"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici take another taste, a little bit of hell (elsa) 2979874845 take another taste, a little bit of hell (elsa) 1973890357
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take another taste, a little bit of hell (elsa)

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Jake O. Cavendish
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() message posté Lun 22 Juin 2015 - 17:04 par Jake O. Cavendish
You were red and you liked me 'cause I was blue you touched me and suddenly I was a lilac sky and you decided purple just wasn't for you. ✻✻✻ Appuyé dans le fond de sa chaise, Jake fait tapoter son stylo sur la table au rythme de la chanson qu’il a en tête. Il écoute de temps en temps ce qui se passe, sourit quand son regard croise celui de quelqu’un d’autre mais sinon, il est perdu dans ses pensées. S’il y a bien quelque chose qu’il déteste, ce sont les réunions du personnel. Au début de chaque trimestre, tous les reporters se réunissent dans une salle de réunion et prévoient la couverture des événements annuels. Les festivals qui ont lieu aux mêmes dates, les cérémonies, les compétitions sportives, les élections, tout et n’importe quoi. Les événements qu’on peut prévoir à l’avance. Et tout ça est attribué à la personne qui le désire. Ou qui le mérite le plus s’il y a compétition.
En général, Jake ne demande aucun de ces reportages. Tout simplement parce qu’il n’aime pas quand tout est prévu à l’avance. Prenez l’inauguration d’une exposition qui sera réalisée par un membre de la famille royale. Qu’est-ce qui pourrait bien se passer de réellement intéressant ? Bien sûr, quelque chose d’inattendu pourrait se passer mais c’est bien trop rare. Jake préfère prendre les informations qui viennent de tomber, celles qui sont vraiment importantes et qu’il va adorer. Il a beau ne réclamer aucun reportage, il est toujours obligé de rester dans cette salle de réunion toute la journée. Raison pour laquelle il a donné sa journée de congé à Louie, sa stagiaire. Nul besoin qu’elle assiste à ça. Comme la plupart de ses collègues, il vérifie constamment son téléphone, espérant une information énorme qui les fera sortir de cette maudite salle.
Mais rien. Rien qui vient le sauver. Il tend l’oreille quelques secondes. Ils en sont arrivés aux festivals de cet été. Ce qui ne concerne que la section artistique de la chaîne. Comme tous les ans, ce sont les mêmes personnes qui obtiennent les mêmes reportages. A se demander à quoi servent ces réunions. A rien, si vous demandez son avis à Jake. Il sait pertinemment qu’il va s’ennuyer toute la journée. Se dire qu’il pourrait être sur le terrain en ce moment n’arrange rien à son ennui. Il finit par discuter discrètement avec un collègue qu’il ne connaissait pas encore, tous deux se plaignant de cette réunion sans fin.
Finalement, ils sont libérés à l’heure du déjeuner. Quelques heures de pause lui feront le plus grand bien. Surtout qu’il compte prendre un simple sandwich et retourner travailler. Son vrai travail cette fois. Nul besoin de deux heures pour déjeuner. Il prend l’ascenseur avec plusieurs de ses collègues, qui semblent totalement endormis. Seule une est de bonne humeur parce qu’elle adore ces réunions. Elle est encore nouvelle, voilà tout. Jake sort de l’immeuble et se dirige directement vers le vendeur le plus proche dans la rue. Il y a assez souvent pour savoir que ses sandwichs sont bons. Rien d’exceptionnel mais assez pour le nourrir. Quand il est plus gourmand ou affamé, il faut qu’il traverse quelques rues.
Il se place dans la queue et patiente en regardant son téléphone. Quand c’est finalement son tour, il commande un sandwich au poulet et aux crudités, qu’il attrape en rangeant son téléphone. Il prend aussi une bouteille d’eau et règle la note en laissant la monnaie. Alors qu’il se retourne pour partir, il heurte une personne et le sandwich lui échappe des mains. Pour finir son trajet sur le trottoir, évidemment. « Et merde ! » Tous les aliments sont étalés sur le sol et il soupire en observant le spectacle. Et son regard est attiré par le pied de la personne qu’il a heurté. Pied féminin visiblement. Et éclaboussé par la sauce du sandwich. « Oh pardon, tenez, une serviette. » Dit-il en relevant la tête pour tendre la serviette qu’il tenait dans son autre main, avec la bouteille d’eau. Alors qu’il croise le regard de la jeune femme, il a une curieuse impression de déjà-vu.
Il fronce les sourcils et regarde ses traits. Il est presque certain de la connaître. Mais il est bien incapable de savoir qui elle est ou comment il la connait. « Je suis vraiment désolé, je ne regardais pas où j’allais. » Il l’a déjà rencontrée, c’est certain. Mais où ? Il n’ose pas lui demander, parce qu’il la connaisse ou non, ça peut mal tourner. Soit il confond et il passe donc pour un dragueur lourd avec la phrase ‘Hé on se connait non ?’. Soit il la connait et s’il avoue ne pas se souvenir d’elle, elle peut mal le prendre. Le pire, ça serait qu’il ait couché avec elle mais l’ait oubliée mais non, ça ne lui dit rien. Et il n’oublie que très rarement les visages. Il ignore pourquoi mais ce beau visage et ces cheveux blonds lui sont familiers. Et il n’a pas un bon pressentiment. Il finit par arrêter de la fixer autant, ça allait bientôt devenir gênant. « Mon sandwich ravira les oiseaux de passage je pense. » Plaisante-t-il en désignant les restes de son repas. Il n’a pas l’habitude d’oublier un nom alors peut-être que finalement, ça n’est qu’une impression. Qu’elle lui rappelle juste quelqu’un. Et qu’il passe donc pour un homme étrange qui la fixe trop.

✻✻✻
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() message posté Mar 14 Juil 2015 - 3:51 par Invité

“I got myself a bad habit. I think the past is never dead. It's not even past.”   Je longeais la rue en serrant la lanière de mon sac d'un air rêveur. La voix mélodieuse de Jake Cavendish raisonnait encore dans ma tête. Il était tout ce que je pensais qu'il était. Les rumeurs que j'avais entendu à son sujet ne lui rendaient pas justice, car il était exactement comme je l'avais imaginé. Un homme de bonne stature, un peu trop casse-pied et je m'en foutiste en dehors de ses heures de travail. Ses yeux étaient perçants, un peu menaçants lorsqu'il fixait le fond de verre. Et bon Dieu, il n'avait pas arrêté de la soirée ! Néanmoins, c'était un journaliste méthodique. Son esprit était acéré. Ses paroles étaient tranchantes et précises, un vrai professionnel. Je m’intéressais peu à ses reportages, mais la passion qu'il mettait dans ses explications m'avait subitement captivé. Nos amis étaient de la vieille école, c'était sans doute pour cette raison qu'ils avaient vu en nous une sorte de paire, d'âmes sœurs ou de duo, mais nous n'étions en rien similaires l'un à l'autre. Tous ses gestes étaient sombres et mélancoliques. Les miens étaient désordonnées et involontaires. Il maniait ses armes à la perfection, alors que je n'en avais aucune. Je n'étais qu'un bouclier de chair et de pensées qui tombait inéluctablement sous le poids de la fatalité. Je ne savais pas pourquoi j'attachais autant d'importance au passé. Je ne savais pas pourquoi je poursuivais cette quête vouée à l'échec vers les locaux de la BBC. Je déglutis en fermant les yeux, et les traits allongés de son visage aigu se dessinèrent sous mes paupières tremblantes. Il avait réussi à pénétrer mon âme à travers l'écran de mon téléviseur. Il s'était adressé à ses téléspectateurs, mais je percevais son appel comme une invitation personnelle. Il m'avait pointé du doigt. Il m'avait reconnu sans me voir et cette pensée, bien que ridicule, avait éveillé en moi un certaine nostalgie. J'haussai les épaules en me postant en face de l'entrée. Je me doutais qu'on ne me laisserait pas entrer aussi facilement sans badge. Et je n'avais pas de moyen de le contacter. Son numéro de téléphone s'était perdu dans mes souvenirs. En réalité, je n'étais même pas sûre de l'avoir gardé. Je me redressai afin de scruter le hall à travers l'énorme baie vitrée. Personne. Super me voilà stalkeuse officielle d'un reporter ! J'aurais au moins pu choisir Justin Bieber, je me serais sentie moins seule au milieu des groupies. Je gonflai mes joues en arborant une expression ennuyée avant de me diriger vers l'autre bout de la rue. C'est nulle d'attendre. J'élançai jovialement les jambes sur le bitume en fantasmant sur nos retrouvailles. Etait-il possible qu'il se rappelle de notre rendez-vous raté ? De notre baiser maladroit et de notre accord mutuel de ne plus jamais réitérer un tel fiasco ? Je souris en levant les yeux au ciel. Les nuages cheminaient autour de ma tête en prenant la forme de mes pensées. Je fis la moue sans remarquer la silhouette de Jake qui passa à quelques mètres de moi. Je ne reconnu pas sa démarche vaniteuse ni les fluctuations de sa chevelure ébène. Ce n'était qu'un homme séduisant parmi tout les autres, une ombre qui disparaissait dans la foule. Je suivais l'agitation générale avant de me retrouver devant un vendeur de sandwichs. Mon estomac se serra et je su en humant les odeurs délicieuses de poulet grillé et de pain frais, que ma gourmandise allait encore une fois avoir raison de mes plans. Je m'installai dans la file  d'attente en secouant la tête. Je ne parvenais pas à lire le menu. Alors, je me tortillai sur place, manquant de perdre l'équilibre, lorsqu'un homme me percuta de plein fouet. « Et merde ! » Je retins mon souffle en reconnaissant le timbre particulier de sa voix. C'était lui. Je l'avais cherché depuis des heures et il fallait qu'il renverse son déjeuner sur mes chaussures. J'arquai un sourcil en l'observant. Mes yeux étaient ancrés sur son expression, incapables de se dérober de son emprise. Oh mon Dieu, c'était lui.  « Oh pardon, tenez, une serviette. » Dit-il en tendant sa main vers moi. J'étais trop surprise par ses mouvements pour réagir. Je n'avais plus l'impression de retrouver une connaissance. Il m'était tout à coup devenu étranger. C'était le même visage, les mêmes traits, les mêmes manières courtoises et consciencieuses,  mais la lumière se reflétait différemment dans son regard ténébreux. Mon bras gauche tressailli et je le soulevai lentement afin de frôler ses doigts. J'hochai silencieusement la tête pour le remercier. « Je suis vraiment désolé, je ne regardais pas où j’allais. » Je baissai automatiquement les yeux vers le bout de mes escarpins.  « Je ...   » Je suis conne et déstabilisée. J'avais du mal à articuler correctement. C'était tout de même assez étrange que je me présente comme étant une ancienne conquête. Une fille qui ne l'avait pas assez intéressée et avec qui il n'avait rien en commun. J'esquissai un faible sourire.  « Ce n'est pas grave. Je m'étais habillé pour faire bonne impression auprès de quelqu'un … Mais je pense que c'est déjà raté …    » Hasardai-je en remuant mes pieds pour chasser les bouts de sauce et de crudités qui s'y étaient logés. Jake me fixait. Je sentais son regard sur moi mais je ne savais toujours pas s'il avait réussi à définir notre relation. A l'époque, j'avais les cheveux très courts, le teint basané et la trace de mon maillot de bain allait de mon épaule jusqu'au milieu de ma poitrine. C'était normal qu'il m'ait oublié. Je me raclai la gorge afin de me donner un peu de contenance. Elsa, tu n'es pas une cruche. Tu t'es préparé. Aller, courage. Je me penchai afin d'essuyer les plis ma robe avec lenteur, m'appliquant dans mes gestes avec comme s'il s'agissait d'une chorégraphie que j'avais répété un million de fois. Je tentais calmer mon appréhension afin de lui faire face avec plus de confiance. « Mon sandwich ravira les oiseaux de passage je pense. » Je m'arrêtai avan de rire à sa remarque. Je regardai autour de moi mais je n'arrivais pas à localiser d'animal volant à l'horizon. Je me mordis la lèvre inférieure, les yeux brillant de malice.« Votre sandwich me ravi, moi aussi.   » Murmurai-je timidement. Je m'approchai de lui et posai ma main sur son avant-bras afin de le traîner loin du stand. Je fis quelques pas avant de me retourner vers lui. « Je pense que si vous voulez manger, il faudra reprendre la queue.  » Je me réjouissais à l'idée de passer un peu plus de temps en sa compagnie. Je pliai La serviette en papier avant de la ranger dans ma sac, puis je me repositionnai en face de lui avec élégance. « Au fait, je me suis demandé. C'est Jacob ou Jake tout court ? » M'amusai-je en faisant référence à notre première rencontre. Je m'étais lancé dans un long débat sur les prénoms et les diminutifs en expliquant que j'avais horreur qu'on m'appelle Elizabeth, et il avait passé son temps à me titiller. « Elizabeth, tu veux boire quelque chose ? » « Salut, c'est Elizabeth ma cavalière. » « Tu sais, on est pas obligé de danser Elizabeth. Peut-être qu'on est même pas obligé de parler. » « Elizabeth, tu crains. » J'affichais un sourire taquin en le bousculant légèrement.
 
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() message posté Mar 14 Juil 2015 - 19:42 par Jake O. Cavendish
You were red and you liked me 'cause I was blue you touched me and suddenly I was a lilac sky and you decided purple just wasn't for you. ✻✻✻ Oublier un visage ou un prénom, ça lui arrive très rarement. C’est d’ailleurs un atout dans son travail, tout simplement pour pouvoir se souvenir de choses plus rapidement. Il peut faire le lien entre deux noms, entre deux informations, presque aussitôt. Sans doute que sa mémoire a aussi des désavantages. Certaines choses qu’il voudrait pouvoir oublier. Mais ça serait de toute façon impossible. Ce qu’il souhaiterait oublier, ce sont des choses trop importantes pour qu’il y parvienne. Pour que quiconque y parvienne. Il a essayé trop souvent, toujours sans résultat probant.
Ne pas réussir à se souvenir qui est cette fille qu’il vient de percuter, ça le frustre un peu. Il sait qu’il la connait, il n’aurait pas cette impression sinon. A moins qu’il n’ait fait que la croiser à plusieurs reprises, ce qui expliquerait pourquoi son visage lui est familier. Mais il a l’impression que c’est plus que ça. Et comme il ne pose pas la question, il ne sait pas comment il aura une réponse. A moins qu’elle, elle sache comment ils se connaissent. S’ils se connaissent bel et bien. « Je ...   Ce n'est pas grave. Je m'étais habillé pour faire bonne impression auprès de quelqu'un … Mais je pense que c'est déjà raté …    » Il la regarde de la tête au pied, la trouve jolie, malgré les tâches qu’il a causées. La personne qu’elle veut impressionner serait bien stupide de s’arrêter sur quelques tâches. « Vous avez encore toutes vos chances je pense. » La plupart des hommes ne remarqueraient même pas que sa tenue n’est pas parfaite au détail près. Les serviettes permettent déjà d’enlever une partie des dégâts, pas tout mais une majorité.
Et pendant qu’elle essuie sa robe, il la regarde un peu plus en détails sans qu’elle puisse le voir. Il cherche au fin fond de sa mémoire. Si elle lui dit quelque chose, il doit bien la connaître. Mais elle ne semble pas le reconnaître non plus alors peut-être se trompe-t-il. Peut-être qu’elle ressemble à quelqu’un qu’il a connu, ou à une actrice dans un film. Il peut tout à fait confondre après tout, même si ça ne lui arrive que rarement. « Votre sandwich me ravi, moi aussi.  » Il fronce les sourcils, pas certain de comprendre. Elle est heureuse que le sandwich de Jake lui soit tombé dessus ? Peut-être est-elle en train de flirter, il n’en est pas certain à cent pour cent. Il la suit lorsqu’elle l’entraîne un peu plus loin. Sa main posée sur le bras de Jake le pousse d’autant plus à penser qu’elle flirte. « Je pense que si vous voulez manger, il faudra reprendre la queue.  » Il se tourne vers la file toujours aussi longue devant le stand de sandwich. En effet, il n’a pas eu de chance sur ce coup. Il se contente d’hausser les épaules, pas certain qu’il va reprendre la file finalement. Surtout qu’il n’est pas certain d’avoir assez d’argent liquide pour payer un autre sandwich.
Tant pis, il trouvera bien une autre solution. Pour le moment, son appétit lui est passé. Ça ne durera pas longtemps, il le sait. Pour le moment, il est trop intrigué par cette jeune femme qui a un sourire sur les lèvres et qui semble en savoir plus que lui. « Au fait, je me suis demandé. C'est Jacob ou Jake tout court ? » Etonné, il fronce les sourcils à nouveau. « Comment vous… ? » Et alors qu’il prononce ces paroles, ça lui revient. Il sait comment il la connait. « Oh ! Elizabeth. » Prononce-t-il doucement. Il est presque désolé de ne pas l’avoir reconnue immédiatement. Presque parce que finalement, ça n’est pas si étonnant que ça. Ils ne s’étaient côtoyés qu’une seule et unique soirée. Il y a quelques temps déjà. Visiblement, elle, elle ne l’avait pas oublié. « Tes cheveux sont plus longs, ça te va bien. » Commente-t-il tout simplement. Il ne sait pas vraiment ce qu’il est censé dire à une fille avec qui il avait eu un rendez-vous il y a une éternité. Un rendez-vous catastrophique au terme duquel ils avaient décidé d’un commun accord de ne pas réitérer le supplice. Il n’avait connu ce genre de situation ; les retrouvailles, pas le rendez-vous raté. Ce qui, finalement, relevait du miracle quand on sait avec combien de femmes sa mère a essayé de le caser.
Recroiser Elizabeth, ou plutôt Elsa, ainsi, ça relève d’une énorme coïncidence. Ils n’étaient pourtant pas censés se revoir. Ils s’étaient accordés là-dessus. Ç’avait sans doute été la seule fois qu’ils avaient été d’accord ce soir-là. Du moins, de ce qu’il s’en souvient. « Ça fait vraiment longtemps, désolée… si je ne t’ai pas reconnue immédiatement. » Il s’excuse parce qu’il n’est pas habitué à vivre ce genre de situation. Mais elle est vraiment différente. A l’époque, elle avait ses cheveux beaucoup plus courts, un style différent aussi. Elle est sans doute devenue encore plus belle. Du moins c’est l’impression qu’elle lui donne. « Tant pis pour le sandwich, il y a un Subway au coin de la rue, on peut y aller si tu veux ? » Est-ce qu’il vient vraiment de lui proposer un semblant de second rendez-vous ? A l’époque, il s’était pourtant promis qu’ils n’en auraient jamais. Peut-être qu’il avait exagéré. Elle ne pouvait pas être si terrible tout de même. « Et c’est juste Jake au fait, ma mère voulait ce prénom, sans qu’il soit un diminutif. »

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() message posté Sam 15 Aoû 2015 - 14:05 par Invité

“I got myself a bad habit. I think the past is never dead. It's not even past.”   Je me mordis la lèvre inférieure en l'observant d'un air aguicheur. Je retombais dans mes mauvaises habitudes en côtoyant un jeune homme aussi séduisant. Je le connaissais. Je l'avais déjà rencontré par le passé mais aujourd'hui, je cherchais à toucher l'étranger qui se cachait derrière ses prunelles brillantes. Celui qui m'avait regardé à travers l'écran de mon téléviseur et qui m'avait poussé à l'aventure. Le reporter BBC. Mon cœur s'enflammait dans ma poitrine. Il lui suffisait de si peu pour attiser ma curiosité. Étrangement, je ne voulais plus rester sur une défaite. Je me penchai lentement vers lui. Mes doigts s'enfonçaient dans le cuir de mon sac au fur et à mesure que je m'approchais de sa silhouette flegmatique. Je n'accordais plus aucune attention à ma tenue ni aux tâches que son sandwich avait causé. J'étais concentrée sur les danses suaves de ma longue robe au gré du vent. J'étais concentrée sur lui. Je voulais l'envelopper comme une vénale. Je voulais être une créature d'un autre monde et lui prouver que j'étais bien différente de la gamine puérile qui avait ruiné sa soirée, même si je ne l'avais jamais réellement été. Ce n'était qu'un malentendu. Jake Cavendish ne m'avait jamais intéressé à la base. Ce n'était qu'un cavalier qu'on m'avait imposé, mais voilà que je choisissais enfin de partager un moment de complicité avec lui. J'étais suspendu aux mouvements aléatoires de sa respiration. Je guettais une attention de sa part. Cependant, plus il s'engageait dans la conversation et plus je réalisais qu'il ne m'avait pas reconnu. Je me sentais tout à coup agitée et incertaine. Cette tension et cette fièvre qui s’infiltraient sous ma peau, devenaient presque insupportables. Et en même temps, elles étaient étrangement salutaires. Elles me rappelaient des sensations de frénésies et de passion que je n'avais pas ressenti depuis le diagnostic de ma maladie. Comme si, enfin, je pouvais être une femme malgré le Parkinson. Malgré les spasmes douloureux qui traversaient mon échine et qui bloquaient les muscles de ma main gauche. Je remuai le bout du nez en élargissant mon sourire. Mais cette fois, je ne voulais pas le séduire. Je le remerciais secrètement d'éveiller en moi une ancienne flamme. Je le remerciais car je me retrouvais après une longue attente dans l'angoisse.  « Vous avez encore toutes vos chances je pense.  » Mon visage s'illumina. J’acquiesçai subtilement, sans me laisser bouleverser par sa flatterie. J'étais déjà bien assez perturbée par les souvenirs de notre rendez-vous, par sa présence et par l'aura de grandeur qu'il exhalait.

D'un geste fébrile, je m'accrochai à son avant-bras afin de l'entraîner à l'écart. Mon expression charmeuse flottait sur les courbes de ma mâchoire fine, l'invitant à me faire confiance. J'aspirais à susciter quelque chose en lui. Certes, pour des raisons malhonnêtes et complètement intéressées. Mais des raisons quand même. Mes pensées se chevauchaient dans mon esprit. J'étais intimidée et en même temps, je me sentais prête à entrer dans un interminable jeu de séduction. Mes doigts se perdaient entre les plis de sa chemise, donnant plus de sens à notre étreinte éphémère. Puis ma voix s’éleva dans l'ambiance chaleureuse de la rue. « « Comment vous… ?  » Je le fixai avec un moue amusée. « «  Oh ! Elizabeth.  » Je ris allègrement en effectuant de grands gestes. Ouiiiii c'est moi ! J'avais l'impression de retrouver un vieil ami perdu de vue depuis une décennie. Mais ce n'était qu'un mensonge, une illusion crée de toute pièce.  « « Tes cheveux sont plus longs, ça te va bien.  » Je sentis mes pommettes se teinter de rouge. Je m'étais déshabituée des compliments de ce genre, alors je balayai ma frange avec lenteur avant de me redresser avec nonchalance. « Merci. Tu es pas trop mal non plus. Tu as l'air … Plus … Je ne sais pas ...  » Je posai le bout de mon ongle au coin de ma bouche en faisant mine de réfléchir. « Plus éloquent... Peut-être qu'il nous aurait fallu un sandwich aux crudités pendant notre premier rendez-vous.  » Le taquinai-je gentiment. D'ailleurs, cela ne comptait plus. Je n'attachais pas la moindre importance à notre soirée catastrophique. « «  Ça fait vraiment longtemps, désolée… si je ne t’ai pas reconnue immédiatement.   » Je souris à nouveau. Sincèrement, sans arrière pensée. Jake était une petite lucarne. Cette mince ouverture qui éclairait l'antre sombre de mon angoisse. A ses yeux, je n'étais qu'une fille de plus ou de moins. Une ancienne conquête, peut-être. Dans l'absolu, j'étais normale. Je n'étais pas malade. Et cette éventualité me comblait de joie. Je secouai les épaules. « « Tant pis pour le sandwich, il y a un Subway au coin de la rue, on peut y aller si tu veux ?  » J'écarquillai les yeux puis je fis un pas en avant, de sorte à ce que la moitié de mon être et de mes actes se confondent avec les souffles du vent. J'avance. Je le regardais avec une lueur d'espoir dans les yeux. « Oui...   » Il était à mes côtés et mes mains n'avaient pas encore tremblé. Il était là, et je me sentais comme une enfant rêveuse et superficielle. Exactement comme je l'avais toujours été. « «  Et c’est juste Jake au fait, ma mère voulait ce prénom, sans qu’il soit un diminutif.  » Ses paroles glissaient sur ma peau en chatouillant mes sens. Je voulais guérir mais il m'était impossible de dépasser les défaillances du corps seule. Je déglutis en me retournant vers lui. « C'est joli. Les prénoms courts c'est toujours plus jolis.  » Murmurai-je avec douceur. Nous fîmes quelques pas jusqu'au subway sans que je n'ose réellement m'exprimer sur la situation. J'étais tout simplement heureuse de suivre les voies de la liberté. Je m'arrêtai un instant au milieu de la chaussée. Je levai les yeux vers les arcs lumineux du ciel, puis je le pointai du doigt. « J'ai l'impression de vivre un remake de Bridget Jones, l'âge de la raison.   » Mais tu n'as pas l'allure de Mark Darcy. Et tu n'es pas aussi perfide que Daniel Cleaver. Alors qui es-tu réellement ? Jake Cavendish, le reporter BBC charmeur de cœurs.

 
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() message posté Sam 22 Aoû 2015 - 16:21 par Jake O. Cavendish
You were red and you liked me 'cause I was blue you touched me and suddenly I was a lilac sky and you decided purple just wasn't for you. ✻✻✻ Quand il y réfléchit, Jake ne sait pas vraiment pourquoi leur rendez-vous s’était si mal passé. A quel moment précis ils avaient commencé à se critiquer mutuellement plutôt qu’à apprendre à se connaître. Peut-être qu’inconsciemment, il avait décidé que ce rendez-vous arrangé par des amis en commun ne pourrait pas fonctionner. Par principe. Parce que tous ceux auxquels il avait participé n’avaient mené à rien. Que ça soit sa mère qui ait choisi la fille ou des amis. Ça n’avait jamais fonctionné. Il se souvient qu’il avait accepté pour faire plaisir à ses amis, qui insistaient sans cesse pour lui faire rencontrer quelqu’un. Jake a toujours soupçonné qu’ils voulaient qu’il soit en couple pour pouvoir faire des sorties à quatre. Ça n’était jamais arrivé et finalement, ils s’étaient perdus de vue.
Il se souvient avoir trouvé Elsa superbe quand il était arrivé à la réception où il lui avait donné rendez-vous. Elle portait une robe qui lui allait à merveille et brillait de sa présence. Et puis au bout d’un moment, sans qu’il ne se souvienne pourquoi, elle était devenue insupportable à ses yeux. Et lui était devenu insupportables à ceux d’Elsa. Une mauvaise combinaison et ils avaient finalement passé une soirée terrible. Mais était-elle vraiment si insupportable ? Etait-elle vraiment telle qu’il se souvenait d’elle ? Elle est là, devant lui, et il n’est plus sûr de rien. A nouveau, il l’avait trouvée séduisante. Et de bonne compagnie. Peut-être s’était-il trompé. Peut-être que ça aurait pu marcher à l’époque, s’il n’avait pas refusé d’avance la possibilité que ça puisse arriver. « Merci. Tu es pas trop mal non plus. Tu as l'air … Plus … Je ne sais pas ...  » Est-ce qu’il a vraiment changé depuis qu’ils se sont rencontrés ? Il ne sait pas vraiment. Peut-être a-t-il muri un peu. Il ne saurait pas le dire. « Plus éloquent... Peut-être qu'il nous aurait fallu un sandwich aux crudités pendant notre premier rendez-vous. » Est-ce que ç’avait été un problème ? Peut-être qu’un repas tout simple leur aurait mieux convenu qu’une réception un peu trop guindée.
Ils s’étaient retrouvés dans un monde auquel aucun d’eux n’appartenait vraiment. Peut-être qu’elle a raison. Peut-être qu’ils auraient eu une meilleure chance s’ils n’avaient été que tous les deux, dans un monde qui leur ressemblait. Alors comme pour leur donner une nouvelle chance, il lui propose d’aller manger ensemble, restant dans le thème des sandwichs. Elle accepte et se rapproche de lui. Visiblement, elle veut la même chose que lui. Réessayer ce qui avait pourtant fini en un terrible échec la dernière fois. Rien n’indique que ça donne le même résultat cette fois. « C'est joli. Les prénoms courts c'est toujours plus jolis.  » Elle dit ça d’une voix presque trop douce pour être réelle. Jake sourit. Décidemment, elle pourrait vraiment lui plaire. « C’est pour ça que tu as décidé de t’appeler Elsa ? » Elsa, Elisabeth, les deux prénoms sont jolis. Tout prénom peut être joli, peu importe la longueur. Après, ça dépend des goûts et des couleurs, comme tout.
Le bras d’Elsa passé sous le sien, Jake et elle avancent dans la rue. Il ne dit rien, pas certain de savoir ce dont ils doivent parler. Est-ce un rendez-vous ? En quelque sorte, ça l’est. Et il faudrait être aveugle pour ne pas réaliser qu’Elsa flirte avec lui. Il faudrait aussi être stupide pour ne pas apprécier cela. « J'ai l'impression de vivre un remake de Bridget Jones, l'âge de la raison. » Elle s’est éloignée quelques secondes et il a presque l’impression qu’elle va se mettre à danser au milieu de la route. Il ne se souvient pas de cette facette de sa personnalité. De cette légèreté qui semble pourtant la caractériser. « Je veux bien te croire, même si je n’ai jamais vu le film. » Les comédies romantiques, ça n’a jamais été sa passion. Trop de clichés, trop prévisible du début à la fin. Il en a vu quelques unes, un peu forcé, soit par une petite amie, soit même par une de ses sœurs quand ils regardaient des films ensemble, un soir par semaine. Le choix se faisait à chacun son tour et forcément, les comédies romantiques revenaient souvent, malgré les plaintes de Jake. « C’est le deuxième film, non ? » Il n’en est pas sûr du tout, il suppose simplement parce qu’il y a un sous-titre, ce qui est souvent le cas des suites, pour les différencier du premier.
Alors qu’une voiture approche, modifiant déjà sa trajectoire pour éviter Elsa, Jake se saisit tout de même de son bras pour la ramener sur le trottoir. A la voir, on pourrait presque la croire sortie d’une de ces comédies romantiques. Avec un peu de comédie musicale dedans. « Tu devrais faire attention. » Dit-il avec un sourire joueur. Et ils reprennent leur avancée jusqu’au Subway. Galant, il la laisse entrer en première et ils s’installent dans la file de clients pour attendre leur tour. Jake la regarde en croisant les bras. « Alors, qu’est-ce que tu deviens ? Tu es toujours dans le milieu artistique ou tu as changé de vocation ? » Il s’étonne de se souvenir de ce détail alors qu’il ne l’a même pas reconnue tout à l’heure. Comme quoi, la mémoire peut fonctionner de façon étrange. Ils ne se sont pas vus depuis un moment et, dans leur situation, il est sans doute préférable de reprendre à zéro. D’apprendre entièrement à se connaître à nouveau. Parce que la première fois, ça n’avait pas vraiment fonctionné.

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() message posté Ven 25 Sep 2015 - 17:30 par Invité

“I got myself a bad habit. I think the past is never dead. It's not even past.”   Je balayai mes cheveux d'un geste gracieux de la main. Je me souvenais vaguement de notre  rendez-vous ; de ma première impression, de son expression vaniteuse et de sa voix grave et mesurée. Il me semblait qu'il avait critiqué mon choix de boisson ou peut-être m'étais-je moqué de sa coiffure ? Pourquoi avais-je accepté une rencontre arrangée avec un inconnu ? Je n'étais même pas installée à Londres. Je vivais au jour le jour mais je devais accorder  de l'importance à toutes les éventualités qui s'offraient à moi. Jake en était une. Il aurait pu me sauver de l'emprise de Thomas. Il aurait pu être la personne que j'attendais depuis si longtemps. Voilà, ce que je m'étais imaginé à l'époque. Je haussai les épaules presque amusée par le ridicule de la situation. Nous étions prédestinés à nous perdre de vue avant de nous retrouver. Je fis la moue en joignant les mains sous mon menton. Son regard ténébreux glissait furtivement sur mon visage, alors que je tentais de capturer son attention. Je suivais les mouvements de sa tête comme hypnotisée par les flux archaïques du monde. Je ne distinguais presque plus l'agitation des passants ni l'interminable queue devant le stand de sandwich. Nous étions seuls. Je souris timidement avant de m'approcher. Jake Cavendish n'avait pas l'air différent, mais la sensation de gêne qui s'installait dans ma poitrine à chaque fois que je songeais à la tournure chaotique de notre soirée, avait complètement disparue maintenant. Il était à la fois, le poison et son antidote. Mon cœur se serra à cette pensée. Je n'étais pas sûre de vouloir explorer les voies du passé mais je me jetais à corps perdu dans l'arène. Je voulais nous donner une chance, une incertitude, une probabilité quelconque. Et si je n'avais pas été aussi idiote. Et si j'avais agi correctement. Et si je n'étais pas malade … Je déglutis en marchant à ses côtés. Mes talons clapotaient contre la chaussée humide, rythmant la cadence de ma démarche enjouée.  « C’est pour ça que tu as décidé de t’appeler Elsa ? » Mon regard s'illumina. Il s’intéressait à mes préférences. Il me voyait enfin. Les mots se bousculaient dans ma gorge. J'aurais pu lui mentir et choisir une phrase mielleuse à double sens. Mais cette fois, j'avais décidé d'être moi-même. Je voulais être appréciée parce que j'étais ce genre de personne puérile, loufoque mais attachant. Parce que j'étais Elizabeth Saint Claire.  « En réalité, je n'en ai aucune idée. J'ai toujours insisté pour qu'on m'appelle Elsa. C'est un caprice de petite fille qui s'est en quelque sorte emboîté dans mon quotidien. »Je ris avec légèreté puis je me tournai vers lui afin de le jucher du regard. « C'est Elsa, c'est tout.  » Je murmurais d'une voix fluette et suave, comme si j'avais peur que le bruit brise la quiétude de nos échanges. Notre équilibre me paraissait si instable. Je crispai les doigts autour de son avant-bras en roulant des yeux. Mon geste était peut-être envahissant, mais je n'avais pas pensé aux conséquences. Je ne pensais pas réellement. J'agissais uniquement. « «  Je veux bien te croire, même si je n’ai jamais vu le film.  » Un frisson traversa mon échine. Il allait me prendre pour une fanatique de films à l'eau de rose, une idiote parmi tant d'autres, sans aucune once d'originalité. Mais c'était faux. Je savais apprécier les grands chef-d’œuvre cinématographiques. Bon, aucun titre ne me venait à l'esprit sur le coup, mais je n'étais pas tout à fait cruche ! Je fis la moue. « « C’est le deuxième film, non ?   » J’acquiesçai sans lâcher sa prise. « Le premier film est plus drôle. Oh mon dieu, on dirait que j'aime trop les clichés romantiques. La prochaine fois je prendrais terminator en référence pour avoir l'air plus cool.   » Raillai-je en m'avançant sur les pavées. J'élançais mes jambes avec allégresse. Les sifflements du vent s'épandaient sur mon âme comme une douce caresse. J'étais presque heureuse. J'étais presque libre. Sans s'en rendre compte, Jake m'offrait une trêve dans ma routine morose et ennuyeuse. J'avais commencé ma vie comme une enfant trouvée par erreur. Mon père nous avait quitté. Il était parti avant que je ne puisse réellement faire la différence entre sa présence et son absence, entre son amour et son abandon. Ma mère m'avait confié aux voisins. Elle m'avait offert une nouvelle famille pour que je cesse de poser des questions. C'était de cette manière, que  j'avais atterri chez les Knickerbadger, dans une maison qui n'était pas la mienne. Une maison voilée par les mystères et la magie. J'avais grandi entre ses quatre murs en chérissant chaque moment de solitude, chaque attention qu'on avait bien pu m'accorder. J'avais imaginé un univers à mon image ; fait de lumières et de paillettes. Puis, lorsque Thomas avait quitté Glastonbury, lorsqu'il me fût interdit de l'aimer ou de lui suivre, je pris la décision de partir moi aussi. J'avais naïvement accepté sa cruauté en me réfugiant dans l'éloignement. En Australie, en Italie et enfin à Londres. Je pensais avoir surmonté toutes mes faiblesses et c'était précisément ce qui avait fait de moi une jeune femme vaniteuse et arrogante. C'était exactement pour cette raison que je m'étais fermé à Jake lors de notre première rencontre. Puis on avait diagnostiqué mon Parkinson et j'étais redescendu de mon nuage. Mes rêves étaient condamnés. Si je ne pouvais plus dessiner, ou écrire, j'étais vouée à mener mon existence en demie teinte. Je me perdais dans mes pensées, sans remarquer la voiture qui changeait de trajectoire. Jake m'attrapa par le bras et m'attira brusquement vers le trottoir. J'émis un couinement en me redressant contre lui. « «  Tu devrais faire attention.  » Je m'éloignai en soupirant, puis je relevai mon visage, les joues empourprées et le regard perçant. « Merci. Je suis désolée. Je suis pas aussi maladroite d'habitude. » Je haussai les épaules en souriant puis je continuai sans changer de démarche. Lorsque nous arrivâmes aux portes du Subway, il me laissa entrer en premier. J'avançais avec précaution, en faisant particulièrement attention à ne pas me ridiculiser à nouveau. Ce serait tellement idiot que je tombe ou que je glisse devant lui. Je m'installai dans la file d'attente en croisant les bras. Notre ballade n'avait pas durée longtemps, mais elle était déjà passée comme un souvenir. Un souvenir de rien puisque j'avais déjà oublié mes appréhensions. C'était la fin de tout et de pas grand-chose. Je ne connaissais pas réellement Jake. Nous n'avions pas d'histoire commune. Et en même temps, il y avait cette terrible soirée. « Alors, qu’est-ce que tu deviens ? Tu es toujours dans le milieu artistique ou tu as changé de vocation ?    » J'allongeai la main gauche. Mes muscles étaient sereins et immobiles. Mon corps n'exprimait plus aucun symptôme, alors peut-être que je pouvais me permettre un seul et unique écart. « Tout à fait. J'ai arrêté mes études de calligraphie et je me consacre à mon blog who's your mommy. C'est assez cool, tu devrais t'abonner.   » Je pinçai les lèvres d'un air joueur. « J'avoue que j'ai suivi certains de tes reportages. C'est vraiment pas mal. Tu te diversifies, tu n'as pas de domaine de prédilection ?  » Je m'abstins  de lui confier que ma présence tout près des locaux de la BBC n'avait rien d'un hasard et que j'espérais secrètement tomber sur lui. Je me tournai afin de lire les menus affichés sur le panneau derrière la caisse. « Tu vas me trouver bizarre si je prend le Kids pak ?  » M'enquis-je en rajustant une mèche de cheveu derrière mon oreille.

 
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Jake O. Cavendish
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() message posté Dim 27 Sep 2015 - 9:46 par Jake O. Cavendish
You were red and you liked me 'cause I was blue you touched me and suddenly I was a lilac sky and you decided purple just wasn't for you. ✻✻✻ Cette seconde rencontre, c’est comme une seconde chance. Finalement, ils n’avaient pas pris le temps de s’accorder une première chose, la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Sans doute Jake avait-il refusé le rendez-vous directement et n’avait pas pris le temps de la connaître réellement. Sans doute s’était-il arrêté sur ce qui ne lui plaisait pas, sans regarder ses qualités qui auraient pu compenser. Qu’il soit incapable de se souvenir ce qui l’avait vraiment gêné, c’est un signe non ? Signe qu’il avait peut-être fait une erreur. Et si Elsa est aussi prête à prendre cette seconde chance, c’est qu’elle ne garde pas non plus un souvenir précis et mauvais de leur première soirée ensemble.
Qui sait ce qu’il se serait passé s’ils s’étaient accordé une vraie chance ? S’ils avaient mis leurs aprioris de côté et avaient essayé malgré tout ? Peut-être qu’ils auraient pu construire quelque chose. Ou peut-être pas. Peut-être que ça aurait échoué. Qu’est-ce qu’ils pourraient en savoir ? Ils n’ont même pas essayé. Et pourtant, les voilà, quelques temps plus tard, toujours au même point. Toujours tous les deux célibataires. Enfin Jake ne peut pas être certain qu’Elsa le soit aussi. Mais elle en a l’air. Une femme en couple ne flirte pas autant. A moins qu’il se trompe. Il ne croit pas se tromper. « En réalité, je n'en ai aucune idée. J'ai toujours insisté pour qu'on m'appelle Elsa. C'est un caprice de petite fille qui s'est en quelque sorte emboîté dans mon quotidien. » Jake se demande si c’était un surnom qui s’était finalement transformé en véritable prénom. Pour qu’elle demande à être appelée ainsi, elle devait bien avoir entendu le prénom quelque part. Un enfant ne demande pas à changer de prénom sans raison. « C'est Elsa, c'est tout. » Sans doute qu’il peut faire un effort. C’est ainsi qu’elle veut être appelée. Et non pas Elizabeth. Ç’avait été puéril. Une façon comme une autre de gâcher ce rendez-vous qu’il ne souhaitait pas dès le début. Une façon d’embêter sa cavalière qui lui avait été imposée. Peut-être que s’ils s’étaient rencontrés différemment, tout aurait changé. Si elle avait été une inconnue rencontrée par hasard, il ne serait peut-être pas parti du principe qu’elle n’était pas pour lui. S’ils s’étaient rencontrés comme aujourd’hui, peut-être que ç’aurait été différent. « C’est joli, Elsa. » Dit-il tout simplement. La complimenter, c’est ce qu’il aurait dû faire la première fois. Au lieu de tout faire pour l’embêter.
« Le premier film est plus drôle. Oh mon dieu, on dirait que j'aime trop les clichés romantiques. La prochaine fois je prendrais terminator en référence pour avoir l'air plus cool. » Il sourit, amusé qu’elle semble embarrassée d’aimer les films romantiques. Elle peut aimer ce qu’elle veut, il n’est pas là pour juger. Surtout qu’elle est loin d’être la seule femme à aimer ces films. Certes, ça n’a jamais été la tasse de thé de Jake mais chaque personne a ses goûts et il l’accepte. Tant qu’il n’est pas forcé de regarder trop du film du genre, ça lui convient. « Tu peux finir sur ‘I’ll be back’ ou un ‘hasta la vista’, là, j’comprendrais la référence. » Il a beau ne pas être fan de ces films, il en a vu quelques-uns et connaît les répliques cultes, comme à peu près tout le monde ayant accès au cinéma.
Elsa semble être dans son monde. Dans un monde totalement différent de celui dans lequel elle se trouve. Il ne se souvenait pas de ça. Il se souvenait de cette fille qu’il avait trouvée agaçante lors d’une soirée trop guindée. Là, elle semble être dans son élément. Elle semble heureuse. Tellement qu’elle ne fait plus attention au reste du monde. Jake l’observe avec un sourire et l’attire sur le trottoir quand une voiture menace de la heurter. « Merci. Je suis désolée. Je suis pas aussi maladroite d'habitude. » Il secoue la tête pour lui faire comprendre que ça n’est pas grave. Elle a le droit d’être dans les nuages parfois. Et même si elle était maladroite, elle n’a pas à s’en excuser. Ça n’est pas sa faute.
Ils arrivent finalement au Subway et entrent tous les deux, venant se placer dans la file d’attente. Jake lève les yeux vers la présentation des différents sandwichs, hésitant clairement. « Tout à fait. J'ai arrêté mes études de calligraphie et je me consacre à mon blog who's your mommy. C'est assez cool, tu devrais t'abonner. » Il sourit. Pas certain que le blog d’Elsa soit à propos de choses qui l’intéressent vraiment. L’art, la mode et tout le reste, ça n’a jamais été son truc. Il pourra toujours aller y jeter un coup d’œil pour lui faire plaisir mais il doute s’y intéresser vraiment. Mais sans doute son blog est-il très bien, si elle a arrêté ses études pour s’y consacrer. « J'avoue que j'ai suivi certains de tes reportages. C'est vraiment pas mal. Tu te diversifies, tu n'as pas de domaine de prédilection ?  » On lui pose souvent la question. Pourtant, c’est justement ce non-choix d’un domaine particulier qui est un choix à part entière. Il veut tout essayer, avoir des reportages différents tout le temps, pour ne jamais s’ennuyer. « Je fais beaucoup ce qu’on appelle les faits divers, comme il y a tout et n’importe quoi là-dedans, c’est toujours différent. Et je fais souvent des remplacements sur d’autres sujets, quand il y a besoin, j’ai toujours quelque chose à faire ainsi. » Et Dieu sait qu’il adore être occupé tout le temps. Il adore son travail alors il essaye toujours d’y passer autant de temps que possible. La journée d’aujourd’hui est beaucoup moins intéressante, à cause des réunions. La perspective de passer du temps avec Elsa est beaucoup plus attrayante que celle de retourner dans une salle de réunion ennuyeuse à mourir. « Tu as vu quoi comme reportage récemment ? » Demande-t-il, curieux. Ça lui fait bizarre, qu’elle ait vu son travail alors que lui, l’avait presque oubliée depuis leur premier rendez-vous.
« Tu vas me trouver bizarre si je prend le Kids pak ? » Il lève les yeux à nouveau vers la présentation des menus. Il n’avait même jamais remarqué qu’il y avait un menu enfant ici. Il n’avait aucune raison de le faire jusqu’à maintenant. « Non, tu peux prendre ce que tu veux. C’est bon ? Je te suivrais bien mais j’ai peur qu’une portion enfant ne me suffise pas. » Si ce n’est qu’une version plus petite des sandwichs, alors non, ça ne l’intéresse pas vraiment. Il a toujours eu grand appétit, surtout après une matinée ennuyeuse. « Ton blog marche bien alors ? Pourquoi ‘who’s your mommy ? » Interroge-t-il, curieux d’en savoir plus sur elle. Jusque-là, on croirait presque qu’ils ont leur premier rendez-vous, qu’ils apprennent tout juste à se connaître. Sans doute qu’on pourrait voir les choses comme ça. Un second premier rendez-vous.

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() message posté Sam 7 Nov 2015 - 15:39 par Invité

“I got myself a bad habit. I think the past is never dead. It's not even past.”   J'avais beaucoup de mauvaises habitudes : mon caractère frivole et trop rêveur, ma façon de rire, ma voix fluette ou encore mes dance dare inappropriés en pleine rue. Je pouvais parfaitement concevoir que Jake m'ait détesté. Peut-être même l'avais-je encouragé dans cette voie en agissant de façon puérile. Après tout, j'étais une cavalière qu'on lui avait imposé. Il ne m'avait jamais choisi. Je haussai les épaules en l'observant avec une fixité étrange. Je voulais lire ses pensées, trouver un signe ou une similarité qui puisse nous relier. Mais je n'en trouvais aucune et cette éventualité me rendait un peu triste. Je me demandais pourquoi j'accordais autant d'importance à cette rencontre. Probablement, parce que je considérais qu'il y avait une limite au nombre de chances que l'on pouvait s’accorder. Nous étions déjà à notre deuxième essai. Je serrai ma prise sur mon sac tout en marchant à ses côtés. Aurions-nous pu être heureux ensemble ? Quel était son genre idéal ? Il recherchait sans doute des qualités divines, une femme éloquente et gracieuse avec une longue chevelure soyeuse et des mensurations parfaites. J'osais à peine imaginer sa déception lorsque j'étais apparue dans le décor, une moue enfantine, une coupe trop carrée et une tenue quelconque. Je savais que j'aurais dû porter une robe bustier. Il fallait toujours porter des robes bustiers pendant un premier rendez-vous ! « C'est joli Elsa. » Mon regard s'illumina lorsqu'il prononça mon prénom. J'étais si facile à enchanter. Je me laissais bercer par toutes les musiques du monde sans omettre la moindre objection, et c'était probablement la raison de toutes mes déceptions. Je souris avant de me tourner vers lui. « Merci. » J'avais l'impression de découvrir un nouveau versant de sa personnalité. J'aimais bien ce Jake Cavendish, même s'il avait l'air de réserver ses jugements à propos de notre rencontre. Mais je ne le blâmais pas. Bien, au contraire, je respectais cette qualité. « «  Tu peux finir sur ‘I’ll be back’ ou un ‘hasta la vista’, là, j’comprendrais la référence. » Au fond, il pouvait être aussi cliché que moi. Son attitude insouciante me mettait étrangement en confiance. I'll be back, la réplique me correspondait plutôt bien étant donné la situation. Je baissai les yeux, embarrassée par mes réflexions. « Je n'ai pas encore regardé la dernière version du film. » Raillai-je en m'élançant sur la chaussée. Jake me rattrapa de justesse et je me redressai en souriant. Il me devait des chaussures et je lui devais la vie. L'analogie était assez amusante à faire. Il hocha la tête avec courtoisie, sans chercher à accentuer mon malaise. Et je le remerciai intérieurement d'épargner ma dignité.
Nous arrivâmes devant la façade du subway. Je croisai les bras devant la présentation des menus tout en continuant à entretenir le débat. J'étais assez impressionnée par la diversité de ses reportages. Il semblait connaître tellement de choses alors que j'étais incapable de donner un avis sur une thématique trop compliquée. Il y avait toujours des notions qui me dépassaient, même lorsque j'essayais de me concentrer. « «  Je fais beaucoup ce qu’on appelle les faits divers, comme il y a tout et n’importe quoi là-dedans, c’est toujours différent. Et je fais souvent des remplacements sur d’autres sujets, quand il y a besoin, j’ai toujours quelque chose à faire ainsi.  » J’acquiesçai attentivement. Il était réellement passionné par son travail. J'enviais toutes les possibilités qui se présentaient à lui parce que j'avais été contrainte à abandonner une partie de mon rêve à cause de mon parkinson. « Tu as vu quoi comme reportage récemment ? » Sa question m'interpella tout à coup. J’écarquillai les yeux avant de rire en secouant les mains. « Tu me prends de court. J'espère que tu t'attend pas à une synthèse détaillée. » Je me raclai la gorge afin de rassembler toutes mes idées. Il s'agissait d'un reportage sur le happy slapping. Le principe consistait à filmer une agression puis à diffuser la vidéo sur internet. Cette pratique avait plus de dix ans déjà. Elle avait vu le jour à Londres et la BBC avait était l'une des premières chaînes médiatiques à s’intéresser à ce phénomène qu'elle qualifiait de : violence par jeu. « Un fait de société. Des vidéoagressions entre autres. Il n'est pas vraiment possible de chiffrer la fréquence du phénomène puisqu'il s'agit de cas isolés mais c'est quand même assez effrayant. Bientôt, je n'oserais plus sortir de chez moi.   » Je papillonnai des yeux en marquant mon indignation. Il était devenu si facile de se faire attaquer de nos jours – même en pleine capitale anglaise. Je relevai mon menton vers les menus à nouveau. Le Kid Pak contenait un sandwich de taille normale. Il y avait tout simplement, un jus de fruit, des friandises yoyo bear et un paquet de chips en plus. « Non, tu peux prendre ce que tu veux. C’est bon ? Je te suivrais bien mais j’ai peur qu’une portion enfant ne me suffise pas. » Je souris. En effet, la portion n'était pas très adéquate dans son cas. La file d'attente avançait lentement mais cela ne me dérangeait de passer plus de temps avec Jake. Nous pouvions devenir de meilleurs étrangers de cette façon. « Ton blog marche bien alors ? Pourquoi ‘who’s your mommy ? » Je plissai les yeux en secouant jovialement la tête. Mon blog était une sorte d'exutoire. Il me permettait d'échapper aux contraintes du temps et de la maladie. Alors, à mon sens, il marchait très bien. Je fis la moue en souriant. « J'ai pas mal d'abonnés, oui. Je m'exprime à travers la photo. Parfois c'est plus facile d'utiliser les images plutôt que les mots.  » Je haussai les épaules avec désinvolture. Je n'étais pas douée pour construire de longues phrases poétiques, alors, je me tournais vers une autre forme d'art. Plus visuelle. Plus terre à terre. « Who's your mommy?  » Soufflai-je avec une connotation mystérieuse. « Je te le dirais bien mais après il faudra que je te tue. Et pour l'instant je t'aime bien … » Je ricanai en portant la main vers ma bouche. C'était vrai. Pour l'instant, je l'aimais bien. Je m'avançai de quelques pas jusqu'à la caisse puis j'agrippai la manche de sa veste afin de lui signifier qu'il pouvait commander.
 
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