(delsin) blood red sky on a desert road

❝ it's the wrong kind of place to be thinking of you. it's the wrong time for somebody new it's a small crime and I've got no excuse. ❞ Les gens trouvent que les premiers amours sont tendres. D'autant plus lorsque ce premier lien se brise. Il y a bien des millions de chansons pop et country à l'appui, racontant les histoires d'imbéciles qui ont eu le cœur brisé. Le fait est que ce premier cœur brisé est celui qui met le plus longtemps à guérir. Moi, j'ai eu le mien brisé en mille morceaux quand je n'avais que dix ans. Mon père perdit la vie alors qu'il servait son pays. Une explosion eue lieu en Afghanistan durant une de ses missions. On savait tous que son métier comportait des risques, mais je pense que personne ne s'attendait à ce que ça arrive. Heureusement, j'avais mes frères et ma sœur avec moi. Je pense que cet évènement nous rapprocha un peu plus. On devait être présent les uns pour les autres. On devait passer cette épreuve ensemble. Un an, plus tard, m'a famille décida de quitter les Etats-Unis pour venir s'installer à Londres. « J'ai pas envie de partir. » « On n'a pas vraiment le choix. » Tomas semblait plutôt indifférent, contrairement à moi et mes appréhensions face à une nouvelle. « On ne nous a pas dit qu'on avait toujours le choix ? » « J'ai entendu ça aussi, des rumeurs. » Tomas attrape son sac et ouvre la porte m'attendant à son seuil. « On y va ? » J'attrape le mien et je pars le rejoindre en regardant une dernière fois la maison que je quittais. « On y va. » Durant tout le trajet vers Londres, Tomas essayait de me remonter le moral. Tomas, c'est quand même mon frère jumeau préféré, en même temps, je n'en ai pas d'autre. On a toujours été proches. Alors que je n'ai jamais été très proche de Wells mon autre frère. Je crois qu'au fond je voulais qu'il me remarque, mais je m'y prenais très mal. « Hé ! c'est mon portable ? » « Je l'ai trouvé par terre… Attends qu'est-ce que tu fais avec mon mp3 ? » « … Je l'ai trouvé par terre aussi, quelle coïncidence. » « Rends-le-moi ! » « Rends-moi mon portable d'abords ! » « Non… Hé ! Aïe ça fait mal, tu m'as mordu ! » « Rends-le-moi ! » « Jamais ! » « Aïe ! » Quand notre père trouva la mort durant sa mission, Wells devint encore plus froid que d'habitude. Il se prenait pour le chef de famille. Je n'y ai jamais vu aucune objection. Après tout, il se débrouillait bien, même si parfois, j'avais envie de l'étrangler quand il devenait trop protecteur. C'est quand même pas si grave de sortir la nuit et de revenir trois jours plus tard. Vraiment, il en fait trop parfois. Chase serait surement d'accords avec moi. Chase, la petite dernière. On a toujours été proche, même si ça ne m'empêcher pas de venir l'embêter, régulièrement. Comme la fois où je lui ai planté mes dessous-de-bras sous le nez. « Regarde, j'ai lissé mes poils. » « Avec quoi ? » « Avec ta brosse à dents. » « Enfoiré ! » Ce souvenir me mit le sourire aux lèvres alors que nous arrivions devant la porte de notre nouvelle maison. Une nouvelle vie allait commençait, pour moi et toute ma famille, mais du moment qu'on se serre les coudes rien ne pourra nous arrêter. Sauf peut-être mon nouveau beau-père que ma mère rencontra trois ans plus tard. Je ne pouvais décidément pas me le voir. Tout ce que je fais n'est jamais assez bien pour lui. Alors, quand j'ai décidé de quitter mes études pour devenir tatoueur, j'étais devenu un moins-que-rien. Je peux comprendre qu'à son époque le tatouage était illégal, mais il faut évoluer avec son temps. « Tu te fous de moi ! Avec tes notes, tu pourrais devenir médecin. C'est complètement stupide de faire ça. » « On peut oublier mes vices et revenir à mes vertus ? » « ... Ta suffisance est séduisante. » « Merci. C'était ça ou un balayage. La suffisance dure plus longtemps. » Il finira bien par s'habituer.


❝ these words are my heart and soul. i'll hold on to this moment, you know, as i bleed my heart out to show, and i won't let go. ❞  Les années passèrent et j'avais réussi à me faire un nom dans le domaine du tatouage. On me connaissait en bien et en mal. En effet, je refusais de travailler sur rendez-vous parce que les clients trop chiants et qui te prenne pour leur larbin, non merci. En plus, j'étais insupportable avec celui qui m'avait tout appris. « Tu te rends compte que ce type, se tape cette fille. » Dis-je en feuilletant le dernier magasine people. « Tu n'as pas besoin de tout savoir sur tout le monde. » « Ni de regarder Newport Beach, mais ça me rend heureux. » Je ne sais toujours pas comment il a pu me supporter autant de temps. Il doit sans doute être masochiste ou très patient ou même les deux, qui sait. Originaire du Japon, ce type a un talent fou. J'étais vraiment impressionné en le voyant, même si je le taquine un peu sur ses origines. Au final, on rigole bien ensemble. Je me souviens même qu'un jour, il avait décidé de partir à une convention pour une semaine en me laissant le magasin. Grossière erreur. « J'me casse. » « Et tu reviens quand ? » « Quoi ? Je vais te manquer ? » « Bah un peu. » « Tu trouveras bien une autre minorité à emmerder. » Une semaine plus tard, il manquait deux fenêtres et la porte d'entrée avait disparu. Puis ma vie prit un autre tournant, beaucoup moins amusant. Il y a deux ans, Chase disparue. Elle avait décidé de se rendre en Afghanistan pour voir d'elle-même où notre père avait perdu la vie. C'était sans doute une mauvaise idée, mais si ça pouvait l'aider à faire son deuil alors pourquoi pas. Sauf que tout ne se passa pas comme prévu et elle fut kidnappée par un groupe de taliban. Le temps passa, les mois passèrent, mais je savais qu'elle reviendrait un jour. Entre-temps, c'était mon frère ainé qui avait décidé de disparaitre à son tour, sans un au revoir, rien du tout, aucune nouvelle. Il manquait plus que ça. J'avais d'ailleurs décidé de prendre quelques jours de congé histoire de broyer du noir dans ma chambre. J'ai juste oublié de le dire à mon patron, ce qui le rendit extrêmement irritable par la suite. Ce n'est qu'au bout de onze mois que Chase fut libérée. Autant dire que ça soulagea toute la famille et ça fit même revenir Wells. Un peu plus et j'allais croire qu'il avait été enlevé lui aussi. Tout est bien qui finit bien, ou presque parce que ce genre d'évènement laisse des traces. Puis il y a quatre mois de ça, j'ai reçu une proposition pour partir à New-York participer à un concours de tatouage. Le gagnant recevrait cent mille dollars, donc je n'allais pas cracher sur une telle proposition. Sauf qu'il y avait quelques soucis, déjà ma copine. Oui parce que je savais qu'elle ne me laisserait pas partir. Je ne sais d'ailleurs pas comment elle peut rester avec moi. Je suis sans aucun doute le pire petit ami du monde. Je lui fais toujours des crasses, comme par exemple la fois où je lui ai fait un tatouage et que j'ai ajouté en tout petit mon prénom, histoire de rire. Jusqu'à ce jour, elle n'a toujours pas remarqué ce détail. Enfin, il faut dire que le tatouage est dans son dos. Heureusement pour moi. Sinon elle m'aurait tué. Le second problème, c'était ma famille. Avec tout ce qui s'était passé, ils n'allaient pas me laisser partir aussi facilement. C'est alors qu'une solution traversa mon esprit. J'allais partir sans rien dire, excellente idée. C'est ainsi que je partis comme un voleur il y a trois mois. Ma copine essaya évidemment de me contacter et au bout d'un moment, je me décidais à lui répondre. « Delsin ? » « Yep. » « Yep ? C'est tout ce que tu as à dire ?! » « Euh ... Ça va ? » « Ça va ?! Mais tu te fous de moi ?! » « Je sais plus quoi dire ... » « Tu sais quoi, je vais raccrocher avec de vraiment m’énerver. » Dit-elle avait de me raccrocher au nez. Bon finalement ce n'était pas si terrible que ça. J'imagine cependant que je suis célibataire maintenant. Enfin, la vie continue et je devais me concentrer sur le concours.

❝ won't be caught living in a dead-end job, while praying to my government, guns and god. now it's us against them, we're here to represent and spit right in the face of the establishment. ❞ Puis je suis revenu il y a quelques jours et avec une bonne nouvelle dans ma valise. J'avais gagné le concours et donc cent mille dollars. Je m'empressais de partager la nouvelle avec mon patron. Parce qu'en fait, c'est le seul à être au courant de mon départ. Je savais que je pouvais lui faire confiance pour qu'il ne dise rien à ma famille, ni à personne. Il allait quand même falloir que je fasse face à ma famille. Ils vont surement m'en vouloir un peu. Du coup, je vais attendre encore quelques jours pour venir leur parler. Je devrais peut-être commencer par leur envoyer un sms, histoire de tâter le terrain. J'allais sans doute recroiser mon ancienne copine, ce dont je n'avais pas hâte du tout. Après tout durant le concours, j'étais sorti avec une autre concurrente et en plus, le concours était passé à la télévision. Kristy, une fille très sympa quoiqu'un peu taré sur les bords. Elle n'était pas vraiment la meilleure tatoueuse, mais elle avait du charisme alors elle avait réussi à aller assez loin dans le concours. Durant le concours, on s'était rapproché, mais ce qu'elle ne sait pas, c'est que la production m'avait demandé de sortir avec elle pour l’audience. J'avais accepté, d'une parce qu'elle me plaisait bien et de deux parce que ça me permettait d'aller un peu plus loin et de peut-être gagner. Puis arriva la fin du concours, on était plus que trois et Kristy s'était fait éliminer. Je lui avais dit que je l'attendrais, mais je n'ai pas tenu cette promesse et je suis parti retrouver ma famille. J'aurais peut-être dû rester avec elle, mais ainsi va la vie. On n'a pas toujours le choix.