Lylias | Everything has changed.

Je regarde le plan une nouvelle fois et place les barreaux comme indiqué. Je regarde autour de nous... c'est vide. Tellement vide. Nous n'avions déjà pas grand chose avec les parents - les meubles arrivent par bateau et ça prend un temps fou - mais alors dans notre appartement à nous, il n'y a rien. Pas même de caisses à déballer, en dehors des affaires de Noam et nos vêtements. Ce soir, c'est le canapé qu'on va partager, j'essaye de ne pas désespéré à cette idée et me concentre sur le lit de Noam. Je dois le finir, histoire qu'un de nous trois aie au moins un truc décent. « T'es sure que tu veux rester ici ce soir? C'est peut-être mieux si tu dors à la maison, histoire d'avoir un lit... » Je ne la chasse pas, loin de là. Je me moque de partager le fauteuil avec ma petite sœur mais je n'aime pas l'idée qu'elle manque de confort. On a commandé quelques meubles, la plupart arrive demain, dont nos chambres, ça ira déjà mieux. Je me redresse et tente de faire bouger le lit avec force pour vérifier sa stabilité. « Vive Ikea! » Je lève les bras, l'air victorieux. En fait ça ne vient pas de là mais d'un magasin du genre, c'est pareil. Je sors mon fils de son parc et le prend dans mes bras pour m'installer dans le fauteuil. Avec ce double déménagement et mon recrutement, j'ai l'impression de l'avoir complètement délaissé ces derniers temps et je culpabilise pas mal de l'avoir fait. J'ai toujours réussit à lui accordé du temps même avec le FBI et la radio, ne manquerait plus que je n'y parvienne pas ici alors que je n'ai plus qu'un seul boulot. « On devrait commander quelque chose à manger, j'ai la dalle... Y'a ce qui faut pour Noam dans le frigo, mais pas pour nous. » Heureusement qu'elle est là maman pour préparer les repas du petit pour la semaine, ou il serait réduit à des petits pots dégoûtants du magasin. Je me suis promis de ne jamais rien donner de tel à mes enfants mais si elle n'était pas là, je ne pense pas que j'aurais le choix. « Je suis content que tu emménages avec nous. Ça fait une baby-sitter gratuite! » Je tire la langue à Lyla. Je ne suis pas sincère sur la fin mais je le suis quant à sa présence ici et elle le sait. maya doit tellement nous en vouloir... Je note dans un coin de ma tête de passer du temps avec elle demain, histoire de me faire pardonner. Elle est capable de me demander pour emménager à son tour, ce qui en soit ne me gêne pas plus que ça... si ce n'est que nous n'avons que trois chambres et que je tiens à ce que Noam aie la sienne. Ça voudrait dire un nouveau déménagement et honnêtement on a eut notre dose pour l'instant, je préfère ne même pas y penser. Un simple regard sur la pièce à moitié vide suffit à me dépiter, j'ai l'impression qu'on y arrivera jamais. On ne battit pas un " chez nous " en une semaine, je le sais parfaitement... Mais entre les nuit blanches - merci Noam qui fait ses dents - et les entretiens enchaînés pour la MI5, je me sens au bout du rouleau. Pas pour longtemps, je ne suis pas du genre à être négatif... mais je m'accorder cinq minutes à badder avant de voir à nouveau le bon côté des choses. Juste cinq minutes.

« Ouai je sais mais un lit ça reste mieux! Enfin je serai assez gentil pour te laisser un bout de canapé. » Je lui adresse un large sourire. Le canapé n'est pas énorme pour y dormir à deux mais on se débrouillera, je ne veux pas la renvoyer de force chez les parents, ce qui semble être la dernière de ses envies. Non pas que ce soit une torture, ils sont adorables mais je comprends qu'elle puisse avoir besoin de sa liberté, bien que je doute que m'avoir avec elle en soit une concrètement. Je prends le verre d'eau que me tends Lyla et le vide d'une traite : c'est pas tout, mais je n'ai pas chômer aujourd'hui. « Si tu veux je peux allez nous chercher un Burger King. Il y en a un à deux rues d'ici » Je fais une moue en réfléchissant. La mal bouffe c'est très peu pour moi, j'ai beau manqué de temps, j'ai toujours eut la chance d'avoir soit ma mère pour me préparer quelque chose de sain ou, dans le pire des cas, un petit truc à emporter d'un resto. Pas de la grande gastronomie mais mieux qu'un hamburger, quelque chose de sain en somme. Mais pour le coup, c'est bien mérité après cette journée et c'est encore là ou on sera servi le plus vite. « Pourquoi pas! Ça n'va pas me tuer pour une fois. » Je ne suis pas obsédé à avoir une vie saine mais j'y prête un peu attention tout de même. « Tu parles d'économies ! Engager une baby sitter te ferait rencontrer des gens parce qu'en ce moment j'ai l'impression qu'à part le bureau et la maison tu ne sors pas » Je fronce les sourcils, septique. « Les tests au boulot m'ont pris un temps fou et vous m'aidez bien assez avec Noam, j'ai pas vraiment le temps d'autre chose. Puis je connais des gens, quelques uns... » Et ça me suffit! J'ai fait quelque connaissances et moi qui suit du genre discret, à compter mes amis sur les doigts de la main, je trouve que j'ai déjà un beau palmarès à Londres. On va dire que mes passages précédents en ville aide beaucoup, ou je serais seul, mais peu importe. J'ai toujours aimé la solitude et les sorties 7 jour sur 7, c'est très peu pour moi, même si je sortais un peu plus avant d'être papa. « Ouai ! Hier soir le voisin jouait à pas d'heure, j'espère que ce n'est pas une habitude! Mais dans l'ensembles le quartier est sympa. » Camden avait toujours été mon quartier préféré de la ville. Ce n'est pas forcément le premier endroit auquel on pense pour s'installer avec un bébé mais l'appartement est spacieux, je trouve ça parfait. « En parlant de rencontre et de boulot, t'en es ou toi? Tu t’éclipses toujours, tu trouves une école de théâtre qui te plait? » On a tous tout abandonné pour suivre nos parents à Londres et je soupçonne Lyla d'avoir pris ça comme une opportunité, au contraire de Kate qui a du quitter NYADA. Mais la famille passe avant tout chez nous, ce n'est pas nouveau. Toujours est-il que ça m'arrangerait que Lyla retrouve bien vite un endroit ou s'inscrire et continuer sa passion, il faut qu'on s'adapte au plus vite pour ne pas déprimer. « On commanderait pas une pizza plutôt? Ainsi personne bouge. » Mode feignasse on. Je sors un tupperware du frigo et le place au micro onde, enfilant un bavoir à Noam pendant que ça chauffe. « Au fait, Kate a appelé pendant que je montais le lit de Noam, elle était pas super emballée pour notre déménagement... Ne t'énerve pas mais je lui ai proposé d'emménager avec nous. » Je grimace et attend une réaction. Je sais que le plan initial était nous deux mais même si elles ne s'entendent pas vraiment, je ne peux pour ma part pas me résoudre à laisser une des jumelles derrière. Ça reviendrait à faire un choix, hors de question. Ce sera les deux, ou chacune de leur côtés mais je n'ai rien avoir dan leurs petites disputes sans fonds.

Je souris quand elle me parle de job d'été, ça 'aurait étonné que Lyla s'accorde deux mois de vacances de toute façon. On vient d'emménager mais je connais ma petite sœur, resté affalée dans le fauteuil ou flâner dans les rues de Londres sans but n'est pas vraiment son style. J'en suis fière, le travail fini toujours pas payer, même le plus merdique des jobs d'été. C'est juste bien de sortir des études avec un CV déjà fourni, histoire de prouver qu'on ne découvre pas le milieu professionnel à 22-23 ans. Je lève les sourcils surpris quand elle en vient à parler de l'académie des sapeurs pompiers. Comment j'ai pu passer à côté de son envie d'y entrer? Elle a toujours parlé de son parrain et de son métier avec admiration mais de là à envisager d'entrer dans leur rang, ça ne m'a même pas effleuré l'esprit. Peut-être parce que c'est une fille, qu'elle n'est pas très costaude... que c'est ma petite soeur et que je ne veux pas la voir dans un métier dangereux. Quoi que, le danger fait partie de la famille. Quand on pense à la carrière de maman et à ses traces que je suis, je me dis que je dois m'estimer heureux que Lyla choisisse ça plutôt que le FBI. Mais bon, une carrière d'actrice c'était bien aussi... « T'es sure d'en avoir envie? Ton parrain serait fier de toi, quoi que tu fasses. » Je ne veux même pas essayé de la dissuader de postuler pour l'académie, je sais très bien que je n'y parviendra pas. Juste être certain qu'elle le fait pour de bonnes raisons, parce que c'est réellement ce qu'elle veut et non par admiration pour Joshua. De toute façon, à essayer de la faire changer d'avis, tout ce que j'y gagnerais serait de placer un froid entre nous et qu'elle ne se sente pas soutenue. Quand j'ai annoncé mon engagement pour le FBI, mon père l'a mal vécu et a tout fait pour me faire changer d'avis, ce qui n'a fait que renforcé mon envie de lui prouver qu'il avait tord mais qui m'a aussi pas mal énervé. Lyla et maman m'ont soutenue, Kate et Aloysia beaucoup moins. « Prends-moi une quatre-fromages. » Quitte à manger gras, faisons le jusqu'au bout. Je place le ravier tupperware au micro-onde et le laisse tourner une minute, plaçant Noam dans sa chaise à la table pendant ce temps. Je teste la chaleur de la purée de pomme de terre, viande hachée et carotte et m'installe à table en face de mon petit prince tout en écoutant la réaction de Lyla. Je m'attendais sincèrement à pire, je suis rassuré. « Je m'doute bien que ça te soûle... Mais bon, c'était à prévoir et je me vois mal lui dire non. Puis j'aime bien l'idée de vous avoir toutes les deux avec moi. » Oui enfin je suis peut-être le seul. Un jour, il faudra que je vive seule, avec mon fils et, si je suis chanceux d'ici là, une femme à mes côtés. Mais pour l'instant, rien de tout cela n'est au programme et la coloc' fraternelle me convient parfaitement. « Je sais que c'est pas ton cas, mais sincèrement, ose me dire que vivre avec Kate ne t'aurais pas manqué un petit peu? » Elles ont beau se chamailler, elles n'ont pratiquement jamais été séparée en 18 ans. J'avais beau adorer mon appartement et ma vie à New York, les premiers mois loin du noyaux familial étaient étranges et les filles me manquaient, c'est obligé qu'elle pense pareil, mêe si elle refuse de l'admettre. « Loys ne quittera pas Yale de si tôt et on a plus de chambre de toute façon! Hors de question que je retourne chez les parents. » Ma mère me dérageait vite fait bien fait, elle a assez donné dans les nuits blanches à cause des enfants. Je commence à donner à manger au petit et laisse ma sœur passer commande : je meurs de faim. « Bien sur que t'es content d'avoir Kit-Kat avec nous! Tu vas adorer noutre nouvelle vie et Londres! » Je m'adresse à Noam mais tente de me convaincre moi-même sur la seconde partie. New York me manque terriblement, bien que je ne le mentionne jamais. « La radio me manque. » Je parle à Lyla avant de reporter mon attention sur No' qui enfile une nouvelle cuillère de purée. Il y a une chose dont je ne peux pas me plaindre, c'est de ça : il a bon appétit, le faire manger est aussi facile qu'enfiler une chaussette. « Qu'est ce que tu préfères? Papa en super agent ou en animateur trop cool? » Pour simple réponse, il agite les mains avec un petit cri qui veut clairement dire : arrête de parler et nourri moi. « Papa qui te donne à manger... c'est aussi ce que je pensais! » Je lève les épaules et adresse un large sourire à mon fils. De toute façon mon choix est fait, il fallait se poser cette question avant de passer ces tests monstrueux pour le MI5, je n'ai pas fait ça pour rien. Puis avouons que ce n'est ni le même salaire, ni la même classe.

Je suis assez content qu'elle me parle de l'académie, persuadé qu'elle ne l'a pas encore fait auprès des parents. J'aime bien avoir la priorité, c'est la mini compétition depuis toujours dans note fratrie... mais ça veut aussi dire que je dois la soutenir quoi qu'il arrive, car c'est ce que Lyla attend de moi. Je ne pouvais pas aller contre son avis de toute façon, sauf si c'était réellement une mission suicide, mais une partie de moi rêvais tout de même de lui faire part de mes doutes. « T'es la seule personne au monde à pouvoir faire Brown " juste comme ça " ! Espèce de dingue ! » Je lui adresse un large sourire moqueur. Brown était un rêve pour beaucoup, une calamité pour d'autre quand on sait la tonne de travail que cela engendre, mais personne ne s'y lance juste pour voir ou en attendant de faire autre chose. « Bon courage pour en parler à papa! Tu te souviens de sa crise quand j'ai parlé du FBI? Il ne l'a toujours digéré après 4 ans! » Mon père avait tellement mal pris mon envie de suivre les pas de ma mère au lieu de choisir une carrière posée. Le danger faisait partie de moi, j'aimais ça, j'aimais enquêter, fouiller, mentir - bien que très honnête dans la vie de tous les jours -, jouer le jeu, l’adrénaline en mission. Tout me plaisait dans mon choix de carrière et pourtant, malgré les résultats brillants que j'avais pu avoir, il espérait toujours un abandon de ma part. D'autant plus depuis que j'avais été à deux doigts de me prendre une balle en pleine tête par le père de Charlie, sauvé extrémiste par maman. Sans sa bienveillance - et son manque de confiance!-, je ne serais plus de ce monde. Je ne l'imagine pas prendre la nouvelle de Lyla risquant sa vie dans les flammes pour en sauver d'autre comme une fierté. On lui donne du fil à retordre le pauvre heureusement qu'il lui reste les deux âmes artistiques de la famille pour combler notre intrépidité. « Avec un peu de chance, Kate va lui annoncer qu'elle enregistre un single ou que sais-je pour le calmer un peu ! Mais je te soutiendrai, promis. » Pas sure que la carrière d'une puisse apaiser ses doutes sur l'autre mais c'était toujours bien de recevoir des informations positives et négatives pour faire balance. « Vois le positif, avec Kate qui nous aide aussi, ça te fait plus de temps libre. Tu sais très bien que je déteste abuser de votre patience avec Noam. » Je n'ai pour la plupart du temps même pas à le demander. En vrai, c'est tellement naturel qu'on arrange nos emplois du temps en fonction de notre boulot pour que quelqu'un soit toujours disponible pour No', ce qui est beaucoup plus facile depuis que les parents ont tout deux cessé de travailler. Toujours est-il que j'ai tendance à oublier que je suis celui qui doit se plier en quatre, que je ne suis pas censé dépendre autant d'eux. Je racle du bord de la cuillère les lèvres de Noam remplie de purée et lui donne une nouvelle bouchée en adressant un sourire en coin à Lyla. « Je n'ai pas les lunettes noires ni le costard la plupart du temps, ça casse un peu ton image du frère parfait, désolé. » Je lui adresse un large sourire : j'ai intérêt à rester parfait à ses yeux, MIB ou pas! Au bureau il m'arrive d'en enfilé un, pour les grandes réunions, mais la plupart du temps, agissant en infiltré, j'adapte juste ma tenue à l'environnement dans lequel je me noie. Je me contente de lever les épaules quand elle mentionne Londres. On s'y habituera, c'est certain... Mais je garde l'impression de privé Noam de mère en étant ici. Non pas que Charlie aie pointé une seule fois le bout de son nez depuis sa naissance, mais c'était totalement indépendant de ma volonté. Là, en quittant New York sans la moindre possibilité de la prévenir, je la prive de nous retrouver si l'idée lui vient un jour en tête. Je en peux pas vivre ma vie dans l'attente de son retour, pratiquement improbable, mais tout de même. « Pourquoi tu n'en aurais pas? Surtout si tu as hérité du don de ton parrain. » Enfin... son don l'a tout de même tué. Mais dans l'ensembles, Joshua avait eut une carrière exemplaire. « Entraîne toi sans relâche, j'suis sur que tu vas y arriver. Je peux même venir te soutenir, un peu de sport ne me fera pas de tord. Tu passes quand les tests? » J'ai complètement arrêté depuis notre arrivée et j'aime l'idée de la coatché et la faire souffrir, surtout si ça peut l'aider à obtenir ce qu'elle veut.