peut-être ça dans l’unique but d’être réveillé…» finit-il par déclarer, malicieusement. C’était naturellement faux. Même s’il n’était pas contre cette idée. Enfin, dans un autre contexte bien entendu. Oh puis merde, ce n’était pas le moment de dire des choses pareilles. Mais il n’avait pas pu s’en empêcher. « Plus sérieusement, tu n’as pas à t’inquiéter pour ça. Ca finira bien par passer. Sans doute le surmenage … »
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() message posté Mer 21 Jan 2015 - 2:17 par Invité
Je craignais d’être envahissante, d’en demander trop. J’avais peur que mes questions ne réveillent en lui des tourments qu’il préférait balayer au travers de son sommeil. Peut-être fallait-il que je me contente de ses silences, que je les respecte en étouffant mes inquiétudes. En oubliant le fait que cela ne ferait qu’entretenir mes songes, que cela ne ferait que me permettre de divaguer et d’imaginer le pire. Peut-être qu’au fond, je n’avais pas besoin de demander, de poser des mots, que je pouvais aisément deviner ce qui se tramait, ce qui l’oppressait. « Et si nous parlions un peu de tes choix à toi ?! Tu es jeune, intelligente, somptueuse, douce et attentionnée. Je te verrais davantage avec un étudiant de bonne famille plutôt qu’avec un type manipulateur, paraît-il arrogant, obsédé par une fille de dix ans de moins que lui. » Je me retins de lever les yeux au ciel, pour ne pas lui donner une raison de plus de me reprocher mon insolence. James s’octroyait des défauts qu’il ne possédait pas. Je le taquinais sur son arrogance pour ne pas avoir à devoir lui exprimer mon admiration sur sa confiance, son assurance, son flegme. Il pouvait deviner cette admiration d’un simple regard de ma part, s’il le désirait. Quant à la manipulation à laquelle il faisait régulièrement référence, je n’en avais jamais perçu aucun signe. Il ne savait pas. Il ignorait ce qu’il y avait eu avant lui. Il y avait eu ces hommes. Pas des hommes, des mecs. Il y avait eu ces mecs, certains dont je ne connaissais même pas le nom, mais ils ne connaissaient sûrement pas le mien non plus. Il y avait eu ces mecs complètement fous, qui buvaient, qui riaient, qui griffaient, qui hurlaient, qui profitaient puis qui s’en allaient. Mais ça ne comptait pas, j’étais folle également. Ces mecs qui n’étaient là que pour ma chair et qui se moquaient bien de ce qu’elle pouvait dissimuler. Je n’avais jamais eu l’occasion de fréquenter des jeunes hommes de bonne famille. Ceux-là ne m’intéressaient pas à l’époque et je ne les intéressais pas non plus. Je ne leur laissais pas l’occasion de m’approcher et ils ne voulaient pas que je les approche de toute façon. Je n’avais pas besoin de côtoyer la perfection, ces personnes en bon état pour savoir à quel point j’étais déjà cassée, brisée. Le seul homme honorable que j’avais réussi à atteindre, qui m’avait laissé l’aimer et espérer, celui-là était mourant et ne m’avait pas attendu. Il avait emporté avec lui une partie de moi. Depuis, il n’y avait jamais eu d’homme honorable. Je ne les méritais pas, je n’étais pas honorable, pas avant de le rencontrer, James. Il ne semblait pas vouloir l’entendre. Il ne savait pas. « Tu ne trouves pas ça étrange par moment ? Je veux dire … nous deux ? » Je plissai les yeux en sentant les battements de mon cœur se ralentir, en suspend, appréhendant qu’il décide de répondre seul à cette question. Je craignais qu’il ait enfin trouvé le courage d’exprimer ce que, lui, ressentait. Que, dans le creux de la nuit, il ait finalement trouvé l’occasion, de dire ce qu’il n’osait peut-être pas m’avouer en plein jour. « Je vais bien, ne t’en fais pas. Je suis juste navré de t’embêter avec ça. Ca ne doit pas être évident de dormir avec un homme qui ronfle et qui en plus, s’agite durant son sommeil. Je fais peut-être ça dans l’unique but d’être réveillé … » me provoqua-t-il avec malice. J’inclinai mon visage vers son profil, me mordant l’intérieur de la joue impunément avant de rétorquer. « Comme si j’avais besoin de ça. » J’étais satisfaite et gênée. Satisfaite d’avoir envie de lui, d’être en manque de lui. Gênée de ne pas pouvoir le lui exprimer, embarrassée qu’il le ressente également. La pénombre nous enveloppait, les ronronnements des machines environnantes étaient redevenus les seuls bruits reconnaissables. Ma main droite tâtonna, délicatement, trouva le bas de son t-shirt et passa en dessous, insolente, satisfaite de trouver la chaleur de sa peau, la boucle de son ceinturon défaite. J’étais inquiète pour lui et il ne pourrait rien y changer. J’étais inquiète constamment, car il ne disait rien, que je percevais, dans ses gênes et ses regards, les tourments qui l’encombraient mais qu’il n’avait pas l’air de reconnaître. Je me fichais bien de mon sommeil. « Plus sérieusement, tu n’as pas à t’inquiéter pour ça. Ca finira bien par passer. Sans doute le surmenage … » finit-il par conclure pour me rassurer et j’hochai la tête une fois sans rien répondre. Ca ne servait à rien. Il travaillait trop, mais je ne pouvais pas changer ce qu’il était, je ne le voulais pas. Il était surmené, il le confiait lui-même, mais ne voulait rien changer et je pouvais le comprendre. Il s’épanouissait ainsi, se construisait, s’enrichissait de cette façon. Je l’observais de loin. Consciente que je n’aurais jamais l’audace, et la prétention, de le lui reprocher, d’oser le lui enlever. Je ne toucherais à rien de ce qui le caractérisait. Je ne pouvais qu’espérer qu’il bénéficiait autant que ce qu’il donnait. Je ne pouvais que laisser ma main continuer son chemin, son exploration, ses caresses, dans l’obscurité, tout en répondant à sa question. « La seule chose que je trouve étrange, c’est que tu m’aies choisie, moi. » murmurai-je simplement. « La jeune étudiante qui craque sur l’homme d’affaire accompli, c’est cliché, c’est banal. L’inverse est moins courant. » Je soufflai ces quelques mots dans son cou, tout près de sa mâchoire. « La vérité c’est que je m’en moque, soyons ordinaires et extraordinaires en même temps, tu veux bien ? » Je ne voulais pas seulement couper court à ses craintes, je ne voulais pas seulement ne pas lui laisser l’occasion d’exprimer ce qui pouvait dénoter de notre union, je pensais chacun de mes mots. Nous étions tout à la fois. C’est ce qui me coupait le souffle, puis me le rendait, avant de recommencer, et ce, sans que je ne puisse jamais m’en lasser.
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() message posté Mer 21 Jan 2015 - 22:59 par Invité

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« Comme si j’avais besoin de ça. » A croire que c’était vraiment plus fort que lui. Qu’il ne pouvait pas s’empêcher de la provoquer encore et toujours. La finalité n’était cependant pas la même qu’autrefois. Depuis toujours, James adorait constater à quel point il lui faisait de l’effet. Tout simplement car la réciproque était vraie également. Tout simplement car il crevait de désir pour elle. Tout simplement car il n’avait jamais aimé quiconque avec une telle force et une telle violence à la fois. Tout chez elle amplifiait la tentation qu’elle représentait pour lui. C’était incroyable. La douceur de sa main contre sa peau chaude lui arracha un soupir d’aise tandis que de multiples pensées concernant leur couple traversaient son esprit torturé. « La seule chose que je trouve étrange, c’est que tu m’aies choisie, moi. » L’assurance dont ils faisaient preuve en temps normal laissait parfois place à des comportements dignes de deux adolescents connaissant leurs premiers émois amoureux. Si pour Lexie cette époque ne devait pas être si lointaine, elle remontait à une véritable éternité pour James. Il adorait ce regain d’émotions aussi brutes qu’intenses, aussi délicates que maladroites. Mais plus que tout, il adorait partager ça avec elle. Elle et personne d’autre. « La jeune étudiante qui craque sur l’homme d’affaire accompli, c’est cliché, c’est banal. L’inverse est moins courant. » C’était encore surprenant pour James de réaliser que Lexie était aussi intriguée et fascinée par lui, qu’il pouvait l’être par elle depuis tellement longtemps. « Je pense que tu ne te rends pas bien compte à quel point il est facile de t’aimer.» répondit-il doucement. Il n’y avait rien de rationnel dans tout ça. James avait du mal à réaliser la puissance de ses propres sentiments, sans doute car ils étaient bien trop intenses et surprenants. « La vérité c’est que je m’en moque, soyons ordinaires et extraordinaires en même temps, tu veux bien ? » Un hochement de tête accompagné d’un nouveau baiser en guise de réponse. Elle avait raison. Comme toujours. Ordinaires et extraordinaires en même temps… Comme une œuvre d’art. C’était un peu ça. Ils étaient tout deux des artistes et leur lien qui se fortifiait de jour en jour, était leur œuvre d’art. « On devrait peut-être essayer de dormir, maintenant… » murmura-t-il comme pour se convaincre de ne pas réfléchir davantage, de ne plus se poser la moindre question. « Je t’aime Lexie …» Et sur ces quelques mots, James referma les yeux et se laissa happer par un sommeil paisible, sans le moindre cauchemar, sans le moindre reflet de ses tourments les plus intimes.
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