(✰) message posté Sam 17 Mai 2014 - 23:13 par Invité
Le Barfly, mon lieu de prédilection. Le bar où je viens squatter très régulièrement, car en plus d’être un bar super cool, il se trouve à deux pas de chez moi. Ce soir y’a un groupe qui a joué j’ai kiffé. Je ne les connaissais pas mais eux ils me connaissaient. Ils m’ont vu dans la foule et m’ont fait un petit coucou depuis la scène. J’ai trouvé ça super sympa. J’ai kiffé leur musique ça c’est aussi un gros plus. Le petit concert est terminé, je suis retourné au bar, même si techniquement y’a aussi un bar dans la salle de concert, il n’y a plus de musique, c’est mieux d’aller se mélanger avec les autres gens qui sont là ce soir. Je vais directement dehors pour prendre un peu l’air et fumer une clope.
Une fois dehors, j’apprécie de sentir l’air frais sur mon visage. Il faisait sacrément chaud dans la petite salle de concert. Je suis qu’en t-shirt, j’ai laissé ma veste au vestiaire, et je n’ai pas froid du tout. J’ai aussi un de mes jeans préférés sur moi, déchiré à pas mal d’endroits au niveau des jambes, bref je suis pas aéré ce soir. On est pas encore en été mais les températures se sont bien améliorer récemment, bien sûr ça ne va pas durer, mais au moins ce soir, je profite de ce semblant d’été. D’ailleurs je pense que je vais rester dehors un bon moment. Il y a beaucoup de gens dehors qui profite du bon air, qui profite de pouvoir fumer et boire en même temps. Je prends mon paquet de clope dans ma poche et sort une cigarette. Je mets ma main dans ma poche pour sortir mon briquet, sauf que je ne le trouve pas. Je vérifie l’autre poche. Rien non plus. Merde. Bon c’est pas trop grave, je suis sûr que tout les gens autour de moi sont des fumeurs. Je m’avance vers la personne la plus proche que je vois de dos et je me mets dans son champ de vision.
« Hey, t’aurais pas du- »
Et là je m’arrête nette sur le coup de la surprise parce que le jeune homme devant moi est quelqu’un que je connais.
« Osman !? Wow, ça fait un baille ! »
Osman Elton. On était à l’école ensemble à l’époque. Ca fait bien 3 ou 4 ans qu’on ne s’est plus parlé. Pas parce qu’on est fâché, juste parce qu’on s’est perdu de vu. Avec le temps les gens de notre entourage changent, contre notre volonté ou non. Je me suis toujours bien entendu avec lui, je trouve ça cool de retomber sur lui. Je regarde autour de lui pour voir s’il est avec des gens ce soir, je n’ai pas envie de déranger si jamais il est occupé avec un groupe d’amis ou quoi.
Je suis tout sourire de le voir, c’est une belle surprise. Je lui montre ma clope.
« Si mes souvenirs sont bon, je ne t’ai jamais vu fumer. »
Je crois pas que c’est lui qui va me filer le précieux feu que je recherche, mais ce n’est pas grave, je peux patienter et discuter un peu avec lui avant de repartir en quête de feu. Je ne suis pas aussi addict à la clope que ça. Je peux m’en passer. D’ailleurs j’ai toujours dit que je peux m’arrêter quand je veux.
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(✰) message posté Dim 18 Mai 2014 - 20:25 par Invité
Ah, ce bar. Je n'y allais jamais, mais là, ce sont des amis qui m'ont emmené. Nous avons pris le bus, que nous reprendrons dans une ou deux heures pour rentrer dans nos quartiers respectifs. Le groupe qui a joué ce soir n'était pas trop mauvais. Je n'écoute pas trop de musique, à part de vieux tubes de rock ou du classique. Ça change. Il faut de tout pour faire un monde.
J'ai chaud. Je sens les quelques gouttes de sueur ruisseler dans mon dos. Cette sensation est terriblement gênante. Allait-on me prendre pour quelqu'un de sale, moi qui apporte tant d'importance à la propreté ? Rien que cette pensée m'est inconcevable. Je brave alors cette marée d'étudiants, d'alcooliques et de fêtards, pour atteindre cette porte. En la poussant, elle qui était déjà entre-ouverte, le vent vient rafraîchir mon visage, puis mon corps tout entier. Ah, enfin.
Dehors, les fumeurs s'entassent. Je passe à travers ce nuage de fumée malodorante. Je vais m’affaler contre un mur, ce mur de brique rouge froid que j'avais repéré en arrivant. Mes épaules touchent la brique, refroidissant ainsi tout mon dos. Soudain, à ma gauche, plus loin dans la rue, je vois quelque chose. Cela attire toute mon attention. Je délaisse le mur, regardant au loin dans la rue pour essayer d'éclaircir ce mystère. Quelqu'un serait-il caché dans ces buis ? Ou est-ce tout simplement un chien errant ? Plus rien ne bouge sauf à la force du vent. Je m'apprête à me retourner, les mains dans les poches, ayant voulu voir ce qui se passait. A la seconde même où je veux me retourner pour rentrer dans le bar et continuer la soirée avec mes amis - qui n'ont pas remarqué mon absence je suppose, me voilà nez-à-nez avec une vieille connaissance.
Il me demandait si j'avais du feu ! Moi avoir du feu ? Pourquoi en aurais-je ? Je lui réponds poliment : Non, déso... Eeeeeeeh ! Je connais ce visage ! Ces traits me sont familiers. Soudain, un tas de souvenirs remontent. C'est lui ! C'est bien Oliver ! Je crois que lui-même n'y croit pas, vu sa tête ! En effet, cela fait longtemps que nous nous sommes quittés. D'une petite tape amicale sur l'épaule, je lui dit : Eh buddy ! Qu'est-ce que tu fais là ?. Il a du voir que j'étais seul. Cela me met un peu mal à l'aise. J'aimerais lui dire tout de suite "Eh tu sais, j'ai des amis, j'ai des amis hein, je ne suis pas seul, non non...". J'étais très solitaire à l'école. Mais Oliver, c'était un vrai pote pour moi. Il était toujours sympathique avec moi. Justement, quelle coïncidence ; il y a quelques jours, je pensais à lui.
Il souligne qu'il ne m'a jamais vu fumer. Il a raison ; je n'ai jamais compris pourquoi fumer. Au lycée, énormément de garçons ont fait le baptême du feu. Pas moi. J'ai toujours été contre. D'abord, ma mère m'a toujours prévenu qu'il ne fallait surtout pas que je touche à une cigarette de ma vie. Elle avait connu trop de malheurs à cause du tabac fumant ; son grand-père - mon arrière grand-père donc - en était mort. Clairement, je ne pourrais pas t'aider pour allumer ça ! dis-je en esquissant un petit sourire. Je crois qu'il l'a bien compris !
Le fait que mes amis me cherchent - peut-être - me passe complètement au-dessus de la tête. Je compte bien savoir ce qu'il a fait durant ces quatre ans que nous n'avons pas passé ensemble. Et de lui dire aussi ô combien j'ai changé.
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(✰) message posté Mar 20 Mai 2014 - 23:55 par Invité
Je n’ai pas fini ma phrase qu’il a déjà deviné ce que je voulais lui demander et il lui aussi il me reconnait rapidement. Je souris grave, ça fait du bien de voir des têtes connues. Surtout des gens que j’apprécie. Il me demande ce que je fais là. Ah si il savait. C’est genre ma deuxième maison ici, je squatte trop.
« J’habite pas loin, c’est mon bar de prédilection dès que j’ai pas envie de bouger mes fesses trop loin. Et que je suis solo aussi. »
Pas besoin d’être accompagné pour venir passer un bon moment à écouter un groupe jouer de la musique live, et boire une bonne bière. Le bar du coin fait amplement l’affaire, surtout celui là, c’est plus qu’un simple par du coin pour moi. Mais il se trouve qu’il est dans le coin. Comment ça je me répète? Je me fais vieux, j’ai 23 ans, bientôt 24 haha. Je reparle de ma clope que j’ai bien envie d’allumer et il me confirme qu’il ne fume pas. Je décide de ne pas m’en soucier pour l’instant, je ne suis pas addict. Je ressors mon paquet de ma poche et je range ma clope.
« C’est pas grave, ça me fera pas de mal une clope de moins pour aujourd’hui. »
Je réalise que j’ai pas de verre non plus. Sans verre et sans clope, je sais pas quoi foutre de mes mains. Je me sens con. Je les fou dans mes poches du coup mais je sens que je ne vais pas tenir longtemps sans aller me chercher un verre. Juste pas tout de suite, ça ne serait pas poli.
« Et toi qu’est-ce que tu fais dans le coin ? T’es en solitaire aussi ? »
Il a l’air mais peut être que ses potes sont à l’intérieur ou ailleurs, je sais pas du tout. Il se passe souvent des choses improbables dans les soirées entre amis. Et je ne parle pas de ces soirées où tes potes se trouvent tous des filles et tu te retrouves tout seul en quelques instants sans même t’en être rendu compte.
« Alors tu deviens quoi depuis le temps ? Marié ? Des enfants ? »
Je ris un peu après avoir posé cette question. Je plaisante bien sûr, quoi que, pas sûr, y’en a à notre âge qui sont déjà posé, acheté une maison. De la folie.
« Une Mme Elton dans le coin ? »
Je ne sais pas s’il connait montre groupe de musique. Je suis toujours très curieux de voir si les gens sont au courant de mon petit bout de chemin. On peut dire que la chance m’a sourit, j’ai rencontré les bonnes personnes au bout moment, et aussi j’ai le talent qu’il fallait pour compléter ce groupe de rock. Je n’ai pas à me plaindre de ma vie. Loin de là.
Je remarque enfin qu’il n’a pas de verre dans les mains non plus et je n’attends pas plus longtemps.
« Je te paie une bière ? Ou autre chose. C’est ma tournée. »
Parfait, j’allais pouvoir m’occuper les mains au lieu de rester là comme un con à pas savoir quoi faire de mes mains. Ca fait longtemps que ça m’étais pas arrivé ça dis donc. Généralement j’ai toujours un truc en main. Je me sens nu sans verre ou clope à la main. C’est con quand j’y pense.
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(✰) message posté Dim 25 Mai 2014 - 19:03 par Invité
Solitaire, je l'étais d'habitude. Mais miraculeusement, j'étais venu ce soir avec des amis. Nah, j'suis venu avec des potes. Ils sont à l'intérieur, j'avais chaud en fait, c'est pour ça que je suis dehors. Mais il est vrai qu'ils ne se souciaient pas tellement de moi depuis le début. Il faut dire que je ne suis pas très bavard non plus. A qui la faute ? Lorsqu'on a 23 ans, il faut bien fréquenter d'autres personnes, quitte à passer pour un type fantomatique.
Lorsqu'il me demande si je suis marié, ou si j'ai des enfants, je souris. Mais à l'intérieur, un mal-être m'envahi. Moi qui n'ait eu que quelques aventures avec des filles au lycée, je me remettais sans cesse en question. Suis-je hétéro ou gay ? Aurai-je des enfants un jour ? Ai-je seulement envie d'être en couple ? Ces questions me traversaient l'esprit pendant qu'une esquisse de réponse à mon cher Oliver se dessinait lentement dans ma tête. Moi ? Toujours seul ! A ce moment là, je ris, forcé, pour ne pas perdre la face. Je loue juste un p'tit appart' à Shoreditch. D'ailleurs, j'espérais que ma petite Lisbeth, cette petite chienne qui me servait d'habitude de compagnon d'aventure, ne se sentait pas trop seule. Et toi ? Une Miss Calloway à l'horizon peut-être ?
J'ai quand même entendu parler un peu d'Oliver lorsqu'on ne se voyait pas. Je sais qu'il est dans la musique maintenant. Je n'ose pas trop lui en parler ; je ne sais pas trop si son affaire marche ou non. Il ne faudrait pas le vexer dès nos retrouvailles. C'était un si bon ami ! Le sujet reviendra sans doute sur la table plus tard. Il me propose un verre. Pourquoi pas ? Mes lèvres commençaient à s'assécher et mon corps à se refroidir. Le vent se lève un peu plus à chaque minute. La météo de ce soir est meilleure que prévue. J’aperçois à travers la vitre embuée du bar la table autour de laquelle j'étais assis tout à l'heure. Je souris, cette fois sincèrement. Ils ont l'air de s'amuser. C'est le principal. Je pense que je ne leur manquerait pas. Ils vont encore me demander si je suis gay en repartant, puisqu'ils vont forcément me voir boire un verre avec un homme. Eux-aussi me questionnent. Trop de questions tue la question. Je leur répondrai alors que c'était juste un ami d'enfance, mais il ne me croiront pas.
J'aimerais clarifier ma situation. J'ai atteint un âge où il faut faire des choix. Mais pourquoi en faire ? Peut-être pour s'épanouir. Mes parents ne verraient pas d'un très bon œil le fait que je fasse un coming-out, qui plus est si je n'en suis pas convaincu moi-même. Ces questions me tourmentent. Je m'interroge chaque soir et chaque matin. J'ai l'intime conviction que mes résultats en arts sont dus à ces soucis quasi-perpétuels. Il m'est arrivé de ne pas dormir à cause de cela. Mais ne dit-on pas qu'une âme d'artiste est une âme tourmentée ?
Volontiers ! J'enchaîne avec un sujet de conversation un peu moins profond. Moi je prends une Guinness. L'hiver dernier, j'étais à Dublin et j'ai visité le Guinness Storehouse ! J'en profite pour lui demander s'il est toujours resté à Londres ces dernières années. Ça m'étonnerait car je pense qu'on se serait croisé plus tôt ! D'un geste léger de la main que je sors de ma poche, je lui fais signe de prendre les devants. Nous marchons à pas lents vers la porte du bar. Oliver n'aura pas fumé, mais je pense que l'air lui aura tout de même fait du bien.
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(✰) message posté Jeu 29 Mai 2014 - 0:15 par Invité
Il est sorti pour prendre l’air, on est deux. Pour faire la conversation je commence à demander s’il est marié ou quoi. J’en connais certains de ma classe qui sont casé avec des gosses, alors je me dis, pourquoi pas lui ? J’avoue que ça me fait toujours bizarre quand je vois des potes du lycée être marié mais ouais c’est la vie. Il est toujours seul, ah ça me fait plaisir de voir qu’on est dans le même bateau. Il me retourne la question si j’ai une Miss Calloway.
« Non, aucune miss Calloway en vue. Je pense pas que ce sera demain la veille. »
Je ne suis pas le genre de mec qui se case. D’ailleurs je ne me suis jamais casé de ma jeune vie. Je n’ai pas confiance en la gente féminine. C’est plus fort que moi. Une soirée ça me suffit. Deux si c’était vraiment bien. De temps à autre si y’a un bon feeling, mais rien de plus.
Je trouve enfin un bon prétexte pour m’occuper les mains, un verre. Quoi de mieux que de boire alors qu’on est dans un bar ? C’est sacrilège de rester sans rien à boire. Ca porte malheur même. Il me dit qu’il prendra une Guinness. Je souris quand il me dit qu’il a visité le lieu de prédilection de la Guinness à Dublin.
« J’y suis allé vite fait aussi une fois. Faudra que j’y retourne en prenant plus le temps. »
On était en tournée dans toute la Grande Bretagne et l’Irlande, on avait eu que quelques heures pour visiter Dublin quand on était passé par cette ville.
« Je vais te suivre sur la Guinness. »
Je ne suis pas très difficile niveau bière. Je les aime toutes. Il me demande si je suis resté à Londres toutes ces années.
« Nan j’ai pas mal voyagé avec le groupe. Et j’ai passé deux ans à Liverpool avant ça. Ca fait deux ans que je suis de retour à Londres pour de bons. Et toi ? T’es resté dans le coin ? »
On va à l’intérieur quand il accepte mon invitation. Une fois au bar je fais signe que je prendrais deux Guinness. Le barman me sert ça assez rapidement et je lui dis de mettre la note sur ma carte. Je suis connu ici, je viens très souvent, c’est genre ma deuxième maison. Ils savent que je paie toujours. Je ne manque pas d’argent. Une fois les bières prêtes j’en donne une à Osman et je trinque avec lui.
« Cheers ! »
Je bois une gorgée avant de reprendre la conversation. Mine de rien on a pas mal de truc à se raconter. Ca fait de longues années qu’on ne s’est pas vu et on était quand même assez bon pote à l’époque.
« Alors t’as été jusqu’à où dans les études ? Moi j’ai arrêté dès que j’ai pu. Dès que j’ai eu 18 ans. »
Ce n’était vraiment pas fait pour moi. J’aurai cru que j’aurai eu plus de problème avec mes parents pour les convaincre de me laisser partir pour Liverpool et me lancer dans la musique. Finalement ça s’est plutôt bien passé.
« Enfin, 18, 19, presque. Oh et j’ai fait une émission de télé. Amazing Race, tu connais ? Le truc où on fait le tour du monde, ou presque. C’était trop ouf ça. J’ai adoré. »
D’ailleurs si je n’avais pas fait cette émission je ne serai pas là où je suis aujourd’hui. Car c’est là bas que j’ai rencontré Freddie, un membre du groupe de musique dans lequel je suis aussi membre maintenant.
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(✰) message posté Ven 30 Mai 2014 - 0:39 par Invité
Je pensais qu'Oliver était plutôt un garçon volage et il me le confirme ce soir ! Entre un homme qui doute de sa sexualité et qui n'est pas un grand séducteur et un autre qui n'arrive pas à établir une relation de longue durée avec une femme, la discussion autour du verre de bière que nous allons boire risque d'être plutôt amusante ! J'avoue que le prétexte de la bière était plutôt bien trouvé. Il ne savait plus quoi faire avec sa cigarette qui n'était toujours pas allumée. Cela se voyait à sa gestuelle ; il s'était contraint à enfouir ses mains dans ses poches, comme moi.
Il me reparle de Dublin. Personnellement, j'y ai passé un très bon séjour. Je pense que personne ne peut rester insensible au charme de ces grandes plaines verdoyantes délimitées par de bas murs de pierre, où pâturent les moutons ; à ces grandes falaises hautes d'une centaine de mètres érodées par le vent et l'océan Atlantique, mais surtout à ces petits pubs où locaux et touristes se côtoient autour du feu qui crépite dans la cheminée. Je lui conseille d'y retourner ! Franchement, c'est un des plus beaux voyages que j'ai fait dans ma vie. Après une courte pause, je précise mon propos : ... En même temps, je n'ai pas beaucoup voyagé, ça coûte de l'argent ça. Réponse classique d'étudiant moyennement fauché.
Il m'affirme qu'il a vu du pays avant de revenir à Londres il y a deux ans, avec son groupe. Un groupe de rock, c'est ça ? J'enchaîne presque sans le laisser répondre. J'suis resté à Londres, en effet dis-je en souriant. Nous entrons alors dans le bar où les vapeurs d'alcool chatouillent mes narines. Nous nous asseyons. Oliver a l'air d'être connu de tous ici. Je comprends très vite qu'il vient assez régulièrement dans ce bar. Il pose un gros verre de Guinness devant moi. Cheers ! A nos retrouvailles ? Je porte le verre à mes lèvres. Cette bière est très rafraîchissante !
Vient le tour de ce que nous sommes devenus, pendant tout ce temps. Moi j'y suis encore ! dis-je en riant, à propos de mes études. Mon père m'avait dit qu'il fallait que je fasse de l'économie, que c'était intéressant, que ç'a allait m'ouvrir plein de portes... Je me suis vite ennuyé ! Du coup, j'ai continué en art. Pour sa part, il a arrêté dès qu'il a pu. Les études, vraiment, soit on est fait pour, soit on ne l'est pas.
J'avais entendu parler d'Amazing Race. Si mes souvenirs sont bons, c'est une course autour du monde, où des duos sont en compétition avec d'autres duos. Oui ! Je connais plus ou moins ! C'est vraiment une grande opportunité de pouvoir faire le tour du monde ! On peut faire de nouvelles rencontres, etc. Ça doit être une aventure hors-du-commun ! Je ne suis pas trop les télé-réalités de ce genre. Je suis plutôt cinéma moi. Tu regardes quel genre de films ? Et tu suis des séries ? J'essaie de faire la conversation, de nous trouver quelques points communs. Et puis une goutte d'alcool suffit à me sentir moins réservé. Je me sens à l'aise au milieu de cette foule qui discute et danse. Je regarde autour de moi. Une question me vient à l'esprit. Tu t'es déjà produit sur cette scène ?
Mon groupe d'amis, que je ne cesse d'observer de temps en temps du coin de l’œil, ont l'air de m'avoir oublié. Ils discutent avec d'autres jeunes. Après tout, c'est leur droit. Tu es venu seul ici ?
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(✰) message posté Jeu 5 Juin 2014 - 20:13 par Invité
Il m'avoue que Dublin était un de ces plus beaux voyages, et qu'il n'en avait pas fait tant que ça par manque d'argent. Je dois avouer que non seulement j'ai beaucoup d'argent depuis que je suis dans ce groupe – et qu'il marche – mais en plus j'ai eu la possibilité de voyager dans beaucoup de villes au fil des tournées. On n'a jamais vraiment eu le temps de visiter comme il se doit, mais on essaie au moins à chaque fois de se rendre dans le truc le plus connu de la ville en question. Ca ne serait que du pur gâchis sinon d'être dans une nouvelle ville sans en voir le cœur.
Il me confirme qu'il est resté à Londres, en même temps y'en a plein dans son cas, Londres c'est une super ville pour vivre. Quand on y est, on ne bouge plus. Enfin, du moins c'est ma façon de voir les choses. Tout ce que j'aime se trouve à Londres. Je n'ai aucunement l'intention de partir d'ici, ou du moins pas indéfiniment. On trinque à nos retrouvailles, j'ai un grand sourire aux lèvre. Je bois une longue gorgée de ma bière avant de reprendre la conversation avec Osman. J'apprends qu'il fait encore des études parce qu'il a changé de cursus entre temps. Il est en art maintenant, j'aime, bon choix. On parle brièvement de mon passage à Amazing Race et on enchaine sur les films et les séries.
« Oh je mate un peu de tout. Mais en film pas les films d'horreur. Enfin, si.. Mais je déteste ça. »
Je ris un peu, je sais pas pourquoi je me fais du mal à me faire peur à mater des films d'horreur. Surtout quand je suis tout seul chez moi. Je suis un grand froussard.
« Une série que j'aime beaucoup en ce moment c'est Game Of Thrones. Mais je suis en retard sur la diffusion. Et toi tu mates quoi comme truc ? »
Quand je suis devant la télé c'est plus souvent pour jouer à la console que pour regarder des films et des séries. Je mate le plus souvent c'est quand on est dans l'avion et que j'ai pas ma xbox sous la main. Ou bien une soirée entre potes, des fois, rarement, on se fait des marathons ou de séries, mais c'est pas trop mon trip. Il me demande ensuite si j'ai déjà jouer sur la scène du Barfly. J'hoche la tête.
« Ouais plusieurs fois. A nos débuts surtout, comme c'est une petite salle. Maintenant on rempli Brixton. C'est le kiffe. »
On est passé à un autre niveau. J'ai hâte qu'on remplisse Wembley Arena ou l'O2. On a encore un peu de chemin à parcourir. Ou pas. Peut être que notre prochain album nous fera monter cet échelon de plus. Osman me demande si je suis venu tout seul et je lui confirme que oui d'un signe de tête.
« Je suis venu voir le groupe qui jouait et j'habite à côté, je viens souvent ici tout seul. Je trouve toujours quelqu'un avec qui passer la soirée. Ou une partie de la soirée. »
Je bois une autre gorgée de ma bière et je remarque qu'il jette des coups d'oeil vers un peu plus loin derrière nous.
« Tes potes ? Tu dois les rejoindre ? Je me vexerai pas. »
Je lui souris, je sais bien ce que c'est que de tomber sur une vieille connaissance comme ça alors qu'on est venu avec des amis. On veut pas forcément passer dix ans avec la personne.
« Faudra qu'on se capte un autre jour en cas. Je t'enverrai un message sur facebook la prochaine fois que je viens dans le coin si ça te tente. On aura plus le temps de discuter en cas. »
Je lui file une échappatoire si jamais il a envie de retourner voir ses potes. Je ne me vexerai pas le moins du monde.