"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Let's drink to that : fish eatin' other fish ft Robin T. Lawford 2979874845 Let's drink to that : fish eatin' other fish ft Robin T. Lawford 1973890357
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() message posté Dim 15 Juin 2014 - 2:13 par Invité


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Mes pas me guidaient dans les rues de Londres, comme si je n’avais jamais quitté ces lieux.  Il est vrai qu’un an d’absence ce n’était pas grand-chose, par rapport aux années que j’avais vécu dans la capitale anglaise, mais pour moi, qui m’était promis d’oublier mon passé ici, c’était beaucoup de temps. Puis si on faisait le calcul, et qu’on additionnait mes deux années de retard au lycée à cause du voyage improvisé de mon alcoolique de père autour du monde … ça en faisait du temps !

Je souris en marchant dans mon ancienne rue. Je me souvenais parfaitement de l’endroit où j’avais grandi, de la première fois que j’avais tapé dans un ballon, et aussi de la première fois que j’avais tapé Robin. Un éclat de rire m'échappa. La maison où j’avais grandi avait disparu, laissant sa place à l’un des plus beaux et des plus innovateurs buildings de la ville. Je voulais me convaincre que c’était pour le mieux, que ça me facilitait la tâche pour aller de l’avant, mais au fond de moi je me sentais nostalgique. Et je ne pus m'empêcher d'avoir un pincement au cœur, en repensant à ma défunte mère. Après sa mort, plus rien n’avait plus été pareil.

J’haussais les épaules, comme pour chasser ces pensées sombres de mon esprit. Ma main se crispa sur mon paquet de cigarette, mais je refusais de céder. Ma consommation de nicotine avait atteint le plafond ces derniers jours. Cela devait sûrement être dû à la frustration d’avoir revu Eugenia de manière aussi imprévue. Je retins mon souffle. Pas fumer, pas fumer … Robin taper moi, Robin taper moi … Je n'allais tout de même pas débarquer entouré de fumée grise à un rendez-vous avec un médecin ! J’inspirai à plein poumons afin de me donner l'illusion de tirer sur une cigarette. Ah addiction quand tu nous tient!

Je n’avais pas revu Robin depuis mon retour en ville, il y’ a 5 mois. J’étais trop pris par mon emménagement, le journal, et mes petites frustrations du quotidien… Je suppose que s’en était de même pour lui. Remarque, que la dernière fois qu'il était venu me voir à l'université, j'avais fini nu comme un ver sur la pelouse du campus. Tiens, je me demande, si je ne l'évitais pas inconsciemment ... Une sorte d'instinct de survie et de maintien de sobriété. Nous avions grandis ensemble, et aussi loin que mes souvenirs pouvaient remonter, il avait été mon seul ami avant que je ne fasse la rencontre d'Eugenia. Ça faisait du bien de savoir que j’avais quelqu’un comme ça dans ma vie. Aussi pourrie soit-elle.

J’accélérai le pas en apercevant le NightJar. A quelques mètres de la porte d’entrée, je pouvais sentir la musique bourdonner dans mes oreilles. Je serrai les dents en attendant Robin à l'extérieur. Il n'allait plus tarder ...

« Salut, doc’ ! » Raillai-je en l’apercevant au loin. « Je sais que ça fait tapette de le dire, mais tu m’as manqué. »
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() message posté Mer 18 Juin 2014 - 23:19 par Robin T. Lawford


« Let's drink to that »


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Julian & Robin


Descendant du métro j’avançais d’un pas plus rapide que d’habitude. Pressé de revoir mon meilleur ami ? Surement ! Je n’avais pas revu Julian depuis un bon moment déjà ; il était revenu en ville il y a cinq mois mais nous n’avions pas eut l’occasion de nous voir. Il était prit pas son emménagement et son boulot, de mon côté j’avais moi aussi été pris par mon emménagement à Shoreditch, il y a à peine deux mois et mon internat en chirurgie me prenait beaucoup de temps. Metro, boulot, dodo, avait été ma routine pendant les dernières semaines mais des fois il fallait bien mettre de côté le boulot pour se consacrer à autre chose. Une bonne petite soirée avec Julian comme on avait l’habitude d’en faire autrefois, voilà ce qu’il me fallait. Et étant prévoyant j’avais décidais de prendre le métro pour me rendre au Nightjar ce soir. Pas de voiture ce soir, connaissant Julian et me connaissant je savais très bien que d’ici quelques heures nous ne serions pu vraiment en état de conduire. Après tout il fallait fêter son retour parmi les Londoniens !

Je pris le temps de lui envoyer un texto pour lui dire que je n’allais plus tarder à arriver. Julian. Je repensais à la première fois où l’on s’était vu, le petit voisin d’à côté ; il était un peu plus jeune que moi mais nous avions tout de suite accrochés tous les deux. On était des gosses à l’époque. Je souris en repensant à ça. Malgré la distance et le fait qu’on ne se voyait pas toujours autant qu’on l’aurait souhaités on avait réussi à tenir le coup et à garder contact. Une amitié comme celle là, ce n’était pas donné à tout le monde.

J’approchais enfin du lieu de rendez-vous et ne tarda pas à reconnaitre la tête blonde de mon meilleur ami. « Salut mon vieux ! » annonçais-je en m’approchant vers lui. « Je sais que ça fait tapette de le dire, mais tu m’as manqué. »  Je ris en m’approchant pour le prendre dans mes bras. « Et ça, tu trouve pas que ça fait tapette ? » Demandais-je en désignant le fait que je venais de le serrer dans mes bras. « T’a pas changé, toujours la même tête ! » Je me tournais vers la porte du Nightjar, on entendait la musique à travers la porte et il y avait pas mal de gens devant l’entrée. Il n’était pourtant pas très tard mais c’était un bar très fréquenté et il était toujours blindé de monde. Si on voulait avoir une bonne place on ne devrait pas tarder à entrer. « Il y a l’air d’y avoir de l’ambiance ici. On entre ? »


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() message posté Mer 25 Juin 2014 - 21:23 par Invité


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La silhouette filiforme de Robin, comme j’adorais la décrire pour le charrier, apparut dans l’obscurité qui surplombait la rue. Je le voyais marcher jovialement, venant à ma rencontre. Un sourire amusé se traça sur mon visage. Je pouvais d’ors et déjà sentir le gout de l’alcool envahir ma bouche et brûler mon palais sec. Mon cœur rata un battement, impatient de se laisser aller à la dépravation à laquelle m’invitait mon meilleur ami par sa simple présence.

« Et ça, tu trouves pas que ça fait tapette ? » Se moqua-t-il en me serrant dans ses bras. Je lui rendis son étreinte hilare. Il fallait croire qu’il était encore plus timbré que moi. Son sens de l’humeur et son petit grain de jovialité était presque contagieux, et pendant l’espace d’une seconde je pu presque oublier tous mes tracas du quotidien : De mon supérieur complexé par son incompétence à ma rencontre fortuite avec Eugenia, en passant par mes déboires amoureux dans les quartiers malfamés de Londres.

« T’a pas changé, toujours la même tête ! »

Je plissai les yeux, prenant un faux air mystérieux. Je me plaisais à jouer l’idiot en sa compagnie, après tout nous avions fait les 400 coups ensemble … Si ce n’est plus.

« Je suis plus … Mystérieux … Plus attirant … Celtique… Je les fais tomber comme des mouches en ce moment. So crazy ! ça doit être mes origines orientales mélangées à la bière brune des Scots. Tu peux pas savoir ce que c’est. » Clamai-je en prenant un air désinvolte.
Les vibrations de la musique de plus en plus forte pétaradaient dans mes oreilles, nous appelons à venir nous perdre entre les futs de bières et les décolletés plongeants des serveuses du Barfly. Ce soir, j’étais déchainé ! Je mimais une petite dance ridicule, que seul Robin pouvait trouver hilarante avant de reporter mon attention sur lui.

« Il y a l’air d’y avoir de l’ambiance ici. On entre ? »

« Non, on va rester devant la porte à s’enlacer amoureusement ! » Raillai-je en le bousculant en direction du club. « J’avais vraiment besoin de voire ta tronche ! » Avouai-je, laissant transparaitre une partie du mal qui me rongeait derrière mes faux airs de badass.

Je connaissais Robin depuis l’enfance, j’étais sûr qu’il finirait par déchiffrer chacun de mes sous-entendus salasses, chacune de mes blagues pourries … Il me connaissait trop bien pour savoir que je ne faisais que me voiler la face derrière une bonne humeur mensongère. Après tout, je ne pouvais pas lui cacher mes dirty secrets. Tout était si superflu après tout. Le bar était bondé, ce qui était assez étonnant pour un milieu de semaine. A croire que tous les idiots de Londres avaient décidé de venir noyer leur quotidien ce soir ! Je me frayai un chemin dans la foule afin d’atteindre le comptoir du bar. Toutes les tables étaient prises, mais qu’à cela ne tienne, j’avais toujours préféré rester près du Barmaid, ainsi j’étais sûr que les flots d’alcool n’allaient jamais tarir. Je me laissai aller sur un tabouret, invitant Robin à en faire de même.

« Tu avais dit que tu me payais la première tournée. » Lui rappelai-je en sortant mon téléphone, preuve à l’appui. « Tu feras ça une autre fois. Ce soir, c’est tout pour moi. »

Je soutenais son regard pendant quelques secondes.

« Je me précipite sûrement un peu, mais je vais bientôt signer avec une grande maison d’édition … J’espère que tu es prêt à fêter ça ! » Finis-je par lui expliquer.

Mes sentiments étaient mitigés, entre ma rencontre avec le directeur d’une maison d’édition très réputé qui était la concrétisation de mon rêve de devenir écrivain et la découverte troublante de la paraplégie d’Eugenia, je ne savais plus ou donner de la tête. Je ne savais pas si mon besoin de boire était lié à mon euphorie, ou à un besoin irrépressible de noyer mon quotidien, au même titre que tous ces idiots de Londres. Je déglutis en commandant  deux pressions de bière et quelques accompagnements.

C'est parti!
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() message posté Mer 2 Juil 2014 - 3:50 par Robin T. Lawford


« Let's drink to that »


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Julian & Robin


Oui, revoir sa tête me faisait un bien fou, je devais bien l’avouer, il m’avait manqué. Il fallait dire qu’on se connaissait depuis l’enfance et depuis notre rencontre nous avions fait les quatre cent coups ensemble, les premières soirées, les premières cuites, les premiers réveils accompagnés d’une bonne grosse gueule de bois… Tout ! Et des conneries on en avait fait pas mal à l’époque, l’un entrainant l’autre avec lui.
Je le pris dans mes bras pour le saluer avant de le regarder de plus près et d’affirmer qu’il n’avait pas changé depuis qu’il était parti.  « Je suis plus … Mystérieux … Plus attirant … Celtique… Je les fais tomber comme des mouches en ce moment. So crazy ! ça doit être mes origines orientales mélangées à la bière brune des Scots. Tu peux pas savoir ce que c’est. »Je le regardais amusé, non, effectivement il n’avait pas changé. « Plus attirant ? » lançais-je d’un air peu convaincu avant d’ajouter sur un ton taquin « T’es origines orientales, ouais… T’es sûr que c’est pas plutôt ta connerie qui les fait toutes tomber ? Ou fuir… » Je m’avançais vers lui, lui donnant une tape sur l’épaule au passage. La musique qui résonnait à l’intérieur me donnait envie de pousser les portes du bar et d’entrer. Ça devait faire une éternité que je n’étais pas sorti, trop occupé à bosser et surtout à dormir quand j’avais un peu de temps libre. Mais avec le retour de Julian en ville, je sentais bien que cela allait surement bientôt changer, on allait reprendre nos petites habitudes comme à l’époque. Je m’esclaffais en voyant mon ami se dandiner en faisant une petite danse. « Tu vas pas plutôt aller te dandiner à l’intérieur Beyoncé ? » dis-je amusé avant de lui demander si on entrait. « Non, on va rester devant la porte à s’enlacer amoureusement ! » Dit-il alors qu’il me poussait à l’intérieur.  « Ben si tu préfère on peut toujours se trouver un lieu plus intime » dis-je en riant. « J’avais vraiment besoin de voire ta tronche ! » Je le regardais un peu intrigué, je le connaissais assez pour me rendre compte que derrière cette phrase se cachait quelque chose et qu’il n’allait peut être pas si bien qu’il l’affirmait. Je passais un bras par-dessus ses épaule et l’entraina avec moi vers un endroit libre du comptoir avant de m’installer sur un tabouret. « Tu avais dit que tu me payais la première tournée. » Il me montra un message que je lui avais envoyé comme preuve. Je ne pu m’empêcher de laisser échapper un rire. « C’est vrai c’est ce que j’ai dis… » Je n’eu pas le temps de finir ma phrase qu’il enchaina sur le fait que ce soir c’était lui qui invitait. « T’es tellement heureux de me voir que tu m’offre tout ? » Lançais-je amusé. « Je me précipite sûrement un peu, mais je vais bientôt signer avec une grande maison d’édition … J’espère que tu es prêt à fêter ça !» Je le regardais avec un large sourire. « Sérieux ?! C’est génial ! T’a raison faut fêter ça, mon meilleur ami futur grand écrivain. Remarque avec  un nom comme le tiens t’étais destiné à écrire ». Je lui adressa un clin d’œil. Il commanda deux pressions de bière qui ne tardèrent pas à arriver avec quelques accompagnements. Je pris mon verre et le leva vers Julian. « A la tienne vieux ! Tu m’oublieras pas quand tu seras riche et célèbre j’espère ! »


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() message posté Jeu 3 Juil 2014 - 2:38 par Invité


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Robin était là, tel que je me souvenais de lui. Son air taquin et ses souries diaboliques contrastait horriblement avec sa gueule d’ange, et son métier de sauveur de vies. Je ris à ses moqueries sans commenter. Il était clair dans mon esprit que j’avais raison : Mes origines orientales et écossaises sont un très grand atout ! Je fis la moue, avant de reconcentrer mon énergie sur notre conversation.

« Tu es un idiot ! » Laissai-je échapper en rigolant. « Je suis sûr que cette révélation ne te choques pas. Tu le savais déjà. »

Je le bousculai légèrement avec mon coude avant de saisir mon verre.Je sentais la mélancolie prendre peu à peu possession de mon corps. Je fermai les yeux, m’appliquant à boire ma bière pressée avec le plus de naturel possible. Je ne voulais pas ruiner l’ambiance festive de la soirée, mais l’image d’Eugenia en fauteuil roulant gâchait mon humeur. Mes moments de répits étaient entrecoupés par la vision de son regard meurtri et de son fauteuil roulant le long du Starbucks. Je plissai les yeux.

« T’es tellement heureux de me voir que tu m’offre tout ? »

« Je t’offre le tout parce que tu es plus drôle éméché que sobre. Ta compagnie sera plus supportable après quelques shots. » Raillai-je en le pointant du doigt.

Mon meilleur ami me regarda avec un large sourire. Je savais qu’il était heureux de mon succès, comme je l’étais du sien. Notre relation fusionnelle ne datait pas d’hier. Nous étions amis depuis si longtemps, que mes souvenirs n’arrivaient pas à remonter au moment exact ou tout avait commencé. Étais-ce le jour de notre déménagement dans la rue d’en face, ou le lendemain lorsque ma mère s’était présentée aux voisins avec une tarte aux pommes ? Je ne saurais dire. J’haussai les épaules avec désinvolture. La musique forte retentissait dans mes oreilles, ambiançant les vas et viens de mon esprit entre le passé et le présent. Tantôt j’étais le môme de 5 ans jetant le ballon à Robin dans la grande rue, tantôt j’étais le pré-adolescent boutonneux qui venait de perdre sa mère et que son père entrainait autour du monde pour un pèlerinage voué à l’échec. J’étais étonné de voir la tournure qu’avaient pris les choses : Robin avait été présent à chaque moment important de ma vie. Il m’avait tenu la main à l’enterrement de ma mère. Il m’avait aidé à faire mes valises pour notre déménagement, et m’avait même offert sa console de jeux préféré avant de me dire à Dieu. Il connaissait les tics violents de mon père, et s’était mit entre moi et la batte de baseball plus d’une fois. Mon absence de deux ans à l'étranger et les quelques mails échangés, n’avaient en rien fragilisé notre amitié fraternelle. Au contraire, elle n’avait fait que le rendre plus fort. Je savais que même des années sans se parler ne pourraient briser ce lien qui s’était tissé entre nous. Je souris.

« Sérieux ?! C’est génial ! T’a raison faut fêter ça, mon meilleur ami futur grand écrivain. Remarque avec un nom comme le tiens t’étais destiné à écrire ».

« Mon nom ? Ecrivain ? Apparemment il y a eu une dynastie Fitzgerald anglo-normande en Irlande. Tu veux dire que j’étais destiné à régner … C’est une honte que mon sang noble se trouve obligé de travailler.» Me moquai-je.

« A la tienne vieux ! Tu m’oublieras pas quand tu seras riche et célèbre j’espère ! »

Je levai mon verre à mon tour, trinquant à un succès dont le gout était terni par mes déboires amoureux. Mais qu’à cela ne tienne.

« Dude … Je suis déjà riche et célèbre dans les livres d’histoire. » Je marquai un silence. « Je ne crois pas que je pourrais t’oublier, même avec toute la volonté du monde. »

Je tapotai sur le comptoir, faisant signe au barmaid de nous servir notre première tournée de shots de la soirée. Je bus mes deux premiers verres cul secs, avalant quelques cacahuètes dans la foulée. Je sifflai, la langue en feu.

« Ça c’est de la tequila ! »

J’enfonçai un citron dans ma bouche, soulageant les brulures de mes muqueuses.

« Robin … » Commençai-je d’un ton grave. « J’ai une question purement médicale à te poser. Une moelle épinière sectionnée c’est foutu de chez foutu. Je veux dire, que je sais que les cellules nerveuses sont les seules qui ne se régénèrent pas mais on pas juste coudre ? »

Ma main se posa sur mon menton, frôlant les poils hirsutes de ma barbe naissante. J’eu une absence avant de lui avouer : « Je suis tombé sur Eugenia. Elle a eu un accident, et elle est en chaise roulante. »

Je bu une nouvelle gorgée de bière.

« Je vais bien … » Le rassurai-je, anticipant son inquiétude à mon égard.

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() message posté Dim 6 Juil 2014 - 22:34 par Robin T. Lawford


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Julian & Robin


« Je t’offre le tout parce que tu es plus drôle éméché que sobre. Ta compagnie sera plus supportable après quelques shots. » Je le regardais d’un air faussement offusqué. « Je vais prendre ça comme un compliment ! » Mon meilleur ami ne mit pas beaucoup de temps avant de m’expliquer pourquoi il était si généreux se soir. Il avait de fortes chances d’être publié prochainement et la nouvelle me réjouissait. J’étais heureux de voir que sa vie professionnelle allait bien et qu’il était sur le point de réaliser ce qu’il avait toujours voulu, après tout il le méritait. Je le taquinai un peu, disant qu’avec un nom pareil il pouvait que devenir écrivain. « Mon nom ? Ecrivain ? Apparemment il y a eu une dynastie Fitzgerald anglo-normande en Irlande. Tu veux dire que j’étais destiné à régner … C’est une honte que mon sang noble se trouve obligé de travailler.»  Je ne pu m’empêcher de m’esclaffer, il était bête des fois mais il me faisait rire. « Je suis d’accord avec vous Monseigneur ! »  Nos verres arrivèrent et je continuais en lui demandant de ne pas m’oublier lorsqu’il deviendra riche et célèbre avant de trinquer avec lui. Il me dit que même avec la meilleure volonté du monde il ne pourrait m’oublier. Je souris ayant l’air touché. « Ben c’est normal, n’oublie pas que je suis inoubliable ». Je lui adressais un clin d’œil entendu avant de me mettre à rire. Ça faisait du bien de le voir. Julian tapa sur le comptoir et on vint nous servir des shots de tequila. Je bu le premier d’une traite et jeta un coup d’œil à mon ami qui s’enfilait déjà le deuxième. « Ça c’est de la tequila ! » Je lui souris « C’est sûr que c’est pas pour les fillettes ! » Je bu le deuxième cul sec et imitant mon ami en croquant dans un citron. « Robin …J’ai une question purement médicale à te poser. Une moelle épinière sectionnée c’est foutu de chez foutu. Je veux dire, que je sais que les cellules nerveuses sont les seules qui ne se régénèrent pas mais on pas juste coudre ? » Je me retournais d’un coup, fixant mon ami. Je posais la peau du citron sur le comptoir et me concentra sur mon verre de shot vide. Je savais très bien pourquoi il me posait la question, enfin je l’imaginais. J’avais croisé Eugenia il y a quelques jours et je l’avais retrouvé en fauteuil roulant, je ne savais pas ce qui lui était arrivé exactement mais d’après la question de Julian il s’agissait de la moelle épinière. Je savais qu’ils s’étaient vu, elle me l’avait dit, elle m’avait également dit que ça ne s’était pas super bien passé. Je me doutais que Julian allait finir par m’en parler, il cherchait juste le bon moment et je le connaissais assez pour savoir que sa bonne humeur était juste une couverture, il n’aimait pas montrer quand ça n’allait pas. Je me tourna légèrement vers mon meilleur ami m’apprêtant à lui dire quelque chose qu’il n’avait surement pas envie d’entendre. « … C’est pas aussi simple… » Je ne savais pas ce qui était vraiment arrivé à Eugenia et je ne connaissais pas son dossier médical donc il était difficile pour moi de m’avancer à porter certaines hypothèses sur l’état de sa guérison. « Je suis tombé sur Eugenia. Elle a eu un accident, et elle est en chaise roulante. » Je vins poser une main sur épaule. « Je vais bien … » J’hochai la tête. Je le connaissais assez pour savoir que ce n’était pas le cas. Je retirais main de son épaule et attrapant mon verre j’en bu une gorgée. « Je sais… Je l’ai croisé dans le métro il y a quelques jours, je ne l’avais pas reconnu sur le coup… Elle m’a dit que vous vous étiez vu et… que ça ne s’était pas très bien passé… » Je regardais mon ami d’un air inquiet, l’absence d’Eugenia l’avait blessé et la revoir avait dû être plus dur qu’il ne le laissait croire. « Tu veux en parler ? » demandais-je inquiet.

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() message posté Mer 16 Juil 2014 - 18:45 par Invité


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J’avais enchainé les verres d’alcool sans compter. Mon sang se noyait dans ma détresse, bouillonnant dans mes veines comme un poison mortel. Ma raison vacillait au gré de mes pensées, me plongeant dans le flou total. Je n’étais plus sûr de rien. Je n’étais qu’un être détestable, arrogant et frigide. Robin ne se rendait sûrement pas compte du monstre d’égoïsme que j’étais devenu. Il ne voyait que le camarade de jeu que j’avais un jour été. Mes yeux meurtris ne quittaient plus le comptoir. J’étais exactement comme mon verre de shot ; petit, fragile et vide. Mon corps n’était qu’une coquille creuse. Mon corps n’était que la salope du destin. Ma bouche se courba, à mi-chemin entre la grimace et le sourire. Je déglutis.

« … C’est pas aussi simple… »

Ses mots sonnaient à mes oreilles comme la plus grande injustice au monde. Je sentis sa main se poser sur mon épaule engourdi, un geste de compassion de trop. Je levai la main, faisant signe au Barmaid de remplir ma coupe.

« Je sais… Je l’ai croisé dans le métro il y a quelques jours, je ne l’avais pas reconnu sur le coup… Elle m’a dit que vous vous étiez vu et… que ça ne s’était pas très bien passé… »

Robin continuait de s’étendre sur le sujet. J’entendais les cris de mon âme suffocante emplir ma tête d’angoisses et de stress. Mon cœur rata un battement. Je savais qu’une moelle épinière sectionnée n’était plus réparable. Je le savais parce que j’avais toujours été bon en science, et que j’avais passé des heures sur les forums de santé, cherchant de l’espoir là ou il n’y en avait pas. La médecine avait fait d’énormes avancés dans plusieurs domaines, mais elle restait incapable d’expliquer des choses aussi élémentaires que l’origine de la vie, le codage des gênes ou la régénération des cellules nerveuses. Foutaises ! Je bu la moitié de ma bière d’une traite, avant de commander un whisky. Je mélangeais les saveurs, et les alcools, avide de vertiges et d’irréalités. C’était mon seul salut !

«Tu veux en parler ? »

« Tu as déjà une longueur d’avance. » Soufflai-je faussement amusé. « Je ne sais pas, Robin. » Avouai-je d’un ton las.

L’irrégularité de ma voix trahissait ma douleur. Je sentais mes mains vibrer et mon esprit tanguer vers des contrées lointaines ou tous mes problèmes n’étaient que chimères. Un sourire malsain se traça sur mon visage tandis que je faisais face à mon meilleur ami. Mon teint blafard, et mes traits déformés par l’ivresse se reflétaient dans ses grands yeux chocolat.

« Je croyais qu’elle avait fait sa vie, qu’elle était heureuse sans moi. J’ai passé les 11 derniers mois à la détester, à lui en vouloir alors qu’elle était entre la vie et la mort. » Je marquai un silence. « Je ne comprends pas comme elle a pu me faire ça. Au fond je crois, qu’elle n’a jamais vu en moi que l’enfant battu par son père. J’ai toujours été faible à ses yeux. Elle n’a pas dû croire que je pourrais tenir le choc parce que … J’étais amoureux d’elle. »

J’éclatai de rire.

« C’est tout de même assez drôle. »

Ma voix continuait de raisonner dans ma tête, me plongeant dans une sorte de léthargie dont je refusais de sortir. Je n’étais pas sûr que c’était l’alcool. Je n’étais pas tout à fait soual, j’étais juste malheureux. Un soupir m’échappa.

« Je lui ai crié dessus. J’ai des horreurs et j’ai planté mon couteau suisse dans ma cuisse juste pour lui prouver que je n’avais plus besoin d’elle pour guérir. » J’haussai les épaules. « J’ai été un peu fou sur ce coup là. »

J’accaparais la conversation avec Eugenia et mes déboires amoureux, encore une fois. Je fis la moue avant de me redresser sur mon siège.

« Parlons plutôt de toi. Qu’est-ce que j’ai raté ? Je sais qu’il y a une fille !» Le prévins-je historie qu’il ne se défile pas.

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Robin T. Lawford
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() message posté Lun 28 Juil 2014 - 1:59 par Robin T. Lawford


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Julian & Robin


Toute la folie et l’insouciance de mon meilleur ami s’était envolée en un instant, laissant place à des doutes et des craintes concernant l’état de santé d’Eugenia et ce qu’il ressentait pour elle. Il voulait savoir si il y avait quelque chose à faire mais j’étais dans l’incapacité de lui répondre de façon positive. J’aurais aimé lui dire que ça allait s’arranger mais comme je venais de le lui préciser ce n’était pas aussi simple que ça… Alors que je lui expliquais à mon tour que j’avais moi aussi croisé la jeune femme dans le métro il y a de cela quelques jours je l’observais enfiler verre après verre. Le barman s’avança une nouvelle fois vers nous lorsque mon ami eut fini son verre, je déclinais l’offre lorsqu’il s’approche de mon verre une bouteille à la main prêt à me re servir. Discrètement je le dissuada de remplir à nouveau le verre de Julian. Je n’étais pas du genre rabat-joie à empêcher mes amis de boire mais je ne tenais pas à voir mon meilleur ami noyer sa détresse dans l’alcool. J’étais là pour l’aider s’il avait besoin de se confier et ça il le savait.    
Julian avait souffert de l’absence d’Eugenia mais à présent tout prenait son sens, j’avais assez d’expérience dans le milieu pour savoir que ce genre d’accident n’a pas seulement que des séquelles physique mais également psychologique. Je me souvenais qu’Eugenia n’était pas du genre à aller facilement vers les autres et je comprenais qu’elle se soit isolée suite à l’accident. C’était ce que faisait la plupart des personnes ayant vécut un tel traumatisme. J’étais capable de prendre du recul face à la situation mais ce n’était pas  le cas de Julian et cela était compréhensible, il n’avait pas compris pourquoi elle avait rompu tout contact entre eux et comme il me l’expliquait il pensait qu’elle allait bien, qu’elle avait juste décidée de faire sa vie de son côté. D’une certaine manière je pense que pour lui cette perspective était plus simple à digérer que la réalité de la situation. Je l’écoutais se confier à moi en silence.

« J’ai toujours été faible à ses yeux. Elle n’a pas dû croire que je pourrais tenir le choc parce que … J’étais amoureux d’elle. »

Je relevais les yeux vers mon ami, ouvris la bouche pour dire quelque chose mais fus coupé par son rire, sans doute nerveux.

« Je lui ai crié dessus. J’ai des horreurs et j’ai planté mon couteau suisse dans ma cuisse juste pour lui prouver que je n’avais plus besoin d’elle pour guérir. »

J’haussais les sourcils l’air hébété, mon regard se portant instinctivement sur ses cuisses avant de revenir sur lui.

« J’ai été un peu fou sur ce coup là. »

« Ouais, je vais pas te contrarié sur ce coup là ! » Je bu une gorgée de bière. « Je suis désolé que ça se soit passé comme ça entre vous. Tu lui en veux de t’avoir caché ça c’est normal mais… je crois qu’elle se sent aussi mal que toi… »  A vrai dire j’en été même persuadé ; d’une certaine manière elle avait su me faire comprendre qu’elle s’en voulait de l’avoir écarté.

« Parlons plutôt de toi. Qu’est-ce que j’ai raté ? Je sais qu’il y a une fille !»  

Je le regardais quelque peu intrigué. Changement radical de conversation : moi et ma vie sentimentale. Je mis un temps avant de répondre, pensant que c’était un peu déplacé de se mettre à parler de moi alors qu’il allait aussi mal. Je n’aimais pas le voir comme ça mais si changeait de sujet lui permettait d’oublier ne serait-ce qu’un instant alors pourquoi pas. Je captais seulement maintenant la fin de sa phrase, je sais qu’il y a une fille…  Je pris mon verre et bu la dernière gorgée avant de me retourner vers lui les sourcils froncés.

« T’a rien raté du tout. Et qu’est-ce qui te fais croire qu’il y a une fille ? » demandais-je l’air taquin.


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Anonymous
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() message posté Lun 4 Aoû 2014 - 0:53 par Invité



L E TS DR INK 2 THA T

Je pouvais entendre mon cœur tambouriner de toutes ses forces dans ma gorge. Mes sens tantôt engourdis, tantôt amplifiés, me plongeaient dans un monde étourdissant et irréel. Je louchai en serrant mon verre à moitié vide. La lumière se dissipait peu à peu en face de mes yeux meurtris. Etais-je à tout jamais condamné aux ténèbres ? La vie telle que je la voyais n’était qu’obscure désolation. J’avais connu Robin toute ma vie. Il avait été mon premier et seul ami alors que je n’étais qu’un enfant. Pourtant je peinais à complètement m’ouvrir à lui de peur qu'il ne prenne ses jambe à son coup. Je peinais à lui avouer tous les vices qui me rongeaient et toutes les épreuves que j’avais traversé pour arriver au sommet. J’avais troqué chaque bout de mon humanité pour mieux m’élever dans l’échelle sociale. J’avais usé de mes charmes et de mes talents de façons sombres et malsaines. J’avais l’impression d’exploser. Le poids de l’humanité tout entier reposait sur mes épaules. Nous étions si loin de l’insouciance de l’enfance. Nous étions si loin des terrains de football, et des banlieues paisibles de Londres.

« Ouais, je vais pas te contrarié sur ce coup là ! Je suis désolé que ça se soit passé comme ça entre vous. Tu lui en veux de t’avoir caché ça c’est normal mais… je crois qu’elle se sent aussi mal que toi… »

Peu importait la véracité de ses paroles, mon cœur refusait d’être clément. Toutes ses souffrances me semblaient dérisoires face à la torture que j’avais subi. Je l’avais cru heureuse sans moi, je l’avais pensé aux bras d’autres, puis j’avais fini par la considérer morte. C’était la seule manière de soulager ma peine. Eugenia avait déclenché ma descente aux enfers en me quittant. Elle avait détruit tout ce qu’il y’avait de bon ou de beau en moi. Je le regardai les yeux humectés de colère.

« J’avais fait tout le trajet de Liverpool pour la demander en mariage, Robin. » Marmonnai-je d’un air absent. « Je ne me suis jamais résigné à faire cet aveu à personne, car il ne faisait que rendre les choses plus réelles. J’avais rompu avec ma petite amie et je m’étais mis en tête d’enfin de faire ma grande entrée en scène. »Un rire dément m’échappa.

Une ivresse balaie mille tristesses. Combien de fois devais-je me bourrer la gueule pour l’oublier ? Je soupirai, perdu dans mes pensées. J’avais espéré aller de l’avant. J’avais espéré m’évader, et enfin être libre. Mais le destin était chien, il l’avait remis sur mon chemin de manière à ce que je ne puisse plus me dérober. Comment pouvais-je lui tourner le dos alors qu’elle avait besoin de mon affection à nouveau ? Comment pouvais-je la détester alors qu’elle avait passé cette année de séparation entre la vie et la mort ? Je n’étais que le salop dans l’histoire. Je ne pouvais pas excuser son départ pour la simple raison qu'il n’y avait rien à pardonner.

Je me redressai afin de prendre du poil de la bête. Robin était là, que pouvais-je demander de plus. Je lui souris du mieux que je pouvais. Mon visage placide était tourmenté mais je mettais un point d’honneur à profiter de cette soirée entre potes. Je levai les mains pour être servi à nouveau, mais le regard septique du barmaid me stoppa dans mon élan.

« Mais je ne suis pas soual ! Pas encore en tout cas … » M’offusquai-je en me retournant vers mon meilleur ami. « Dis-lui toi ! »

J’haussais les épaules avec désinvolture, puis je fis la moue. Je me mis à bouger frénétiquement les doigts en signe de mécontentement. Un tic que j’avais gardé depuis l’âge de 6 ans. A l’époque j’étais assez idiot pour croire que mon geste était empli de magie et de puissance. Robin se manquait tout le temps de ma bêtise. Je roulai des yeux jusqu’à son verre.

« T’a rien raté du tout. Et qu’est-ce qui te fais croire qu’il y a une fille ? »

Un éclat de rire m’échappa.

« Oh tu sais ça ne me dérangerais pas que ce soit un garçon ! Je trouve moi-même quelques uns très mignons. » Blaguai-je. « Il est toujours question d’une fille dans l’affaire. Tu travailles dans un endroit qui regorge d’infirmières, certes pas toutes aussi jolies qu’elles le devraient, mais tu es docteur. Les filles s’arrachent les doc’.»

Je continuais à fixer son verre.

« Si tu me goutes je te trouve une fille pour ce soir ! » lançai-je d’une voix enjouée.

Eugenia n’avait pas quitté mes pensées une seule fois. Mais je m’efforçais à rendre cette rencontre agréable. Je n’avais pas vu mon meilleur ami depuis si longtemps, et il fallait avouer les choses telles qu’elles étaient : Il m’avait sacrément manqué cet idiot !

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Robin T. Lawford
Robin T. Lawford
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() message posté Mer 27 Aoû 2014 - 19:51 par Robin T. Lawford


« Let's drink to that »


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Julian & Robin


Je n’avais pas vu mon ami aller aussi mal depuis les mois qui avaient suivis la "disparition" d’Eugenia. Ca avait été dur pour lui mais avec le temps il avait réussi à oublier ne serait-ce qu’un petit peu sa peine. Le retour de la jeune femme dans sa vie faisait ressurgir de vieux démons et des blessures encore ouvertes. Il souffrait et ça je ne le supportais pas, j’estimais qu’il avait déjà assez souffert comme ça. Une part de moi en voulait à Eugenia d’avoir refait surface dans la vie de Julian et d’avoir rouvert de vieilles blessures mais comme je venais de le dire à mon meilleur ami j’avais moi-même pu constater qu’elle se sentait aussi mal que lui face à la situation alors pouvais-je vraiment lui en vouloir ? Rien de tout cela n’était de sa faute et c’était injuste de tout lui mettre sur le dos.

« J’avais fait tout le trajet de Liverpool pour la demander en mariage, Robin. »

Je relevais brusquement la tête vers mon ami.

« Je ne me suis jamais résigné à faire cet aveu à personne, car il ne faisait que rendre les choses plus réelles. J’avais rompu avec ma petite amie et je m’étais mis en tête d’enfin de faire ma grande entrée en scène. »

Je n’avais pas idée de la profondeur des sentiments qu’il éprouvait pour elle jusque là. Comme il venait de le dire il ne s’était jamais résigné à faire cet aveu. Je vins poser une main sur l’épaule de Julian.

« Je ne savais pas… Je suis désolé... » dis-je avec un regard compatissant. Je n’étais certes pas des plus doués pour réconforter quelqu’un par la parole et ça, Julian le savait mais il savait également que quoi qu’il arrive j’étais là pour lui et ça, ça n’allait surement pas changer d’aussitôt.

Lorsqu’il leva la main pour appeler le serveur, le regard de ce dernier fit comprendre à Julian qu’il hésitait à le resservir. « Mais je ne suis pas soual ! Pas encore en tout cas … Dis-lui toi ! » Alors que le serveur avait déjà fait demi-tour j’adressai à Julian un regard qui le dissuada d’insister. Je n’allais pas l’empêcher de boire toute la soirée, je voulais juste qu’il ralentisse un peu la cadence. Boire pour oublier n’était pas la meilleure solution.
Il changea de sujet en me demandant ce qu’il y avait de nouveau dans la vie, prétextant qu’il savait qu’il y avait une fille. Je souris, demandant d’un air taquin ce qui lui faisait penser ça.

« Oh tu sais ça ne me dérangerais pas que ce soit un garçon ! Je trouve moi-même quelques uns très mignons. »
Je laissais échapper un rire.
« Il est toujours question d’une fille dans l’affaire. Tu travailles dans un endroit qui regorge d’infirmières, certes pas toutes aussi jolies qu’elles le devraient, mais tu es docteur. Les filles s’arrachent les doc’.»

Je lui adressai un large sourire, dire que l’hôpital regorgeait de filles était un euphémisme, certes comme il le disait pas toutes aussi jolies qu’elles le devraient, il n’y avait que dans les films que les infirmières étaient toutes plus sexy les unes que les autres, la réalité était bien différente mais lorsqu’on est médecin pourquoi se contenter du personnel de l’hôpital ?  

« Ouais et bizarrement elles aiment aussi les écrivains ! » plaisantais-je. « Et puis j’ai le vague souvenir que tu m’ais dis que ce qui se disait sur les infirmières était un cliché ! » dis-je en ajoutant un clin d’œil.

« Si tu me goutes je te trouve une fille pour ce soir ! »

J’eus un rire. « Oh, je peux très bien me débrouiller tout seul pour ça, mais ok pour le verre ! » Je fis un signe au barman qui toujours un peu réticent vint quand même nous resservir.


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