"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici No man is rich enough to buy back his past •• Andrew 2979874845 No man is rich enough to buy back his past •• Andrew 1973890357
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No man is rich enough to buy back his past •• Andrew

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() message posté Jeu 9 Avr 2015 - 23:03 par Invité
No man is rich enough to buy back his past


Le club est plutôt calme, cet après-midi. Enfin, surtout en comparaison de l'ambiance qui régnait il y a une demi-heure, pendant le cours le plus exaspérant de ma semaine : celui des gamins. C'est très bien de vouloir commencer le tir à huit ans, mais bordel, ils pourraient pas avoir des voix moins stridentes, tous ?! Je sens bien que j'en terrifie quelques-uns, alors j'essaie de ne pas être trop dur avec eux, mais qu'est-ce qu'ils peuvent me taper sur le système des fois ! Je suis sûr que la moitié du groupe a été diagnostiquée hyperactive, c'est pas normal d'être aussi dissipé – j'étais pas comme ça moi, si ? Enfin, ils n'ont rien cassé et personne n'est mort, donc on peut dire que ça s'est bien passé.
Une fois la dernière maman partie, après m'avoir tenu la jambe un certain temps avec des considérations aussi futiles que la météo ou les activités extra-scolaires de son rejeton, j'apprécie le silence retrouvé. Enfin, silence, tout est relatif. Quelques habitués du club sont là, et depuis l'accueil j'entends les détonations de leurs tirs. Ils viennent régulièrement s'entraîner ici avec leur matériel, et n'ont strictement pas besoin de moi. Je vais quand même voir un peu ce qui se passe dans la grande salle. Hum, deux vieux tireurs à la carabine qui échangent des plaisanteries en changeant de cartouche, et un type que je connais pas trop – juste de vue, en fait, parce qu'il n'est franchement pas causant. Je regarde ses gestes, rapides et précis quand il recharge, met en joue ; il vise anormalement bien, je soupçonne un ancien soldat qui entretient ses talents – ou n'arrive pas à décrocher de ce plaisir qu'est presser une détente.
Bon. Il me semble qu'il est temps que je m'occupe à quelque chose d'utile. Quelqu'un m'a ramené un vieux Smith&Wesson, un revolver qui doit dater des années 60 et qui est dans un sale état. Je suis pas sûr d'avoir de grandes compétences en restauration d'armes m'enfin, son propriétaire m'a assuré que rien de ce que je pourrais faire n'aggraverait la situation de ce pauvre revolver. On verra bien.
Pour travailler au calme, je me rends dans ma salle à moi. Là où sont stockés sous clé nos armes de valeur, les plus gros calibres et tout mon matériel de « bricolage ». J'adore cette pièce, même si ça sent un peu trop l'huile pour fusil, un arôme pétrochimique à souhait qui ferait défaillir à peu près n'importe qui. Moi j'aime bien.
Ça frappe à la porte alors que je déballe le Smith&Wesson, installé à ma table de travail. Je gueule d'entrer sans arrêter ce que je suis en train de faire, et Mary passe la tête par l’entrebâillement. Mary, c'est la fille que j'ai embauchée pour tenir l'accueil, gérer les plannings, répondre au téléphone, s'occuper de toute la paperasse administrative, bref, pour faire tout le boulot chiant. Accessoirement, c'est un peu l'atout de charme du club : elle est là pour arrondir les angles avec les clients quand je suis de mauvaise humeur (ce qui est moins rare que je voudrais le prétendre), et elle fait de grands sourires à nos élèves masculins – ça a l'air de leur faire un peu d'effet, surtout aux plus de cinquante ans.
« On a un nouveau cet après-midi, tu n'as pas oublié ? »
Arf. Un nouveau, ça veut dire une heure au bas mot : visite du club, règles de sécurité, bla, bla, bla, et puis un petit test pour voir comment il tire et dans quel groupe je vais le mettre.
« Bien sûr que non, à quelle heure ?
- Il y a cinq minutes. »
Hum. Damn.
Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle ouvre en grand la porte et s'efface pour me laisser voir le nouveau venu qui se tenait derrière elle. Et là...
Putain, heureusement que je suis assis.
Je me ressaisis vite, me lève en plaquant sur mon visage un sourire d'usage.
« Wayne Miller, enchanté. »
Sur ce, je tends à la main à mon... nouvel élève.
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() message posté Ven 10 Avr 2015 - 19:44 par Invité

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« i left my favorite cassette in the escape car,
it made me think of all the many things I've sacrificed »
Cela fait bien longtemps que j'ai la même psychologue, elle commence à me connaître par cœur et sait très bien que je ne l'aime pas, puisque d'ailleurs je n'aime pas grand monde. Pendant combien de temps encore devrais-je aller lui rendre visite ? Je l'ignore. Au moins jusqu'à ce que je sois guéri de ma folie, ou quelque chose comme ça. Elle sait comment bien me casser dès que je m'assieds sur le chaise en face d'elle et que je la regarde droit dans les yeux. « Avez-vous fait un rêve cette nuit ? » Je n'en suis même plus étonné alors que je vois bien dans ses yeux que par sa phrase elle se moque de moi. Oh non, ce ne sont pas des rêves et ça ne l'a jamais été. Je ne me rappelle que trop bien de tous ces cauchemars où hurlements, pleurs et coups de feus se sont entendre. Il arrive que des nuits soient calmes, mais seulement lorsque je fais des insomnies. Nina ne sait rien de tout ça, j'essaie de ne pas faire trop de bruit lorsque je me réveille en sursaut. Elle n'a pas besoin de le savoir, elle est déjà trop inquiète pour moi toute la journée, espérant au fond d'elle que je ne replonge jamais.

Comme d'habitude, pendant une heure, je raconte mes rêves de toutes les nuits depuis la semaine dernière, elle note et hoche la tête pour faire semblant qu'elle m'écoute. Je pourrais raconter n'importe quoi que ce serait la même chose, mais parler à quelqu'un même si cette personne ne vous entend pas, ça ne fait pas de mal, et puisque ça ne sort jamais de ce cabinet, je me sens un peu plus protégé contre ma faiblesse. A la fin de mon rendez-vous, après l'avoir payé et qu'elle m'ait raccompagné à la porte pour me serrer la main, elle me retient finalement par le bras comme si elle ne voulait pas me dire le "A dans une semaine" habituel. Elle m'indique de me rassoir et se met à fouiller dans son bureau et dans son sac pour, semble-t-il, vouloir trouver quelque chose d'important. « Ah, le voilà ! » Elle me tend le bout de papier chiffonné en souriant niaisement, je l'ouvre doucement et découvre un numéro... Sérieusement ? Je soupire et me lève de ma chaise en le jetant. « Ah, ce n'est pas ce que vous croyiez monsieur Cohen ! Attendez, ce n'est pas mon numéro. C'est celui d'un stand de tir pas très loin, j'ai pris rendez-vous pour vous. » Je me baisse alors pour reprendre le papier qui c'était écrasé au sol puis je la regarde droit dans les yeux, sa phrase m'a encore troublé et je ne trouve rien de mieux à faire que d'enfoncer le papier dans ma poche et de partir. Je l'entends hurler mon nom au bout du couloir et m'arrête en me retournant. « Je pense que vous avez un réel problème avec les armes, ne vous négligez pas. »

C'est quoi son problème a elle ? C'est comme si elle était une sorte de maman qui s'inquiète parce que son fils fait des cauchemars à cause de son passé de criminel. Il n'y a pas de monstres dans mes cauchemars, ça fait bien longtemps que je n'en ai plus peur, il y a juste les yeux de Nathan et la balle qui m'a traversé le genou qui reviennent toujours. Je pense que je vais passé mon jour de repos à faire des pompes tout en regardant le papier blanc où il est écrit seulement le numéro, pas d'heure de rendez-vous ni d'adresse. Je devrais appeler mais je n'ai pas envie d'y aller. Le problème c'est que j'aime beaucoup trop les fusils d'assauts pour ne plus pouvoir jamais en toucher et sûrement que je suis aussi un peu curieux à propos de ma... Phobie ? « Bonjour, je suis monsieur Cohen, je ne suis pas sûr de pouvoir venir demain, est ce que vous pourriez me rappeler l'heure de mon rendez-vous ? » La standardiste me fait alors patienter quelques minutes, le temps de pouvoir rechercher qui je suis et pourquoi j'appelle. Elle me reprend très vite et m'indique donc l'heure ainsi que l'adresse après que je lui ai demandé. Je raccroche très vite et finit aussi mes pompes à une main en m'écroulant sur le sol, je me sens las. « Pff, plus qu'à faire croire que je suis malade. » J'étais censé travailler.

Ma petite sœur me réveille alors en me secouant parce que je suis déjà en retard, j'essaie de ne pas me retourner vers elle trop brusquement et feinte le mal de ventre plutôt bien puisqu'elle y croit. « Oh mon dieu, j'appelle ton patron, reste couché, moi il faut que j'y aille. » Elle m'embrasse doucement sur le front et se dépêche de partir. Une chance que Nina soit amie avec mon patron, il ne m'en tiendra pas rigueur. Mais je n'apprécie pas le fait de lui mentir, bien que je ne puisse lui parler de mes mauvais rêves. Je me lève dès que j'entends la porte se claquer et file me préparer en prenant mon temps, il est encore tôt et je n'ai pas rendez-vous avant quelques heures. J'ai l'impression d'être un criminel, regardant un peu partout autour de moi avant de monter dans la voiture inutilisée de ma sœur pour être sûr que je ne connais personne. Cette caisse, elle est presque neuve et toujours garée au même endroit. On ne l'utilise que pour les vacances ou les urgences et d'habitude je ne conduis pas. Je cale quelques fois avant d'accélérer comme un dingue et de faire partir cette maudite voiture au quart de tour, évitant de justesse un accident. Je m'excuse en faisant un signe de la main par la fenêtre puis continue de rouler sans trop respecter les limitations de vitesses.

Je pense que je suis arrivé trop vite, mais je suis à l'heure. Mon cœur tambourine un peu plus vite dans ma poitrine, je ne suis pas rassuré. Il n'y a pas énormément de voitures, ça ne doit pas être l'heure de pointe, je finis par descendre de la mienne au bout d'un moment et de partir doucement vers l'entrée du bâtiment. J'ouvre la porte puis me dirige tout droit dans le corridor alors que j'entends une balle qui me fait sursauter et me cogner dans le mur derrière moi. Inspire, compte jusqu'à quatre, expire. Plusieurs fois. Je vais vers la femme que je pense avoir eu au téléphone la vieil et lui sourit doucement avant de lui donner mon nom et qu'elle me dise de l'accompagner. Là, une porte se dresse devant nous et je n'écoute pas trop ce qu'elle raconte à l'individu à l'intérieur, je n'écoute pas, je suis crispé. Elle me laisse alors sa place et j'avance d'un pas incertain vers la pièce tandis que j'aperçois l'homme lorsqu'il finit par s'approcher de moi. Son regard, ses yeux me rappellent mon cauchemar, mais je ne peux cesser de les regarder. Mon esprit ailleurs me fait alors dire des conneries. « Nathan. » Je sursaute en m'entendant parler et détourne le regarde en expirant d'un seul coup. « Désolé c'est l'adrénaline, ça me fait dire des conneries. » Je me reprends et lui souris, essayant que ça ne sonne pas faux.

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() message posté Dim 12 Avr 2015 - 22:26 par Invité
Mon cerveau percute pas. Non, il refuse de réaliser. Je suis en pilote automatique avec mon stupide sourire commercial, j'accueille Andrew comme tous les autres, machinalement. Et puis il prononce ce nom, écho d'un passé distant, enfoui. Les deux syllabes refont surface comme ces fragments de terre lorsqu'on remue la vase. Nathan. Je ne sais pas s'il me voit déglutir, je ne sais pas s'il a la moindre idée de ce que ce nom, prononcé par cette voix, provoque en moi.
J'ai besoin d'air putain, cet endroit est affreusement exigu soudain, irrespirable.
Andrew parle de l'adrénaline qui lui fait dire des conneries, tu parles, c'est bien pour ça que je me la ferme, je ne lui réponds rien du tout, c'est plus prudent. A la place, je me tourne vers Mary qui est incroyablement de trop en cet instant, et qui n'a pas l'air de le réaliser.
« Merci, Mary. »
Ce qui est la formulation plus polie de « déguerpis tout de suite ». Là par contre, elle saisit, s'éclipse, et mon regard aussitôt revient se poser sur Andrew. J'arrive pas à ne pas le dévisager, avec une insistance qui, je le sais, va vite devenir gênante… Mais c'est plus fort que moi, je décroche pas. Je fixe ses yeux sans savoir ce que j'y cherche, un manuel d'explications sur « Comment réagir au grand retour de votre ancien apprenti braqueur », peut-être ?
Il a changé. Vieilli, un peu ; ce n'est plus le gamin de mes souvenirs, le jeunot sur lequel je m'acharnais pour qu'il soit plus rapide, plus habile, plus fort. Néanmoins sa carrure proche de l'armoire à glace me réconforterait presque, il a manifestement poursuivi dans ce que j'avais commencé à lui enseigner. Enfin, d'un point de vue sportif, j'entends. Je ne suis pas sûr que sa première expérience de braquage de banque, peu concluante, l'ait incliné à continué dans cette voie-là.
Bref. Arrête de divaguer, Wayne, si tu continues à le fixer comme ça sans rien dire, tu vas commencer à avoir l'air sacrément louche.
En le voyant, j'ai spontanément réagi comme si de rien n'était, me présentant comme à n'importe quel inconnu fraîchement débarqué dans mon club. (La bonne vieille technique du voilage de face, ah… Souvent efficace, testée et approuvée par les autruches.) Maintenant qu'Andrew a utilisé mon ancien nom je renonce à cette approche. Est-ce que j'ai sérieusement cru qu'il pouvait ne pas me reconnaître ? Non, évidemment que non. Du voilage de face, je vous dis.
J'adresse à Andrew mon habituel sourire en coin, en le regardant comme si je mesurais de quoi il est capable – chose que je faisais fréquemment, à l'époque où je le formais. Et souvent j'assortissais ce regard d'un commentaire un peu sarcastique, histoire de piquer son ego pour le motiver un peu plus à faire mieux.
« Quelle surprise. » Tu parles d'un euphémisme. « Bon, j'espère que t'as pas oublié tout ce que je t'ai appris. Ça m'embêterait que tu saches plus viser. »
Je le provoque gentiment, le sourire un peu moqueur.
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() message posté Dim 19 Avr 2015 - 22:49 par Invité

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« i left my favorite cassette in the escape car,
it made me think of all the many things I've sacrificed »
Doucement l'une de mes mains vient prendre mon pou à mon poignet, mon coeur bat fort et vite, je n'ai pas peur, je ne suis juste pas rassuré d'être dans ces locaux, d'autant plus que l'homme devant mes yeux me fait un drôle d'effet, comme si je l'avais déjà croisé auparavant... Je refuse de croire que cet homme puisse être Nathan, quoique sans cette barbe il y ressemblerait comme deux gouttes d'eau. Peut-être un jumeau caché ou un sosie, il y a toujours des gens qui nous ressemble autre part, et si c'était lui ? J'essaie de m'inventer des excuses pour ne pas voir la vérité en face. De toute façon son prénom est Wayne, c'est impossible que ce soit lui. Mes yeux sont baissés sur mon poignet, tandis que mon pouce reste toujours sur mes veines en train de palper les pulsations de mon cœur. Je respire calmement tout en ne pensant à rien et ça redevient à peu près normal.

Normal jusqu'à ce qu'il recommence à parler et que sa voix tambourine dans ma tête, je regarde alors sa secrétaire à laquelle il venait de parler et lui fait un petit geste de la main et un sourire avant qu'elle ne s'en aille. Une fois partie, je me redresse et nos regards se croisent encore, j'essaie de le soutenir cette fois même si c'est compliqué. Regarder ces yeux me font penser à mon passé et à toute la merde que j'avais foutue, mes années en prison, mes parents déçus et mon avenir en tant que tatoueur. Pff, maintenant je ne suis plus qu'un stupide bibliothécaire lunatique. Bien sûr je suis content d'avoir un travail, mais vu ce qu'il paye autant me mettre à vendre de la coke au coin de ma rue. Sauf que je ne le ferais pas, ce n'est pas comme si j'avais envie de retourner en prison, Nina serait tellement déçue elle aussi. Parfois il m'arrive de me demander ce que sont devenus les autres braqueurs et Phineas, bien qu'ils m'aient lâchement abandonné, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour eux.

Alors qu'un silence interminable se mettait entre nous, je le vois enfin broncher. Il sourit, c'est assez étrange mais j'essaie de ne pas y prêter trop d'attention. Il se met alors à parler avec sa voix rauque et là, c'est le drame. Les pulsations de mon cœur s'accentue et je respire alors un peu plus vite. Mes yeux sont écarquillés, toujours en train de le regarder, je semblais sur le point de pleurer (mais les hommes ne pleurent pas). Je l'attrape alors par le col pour le tirer vers moi, éludant ce qu'il venait de dire. Je le regarde toujours sur intensément dans les yeux et ouvre la bouche pour lui hurler dessus mais rien ne sort de mes tripes. Je lâche alors ses vêtements en le poussant un peu vers l'arrière et me laisse tomber sur le cul, baissant la tête en plongeant mes mains dans mes cheveux. « C'est encore un cauchemar, c'est encore un cauchemar... » Comment essayer de convaincre son cerveau que tout ça n'est jamais arrivé et qu'il serait temps de se réveiller pour se retrouver bien au chaud dans son lit. Il n'y avait que dans mes cauchemars que je le voyais et maintenant il est réellement là... Je devrais le frapper plutôt que de vouloir fuir la réalité. Je suis vraiment trop con.

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() message posté Lun 20 Avr 2015 - 22:12 par Invité
C'est le bordel dans ma tête, vraiment. Ceci dit, je trouve que je m'en sors pas si mal pour gérer cette situation totalement awkward.
La grande question tout de même (celle que je ne pose bien sûr pas, feignant la désinvolture), c'est celle-là : Que diable vient-il foutre là ?! C'est gentil de passer me dire bonjour, hein. On pourrait prendre un petit café, parler du bon vieux temps, tout ça. Sauf que cette possibilité est hautement improbable. Je suis pas sûr, hein, mais j'ai quand même dans l'idée qu'après avoir été abandonné aux flics, blessé et bon pour la taule, personne n'a envie de retrouver le responsable de ce foirage monumental pour un café-souvenirs avec. Il est venu pour quoi alors, nom d'un chien ?! Me casser la gueule ? Ça, j'avoue, je pourrais tout à fait comprendre. Je dis pas que je l'ai mérité, non plus, m'enfin, j'avoue qu'à sa place c'est ce que je ferais. (Je travaille sur mon problème de violence, pourtant, promis.)
Quand enfin Andrew bouge, ma seconde hypothèse semble se confirmer alors qu'il me saisit au col avec une intention manifeste de me taper dessus. Je ne bouge pas, mais d'instinct mon corps entier se contracte, prêt à la riposte. Oui, si j'étais à la place d'Andrew, j'essaierais de me démolir la gueule, ce qui n'empêche que là, étant à la place de Wayne, je n'ai nulle intention de me laisser faire. C'est plus fort que moi, il faut toujours que je réponde aux coups. (Et encore plus fort, en général.) C'est pour ça que je suis bon en boxe. (Et que j'ai bien failli finir en garde à vue un certain nombre de soirs, mais c'est un autre problème.)
Il a le regard égaré, fixé sur moi, je n'arrive pas à interpréter ce que j'y lis. Pas autant de violence que je m'y serais attendu, néanmoins. Et puis, alors que je me prépare à encaisser son premier coup, il me lâche. L'élan me fait faire un pas en arrière tandis qu'il… s'effondre au sol. Je remets mon t-shirt en place avec détachement, tout en le considérant avec perplexité. Ouais, perplexité est même un euphémisme, je comprends strictement rien à ce qui se passe, là.
« C'est encore un cauchemar, c'est encore un cauchemar... »
Non, rien du tout. Là pour le coup, j'ai vraiment besoin d'un manuel d'explications sur cette situation.
Je le regarde quelques instants, recroquevillé comme ça, à croire qu'il a vu le diable en personne (je ne pensais pourtant pas être si effrayant).
« Non, j'ai bien peur que tu sois réveillé », je lui réponds, incapable de ne pas glisser mon habituel soupçon de moquerie.
J'hésite encore, puis je m'accroupis près de lui. Cette situation me met encore plus mal à l'aise maintenant qu'il est dans cette position prostrée.
Je lui pose une main sur l'épaule, le secoue doucement.
« Allez, Drew, debout. »
J'essaie d'avoir un ton conciliant.
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() message posté Dim 3 Mai 2015 - 15:25 par Invité

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« i left my favorite cassette in the escape car,
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J'avoue avoir pété les plombs sur l'instant, en même temps qui ne se serait pas mis en colère en voyant celui qui l'avait abandonné comme un chien qu'on ne peut pas prendre en vacances parce que c'est interdit, ou bien trop cher. Mais je ne suis pas un chien bordel et j'avais pas mérité de me retrouver dans une cage, c'était pas ma faute, peut-être que si. C'est pas comme si j'avais voulu me prendre une balle dans le genou pour enfin pouvoir retrouver une vie normale ensuite... Et peut-être que si au final. Et si tout c'était bien passé ? Je serais sûrement resté un braqueur de banque, c'est pas comme si on avait le droit à une retraite dans ce genre de métier. Et Nathan, il serait devenu quand même un "professeur" ? Le karma, le destin, je n'y ai jamais cru, seulement là, devant moi c'est bel et bien lui.

Je soupire tandis que j'ai toujours ma tête entre mes mains, je réfléchis encore à des conneries sur le passé alors que je devrais aller de l'avant, mais avec une psychologue qui vous colle au cul pour en parler c'est assez difficile. Heureusement qu'avec Nina c'est plus simple, elle m'a pardonné dès le début en disant que c'était juste une "erreur de parcourt" et que "j'ai changé en sortant de prison". Elle est naïve mais au moins elle ne parle pas de ce que j'ai fait, elle pense sûrement que je suis le grand-frère dont tout le monde rêverait : Un grand frère tatoué et qui a fait de la prison, c'est cool non ? « Non, j'ai bien peur que tu sois réveillé » Aaaah, je l'avais presque oublié celui-là. Non, comme si je pouvais, il me hante depuis des années maintenant, ce serait idiot de laisser passer ma chance de lui parler un peu. J'ai des muscles mais je sais plus m'en servir, de toute façon avec Nathan c'est perdu d'avance alors autant discuter calmement. Me laissera-t-il approcher une arme sans avoir peur que je lui tire dessus d'ailleurs ?

Lorsque j'entends ses affaires frotter car il se met à bouger, je relève doucement la tête et ma mâchoire se sert d'un seul coup, je ne bouge pas plus et me rappelle enfin que la dernière fois qu'on avait été dans cette position délicate c'est lorsque je faisais des abdos et qu'il était mon coach. Comment est-ce que je dois l'appeler maintenant d'ailleurs ? Après tout je comprends qu'il ait eu besoin de changer son identité mais pourquoi Wayne ? Je le marquerais dans le creux de ma main un peu plus tard, pour pouvoir le retenir. Mh... Qu'est ce que je raconte. Il pose sa main sur mon épaule et je tourne légèrement la tête pour voir qu'elle y est bien dessus, ça me choque un peu et l'un de mes sourcils se dresse. « Allez, Drew, debout. » Puis je soupire de nouveau et met moi aussi une main sur son épaule, cependant, pour m'aider à me lever. Avec mon genou pourri c'est difficile de se lever sans appui maintenant. Je le regarde un peu de haut puis finit par le quitter du regard pour balayer la pièce. « Mh... Wayne ou Nathan ? On fait ça à pile ou face ? » J'avance alors doucement dans la pièce tandis que mes yeux se sont posés de façon inattendu sur une chose pas très surprenante dans une armurerie.

Je m'approche peu à peu de la table, oui c'est bien une arme, pourtant à en juger à son aspect, elle est en mauvaise état. Il semblerait que Nathan n'ait pas pour projet de me tuer, c'est une bonne chose après tout. Cela fait bien longtemps que je n'avais pas vu une arme autre qu'en rêve, et pourtant avec toute la bonne volonté du monde je ne suis pas sûr d'arriver à pouvoir la tenir en main plus d'une seconde sans trembler. Je suis vraiment devenu une fillette. Les yeux toujours sur le revolver, je me remets à parler de façon un peu détaché. « Bon, c'est l'heure de tirer un coup je pense non ? De toute façon je suis venu juste pour ça. » Ma phrase me fait froncer les sourcils et je passe ma main sur ma nuque l'air... Perturbé. « Comprend le dans le premier sens hein. C'est pas ce que tu crois ! » Putain, c'est quoi mon problème, sérieusement ?

HRP :: Désolé pour le temps de réponse, j'espère que tu m'en veux pas trop.

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() message posté Ven 29 Mai 2015 - 23:43 par Invité
[ Arrrgh toutes mes excuses pour le retard je sais plus où me mettre... Désolée é_è ]

Allez Drew, debout… Je crois que je préférerais qu'il soit en train d'essayer de me taper dessus, plutôt que prostré comme ça. Au moins, sa réaction aurait un sens. Et je saurais gérer la situation un peu mieux. Parce que là, c'est le malaise.
Finalement Andrew se redresse, en s'appuyant un peu trop sur moi. Je baisse les yeux et le vois reporter tout son poids sur une seule jambe pour épargner son genou. Putain. Son genou. Mon estomac fait un sale mouvement de torsion et mon malaise connaît un pic particulièrement désagréable.
Sans rien dire, je me redresse aussi. Bon, maintenant on est tous les deux sur nos deux pieds, je préfère.
« Mh... Wayne ou Nathan ? On fait ça à pile ou face ? »
J'esquisse un sourire sans joie.
« OK ! Pile, Wayne, face, Wayne. »
Le message devrait être clair. Nathan, c'est fini, c'était avant, c'est effacé. Ce n'est pas tellement que je regrette ce que j'ai fait à l'époque. C'était bien mieux que les boulots légaux que j'ai eus ensuite, et vraiment, j'ai eu du bon temps. Ceci dit, je n'ai pas spécialement envie que ce passé resurgisse maintenant et fasse capoter tout ce que j'ai construit ici. J'ai échappé à la prison il y a quinze ans, ce n'est pas pour me faire rattraper maintenant.
Voyant Andrew s'intéresser à l'arme laissée en plan sur la table, je précise inutilement :
« Smith & Wesson, modèle 19. »
Probabilité qu'il s'en fiche complètement ? Très élevée. Mais bon, un peu de culture en matière d'armes à feu ne peut pas blesser, hein ? Moins que les armes en question en tout cas, hahaha. (Ceci était officiellement une blague de merde.)
« Bon, c'est l'heure de tirer un coup je pense non ? De toute façon je suis venu juste pour ça. ...Comprend le dans le premier sens hein. C'est pas ce que tu crois ! »
Le désarroi qui émane soudain de lui a raison de moi. J'explose de rire, brièvement, face à son trouble.
« Bien entendu. »
Je secoue la tête, un sourire sardonique flottant encore sur les lèvres, puis redeviens sérieux.
« Suis-moi. »
Là, je suis en terrain connu. Il est venu tirer un coup, très bien, je sais quoi faire. J'essaie de me convaincre que tout ceci est cohérent et normal et que son arrivée ici n'est que le fruit d'une amusante coïncidence qui sera sans conséquence pour chacun de nous.
Pour une « première fois », je ne l'emmène pas dans la salle où sont les autres mais dans la salle attenante, plus petite, pour des tirs de plus courte portée. Je ne vois pas l'intérêt de désespérer mes nouveaux élèves en les faisant commencer à tirer sur une aussi grande distance.
Dans un coin se trouve l'armoire où sont rangées les armes du club. Je l'ouvre et m'enquiers :
« T'es plutôt d'humeur carabine ou pistolet ? »
Hum, et puis, avant d'aller plus loin, il y a quand même, peut-être, un (tout petit) point à éclaircir. J'arrête de fouiller l'armoire et me retourne face à Andrew :
« Est-ce qu'il faut que je prévoie le gilet pare-balles avant de te mettre un flingue entre les mains ? »
Ce serait quand même intéressant de savoir un peu à l'avance s'il a l'intention de me tuer. Histoire d'être préparé, quoi.
Bras croisé, mes yeux rivés aux siens, il est difficile de savoir si je plaisante. Je crois que moi-même je n'en suis pas sûr.
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() message posté Sam 30 Mai 2015 - 23:21 par Invité

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it made me think of all the many things I've sacrificed »
Sa phrase de réponse me fit sourire, j'avais pourtant sortit une pièce de ma poche, je me sentis alors très con et la déposa doucement sur la table à côté du revolver que je regardais depuis un long moment déjà. J'espère qu'il ne me trouve pas bizarre et qu'il ne pense pas que j'oserai pointer ce flingue sur lui, car de toute façon je ne pense pas que j'arriverai à presser la détente. Je ne pensais pas tomber si bas à cause d'une stupide petite balle dans le genou, je n'ai pas oublié mon entrainement avec l'ancien Wayne, cependant je ne sais plus comment l'utiliser, il ne sert à rien en tant que bibliothécaire. « Wayne. Ça me fait bizarre. Mais après tout c'est toi l'chef, n'est ce pas ? » Je tourne doucement ma tête vers lui et lui sourit jusqu'à ce que je l'entende parler du nom de l'arme. Je ne sais pas vraiment ce que c'est, je suis inculte en dehors des kalachnikovs, mais ma main décide d'être courageuse et d'aller toucher le fer de l'arme, puis elle se retire directement, c'est un peu froid... J'ai pas peur.

Entendre Wayne rire face à ma connerie ça m'a fait bizarre, ce n'est pas comme si je l'avais beaucoup entendu mais ça faisait longtemps alors, peut-être qu'on est de nouveaux amis, ou un truc dans le genre. Dans le temps est-ce qu'on était ami en dehors d'être coéquipier ? Ça me met mal à l'aise un instant mais lorsqu'il m'invite à le suivre je ne demande rien de plus, mais tout en restant derrière lui. Nous arrivons alors dans une salle, vide ? Est ce qu'il a prit ma phrase au premier degré ? Non, non, il a rit. Et, euh, ça serait bizarre. OH ! Des armes, oui des armes, c'est un sujet plus important à penser, c'est pour ça que je suis venu, pour me guérir de ma phobie. « T'as qu'à choisir pour moi, Wayne. » J'aime bien appuyer son prénom, peut-être pour l'emmerder un peu. Soudain il s'arrête, ce qui me fait hausser un sourcil. Je déglutis, mais tout en soutenant son regard, je bégaie, confus, mais je n'arrive pas vraiment à parler. C'est quoi ses yeux ? Il est sérieux. Ouais, il n'a plus vraiment confiance en moi depuis le temps. Mais ce n'est pas moi qui l'a abandonné dans la banque. Je ne sais pas ce que j'aurai fait à sa place, je n'y ai jamais pensé parce que "le passé c'est le passé". Je voudrais le détester, pouvoir lui tirer dessus, le frapper, mais je n'y arrive pas, sûrement parce que je ne suis pas rancunier.  Mes dents attaquent ma lèvre inférieure, je regarde ailleurs pour relève les yeux vers ceux noisettes. « T'as peur de moi maintenant ? Pourtant l'élève est encore loin d'avoir dépassé le maître. Ne t'inquiète pas, je suis venus ici sans savoir que tu t'y trouvais. Je suis venus par "ordre" de ma psy, pour guérir d'affreux cauchemars. » Je soupire, j'en ai trop dit, mais il s'en rendra compte de toute façon. « Si... Si tu veux pas m'aider t'as qu'à envoyer quelqu'un d'autre, ou j'peux aller dans une autre armurerie, ça met égal. » En faite ça ne met pas vraiment égal, je suis content de l'avoir retrouvé et je n'ai pas envie de raconter tous mes problèmes à n'importe qui, surtout si on se moque de moi à cause de ça.

HRP :: C'est rien, tu m'avais envoyé un mp alors t'en fais pas !

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() message posté Sam 11 Juil 2015 - 11:30 par Invité
Bras croisés, j'arbore un air sérieux tout à fait convaincant qui parvient à mettre Andrew mal à l'aise, à en juger par la manière dont il détourne le regard. Mal à l'aise, parce que j'ai touché juste, ou parce qu'au contraire l'idée ne l'avait pas effleuré ? De toute façon, dans tous les cas il va me répondre que non, je n'ai pas de souci à me faire.
 « T'as peur de moi maintenant ? Pourtant l'élève est encore loin d'avoir dépassé le maître. Ne t'inquiète pas, je suis venus ici sans savoir que tu t'y trouvais. Je suis venus par "ordre" de ma psy, pour guérir d'affreux cauchemars. »
Wait, what ?! Psy ? Cauchemars ? C'est trop d'informations là. Je ne me rappelle pas d'Andrew comme quelqu'un de torturé, pas à l'époque. Et ce « à l'époque » pourrait me faire doucement glisser vers des réflexions désagréables sur ce qui a bien pu se passer depuis pour lui donner des cauchemars, et je n'ai clairement pas envie de m'aventurer là-dedans. Politique de l'autruche, encore une fois : je stoppe mon cerveau avant qu'il puisse s'approcher des raisons pour lesquelles Andrew a besoin d'une psy, ou pire, de l'éventualité d'un lien indirect entre ses problèmes et moi.
« Si... Si tu veux pas m'aider t'as qu'à envoyer quelqu'un d'autre, ou j'peux aller dans une autre armurerie, ça met égal.
- Certainement pas ! je m'insurge à l'idée de le voir partir. Je vais pas nourrir la concurrence quand même ! »
(Evidemment que la concurrence est ma seule motivation à garder Andrew dans mon club.)
Délibérément, j'évite toute allusion à ce qu'il a dit juste avant. Je lui tourne le dos pour retourner à mon armoire, reprenant ma recherche d'une arme pour Andrew. Il m'a dit de choisir pour lui. Bon. Un pistolet fera bien l'affaire. Pas un gros calibre pour ne pas avoir trop de recul, j'essaie d'éviter de déboîter l'épaule de mes nouveaux arrivants dès le premier tir.
« On va tirer au pistolet, alors. »
Tout en vérifiant puis chargeant l'arme, je débite rapidement les habituelles consignes de sécurité, laïus ennuyeux mais nécessaire fait de trivialités comme veiller à ne pointer le canon que sur la cible, ne désenclencher la sécurité qu'au moment de tirer ou ne pas poser le doigt sur la détente, sauf pour tirer. Je connais la formation en tir d'Andrew et ne récite mes consignes que par principe.
« Bref, trêve de blabla, de toute façon tu sais déjà tout ça. Tiens. »
Je lui tends le pistolet en le tenant par le canon.
« Tu vas viser là », j'ajoute en désignant la cible la plus proche.
Ca ne devrait lui poser aucun problème, ou alors je vais devoir remettre en question mes compétences de formateur. A moins qu'il n'ait pas tiré depuis tout ce temps, mais l'idée ne m'effleure même pas.
«Tiens la crosse à deux mains, prends ton temps. Et démolis-moi cette cible. »
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