(Noa) imperfections make you more beautiful

Je suis née dans une famille vraiment pas comme les autres. Avec des secrets, évidemment. L'herbe n'est pas plus verte ailleurs mes amis. Mais la nôtre, est vraiment en mauvais état. Mon père, un bulgare, et ma mère, une anglaise. Un mixe plutôt original pour un frère et une sœur. Mon frère, de cinq ans mon aîné, a toujours été un peu de côté. Pas par nous, mais par lui. Il était mystérieux, trop dans l'ombre. Peut-être ne m'aimait-il pas ? Que ma naissance l'a totalement dérangé et depuis, il regrette ce jour où il n'était plus enfant unique. Petite fille un peut fofolle aux airs de princesse, j'étais toujours bien entourée à l'école, avec mes amis, au cours de danse. J'étais pas forcément la plus brillante mais j'arrivais à ramener des bonnes notes à la maison. Mes parents étaient fier de moi. Surtout ma mère. Mon père lui, je ne le voyais presque pas. Il était malade soit-disant, il avait envie d'être seul, pas besoin d'entendre les cris des enfants lorsqu'ils rentrent de l'école. A cette époque, je ne comprenais pas, je ne pouvais pas deviner. Ma mère, si gentille, ne montrait aucune faiblesse. Comment aurais-je pu m'en apercevoir ? Lors d'un réveillon de Noël, ce réveillon, nous avions prévu de passer une soirée exceptionnelle en petit comité. Rien que nous quatre. Mais la soirée ne s'est pas passée comme prévu. Même pas le temps de distribuer les cadeaux, de manger la dinde. Ce qui s'est produit nous a coupé tout appétit, toute joie de vie. Mon père a reçu un appel important, assez inquiétant surtout. Je me souviens encore avoir échangé ce regard avec mon frère avant de poser les yeux sur ma mère. Mon père avait raccroché le téléphone en le lançant dans la cuisine. Il était fou de rage. On ne comprenait rien. Ma mère a essayé de le calmer mais pris de folie, il l'a bousculée et elle est tombée inconsciente sur le sol. Mon frère et moi avions pris la fuite. Peu après, la police est venue l'embarquer. L'ambulance a embarqué ma mère. Je serrais mon frère dans mes bras qui, d'habitude, ne montre aucun signe d'affection. J'en avais besoin, j'avais neuf ans. Plus tard, quand j'ai été en âge de comprendre, j'ai appris qu'en fait mon père était haut placé dans la mafia bulgare et qu'il avait fait d'atroces choses dont je n'ose même pas vous citer. Ce coup de téléphone était un de ses collègues qui venait de le prévenir que la police l'avait coincé, et qu'il risquait d'être arrêté s'il ne disparaissait pas. Mon père trop colérique, s'en est pris à ma mère. Je ne sais pas si c'est réellement un accident... ce n'est pas la première fois que je vois cette peur dans son regard et ses bleus sur ses bras. Elle n'est pas morte. Elle est juste devenue faible d'esprit, enfermée à vie dans un hôpital psychiatrique à cause d'une commotion qui l'a rendue zinzin. Mon père en prison, mon frère en fuite, je suis seule. J'ai été placée chez ma grand-mère qui habitait près de Londres. J'ai appris de nouveau à vivre, à me faire des amis, à reprendre l'école. Des années plus tard, je rentre dans une grande boîte où je suis journaliste dans le but de faire mes preuves. Toujours avec cette envie de retrouver mon frère, toujours à faire des kilomètres pour rendre visite à ma mère qui ne me reconnait plus.