Come on We're gonna light up the night (APO)

COME ON, WE’RE GONNA LIGHT UP THE NIGHT

Apolline & Apple

"Ça, c’est mon espace de danse, et ça, c’est ton espace de danse. Tu n’envahis pas mon espace, je n’envahis pas ton espace." ✻✻✻ Samedi soir. Enfin le week-end pour moi. Les jours se suivent et se ressemblent et la fatigue finit toujours par se faire ressentir quand la fin de la semaine arrive. Les horaires impossibles liés à des nuits courtes, même à seulement vingt-six ans, la fatigue finit par prendre le dessus. Pourtant même si je rêvais d’une soirée calme allongée dans mon canapé à mater un film durant lequel j’aurais fini par m’endormir, je n’ai pas su dire non à l’invitation d’une cousine pour une soirée en boîte entre fille. Une fois la boutique de chocolat fermée, je rentrai faire tout de même une légère sieste. Quand je me réveillai, il me restait tout juste le temps pour filer sous la douche, m’habiller, me coiffer, me maquiller et prendre la direction de la boîte de nuit. J’avais enfilé une tenue simple et discrète. Je n’aime pas vraiment me faire remarquer et c’est sans doute pour cette raison que je suis encore seule dans la vie. Mais après tout, je ne sais pas quand j’aurais du temps pour un homme ou pour une femme. Je m’étais habillée d’une combinaison noire agrémenté d’une petite veste de tailleur et d’escarpin noire. En me regardant dans le miroir, j’avais l’impression de me rendre à un enterrement. Mais tampi, je n’ai pas le temps de fouiller ma garde-robe et de me changer. Les cheveux attachés en une queue de cheval et un maquillage léger et naturel, j’étais prête à partir.

A cette heure-ci les bus ne roulent plus et je n’avais pas le choix que de prendre le métro pour me rendre à la boite de nuit dans le sud de Londres. Le voyage fut rapide et je rejoins rapidement ma cousine devant l’entrée. Les heures s’enchainèrent tout comme les nombreux verres d’alcool. Comme j’étais un peu fatiguée et n’ayant quasi rien mangé de toute la journée, l’alcool me monta très vite à la tête et je commençai à être bourrée. Mon accompagnatrice ayant vite rencontré un mec m’abandonna et me laissa seule face à mon alcoolémie.  Tout le monde sait que lorsque l’on a un verre dans le nez, on fait des choses dont on n’a pas l’habitude. Et sobre, jamais je ne danserais au beau milieu de la piste, sachant que tous les regards sont braqués sur moi. Un déhanché à gauche puis à droite et j’avais l’impression de ne m’être jamais sentie aussi bien. L’alcool a l’habitude de faire passer d’excellents moments.

Mais les bons moments ont toujours une fin. Les hommes pensent souvent que les filles imbibées d’alcool sont des proies faciles. C’est pourquoi un gars d’approcha de moi et commença à me parler de tout et de rien. Par politesse, je répondis mais je sentis très vite qui se rapprochait à danser un peu trop collé serré à mon goût. Plus je m’éloignais de lui et plus il se rapprochait de moi, comme s’il refusait de comprendre qu’il ne m’intéresse pas. Quand il s’approcha de moi pour essayer de m’embrasser je le repoussai mais comme la force me manqua je perdis l’équilibre et me retrouva les fesses à terre. Il essaya de me redresser mais je me débattis. Laissez-moi tranquille. . Mais vu mon intonation pas très convaincante il ne cessa pas. Une fois redressée, je commençai à me rendre vers les toilettes espérant qu’il me laisse tranquille mais c’était impossible. Quel pot de colle. Bon tu comprends rien lâche moi. Me coinçant contre le mur j’essayai de me débattre pour qu’il me laisse tranquille, mais en vain.

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APPLE & APOLLINE

And those who were seen dancing were thought to be insane by those who could not hear the music. ✻✻✻ Fêtarde. Voici un excellent mot permettant de décrire Apolline et ses envies lors d’un samedi soir comme celui-ci. Impossible pour elle que de rester seule à ruminer dans son bel appartement tout neuf alors que Danielle était déjà sortie avec ses proches, et qu’il n’y avait strictement rien à faire : ni vaisselle, ni lessive, ni ménage. L’avantage d’avoir eu deux jours de congé consécutifs lui ayant permis de mettre un peu d’ordre dans le logis qu’elle n’habitait même pas depuis très longtemps. Puis, après tout, on lui avait tant vanté les nuits londoniennes qu’il n’était pas pensable une seconde qu’elle reste enfermée un samedi soir. A la place, elle avait revêtit une petite robe sexy, des talons hauts, un maquillage relativement discret mais efficace et laissé ses longs cheveux châtains tomber en cascade sur ses épaules, prête à démarrer cette soirée sur les chapeaux de roue. Certes, prendre le bus n’était pas la chose la plus sexy avant une soirée mais cela lui permettait de ne pas prendre le volant et ainsi risquer un accident si, d’aventure, elle venait à boire plus que de raison ce soir. Puisqu’elle n’avait pas de Sam à proximité… il valait mieux prévenir que guérir. La jolie brune, une fois arrivée à destination - proche de son domicile, au moins dans un premier temps - jeta son dévolu sur le Ministry of Sound, boîte de nuit branchée côtoyée par tous les fêtards de la ville, lui avait-on dit. La fête battait effectivement son plein alors qu’elle posait à peine un pied à l’intérieur, limite émerveillée par une telle ambiance. Ah, ça la changeait de son Ecosse natale ! Pour son plus grand bonheur, d’ailleurs…

Sitôt arrivée, sitôt planquée au bar pour commander un cocktail, puis un autre. Ces derniers se suivaient mais ne se ressemblaient pas, heureusement. Néanmoins, bien que son esprit soit un tantinet plus embrumé qu’à l’arrivée, cela ne l’empêcha pas d’apercevoir une jolie brune en proie à un type particulièrement relou, la poussant littéralement à fuir se réfugier aux toilettes. Ni une ni deux, Apolline termina son cocktail pour la suivre, sait-on jamais, prête à lui proposer une entraide féminine. Même alcoolisés, deux cerveaux valent toujours mieux qu’un une fois mis en commun… « Hey ! » s’exclama-t-elle pour le prendre par le col et ainsi l’éloigner de cette parfaite inconnue. « On t’a jamais appris que non ça voulait pas dire oui ? T’es con ou t’es con ?! » lâcha-t-elle, presque virulente alors qu’elle ne connaissait cette brune ni d’Eve ni d’Adam. Tant pis, l’entraide féminine, c’est l’entraide féminine ! Le relou de service voulu d’ailleurs se raccrocher à sa robe, en guise de poteau pour se soutenir sans doute, mais l’écossaise ne l’entendit pas de cet avis, le poussant à l’aide de toute sa force pour mieux prendre le poignet de sa congénère. « Viens on se casse ! »

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Apolline & Apple

"Ça, c’est mon espace de danse, et ça, c’est ton espace de danse. Tu n’envahis pas mon espace, je n’envahis pas ton espace." ✻✻✻ Si j’avais su quelques heures auparavant que j’allais être harcelée de cette manière par un inconnu, j’aurais sans doute préféré faire la fête, seule, chez moi au fond de mon lit. Pourtant je me plaisais bien avant que cet idiot de puceau obsédé vienne m’embêter. Je sentais bien que l’alcool avait déréglé mon système nerveux et que mes pensées avaient un peu de mal à s’enchaîner correctement. Le plus embêtant était que ma motricité vacillait tout autant que le reste de mon corps. En résumé je suis loin d’être entièrement à mon avantage. Le mec perturbé voulait profiter de cet avantage sur ma personne et m’avait suivie vers les toilettes. Même si le logo, affiché sur la porte des toilettes, indiquait un personnage féminin, rien ne l’arrêtait. Je commençais à perdre patience. J’étais à la fois saoule mais également capable de comprendre ce qui se passait autour de moi. Il me manquait juste la force pour vraiment être dans la possibilité de l’envoyer promener et d’aller emmerder une bimbo écervelée qui n’attend que ça.

J’en venais même à maudire ma cousine de m’avoir aussi lâchement abandonnée et je m’en voulais aussi de n’avoir emmené personne d’autres pour compagnie. Le plus simple aurait été de ne pas boire autant d’alcool, j’aurais évité cette situation très embarrassante. Collé contre le mur, j’essayais toujours de me débattre pour repousser cet abruti. Mais ma force de limace laissait son emprise d’accentuer de plus en plus contre moi. Puis soudain, en y comprenant rien, je le sentis légèrement s’éloigné de moi. Mon dieu il était temps qu’il comprenne. « On t’a jamais appris que non ça voulait pas dire oui ? T’es con ou t’es con ?! » Quand j’entendis cette voix, je rigolai d’abord suite au vocabulaire employé mais je n’arrivais pas à distinguer qui venait de prononcer ces mots. Mais cette jeune femme deviendrait très rapidement ma nouvelle héroïne. Moi qui n’y croyait plus et qui pensait que la fin serait vraiment tragique, je pouvais encore compter sur l’aide féminine pour m’en sortir. Je ne savais pas d’où venait cette jeune femme mais je pense que je ne la remercierais jamais assez pour son aide. Je parvins alors à m’extraire et m’éloigner un peu de l’abruti qui était abasourdi qu’une autre femme puisse l’empêcher d’en arriver à ces points. Je sentis une force m’agripper le poignet pour quitter l’endroit. Nous arrivâmes enfin loin des toilettes et nous nous posions près du bar. Au moins avec les personnes présentes tout autour du bar, je me sentais vraiment mieux en sécurité. Je regardai ma sauveuse et réussis enfin à la remercier. A partir de ce jour, vous serez ma nouvelle héroïne. Encore mieux que Wonder Woman.. Sous les effets de l’alcool, je racontais très facilement des bêtises mais en cet instant je croyais vraiment ce que j’étais en train de raconter. Qu’est-ce que je pourrais faire pour vous remercier ?.
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APPLE & APOLLINE

And those who were seen dancing were thought to be insane by those who could not hear the music. ✻✻✻ Pour ce qui était de l’aide féminine, Apolline était prête à en donner à qui voulait. Venir en aide demeurait ancré dans ses gènes, et elle venait de le démontrer ce soir avec brio, malgré son taux d’alcoolémie qui devait dépasser de très loin la limite autorisée pour prendre le volant. Qu’importe, elle était venue en bus et comptait rentrer en taxi, par conséquent la problématique de voiture ne se poser même pas. En revanche, celle de se faire casser la tronche par un type complètement beurré comme un petit Lu, elle, était bien réelle et actuelle à dire vrai. Ce fut sans même réfléchir une petite seconde que la jolie brune prit le poignet de sa congénère pour quitter vite fait bien fait l’endroit, à savoir les toilettes, sans même avoir payé ses consommations, à bien y réfléchir. Tant pis, pour une fois qu’elle buvait à l’œil… puis la boîte de nuit était tellement bondée que leur escapade ne fut remarquée par personne. Par une chance colossale pour les différents barmaids, elles se posèrent non loin du bar, place suffisamment blindée de monde pour que personne ne vienne leur chercher des poux, et surtout pas l’autre type. Celui-là, s’il n’était pas déjà assommé, ne devait pas en être loin puisque Apolline ne le vit même pas sortir des toilettes à son tour, à leur poursuite. « Wonder woman ? » répliqua-t-elle avec amusement, le rire nettement plus facile que d’ordinaire - l’alcool aidant fortement à la chose. Mais attention, elle ne se moquait aucunement de son interlocutrice, au contraire, elle était diablement flattée que cette dernière la considère de pareille façon. Ceci étant… l’écossaise n’avait pas fait cela en espérant quelque remerciement que ce soit, au contraire. Elle l’avait fait parce que c’était la chose à faire et que cette inconnue, dont elle ignorait toujours le nom, ne méritait pas de voir par exemple ses fringues déchirées dans les toilettes d’une boîte de nuit par un type trop alcoolisé pour marcher droit. « Me remercier ? Non, non, pas la peine ! Ou alors si, en me tutoyant et en m’appelant Apolline ! Bon c’était pas la meilleure rencontre mais c’était fun quand même… tu t’appelles comment ? » fit-elle en se penchant à l’oreille de son interlocutrice, veillant à ce que cette dernière puisse l’entendre avant de lui tendre fièrement la main pour la saluer dignement. Une rencontre reste une rencontre, et quelque chose disait à la jeune assistante que cette dernière ne resterait pas anodine. « Est-ce que tu veux que l’on aille ailleurs ? Au cas où l’autre couillon réapparaît » proposa-t-elle plus sérieusement, même si Apolline n’était pas effrayée pour trois sous. La preuve, elle en riait déjà !

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"Ça, c’est mon espace de danse, et ça, c’est ton espace de danse. Tu n’envahis pas mon espace, je n’envahis pas ton espace." ✻✻✻ Je ne pouvais pas m’empêcher de regarder la jeune femme, qui venait de me venir en aide, avec insistance. Je savais bien que cela pouvait gêner, mais je n’étais pas vraiment moi. Et j’avais l’impression que de cette manière, je pourrai me rappeler les traits de la jeune femme même quand je serai sobre. Etant donné que je ne l’avais jamais vue auparavant, j’avais moins de chance de me rappeler quoi que ce soit la concernant qu’en moment de sobriété totale. Accoudées toutes deux au bar, j’espérais ne plus jamais croiser l’imbécile qui m’avait bien embêtée quelques minutes auparavant. « Wonder woman ? » En l’entendant rire, je me rendis compte que ma comparaison n’était pas la meilleure que j’avais pu trouver. Oui, c’est la seule héroïne à laquelle j’ai pensé. Je ne sais pas si c’est la meilleure mais voilà je ne sais pas si tu penses que c’est la meilleure.. Après tout, je n’étais pas dans mon état naturel. Tout le monde sait que dans ces moments-là, on n’est pas capable d’être opérationnelle à 100 % et de ne pas paraître ridicule. Mais je m’en fichais. Après tout, le ridicule ne tue pas.

Quand j’y réfléchissais, je me demandais comment j’aurais réagis si j’avais été à la place de la jeune femme. Je ne suis pas du genre à laisser les gens se débrouiller tout seul face à des situations difficiles mais vu mon état actuel et tout l’alcool que j’avais déjà engrangé. Est-ce que j’aurais trouvé la force et le courage de repousser ce genre de mec complètement lourd. La question ne se pose pas vu que je suis la victime ce soir. « Me remercier ? Non, non, pas la peine ! Ou alors si, en me tutoyant et en m’appelant Apolline ! Bon c’était pas la meilleure rencontre mais c’était fun quand même… tu t’appelles comment ? » Je ris à mon tour face à la réaction de mon interlocutrice. En même temps, dés que je suis saoule, je ris tout le temps et pour n’importe quoi. C’est sûre qu’on aurait pu se rencontrer d’une autre manière. Sinon je suis enchantée de te connaître Apolline, moi c’est Apple. Oui comme la pomme. A chaque fois que je me présente quelque part, les gens finissent toujours par me faire l’une ou l’autre réflexion sur mon prénom. J’y suis tellement habituée que je ne fais même plus attention à ce qu’on peut me dire. Je lui serrai la main qu’elle me tendait en guise de première connaissance. Mais la jeune femme me semblait bien sympathique et j’avais cette impression que ce ne serait pas notre dernière rencontre. « Est-ce que tu veux que l’on aille ailleurs ? Au cas où l’autre couillon réapparaît » J’avais à la fois envie de quitter cet endroit mais en même temps je ne voulais pas donner raison à l’abruti en quittant la boîte. On peut d’abord se boire un verre ici avant de partir. Je ne veux pas donner raison à ce mec en quittant les lieux comme une lâche. Maintenant s’il revient, on pourra toujours s’en aller. Je fis un signe au serveur pour qu’il vienne vers nous et me retournai vers ma nouvelle connaissance. Alors dis-moi, que veux-tu boire ?
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APPLE & APOLLINE

And those who were seen dancing were thought to be insane by those who could not hear the music. ✻✻✻ Ah, l’alcool ! C’était bien connu, Apolline n’y avait jamais tenu et buvait globalement trop peu pour être capable d’y tenir réellement sans paraître très pompette après trois verres. C’était le cas aujourd’hui, voilà pourquoi elle s’étonnait elle-même d’avoir été en mesure de venir en aide à son interlocutrice sans risquer le pire… à savoir foncer dans le tas et se faire mal, ou bien tenter de gifler quelqu’un et risquer de se péter la main contre un mur - très douloureux s’il en est. Mais non, tout s’était terminé de façon presque délicate, puisque les deux jeunes femmes se retrouvaient désormais au bar, à reprendre leur souffle en échangeant quelques mots… certes en devant se pencher auprès de l’une puis de l’autre afin d’être certaines de s’entendre, mais tout de même. « Ta comparaison est très bien ! » s’exclama une brunette hilare, flattée au plus haut point d’avoir été qualifiée de Wonder Woman. Cela risquait même de lui rester une fois le lendemain arrivé, malgré l’alcool ingéré et l’état dans lequel elle se trouvait déjà. Puis bientôt, elles furent en mesure de faire leurs présentations, se rappelant heureusement de leurs noms respectifs, preuve ultime que l’alcool n’avait pas encore eu définitivement raison d’elle. « Enchantée Apple ! Pas grave, notre rencontre est… originale ! » Apolline avait presque eu du mal à articuler le dernier mot mais s’était elle-même reprise en vue d’y arriver. A l’impossible nul n’est tenu comme dit l’autre. Puis effectivement, quitte à rester dans la boîte - chose à laquelle l’écossaise avait acquiescé d’un vif hochement de tête - autant boire un petit verre. Ceci étant, Apolline ne pouvait décemment s’empêcher de jeter un coup d’œil régulier en direction de la porte des toilettes, non pas parce qu’elle souhaitait y retourner - plutôt crever - mais plutôt parce qu’elle craignait que l’agresseur d’Apple ne refasse surface au pire moment de la soirée, à savoir quand elles auraient encore un peu plus bu. « Je veux bien une petite bière… tu veux prendre quoi toi ? » L’idée même de ne pas avoir payé ses consommations précédentes lui était, bien évidemment, totalement sortie de l’esprit. La jolie brune n’était plus totalement opérationnelle pour ce genre « d’intendance » et à moins qu’un serveur ne lui rappelle - ce qui ne semblait pas être le cas - alors sa soirée ne lui serait pas revenue très chère. « J’espère que je l’ai bien assommé l’autre couillon… » soupira-t-elle cependant, se tournant franchement vers son interlocutrice pour oublier un instant ce qui s’était passé dans les toilettes. L’important maintenant, c’était de faire connaissance. « Qu’est-ce que tu fais de beau toi ? » demanda-t-elle d’ailleurs, curieuse vis-à-vis d’Apple.

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Apolline & Apple

"Ça, c’est mon espace de danse, et ça, c’est ton espace de danse. Tu n’envahis pas mon espace, je n’envahis pas ton espace." ✻✻✻ « Ta comparaison est très bien ! » La réaction de ma nouvelle amie me rassura et je ne pus m’empêcher de sourire. Quand on boit on a souvent des réactions étranges que tout le monde ne peut pas comprendre. Et de voir qu’Apolline est sur la même longueur d’onde que moi me rassurait. Peut-être que comme on était sous l’effet de l’alcool toutes les deux on était en quelques sortes connectées et ainsi bien plus aptes à mieux se comprendre. « Enchantée Apple ! Pas grave, notre rencontre est… originale ! » Ca pour être originale, elle l’était. Habituellement quand je sortais, il était rare que je quitte la boîte en ayant fait une nouvelle connaissance. Les gens ne prennent plus le temps d’aller vers les autres et de discuter. C’est pourquoi j’évitais de venir seule et d’avoir toujours quelqu’un pour compagnie. Cette fois j’avais perdu ma compagnie de la soirée mais la chance avait voulu que je rencontre une autre personne, très sympathique. Niveau originalité, je pense que l’on aurait pas pu faire mieux. En effet je ne vois pas comment on aurait pu se rencontrer différemment et que ce soit aussi original. Habituellement je rencontrais des gens au travers de ma boutique de chocolat. Pour une fois cela me changeait.

J’avais appelé le serveur afin de passer une commande. « Je veux bien une petite bière… tu veux prendre quoi toi ? » J’hésitais encore sur ce que j’allais choisir pour boire. J’avais envie de continuer à boire les cocktails que j’avais bu durant toute la journée, mais en même temps je pense qu’une bière serait plus raisonnable. C’est quand même moins fort qu’un mélange de différents alcools. Vous pouvez mettre deux bières, s’il vous plait. Dis-je en faisant mon plus beau sourire au serveur afin qu’il soit rapide pour satisfaire ma commande. « J’espère que je l’ai bien assommé l’autre couillon… » J’espère aussi. Ce serait bien mieux pour lui qu’elle l’ait assomé et qu’elle lui ait remis les idées en place.

Merci monsieur. dis-je en prenant les bières que me tendait le serveur. J’en profitai pour lui payer mes consommations, surtout qu’il attendait avec instance que je le paye. Après tout ils doivent bien faire attention de ne pas se faire avoir et que la plupart des clients ne payent pas leur consommation. Je tendis une bière à ma nouvelle amie avant d’enchainer. A notre santé. Et à l’entraide féminine. Je levai ma bière pour accentuer mes paroles.

« Qu’est-ce que tu fais de beau toi ? » La conversation commençait à dévier sur les routines de la vie quotidienne. Je suis gérante de ma boutique. Je me rendais compte que je n’étais pas très douée pour parler de moi. Je suis souvent avare en détails. Je m’empressai alors d’ajouter. Je suis chocolatière. Au final elle allait me demander sur quoi portait ma boutique, alors autant prendre l’avance et donner plus d’informations.
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And those who were seen dancing were thought to be insane by those who could not hear the music. ✻✻✻ Pas pu faire mieux niveau originalité, ça, c’était une certitude certaine. Apolline d’ailleurs hocha vivement la tête à nouveau, preuve qu’elle acquiesçait vigoureusement. En même temps, s’il lui arrivait de faire des rencontres lors d’une sortie dans un bar, ces dernières n’étaient pas souvent fréquentables. Elle côtoyait là des hommes venus uniquement pour une chose : s’envoyer en l’air. Changer de type de rencontre la ravissait, donc, car pour une fois elle n’avait pas à opter pour des ruses de sioux en vue de dire : no way. Cette fois, Apple lui démontrait par a+b que les tarés n’étaient pas seuls clients des bars. On pouvait aussi faire connaissance avec des gens certes légèrement pompettes - mais l’écossaise l’était aussi après tout - mais de bonne composition. Sans compter que l’entraide féminine s’étant jouée ce soir pouvait facilement redonner foi en l’humanité. Pas de trace d’égoïsme dans ce fameux bar ce soir, mais une rencontre insolite qui donnerait, qui sait, sûrement lieu à une amitié. « A notre santé ! » lança Apolline d’un ton joyeux tout en levant sa bière, même si elle faisait attention de ne pas en mettre partout. Pompette, oui, mais maladroite comme personne, non pas encore. Elle gardait une petite marge confortable. Alors bien sûr, la suite de la discussion fut plutôt axée vers leurs vies, à commencer par celle de son interlocutrice car la première brune préférait toujours écouter plutôt que de s’exprimer. Cela semblait être réciproque, puisque Apple semblait tout aussi peu à l’aise pour parler d’elle. Un signe que l’écossaise prit avec un grand sourire, avant de se lancer à son tour : « chocolatière ? Quel beau métier tu fais ! Moi je suis assistante dans une agence de pub. J’adore mon job hein… mais il est un peu moins ‘fun’ que toi je pense ! » rit-elle de bon cœur, gardant sous silence le fait que son patron était sexy en diable, qu’elle possédait une forte attirance pour lui et que ce soir, avec l’esprit embrumé, elle y pensait plus encore que d’habitude. Ce serait sûrement pour plus tard, ce genre d’explication. « Wow tu es gérante de ta boutique ? Ça doit quand même être top d’être son propre boss… » s’intéressa néanmoins Apolline, curieuse d’en apprendre davantage sur son acolyte féminine. Normal, elles avaient vécu quelque chose tissant naturellement des liens ! « Moi je rêve d’avoir ma propre agence de pub… j’espère que ce sera un jour possible ! Pour le moment je suis juste novice mais j’apprends d’un pro » expliqua-t-elle à son tour, tout en sirotant tranquillement sa bière, son taux d’alcool précédant descendant très légèrement. Il fallait dire que la brunette avait bu sur la longueur…

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Apolline & Apple

"Ça, c’est mon espace de danse, et ça, c’est ton espace de danse. Tu n’envahis pas mon espace, je n’envahis pas ton espace." ✻✻✻ « A notre santé ! » Nous levions notre verre et j’étais contente d’avoir fait une nouvelle rencontre. Je commençai directement à boire ma bière. Après tout c’est comme cela que les choses fonctionnent. On trinque et puis on boit. Maintenant je n’étais plus apte à boire ma bière d’une seule traite. J’avais des facilités pour boire mais je ne voulais pas devoir rentrer en titubant sans être sûre de rentrer chez moi. Quand on est saoule, on est plus vraiment maître de son corps et j’aimerais pouvoir rentrer chez moi sans aucun problème.

« chocolatière ? Quel beau métier tu fais ! Moi je suis assistante dans une agence de pub. J’adore mon job hein… mais il est un peu moins ‘fun’ que toi je pense ! »  J’avais toujours quelques difficultés à parler de moi. Après tout je suis quelqu’un de très discrète et je n’aime pas trop étaler ma vie comme les stars dans les magazines. D’un autre côté je suis tellement curieuse que parfois je ne laisse pas aux gens la possibilité de me cacher des choses, sauf s’ils décident de me mentir. Cependant je ne suis pas non plus à harceler les gens pour tout savoir de leur vie, je reste raisonnable et souvent c’est pour suivre la conversation sans porter l’attention sur moi. Oui je trouve aussi que j’ai la chance de faire un beau métier. Qui plus est, je l’aime et ne changerait pour rien au monde. Chaque travail à ses bons et mauvais côté. Puis si ton travail te plait, c’est le principal. Je ne savais pas très bien en quoi consistait son travail mais il peut être tout aussi intéressant. Puis elle a beaucoup moins de responsabilité que moi en étant ma propre patronne. « Wow tu es gérante de ta boutique ? Ça doit quand même être top d’être son propre boss… » C’est ce que tout le monde pense en général, mais quand on ne vit pas la situation, on pense toujours que c’est le paradis. Mais c’est loin d’être toujours le cas. Oui ca a beaucoup d’avantages. Surtout de n’avoir de comptes à rendre à personnes. Mais il y a de nombreux inconvénients également, comme d’avoir de nombreuses responsabilités, puis je n’ai pas mon salaire fixe qui tombe tous les mois. Certains jours je regrettais d’être à la tête de mon entreprise surtout quand le chiffre d’affaire n’est pas au beau fixe. On ne peut pas avoir envie de chocolat tous les jours, c’est normal et par conséquent le stress s’installe de peur de devoir fermer boutique. Mais comme très peu de chocolatier sont ouverts en ville, j’ai beaucoup de chance de tenir le coup. « Moi je rêve d’avoir ma propre agence de pub… j’espère que ce sera un jour possible ! Pour le moment je suis juste novice mais j’apprends d’un pro » Quand j’étais en formation, en Belgique, j’avais les mêmes espoirs qu’elle. Mais je n’ai jamais baissé les bras et aujourd’hui j’ai la chance de vivre mon rêve. Tu sais, j’ai appris, que dans la vie quand on veut quelque chose, il faut s’en donner les moyens et ne jamais baisser les bras et le rêve finit toujours à porter de mains. Alors je pense que tu pourras très bien finir par être propriétaire de ta propre agence. Je te le souhaite.
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APPLE & APOLLINE

And those who were seen dancing were thought to be insane by those who could not hear the music. ✻✻✻ Apolline non plus n’était pas forcément fanatique du fait d’étaler sa vie comme les stars dans les magazines. Certes, ces dernières étaient souvent prises en photo à leur insu et passaient très certainement leurs vies dans les tribunaux pour attaquer les paparazzis, mais il s’agissait d’une existence que jamais la jeune écossaise ne serait en mesure de mener. Elle aimait bien trop le calme et l’anonymat pour cela… c’était bien simple, lors des rendez-vous en clientèle, bien souvent, Ian - son patron - demeurait au premier plan tandis qu’elle restait en tant que renfort, à apprendre ce métier dans l’ombre sans jamais chercher à apparaître dans la lumière. Elle pouvait donc parfaitement comprendre Apple si cette dernière souhaitait éviter de laisser le projecteur trop longtemps braqué sur elle - même légèrement alcoolisée sur les bords. « Moi j’adore mon job. Bien sûr, c’est moins « fun » que chocolatière mais je m’estime déjà chanceuse parce que j’en ai trouvé un facilement en sortant de la fac… pas évident pour tout le monde ! » s’exclama-t-elle, car oui, elle n’oubliait pas la conjoncture difficile pour tous les pays du monde, y compris l’Angleterre, où elle avait trouvé asile et un travail. « Mais tu arrives quand même à t’en sortir ? Je veux dire… ta boutique marche ? » Pas de salaire fixe, ça, n’importe qui étant son propre patron pouvait le mettre en lumière. Il s’agissait du plus gros désavantage, si l’on mettait de côté la comptabilité en absence d’un comptable attitré. Apple ne devait probablement pas en avoir un et donc posséder une montagne de paperasse à gérer chaque mois… toujours en déplorant la sécurité d’un salaire fixe et conséquent. « Ceci dit, tu peux créer comme tu l’entends vu que tu es ta propre patronne. Je t’envie, ça doit être une partie géniale de ton métier puisque l’imagination n’a souvent pas beaucoup de limites… je te vois très bien en train de créer d’ailleurs ! Ça doit être super intéressant de te voir à l’œuvre… » reprit-elle d’une voix douce, très enthousiaste vis-à-vis du fait de rencontrer une vraie chocolatière pure et dure, de ceux qui ne prennent pas du chocolat bas de gamme comme matière première, et qui laissent leur imagination guider leurs créations de chaque jour. Apolline, sûrement aidée par l’alcool, regardait Apple avec grande attention, imaginant son travail quotidien non pas seulement avec envie mais guidée par une grande admiration. Il fallait que ce genre de commerce continue d’exister… « Merci de me le souhaiter, c’est vraiment adorable de ta part ! J’ai encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’ouvrir ma propre agence, déjà recueillir les fonds… et apprendre à me mettre un peu plus en avant. Le feu des projecteurs me fait un peu peur, pas toi ? »