›› Everybody say : i'm a princess so beautiful.

La famille, elle est avec vous du début jusqu'à la fin de votre vie. Quand on naît, on est toujours cette petite chose adorable et sans problèmes. On nous regarde avec de grands yeux, des sourires à faire peur, des étoiles dans la tête, des espoirs plus qu'irréalisable. En venant au monde, j'avais déjà ce lien si particulier qui me lie à ma sœur jumelle. Elle est née avant moi et ça, je ne le nie pas. On va dire qu'elle est plus grande, mais uniquement pour lui faire plaisir, histoire qu'elle ne pique pas une crise. Normalement, la première personne que vous voyez en naissant, c'est le docteur, mais moi, c'était tout à fait différent. La première personne que j'ai vue, c'est mon frère, Elias. Je n'avais pas ouvert les yeux pour le docteur, jusqu'au moment où l'on m'a tendu vers Elias, plusieurs heures après. Tout le monde avait été rassuré, et à l'époque, mes yeux se collaient à cause d'un liquide que je sécrétais très souvent. Mes parents devaient faire attention, me mettant des gouttes pour décoller tout cela, avant de passer une serviette propre sur mon visage. J'avais été un bébé très discret, faisant mes nuits plus vite que Lyla. Mon père l'a toujours préférée, du plus loin que je me rappelle. Elle était sa petite fille, rien qu'à lui. Je ne m'en plaignais pas, mais dès fois ça me rendait triste de voir une telle complicité entre eux. J'ai réussi à attirer un minimum son attention en commençant à jouer de la musique. Je chantais devant maman, je dansais devant lui, pratiquant le piano à mes six ans, je n'ai jamais cessé de vouloir m'améliorer dans les domaines musicaux. Aujourd'hui, je joue du piano, de la guitare et de la batterie. C'est un avantage quand on sait que mon rêve, c'est d'être une star mondiale.

   « Pourquoi sommes-nous toujours obligés de partir, encore et encore. Maman, dis-moi que cette fois c'est la bonne. » À mes six ans, nous avions quitté la ville de New York pour nous rendre en Angleterre, suite à des menaces à notre égard, vue que ma mère était une agent secret du FBI, ce moment était presque inévitable dans nos vie, même si j'aurais aimée qu'il n'arrive jamais. À l'époque, je me souviens avoir eu très peur du changement. Je ne connaissais pas d'autres endroits que celui où je vivais et je n'avais pas envie que ça change, ou du moins, je n'avais pas envie de perdre tout ce que j'avais tant aimé jusque-là. Pour une petite fille, c'est toujours difficile de faire ses bagages en emportant tout ce à quoi on tient le plus. Je devais penser à mes barbies, à mes peluches, mes couvertures, mes chaussures à paillettes, mais surtout à la photo de maman quand elle était petite. C'était une photo que j'avais trouvée dans ses affaires, et elle m'avait dit de la garder pour que quoi qu'il arrive, elle soit toujours auprès de moi. Je ne cherchais pas d'explications ni même de raisons à ce brusque changement d'adresse, j'étais trop jeune pour ça, mais aujourd'hui, je comprends mieux, je m'adapte aux secrets que j'apprends, je me protège et me marque de tout ce qui aurait pu m'arriver. « Kate, si tu me suis, nous serons toujours ensemble, n'est-ce pas ce que tu souhaites ma chérie ? » Notre deuxième voyage c'était fait deux ans après notre arrivée dans le pays du thé et des cupcakes. Nous sommes retournés à nos origines si on peut dire ça comme ça, je ne savais pas pourquoi à l'époque, mais apparemment ceux qui avait menacé ma mère avait été mis hors d'état de nuire. Une chance pour nous, car ma famille m'avait beaucoup manqué là-bas. Bien qu'en fait, j'ai aimé la ville et ses alentours, le fait de ne plus voir mes cousins et mes tantes me faisait beaucoup de mal, je m'étais beaucoup rapproché d'Elias à cette époque. D'ailleurs avec Lyla, nous nous bagarrons beaucoup pour savoir qui est la soeur préférée de notre frère. Je suis sûr que c'est elle, tout comme elle le prétend mais, on verra bien quand il nous répondra, c'est-à-dire sur nos lits de mort, ha. On est proche et bien que parfois on soit d'accord sur tout, il nous arrive de ne pas être d'accord. Je me souviendrais toujours quand on avait treize ans, elle craquait sur un garçon à l'époque et elle se faisait toute jolie, me demandant des conseils pour se rendre encore plus belle qu'elle ne l'était déjà. Je l'aidais à choisir ses tenues, ses accessoires. Mais un jour, elle a tout plaqué et ne m'a plus du tout demandé de conseils, comme si tout c'était arrêté d'un coup. Je ne sais même pas pourquoi d'ailleurs, elle n'a jamais voulu en parler avec moi. Enfin, tout ça pour dire que jumelle, oui mais, que quand ça nous arrange. « Si, mais pas Lyla, et je ne sais pas pour Elias. » En fait, ma vie était parfaite en somme, jusqu'au jour où ma mère est venue me récupérer de chez ma meilleure amie, après trois jours de folies. Elle m'a annoncé la mort d'un de mes oncles, Joshua. Je n'ai jamais autant pleuré que ce soir-là. Mes larmes me brûlaient les yeux et bien qu'elle essayait de me faire me reprendre, elle croulait dans les larmes à son tour. Je venait de perdre quelqu'un d'important à mes yeux, la meilleure personne au monde venait de nous quitter. Sans aucune raisons, la vie nous l'avait arrachée. Séparant notre famille, ne laissant plus qu'un vide à sa place qui… était plus importante que toute autre depuis. « Ma chérie, pense à toi. On ne veut pas vous séparer, on veut que vous soyez heureux. » Et comme toujours, la nouvelle d'un nouveau voyage pour l'Angleterre nous tapait à l'oreille, laissant des choix divers se poser, des avis contraires, ainsi que des vies liées à leur propre voie.

« Londres me voilà. » Je n'avais que dix-huit ans. Mon rêve de devenir une artiste de renom c'était effondré avec mon échec au NYADA, suite à ma semi-dépression face à la compétition et aux coups de traites que me faisait tous les autres. J'ai cru que j'allais devenir une loque, que toute ma vie était foutue si je continuais dans cette voie. Mais le fait d'être à Londres, d'avoir de nouvelles possibilités me faisait croire de nouveau en moi. J'allais trouver une école, me faire un nom et peut-être même rejoindre une cause pour aider les enfants en difficultés. J'avais des tonnes de rêves, et beaucoup de chances de les voir se réaliser.