"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Maybe green isn't better ( Colsa )  2979874845 Maybe green isn't better ( Colsa )  1973890357
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Maybe green isn't better ( Colsa )

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() message posté Jeu 25 Juin 2015 - 16:05 par Invité

“See, no one believes a liar. Even when she's telling the truth.”   Je poursuivais mon chemin sur la chaussé mouillée à travers les quartiers les plus animés de la ville. Le vent s’élevait allégrement contre ma peau suintante avant de chatouiller mon menton et la naissance de mon cou. Il n’était nullement question que je me noie dans le chagrin. Je relevai ma tête vers le ciel grisonnant avant d’hausser les épaules. Les émotions cheminaient sans cesse autour de ma poitrine, sans perturber le cours de mes réflexions. J’étais résignée à être sereine, ici. Je pensais que retrouver les visages familiers qui avaient bercé mon quotidien autrefois, me permettrait d’échapper à la fatalité de ma maladie, mais en réalité, ils ne faisaient que renforcer mon sentiment de dépendance et de différence. Remy menait une vie trépidante et exemplaire en jonglant entre son travail et sa passion pour les concours. Elle était aussi belle et flamboyante que les rayons du soleil sur les vastes étendues d’un jardin d’été. Thomas se prenait pour Bouddha. Il se laissait volontairement mourir pour se conformer aux nécessités poétiques d’une philosophie de vie que je ne comprenais pas. Milan était un prodige, il perpétuait sa quête de la beauté dans l’anonymat – sans moi. Je peinais à le suivre dans ses aventures nocturnes car nos escapades ne faisaient que me rappeler à quel point, il était génial et à quel point je ne le serais jamais. Il gravait ses initiales sur les vieilles bâtisses de Londres tandis que j’inscrivais mon nom sur les portes de l’oubli. Je fis la moue en remuant les épaules. J’avais si peur de les perdre, tous. Je vivais à présent dans un univers habité par les pensées, les sentiments d’une une nature indomptée et douloureuse. Mes mains tremblaient par intermittence afin de briser toutes mes rêveries et mes ambitions. J’avais l’impression de me noyer dans la masse, de devenir quelconque. J’étais libre et pourtant j’avais l’impression d’avoir passé les derniers moins emprisonnée dans mon propre corps. Comme si l’air se raréfiait autour de moi et que je perdais toute crédibilité face aux personnes que j’aimais le plus au monde. Je pris une grande inspiration avant de me faufiler parmi les commerces. Il y avait une odeur délicieuse qui flottait autour de mon visage.  Je m’arrêtai un instant devant une confiserie en serrant les dents ; Oh mon Dieu, des bonbons, des gommes et des réglisses ! Mon cœur frémit au fond de ma poitrine avant de se lancer dans une course exaltante contre la montre. Je veux … Ma conscience gourmande s’excitait, alors que je m’avançais gracieusement vers le comptoir. Je déglutis en fantasmant sur toutes les saveurs imaginaires qui s’épanchaient sur ma langue. Il y en avait pour tous les goûts. Je désignai un assortiment déjà préparé à la vendeuse, payai mon dû et  sorti du magasin, conquise et songeuse. Je suçais mon pouce après chaque bouchée en flânant avec insouciance sous les nuages floconneux. Quelques gouttes de pluie se glissaient sur mes vêtements, mais ce n’était que des caresses de fraîcheur portées par le hasard pour accompagner ma démarche. Je me mordis la lèvre inférieure en passant devant l’arrêt du métro. Ne m’étais-je pas déjà aventuré trop loin pour rentrer chez moi ? Je mâchai énergiquement ma dernière dragée avant de jeter mon sachet vide sur une pile de papiers, entassée au pied de la poubelle. Ce n’était pas un geste très écologique, mais j’espérais sincèrement que les services de la municipalité s’occuperaient de ramasser toutes les ordures. J’espérais très très sincèrement …  Je contournai la rue principale afin de me diriger chez Remy. Son service à l’hôpital touchait bientôt à sa fin et je m’ennuyais déjà de sa présence. Je ne m’autorisais pas de tels débordements d’ordinaire, mais avec elle, l’amitié, le manque et le besoin devenaient des valeurs physiques. Mon cœur était insensé, il s’accordait à toutes ses exigences parce qu’elle était beaucoup plus qu’une simple amie pour moi. Je souris avant de me présenter face à son immeuble. Je me précipitai presque dans l’escalier avant de sortir mon téléphone. « Allo blondie ! Naaa d’où tu es la plus belle ? Aujourd’hui c’est moi … Mais arrête de m’enquiquiner tu veuuuuux … Je suis devant chez toi … Ne me dis pas que tu es encore au boulot … ça craint … » Pestai-je en me postant devant la porte de l’appartement. J’appuyai longuement sur la sonnette, avant de faire volte face. Je posai mes affaires sur le sol avant de m’accroupir à la recherche de mon poudrier.  « C’est pas grave … Je sonne là … Je suis sûre que Robbie s’ennuie … Dis, y a un nouveau locataire dans l’immeuble ? J’ai vu que les poubelles étaient triées avec des couleurs et tout … Les gens se prennent trop au sérieux … Protéger la planète c’est une connerie… Si je pouvais je laisserais mon téléphone charger tout le temps ! J’ai besoin plus de batterie, pas de …   » La serrure grinça et je me retournai lentement. La silhouette émaciée qui se dessinait sous mon regard larmoyant ceindrait l’air comme une lame de rasoir prête à me trancher la gorge. Je ne pouvais plus parler. J’étais trop choquée, trop effrayée et trop honteuse pour esquisser le moindre mouvement. « Cole ? » Balbutiai-je difficilement en laissant tomber mon téléphone. Il était de retour et je n’étais même pas au courant. Mon expression était paralysée par l’effroi. La nostalgie, l’affection et la confiance que j’éprouvais à son égard se murèrent brutalement en mépris envers moi-même. Je ne l’avais pas revu depuis une éternité, je m’étais secrètement enquit de ses nouvelles mais nous n’avions eu aucun échange réel. Après tout, il était le grand héros de green peace et moi, la copine délurée de sa petite sœur qui lui avait délibérément menti. Un frisson de dégout traversa mon échine avant de s’évanouir quelque part entre mes flancs. Je me redressai légèrement, à la fois apitoyée et haineuse. Je ne savais pas où me mettre. Ses yeux noirs étaient encore plus perçants, plus captivants, plus beaux que dans mes souvenirs. « Je ... Tu es là … » Mes lèvres frémissaient alors que je tentais vainement d’éviter la confrontation. Il avait sans doute tout entendu. Il devait se rendre compte que je n’étais qu’une fraude, mais c’était faux. Au début, ce n’était qu’un jeu de séduction dérisoire, mais plus j’apprenais à le connaître et plus mon attachement pour lui m’empêchait de lui avouer la vérité. Je ne voulais pas tout gâcher et décevoir Remy. Je retins ma respiration en me postant devant lui. J’enfouis ma main chevrotante dans mon sac et en sortis mon jus détox ; une sorte de magma végétal, lourd et sans gout. « C’est vert, tu en veux ? » Hasardai-je en soulevant un sourcil. Je feins l’innocence en lui souriant.
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() message posté Ven 26 Juin 2015 - 21:03 par Invité
La vie à Londres était loin d'être aussi palpitante que dans ses souvenirs, peut-être l'avait-il idéalisé pendant ses mois en prison. Il s'ennuyait, lui l'hyperactif qui passait son temps à s'animer pour une cause ou pour une autre, grimpait partout sans se soucier de quoi que ce soit. Certes, il avait toujours l'association, mais il n'était qu'un simple activiste, à qui on faisait appel en cas d'opérations précises. Puis, il avait la mauvaise impression d'être mis de côté, comme si maintenant que sa figure était connue du grand public et des services de sécurités des différents pays, il n'avait plus aucune utilité à leurs yeux. Il doutait qu'on fasse appel à lui pour une mission à l'étranger de si tôt, difficile de passer inaperçu avec son casier judiciaire désormais. Alors, il devait se cantonner à distribuer quelques tracts et participer à des manifestations en ville, rien de bien excitant pour ce féru de sensations extrêmes. Il avait hâte de retrouver sa condition physique et de pouvoir reprendre son activité de cascadeur, même le job le plus sordide dans un spectacle quelconque lui ferait le plus grand bien. Pour le moment, il était seulement capable de se rendre tous les jours à la salle de sport pour une petite heure d'exercice. Pour la première fois la veille, il s'était rendu à un mur d'escalade, mais ses muscles avaient beaucoup souffert. Le Cole capable d'escalader des immeubles et toutes sortes de bâtiments semblait loin derrière lui, mais il ne perdait pas espoir de retrouver sa forme optimale d'avant. La maison d'Hazel était devenue son grand terrain de jeu et il ne se lassait pas d'apprendre des conneries à Jacob à longueur de journées, ce petit allait finir par mal tourner avec des influences pareilles dans sa vie. Depuis son arrivée, Cole avait imposé un mode de vie plus qu'écologique aux autres habitants de la maison. Ce n'était pas rare de voir Jacob courir dans la maison pour allait éteindre la lumière de sa chambre qu'il avait oubliée ou Solveig se faire engueuler pour avoir passé beaucoup trop longtemps sous la douche. Le tri sélectif était respecté à la lettre et gare à celui qui osait mettre du carton dans la poubelle avec les ordures ménagères. Aujourd'hui, il n'a pas pu s'adonner à son traditionnel après-midi fumette, tout simplement parce que sa très chère sœur adorée lui avait demandé un service. Apparemment un colis de la plus grande importance devait arriver chez elle en début d'après-midi et il devait être là pour le réceptionner. Sûrement pour un de ces objets stupides de sa série favorite, elle se plaignait tout le temps de son obsession pour l'écologie, mais elle n'était vraiment pas mieux avec sa série médiévale. Le coloc n'était pas là et madame devait bosser, alors c'était lui qui devait perdre son temps à attendre que le foutu livreur se pointe. Bien entendu, il n'avait rien de mieux à faire, mais il avait quand même fait le difficile, par principe, sinon Remy serait bien capable d'abuser de lui à longueur de temps. Voilà comment il s'était retrouvé à zoner dans l'appartement Baldwin-Callaghan, bien après le passage du livreur en question. D'abord, parce qu'il avait découvert une planque à sucettes et que son amour pour les bonbons n'avait pas résisté à tomber dedans, puis parce qu'il avait trouvé tout un tas de trucs à faire dans l'appartement. Comme réparer la légère fuite d'eau dans la salle de bain, quasiment rien pour le commun des mortels, mais une véritable attaque contre l'environnement pour le plus âgé des Baldwin. Tout l'appartement avait été passé au peigne fin et c'est limite s'il n'était pas sorti au magasin le plus proche pour acheter des ampoules à basse consommation hors de prix pour remplacer celles déjà présentes. Il ne manquerait pas de faire la leçon à sa sœur, lorsqu'elle rentrerait du travail, c'était d'ailleurs un peu pour ça aussi qu'il était resté à traîner dans l'appartement au lieu de rentrer chez lui ou sortir faire autre chose. La tonne de sac en plastiques qu'il avait retrouvé dans la cuisine lui donnait envie de faire un meurtre, surtout qu'il avait répété des dizaines de fois à sa sœur d'utiliser les cabas réutilisables qu'il lui ramenait à chaque fois. En entendant sonner à la porte, il est un peu surpris, mais il ne cherche pas à comprendre, faisant comme chez lui, il s'empresse d'aller ouvrir. « J'ai vu que les poubelles étaient triées avec des couleurs et tout … Les gens se prennent trop au sérieux … Protéger la planète c'est une connerie… Si je pouvais je laisserais mon téléphone charger tout le temps ! J'ai besoin plus de batterie, pas de …   ». Il n'a besoin d'entendre qu'une partie de ce que cette femme raconte pour que son énervement monte en flèche. C'était le prototype des personnes irrespectueuses qu'il tentait d'éduquer à longueur de temps sur leur comportement écologique. Il ouvre la porte davantage, dévoilant entièrement la jeune femme. Son bâton de sucette lui tombe presque de la bouche en reconnaissant celle qui se tient devant la porte et qui venait de prononcer un discours si abject à ses yeux. « Cole ? ». Aucun doute à avoir sur l'identité de cette personne, il s'agit bien d'Elsa, la super copine de sa sœur avec qui il avait eu une aventure plusieurs années plus tôt. Sauf qu'à l'époque, elle avait tout fait pour lui laissé croire qu'elle était aussi concernée que lui par la cause d'écologique, alors entendre ces mots sortir de sa bouche lui fait l'effet d'une baffe. Il devrait probablement dire quelque chose, mais il n'arrive pas bien à savoir ce qu'il ressent pour le moment. De la déception ? De la colère ? L'impression d'avoir été trahi ? « Je ... Tu es là … ». Au moins, elle avait la bonne idée de paraître un minimum coupable. C'était fou ce que les personnes étaient capables de dire lorsqu'ils ne se croyaient pas observer. Surtout qu'elle lui avait fait croire monts et merveilles à l'époque, Cole détestait cette sensation de s'être fait berner. Il avait toujours eu un faible pour les femmes partageant ses engagements écologiques, déjà qu'il avait regretté d'avoir craqué pour une copine de sa petite sœur. « Bien vu Sherlock ! ». Il desserre à peine les dents, trop en colère pour formuler quelque chose de plus agréable. Ses instincts d'homme ne peuvent s'empêcher de constater l'allure de la jeune femme, elle était bien loin du souvenir un peu frêle qu'il avait d'elle. Elle ressemblait désormais à une vraie femme. Elle farfouille dans son sac et il s'attend au pire. « C'est vert, tu en veux ? ». Il sourcille un peu incrédule qu'elle ait l'audace d'essayer de faire de l'humour après ce qu'il vient de surprendre. Surtout que sa mixture a loin de paraître appétissante, il a beau être végétarien et manger des choses peu appétissantes pour la plupart des gens, il n'en était pas réduit à ça pour autant. « Non c'est bon tu me files déjà la gerbe, je voudrai pas vomir sur tes belles chaussures... ». Sa voix est pleine de dédain, il n'aime pas comment il réagit, lui d'ordinaire si calme et réfléchi se met à répondre de façon agressive. Il laisse la porte entrouverte, après tout ce n'était pas chez lui et elle venait visiblement voir sa sœur. Même énervé, il n'était pas sans cœur pour autant. Il avance dans l'appartement sans vraiment se soucier d'elle et sans se retourner s'adresse à elle. « Tu peux attendre Remy là, par contre si tu t'approches d'une prise de courant, je débranche l'électricité. ». Il a pris sa voix la plus sérieuse et la plus menaçante, même si en vrai il serait incapable de débrancher le courant, il ne prendrait pas le risque de gâcher la bouffe qui se trouve dans le frigo. Sans vraiment se soucier d'elle, il se dirige vers le frigo, lui laissant le soin de refermer la porte et de faire comme chez elle. Il s'attrape une bière, qui ne doit probablement pas appartenir à sa sœur, mais il s'en fou. « Oh Elsa y'a un concombre au frigo ! C'est vert tu le veux ? Parait que ça fait un super gode écolo ! ». Il referme le frigo se retournant pour voir où la jeune femme est désormais, parce que même s'il fait mine d'être désintéressée par sa présence, ce n'est pas vraiment le cas.
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() message posté Lun 29 Juin 2015 - 22:33 par Invité

“No one believes a liar. Even when she's telling the truth.”   Le visage glacial de Cole se dessinait de plus en plus nettement sous mon regard larmoyant, mais je ne parvenais pas à détailler les courbes de sa mâchoire ni à quantifier l’intensité de son expression. Il devait probablement me détester en cet instant. Peut-être que je le méritais. Peut-être pas. Je me redressai légèrement, la tête baissée et les lèvres pincées, traînant avec moi cette désagréable sensation d’avoir été prise en flagrant délit. Mes dents se serraient contre mes gencives douloureuses en laissant un arrière goût d’amertume et de déception dans ma bouche. Je ne l’avais pas trahi. Je ne lui avais pas menti pour lui faire du mal. Je n’avais fais qu’exprimer un besoin un peu irrationnel d’être à ses côtés le temps de quelques nuits. C’était puéril, il fallait l’admettre, mais j’étais incapable de regretter pleinement mon geste. Je déglutis en ramassant mes affaires. A l’instar de tous les êtres humains, il croyait savoir ce qu’était la vérité, la justice ou la discipline mais il se trompait à mon sujet. C’était un malentendu. Ses yeux aussi noirs que les jais se consumaient sous les flammes de la colère. Il me faisait un peu peur. Je me penchai légèrement avant de m’éloigner. Je ne voulais pas oublier mes erreurs, j’essayais tout simplement de me familiariser avec elles. Je croisai les bras en me postant devant lui. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Pourquoi n’étais-je pas au courant de son retour de captivité ? Il était en prison en  Russie ou un autre pays scandinave, je n’étais pas sûre de l’endroit. Remy ne m’en avait jamais parlé et je ne posais pas les bonnes questions. Merde ! Mes pensées n’étaient pas stables. Elles se chevauchaient violemment  dans mon esprit comme les vagues décharnées de l’océan. Elles rugissaient et s’élevaient contre ma volonté avant de me lancer sur le rivage, échouée, chevrotante et apeurée. Pourquoi sa réaction m’importait-elle autant ? Il n’était rien d’autre qu’un homme parmi les autres. Il apparaissait devant moi après des années d’absence comme une passerelle étroite entre le passé et le présent. Les souvenirs floutés de nos rencontres nocturnes s’illuminaient dans ma conscience. Il me semblait différent, cependant je ne parvenais pas à me détacher de notre ancienne complicité. Ses cheveux sombres se dressaient sur sa tête comme les arabesques d’une couronne maléfique, mais c’était la même personne pour laquelle j’avais craqué. Et re- merde ! Je me tenais là, piégée dans la transition et mes fausses tentatives de rédemption. J’affichais un sourire mélancolique. Et bien sûr, il ne répondit pas à ma sollicitude. « Bien vu Sherlock ! » Maugréa—t-il. Je me raidis tout à coup. Je rejetai et réprouvai certains de mes instincts brutaux afin d’éviter la confrontation. Ma conscience me dictait des valeurs nobles de civilité et de bonne conduite. Mais en réalité, je n’avais qu’une seule envie. L'insulter et prendre mes jambes à mon cou. Baragouiner des excuses sommaires et disparaître au fond du couloir comme une traînée de poussière. Je clignai timidement des yeux en lui tendant mon jus détox. Certes, il n’avait pas l’air très appétissant mais c’était très écologique et bon pour la santé. Je ne connaissais pas tous les ingrédients mais je supposais qu’il y avait des légumes, de la laitue, de l’herbe et peut-être même du fourrage. Je crispai mes mains tremblantes et angoissées contre ma bouteille. Je me sentais ballottée par son regard, comme s’il avait le pouvoir de me réduire à néant. De m’emprisonner et de m’abandonner au fond d’un gouffre béant. Mon cœur se serra dans ma poitrine. Je devais probablement être contente qu’il soit enfin libre, mais sa présence avait presque un effet néfaste sur moi. Il déclenchait tous mes symptômes par la simple force de ses prunelles. Il me rendait fébrile et coupable d’un crime que j’avais adoré commettre. Et Remy ? Mon Dieu. Remy. Qu’allait-elle pensé de moi ? Je frissonnai lorsque sa voix claqua à nouveau contre mes oreilles. « Non c'est bon tu me files déjà la gerbe, je voudrais pas vomir sur tes belles chaussures... » Je fronçai les sourcils. C’était étrange. J’étais habituée à la cruauté de Thomas. Il m’avait déjà asservi de piques plus douloureux et sanglants que celui-là, pourtant, venant de Cole, chaque note raisonnait en moi comme une danse macabre. Cherchait-il à me blesser délibérément ? Ou avait-il réellement envie de vomir en me regardant ? Je fis la moue. Impossible. Il ne pouvait pas me trouver repoussante, j’avais mis deux heures à choisir ma tenue et je portais mes push-up préférés. Je bombai le torse pour me donner un peu de contenance puis je fis un pas vers lui en haussant les épaules.  « Tant mieux, parce que je te trouverais vachement moins joli à regarder si tu commençais à vomir partout. Déjà que tu apparais de nul part comme ça. » Je plissai le front en gonflant mes joues d’un air taquin. Je ne pouvais pas réellement lui en vouloir. J’étais en tord. Enfin, d’un certain point de vue. Je ne pouvais pas non plus me résigner à l’attaquer sur sa maigreur, son air négligé ou son manque d’humour. Sa réaction était justifiée après tout. Et encore une fois, j’étais en tord.  Il se décala afin de s’engouffrer dans l’entrée. Il avait laissé la porte ouverte et même s’il ne m’avait pas adressé la moindre attention, je prenais sa désinvolture comme une invitation à le suivre. « Tu peux attendre Remy là, par contre si tu t'approches d'une prise de courant, je débranche l'électricité. » Déclara-t-il d’un air sérieux. Les fluctuations de sa voix enlaçaient mon visage placide avant de s’évanouir entre les plis de mon col froissé. Soudain, les murs du salon me semblèrent enduits par une substance visqueuse et goudronneuse. L’air se raréfiait dans l’ambiance moralisatrice qu’il m’imposait. « D’accord mais si j’ai vraiment besoin de charger ma batterie, je fais comment ?  » Soufflai-je avec lenteur. C’était une entreprise méfiante, naïvement rusée qui visait à l’amadouer. Je m’avançai lentement, hésitai pendant quelques secondes, avant de consentir à m’asseoir sur le canapé. J’épiai les coins de la pièce avec application comme si l’aura outrageusement écologique de Cole avait changé quelque chose au sein de l’appartement. Les meubles n’avaient pas bougés. C’était les mêmes décorations, les mêmes agencements et les mêmes fournitures. Mais il y avait un nuage invisible qui planait au dessus de ma tête. Lui. Dans toute la splendeur de sa déchéance. Je ne pouvais pas nier que j’admirais son implication dans la cause de la nature, même si, pour moi, la vie ne devait pas être régit par les prévisions infondées d’un groupe de fanatiques. Tous les activistes n’étaient pas tarés. Je le savais et je me plaisais à croire que Cole ne l’était pas. Je m’étais même promis de faire un effort pour la planète après son départ à Amsterdam. Je m’y étais vraiment tenue – pendant quelques jours. J’avais trié les déchets ménagers, le plastique et le verre chez mes parents à Glastonbury avant de réaliser que j’avais complètement confondu les couleurs imposés par la municipalité. Même en essayant de bien faire, je polluais. Je n’y pouvais rien. J'étais comme ça. Et c’était cette conviction qui m’empêchait de couiner et de me lamenter sur mon sort. J’étais une fille un peu irresponsable et imprudente. Un gars comme lui, avec tous ses idéaux et ses belles promesses ne se serait jamais intéressé à moi. Je voulais qu’il s’intéresse à moi. Je méritais qu’il s’intéresse à moi. Mais il ne m'aurait jamais donné une chance de son plein gré. Je me blotti contre les coussins en soupirant. Il se dirigea vers le frigo et je ne pus m’empêcher de suivre minutieusement ses mouvements. J’attendais son châtiment imminent. Sa réplique aiguisée et perçante. «Oh Elsa y'a un concombre au frigo ! C'est vert tu le veux ? Parait que ça fait un super gode écolo ! » Ironisa-t-il en ouvrant une bière. Son allusion déplacée me choqua au début. J’émis un rire nerveux avant que mes pommettes ne s’empourprent brusquement. Je déglutis, les yeux écarquillés puis je finis par complètement succomber à l’hilarité de la situation. Je ne pouvais pas faire autrement. Je posai mes mains moites sur mes genoux cagneux, puis je me raclai la gorge. « Oh Cole, je pense qu’on sait déjà tout les deux que je ne suis pas branché « gode écolo ». Peut-être un modèle avec des piles rechargeables ou un moteur. Mais c’est problématique, je ne peux pas utiliser les prises ici. »  J'avais beaucoup anticipé ce que je voulais dire. Et contrairement à mes intentions et à ma volonté, je prononçais ses mots sans aucune assurance. J’aurais voulu lui montrer qu’il ne pouvait pas m’atteindre. J’aurais voulu être aussi passionnée et portée par les élans de fougue et d'entêtement que toutes ces personnes végétales qu’il côtoyait chaque jour dans sa petite bulle d’illusion. Mais ce n'était clairement pas le cas. Je remuai le bout de mon nez en me levant lentement. « Sinon je prendrais bien une bière aussi. Et je refuse de partager sous prétexte qu'il ne faut pas gaspiller les denrées alimentaires. Ils ont dit que l’apocalypse c’était pour 2012, je l’attends toujours. » Je balançai mes bras en chancelant à mi-chemin entre lui et la sortie. Je pouvais encore fuir mais pour une raison qui me dépassait, je désirais lever les voiles sur ma réelle identité. Mon faux accent australien s’évanouissait comme une note musicale au bout de ma langue alors que je le défiais du regard. « Je veux comprendre. Tu es déçu que je t’ai menti ou c’est le fait que mon vagin ne soit pas bio? » Je courbai les lèvres, laissant ainsi apparaître l’éclat scintillant de mes dents et de mes vieux penchants insolents. 
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() message posté Sam 11 Juil 2015 - 15:29 par Invité
Malgré la colère et l'indignation qu'il ressent devant le discours qu'il avait surpris, Cole se trouve un peu stupide de réagir de façon aussi puérile, mais cela semble être plus fort que lui. Il n'a pas envie de laisser couler et de taper la discute comme si de rien était. Surtout qu'au fond il réalisait qu'il ne la connaissait pas du tout, elle pouvait très bien lui avoir menti sur toute la ligne. Alors, impossible pour lui de se montrer souriant et chaleureux envers elle, elle ne le mérite pas de toute façon. Peut-être qu'il essaierait d'être un peu moins agressif dans ses propos quand même, le dernier truc dont il avait besoin c'est que Remy vienne le soûler pour avoir fait pleurer sa grande copine. Au fond, il avait toujours cette image d'elle un peu gamine qu'il avait connu en Australie. « D'accord mais si j'ai vraiment besoin de charger ma batterie, je fais comment ?  ». Il soupire, il aurait de loin préférer qu'elle refuse son invitation à entrer plutôt qu'elle le suive à l'intérieur pour batailler de la sorte. Est-ce qu'il avait besoin et envie de se lancer dans une joute verbale interminable avec une gamine qui ne semble se soucier que de sa petite personne et son petit confort personnel ? Probablement que non, mais il avait besoin d'avoir le dernier mot. « Bah tu fais pas. ». En présence de Remy, elle était peut-être la reine du monde qui fait tout ce qu'elle veut chez elle, mais pas quand c'est Cole qui garde les lieux. Il se faufile jusqu'au frigo pour se trouver un peu de calmant liquide, il regrette de ne pas pouvoir fumer dans l'appartement de sa sœur. Foutu maladie, sinon il ne se serait pas privé de se griller un petit joint pour que toute cette mascarade lui semble plus drôle et qu'il puisse enfin relativiser, au lieu de se comporter comme un type qui s'essaye pour la première fois au string et dont la ficelle le gêne. Pourtant, c'est bien lui qui lui envoie une débilité sur un concombre à la gueule. Il n'est pas fier de lui et de son attitude, il s'ouvre sa bière en la décapsulant contre un comptoir de la cuisine comme un pro et prend une longue gorgée espérant calmer ses élans rageur. Il suit le rire de la jeune femme pour la trouver installer sur le canapé comme si elle faisait partie des meubles. « Oh Cole, je pense qu'on sait déjà tout les deux que je ne suis pas branché « gode écolo ». Peut-être un modèle avec des piles rechargeables ou un moteur. Mais c'est problématique, je ne peux pas utiliser les prises ici. ». Un fin sourire finit par s'afficher sur son visage, il n'aurait pas dû la lancer sur ce terrain de conversations, mais il est quand même content de constater qu'elle connaît l'existence des piles rechargeables. Il lève les yeux au ciel tout de même pour donner bonne mesure et ne pas montrer qu'elle l'amuse quand même un peu. Il choisit de rester debout, le canapé est hors de question maintenant qu'elle en a pris possession. « Sinon je prendrais bien une bière aussi. Et je refuse de partager sous prétexte qu'il ne faut pas gaspiller les denrées alimentaires. Ils ont dit que l'apocalypse c'était pour 2012, je l'attends toujours. ». Cole la regarde un peu incrédule, comme si elle était complètement attardée pour oser comparer le réchauffement climatique avec une légende Maya, qui a été réfuter par tous les scientifiques de la planète. Puis, il est hors de question qu'il joue son serveur et aille lui chercher une bière. Puis elle est debout finalement, alors elle peut bien se débrouiller toute seule, elle avait trouvé le canapé, elle trouverait bien le frigo. Sauf qu'elle vient le toiser du regard, une lueur de défi animant ses yeux. « Je veux comprendre. Tu es déçu que je t'ai menti ou c'est le fait que mon vagin ne soit pas bio? ». Il ne peut s'empêcher de pouffer de rire devant l'absurdité de ce qu'elle raconte, ce qui lui permet également de se garder quelques secondes pour répondre. Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle cela le touche autant d'avoir découvert sa supercherie. Peut-être que pour lui l'écologie était un sujet bien trop sérieux pour en rire ou s'en servir à des fins personnelles. « Attends attends, faut qu'on définisse un truc avant, c'est quoi un vagin bio au juste ? C'est quand y a la forêt Amazonienne en bas ? Parce que dans ce cas, je suis vraiment, mais alors vraiment pas branché vagin bio ! ». Il reprend une gorgée de sa bière pour la narguer un peu et pour bien montrer qu'il ne la prend vraiment pas au sérieux. Il arbore son éternel expression détachée comme une armure. Bien qu'il sache que face à une question aussi directe, il va être obligé d'aborder le cœur du problème. « C'est juste que je me demande si t'es une menteuse pathologique ? Ou si c'était seulement un traitement de faveur que tu m'accordais ? ». Elle était quand même l'une des personnes les plus importantes dans la vie de sa sœur et même s'il était loin du grand frère protecteur, il n'avait pas envie qu'elle connaisse également une déconvenue à cause de la jeune femme. « Genre tes seins ce sont des vrais ? Tu t'appelles vraiment Elsa ? Et tes yeux ils sont vraiment verts ou c'est des lentilles que tu portes ? ». Il en faisait probablement trop avec toutes ses questions, mais il avait besoin de lui montrer qu'il avait été déçu, on ne pouvait pas entretenir des relations civiles et de confiance avec des gens qui se permettent de mentir sur des sujets importants. Et pour Cole l'écologie était important.
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() message posté Jeu 23 Juil 2015 - 17:07 par Invité

“No one believes a liar. Even when she's telling the truth.”   Je roulai des yeux en remuant le bout du nez. Les murs du salon se dressaient devant moi comme des grilles en acier. J'avais l'impression d'être prise au piège. Cole arborait une expression qui m'était complètement étrangère. Je battis des cils pendant une poignée de secondes. Je me mordis la lèvre inférieure avant de croiser son regard vide, aussi sombre que les ombres de la nuit. Je ne connaissais pas cet homme. Je ne retrouvais pas la douceur de sa voix ni le charme déroutant de sa personnalité. Il se tenait comme une statue de marbre ; comme un visage figé dans le temps. Je me penchai lentement. Les images de nos moments de complicité défilaient derrière mes paupières rosées. Ses doigts fiévreux. La chaleur de sa peau. Les caresses de ses lèvres. Je me souvenais de chaque détail. Mais lui, avait-il oublié que j'existais encore ? Voyait-il le corps qui se tendait sous les plis de ma jupe légère, ou n'étais-je plus qu'une déception de plus  à supporter ? Je déglutis en secouant les épaules. Il fallait que je m'excuse. Je devais justifier mon comportement, lui prouver que ce n'était pas qu'un jeu puérile, mais les mots qui remontaient dans ma gorge me semblaient si dérisoires. Ils dénaturaient l'essence même de mes sentiments, car je ne pouvais pas regretter l'avoir désiré. Je ne pouvais pas affirmer qu'il s'agissait d'une erreur, puisque j'avais apprécié chaque attention qu'il m'avait accordé. Je soupirai en pressant mes doigts contre mes genoux. J'aurais probablement mieux fait de prendre mes jambes à mon cou. Mais, j'avais envie de rester un peu avec lui. Je m'efforçais de surmonter le malaise en prétendant que j'étais simplement trop jeune et futile pour comprendre. La vérité, c'est que j'avais ressenti quelque chose. Lorsqu'il m'avait invité à passer le pas de la porte, mon cœur s'était agité. Je me punissais intérieurement d'avoir menti au frère de ma meilleure amie. Je crispai les joues en me tournant vers lui. « Bah tu fais pas.   » Un frisson de dégoût parcouru mon échine. Ses mots raisonnaient comme un ordre dédaigneux. Je suppose qu'il était blessé. Il n'aimait pas les supercheries, ni les mensonges. Il jugeait mon absence de caractère et de considération pour la planète. Ses sentiments impurs et contradictoires lui donnaient l'impression que nous étions différents, et pourtant, chacun de ses discours pompeux le conduisait vers moi. Cole n'avait jamais été aussi concentré sur ma présence qu'en cet instant. Ses prunelles restaient fixées sur ma silhouette. Ses bras me désignaient. Sa bouche crachait sur moi. Il était enfin submergé par ma lumière. Je souris avec désinvolture en me levant. Je me dirigeai vers la cuisine et laissai son mépris universel se jeter sur ma poitrine. Vas-y, achèves-moi. Je te préfères au Parkinson de toute façon. Je le regardai avec une lueur de défi. J'étais prête à onduler autour de lui comme un esprit maléfique. Je pouvais aussi jouer et oublier les règles. Après tout, j'étais une sale manipulatrice. Une hypocrite sournoise et sans scrupules. C'était l'étiquette qu'il voulait m'imposer. Je rejetai mes cheveux dans mon dos avant de balancer mes jambes dans le vide. J'ouvris le frigo afin de me servir toute seule, comme une grande, sauf que je ne savais pas décapsuler les bières. Je fis la moue sans lui adresser la parole. Tanpis. Je tiendrais la bouteille avec assurance pour l'apparence. «  Attends attends, faut qu'on définisse un truc avant, c'est quoi un vagin bio au juste ? C'est quand y a la forêt Amazonienne en bas ? Parce que dans ce cas, je suis vraiment, mais alors vraiment pas branché vagin bio !  » Se moqua-t-il. Je fronçai les sourcils. Je ne m'attendais pas réellement à ce qu'il me pose la question. Un vagin bio ; une musculeuse verte avec des ovaires qui fleurissent au lieu d'ovuler ?! Je frottai l'arrière de ma tête en haussant les épaules. J'en savais rien ! C 'était lui l’expert, pas moi. Je me penchai vers lui en arquant un sourcil, puis obéissant à un élan de folie je me mis à me tortiller afin de baisser l'élastique de ma jupe. « Mais je ne te permets pas d'envisager une seule seconde que je fais de l'élevage de mouton dans ma culotte ! Je peux te montrer. Tu veux? » Le pire ; j'étais sérieuse. Je me détournai d'un geste théâtrale en couinant. Goujat ! Je crispai mes doigts autour de ma bière, hésitant à lui demander de l'aide. Mais je me ravisai par fierté. La querelle qui nous opposait me faisait presque oublier que j'étais en tord. J'étais complètement prise dans les feux de l'action. Mes instincts me poussaient toujours à maintenir la flamme. Je n'avais plus rien à perdre. Je l'avais déjà perdu. Il était parti sans se retourner parce que l'univers était plus important que les humains. Parfois, je me demandais pourquoi il mettait autant de ferveur dans la protection de la planète si c'était pour abandonner sa famille et ses proches. A quoi bon préserver la nature, s'il n'y avait plus personne avec qui en partager les mystères et la beauté ? «  C'est juste que je me demande si t'es une menteuse pathologique ? Ou si c'était seulement un traitement de faveur que tu m'accordais ?  » Je retins ma respiration. Deux minutes auparavant, je montrais mes dents avec fureur et voilà que que maintenant je l'observais avec émotion. Je n'aimais pas son ton. Je n'aimais pas son empressement à me condamner. « Genre tes seins ce sont des vrais ? Tu t'appelles vraiment Elsa ? Et tes yeux ils sont vraiment verts ou c'est des lentilles que tu portes ?   » Mon bras gauche se tordit brusquement. Les tiraillements de mes muscles devenaient de plus en plus douloureux, mais je ne laissai rien transparaître. Ce n'était pas le moment. Je suivais les rythmes de mes pensées décousues. Il voulait me montrer que je l'avais déçu. Je le savais. Je l'assumais intérieurement, mais lui, se rendait-il compte de mes déceptions ? Du poids de son silence durant toutes ces années. Nous n'étions pas très proches. Nous n'étions même pas amis, et pourtant j'avais espéré qu'il fasse un pas vers moi – pour me connaître. « Je ne suis pas une menteuse pathologique. C'est toi qui a la verge capricieuse. Tu ne me regardais même pas, puis un jour je parle de vélos et soudain, ton visage s'illumine. Tu m'as prise pour une écolo et je t'ai miroité l'illusion d'être comme toi. Je voulais te dire la vérité mais je savais que tu serais parti. Tu pars toujours de toute façon. Au final, ça n'a rien changé à notre relation. » Je ne lui faisais aucun reproche. Je connaissais les limites de ses engagements personnels. Je savais qu'il était assoiffé de liberté et que les frontières du sentimentalisme ne pouvaient pas le contenir. Je l'appréciais en partie pour ça ; pour la frénésie qui pulsait dans ses veines et les parfums d'insouciance qu'il exhalait. « Ma poitrine est trop petite pour avoir été retouchée, ou sinon je dois poursuivre mon chirurgien parce qu'il s'est bien foutu de moi. Mon prénom c'est Elizabeth mais plus personne ne m'appelle comme ça. Mes yeux sont sont verts ? J'ai toujours pensé qu'ils étaient bleus...   » Récitai-je solennellement.  « Je ne mange pas très souvent de la viande. Et quand c'est le cas, c'est du poisson ou du poulet. Tu penses que ça nous fait presque un point en commun ? » Murmurai-je en baissant la tête. J'essayais d'enterrer la hache de guerre tant bien que mal. Puis, je réalisai qu'il allait encore s'acharner dans ses convictions débiles. « Ah non,y a eu cette fois où j'ai dévoré un rumsteak … Je pense que c'est raté …   » Ajoutai-je, comme pour me protéger de son attaque imminente.
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() message posté Jeu 6 Aoû 2015 - 18:13 par Invité
La bière avait aidé à calmer ses nerfs, l'énervement qu'il avait ressenti lorsqu'il l'avait entendu à la porte se dissipant peu à peu, pour qu'il retrouve une attitude plus habituelle pour lui. Il pouvait s'exercer à son jeu favori : faire sortir les gens de leurs gonds. Il profitait toujours de son calme et son esprit de réflexion pour taper là où ça fait mal, trouver le point sensible et s'en servir. Il ne savait pas trop d'où lui venait sa virulence avec ses mots, sans doute l'influence de greenpeace sur lui, l'association étant pacifiste, leurs actions étaient toujours non-violentes et il ne lui restait souvent que ses joutes verbales pour se défendre. Il était d'ailleurs devenu maitre dans l'art de faire devenir fous les policiers auxquels il avait à faire lors de manifestations, ce qui lui avait valu quelques coups de matraques et de gaz lacrimo dans la tronche. À croire qu'il était un peu maso sur les bords. Sauf qu'ici, il voyait mal Elsa se retournait contre lui pour le frapper, alors il ne courrait aucun risque. Il éprouvait juste une certaine joie à la tourmenter avec ses questions, sa vengeance à lui. De la voir suer un peu et ne pas savoir quoi répondre, tout du moins c'était la réaction à laquelle il s'attendait. « Je ne suis pas une menteuse pathologique. C'est toi qui a la verge capricieuse. Tu ne me regardais même pas, puis un jour je parle de vélos et soudain, ton visage s'illumine. Tu m'as prise pour une écolo et je t'ai miroité l'illusion d'être comme toi. Je voulais te dire la vérité mais je savais que tu serais parti. Tu pars toujours de toute façon. Au final, ça n'a rien changé à notre relation. ». L'expression de "verge capricieuse" le fait sourire et il comprend qu'elle ne va pas se laisser faire sans répondre. Il avait l'impression de se lancer dans un débat avec sa soeur, le genre de conversations interminables où tour à tour ils dénigrent tout ce que l'autre peut bien raconter simplement pour avoir le dernier mot. Sous certains aspects, Elsa lui donne l'impression d'être une Baldwin, elle avait probablement passé trop de temps avec sa soeur, au point que Cole arrive à déceler chez elles certaines similitudes. Cette façon de lui montrer qu'elle n'a pas peur de lui et ne l'impressionne pas spécialement. Cole n'est pas convaincu par ce qu'elle raconte, il trouve ses justifications puériles et insuffisantes, mais a le mérite d'essayer au moins. « Ma poitrine est trop petite pour avoir été retouchée, ou sinon je dois poursuivre mon chirurgien parce qu'il s'est bien foutu de moi. Mon prénom c'est Elizabeth mais plus personne ne m'appelle comme ça. Mes yeux sont sont verts ? J'ai toujours pensé qu'ils étaient bleus... ». Cole n'aime pas trop la tournure que prend la conversation, parce qu'en s'auto-clashant, elle lui retire un peu de pouvoir dans leur relation, comme si elle essayait de reprendre le contrôle de la conversation en se montrant drôle et sympathique. Elle se rendait difficile à détester, surtout que cette fois elle se montrait bien différente de Remy, ne cherchant pas à piquer Cole à son tour. Comme si elle essayait d'apaiser les choses d'une certaine manière. « Je ne mange pas très souvent de la viande. Et quand c'est le cas, c'est du poisson ou du poulet. Tu penses que ça nous fait presque un point en commun ? ». La sympathie qu'il a pu ressentir pour elle s'évapore aussitôt et il lève les yeux au ciel en entendant ce qu'elle raconte. La vulgaire caricature d'un végétarien qu'elle exprime, concept dont elle ne connait même pas les principes de base. Elle moquait son régime alimentaire tournant cela à la dérision et il n'appréciait pas vraiment cela. « Ah non,y a eu cette fois où j'ai dévoré un rumsteak … Je pense que c'est raté … ». Elle continuait à s'enfoncer et cette fois, il ne comprenait pas bien ce qu'elle cherchait à obtenir si ce n'est de lui taper sur le système. Il porte la bière à ses lèvres, en espérant que la fraicheur du liquide l'aide à rester calme. « Je mange pas de poisson ni de poulet... ». Cette remarque lui échappe des lèvres, c'est plus fort que lui. Il ne peut pas s'empêcher de corriger les gens quand ils font une erreur en matière d'écologie ou sur le régime végétarien. Il avait toujours ce besoin irrépressible d'éduquer les gens, que ce soit sur le recyclage des ordures ou sur la consommation de chair animale. « Puis j'avais du mal à t'imaginer en mangeuse de tofu de toute façon. ». Il n'avait aucun problème avec les personnes qui mangeaient de la viande de toute façon, c'était un choix personnel et il savait très bien que son régime alimentaire provoquait certaines carences pouvant poser problèmes. Il hausse les épaules, pour bien le signifier qu'il se fou de ce qu'elle peut bien manger. Elle pouvait bien essayer de leur chercher des points communs maintenant, c'était trop tard de toute façon, il n'en voyait plus vraiment l'intérêt. Il reprend une gorgée de sa bière et un fin sourire indéchiffrable s'affiche sur son visage. D'un pas léger et gracieux il se rapproche d'elle pour se stopper à quelques centimètres devant elle, envahissant son espace personnel sans aucune gêne. Il braque son regard chocolat sur elle, la fixant intensément, comme s'il cherchait à déceler quelque chose au fond dans ses yeux. Pendant de longues secondes, il ne laisse rien transparaitre sur ses intentions avant de se reculer brusquement pour remettre une certaine distance, tout en hochant la tête. « Yep, ils sont bleus finalement. ». Il est bien conscient que son attitude aurait pu être interprétée complètement différemment et il s'en réjouit, qu'elle ait pu se faire des films pendant quelques secondes. Elle avait osé se jouer de lui par le passé, il pouvait bien jouer un peu lui aussi. Malgré son style débraillé et nonchalante, il savait très bien qu'il était plutôt bel homme et qu'il pouvait faire de l'effet aux femmes assez facilement; surtout que dans le cas d'Elsa, il lui avait déjà plu par le passé. Après tout, elle avait été jusqu'à mentir pour réussir à le séduire. « J'espère que t'as pas cru, parce que ma verge est définitivement capricieuse. ». Il agit un doigt entre eux pour bien lui faire comprendre à quoi il fait référence, même si ses mots étaient déjà assez clairs.
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() message posté Mer 26 Aoû 2015 - 12:57 par Invité

“No one believes a liar. Even when she's telling the truth.”   Cole était un fantôme blanc, une image floue qui dissipait peu à peu dans la pièce. Je penchai la tête en le regardant bêtement, adossée au mur, les jambes croisées. Il avait en lui une vision de l'existence, une foi, une exigence. Et c'était ce qui avait toujours fait son charme. Il était prêt à s'engager, à souffrir et à faire des sacrifices. De mon côté, j'avais réalisé que le monde n'exigeait de ma part aucun engagement, aucune attitude de ce genre. Je pouvais me contenter de si peu. Je pouvais vivre dans l'insouciance en fermant les yeux sur la réalité. J'avais compris que la vie n'était pas une épopée avec des héros et des personnages romanesques. Ils 'agissait d'un petit salon bourgeois, où il faisait bon de manger et de boire, de jouer au tarot et de confectionner des robes de princesses. Je n'étais pas une fille destinée à accomplir des tâches nobles. Ma maladie me l'avait bien fait comprendre. Je crispai mes doigts contre ma bière sans broncher. Je n'avais toujours pas réussi à décapsuler la bouteille, mais je la tenais fermement, répondant à un besoin presque désespérée de me raccrocher à une valeur matérielle. Le souffle me manquait. J'avais mille choses à rétorquer. Ma bouche contenait mille poisons, mais lui cracher au visage revenait à exprimer ma déception face à son départ. Or, je m'en fichais. Ce n'était qu'une aventure dérisoire avec une gamine dérisoire. Pas vrai ? Je fronçai les sourcils en haussant les épaules. Tout en m'entendant, il affichait un sourire rusé. Il paraissait plus grand, son maintien rigide et l'expression d'indignation qui crispait son visage avaient disparu. Autour de nous, le silence résonnait en multiples mélodies. C'était comme assister à la bande annonce d'un film d'horreur et réaliser que j'étais la blonde écervelée qui mourrait en premier. Mon attitude était probablement impardonnable. Et le plaisir que j'avais bien pu tirer de mes mensonges s'avérait bien mince par rapport à ce que j'avais imaginé. Il avait raison ; en soi j'étais coupable. J'avais toujours craint et combattu la solitude. Je nourrissais au fond de moi cette lutte, cette volonté inconditionnelle et obstinée d'être acceptée par les autres. Cole en avait fait partie et je m'étais efforcé de capturer son attention par tous les moyens. « Je mange pas de poisson ni de poulet...  » Un frisson parcouru mon échine. Sa remarque était froide, aussi acérée qu'une lame de rasoir. Décidément, il n'appréciait pas beaucoup l'analogie ni ma pointe d'humeur un peu excentrique. Tant pis. Je fis la moue en gonflant mes joues avec lassitude. « Puis j'avais du mal à t'imaginer en mangeuse de tofu de toute façon.    » Nouvelle attaque. Je secouai les épaules en riant nerveusement. En effet, je n'avais jamais goûté au tofu. En soi, je n'étais pas contre l'expérience. C'était presque écologique de ma part. Puis j'aimais la nature. J'avais grandi à la compagne. J'aimais marcher dans les champs, plonger mes pieds nus dans la rivière, parler aux animaux et ramasser des petits cailloux. Quand j'étais petite j'avais même élevée un ver de soie dans une petite boite en carton, puis je l'avais remis en liberté une fois sa mue terminée. C'était de l'écologie ça aussi ! Contre toute attente, Cole se redressa. Il se rapprocha de moi d'un pas lent et ordonné. Je ne comprenais pas. Son visage se pencha sur le mien. Il plongea son regard sombre, abyssal et ensorceleur dans le mien. Son expression m'était complètement étrangère. Je pinçai les lèvres en sentant mon cœur s'emballer. Sa proximité me gênait lorsqu'elle était soudaine. Je reniflai, les joues cramoisies. Ma main tremblait contre les plis de ma robe. C'était l'anxiété. C'était Parkinson. Voilà, ce que je me répétais sans cesse. « Yep, ils sont bleus finalement. » Sa voix glissa sur ma peau comme une gifle. Il s'éloigna et je tentai de contenir ma frustration. Il se moquait de moi, probablement pour le plaisir. « J'espère que t'as pas cru, parce que ma verge est définitivement capricieuse.  » Il agita les doigts entre nous, avec désinvolture, avec ce détachement cruel et blessant que je ne connaissais que trop bien. Il me rappelait Graham et ses plaisanteries déplacées sur notre relation, sur l'amour ou le mariage. Il me rappelait que le poison de la désillusion coulait encore dans mes veines. Je baissai brusquement la tête pour fixer le carrelage. Je me sentais mal. Je faisais l'amalgame entre les hommes qui se ressemblaient tous, sur bien des aspects. Ma gorge était serrée. Je grinçai des dents en tentant de ravaler mes larmes. Il était devenu impossible de parler sérieusement avec lui. Alors, je me murais dans le silence pendant quelques secondes. Je voulais me rebeller, le repousser et hurler mon indignation mais je n'étais plus hystérique. Il venait de me plonger dans l'apathie. Comme si ses paroles étaient une incantation magique, un sort maléfique qui emprisonnait mon esprit. Une larme perla au coin de mon œil. Un bourgeon si fragile qu'il aurait été facile de l'écraser d'un revers de la main. Mais je n'y parvins pas. Je fronçai les sourcils puis je lui tendis ma bouteille. « Ouvres ma bière s'il te plait. » Articulai-je d'une petite voix. Je relevai lentement mon visage crispée vers lui. Mes sanglots coulaient lentement sur mes pommettes saillantes. Je savais qu'il pouvait les voir lécher ma peau brûlante. Mes faiblesses étaient visibles à présent, et j'espérais réellement qu'il appréciait le spectacle. Cole Baldwin m'avait fait pleurer. Il était tombé de son piédestal. Il venait tout à coup de perdre son identité. Ce n'était plus qu'un visage sans nom. « Ouvres ma bière ! Tu peux faire ça au moins.   » M'énervai-je en le bousculant. En cet instant, je le détestais. Je le détestais vraiment. Mais je savais qu'il me suffisait de fermer mes yeux embuées pour oublier. Pour l'apprécier à nouveau. C'était ça être une princesse : courage et bienveillance. Dixit, cendrillon.
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() message posté Lun 7 Sep 2015 - 14:51 par Invité
Devant la tournure que prend ces retrouvailles imprévues, Cole se dit qu'il aurait mieux fait de ne pas ouvrir la porte. Mieux encore, il aurait dû quitter l'appartement directement après avoir reçu le colis de sa soeur au lieu de trainer dans le coin pour rendre cet appartement décent. Il a la sensation désagréable que la conversation est en train de leur échapper, ce qui n'était qu'un petit pique censé montrer son mécontentement c'était un peu trop envenimé à son goût. Certes, il aimait le conflit, il s'en nourrissait presque d'habitude et il était plutôt fier de lui jusqu'à ce qu'il voit la réaction de la jeune femme. Son trouble était plus grand que ce qu'il s'était imaginé, il ne pensait pas avoir un effet pareil sur elle après tant d'années. Malgré toute sa frustration, elle restait la meilleure amie de sa soeur, il ne pouvait pas la torturer sans aucun scrupule comme il le ferait avec n'importe qui d'autres. Surtout qu'Elsa raconterait probablement tout à Remy comme d'habitude. C'était un miracle que leur petite aventure en Australie soit demeuré un secret entre les deux jeunes femmes pendant autant d'années. Le silence s'installe, long, pesant, inconfortable et il ne le supporte pas. Celui la rappelle ses longs moins d'enfermement dans cette cellule russe, il a le soudain besoin d'ouvrir une fenêtre, simplement pour entendre le bruit de la circulation londonienne, tout pour se sortir de ce silence étouffant. Attentif, la larme qui coule sur son visage, il la remarque et se sent tout de suite coupable. Il détestait voir les gens pleuraient et encore plus quand c'était sa faute, Cole n'était pas assez important pour qu'on pleure pour lui. C'était totalement déconcertant pour lui, surtout qu'il assimilait souvent Elsa à sa sœur, qu'il n'avait pas vu pleuré depuis son enfance. « Ouvres ma bière s'il te plait. ». Elle braque son regard sur lui et l'effet est encore plus brutal, voir ses grands yeux bleus embués de larmes lui serre les coeurs. Elle pouvait penser ce qu'elle voulait, il n'était pas totalement inhumain et insensible. Il n'avait pas cherché à la faire pleurer, pas consciemment en tout cas. Il cherchait simplement l'affrontement, mais pas au point de la faire pleurer. « Ouvres ma bière ! Tu peux faire ça au moins. ». Elle le bousculait en lui laissant la bouteille de bière entre les mains. Il ne sait pas quoi dire, ni quoi faire, alors, il fait ce qu'on lui demande. Posant sa propre bière là où il le peut, il sort un briquet de sa poche et décapsule la bière sans aucun effort. Des années à répéter le même geste sur les plages australiennes et il n'avait toujours pas perdu le truc. Sauf qu'il ne sait pas trop comment l'approcher désormais, il se sent un peu con debout avec sa bière. C'est nouveau pour lui de ne pas savoir quoi dire, enfin il pourrait dire plein de choses, mais il a un peu peur que ses mots ne servent qu'à la faire pleurer davantage. Doucement, il s'approche d'elle et lui tend sa bière. « Tiens. ». Il ravale sa remarque sur le fait qu'il n'aime pas qu'on lui donne des ordres; il l'avait fait pleurer, il pouvait bien laisser celle-là filer. Cole se met à regarder un peu partout, en quête de quelque chose qu'il savait ne pas être très loin. Le cadeau d'anniversaire qu'il avait offert à sa sœur quelques jours plus tôt, il avait loupé son anniversaire pendant ces mois d'absence, mais il n'avait pas résisté à l'envie de lui offrir une connerie. Bien évidemment, sa sœur avait recalé son cadeau, le trouvant complètement ridicule et l'avait posé dans un coin de l'appartement sans s'en soucier. Lorsqu'il localise enfin ce qu'il cherche, il revient vers Elsa avec un air un peu penaud et presque désolé. Sans aucun doute qu'il ne s'excusera jamais verbalement, mais il va quand même essayer de faire quelque chose pour lui remonter le moral. « Sèche tes larmes, c'est un mouchoir en tissu, réutilisable et tout. C'est le début pour faire de toi une véritable écolo. ». Bon ce n'était peut-être pas le meilleur moyen de lui changer les idées en lui rabâchant cette histoire d'écolo, mais c'est plus fort que lui. Au moins cette fois il emploie une expression plus légère qui se veut remplie d'humour, tout du moins il espère. « Puis y'a le nom de Remy cousu dessus, tu pourras prétendre que c'est ton amoureuse ou je sais pas quel est votre délire. Au Moyen-âge les princesses offraient leur mouchoir à leurs chevaliers et tout, bon je sais pas trop comment ça s'appliquerait à deux femmes par contre. ». Il n'est pas certain que ce qu'il raconte est vrai, c'était un vague souvenir de films de chevaliers qu'il regardait quand il était enfant, mais il avait ce besoin de meubler la conversation comme il le pouvait. D'ailleurs, il s'était toujours demandé en quoi offrir un mouchoir plein de morve pouvait être une preuve d'amour. Dans son cas, il savait pertinemment que Remy ne l'avait jamais utilisé, elle préférait le rendre fou en continuant à utiliser une multitude de mouchoirs en papiers. Parfois, il doutait de ses capacités à sensibiliser les gens à l'écologie, quand il voyait le peu d'impact qu'il avait sur sa propre famille. Pourtant, ce n'est pas pour autant qu'il allait perdre foi dans sa cause, peut importe les Remy ou les Elsa de ce monde, il devait continuer à se battre pour la planète, toujours et inlassablement. La plupart des gens pensaient qu'il était un illuminé, qu'il s'agitait à faire du bruit pour rien, mais lui savait pour quoi il se battait.
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() message posté Sam 7 Nov 2015 - 15:33 par Invité

“No one believes a liar. Even when she's telling the truth.”   Je ne détestais pas Cole. Ce n'étaient pas ses paroles qui m'avaient blessées mais son allusion voilée de sous-entendus et de mauvais jugements. Après tout, j'étais une allumeuse. Une petite campagnarde rêveuse qui avait couru à perte d'haleine vers les lumières de la grande capitale avant de réaliser que ses couleurs flamboyantes n'étaient que des mirages. Je me redressai en le juchant du regard. Mes yeux étaient humides mais je tentais d'agir avec désinvolture. Je déglutissais en ignorant les flots de larmes qui roulaient le long de mes joues empourprées. Je n'étais pas une pleurnicharde. Je refusais de l'être ! Ma bouche se courba légèrement, dessinant une ombre maussade sur mon visage. J'aurais probablement dû m'éclipser en réalisant que Remy n'était pas encore rentrée. Mais encore une fois, j'agissais de manière puérile. J'attendais un miracle intergalactique, une réconciliation ou une seconde d'attention de sa part. Mais je ne faisais que me fourvoyer. Je lui avais menti. Les faits étaient contre moi. Je lui tendis ma bière d'un geste fébrile. Je me sentais presque embarrassée par la tournure que prenait la situation. Cependant, je ne formulais aucune excuse. Je n'arrivais pas à justifier mon comportement sans tomber dans la confrontation. J'avais l'impression qu'il me provoquait à chacune de ses répliques. Il parlait de ses croyances écologiques comme s'il était possible de repeindre le monde en vert. Ce n'était même pas une jolie couleur. Je me mordis la lèvre inférieure en le regardant décapsuler ma bouteille. Il était agile de ses mains. Il semblait posséder tellement de talents cachés, tandis que j'étais là, enveloppée dans un nuage triste et maussade. Cole s'approcha lentement. Je voyais qu'il restait dans la réserve. Mon petit débordement émotionnel avait perturbé nos échanges. Je reniflai en haussant les épaules. «  Tiens.  » Je bu une petite lampée de bière. Ma gorge était sèche. Et même si l'alcool ne désaltérait pas la soif, elle pouvait au moins embaumer mon esprit pendant quelques instants. Je voulais fuir cet endroit. Je voulais oublier l'écho grinçant de sa voix dans ma tête : J'espère que t'as pas cru, parce que ma verge est définitivement capricieuse. Bien sûr que j'y croyais ! J'y croyais toujours lorsqu'on essayait de me vendre un peu de rêve. Où était le mal ? Il s'éloigna en scrutant les coins du salon. Il vaquait probablement à ses occupations en attendant que je termine ma boisson. Je fis la moue en regardant mes souliers, puis j'essuyai mes yeux avec le manche de ma veste. Je ne remarquai même pas la nouvelle intrusion de Cole dans la pièce. Il me fixa d'un air un peu perdu avant d'agiter un mouchoir sous mon nez. « Sèche tes larmes, c'est un mouchoir en tissu, réutilisable et tout. C'est le début pour faire de toi une véritable écolo. » Il voulait réellement me donner une leçon sur le recyclage ? Je roulai des yeux avant de sourire au coin. Je ne pleurais plus. Il n'avait pas besoin de se sentir mal à l'aise plus longtemps. J'étais une personne qui oubliait vite, après tout. «Puis y'a le nom de Remy cousu dessus, tu pourras prétendre que c'est ton amoureuse ou je sais pas quel est votre délire. Au Moyen-âge les princesses offraient leur mouchoir à leurs chevaliers et tout, bon je sais pas trop comment ça s'appliquerait à deux femmes par contre.  » J'effectuai un mouvement de recul, presque offusquée. Déjà, je n'entretenais aucune relation de ce genre avec Remy. Notre amitié était bien au-dessus de ces notions désuètes et littéraires. Puis le Moyen-âge était une époque révolue. Je posai la bière sur un rebord avant de serrer le bout de tissu brodé contre ma paume. « Tu veux que j'essuie ma morve sur le prénom de ma meilleure amie ? D'où c'est écologique si je dois faire une machine à chaque fois que je l'utilise ? L'eau, l'électricité puis le produit qu'on a testé sur des petits singes pour élaborer les micro-billes super actives... Vous raisonnez bizarrement à la green peas. » Couinai-je peu convaincue par sa prestation. « Les chevaliers donnent une rose à leur bien aimées après un combat. Les princesses se prélassent à l'abri en attendant. Moi, si j'étais une princesse c'est ce que je ferais en tout cas.  » Je fis la moue avant de soupirer. Je ne perdais pas le nord. « Faut mieux m'expliquer et peut-être que je me moucherais plus sur du papier jetable.  » C'était ma façon d'arriver à un compromis. Je roulais déjà à vélo et je ne fumais pas. Je polluais beaucoup moins que ce qu'en j'en avais l'air. Contrairement à lui. Monsieur verge capricieuse.
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