"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (Olivia & Wesley) do you need help ? 2979874845 (Olivia & Wesley) do you need help ? 1973890357
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(Olivia & Wesley) do you need help ?

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Destiny Tynged
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() message posté Dim 2 Nov 2014 - 17:53 par Destiny Tynged
do you need help ?

Olivia J. Marshall & Wesley T. Carlson


Vous (Olivia) êtes dans la rue, le coin est plutôt très calme, vous n'êtes pas sur une grande avenue remplie de boutiques. Non vous êtes sur une rue résidentielle. C'est un petit raccourci que vous prenez régulièrement. Il a plu la nuit dernière et le sol est mouillé. Vous voyez quelqu'un (Wesley) marcher  avec un pas pressé, mais vous n'y prêter pas tant d'attention jusqu'au moment où cette personne glisse et fait une très mauvaise chute, tombant sur sa main, se retournant sévèrement quelques doigts. Vous regardez autour de vous mais il n'y a personne. Vous ne pouvez pas continuer votre chemin sans aller voir si cette personne va réussir à se relever.

Il n'y a pas d'ordre défini dans ce RP. Ce RP est issu du système "Le RP est aveugle"


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() message posté Mer 5 Nov 2014 - 19:38 par Invité
life is a series of meetings and separations;; our very lives depend on the ethics of strangers, and most of us are always strangers to other people. ✻✻✻ Il faisait froid, en cette fin d’après-midi de Novembre. Bien trop froid pour une américaine de mon genre, habituée à l’humidité et aux climats lourds. J’enfonçai mes mains dans les poches de mon manteau bien trop fin pour les circonstances, les doigts d’ors et déjà agressés par les basses températures. Je rabattis ma capuche sur le haut de mon crâne en espérant que cela change quelque chose, tout en sachant parfaitement que mon combat était perdu d’avance. J’enfouis ma tête dans mon échappe en laine, le vent continuant de me mordre le visage. Je grelottai en accélérant le pas. J’avais hésité à céder. J’avais hésité à héler un taxi à la sortie du travail pour rentrer chez moi au chaud et au sec ; cependant, dans un élan de bêtise, j’avais refusé de rendre les armes et accepter que l’hiver puisse prendre ses droits dans la capitale anglaise. Je pestai contre moi-même en longeant les résidences de la rue tranquille que je traversais. Je regrettai le climat humide de la Louisiane. Les hivers doux de la Nouvelle Orléans. Les souvenirs de mon adolescence se déversèrent doucement dans mon esprit, m’emmenant même en Californie où j’avais fait mes études durant quatre années ; j’étais loin, loin de ce que j’étais en train de faire. Mes pas absents me suivaient leur chemin sans l’aide de mon esprit. Mes yeux vides arpentaient la rue sans prêter attention aux choses qui s’y déroulaient. Je croisai une famille sans parvenir à distinguer leurs différents visages. J’entraperçus un homme pressé qui filait droit devant moi. Je remarquai les feuilles mortes joncher le sol sans les éviter. J’étais comme un automate. Une marionnette. Une poupée sans vie retenue par des fils.
Le froid engourdissait ma peau et brûlait mes poumons à chacune de mes inspirations. Mais mon esprit était loin. Très loin. Si loin. J’étais distraite, je ne prêtais plus aucune attention à mes membres raides. J’étais occupée à me souvenirs des paroles de ma mère lorsque j’étais plus jeune ; j’entendais encore mon père grincer des dents lorsqu’elle s’emballait dans ses idées préconçues, refusant de la contredire de peur de la voir entrer dans une colère. Il pleut beaucoup, en Angleterre. Des litres par jour, au moins. J’esquissai un vague sourire en marchant dans une flaque d’eau, preuve du déluge qui s’était abattu sur la ville la veille. Je levai la tête pour observer les alentours, les mots de ma mère résonnant dans ma boîte crânienne. Elle avait eu raison et tort à la fois, mais je m’étais bien gardée de lui dire. Je me conformais à la promesse que je m’étais faite en partant des Etats-Unis ; reprendre contact avec ma famille seulement lorsque je serais prête.
Et je ne l’étais pas. Pas encore.
Je continuai de penser à eux, loin du monde, loin de la réalité. Mais je retournais sur Terre lorsqu’un mouvement brusque entra dans mon champ de vision ; je fronçai les sourcils en voyant l’homme qui marchait devant moi glisser. Glisser et tomber. Je ne bougeai plus, le corps engourdi par le froid et les pensées paralysées par mes songes ; je me retournai pour chercher du regard la famille que j’avais dépassé un peu plus tôt, mais la rue était désormais déserte. J’étais seule avec lui. Je me mordis les lèvres, mettant quelques instants avant de céder à mes pulsions altruistes d’infirmière. Je me mis à trottiner dans sa direction et je m’arrêtai en arrivant à sa hauteur. « Vous allez bien ? » demandai-je. J’observai sa main, sur laquelle il avait tenté de se retenir ; mon visage demeura impassible, tant bien même j’en conclus qu’il s’était sans doute blessé. Ses doigts n’avaient pas été ménagés durant sa chute et son poignet n’avait pas dû être épargné non plus. Mais je n’étais sûre de rien. Je demeurai calme, fidèle à l’éthique que j’avais dû assimiler en devenant infirmière, ne laissant rien transparaître hormis de la compassion. Je tendis une main en sa direction pour l’aider à se relever, dégourdissant mes doigts avec la vivacité de mon geste. « Je vous ai vu tomber. Je suis infirmière. » ajoutai-je, comme si cela pouvait justifier ma présence à ses côtés, en train de l’aider. Il était un parfait inconnu. Je détaillai ses traits sans m’y attarder, me focalisant de nouveau sur sa main. « Est-ce que vous avez mal ? » Depuis toute petite, j’avais eu la vocation de devenir infirmière. J’en avais fait mon métier sans même songer à une autre possibilité de carrière. J’avais dédié ma vie à soigner les autres. Je passai la plupart de mon temps à penser à des étrangers plutôt qu’à moi-même ; je ne savais pas si cela soulageait ma conscience, mais j’étais satisfaite de constater, à chaque fois, que cela me permettait me soucier d’autres sujets que ceux concernant ma propre vie. Mes inspirations étaient mesurées et lentes. J’étais sereine.
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() message posté Dim 9 Nov 2014 - 16:43 par Invité
Le froid mordant avait pris Londres par surprise. C’était le revers de la médaille des derniers jours de soleil. Le jeune avocat avait décidé d’être optimiste et ne s’était pas préparé à un vent si glacial. En se préparant ce matin, Wesley n’avait enfilé que son costume pour aller travailler sans pendre une veste. Désormais, dans les rues de Londres, ce n’était plus seulement le froid qui l’assaillait, mais également le regret. D’autant plus que son téléphone dernier cri lui permettait de connaitre la météo avec une précision jamais connue.

En cette fin d’après-midi de novembre, la luminosité commençait à baisser, et lorsque Wesley avait quitté son bureau, les luminaires publics étaient déjà allumés. Les rues étaient relativement désertes, et les quelques piétons se pressaient sur les trottoirs pour échapper à la morsure du froid. Bien au chaud, calé dans son fauteuil confortable, Wesley avait élaboré tout un parcours pour faire son jogging. Après une dure journée de travail, il avait besoin de s’aérer l’esprit et de se dégourdir les jambes. Soudain, en mettant le pied dehors, tous ses plans s’envolèrent. A cet instant, il n’aspirait qu’à un bon café chaud et s’installer dans son canapé devant la dernière saison de sa série préférée. Cependant, Wesley refusait de céder si facilement et de prendre un taxi ou les transports. Il rentrerait à pied. Après tout, les hivers pouvaient être tout aussi rigoureux à New York. Wesley y avait déjà connu des tempêtes qui paralysaient toute la ville pendant plusieurs jours. Celui avait des donné lieu à de grandes batailles de neige passionnées lorsque les vents se calmaient et que Wesley et ses frères et sœurs parvenaient à échapper à la surveillance de leurs parents.

Wesley enfonça son menton dans son col, referma sa veste de costume et partit d’un pas rapide et rythmé. Il filait droit devant lui en se répétant qu’il ne faisait pas si froid que ça. Il commença à grelotter et décida d’accélérer le pas. Il dépassait les autres piétons sans réellement y faire attention. Avec un tel rythme, Wesley se mit à penser qu’il serait peut-être chez lui plus tôt qu’il ne l’avait espéré. Visiblement, le destin en avait décidé autrement, car au moment où cette pensée traversait son esprit, le jeune homme glissa dans une flaque d’eau qui commençait à geler. Tout se passa en une seconde, Wesley crispa tous les muscles de son corps et tenta de se rattraper sur sa main. La chute fut violente et Wesley s’écrasa de tout son poids sur son poignet. Avec une telle masse musculaire, cela faisait un sacré poids à supporter d’un coup pour un poignet. Il entendit un craquement au moment de la chute et une douleur vive irradia dans son bras. Son coccyx aussi n’avait pas été épargné.
Soudain, une femme rappliqua à ses côtés, visiblement concernée par son état. Elle lui indiqua qu’elle était infirmière et détailla son corps d’un œil expert pour faire une rapide observation clinique. Wesley regarda rapidement son visage. Elle semblait calme, pleine de compassion. Le jeune homme s’imagina tout de suite une femme généreuse aux nerfs d’acier. Elle lui demanda s’il avait mal. Cette phrase eut pour effet d’intensifier la douleur dans la main de Wesley.

« Ça lance pas mal… »

Il ramena son bras près de lui et observa sa main. De vilaines égratignures marbraient sa paume, mais il pinça les lèvres en remarquant que sa main et son poignet ne semblaient plus si… alignés… Wesley retint un juron. Finalement, il ne rentrerait peut-être pas de si tôt chez lui…
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() message posté Lun 10 Nov 2014 - 14:50 par Invité
life is a series of meetings and separations;; our very lives depend on the ethics of strangers, and most of us are always strangers to other people. ✻✻✻ Je n’avais que vingt-cinq ans et, pourtant, j’avais l’impression d’avoir vécu bien plus longtemps que cela. J’étais encore jeune mais je me sentais hantée par mon expérience, par les épreuves que j’avais traversées et toutes les choses que j’avais bien pu voir. J’avais été ailleurs et partout à la fois, trainant derrière moi mon histoire et mon passé. J’avais vu le jour à la Nouvelle Orléans et avait cru dur comme fer que j’y resterai ; j’avais foulé les terres californiennes à la conquête de mon futur et suivi mon mari dans ses déplacements et ses rêves. J’avais même fini par poser mes valises chargées de désillusions en Afghanistan pour le soutenir dans sa vocation de protéger le pays que nous considérions affectivement comme le nôtre. Puis, on me l’avait arraché. Puis, il avait rendu son dernier soupir et cela n’avait été qu’à ce moment-là que je m’étais rendue compte que ma maison s’était trouvé partout là où il était allé. Je m’étais sentie chez moi ici et ailleurs en sa compagnie et, désormais seule, je n’avais pas réussi à me retrouver dans les différentes rues que j’avais déjà foulé par le passé. Tout me semblait fade. Tout me semblait amer. Il me hantait avec l’idée d’un passé plus heureux. En plus de m’arracher le cœur, la douleur de sa perte m’avait perdu dans ma propre vie. Je m’étais rendue compte d’une centaine de choses sans lui à mes côtés. J’avais l’impression d’avoir trop vécu et que les jours s’allongeaient au fil du temps, me perdant dans une vie qui me paraissait étrangère.
Mon existence toute entière me semblait différente. J’étais moi-même différente et je vivais dans une peur constante générée par mes souvenirs et les horreurs que j’avais connu, ailleurs qu’ici. J’étais cependant trop entêtée à m’emprisonner dans mon travail pour m’empêcher de penser à toutes ces choses. Je m’étais avancée vers cet homme tombé par terre dans un élan d’altruisme et de dévotion pour les personnes qui m’étaient étrangères, fruit de longs mois à m’acharner dans mon métier. J’avais détaillé sa main avec un œil connaisseur, n’osant cependant pas le toucher de peur de paraître incorrect. Il m’observa rapidement avant de reporter son attention sur sa main ; je voyais aisément au pli qui barrait son front qu’il souffrait, et l’aspect de son poignet ne faisait que me confirmer qu’il était bel et bien blessé. Les fractures étaient un véritable fléau, à cette période de l’année. Les personnes ne se rendaient pas compte à quel point il pouvait être fréquent de se casser le poignet en glissant à cause des ravages du mauvais temps. « Ça lance pas mal… » me signifia-t-il et j’hochai la tête d’un air entendu. Je ne me baisais pas souvent sur les paroles des personnes, préférant observer leurs réactions corporelles ; à l’armée, il n’avait pas été rare que les soldats sous-estiment leurs douleurs. J’avais vécu dans un monde de personnes fortes. J’avais été entourée d’âmes courageuses. J’avais vu mon mari souffrir le martyr sans décrocher la mâchoire, demeurant vaillant jusqu’à la toute fin. « Oui, je m’en doute. » lui répondis-je d’une voix douce. Je lui adressai un sourire avant de finalement prendre sa main entre mes doigts et presser doucement le haut de son poignet. Je sentais la peau enflée sous mes doigts. A l’instant même où j’exécutai mon geste, je devinai que cela le lancerait. Je poussais un sourire, un sourire contrit aux bords des lèvres. « Excusez-moi. » lançai-je vis-à-vis de la douleur supplémentaire que j’avais sans doute provoquée.
Je ne pus m’empêcher de repenser à mon mari. De revoir l’état dans lequel il avait été ramené après que son unité ait été attaquée. Je l’avais connu durant de longues années et, pourtant, je n’avais pas réussi à reconnaître ses traits.
Je secouai rapidement la tête avant de lâcher la main de l’inconnu, rompant notre contact. Je me redressai pour l’observer dans les yeux. « Il faut que vous fassiez une radio. Je pense que votre poignet doit être fracturé, il commence à enfler. Dans le meilleur des cas, il vous faudra un plâtre. » La bienveillance était une qualité que l’on m’avait appris avec le temps. Le calme, lui, était une chose d’inné. Je me gardai bien de lui annoncer que, dans le pire des cas, la chirurgie serait nécessaire ; je ne désirais pas l’affoler plus que nécessaire tandis que nous étions encore au beau milieu d’une allée résidentielle. Je lui adressai un sourire. « Au fait, je m’appelle Olivia. » me présentai-je en me gardant de lui tendre la main, jugeant que ce genre de bêtises était sans doute à éviter dans le cas présent. Au lieu de quoi, je lui adressai un nouveau sourire, même si cela ne devait sans doute pas alléger ses peines. J’étais habituée à la douleur des autres. Avec le temps, j’avais appris à ne plus y accorder de l’importance. Mais, dans les pires instants, il était vrai que les hurlements de douleur de certains patients me hantaient.
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() message posté Mar 11 Nov 2014 - 18:03 par Invité
La douleur. Une douce torture, lente, qui vous consume. Quelle que soit son intensité, elle est là pour rappeler à l’homme sa condition, et sa faiblesse. Il n’est pas infaillible. Il peut être touché au plus profond de lui. Certaines douleurs sont plus faciles à supporter que d’autres. Des tas de gens vivent avec quotidiennement. Douleur physique. Douleur psychologique. Douleur humaine. Elle était un petit être de fumée noire qui enveloppait votre corps et votre esprit, s’insinuant dans chaque cellule, chaque pensée. Elle souillait le corps et l’esprit.

Alors bien sûr, un poignet cassé n’était pas une douleur insupportable. Wesley souffrait pour le moment, mais il savait qu’avec quelques antalgiques appropriés, tout cela ne serait qu’un mauvais souvenir. D’autant plus qu’il semblait être bien pris en charge par cette infirmière inconnue. Elle se décida à ausculter rapidement sa main, provoquant une nouvelle salve de piques douloureux, ce dont elle s’excusa. Wesley pinça les lèvres et tenta de se concentrer sur sa respiration. Il voulait reprendre le contrôle sur son corps.

Cette douleur lancinante se rappelait à lui à chaque seconde. Il voyait sa main gonfler et sentait qu’elle devenait chaude. Cela était le signe d’une réaction inflammatoire provoquée par son organisme pour signaler un problème. La douleur était un signal d’alarme. Une alarme qui résonnait et embrouillait son esprit. Tout son être était censé se focaliser sur la cause de cette douleur et réparer le mal au plus vite. Wesley en eut la nausée. Cela lui prenait au cœur.
Il n’était qu’un homme. Un homme capable de souffrir, mais aussi capable d’aimer. L’un n’allait pas sans l’autre. Car aimer signifiait souffrir. La douleur physique devenait mentale, et la douleur mentale devenait physique. La noirceur de la souffrance se rappelait à lui avec force. Elle le plongeait dans ses pires souvenirs. Wesley se sentit chanceux de ressentir cette douleur physique. Car elle était tellement moindre, comparée à la douleur psychique. Il y a quelques mois de cela, son cœur brisé l’avait fait souffrir comme jamais il n’avait souffert. Il avait ressenti les échos du mal dans chaque parcelle de son être.

« Il faut que vous fassiez une radio. Je pense que votre poignet doit être fracturé, il commence à enfler. Dans le meilleur des cas, il vous faudra un plâtre. »

L’infirmière inconnue se garda bien de mentionner ce qui pourrait lui arriver dans le pire des cas. Cependant, Wesley avait déjà eu quelques os de cassés dans sa jeunesse. Les chutes, il connaissait. Combien de fois il était tombé de cheval lors d’un entrainement de polo avec son père ? Le jeune avocat savait donc qu’il devrait peut-être passer sur le billard suivant le résultat de la radiographie. Cela ne l’inquiétait pas plus que ça. Ce ne serait qu’un mauvais moment à passer. Sa vie n’était pas en danger, c’était le plus important.

« Au fait, je m’appelle Olivia. »

Wesley déglutit en espérant faire passer la nausée et se présenta à son tour : « Enchanté. L’estropié qui ne tient pas sur ses cannes, c’est Wesley. »

Il parvint à afficher un sourire légèrement tordu. Doucement, et avec l’aide d’Olivia, il finit par se relever, et prit garde à garder son poignet près de lui. Il était impressionnant de voir à quel point chaque mouvement perdait de sa simplicité lorsqu’un membre était cassé. Chaque geste devenait effectué avec précaution.

« Dites moi Olivia, est-ce-que je peux me permettre d’abuser de votre gentillesse et vous demander de m’accompagner en taxi à l’hôpital ? Je crois que l’aide d’une infirmière serait la bienvenue dans les couloirs aseptisés… »

Wesley était résigné : il n’avait pas d’autres options que de passer par les salles d’attentes de l’hôpital et il n’avait pas vraiment le courage de le faire seul.
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() message posté Sam 13 Déc 2014 - 20:56 par Invité
life is a series of meetings and separations;; our very lives depend on the ethics of strangers, and most of us are always strangers to other people. ✻✻✻ La condition humaine. Notre existence ne tenait qu’à un fil, un fil menaçant de se rompre à tout instant. Une mauvaise chute. Une maladie. L’acharnement du destin. La mort qui guette, qui guette à chaque coin de rue, attendant patiemment sa prochaine victime parmi les milliers d’âme qu’elle peut bien rencontrer. Au cours des années, j’avais fini par m’y faire, j’avais fini par admettre que cela était ainsi et que certaines existences ne pouvaient être sauvées. J’avais fini par cesser de tenter de sauver l’insauvable. J’avais fini par cesser de vouloir l’impossible. Cependant, je ne cessais d’être confrontée aux patients qui mesuraient l’ampleur des limites de leur corps, à leur tour. Ils y avaient ceux qui se résignaient, qui se résignaient simplement en en attendant que tout s’arrête. Ceux qui pleuraient, qui pleuraient autant que leurs yeux ne leurs permettaient. Ceux qui se battaient, qui se battaient jusqu’à leurs derniers souffles dans des élans de courage beaux mais vains. L’espoir se mêlait à la peur, la colère à la souffrance. Au fond, l’hôpital n’était qu’un lieu où les émotions s’accumulaient.
Si les miracles existaient, j’avais fini par refuser de croire à la bonne volonté du destin. La plupart des êtres que je côtoyais s’en sortaient à merveilles, mais il demeurait sans cesse cette poignée de personnes qui ne ressortaient pas de l’enceinte même de l’hôpital. Cette poignée de personnes qui ne revoyaient jamais le ciel autrement que par leur fenêtre. Cette poignée de personnes qui fermaient les yeux pour ne plus jamais les rouvrir. Et, même si j’avais cessé de me dire que tout pouvait arriver, je m’étais faite la promesse de les accompagner du mieux que je pouvais dans leurs chemins tortueux vers la fin de leurs existences, apaisant leurs craintes et leurs tourments de toutes les façons qui m’étaient données.
Je déglutis en songeant à tout cela, continuant d’observer le poignet de l’homme. Sa situation n’était pas comparable aux tourments que j’avais pu voir au cours de mes années de service. Il s’en sortirait parfaitement bien, même dans le pire des cas. Sa chute se réduirait à une rature dans le livre de son existence, un souvenir perdu au milieu de ses pensées. Cependant, voir son corps pourtant fort se briser si facilement ravivait les connaissances que j’avais acquises au cours des années. Le corps humain pouvait se briser. Se briser à la moindre chute, au moindre faux mouvement, à la moindre seconde d’inattention. Une vie tout entière pouvait être perturbée en un instant rapide, un instant si rapide que personne ne comprenait réellement, sur le coup, ce qui était en train de se passer. Nous n’étions que des êtres humains. Des poussières sur Terre. Des morceaux de rien, des touts d’âmes mortelles. « Enchanté. L’estropié qui ne tient pas sur ses cannes, c’est Wesley. » me répondit-il avec un sourire légèrement déformé, entravé par la douleur qui devait se répandre dans tout son bras, désormais. Je lui souris à mon tour en acquiesçant, satisfaite qu’il accepte nos brèves présentations. Il acceptait mon aide. Cela était tout ce qui importait.
Il finit par se redresser sur ses deux jambes, gardant précieusement son bras contre lui. Je fourrai mes mains dans les poches de mon blouson, avant qu’il ne reprenne la parole. « Dites-moi Olivia, est-ce-que je peux me permettre d’abuser de votre gentillesse et vous demander de m’accompagner en taxi à l’hôpital ? Je crois que l’aide d’une infirmière serait la bienvenue dans les couloirs aseptisés… » J’esquissai l’ébauche d’un sourire sur mes lèvres en l’observant. Une personne normale aurait sans doute refusé poliment sa requête. Une personne normale aurait sans doute eu un conjoint l’attendant chez elle. Une personne normale aurait sans doute eu hâte de se retrouver dans l’atmosphère accueillante de son salon pour ne plus en sortir. Cependant, je ne faisais pas partie de ces gens qui avaient encore une réelle vie en dehors de leur travail. Il n’y avait que moi et l’hôpital. Moi et le reste du monde. Alors, j’hochai doucement la tête. « Pas de soucis. » lui répondis-je avant d’observer les alentours. « Si on se rapproche du centre, je pense qu’on pourra croiser un taxi sur notre chemin. » Je désignai un côté de la rue résidentielle avant de commencer à avancer à ses côtés vers le centre-ville. Aider mon prochain. J’étais née pour cela, trouvant ma vocation dans mon métier ; cependant, tout en avançant, je me rendais compte que je me perdais probablement dans cette dévotion que j’avais pour les autres et même pas pour moi. Je posai mon regard sur Wesley, avant de lui adresser un sourire. « Vous avez de la chance que je sois amoureuse de mon travail. » commençai-je avant de laisser échapper un petit rire. « Autrement, je vous aurais probablement laissé sur le bord de la route pour que vous vous débrouilliez tout seul. » J’haussai les épaules avec entrain, tout en continuant de marcher. Le froid continuait de me mordre le visage, les joues, le bout du nez ; je réajustai mon bonnet sur le haut de mon crâne en espérant que cela change quoi que ce soit.
Je n’osais pas réellement poser des questions à Wesley ; je préférais doucement tâter le terrain plutôt que de lui imposer une conversation qu’il ne désirait pas. Peut-être m’offrirait-il un silence, un silence suffisamment évocateur pour me couper dans les élans de bavardise ; après tout, j’étais une personne qui s’adaptait aux autres. Je me perdais. Je me perdais dans l’océan de ce que j’étais pour me conformer à ce que l’on désirait de moi.
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() message posté Mar 23 Déc 2014 - 13:28 par Invité
Il arrivait parfois que l’être humain ne doive se résigner. Il arrivait parfois qu’il doive admettre la réalité des choses, en dépit de sa volonté. Il fallait bien admettre sa faillibilité. Admettre sa fragilité. Tant d’efforts pour être fort, pour finalement se rendre compte de sa faiblesse. L’ironie de la vie. L’illusion de la foi.

Wesley sourit intérieurement de cette situation. Lui qui entretenait sa musculature avec sérieux et rigueur. Toutes ces matinées, ensoleillées, pluvieuses, neigeuses, à courir dans les rues et les parcs de la belle Londres. Il pensait que sa forme physique était plus que bonne. Voilà que le destin lui rappelait sa condition. Ses muscles étaient peut-être puissants, mais dessous se cachait une ossature susceptible d’être brisée.

La belle Olivia accepta la requête de Wesley de l’accompagner à l’hôpital. L’avocat était tombé sur une âme généreuse et bonne. Malgré le froid ambiant, cela lui réchauffa quelque peu le cœur. Combien de personnes auraient passé leur chemin en le voyant à terre ? Le monde d’aujourd’hui était terriblement égoïste. Les gens restaient méfiants les uns envers les autres, et l’entraide était considérée comme un signe de faiblesse. Pas de pitié pour les plus faibles. Il fallait se débrouiller tout seul. Marche ou crève. Heureusement, il subsistait des gens comme Olivia, comme Wesley aussi, qui dévouaient leurs vies à aider leur prochain. Même les plus illustres inconnus.

Ils commencèrent à marcher pour se rapprocher d’un boulevard plus fréquenté. Olivia avait raison, c’était là qu’ils avaient le plus de chance de se dégoter un taxi susceptible de les emmener à l’hôpital.

« Vous avez de la chance que je sois amoureuse de mon travail. Autrement, je vous aurais probablement laissé sur le bord de la route pour que vous vous débrouilliez tout seul. »
Wesley ne savait trop comment interpréter la réplique de la jeune femme. En demandait-il trop ? Soudain, un élan de culpabilité l’envahit.

« Je m’estime alors le plus chanceux des hommes ce soir ! »

Il réquisitionnait la présence d’Olivia à ses côtés, dans son désir égoïste de confronter la solitude. Il n’avait pas pensé une seule seconde que peut-être, dans un appartement de la ville, l’attendait une famille, un foyer. Et cependant, elle acceptait de l’accompagner. Peut-être aimait-elle réellement son travail. Cela, Wesley pouvait le comprendre. Lui aussi ne refusait jamais d’apporter son aide, de prendre les mains tendues. C’était plus fort que lui. C’était cette volonté même qui le poussait à vouloir partir en mission humanitaire.

Pour faire taire sa culpabilité, Wesley décida de réchauffer un peu l’ambiance, en dépit du froid mordant qui régnait dans les rues de Londres. Et pourtant, même ce froid glacial ne suffisait pas à anesthésier la douleur de son poignet.

« Dites vous au moins que vous aurez fait une bonne action en sauvant mon âme en peine ! Le père Noël se montrera généreux avec vous cette année ! » dit-il en souriant.
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() message posté Dim 4 Jan 2015 - 17:44 par Invité
life is a series of meetings and separations;; our very lives depend on the ethics of strangers, and most of us are always strangers to other people. ✻✻✻ Mon esprit papillonna vers ma petite sœur, sans doute rentrée à mon appartement pour la soirée, avant d’accepter la requête de Wesley. Blake était habituée à mon absence, après tout. Je ne savais pas encore pourquoi elle avait tant tenu à se réfugier chez moi plutôt que quelque part d’autre, puisqu’elle avait su que je ne lui serais d’absolument aucun réconfort. Peut-être était-ce pour cela qu’elle avait débarqué à Londres, au fond. Peut-être était-ce pour être tranquille et vivre comme bon elle l’entendait.
Après tout, avec moi, elle n’avait le droit à ni question, ni représailles. Je l’avais laissé entrer à l’intérieur le soir où elle s’était présentée devant chez moi et, depuis, je la laissais vivre sa vie, je la laissais de son côté pour qu’elle réfléchisse. Je ne lui avais pas fait d’interrogatoire concernant son mariage qui se déroulerait d’ici quelques mois ; je n’avais pas cherché à la pousser à parler, à la pousser à m’expliquer pourquoi elle avait fui les Etats-Unis en étant si proche du but. Elle avait trouvé une certaine forme de quiétude en ma compagnie. Une quiétude que le reste de notre famille n’avait sans doute pas été disposée à lui accorder. Je savais ce qu’elle était en train de vivre, après tout. J’avais été dans le même état à quelques pas de mon mariage avec Isaac, il y avait des années de cela. J’avais douté. J’avais douté de mon amour pour lui. J’avais douté de ce que j’avais ressenti. J’avais eu peur d’être trop jeune, du haut de mes vingt ans. J’avais paniqué, également. Cependant, lorsqu’il avait finalement passé une alliance à mon annuaire, j’avais compris que j’avais pris la bonne décision.
Blake traversait une mauvaise phase de doutes. J’étais persuadée que cela allait lui passer ; j’étais persuadée qu’elle finirait par cesser de douter et embrasser son bonheur comme elle le méritait réellement.
Je marchai aux côtés de Wesley, mes pensées se perdant auprès de ma petite sœur indécise. Je savais que je ne lui manquerais pas ; j’avais passé plusieurs années loin d’elle, et j’avais l’impression qu’elle avait appris, durant ce laps de temps, à se débrouiller toute seule. Peut-être serait-elle-même satisfaite d’avoir mon appartement à elle toute seule durant quelques heures supplémentaires. Un sourire flottait sur mes lèvres en songeant à cela ; à mes côtés, Wesley sortait de son mutisme éphémère. « Je m’estime alors le plus chanceux des hommes ce soir ! » déclara-t-il et j’eus un sourire en l’entendant prononcer de telles paroles. Il n’était sans doute pas le plus heureux des hommes ; il avait simplement eu de la chance de tomber sur moi au bon moment. Il se rendrait compte bien assez vide que j’étais comme une coquille vide, vide, vide. Vidée de mes émotions. Vidée de ma vie. Vidée afin de me permette de m’en sortir dans le long périple qu’était devenu mon quotidien.
Nous continuions d’avancer et je jugeais que la balle était dans son camp vis-à-vis de la conversation ; je ne désirais pas l’inciter à parler s’il était une personne d’ordinaire silencieuse. Je voulais simplement m’adapter à ce qu’il était pour le mettre en confiance. Pour qu’il se sente bien, d’une certaine manière. « Dites-vous au moins que vous aurez fait une bonne action en sauvant mon âme en peine ! Le père Noël se montrera généreux avec vous cette année ! » lança-t-il alors et je me mis à rire doucement. Il n’était donc pas une personne renfermée sur elle-même. Cela me convenait. Cela était toujours plus facile que de se plonger dans un silence à la fois lourd et pesant.
Je dus me retenir, cependant. Je dus me retenir de déclarer que je ne fêtais pas Noël, puisque cela n’avait pas été dans mes habitudes depuis que mon mari était décédé, en 2010. « C’est une façon de voir les choses, oui. » approuvai-je avec un sourire. « Dans ce cas, je pourrais me permettre de lui demander de m’apporter une montagne de bijoux et une voiture de course pour me féliciter de ma bonne action. » J’avais eu un certain entrain, en prononçant ces paroles. Nous arrivâmes au même instant dans une rue principal, et je m’arrêtai de marcher en guettant la route où des voitures circulaient de manière fluide.
Et je commençai à guetter les taxis avec un œil d’expert. J’étais habituée, après tout. « Vous allez célébrer Noël en famille ? » demandai-je à Wesley sur le ton de la conversation, décidée à ne pas laisser le silence s’installer entre nous de nouveau. Au même instant, j’aperçus une de ces fameuses voitures noires libres et je levai la main pour la héler. Le conducteur nous remarqua ; au bout de quelques secondes, il s’arrêtait à notre hauteur J’ouvris la portière de la banquette arrière en faisant signe au blessé de s’y installer. « Après vous, Wesley. » Je refermai la porte avant d’aller m’asseoir de l’autre côté. Je me penchai vers le conducteur, affichant un sourire poli sur mes lèvres fines. « Bonjour. Le Great Osmond Hospital Center, s’il vous plait, monsieur. » Il hocha vaguement la tête avant de s’insérer dans la circulation, et nous partîmes en route vers l’hôpital de Londres. Je me tournai vers Wesley en attendant une réponse de sa part ; c’était ainsi que j’étais. Je préférais écouter les autres plutôt que parler de moi. Et, quoi que j’y fasse, quoi que j’essaie, je finissais toujours par m’effacer.
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