Try, try, try ~ Reese

Notre jeune homme est né par une très belle journée de juin en Australie, plus précisément à Perth, où il a vécu toute son enfance. Il a toujours été un bambin dissipé, certains le qualifiait même de "cinglé". Dans les petites classes, certains de ses professeurs disaient qu'il était ingérable et qu'il n'irait pas très loin dans la vie si on ne le domptait pas un peu. Sa mère ne savait pas où donner de la tête avec lui, mais il était son premier enfant, sa joie, sa fierté. Et il ne voulait pas la décevoir, alors petit à petit, il avait appris à se contrôler, à faire des efforts pour rendre ses parents fiers de lui. Jusqu'à la naissance de son petit frère, 5 ans plus tard. Du jour au lendemain, ses parents ont cessé de l'écouter, de faire des efforts. Sa mère passait le plus clair de son temps à préparer des surprises et à s'occuper de Malvin. Malvin par-ci, Malvin par-là. Ses parents n'étaient pas fortunés, mais ils étaient aisés. Suffisamment pour offrir à Malvin les cours de piano dont son frère ainé avait toujours rêvé. Comment devait donc se sentir un gamin qui avait été au coeur du monde pendant toute sa petite enfance, délaissé soudainement? Passé au rang de reclus, qui ne méritait pas l'intérêt de ses propres géniteurs. Reese ne saurait dire si ce fut à ce moment que sa jalousie se transforma en haine, ou si elle se nourrissait déjà depuis quelques années. Dans tous les cas, alors qu'il avait 13 ans, il commit l'irréparable. Sous un prétexte quelconque, il parvînt à traîner son petit-frère dans la cave, où il l'enferma toute la journée, et même une nuit entière. Sa mère paniqué avait appelé la police, des inspecteurs étaient sur les lieux. Tout un remue-ménage uniquement créé par la jalousie d'un adolescent un peu stupide sur les bords. Lorsqu'enfin le petit fut retrouvé, transis, Reese passa la pire journée de sa vie. On songea à l'enfermer en psychiatrie, on songea d'ailleurs à tout un tas de choses.
Suite à cela, il se calma un peu, même s'il avait toujours tendance à tout faire pour attirer l'attention de ses parents, surtout de sa mère. Lorsqu'il rapportait une bonne note, elle s'en fichait. Du moins, il avait l'impression que le fait que Malvin ait réussi son dessin en arts plastiques était plus important que ce que lui, pouvait ressentir.
Il avait un ami, son meilleur ami depuis l'enfance. Ils faisaient les 400 coups ensemble. Il avait appris le vélo, le surf et le skate ensemble. Ils étaient liés comme les doigts de la main. Deux inséparables. Malheureusement, alors que Reese n'avait que quinze ans, son meilleur ami mit fin à ses jours. Un drame. Un drame encore plus puissant que Reese avait été la dernière personne à le voir en vie. Longtemps, il chercha à comprendre ce geste desespéré, mais n'y parvînt jamais. Encore aujourd'hui, il ne sait pas ce qui est passé par l'esprit de son alter-ego. Oui, il l'avait toujours considéré comme son alter-ego.
Depuis, son état psychologique a empiré, l'adolescence n'aidant pas. Il traînait avec une bande de copains, qui étaient tout sauf ses amis. De vraies mauvaises fréquentations. Il découchait, il a même fugué une fois. Puis un jour, par stupidité, il a fait explosé un bout de la piscine de son école en y jetant une substance récupérée en cours de chimie. Ils avaient voulu voir ce que cela faisait. Résultats: une demi-année de travaux généraux et des visites intensives chez le psychiatre. L'école a accepté de ne pas porter plainte, connaissant son passé, ses professeurs sachant ce qu'il avait vécu après le décès de son meilleur ami. Ce fut certainement ce qui poussa ses parents à se débarrasser de lui. Du moins, ce fut ainsi qu'il prit l'annonce de son inscription dans une école en Angleterre. Non seulement on ne s'intéressait pas à lui, mais on le privait de ses amis, du surf, de la plage, de sa vie en bref. Mais c'est tous le contraire. Ses parents sont persuadés qu'en l'envoyant loin de son cadre habituel, il ira mieux. Mais depuis qu'il s'est installé chez son cousin, Ryder, à qui l'on a demandé de veiller sur lui, il enchaîne les mauvaises passes. Si son cousin croit qu'il peut le mater, il peut se rincer! Il n'a aucune envie de participer à ce cours de remise à niveau pendant l'été et encore moins de jouer les garçons modèles. Tout ce qu'il veut c'est rentrer... Quitte à pousser Ryder à la démence! De toute façon, il est persuadé que son cousin, professeur de son état, ne peut pas le comprendre, ni l'aider.