"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici there's a monster, under my bed and inside my head (Olivia) 2979874845 there's a monster, under my bed and inside my head (Olivia) 1973890357
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there's a monster, under my bed and inside my head (Olivia)

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
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() message posté Lun 9 Mar 2015 - 22:23 par Invité
La porte de l'ascenseur se referme. Adossé au mur, je la fixe pourtant durant plusieurs secondes avant de baisser les yeux, l'estomac noué sous la silhouette qui vient de s'éloigner sans un seul regard vers moi. Sans un seul depuis ce soir-là. Les dents serrées, je me remémore sans aucune difficulté la soirée, le baiser, la prise de tête suite au dit baiser... Depuis, il ne fait que me fuir. Plus aucun mot à mon égard, plus aucun regard. Et surtout, plus aucun message. A cette pensée, j'attrape le téléphone coincé dans ma poche dans une grande inspiration, sachant parfaitement que je trouverais ma boîte de message vide. Ce qui est le cas. Combien de message lui ai-je envoyé, pourtant ? Tous demeurent sans réponse. Il faut croire que j'ai définitivement tout gâché. Fermant brièvement les yeux, je laisse le dos de mon crâne venir heurter le mur derrière moi. Plus il me fuit, plus je me rends compte d'à quel point je ne désire que l'inverse. Qu'il... Me manque, je crois. Et ça me ferait sérieusement peur si je n'étais pas aussi fataliste sur cette situation-là. Si je n'étais pas persuadé que de toute manière, quoique je ressente au fond, ça s'éteindra avec la distance qu'il met entre nous. Jouant distraitement avec le cache de mon téléphone, je me redresse vivement lorsqu'une porte claque derrière moi. Je n'ai toujours pas montré cet aspect plus fragile, plus vrai de moi, à ma famille. Personne ne m'a vu comme ça, aussi affecté du moindre détail, aussi angoissé, aussi obsessionnel. A part lui. Il est le seul à avoir vu qui je suis vraiment, au fond, et ça rend les choses encore plus compliquées et difficiles à accepter. Je soupire doucement, rangeant mon téléphone dans ma poche en adoptant de nouveau l'attitude que j'arbore constamment, sous la présence de mon frère qui passe dans le couloir et me salue. Arrivé à ma hauteur, il prend néanmoins la peine de me demander si je suis bien décidé à ne pas venir avec lui au sport, insinuant là que j'en ai peut-être assez de perdre. Un léger sourire me vient, presque résigné, alors que j'acquiesce et le laisse s'éloigner dans un regard perplexe. Je n'ai absolument pas l'habitude de décliner une offre de compétition, surtout avec lui. Surtout lorsque l'on m'insinue que je perds, au vue de la grande confiance que tout le monde semble croire que j'ai. En réalité, cet aspect d'ego démesuré n'est là que pour pallier à ce vide, à cette confiance qui en réalité n'existe pas le moins du monde. Secouant la tête, je fixe de nouveau l'ascenseur jusqu'à ce qu'il descende. Je n'en ai pas l'habitude, mais aujourd'hui, je ne me sens pas de faire trop semblant. Ma tête est trop remplie de ce qu'il s'est produit, du pourquoi cela s'est produit, du pourquoi il me fuit, et du pourquoi ça n'a fait que signer la fin de notre amitié. Remplie de trop de choses, de trop de démons aux dents pointues. J'ai besoin d'en parler, pour une fois. J'ai besoin d'essayer, en tout cas. Lissant le t-shirt sombre que j'arbore, je traverse ainsi l'appartement, ne pouvant m'empêcher de scruter le faire part accroché au réfrigérateur. Mon cœur rate plusieurs battements aux noms inscrit dessus, jusqu'à ce que je rejoigne la terrasse.

Les rayons du soleil sont faibles, mais pour une fois bien présent, et un simple sourire me vient. C'est déjà ça, dans ce pays où la pluie me semble un peu trop présente. J'avance de quelques pas, sachant parfaitement que Olivia s'y trouve pour l'avoir vu s'y rendre tout à l'heure. Je sais que ça ne doit pas être simple pour elle non plus en ce moment, avec le retour d'Isaac et tout ce que cela engendre. Mais... J'ai besoin de retrouver un peu ma grande sœur, aujourd'hui. Me pinçant les lèvres, je m'appuie contre le rebord de la porte, l'observant s'acharner sur le mini jardin présent. Fronçant doucement les sourcils, je me demande un bref instant si cela l'apaise et s'il existe une chose sur Terre capable de me vider totalement la tête. Croisant les bras sur ma poitrine, je la regarde faire durant plusieurs secondes. J'aimerais lui rendre la vie plus simple, honnêtement. Avec ce qu'elle a vécu et avec ce qu'elle est censée encaisser de nouveau, réadapter son quotidien sur ce rythme de vie qu'elle n'a pas pu choisir une nouvelle fois... J'aimerais vraiment faire quelque chose. Je suis peut-être égoïste, mais il s'agit de ma famille. Et peut-être essaierais-je, si je n'étais pas persuadé que la demande qu'elle me ferait concernerait Blake. Me raclant doucement la gorge pour lui signaler ma présence, je me mords un peu la lèvre en fixant le mini jardin sur lequel elle est depuis je ne sais combien de temps. En réalité, je ne sais même pas ce que j'ai envie de lui dire. Mais elle est bien la seule à pouvoir m'écouter. Et à le vouloir, peut-être. Enfin, je l'espère. « Qu'est-ce que tu fais ? » Demandé-je simplement, tournant la tête vers elle pour lui offrir un sourire pauvre que je ne prends même pas la peine de rendre réel. Elle aussi doit être torturée par ses pensées, obligée de les subir sans pouvoir y faire quoique ce soit. La mort d'Isaac m'a toujours repoussé dans mes tranchées, dans celles où j'ai toujours voulu croire qu'une relation ne menait qu'au désastre, à la destruction de soi. Sa mort... Enfin, ce que l'on prenait pour sa mort à l'époque, m'a fait réalisé d'à quel point je n'avais pas besoin d'être détruit par la perte de quelqu'un, ou de quelque chose d'essentiel. Personne n'a jamais vraiment compté, dans ma vie. A part Emery, que j'ai justement quitté à cause de tout cela. S'ils savaient, tous, que ce choix de vie n'est en réalité qu'une maigre défense contre la douleur qui ne ferait qu'accroître ces démons à l'intérieur de mon crâne... Je serais sûrement ridicule à leurs yeux. Soupirant lourdement, je me rapproche d'elle, m'abaissant à son niveau alors que ce simple geste n'aurait jamais été effectué en présence de quelqu'un d'autre. « Olivia, je crois que je... » Un nouveau soupir, alors que je détourne la tête. « Que j'ai besoin de parler. Tenir un mini jardin aide vraiment contre la tête trop pleine ? » Demandé-je soudainement d'un ton dubitatif, haussant un sourcil perplexe en sa direction en guise de distraction face à ma courte gêne. Je ne m'imagine pas faire une chose pareille, déjà parce que je n'en aurais simplement pas la patience. Mais l'espace d'une seconde, je me dis que je ferais tout, absolument tout, pour oublier le temps de quelques minutes. Et faire taire ces pensées noires, au fond de mon crâne.
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() message posté Mar 10 Mar 2015 - 18:37 par Invité
over the course of my life, i have come to believe that we are bound forever to those with whom we share blood. and while we may not choose our family, that bond can be our greatest strength, or our deepest regret. ✻✻✻ J’observai durant quelques instants mon reflet dans le miroir, avant de finalement détourner les yeux de mes propres traits tirés. Je tressai avec application mes cheveux avant de les attacher avec un élastique et, le dos droit, je finis par sortir de la salle de bain. Je remontai le long couloir lumineux avant d’entrer dans ma propre chambre, où Isaac était installé sur le lit. Je lui adressai un sourire avant de me diriger vers lui, m’asseyant sur le rebord en tentant de prendre le moins de place possible, comme pour éviter de le déranger. « Je vais aller m’occuper de mes plantes. » lui déclarai-je doucement. J’observai ses traits. Ses yeux, sa bouche, son nez. J’avais la sensation de les redécouvrir à chaque fois que je pouvais bien croiser son visage. Comme si, à chaque fois, mon esprit oubliait qu’il était réellement vivant. Comme si, à chaque fois, j’apprenais de nouveau qu’il n’était pas mort. Pas réellement. « Si quelqu’un me cherche, je serais sur la terrasse, d’accord ? » Je me penchai pour déposer un baiser sur ses lèvres, un sourire venant illuminer mon visage, et je me relevai. Je sortis de la pièce après un dernier regard dans sa direction, et je me hâtai vers la terrasse de mon appartement.
Il y avait cette boule au fond mon estomac qui ne semblait plus vouloir me lâcher. Cette boule au fond de mon estomac sans cesse présente, toujours là, quoi que je fasse, quoi qu’il arrive. Cela faisait déjà plusieurs jours qu’un nouveau quotidien s’était mis en place dans ma vie agitée et, pourtant, mon esprit semblait ne pas réussir à l’accepter. Il ne voulait pas comprendre, non. Il ne voulait pas comprendre qu’Isaac était réellement là, de peur, sans doute, de me laisser l’aimer tout autant de nouveau, de peur, sans doute, de le voir disparaître plus tard. J’avais peur, oui. Peur de le voir mourir une nouvelle fois. Peur de lui dire toutes ces choses qu’ils s’étaient passées durant son absence.
Silencieusement, mes pensées listèrent les évènements sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. Je t’ai trompé, Isaac. Je t’ai trompé une centaine de fois en me disant qu’il n’y aurait que de cette manière-là que je parviendrais à t’oublier. Parce que, oui, j’ai voulu t’oublier. Me souvenir de toi faisait beaucoup trop mal. Tourmentée par mon propre esprit, je finis par ouvrir la baie vitrée pour me rendre sur la terrasse, et l’air frais s’infiltra dans mes poumons. J’avais l’impression d’être anesthésiée. Anesthésiée pour me maintenir loin de ma propre personne. Je fis un rapide tour de mes pots, observant d’un œil critique le petit jardin figé par l’hiver qui se faisait encore sentir mais qui s’en allait doucement. J’allai chercher un sécateur avant de finalement me pencher vers mon petit abricotier, soigneusement planté dans un grand pot, et je commençai à couper le bois mort pour le préparer pour le printemps.
C’était ma manière d’oublier. Ma manière de me tenir loin de moi-même durant l’espace de quelques heures. Je ne savais plus comment cela m’était venu mais je m’y refugiai, corps et âme, à chaque fois que j’avais l’impression que je ne pourrais plus supporter d’avantage.
J’étais si absorbée par mes propres gestes que je ne remarquai la présence de mon frère que bien plus tard. Je n’eus pas même le temps de lui dire quoi que ce soit qu’il prit la parole. « Qu'est-ce que tu fais ? » me demanda-t-il. Je lui adressai un sourire avant de désigner l’abricotier avec mon sécateur. « Je lui refais une beauté. » Ma voix était calme et douce, mais je ne me permis pas de m’étaler sur la nature de ce que je faisais. Il s’agissait de Clarence, après tout. Le simple fait qu’il m’ait posé la question me surprenait, mais j’étais suffisamment lucide pour savoir qu’il ne fallait sans doute pas lui faire remarquer. Quelque part, cela me touchait, aussi. Il prenait la peine de s’intéresser à moi, même si cela n’était que pour la forme, sans doute.
Il s’approcha de moi avant de s’abaisser à ma hauteur. Mon sourire était toujours là, gravé sur mes lèvres, doux et tranquille comme si la situation ne sortait pas de l’ordinaire. Il poussa un profond soupir mais, une nouvelle fois, je ne dis rien. Je l’observai simplement. Je notai le pli qui lui barrait soucieusement le front, les yeux hantés qui ne savaient pas réellement où regarder. Je n’avais pas l’habitude de voir Clarence ainsi mais cela pouvait être expliqué par le fait que je n’avais pas réellement eu l’occasion de le côtoyer au cours de ces derniers années. Je n’en savais rien. « Olivia, je crois que je... » commença-t-il avant de soupirer. Il détourna la tête mais je continuai de l’observer avec attention. « Que j'ai besoin de parler. Tenir un mini jardin aide vraiment contre la tête trop pleine ? » J’esquissai un nouveau sourire, laissant le silence s’installer entre nous. Je réfléchissais à ses paroles, quelque part, même si une part tout entière de moi se focalisait sur sa présence à mes côtés. J’avais l’impression d’être sa grande sœur. J’avais l’impression d’être cette personne que j’avais cessé d’être il y avait cela des années.
Il était venu à moi comme s’il avait confiance en moi. Comme si j’étais suffisamment digne d’intérêt pour être là, pour l’écouter, peut-être. Et j’avais l’impression que cela était un honneur. « Ca dépend des personnes je pense. Personnellement, ça m’aide. » lui répondis-je avec douceur, avant d’enchainer sur un ton légèrement plus complice, beaucoup plus conspirateur. « Il parait que je suis légèrement obsessionnelle avec ça, d’ailleurs. Devine qui essayait désespérément de faire pousser quoi que ce soit dans un désert d’Afghanistan. » Je me mis à rire toute seule, avec douceur, tout en donnant un léger coup dans l’épaule de mon frère. Cela n’était pas tout à fait vrai, mais je me disais, quelque part, qu’arranger la vérité pour la faire paraître ridicule l’aiderait à se sentir mieux.
Mais j’étais dépassée. Dépassée par ce rôle de grande sœur que je n’avais jamais réellement su remplir.
Je poussai un doux soupir, laissant le silence nous envahir durant une poignée de secondes. Puis, finalement, je lui tendis le sécateur. « Tu veux essayer ? » lui demandai-je alors. « Ou alors, je connais un autre remède contre la tête trop pleine et tu l’as toi-même évoqué. Parler. » Je n’avais jamais été une grande sœur. Du moins, cela faisait si longtemps que je n’avais pas prétendu à ce rôle qu’il avait sans doute oublié, tout autant que moi, comment cela était, lorsque nous pouvions encore prétendre faire partie de la même famille. Cependant, malgré cela, malgré nos personnalités différentes et nos rapports lointains, j’avais la profonde certitude que nous n’étions pas de parfaits étrangers.
Et que nous ne pourrions jamais réellement l’être.
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() message posté Jeu 26 Mar 2015 - 8:47 par Invité
Mon cœur se serre, oppressé par mes pensées trop considérables pour l'étroit espace que je leur accorde au fond de mon crâne. Les rayons doux du soleil n'y changent rien, pas même la vue relativement jolie. C'est comme si tout me semblait étranger, soudainement éloigné de ma propre réalité. Comme si je prenais conscience de où j'étais, désormais, sans possibilité de fuir quand le cœur m'en dit. La silhouette d'Olivia se détachant du paysage est presque rassurante. Durant une seconde, la bouffée d'air lourd que je prends me réveille. Si elle est partie de la Nouvelle-Orléans c'est qu'elle avait besoin d'air. Et nous tous le piétinons sans même s'en rendre compte. J'ai brusquement l'impression de comprendre ce qu'elle cherche, alors que les mots n'ont jamais été échangés entre nous. Ce sujet a toujours été tût. J'arrivais qu'à peine à lui parler, de toute manière, avant notre arrivée ici. Et plus je m'avance vers elle, découvrant ce qui semble être une activité récurrente chez elle, plus je me rends compte que tout ce que l'on a pu se dire n'est fait que de paroles superficielles. De surface. La seule conversation profonde que l'on ait pu avoir ici, est celle échangée rapidement par sms au sujet de Blake. J'ai besoin de parler. Pour la première fois de ma vie je sens que tout ce que je renferme doit sortir sous peine de me torturer beaucoup trop. J'ai besoin de parler. J'ai besoin de lui parler. Ce n'est peut-être rien. Ce n'est peut-être que ridicule. Mais j'ai soudainement l'impression qu'elle est la seule à pouvoir m'écouter, et comprendre un peu ce que je renferme. C'est certainement stupide. « Je lui refais une beauté. » Me répond-elle doucement. Mes prunelles glissent de son visage aux traits doux à l'arbre fruité qu'elle me désigne brièvement de la main. Une beauté... Si seulement c'était si simple pour nous aussi, de dégager ce qui nous encombre. Un soupir las me vient, se coinçant dans ma gorge pour y mourir sous une respiration que je maîtrise pour ne pas avoir l'air idiot. Je ne sais même pas pourquoi je me sens aussi mal. Je ne sais même pas comment. Depuis... Depuis cette soirée, je suis partagé entre l'envie de fuir, celle de rester cloîtré dans ma chambre, et celle... De le retrouver peu importe la manière. De le coincer dans la cuisine pour avoir enfin une discussion, ou pour retrouver ce qui devenait notre petit quotidien à nous. Sans que rien ne le perturbe, et le brise. Mais je sais que c'est impossible, et ce simple constat me retourne l'estomac. J'aimerais tellement regretter ce que j'ai fait. Accroupi à ses côtés, tout ce que j'aimerais lui dire à ce sujet se bouscule derrière mes lèvres néanmoins closes suite à ma question. Des mots, des songes. Ils ont un goût acide. Distraitement, mes doigts se lèvent jusqu'à l'écorce de l'arbre qui n'a pas fini sa croissance. Mon pouce effleure une éraflure enfoncée dans son bois sous l'aspect d'une tâche simplement plus sombre. Stupidement, je me demande comment cela serait pour nous, si chaque souffrance, chaque choc, devait se faire une place sur notre peau. Je crois que je ne le supporterais pas. Aussi bien pour mon apparence qui est bien la seule chose à laquelle je me raccroche, que celle d'Olivia face à moi. Je doute qu'elle se soit effacée, avec le retour d'Isaac. Je secoue doucement la tête, laissant ma main retomber alors que mon visage se tourne vers elle. Si seulement le bruit lointain du quartier animé, le vrombissement des voitures à l'horizon, et son visage similaire au mien suffisaient à me distraire. Peut-être est-ce tout ce dont j'ai besoin, oublier. « Ca dépend des personnes je pense. Personnellement, ça m’aide. » Je l'écoute avec intérêt, comme si la clef se trouvait dans sa voix si calme et douce. Si sereine malgré la tempête qui peut voiler son regard.  « Il parait que je suis légèrement obsessionnelle avec ça, d’ailleurs. Devine qui essayait désespérément de faire pousser quoi que ce soit dans un désert d’Afghanistan. » Un sourire me vient en l'écoutant rire, fleurissant lentement sur mes lèvres. Je me rends compte que je ne sais pas grand chose de ce qu'elle a vécu, en réalité, et son rire sonne soudainement le glas de mon manque de regret. Son coup d'épaule agrandit mon sourire alors que je manque de tanguer sur mes appuis, le lui rendant de façon plus légère. « Hey » M’exclame-je doucement, gardant mon sourire malgré le silence s'installant entre nous au même rythme que cette brise fraîche animant ses mèches de cheveux. La scène pourrait être incroyablement reposante.
« Tu veux essayer ? » Surpris, je me tourne un peu plus vers elle, observant l'objet qu'elle me tend sans savoir quoi en penser. En réalité, je pourrais parfaitement lui dire que je ne suis pas à ce point au fond du trou pour m'adonner à cela. Mais à la place, je ne dis rien. Je me sens suffisamment ridicule comme ça, tous les jours que Dieu peut bien faire. Le regard d'Olivia est loin de m'oppresser comme le peut le faire celui des autres. Néanmoins inquiet sur une simple pensée stupide, je pose brièvement mon regard derrière nous pour m'assurer qu'aucun regard ne pourrait capturer ce qu'il voit. Personne. « Ou alors, je connais un autre remède contre la tête trop pleine et tu l’as toi-même évoqué. Parler. » Ma tête se hoche et je soupire doucement, baissant les yeux pour fixer le sol. Elle n'a pas tord. Et je sais que j'en ai besoin, réellement. Alors pourquoi ça me semble aussi dur ? Je ne sais même pas par quoi commencer, ce que je dois lui dire ou pas. Je ne me suis jamais vraiment confié. Relevant mon regard vers elle, j'étire un bref sourire contrit avant de venir refermer mes doigts autour de l'objet de jardinage qu'elle me tend. « Tu ne crains pas pour ton jardin » Soufflé-je à son égard, conscient qu'en plus de ne rien y connaître, je risque de m'y prendre comme un manche. Pourtant, ça ne m'empêche pas de m'avancer vers l'arbre sur lequel je viens de nouveau effleurer mes doigts avant d'essayer de reproduire ce qu'elle faisait un peu plus tôt, dans des gestes mal assurés. Un pli concentré entre les sourcils, il ne me faut pas plus d'une minute pour abandonner. Un soupir lourd aux lèvres, j'abaisse les épaules. Ca ne sert à rien d'essayer. N'est-ce pas ? « Est-ce que tu as déjà eut la sensation que ton cœur te trahissait ? » Mes dents attaquent le coin de ma lèvre. Comment pourrais-je formuler ce que moi-même, je ne comprends pas ? « Je crois que j'aimerais la compagnie de quelqu'un en particulier, mais... Mais c'est devenu impossible. Et maintenant, je me sens... » Je l'observe brièvement du coin de l'oeil, puis me décide finalement à réessayer ce qu'elle m'a proposé en premier lieu. Le jardinage. « Perdu. » Je ne sais même pas si elle comprend ce que j'aimerais évoquer. « Ca doit sembler ridicule. Ca ne m'était jamais arrivé. » Jamais.
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() message posté Dim 29 Mar 2015 - 18:52 par Invité
over the course of my life, i have come to believe that we are bound forever to those with whom we share blood. and while we may not choose our family, that bond can be our greatest strength, or our deepest regret. ✻✻✻ J’avais beau observer Clarence, j’avais beau le détailler du regard, je ne voyais que les traits de mes parents se refléter sur son visage qui frôlait la perfection. Je ne faisais que voir un peu de notre mère. Un peu de notre père. Un mélange à son avantage, comme s’il avait choisi, avec un soin tout particulier, les caractéristiques dont il hériterait. J’avais beau observer Clarence, j’avais beau le détailler du regard, tout ce que je ne voyais n'était que son physique. Aucun souvenir ne me revenait ; aucune pensée ne s’attardait sur des instants singuliers que nous aurions pu vivre ensemble. Et, quelque part, cela ne m'étonnait pas. Ces moments complices n'existaient pas. Ces moments partagés n'avaient jamais eu lieu. Nous étions peut-être frère et sœur mais nous avions passé nos vies à nous croiser, nous croiser et cohabiter ensemble sans jamais s’attarder sur l’autre. Je ne le connaissais pas. Il ne me connaissait pas. Nous étions deux étrangers qui partageaient le même sang, les mêmes parents, la même fratrie et le même nom. Nous étions deux étrangers qui auraient pu valoir le monde entier aux yeux de l’autre s’ils avaient pris la peine de faire des efforts. S'ils avaient pris la peine de témoigner de leur amour S'ils avaient pris la peine, tout simplement.
Je ne blâmais pas Clarence pour cette relation que nous ne partagions pas ; je me tenais responsable pour ces moments loupés et ces instants gâchés. Il était mon petit frère mais il était sans doute arrivé trop tard dans mon existence pour que je lui accorde une place importante dans ma vie. Il était mon petit frère mais je n'avais jamais réellement fait d'efforts pour être proche de ma famille, pour être proche de ces personnes que j'aimais de tout mon coeur, pourtant. Je m’étais mariée à vingt ans, il n’en avait eu que quatorze, à cette époque. J’étais partie en Afghanistan alors qu’il avait encore été au lycée. J’étais rentrée veuve quand il avait commencé l’université. J’étais rentrée brisée alors qu'il avait simplement été à l’aube de sa vie, à l'aube de son existence, à l'aube de son succès ; quelque part, si nous nous étions perdus de vue, cela n’était que la faute du destin. La faute du hasard. La faute des évènements. Ils n’avaient rien fait pour nous rapprocher. Il n’avait rien fait pour nous aider. Ils nous avaient tenu à une distance trop grande, l'un de l'autre. Mais, par-dessus tout, j’avais conscience d’avoir gâché ma vie de famille au profit de ma peine. J’avais été celle à leur tourner le dos. J'avais été celle à partir. « Hey. » souffla-t-il avec amusement avant de me donner un coup d’épaule à son tour. Même si je ne le connaissais pas comme j'aurais aimé pouvoir le prétendre, je savais qu’il n’était pas dans son état habituel. Je le savais mais je parlais comme si rien n’était, comme si tout était normal. Je ne lui fait aucune remarque, répondant simplement à ses paroles avec douceur, gardant pour moi les constatations que je pouvais faire au fur et à mesure que mes yeux le détaillaient. Il avait l’air moins assuré, oui. Il avait l’air plus fatigué, également. Mais, par-dessus tout, il avait fait la démarche de venir me voir par lui-même. « Tu ne crains pas pour ton jardin. » me dit-il, prenant quand même le sécateur entre ses doigts. J’haussai doucement les épaules en le voyant se diriger vers l’abricotier et l’observer avec application, la concentration barrant son front. « Non. Je pourrais réparer tes bêtises. » lui répondis-je. J’aurais aimé que mes paroles l’apaisent. J’aurais aimé que mes paroles le libèrent de cette tension qui semblait habiter ses épaules.
Mais je savais que cela ne serait pas si facile. Je n’étais même pas sûre qu’il accorde une quelconque importance à ce que je pouvais bien lui confier ; je n’étais que cette grande sœur absente, après tout, cette figure qui n’a jamais pris sa place dans son existence. Je n’étais pas grand-chose hormis une ombre. Une ombre qui s’était perdue en chemin. « Est-ce que tu as déjà eu la sensation que ton cœur te trahissait ? » me demanda-t-il. Je fronçai les sourcils en tournant la tête vers lui ; il avait abandonné toute idée de s’occuper de l’abricotier. J’esquissai un sourire triste. « Je crois que j'aimerais la compagnie de quelqu'un en particulier, mais... Mais c'est devenu impossible. Et maintenant, je me sens... » Sa phrase resta en suspens, mais je ne l’interrompis pas. Je le regardai s’intéresser de nouveau à ma place. Je le regardai se perdre dans ses propres pensées, comme s’il cherchait le mot adéquat, comme s’il cherchait la bonne parole. Comme s’il cherchait à mettre le doigt sur ce qui lui arrivait en n’ayant absolument aucune idée de ce qu’il était en train de vivre. « Perdu. » compléta-t-il. J’acquiesçai en entendant l’adjectif. Et, au fond de moi, j’avais l’impression que je ne le connaissais que trop bien. « Ça doit sembler ridicule. Ça ne m'était jamais arrivé. » Je pouvais sentir sa détresse, quelque part. Elle ponctuait chacun des mots qu’il avait bien pu prononcer. Elle envahissait ses veines, elle était partout dans son corps. Je restai silencieuse pendant quelques instants, avant de finalement faire un pas vers lui. Je ne le touchai pas. Je ne posai pas une main sur son épaule, je ne lui attrapai pas le bras. Je savais que Clarence était une personne qui espérait, du fond du cœur, conserver les apparences et je respectais ses choix ; tout comme je respectais sa douleur. « Ce n’est pas ridicule. Je dirais même que c’est plutôt normal. » finis-je par dire. Je ne savais pas ce que Clarence attendait de moi. Je ne savais pas s’il voulait que je l’écoute en silence ou que je le rassure ; je ne savais pas quels étaient les mots qui seraient les plus susceptible de l’apaiser, et quelles paroles risqueraient de ne pas le satisfaire. Je pris une profonde inspiration avant de reprendre la parole. « Ça m’est déjà arrivé, tout comme c’est arrivé à d’autres. Je crois que ça s’appelle avoir le cœur brisé. » poursuivis-je avec douceur. « Ton cœur ne te trahit pas. Il voulait simplement quelque chose qui ne lui est pas autorisé. » Je lui adressai un petit sourire, avant de lui désigner une branche à couper du bout du doigt, comme pour le guider dans ses gestes.
Je n’étais pas sûre d’être apte à lui donner des conseils. Apte à l’aider. J’avais aimé une seule et même personne tout au long de ma vie ; elle m’avait bris de cœur, elle m’avait rendu heureuse, elle m’avait fait des promesses pour finalement les rompre. Je souffrais, moi aussi. Je souffrais si fort que j’étais persuadée que mon corps ne tiendrait pas. Je n’avais pas le droit de prétendre pouvoir l’aider. J’étais trop faible pour le mériter. « Tu es vraiment sûre que c’est impossible ? » demandai-je. Mon ton était calme pour lui faire comprendre qu’il n’était pas obligé de se confier s’il ne le voulait pas. Mon ton était calme pour lui prouver que la vie continuait, pour lui prouver que cela n’était pas grave.
Pour lui prouver que j’étais là, quelque part. Que j’étais là même si cela était juste la première fois que je ne me dérobais pas.
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