"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici You're the voice I hear inside my head... 2979874845 You're the voice I hear inside my head... 1973890357
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You're the voice I hear inside my head...

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
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() message posté Mar 19 Avr 2016 - 22:04 par Invité
... I need to find you, I gotta find you.
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Londres. J’y étais. Enfin. Le trajet m’avait semblé suffisamment long pour que je prenne correctement le temps de réfléchir concrètement à ce que j’allais faire une fois arrivée en ville. La réponse ? Je n’en avais aucune idée. Je n’avais à aucun moment réfléchi à comment j’allais faire sur place. J’avais sur moi toutes mes économies, de quoi survivre quelques temps, mais pas éternellement. Je n’avais aucun plan d’attaque. Je ne savais même pas pourquoi j’étais venue ici. Lorsque j’étais rentrée de l’hôpital, et que j’avais fouillé les réseaux sociaux à la recherche d’informations sur ce qu’elle était devenue. Sur pourquoi elle n’était plus là. Pourquoi elle n’avait jamais été là depuis mon réveil. Je n’avais rien trouvé d’autre que des photos d’elle à Londres. C’est pourquoi j’avais décidé de me rendre dans cette ville dès que ma jambe me le permettrait. Je ne savais pas du tout comment m’y prendre. J’aurais pu lui envoyer des messages, l’appeler, pour savoir ce qu’il s’était passé. Mais j’avais besoin de la voir, et de la regarder droit dans les yeux, et d’avoir des réponses.

J’avais déposé mes valises dans un quartier légèrement en périphérie, dans un hôtel que l’on pouvait qualifier de miteux – mais dont les chambres étaient suffisamment abordables pour que je puisse y loger quelques temps. J’étais seule dans cette capitale, pourtant, je ne ressentais toujours rien d’autre que cette hargne qui était devenue ma meilleure amie. Pas de peur, pas d’appréhension, pas une pointe de stress, même pas de la joie. Rien d’autre que le vide, et la détermination. Un vrai boulet de canon qui venait de traverser l’océan Atlantique à la recherche d’une seule et unique réponse.
Le temps que je dépose mes affaires et que je rejoigne le cœur de la ville, la nuit avait déjà commencé à tomber. Les bars commençaient à s’animer, les grandes enseignes à s’allumer : Londres prenait vie. Je ne savais même pas si j’avais envie de retrouver Alexis. Je devais forcément en avoir envie pour avoir parcouru autant de chemin juste pour obtenir d’elle une réponse en face à face. Pour autant, je m’étais sentie abandonnée. Abandonnée dans un moment où j’avais réellement eu besoin d’elle. Je soupirai. Je ne cessai de me poser cette même et unique question, et j’allais peut être enfin avoir une réponse prochainement. Enfin. La fin ma lutte pour la survie allait toucher à sa fin.

Capuche sur la tête, une main dans la poche de mon jean et l’autre avec ma béquille, je marchais dans les rues de la ville, scrutant avec soin chaque visage que je croisais, de près comme de loin. Il ne fallait pas que je baisse ma garde une seule seconde. Elle pouvait être n’importe où comme elle pouvait être nulle part à la fois. Dans tous les cas, je devais la trouver. Mais ma jambe, bien que déjà bien guérie, n’était pas aussi valide qu’auparavant, et au bout de seulement une petite heure de marche, je fus contrainte de m’asseoir dans un bar pour me reposer. Cette jambe ne cessait de me rappeler ce qu’il m’était arrivé, mais malgré la douleur, je m’en plaignais pas. Je n’avais pas le droit d’oublier ce qu’il s’était passé, ni ce pourquoi je me battais depuis plus d’un an. Elle m’avait laissée seule, et je devais savoir pourquoi. Installée en terrasse, la tête cachée derrière mes cheveux et ma capuche, je continuai à regarder les gens.
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() message posté Mar 19 Avr 2016 - 22:08 par Invité
Comment tiens-tu encore debout. Ton cœur ne bat plus. Tes jambes tremblent, flageolent. Tu n'es plus que l'ombre de toi-même. Tu ne cesse de te repasser le film, encore et encore. Elle, étendue sur ce lit d'hôpital. Les murs trop blancs, le cœur trop lourd, les larmes acides qui te brûlaient les yeux. Tu as l'impression de mourir. Tu aurais aimé mourir. A sa place. Parfois, tu as l'impression d'entendre sa voix. Hallucination. Tes yeux se posent sur les clients. Ceux que tu dois servir. Ceux à qui tu dois sourire, tentant d'être la jolie brune un peu naïve que tu étais avant. Les choses ont changé en une année. Tu t'es refermée, endurcie. Tu as construit une véritable carapace. Souffrir t'effraie. Pourtant, tu ressens cette douleur en permanence. Tu l'as perdu. Tu en as conscience. Tu as envie de vomir. Mais tu ne dis rien. Tu ne te fais rien. Tu te contentes d'apporter les commandes, d'accepter les verres que les vieux cons t'offrent. Comme si ils étaient capables de te séduire. Mais ton cœur est déjà pris. Par cette jolie blonde un peu maladroite. Ton cœur se pince, se tord. Penser à elle est devenu douloureux. Tu inspires profondément, t'appuyant sur le comptoir un instant. La vodka peut-être. Ou simple le chagrin. Il te tue à petit feu. Et tu le laisse faire. Tu le laisse faire car tu n'as plus la force de te battre.
Si tu l'aimes ? C'est un euphémisme. Ce n'est plus de l'amour, c'est une véritable obsession. Elle est ton fond d'écran. Une photo d'elle posée sur ta table de chevet. Mille et un messages que vous avez pu vous envoyer dans tes archives. Tu as mal à la tête. Elle te rend folle. Elle est morte mais tu n'arrives pas à te faire une raison. C'est trop douloureux de penser au fait que tu ne la reverras plus jamais. Que tu ne pourras plus jamais poser tes doigts sur sa joue, tes lèvres sur les siennes. Tu aurais besoin de t'assoir mais il y a beaucoup trop de monde dans ce fichu bar. Tu prends des commandes, tu oublies certains verres, tu as la tête complètement ailleurs. Et pourtant, tu gardes ce fichu sourire. Il reste accroché à tes lèvres. Parce que tu n'as pas le choix. Personne ne doit savoir. Jouer la comédie, c'est devenu un talent à part entière. Une boiteuse entre dans le bar. Tu ne fais pas attention à elle, trop occupée à accepter ce verre si gentiment offert par un idiot éméché. Tu le bois, tu inspires, tu regardes l'heure. Bientôt l'heure de ta pause clope. L'air frais te fera du bien. Tu pourras te vider l'esprit. Peut-être même l'estomac.  
Ton patron te fait signe. Personne ne semble vouloir s'occuper de l'éclopée. Tu te soupires, passant une main dans tes cheveux avant de te diriger vers elle. Les yeux rivés sur elle, ton sourire si faux au coin des lèvres.
"Bonsoir." Tu te mords la lèvre. "Vous avez commandé?"
C'est dingue. Même parler est devenu douloureux.  
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() message posté Mar 19 Avr 2016 - 22:54 par Invité

Les minutes m'auraient parue être une éternité si je n'avais pas eu comme passe temps de fixer chaque visage passant dans la rue. Ou si j'avais tout simplement été capable de ressentir autre chose que du vide. Ne plus rien ressentir, ni bonheur ni malheur, commençait à me plaire. Tant que ce feu continuait de m'alimenter en énergie, je pouvais continuer à vivre. La suite, lorsqu'il s'éteindra, je préférais ne pas y penser. J'étais tellement perdue dans ma contemplation des passants que j'en avais oublié que j'étais à un bar, et que par conséquent on finirait par venir me demander ce que je voulais consommer.

« Bonsoir... ». Je fus soudainement interpellée par une jeune femme qui passait sur le trottoir d'en face. Grande, mince, élancée, brune aux cheveux longs, dont le style était assez proche de celui d'Alexis. Un grand sentiment de doute me traversa de la tête aux pieds, avant que la jeune femme tourne la tête vers moi et que je me rende compte de mon erreur. Je mis quelques instants à retrouver mes esprits et à me souvenir que l'on venait de me demander ce que je voulais consommer. J'aurais été incapable de dire si ça avait été un homme ou une femme, ou même un alien tellement cette jeune fille brune m'avait perturbée. Je relevai légèrement la tête, plus par politesse que par envie, étant donné que je ne pouvais détacher mon regard des passants. « Bonsoir. Je vous prendrais un sirop de coquelicot à l'eau s'il vous plait.»

A peine cinq secondes plus tard, j'étais à nouveau perdue dans mes pensées. A vrai dire, à part avec ma kiné et mon médecin, je n'avais pas le souvenir d'avoir déjà dit plus de deux mots à même personne. A mon réveil, j'avais évité mes parents au maximum, et j'avais eu la sensation que cela les arrangeait bien. A aucun moment nous n'avions abordé le sujet de sa disparition. Et à aucun moment je n'en avais eu envie. Bien qu'ils aient toujours fait semblant d'être heureux pour moi, ils n'avaient jamais réussi à me cacher totalement leur déception de me savoir avec une fille. Alors son départ devait bien les arranger. Ils devait être persuadés que j'allais finir par aller de l'avant, passer à autre chose et devenir la femme d'un beau jeune homme qu'ils pourraient aimer comme leur propre fils. S'ils savaient où je suis à présent...

Cette pensée me fit sourire. Mais ce dernier ne resta pas longtemps. J'étais perturbée. Perturbée par ce sentiment qui m'avait traversé lorsque j'avais cru la voir passer au loin. En fait, j'avais ressenti quelque chose dont j'avais presque oublié le nom : l'appréhension. L'appréhension de risquer de la revoir à n'importe quel moment. L'appréhension, au contraire, de ne pas la retrouver avant que mes économies ne soient épuisées. Celle de devoir lui poser ma question droit dans les yeux après ce qu'elle m'avait fait. Mais surtout, l'appréhension de ressentir à nouveau quelque chose après plus d'un an de vide total. Et si j'étais contrainte de ressentir ce genre de chose à chaque fois que je croyais voir Alexis quelque part ?

J'avais l'impression de faire face à la réalité. Pendant plus d'un an, j'avais été rongée par ce désir de savoir, de justice, sans jamais songer à ce qui arriverait lorsque j'arriverai à atteindre mon but ultime : lui demander ce qu'il s'était passé. Maintenant, j'étais comme face à un mur. Je soupirai. Alexis n'était pas encore retrouvée, je ne devais pas perdre pieds aussi vite. Je décidai de fermer les yeux un instant. La fatigue doit me brouiller le cerveau, je ne dois pas craquer aussi vite. Je ne dois pas me laisser abattre. Je n'ai peur de rien, je dois survivre, ne rien ressentir qui pourrait me déstabiliser.
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() message posté Mar 19 Avr 2016 - 23:26 par Invité
Tu as la tête qui tourne. Le cœur en morceaux. Tu avances sans but. Tu tombes, tu ne te relèves pas. Tu préférais qu'on te laisse crever là. Quand as-tu baissé les bras ? Probablement ce soir-là, même si tu ne l'admets que maintenant. Tu n'as plus la force de te battre. Tu es fatiguée de prendre tous ces cachets. Fatiguée d'amour. Tu inspires profondément. L'éclopée prend son temps. Tu as presque l'impression qu'elle ne t'a pas entendu. Tu suis son regard et l'espace d'un instant, tu jurerais avoir vu Léo. Ton cœur s'arrête et tu secoues la tête, tentant de reprendre ton plus beau et grand sourire. Elle te manque. Elle te manque. Bordel, qu'est-ce qu'elle peut te manquer. Tu n'as plus les mots. Tu les as perdu il y a bien longtemps de ça. Peut-être ne les as-tu jamais eus. Tu aurais aimé. Tu aurais aimé pouvoir décrire ta peine, ta douleur, ta souffrance. Mais c'était bien trop fort. Un peu comme mille et un poignards plantés dans ton cœur. Dans tes poumons. Ton estomac. Et le sang coule sur le sol mais personne ne semble le remarquer.
Blessure invisible. Plaie béante. Tu voudrais crier mais tu suffoques sur les mots. Alors tu te tais. Tu plonges dans le mutisme. Tu mens, tu souris, tu joues et tu sur joues. Car c'Est-ce que font ceux qui ont abandonné : ils survivent. Et toi, ça fait bien longtemps que tu n'as plus l'impression de vivre. Depuis ce soir-là, à vrai dire. Elle était toute ta vie. Elle était la meilleure partie de toi-même. Tu as l'impression d'avoir été amputé d'un bras ou bien d'une jambe. Tu es devenue bancale. Et si tu ne prêtais pas attention à l'inconnue, sa voix te fit sortir de tes pensées.
"Bonsoir." Ton cœur s'arrête de battre. Tu as l'horrible impression de reconnaître cette voix. Et tu préfères ignorer les couteaux s'enfonçant un peu plus dans ton cœur meurtrit. "Je vous prendrais un sirop de coquelicot à l'eau, s'il vous plaît."
Tu suffoques. Tu t'étouffes presque. Tes yeux se posent sur la blonde. Et pendant l'espace d'un instant, tu as l'impression de mourir. Tu fouilles dans ta poche, sortant une minuscule boîte. Tu l'ouvres, constate qu'elle est vide. Tu as pourtant bien pris tes cachets. Tu ne devrais pas halluciner. Peut-être est-ce l'alcool. La douleur. Merde. Tu jures presque d'arrêter de boire autant. Tu ne dis rien et te contente d'aller chercher sa commande, l'observant de loin alors que le barman prépare la boisson.
"C'est quand même étrange comme boisson. Une chance qu'on en avait."
"De quoi?"
"Le sirop de coquelicot. Personne n'en commande jamais."
Et il jette un coup d'œil à l'éclopée avant de me tendre le verre en souriant. Tu ne connais qu'une personne capable de boire cela. Une seule. Et elle est morte. Décédée. Pas vraiment vivante. Ca te semble surréaliste. Tu dois être en train d'halluciner. De rêver. Peut-être même de cauchemarder. Tu retournes près d'elle, glissant la boisson devant elle. Et tu ne peux pas t'empêcher de rester plantée là.
"Je n'ai jamais vraiment aimé le sirop de coquelicot." Comme si elle en avait quelque chose à faire de ton avis. "Ma petite-amie a bien essayé de m'y faire goûter mais..." Tu te tais. Tu déglutis. Tu es prête à tourner les talons."Mais je préfère celui à la fraise. Elle, ça avait tendance à lui donner envie de vomir."
Cette conversation n'a aucun sens. Tu n'as aucune idée du pourquoi du comment. Tu voudrais simplement t'enfuir le plus loin possible. Courir aussi vite que possible. Et pourquoi, pourquoi lui ressemble-t-elle autant ? Tu regardes l'heure, jurant qu'il est l'heure de ta pause. Tu lances un dernier regard à la blonde avant de t'enfuir à l'arrière du bar, sortant dans une ruelle étroite pour allumer une cigarette.
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() message posté Mer 20 Avr 2016 - 0:02 par Invité
J'ai vaincu mon appréhension. J'ai refermé ma carapace, je suis de nouveau insensible à la moindre émotion. Je dois me promettre de ne plus laisser ce genre de chose arriver ; je ne peux pas créer une faille à peine quelques heures après être arrivée sur le sol londonien. Je suis plus forte que ça. Je ne peux pas faiblir à la première brune élancée qui passe. C’est une grande ville, des filles qui ressemblent de loin à Alexis, il doit y en avoir des centaines, des milliers. Bien sur que si je prenais le temps de les observer de près, je reconnaîtrai directement celle qui faisait battre mon cœur. Mais je dois être discrète. Je ne suis même pas encore sûre de vouloir l’affronter. Mon projet vient seulement de se concrétiser, je dois être prudente, et ne jamais baisser ma garde. Inutile de se précipiter, j’ai encore de quoi vivre quelques temps dans cette ville.
La serveuse finit par m’apporter ma boisson préférée. Sans que je n’ai le temps de la remercier, celle-ci commence à me parler. "Je n'ai jamais vraiment aimé le sirop de coquelicot. Ma petite-amie a bien essayé de m'y faire goûter mais je préfère celui à la fraise. Elle, ça avait tendance à lui donner envie de vomir." Je ne peux m’empêcher de sourire. Le visage grimaçant d’Alexis me revient en tête, le jour où je suis avais fait goûté mon fameux sirop de coquelicot que j’avais l’habitude de commander depuis toujours. Elle ne m’avait jamais sincèrement dit ce qu’elle en pensait, mais sa tête avait parlé pour elle ce jour là. « La mienne non plus… » lui répondis-je surtout par politesse, car à vrai dire, j’étais totalement perdue dans mes pensées. C’était le premier souvenir de ces années passées avec elle qui me revenait en mémoire depuis mon réveil, après mon accident. « Je n’ai jamais… » commençai-je à lui dire en relevant la tête, avant de m’apercevoir qu’elle était partie. Je jetai un œil dans le reste du bar, ce qui n’était pas très utile vu que je n’avais même pas pris la peine de regarder cette femme dans les yeux.

Je pris une gorgée de ma boisson. Je me sentais terriblement mal. Mes barrières semblaient s’effondrer, je me sentais vulnérable. Pourtant, je n’avais aucune raison. J’avais juste fait fuir une jeune femme qui semblait vouloir discuter. Elle était serveuse, elle devait avoir l’occasion de discuter avec plein de gens. Pourtant, sa présence m’avait mis mal à l’aise. Et ce qu’elle m’avait dit encore plus. Il fallait que je bouge. Je me levai, pris ma béquille et décidai d’aller me rafraîchir aux toilettes après avoir vidé ma boisson d’une traite. Je ne me sentais pas bien, il fallait que je reprenne mes esprits. Comment cette jeune femme avait-elle pu me déstabiliser autant en si peu de temps ? Je me croyais plus forte que cela. Je posai ma béquille sur le bord du lavabo, mouilla mes mains d’eau très froide et me les plaqua sur mon visage. Mes yeux se posèrent sur mon reflet. Mes cheveux avaient poussé, négligés depuis mon accident. Mon visage était pâle, cerné, creusé. Je ne me reconnaissais plus. Pour la première fois, je me rendis compte que j'étais morte. Je ne suis plus qu'un fantôme...
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() message posté Jeu 28 Avr 2016 - 20:29 par Invité
Ton coeur bat la chamade. Tu as l'impression de mourir. L'espace d'un instant, tu as presque envie de pleurer. Cette conversation t'as fait l'effet d'une bombe. Parler d'elle, comme si elle était toujours vivante. Merde, ça t'a brisé le cœur. Tu t'es rendue compte qu'elle n'était plus là. Qu'elle ne serait plus jamais là. Elle est partie. Elle est... Non. C'est trop difficile d'en parler. C'est beaucoup trop douloureux de le dire. Encore plus d'y penser. Comment elle a pu te laisser seule ? Comment elle a pu t'abandonner ? C'est cruel. Tu pourrais presque la détester. Presque, oui. Ce serait beaucoup plus simple que de l'aimer comme tu le fais. De la haine à l'amour, il n'y a qu'un pas. Tu l'as appris à tes dépends. Tu as pris froid à force de trop l'attendre. Tu voudrais simplement la revoir, une dernière fois. Lui dire au revoir. Lui dire adieu. Tu n'en as pas eu l'occasion. Tu t'es enfuie. Tu n'avais pas le courage d'affronter les pleurs de sa famille. Ni même d'affronter ta propre douleur. Alors tu as fui. Parce que c'est tout ce que tu sais faire maintenant. Fuir.
T'es là, dans cette ruelle mal éclairée, le cœur battant à tout rompre. Tu tires sur ta sèche. Il fait nuit dehors. T'as besoin d'un peu d'oxygène. Tu te fiches de prendre froid. T'as tant besoin d'elle. Elle t'obsède. Encore plus ces derniers temps. Tu ne sais pas pourquoi. Son visage te revient sans cesse. Parfois, tu as l'impression d'entendre sa voix. Tu regardes vos photos, vos messages, tu relis ses lettres encore et encore. Son sang dans tes veines. Elle te rend folle. Si seulement, si seulement elle était encore là putain. Toi qui était persuadée d'un jour la revoir. T'as lâché l'affaire, t'as abandonné. Maintenant, tu ne fais plus que errer dans les rues Londoniennes. Ton appart miteux comme seul repère. Tes faux amis à qui tu ne dis rien, que tu préfères entendre geindre plutôt que de te confier à eux. La vérité est beaucoup trop effrayante. Et parler d'elle... ça te tuerait à petit feu.  
Tu écrases ta clope sur le mur, la laisse tomber sur le sol. Ta pause est bientôt terminée. Tu marches jusqu'aux toilettes, simplement pour te passer un coup d'eau sur le visage. Il faut que tu ais l'air d'aller bien. Il faut que tu continues de prétendre encore quelques heures. Et puis tu pourras te laisser tomber dans ton lit en rentrant. Tu pourras pleurer jusqu'à pas trois heures du matin. Tu pourras boire, vomir et puis oublier pour quelques minutes qu'elle n'est plus là. Tu pousses la porte, tu ne remarques pas tout de suite la jeune femme blonde. Tu te rends jusqu'au lavabo et remarque la béquille posée contre celui d'à côté. Tu plaques tes mains mouillées sur ton visage beaucoup trop pâle.  
"J'espère que ce n'est pas trop grave."
C'est tout ce que tu trouves à dire. Comme si elle en allait avoir quelque chose à faire.
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() message posté Jeu 28 Avr 2016 - 21:57 par Invité

Une grande inspiration. Retour à la réalité. Comme si quelques simples gouttes d'eau sur mon visage pouvaient me faire revivre. Comme si quelqu'un d'autre qu'elle pouvait me faire revivre. Je n'avais tellement pas réfléchi avant de venir ici, totalement aveuglée par ce désir puissant de justice, que je ne  m'étais jamais posée cette question : et si elle m'avait oubliée ? J'étais restée plusieurs mois dans le coma. J'avais passé plus d'un an à faire cette rééducation pour n'être capable de me déplacer qu'avec une béquille. Tout cela, je l'avais fait dans l'ultime but d'aller à Londres, là où elle semblait être. Oui mais, pourquoi? Je voulais cette réponse à ma question. Mais ensuite ? Et si je ne la retrouvais pas? J'étais en pleine remise en question. Je me rendais compte que tout cela n'avait aucun sens en fait. Traverser un océan pour demander à quelqu'un pourquoi elle est partie ? "Parce que tu n'étais qu'un légume, Léo." Cette réponse, j'en avais cauchemardé des centaines de fois. Les larmes commencèrent à remplir mes yeux. Ce que j'avais fait était totalement fou. Peut être qu'un simple appel aurait suffit. Ou peut être rien du tout. Il avait pu se passer tellement de choses en une année...

Je ne savais pas depuis combien de temps je m'étais réfugiée dans les toilettes. Une chance, celles-ci ne semblaient pas beaucoup fréquentées. Je m'étais cru forte, mais je m'étais apparemment trompée. Le fait d'avoir cru voir Alexis m'avait déstabilisée. Cette jeune femme qui n'aimait pas le sirop de fraise ? Encore plus. Tout semblait vouloir me rappeler qu'elle m'avait abandonné. Que j'étais seule, et que je ne pourrais jamais me défaire de cette emprise indispensable à ma vie qu'elle avait eu sur moi ces dernières années. Comme si mon monde ne pouvait rien faire d'autre que de s'accrocher aux souvenirs, nombreux, qui me restaient d'elle. Comme s'il ne pouvait survivre que grâce à ces souvenirs...

Non. Je n'étais pas comme ça. Je posai mes mains sur le rebord du lavabo et fixait mon reflet. J'allais essayer de me trouver des excuses pour ne pas baisser les bras et me motiver à voix haute lorsque la porte s'ouvrit. Réflexe, je tournai la tête vers la femme qui venait de rentrer, et reconnu le tablier de la serveuse qui n'aimait pas le jus de fraise. Son visage... Non, ce n'était pas possible. Pas encore. Il fallait que j'arrête de la voir partout. Mais une partie de moi-même ne pouvait s'empêcher de penser que si. Mais l'autre partie marqua un point lorsqu'elle me fit remarquer que si ça avait été elle, elle m'aurait reconnue elle aussi. Et cela ne semblait pas être le cas. Pourtant, je sentis mes jambes trembler, mes mains devenir moites. Quelque chose en moi agissait comme si c'était elle qui se trouvait à côté de moi. Que faire... C'était la panique. Je reportai mon regard sur mon reflet - de toute façon la serveuse avait caché ses mains dans son visage, et me fixais. Il fallait que je trouve quelque chose à dire, à faire. Je ne pouvais pas partir sans être sûre que ce n'était pas elle. Mais si c'était elle ? Est ce que j'allais vraiment retrouver celle que j'aimais tant dans les toilettes d'un bar loin d'être huppé? Je songeai à une manière de devenir invisible lorsqu'elle parla. "J'espère que ce n'est pas trop grave."  Cette voix. Franchement. Je serrai le poing et fermai les yeux, tiraillée entre les deux parties de moi qui ne voulaient pas se mettre d'accord. La pression montait en moi. J'allais littéralement imploser. Ce qui serait sans doute le meilleur échappatoire à cette prison que formaient ces innocentes toilettes. Une idée. J'ouvris les yeux, et posa mon regard sur ma béquille, l'indice qui ne trompait pas concernant mon état de santé. « Un mauvais accident dont j'ai bien failli ne jamais me réveiller... ». Mais j'étais là, pourtant. Alexis, si c'est toi, fais moi un signe. J'étais paralysée par ce mélange d'excitation, de peur, de joie, de stress - un smoothie d'émotions. « Je n'ai pas eu le temps de vous répondre, tout à l'heure. » J'avalai ma salive, incapable de savoir si j'allais arriver à terminer ma phrase sans m'effondrer tellement mes jambes ne semblaient pu capables de supporter le poids de mon corps. « Je comprends votre petite amie. Je n'ai jamais pu boire de sirop de fraise non plus. Trop écœurant. ». Je retenai mon souffle. Alexis..
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() message posté Jeu 28 Avr 2016 - 22:18 par Invité
Comme si l'eau froide pouvait te ramener à la vie. Mais toi aussi, tu es morte. Tu ne vis plus depuis que son cœur a cessé de battre. Respirer est devenu douloureux. Et sans elle, plus rien n'a de sens. Tu aimerais qu'on t'achève. Qu'on te retire enfin ce poignard que tu t'amuses parfois à enfoncer un peu plus dans ton cœur déjà meurtrit. Enfin, ce qu'il en reste. La vérité est qu'il git sur le sol depuis bien longtemps. Tu le piétines, jour après jour. La douleur s'en ira-t-elle un jour ? Tu n'es plus sûre de rien. Comme si l'oublier était possible. Comme si passer à autre chose était envisageable. Pendant des années, elle était tout. Maintenant, tu te retrouvais sans rien. Tu inspires profondément. Tu essaies de contenir tes larmes. Tu essaies de ne plus penser à elle. Alors pourquoi, pourquoi revient-elle te hanter sans arrêt ? Tu es à deux doigts de rendre ton petit-déjeuner. Tu aimerais que cela s'arrête. Tu aimerais l'oublier. Simplement passer à autre chose. Refaire ta vie. Mais comment penser à l'avenir alors qu'elle n'est plus là. Tu as tant besoin d'elle.
"Un mauvais accident dont j'ai bien failli ne pas me réveiller."
Tu hausses un sourcil. Tu es presque désolée d'entendre ça. Tu te sens presque égoïste de souhaiter ne pas te réveiller, quelques fois. Tu te sens presque coupable de penser que la mort est une solution. Certains cherchent à vivre, certains se battent mais toi tu as baissé les bras depuis si longtemps maintenant. Tu inspires profondément. Tu entrouvres la bouche mais les mots restent bloqués au fond de ta gorge. Tu es incapable de dire quoi que ce soit.  
"Je n'ai pas eu le temps de vous répondre toute à l'heure."  Tu te mords la lèvre inférieure. Tu es partie si vite, sans même la prévenir. "Je comprends votre petite-amie." Une larme silencieuse coule. C'est douloureux. "Je n'ai jamais pu boire de sirop de fraise non plus. Trop écœurant."
Tu retiens ton souffle l'espace d'un instant. Ton cerveau fonctionne à plein régime. Tu te redresses doucement et après quelques longues secondes, tu poses enfin ton regard sur l'inconnue. Ton cœur s'emballe puis s'arrête de battre. Tes jambes flageolent et une nouvelle larme coule. Une larme unique et silencieuse. Encore une hallucination. Tu fouilles dans ta poche, sors ta boîte et vérifie que tu as bien pris tes cachets. Tu fermes les yeux. Tu essaies de la faire partir. Mais elle est toujours là, en face de toi.
"S'il te plaît, arrête, ne recommence pas..." Murmures-tu. Tu t'approches d'elle, pose tes mains sur ses joues, les larmes aux yeux, plongeant ton regard dans le sien. "Tu ne peux pas faire ça. Tu n'as pas le droit de revenir dans ma vie comme si de rien n'était." Ta voix est coupée par les sanglots. "Tu comprends, Leo ? Je n'arriverais jamais à m'en remettre si tu reviens me hanter. J'ai pris mes cachets, tu ne devrais pas être là." Tu l'observes, le cœur battant la chamade. Elle semble si réelle "Tu me manques. Tu le sais. Je te le dis à chaque fois qu'on se revoit. Mais... Tu ne peux plus faire ça." Tu te mords la lèvre inférieure. Et si c'était le seul moyen ? "Tu es morte, Leo. Morte. Et même si j'aimerais changer ça, même si j'aimerais que tu sois autre chose qu'une putain d'hallucination à la con, tu es morte."
Pour la première fois depuis son décès, tu le dis à voix haute. La réalité te frappe en plein visage et tu t'effondres presque. Elle te manque. Et tu ne peux rien y faire.
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() message posté Jeu 28 Avr 2016 - 22:44 par Invité
Alexis. C'est elle. Je n'ai plus aucun doute. Pourtant, je me sens toujours aussi mal. Toujours partagée entre ces multiples émotions qui envahissent chaque parcelle de mon corps et semblent me vider de toute mon énergie. Elle est là, ça ne fait aucun doute. Elle est là, en face de moi et... ouvre une boite ? Je ne saisis pas. Appuyée sur le bord du lavabo, à deux doigts de m'effondrer. Elle s'approche de moi. Mon coeur s'emballe. Je fais quoi? Je ne suis pas venue ici pour des retrouvailles attendrissantes dignes des plus beaux films d'amour. Non. Elle m'a abandonnée, elle m'a laissée affronter seule tout cela, sans jamais être là pour m'aider, m'épauler. Lorsque j'ai ouvert les yeux et que j'ai découvert ma chambre vide, et que mes parents m'ont dit qu'elle était partie, j'ai regretté de m'être réveillée. Au moins, dans le coma, je ne souffrai pas. Alors que ma nouvelle vie n'allait se résumer qu'à un enchaînement de souffrance et de lutte pour survivre, j'étais seule, abandonnée, dévastée. Et elle, elle s'approchait de moi? Comme si de rien était ? Je posai un pied en arrière lorsqu'elle parla, d'une voix trop absente pour que j'ai l'impression qu'elle me parle. "S'il te plaît, arrête, ne recommence pas...". Je ne comprenais plus rien. Alexis ne semblait pas s'adresser à moi. Pourtant, elle posa ses mains sur mes joues. Je n'eu pas le mouvement de recul que j'aurais du avoir. Peut-être était-ce parce que j'avais rêvé de ce moment ? Mais je n'étais pas contente. Pas heureuse. Rien. ce qu'elle me disait n'avait aucun sens. Recommencer quoi? C'est elle qui était partie, pas moi. "Tu ne peux pas faire ça. Tu n'as pas le droit de revenir dans ma vie comme si de rien n'était.". Je commençai à monter en pression. Elle parlait d'une voix si douce, si détachée, et ce contact de ses mains sur ma peau n'était qu'une douce torture par rapport à l'impact de ses mots. J'allais riposter, me défendre, ne pas me laisser être attaquée gratuitement alors que le seul reproche que l'on pouvait me faire était d'avoir frôlé la mort. Mais je n'eus pas le temps. Elle ne semblait pas vouloir que je lui réponde. "Tu comprends, Leo ? Je n'arriverais jamais à m'en remettre si tu reviens me hanter. J'ai pris mes cachets, tu ne devrais pas être là.". Alexis... La boite, les cachets. Elle ne me croit pas vivante. Mon Dieu. Mais que s'est-il passé dans ce fichu hôpital lorsque j'étais dans le coma? Son regard me transperce, me glace, me paralyse, mais il ne faut pas. Je suis vivante, il faut qu'elle revienne sur terre. Elle est en plein délire. "Tu me manques. Tu le sais. Je te le dis à chaque fois qu'on se revoit. Mais... Tu ne peux plus faire ça. Tu es morte, Leo. Morte. Et même si j'aimerais changer ça, même si j'aimerais que tu sois autre chose qu'une putain d'hallucination à la con, tu es morte." . Ma petite amie. La femme que j'aime, me croit morte ? Mais pourquoi? On ne m'a jamais dit que j'avais fait un arrêt cardiaque ou quoique ce soit. Bien sûr, il y avait eu un risque pour que je ne me réveille jamais de mon coma. Mais mon cœur n'avait jamais cessé de battre, et encore moins cessé de battre pour elle. J'étais perdue. Je ne comprenais pas. Je posai mes mains sur les siennes, et les ôta doucement de mon visage avant de les lâcher. Ce contact, aussi agréable soit-il, me faisait trop mal, et m'ôtait toute raison. "Alexis...". Je reculai. "Alexis, je ne suis pas morte." J'aurais du être énervée, mais je ne pouvais pas. Je ne contrôlai pas ma voix, qui se voulait douce et apaisante, comme lorsque je la rassurais lorsqu'elle en manifestait le besoin. "Je n'ai jamais été morte. Crois moi. Je ne comprends pas... ". Je ne savais pas quoi faire. Ni comment lui montrer que j'étais bien là, vivante. J'étais paralysée, posée contre le mur des toilettes du bar. Incapable de penser de manière censée. Peut être ne m'avait-elle pas abandonnée ?
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() message posté Jeu 28 Avr 2016 - 23:45 par Invité
A l'amour à la haine. Tu trembles. Tes doigts sur ses joues. Elle a l'air si réelle. Ton regard dans le sien. Tu pourrais la contempler des heures entières. Tu es calme. Tu essaies de l'être. Tu sais bien que ce n'est qu'un rêve. Une douce hallucination. Et lorsque tu reprendras tes esprits, elle sera partie. Elle te laissera seule, une fois de plus. Tu as l'habitude. Tu as l'habitude de la voir s'en aller. Combien de fois t'as-t-elle abandonné ? Tu ne les comptes plus. Aujourd'hui, tout semble différent. Ce soir, elle te coupe le souffle. Comment fait-elle pour être aussi belle ? Comment fait-elle pour revenir te hanter, encore et encore ? Tu as l'impression de devenir folle. Et peut-être est-ce le cas. Peut-être l'es-tu. Sa peau est chaude, ses joues légèrement rosies. Tu aimerais la voir s'en aller. Tu aimerais la voir rester. Tu ne sais plus vraiment ce que tu veux. Sa présence te tue. Elle te fait souffrir. Mais qu'est-ce que tu peux aimer la sentir à tes côtés. Tu en oublies presqu'elle n'est que le résultat de ton esprit malade. Qu'il te suffit de cligner des yeux pour risquer de la voir disparaître. Son absence te tue. Sa présence t'achève. Tu es perdue sans elle.
Ses mains glissent sur les tiennes. Tu fermes les yeux un instant sous le contact. C'est la première fois qu'elle te touche. C'est presque trop réel. Presque trop agréable. Tu sens ton cœur reprendre vie, l'espace d'un instant. Tu doutes même. Et si ? Non, tu préfères ne pas y penser. Tout était un malentendu. Non, arrête. Tu te fais du mal. Comme à ton habitude. Combien de fois as-tu imaginé les scénarii les plus rocambolesques ? Elle est morte. Elle est partie. Elle ne reviendra plus. Tu es malade. Tu dois te faire soigner. Il fallait que tu le comprennes. C'était la seule solution. Le seul moyen d'avancer. Le temps semble presque s'être arrêté. Comme s'il n'existait plus qu'elle. Elle et toi. Comme avant. Cette sensation de bien-être rallume ce feu qui avait embrasé ton cœur des années auparavant. Tu l'aimes tellement. Tu l'as toujours aimé. Mais c'est fini.
"Alexis."  Tu ne comprends pas. Sa voix. Elle te parle, comme si elle était bien présente. "Alexis, je ne suis pas morte." C'est la première fois qu'elle le nie. "Je n'ai jamais été morte. Crois-moi. Je ne comprends pas..."
Tu te figes un instant. Tu ne comprends pas. Tout semble si réel. Tu trembles. Tu es incapable de réfléchir. Et puis, soudainement, les souvenirs te reviennent. Le barman l'a vu. Il a parlé de cette boisson. Tu n'es pas la seule à l'avoir vu. D'autres l'ont regardé. Tu te souviens de cet homme qui a posé son regard sur elle en entrant dans le bar. Tu ne veux pas y croire. Tu ne peux pas y croire. Tu ne peux pas. C'est beaucoup trop douloureux.  
"Je dois retourner travailler." Murmures-tu, comme pour te persuader que tout cela n'est qu'un rêve. "Désolée."
Tu pousses la porte des toilettes, affolée. Tu ne sais plus où aller ni quoi faire. Tu fouilles dans tes poches, à la recherche d'un quelconque cachet que tu aurais pu oublier de prendre. Tu ne fais pas attention où tu marches, tu manques de renverser un client. Il est fort bourré. Tu t'excuses, les larmes aux yeux. Il te bouscule un peu mais tu ne dis rien. Tu ne sais plus quoi faire. Alors tu déambules dans le bar avant d'aller t’asseoir un moment à une table, essayant de reprendre tes esprits. Un verre et puis ça ira mieux, penses-tu. Mais cette question ne cesse de revenir dans ton esprit malade. Et si ?
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