Friends make the world beautiful [Méluzine&Zoella]

Ces temps-ci, j'ai l'impression de tourner en rond. À chaque matin, je suis réveillée par la même mélodie. Je mange toujours les mêmes céréales pour déjeuner, faute de temps. Je vais faire des tours de quartier à la course, puis je rentre prendre ma douche. Ensuite, je file au boulot. Là, c'est un peu différent. Les heures sont moins longues et malgré le brouhaha incessant et les mauvais coups constants, je m'amuse. Je suis bien là-bas. La présence de tous ces enfants me rassure. J'ai l'impression que je suis utile et que mes études ont payées. Mais au final, ce n'est qu'une illusion qui m'est rappelée à la fin de chaque quart de travail. Lorsque je verrouille la porte de mon local ou plutôt, de celui que j'emprunte, et que je réalise qu'une journée de moins me sépare de la date fatidique où mon remplacement prendra fin. Cet instant là est le pire. Il me donne l'impression que tout ce que je construis est éphémère et comme si ce n'était pas déjà suffisant, je rentre toujours dans une villa vide. À l'heure où les petits terminent la maternelle, tout le monde est parti. Je dois toujours attendre un bout de temps avant qu'ils ne rentrent à la maison. Au début, ces moments de solitudes me plaisaient, car je n'y étais plus habituée. Ayant grandi dans une famille nombreuse et habitant présentement avec six autres personnes, j'avais du mal à trouver du temps pour moi-même. Alors, les premières semaines suivant l'obtention de mon emploi temporaire, je m'amusais à fond. Je mettais la musique dans le tapis et je faisais le ménage en dansant et en chantant. D'autres fois, je fermais tous les rideaux et je me faisais un cinéma maison au beau milieu de l'après-midi. Ou encore, je passais ces précieuses minutes à lire ailleurs que dans ma chambre, profitant de la quiétude de la villa. Mais ça, ça remonte à longtemps. Depuis près d'un mois, je me contente d'attendre en me posant toutes sortes de questions inutiles. Je me demande si j'arriverai à trouver un autre emploi lorsque celui-ci prendra fin et, si non, comment je paierai le loyer. un stress inutile et hypothétique. Mais aujourd'hui, je n'ai pas envie d'aller m'enfermer dans la villa. Alors, sans que je m'en rende compte, mes pieds me guident jusqu'à le demeure de Méluzine. Je mets longtemps à y arriver, mais ça m'est égal. J'ai la tête dans les nuages, à un point où je suis surprise de ne pas avoir trébuché sur mon chemin. Je suis même surprise de me retrouver devant sa porte d'entrée en un morceau. Aucune voiture ne m'a frappée et je n'ai percuté aucun piéton. J'ai de la chance. Mais est-ce assez pour que mon amie me réponde? Je cogne une fois, puis deux. Je ne l'ai ni appelé ni textée pour la prévenir de mon arrivée et à cette heure, elle se pourrait très bien qu'elle ne soit pas chez elle. Je cogne une troisième fois, puis j'attends, toujours un peu stressée.