"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici these are different constellations, from the ones that you've described (elsa) - Page 2 2979874845 these are different constellations, from the ones that you've described (elsa) - Page 2 1973890357
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Samia Bukhari
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() message posté Mer 15 Juil 2015 - 19:23 par Samia Bukhari
Nothing is built on stone; All is built on sand, but we must build as if the sand were stone. ✻✻✻ Naïve. C’est le mot qu’emploient beaucoup de personnes pour désigner Riley. Elle fait confiance trop facilement, accorde des chances quand elle ne le devrait pas, espère des choses impossibles. Sans doute qu’à un certain niveau, c’est vrai. Mais elle n’essaye même pas de changer. Elle est comme ça, Riley. Elle pense le meilleur des gens, jusqu’à ce qu’ils lui prouvent le contraire. Elle espère l’impossible parce qu’elle aime rêver. Peu importe si tout ne se passe pas comme elle le voudrait, elle se contente de la réalité. La réalité lui plait en règle générale. Elle aime y échapper de temps en temps, comme n’importe qui. Se plaire à imaginer ce que pourrait être sa vie si certaines choses arrivaient. Alors peut-être est-elle naïve de faire confiance aussi facilement à Elsa. Ou peut-être que non. Elle, elle préfère partir du principe qu’elle a raison.
Elle préfère penser que tout ce qu’Elsa fait, c’est dessiner et prendre des photos inoffensives. Elle ne comprend pas les paranos qui imaginent sans arrêt le pire. Riley, elle est tout le contraire. « Probablement rien, Ça nous permettra peut-être de penser à autre chose. Si tu me cries dessus je ne remarquerais plus que mon bras tremble. Tu ne penseras pas à tes rendez-vous, à ta journée, à ton muffin que j'ai fais tomber … » Mais Riley, elle n’a pas envie de crier. Elle ne le fait que rarement. Et sans ce dessin et ce rappel de son passé, elle parvient d’habitude à oublier sa maladie. Jamais assez longtemps à son goût mais elle ne passe pas son temps à y penser, fort heureusement. Elle a toujours refusé que sa vie se résume à sa maladie et elle est la première à pouvoir agir pour éviter cela. « Il n'y aura plus que nous et la colère. Avec un peu de chance je découvrirais une grosse veine sur ton front ou au coin de ton œil et j'irais la rajouter dans tous mes clichés de toi pour me venger... » Aussitôt, elle touche son front pour vérifier qu’il est bien plat. Elle ne comprend pas pourquoi Elsa voudrait qu’elle s’énerve, elle n’en a aucune raison.
Elle n’a rien fait de mal. Du moins rien d’assez important qui pourrait justifier que Riley se mette en colère contre elle. La dernière fois qu’elle s’est vraiment mise en colère, c’était contre son colocataire. Et encore, ça ne dure jamais bien longtemps. « Je ne suis pas très mature parfois. » Elle sourit, comme si grâce à cette phrase, elle venait juste de se faire une nouvelle amie. « On est deux alors. » La maturité, Riley, elle ne connait pas vraiment. Et elle ne compte pas la connaître de sitôt. « Mais tu ne devrais pas changer tes dessins, même si j’finis par devenir énorme ou moche, ils sont très bien comme ça. » Dit-il doucement. Surtout qu’elle n’a aucune raison de vouloir se venger de Riley. Elle non plus, elle ne fait rien de mal.
Sans doute lui pose-t-elle une question un peu trop personnelle lorsqu’elle s’étonne des tremblements de la main d’Elsa. Elle peut refuser de lui répondre après tout. Mais Riley espère qu’elle ne le fera pas. Elle a l’impression qu’elles sont proches. Du moins, qu’Elsa l’est d’elle. Elle voudrait en savoir plus sur elle, pour remettre les compteurs à égalité. « Parkinson précoce. » Ces mots semblent lui être difficiles. Riley comprend qu’elle ait du mal à en parler. Elle était pareille, quand il lui arrivait de parler de sa maladie. Finalement, elle a arrêté d’en parler, parce que ça ne changeait rien. Elle n’aimait pas qu’on la regarde différemment. Elle n’aimait pas se sentir différente. Sans doute est-ce pour ça qu’elle sentait une connexion avec Elsa. Parce qu’elle est malade aussi.
Parkinson. Riley ne connait pas grand-chose sur cette maladie, à part qu’elle cause des tremblements à ceux qui en sont atteints. Il lui semblait aussi qu’elle touchait plus les personnes plus âgées. Sans doute est-ce pour ça qu’Elsa a utilisé le mot précoce. Pas certaine de ce qu’elle pourrait dire, Riley se contente de resserrer sa main sur celle d’Elsa. Elle sent quelques tressaillements, qui ne l’étonnent plus maintenant. Elle la regarde avec un sourire doux. Rien de ce qu’elle pourrait dire ne changerait les choses. Elle le sait. Elle a été trop souvent dans la position d’Elsa.
Lui proposer de la dessiner n’était finalement peut-être pas une bonne idée. Peut-être qu’elle n’en est plus capable et que Riley lui a rappelé cela. Mais elle a accepté après tout. Si elle a accepté, c’est qu’elle peut le faire, non ? « J'habite chez mon … grand frère. » Riley n’est pas sûre de savoir si ça veut dire qu’elles peuvent aller chez elle et son frère ou non. Bien sûr, ça serait plus simple si elles étaient seules. Ce qui ne sera pas possible chez Riley. « C'est vide et ça sent le tabac froid. Je ne suis pas sûre que tu apprécies l'ambiance. J'ai juste besoin d'une bonne luminosité, alors l'endroit m'importe peu. » Elle a facilement deviné que ça ne plairait pas à Riley, en effet. Elle se demande un instant où elles pourraient aller. Un endroit au soleil suffirait sans doute. Elle se lève pour suivre Elsa, évite soigneusement de marcher dans le muffin échoué sur le sol. Elle n’a pas peur. Elle veut simplement faire plaisir à cette inconnue qui ne l’est pas totalement. Elle veut aussi lui prouver qu’elle n’est plus la même. Elle veut qu’elle la dessine avec un regard heureux. Pas avec un regard voilé par la peur.
Cette peur, elle veut à tout prix l’oublier. Pas la retrouver dans des dessins. « Si je te donne mon sweat, tu n'auras pas froid. Et si tu es gentille, je te laisserais le garder en souvenir. » Elle doit vraiment vouloir la dessiner alors. Quelque part, ça flatte un peu Riley. Elle ne comprend pas vraiment pourquoi Elsa aime la dessiner et la prendre en photo mais ça ne lui déplaît pas. Etre regardée ainsi, ça a son charme. « C’est gentil, merci. » Elle pose sa main dans celle d’Elsa et la suit dans la rue. Elles ne font que quelques pas et Elsa lui montre un escalier éclairé par le soleil. Elle sourit et s’installe sur la cinquième marche. Elle ne sait pas comment se mettre. Sans doute qu’Elsa pourra lui donner des conseils. « Il faut que je pose ou je peux continuer de parler ? Parce que j’suis pas sûre de pouvoir rester immobile longtemps. » Même pas sûre du tout. Elle risque de s’ennuyer beaucoup trop rapidement. Mais elle veut faciliter le travail d’Elsa autant qu’elle le peut. « Dis-moi comment tu veux que je m’installe. » Elle doit bien savoir s’il y a une position qui sera plus facile ou non. Enfin, la première fois, elle l’avait dessinée alors que Riley ne posait pas du tout. Sans doute est-ce possible peu importe la position.
« Tu peux me parler de ta maladie ? Je ne la connais pas vraiment en fait et je suis curieuse. » Elle dépasse sans doute un peu les limites. Mais pourquoi devrait-il y en avoir ? « Tu le sais depuis quand ? » Elle a envie d’en savoir plus, sur la maladie, mais surtout sur Elsa. Et peut-être que parler lui fera oublier que ses traits sont en train d’être dessinés. « Enfin on peut parler d’autre chose si tu veux pas parler de ça. » Tant qu’elle ne demande pas à Riley de parler d’elle. Elle a déjà bien du mal à oublier sans devoir en parler. Ses pensées envahissent déjà assez son esprit. S’inquiéter pour quelqu’un d’autre, ça lui changera les idées.

✻✻✻
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() message posté Sam 15 Aoû 2015 - 19:41 par Invité

“The muses are ghosts, and sometimes they come uninvited.”   Elle m'adressa un sourire et je me poussai un peu sur le côté. C'était la première fois que je me sentais aussi proche de quelqu'un sans réellement le connaître. Les gestes de Riley glissaient sur mon âme. Ils s'encraient dans ma peau afin de me marquer par le sceau de l'éternité. J'avais passé de longs moments en sa compagnie. Je l'avais suivi partout, tous les jours pendant des semaines. Et aujourd'hui, je manifestais à son égard un intérêt amical. J'avais l'impression de pouvoir lui faire confiance. Je secouai la tête en déglutissant. Non, je lui faisais déjà confiance. Cette merveilleuse personne m'apparaissait comme une sainte. J'étais seule et incomprise. Et elle était rongée par les mêmes angoisses que moi. Je ne constituais plus un cas isolé et maladif. Nous étions deux. Je crispai mes doigts engourdis autour de mes genoux. Si seulement je pouvais lire dans ses pensées. Je voulais briser la paroi de verre derrière laquelle elle se cachait. Je voulais ressentir des choses auxquelles je pouvais songer avec joie, avec inquiétude et excitation. Je voulais qu'elle m'ouvre les portes de la créativité pour que je puisse déployer mes ailes brisées vers les limites de l'horizon. Les battements de mon cœur raisonnaient au creux de ma poitrine comme une lamentation, comme un chant de tristesse infinie. Car plus je la côtoyais et plus je réalisais à quel point ma passion pour le dessin me manquait. Elle me manquait. Je fis la moue en soupirant. J'étais soulagée. Elle ne m'en voulait pas d'avoir fait intrusion dans son intimité, comme je ne lui en voulais pas de m'avoir mis au pied du mur. Elle m'avait permis d'effleurer le sommet de mon talent. Elle m'avait permis d'aimer l'art sans aucune restriction. « On est deux alors. Mais tu ne devrais pas changer tes dessins, même si j’finis par devenir énorme ou moche, ils sont très bien comme ça.  » J'hochai la tête avec entendement. J'étais dans l'incapacité de modifier les reflets bienveillants qui flottaient autour de son visage, même en le voulant. Lorsque j'observais Riley, je ne m'attardais pas sur les détails physiques de ses traits. Il y a avait quelque chose de différent en elle. Une force muette et insondable qui captivait mon attention. C'était son image à travers mon cœur que je tentais de capturer. Néanmoins, je souris à sa remarque. Je relevais lentement mon visage vers elle. « Je ne pense pas qu'on en arrive là. Mais je te promets, que même si tu deviens énorme ou moche, je ne changerais jamais ma vision de toi. Riley. » Je murmurais son prénom comme une promesse. Puis dans un élan de spontanéité, je touchai son bras. Mes cheveux s'enroulaient suavement autour de ma mâchoire comme pour me plonger dans la pénombre. Nous étions au bord de la solitude et pourtant, elle me tenait compagnie. La petite muse d'Italie habitait mon esprit. Lui avouer ma maladie à haute voix, c'était comme étouffer mon dernier souffle de vie. Je me mordis la lèvre inférieure alors qu'elle resserrait sa prise sur ma main. Son étreinte me plongeait dans une frange infernale de désespoir avant de me sauver du précipice. Mes muscles s'agitaient sans que je ne puisse contrôler les spasmes de douleur ou les mouvements aléatoires de mon bras. Je ressentais toute la faiblesse de ma condition humaine, et encore une fois, je me surpris à noyer mon chagrin dans une forme étrange d'apathie. J'étais suspendue entre mon incapacité de vivre et mon incapacité à mourir. Je n'étais rien d'autre qu'une note de musique bloquée par un signe d'arrêt. C'était la douceur de Riley qui me ramenait à la réalité. Elle me guidait vers un nouvel espoir. Je me levai lentement. Un instant, nous étions presque enlacées comme deux amies, puis tout à coup le vent nous éloignait. Je marchais dans l'allée sans me détacher de sa présence. Je ne voulais plus avoir peur. Je ne voulais plus être lâche.«C’est gentil, merci. » Encore une fois, nos mains se touchèrent. Un frisson vint chatouiller les jointures de mon poignet. J'ouvris la bouche mais je ne parvenais pas à exprimer la profondeur de ma gratitude.

Je désignai l'escalier en l'invitant à s'installer entre les marches grisonnantes. Un sourire franc se traça sur mon visage alors que je déposai mes affaires à mes pieds. Pourquoi elle ? Parce qu'elle était tout simplement une chimère, faite de lumière et de douleur. Parce qu'elle était à la fois vivante et agonisante. Parce qu'il y avait un million de raisons de créer la perfection dans ce monde, mais qu'il lui suffisait de pleurer pour que tout s'effondre. Riley était un merveilleux contraste, un mélange entre ce qu'il y avait de plus beau et de plus triste chez un femme. « Il faut que je pose ou je peux continuer de parler ? Parce que j’suis pas sûre de pouvoir rester immobile longtemps.» S'enquit-elle. Je l'avais toujours dessiné en mouvement. Je n'avais jamais eu besoin qu'elle se conforme aux règles pour moi, mais j'appréciais sa sollicitude. J'étais même touchée. Je sorti mon calepin et mon crayon, puis je m'approchai d'elle pour m'asseoir à mon tour. «  Dis-moi comment tu veux que je m’installe. » Je pouvais me passer des commodités puisque nous étions ensemble, à l'abri des regards indiscrets. Le soleil filtrait à travers les nuages afin d'éclairer les murs. Je lui adressai un regard attentif, un peu scrutateur, puis je baissai les yeux. « C'est gentil de ta part, mais tu peux bouger. On peut même avoir une conversation. »  La rassurai-je. Je gigotai avant de me redresser, tendant les bras afin de calculer la meilleure distance de cadrage. «  Tu peux me parler de ta maladie ? Je ne la connais pas vraiment en fait et je suis curieuse. » Je m'arrêtai tout à coup. Je relevai mon visage vers elle avant de faire trois pas à reculons. La véritable personnalité de Riley m'était encore complètement inconnue. Elle était intelligente, spontanée et mystérieuse. Mais ce n'était pas tout. « Tu le sais depuis quand ? » Je fis la moue. Ce serait donc ça notre sujet de discussion. Il me semblait que c'était un compromis équitable, elle me dévoilait son visage et je devais lui parler de moi. Win win «  Enfin on peut parler d’autre chose si tu veux pas parler de ça. » Je me raclai la gorge. J'essayais de garder une attitude plus au moins professionnelle tout en grattant la mine de plomb contre la feuille. « Je peux en parler, mais je ne suis pas sûre que ce soit intéressant… »  J'humectai le bout de mes lèvres en me concentrant. « Je l'ai découvert au printemps 2014 chez un tatoueur. Je voulais me faire un petit diamant sur l'annulaire gauche mais j'ai eu des soucis pour rester immobile. » Je ne la regardais pas dans les yeux, je préférais focaliser mon énergie sur sa silhouette et le port de sa tête. « Le diagnostic m'a beaucoup fatigué. C'est long parce que le Parkinson chez les jeunes est vraiment une hypothèse qu'on exploite en dernier recours. Je suis passée par toutes les étapes, seule. Il n'y avait personne... » Je serrai les dents. « ...Sauf toi. » Voilà mon ultime confession. Voilà la raison, pour laquelle elle était aussi spéciale. Je la regardais enfin, et je lui souris.
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() message posté Ven 21 Aoû 2015 - 17:32 par Samia Bukhari
Nothing is built on stone; All is built on sand, but we must build as if the sand were stone. ✻✻✻ Etre le sujet principal d’attention, Riley n’en est pas vraiment amatrice. Quand elle était enfant, elle adorait pourtant ça. Elle faisait tout pour se faire remarquer, que ça soit à l’école ou chez elle. Elle aimait être le centre de l’attention, que tout le monde la regarde dès qu’elle faisait quelque chose. Parfois, elle criait même quand elle estimait qu’on ne lui prêtait pas assez attention. La Riley de huit ans aurait sûrement adoré poser pour un dessin. Elle n’aurait pas réussi à tenir en place longtemps mais elle aurait adoré l’idée.
Et puis il y avait eu son cancer. Cette maladie qui avait attiré toute l’attention sur elle alors qu’elle ne le voulait pas. Elle n’aimait pas être malade. Elle n’aimait pas qu’on la voit si faible. Elle n’aimait pas aller à l’hôpital. Elle n’aimait aucun aspect de cette maladie. Aucun avantage qu’elle pouvait trouver. Et à partir de ce moment, elle n’avait plus autant aimé être observée. Etre regardée. Pas non plus totalement dans l’ombre, elle ne faisait plus rien de spécial pour qu’on lui prête attention. Elle se contentait d’exister, sans forcer le monde à tourner autour d’elle. Sans doute était-ce parce qu’elle avait détesté quand le monde de sa famille entière avait tourné autour d’elle et de son cancer. Quand c’était tout ce à quoi tout le monde pensait constamment. Elle avait vu sa mère dédier sa vie à la maladie de sa fille. Passer ses journées à l’hôpital alors même qu’elle avait un emploi, des amis et le reste de sa famille.
Elle avait détesté tout ça. Les deux fois. Parfois, elle aurait préféré traverser ça toute seule. Ne pas entraîner toute sa famille dans l’histoire. Dans son histoire dont elle ne voulait pas. Mais quand bien même elle pouvait penser ça, elle savait que, seule, elle n’aurait pas réussi. Elle aurait arrêté de se battre sans le soutien de ses proches. Elle n’aurait pas eu assez de force. Elle en manquait déjà parfois. Elle n’avait pas eu le choix. Sa famille non plus. Tout le monde avait été touché par son cancer. Comme des dommages collatéraux. Et elle voyait parfois la rancœur sur le visage d’une de ses sœurs. Et elle se sentait réellement coupable.
Pourtant, elle accepte de poser pour Elsa. Parce que c’est différent. Elle a attiré l’attention d’Elsa sans le vouloir. Sans même s’en rendre compte. Presque par accident. Elsa s’était intéressée à elle sans qu’elle comprenne vraiment la raison. S’il y en avait vraiment une. Et à son tour, la jeune femme avait intriguée Riley. Elle voulait en savoir plus sur elle. Peut-être pour mieux se comprendre elle-même. « C'est gentil de ta part, mais tu peux bouger. On peut même avoir une conversation. » Tant mieux, elle n’aurait sûrement pas réussi à rester immobile et silencieuse de toute façon. Pas son genre. Alors elle pose une question sur la maladie d’Elsa. Elle pourrait comprendre qu’elle ne veuille pas en parler. Riley n’aime pas parler de son cancer. Elle n’aimait pas quand elle en souffrait. Elle n’aime toujours pas aujourd’hui. Elle a toujours eu l’impression que le regard des gens changeait quand ils savaient. Que tout changeait. Ignorer la maladie s’était alors présenté comme une solution plus aisée. « Je peux en parler, mais je ne suis pas sûre que ce soit intéressant… » Riley pense la même chose de sa maladie. Encore plus maintenant qu’elle fait partie de son passé. Mais elle est certaine que l’histoire d’Elsa ne l’ennuiera pas. Parce qu’elles peuvent se comprendre.
Parce qu’elles sont si semblables. C’est sûrement de là que vient leur connexion. De ce point commun que ne peuvent comprendre ceux qui n’ont jamais eu une maladie grave. Une maladie qui altère le cours de votre vie, si vous avez la chance de vous en sortir. Elle a commencé à dessiner et relève la tête de temps en temps pour regarder son modèle. Sans que leurs regards ne se croisent. « Je l'ai découvert au printemps 2014 chez un tatoueur. Je voulais me faire un petit diamant sur l'annulaire gauche mais j'ai eu des soucis pour rester immobile. » Riley a un sourire triste sur le visage. La première fois, on l’avait aussi diagnostiquée par hasard. Elle venait à l’hôpital pour une blessure bénigne et était ressortie avec un cancer. Du moins, c’était ainsi qu’elle l’avait vu à l’époque. Elle avait eu du mal à comprendre qu’elle avait déjà son cancer avant que les docteurs ne le réalisent. Qu’elle ne le savait juste pas. « Le diagnostic m'a beaucoup fatigué. C'est long parce que le Parkinson chez les jeunes est vraiment une hypothèse qu'on exploite en dernier recours. Je suis passée par toutes les étapes, seule. Il n'y avait personne... » Traverser tout ça sans l’aide de personne, ç’avait dû être terrible. Riley n’ose même pas imaginer. Encore qu’elle ne sait pas comment elle réagirait si elle apprenait qu’elle était à nouveau malade. Si elle préviendrait sa mère ou non. Elle préfère ne pas penser à cette possibilité.
« ...Sauf toi. » Alors c’était ça ? A l’époque, elle était déjà malade ? C’était pour ça qu’elle avait prêté attention à Riley. Parce que, d’une certaine façon, elle avait deviné ce qu’elles avaient en commun. Pourtant, personne n’a jamais deviné. Certaines personnes ont posé des questions mais seulement après avoir vu certains indices laissés visibles par accident. Des médicaments dans sa salle de bain. Des cicatrices sur son ventre. Une photo mal cachée. « Contente d’avoir pu t’aider, même si je ne le savais pas à l’époque. » Peut-être que c’était de ça qu’Elsa avait eu besoin. Quelqu’un qui soit là pour elle sans le savoir. Sans le vouloir ou s’y sentir obligé. « Quelque chose comme ça, ça bouscule toute une vie, je ne pense pas que les médecins ou les autres le réalisent vraiment. Ils peuvent essayer de comprendre mais ils ne pourront jamais totalement. » Comment savoir comment quelqu’un va réagir à l’annonce d’une telle maladie ? Comment savoir ce qu’il va penser quand il apprend que toute sa vie va changer. « J’suis désolée que ça te soit arrivée à toi aussi. » Finalement, elle parvient à la regarder droit dans les yeux. A travers son regard, elle essaye de faire passer toute sa compassion. Toute sa compréhension, sans être certaine que ça soit suffisant.
Personne ne mérite une telle maladie. A n’importe quel âge. A n’importe quelle étape de sa vie. Personne. Ça ne devrait pas arriver. La science devrait pouvoir tout guérir. Empêcher tout le monde de souffrir. Mais malheureusement, les progrès ne se font pas assez rapidement. Ça ne sera jamais assez rapide. « Tu as d’autres tatouages du coup ? » Demande-t-elle pour passer à une question plus détendue. « Moi j’ai envie de me faire tatouer une coccinelle mais je n’ai jamais osé. » D’accord, cette envie est assez récente mais il n’empêche qu’elle n’a même pas cherché un salon de tatouage. Elle a trop peur que ça lui fasse mal. Alors elle reporte toujours à plus tard, sans jamais le faire. « En fait j’préfère les dragons mais un sur ma peau, ça me ferait vraiment trop bizarre et c’est trop grand aussi donc juste une coccinelle, ça me suffirait. »

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() message posté Jeu 24 Sep 2015 - 18:54 par Invité

“The muses are ghosts, and sometimes they come uninvited.”   Je penchai la tête en me concentrant sur le cadre de mon dessin. Mes doigts tremblaient alors que je tentais de saisir le crayon. Un sourire terne se traça sur mon visage. Je m'étais toujours demandé comment je serais lorsque je serais adulte. Si j'arriverais à trouver une vocation, à réaliser mes rêves ou à devenir une princesse. J'avais quitté ma ville natale afin d'explorer les mystères du monde. J'avais rencontré un million de personnes sans que leurs expressions ne me touchent vraiment. Puis tout à coup, j'avais croisé Riley et ma perception de l'art avait changé. Son regard assombri et la lumière blême qui flottait autour de la salle d'attente avaient captivé mon attention. Hormis ma mère et Thomas, une seule autre personne pouvait briser l'isolement dans lequel la maladie m'avait plongé : La muse. Je me sentais si reconnaissante et pourtant, je n'avais pas encore formulé une phrase de remerciement correcte. Lentement, je me redressai devant l'escalier. Je souffrais de Parkinson mais je ne réalisais pas pleinement la gravité de mes symptômes. Je ressentais parfois quelques tiraillements musculaires, un douleur momentanée, des spasmes, mais j'étais encore capable de tenir debout, de garder l'équilibre et d'apprécier les parfums colorés des fleurs. J'étais toujours moi-même. Le reste de mon existence allait changer, mais en cet instant, j'étais dans le déni de ma condition. Je refusais d'écouter les témoignages. Je refusais d'envisager qu'un jour mes pensées puissent perdre toute cohérence, qu'il faudra me nourrir, me laver et m'habiller. Je plissai les yeux avant de fixer la silhouette de la jeune brune. Je notais les détails de sa tenue, de son allure et de ses sourires. Pour la première fois depuis mon retour à Londres, j'avais l'impression de faire correctement les choses. J'entendais la pointe de la mine qui grésillait contre la surface du papier. Mon cœur se serra. Je peux y arriver. J'esquissai un sourire en lui parlant de mes secrets. Lui avouer ces choses là à propos de mon diagnostic, me semblait presque naturel. Les mots traversaient ma gorge sans que je ne puisse pleinement contrôler mes émotions ou la sincérité de mes confessions. Je savais qu'elle comprenait. Je savais qu'elle me voyait tel que j'étais réellement, car derrière ce corps fragile et défaillant, se trouvait une petite fille effrayée. Elle eut une mine affligée, mais je ne me sentais pas offensée. C'était normal d'avoir pitié. D'être triste. Je hochai la tête. « Contente d’avoir pu t’aider, même si je ne le savais pas à l’époque.  » Je m'arrêtai tout à coup. Je crispai ma main et l'observai longuement. J'avais besoin d'endurance. Le combat contre Parkinson s'éternisait toujours et que je devais rester forte, lorsque ce sera le fin. Mon front se plissa comme si je tentais de contenir mes larmes. C'était un jeu auquel j'étais douée. Ne pas pleurer. Mais face, à la sollicitude de Riley, je me sentais profondément touchée. Je voulais la remercier. Je voulais lui exprimer l'ampleur de ma gratitude et lui dire à quel point sa présence à mes côtés, même de manière aussi fugitive, m'avait permis de résister lorsque ma famille était loin de moi. Je n'avais pas parlé de ma maladie jusqu'au jour du verdict. « Quelque chose comme ça, ça bouscule toute une vie, je ne pense pas que les médecins ou les autres le réalisent vraiment. Ils peuvent essayer de comprendre mais ils ne pourront jamais totalement. » Elle avait raison. Je me mordis l'intérieur de la joue. Au fil des semaines, j'avais finis par me soumettre à la réalité. Personne ne pouvait comprendre mon appréhension, personne ne pouvait ressentir la gêne musculaire et les tiraillements incessants qui traversaient mes doigts. J'étais seule dans mes doutes et mes incertitudes. Je riais et je dansais encore mais mes pensées étaient floues et interrompues. Je vivais dans une forme bénigne d'ignorance. La plus part du temps, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. « J’suis désolée que ça te soit arrivée à toi aussi. » Sa voix glissait sur mon visage comme une caresse. Elle releva enfin les yeux et je croisai son regard perçant. Ma gorge se serra. Pourquoi ? Comment faisait-elle pour me toucher de cette façon ? Je m'approchai lentement, presque honteuse. Je n'assumais pas mon silence. Je n'assumais plus cette peur lancinante qui s'infiltrait dans ma poitrine. Riley représentait, dans toute sa splendeur et la douceur de ses gestes, l'incarnation d'un rêve que j'avais abandonné. Une image. Ma seule et unique passion. J'étais trop près d'elle et cette sensation était à la fois apaisante et terrifiante. Je frissonnai en m'accoudant au rebord de l'escalier. « Moi aussi, je suis désolée. » Murmurai-je avec pudeur. « Je sais que les gens disent des mots plus réconfortants. Tu as dû en entendre par milliers mais, tu ne mérites pas d'être malade. Tu es si … Jolie... » Je baissai presque machinalement le regard, pour me concentrer sur mon dessin encore à l'état d'ébauche. Je griffonnai pendant quelques secondes puis je ressentis un pincement au niveau de l'avant-bras. Mon expression se figea sous les sifflements du vent. La brume grisonnante de Londres survolait mes cheveux nuageux, mais je restai immobile. Je retenais mes souvenirs heureux. Je m'accrochais à une époque si lointaine qu'elle avait fini par devenir complètement dérisoire.« Tu as d’autres tatouages du coup ?   »  Je me tournai vers Riley avec un air absent. Un jour, je lui dirais ce que je pense vraiment. Un jour, je lui avouerais que nous étions prédestinées à nous retrouver dans cet hôpital. « Moi j’ai envie de me faire tatouer une coccinelle mais je n’ai jamais osé.   » Je souris, bercée par les fluctuations mélodieuses de sa voix. « En fait j’préfère les dragons mais un sur ma peau, ça me ferait vraiment trop bizarre et c’est trop grand aussi donc juste une coccinelle, ça me suffirait.    » Je serrai mon calepin sous mon bras. Un dragon. Elle pouvait choisir un dessin qui lui correspondrait mieux, comme Mushu. Je pinçai les lèvres en m'asseyant à côté d'elle sur les marches. « En fait, je n'ai jamais pu avoir mon tatouage. J'ai pas eu le courage d'y retourner.   » Je tendis ma main gauche pour lui montrer que ma peau était intacte. « C'est un peu bête. J'ai complètement oublié. Puis je pense que le petit diamant c'est un peu cliché maintenant.  » Je ris légèrement.  « Ou veux-tu avoir ton tatouage ?   » Lui demandai-je en effleurant maladroitement son épaule. « Dans mes dessins, tu peux être ce que tu veux. Je peux te faire un tatouage maintenant.   »

 
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() message posté Sam 26 Sep 2015 - 9:31 par Samia Bukhari
Nothing is built on stone; All is built on sand, but we must build as if the sand were stone. ✻✻✻ Trouver quelqu’un qui puisse vous comprendre, ça n’est pas aussi facile qu’on pourrait le penser. On pourrait croire qu’il suffirait à Riley de se rendre à l’hôpital pour rencontrer des patients souffrant du cancer. De cette maladie dont elle avait souffert si longtemps. On pourrait penser qu’ils pourraient la comprendre, parce qu’ils ont traversé la même chose. Elle s’était rendue à quelques réunions de soutien, la seconde fois. Sa mère avait insisté quand elle avait vu le moral de son aînée descendre en flèche. Mais ça n’avait pas aidé. Tout ce à quoi Riley pouvait penser ces réunions, c’était que personne dans cette pièce ne méritait ce qui lui arrivait. Y compris elle. Elle aurait voulu pouvoir guérir tout le monde, pouvoir se guérir elle-même. Mais elle était impuissante. Et même ça, elle était incapable de le dire aux autres.
Alors elle avait arrêté d’y aller et sa mère n’avait pas insisté. La vérité, c’est que Riley savait que personne ne la comprenait. Ils pouvaient savoir ce que ça faisait mais personne n’était exactement comme elle. Cette sensation de solitude, alors même que sa famille était toujours là pour elle, elle en avait souffert. Et même une fois l’annonce de sa rémission faite, cette impression n’était jamais vraiment repartie. Elle était toujours cette gamine qui avait trop souffert, qui avait dû se battre trop tôt. Alors elle était partie. Elle s’était échappée de cette réalité dans laquelle elle ne pouvait être que cette personne. Elle était partie et elle avait arrêté de l’être. Elle avait réussi à changer. Même si cela signifiait bien souvent ne pas dire toute la vérité.
La plupart de ses proches ne savent pas, pour sa maladie. Riley a toujours préféré agir ainsi, ne pas tout leur dire. Qu’est-ce que ça changerait aujourd’hui ? Elle n’est plus malade maintenant. Nul besoin d’en parler. Du moins, c’est ce qu’elle essaye de se dire. Elle veut être normale. Elle ne veut pas vivre pour sa maladie, alors même qu’elle n’est plus là. Mais la vérité, c’est qu’elle fera toujours partie d’elle, qu’elle le veuille ou non. Qu’elle choisisse de l’ignorer ou de l’accepter. « Moi aussi, je suis désolée. » Murmure Elsa après s’être rapprochée. Riley la regarde avec un sourire doux. « Je sais que les gens disent des mots plus réconfortants. Tu as dû en entendre par milliers mais, tu ne mérites pas d'être malade. Tu es si … Jolie... » Elle baisse le regard, remettant une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle se souvient avoir pensé que c’était injuste. Pas la première fois. La première fois qu’elle est tombée malade, elle ne comprenait pas vraiment. Elle ne comprenait pas ce que ça impliquait, parce qu’elle n’avait pas l’impression d’être malade. Mais la deuxième fois, elle avait détesté sa maladie. Détesté la personne qui avait choisi de lui infliger ça, quelle qu’elle soit.
Et, même si elle avait élevée dans une famille croyante, elle avait cessé de croire en Dieu. Elle avait cessé de croire en quelqu’un qui aurait pu choisir de la faire souffrir ainsi. Elle avait arrêté de prier alors même que sa mère passait parfois des heures à l’église, priant pour le rétablissement de sa fille. Riley n’avait jamais compris ça. Peut-être que c’était le seul moyen qu’avait trouvé sa mère pour chasser ce sentiment d’impuissance. « Personne ne mérite ça, joli ou non. » Dit-elle doucement. Tout ça est injuste, pour n’importe qui. Tomber malade si jeune, c’est sans doute pire. Encore plus tragique. Mais peu importe l’âge qu’on a, c’est terrible. C’est difficile et on pense tous à abandonner à un moment donné. Peu importe qu’on soit fort ou non, la maladie peut laisser des traces indélébiles. « Mais je ne suis plus malade maintenant alors de quoi je me plains hein ? » Elle rit légèrement mais le cœur n’y est pas. Elle n’est peut-être plus malade mais elle l’a été bien trop longtemps. Et il reste la peur que la maladie revienne, malgré tous les efforts.
Elsa est la première personne à qui elle parle de cette idée de tatouage. Tout simplement parce qu’elle n’est pas sûre d’être sérieuse. Elle n’ira peut-être pas jusqu’au bout. « En fait, je n'ai jamais pu avoir mon tatouage. J'ai pas eu le courage d'y retourner. » Si c’était ainsi qu’elle avait découvert sa maladie, c’est compréhensible. Riley regarde la main d’Elsa, qui tremble légèrement. Elle aurait envie de lui poser tout un tas de questions sur sa maladie. Est-ce qu’elle tremble tout le temps ainsi ? Ou bien est-ce qu’elle a droit à des moments de calme ? Est-ce que sont les seuls symptômes. Elle ne sait que peu de choses sur Parkinson. « C'est un peu bête. J'ai complètement oublié. Puis je pense que le petit diamant c'est un peu cliché maintenant. » Pourquoi est-ce que ça serait cliché ? Riley ne se souvient pas avoir déjà vu un tel tatouage. Les signes chinois ou autres, ça, ça peut être considéré comme cliché, puisque tout le monde en a, sans forcément savoir ce qu’ils signifient. « Ou veux-tu avoir ton tatouage ? » La grande question. A vrai dire, elle a tellement d’idées qu’elle n’en a aucune finalement. Et comme elle a toujours pensé qu’elle ne le ferait jamais, elle n’y a pas réfléchi plus que ça. « Dans mes dessins, tu peux être ce que tu veux. Je peux te faire un tatouage maintenant. » Riley, toute excitée à cette idée, sourit. Même si ça ne serait qu’un dessin, ça lui permettrait de faire un essai. Surtout qu’elle sait déjà qu’Elsa dessine très bien. Elle essaye d’ailleurs de jeter un œil au carnet de dessins qu’elle tient, sans y parvenir. Elle est curieuse mais ne veut pas embêter Elsa. « En fait, j’ai pas mal d’idées. Peut-être sur l’épaule. » Elle touche son épaule, elle a toujours trouvé que c’était joli les tatouages à cet endroit. « Mais je finirais par avoir un torticolis à force de vouloir le regarder. Sinon j’avais pensé à la cheville ou peut-être le poignet. Mais pas en dessous comme tout le monde. Sur le côté, dans la continuité du pouce. » Elle désigne l’endroit auquel elle pensait. Là, elle pourrait le voir souvent.
« Si tu as des feutres, tu veux essayer de m’en dessiner une ici ? Pour voir ce que ça donnerait. » Pour le moment, c’est une idée totalement abstraite. Une envie qui lui vient de nulle part. Mais si elle voit la coccinelle sur sa peau, peut-être que ça la fera changer d’avis. « Je te proposerais bien de faire la même chose mais je ne sais pas du tout dessiner. » Dit-elle en riant. Si elle essayait, ça donnerait sûrement un gribouillis digne d’un enfant de quatre ans. Pas vraiment classe. « Et je ne trouve pas ça cliché un diamant moi. Ce qui compte, c’est ce que ça signifie pour toi, pas ce que tout le monde en pense. » Peu importe qu’une coccinelle, ça puisse paraître enfantin. Riley se fiche bien du regard des autres. Surtout que ça lui correspond parfaitement, parce qu’elle est restée une enfant, au fond.

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() message posté Sam 7 Nov 2015 - 15:34 par Invité

“The muses are ghosts, and sometimes they come uninvited.”   Je plissai les yeux en lui souriant avec toute la sollicitude dont j'étais physiquement capable. J'aurais tant voulu la prendre dans mes bras et la tirer en dehors de cet univers sombre et effrayant de la maladie. Mais je n'avais clairement aucune force. Mes doigts se pressaient frénétiquement contre le crayon, mais c'était idiot de persister dans mes ambitions. Je ne faisais que calomnier le portrait de Riley. Je rendais son profil irrégulier, son regard flou et sa bouche crispée. La mine grésillait à la surface du papier mais ce n'était pas elle que je dessinais. C'était un fantôme. Une ombre fugace et triste. Je me mordis la lèvre inférieure en me rapprochant des escaliers. Je n'étais plus sûre de rien. On m'avait diagnostiqué un Parkinson précoce et je m'étais immédiatement murée dans l'ignorance. Je ne connaissais pas les étendues de mes symptômes, ni leur évolution dans le temps. Pour moi, il s'agissait de douleurs musculaires, de tremblements involontaires et d'anomalies locomotrices mineures. Il s'agissait d'un poison de rouille qui se déversait lentement dans mes veines et qui menaçait d'envahir tout mon corps. Je baissai les yeux vers mon calepin. J'avais ponctué les contours de sa silhouette de flocons gris par erreur, créant ainsi l'illusion d'une poussière d'étoiles autour de son visage angélique. Mon poignet m'avait échappé. Cela ne convenait pas du tout à son apparence lumineuse. Je relevai lentement le menton. C'était trop nul ! Je fixais sa bouche rosée, redevenue totalement enfantine sous les reflets du soleil couchant. Pourquoi était-il si difficile de la concevoir telle qu'elle était réellement ? Je haussai les épaules en allongeant les jambes. Il ne fallait pas que je me prenne trop au sérieux. L'un de mes professeurs préférées répétait souvent que les immortels n'aimaient pas ce genre d'attitude. Picasso, Renoir, Monet et Goethe préféraient la plaisanterie et l'amusement. C'était probablement la raison pour laquelle ils vivaient éternellement dans les mémoires. Il n'y avait pas de notion temporelle dans l'humour. Seule la capacité de rire avait de l'importance. J'esquissai un faible rictus en frottant les semelles de mes chaussures contre la chaussée humide. « Personne ne mérite ça, joli ou non. » Riley avait probablement raison. Personne ne méritait de tomber malade, mais je m'obstinais à penser qu'une muse devait être immuable dans sa clarté. Pour moi, elle était au-dessus des autres. Je roulai des yeux en laissant échapper un gloussement insouciant. « Être jolie ça aide quand même.   » Je la taquinai avec désinvolture, avant de porter brusquement la main vers ma bouche. « Oh mon dieu, je suis une personne creuse et superficielle ! » M'offusquai-je en prenant un accent rustique. Ma voix trahissait les rutilances de mes origines modestes et campagnardes, mais je m'étais détachée de cette étiquette en quittant Glastonbury. Mes réflexes tenaient à la naïveté – à la simple pensée que rien de mal ne pouvait arriver à une personne qui profitait pleinement de chaque instant. Il fallait vivre dans le présent et apprécier la déviation de chaque petite fleur croisée en chemin. La valeur éphémère des rencontres créait la beauté de l'art. C'était de cette façon que je m'étais entichée de Riley, sans connaître son prénom ou son identité. Je ne voyais que ses pétales scintillants sous les perles de rosées. Le reste n'avait aucune importance. Je soupirai en me recueillant dans la quiétude de nos échanges. Le diagnostic laborieux, les tests à répétitions et surtout la solitude. J'avais caché mes examens médicaux afin d'épargner ma mère. C'était une femme sévère et maniaque, mais je connaissais toutes ses faiblesses. Je l'entendais parfois pleurer dans son sommeil et je refusais d'être un tourment de plus à supporter. Je secouai la tête en tournant les pages de mon carnet. Mes anciens croquis étaient définitivement plus réussis que cette dernière esquisse. Je fis la moue en remarquant le cou de Riley s'allonger vers moi. Elle voulait voir et je découvrais délibérément l'entête des feuilles afin qu'elle puisse nourrir sa curiosité. «En fait, j’ai pas mal d’idées. Peut-être sur l’épaule. » Elle effleura délicatement son épaule et je suivis son geste comme hypnotisée par ses mouvements. «Mais je finirais par avoir un torticolis à force de vouloir le regarder. Sinon j’avais pensé à la cheville ou peut-être le poignet. Mais pas en dessous comme tout le monde. Sur le côté, dans la continuité du pouce.  » Je me concentrai sur ses paroles, visualisant une petite coccinelle sur sa peau translucide au fur et à mesure qu'elle désignait une partie de son corps. Je trouvais le poignet parfait pour ce genre de mini-tatouage. Je souris en hochant joyeusement la tête. Elle avait un effet bizarre sur moi. Riley illuminait mon esprit. Elle me donnait envie d'embellir le monde en m'armant uniquement de mon appareil photo ou d'un calame de roseau. «Si tu as des feutres, tu veux essayer de m’en dessiner une ici ? Pour voir ce que ça donnerait. » Je restai perplexe pendant quelques instants avant de papillonner des yeux. Puis je me jetai précipitamment sur mon sac afin de chercher ma trousse de maquillage. J'étais paniquée à l'idée de ne pas avoir de feutres. Je me maudissais intérieurement de ne pas transporter tout mon matériel avec moi au cas où, puis je me redressai en agitant les doigts. « J'ai mon eyliner ! » M’exclamai-je avec euphorie. « J'ai mon eyliner ! J'avais tellement peur de l'avoir oublié. Ça donnera un effet plus réel. C'est mieux qu'un feutre, tu verras. » Ma main gauche tremblait encore, mais ces épisodes étaient toujours intermittents. Il suffisait d'attendre. Il suffisait d'espérer aussi. « Je te proposerais bien de faire la même chose mais je ne sais pas du tout dessiner.  » Je souris en faisant la moue. Elle n'avait pas besoin de s’encombrer avec ça. « Tu peux écrire sur mon poignet ; maybe. J'aime bien ce mot. Il est rempli de promesses. » Soufflai-je d'un air rêveur. Que pensait-elle des promesses ? Des désillusions ? Des mensonges ? Les médecins en disaient beaucoup. Je m'approchai d'elle en tendant les paumes vers son poignet. Je pouvais y arriver. Je voulais vraiment y arriver. « Et je ne trouve pas ça cliché un diamant moi. Ce qui compte, c’est ce que ça signifie pour toi, pas ce que tout le monde en pense.   » Je restai immobile puis je rougis, honteuse de la signification du diamant.  « Quand j'étais petite, mon rêve c'était de devenir une princesse. Genre, j'y songeais comme un vrai plan de carrière. Je pensais qu'il existait des écoles spécialisées et tout.   » Je ricanai en retirant le capuchon de mon stylo-liner. « Mais j'ai grandi et j'ai compris que c'était pas vraiment jouable. Du coup, c'est un peu ma façon d'avoir ma couronne. Tu sais ce qu'on dit. S'il y a un diamant dans la poitrine, il brille sur le visage. Je me demande ce qui va briller si je met un diamant dans mon annuaire. » Je haussai les épaules avant de me concentrer sur l'extrémité de son pouce.  « Je te remercie, Riley.   » Baragouinai-je dans mon col avant de poser la pointe de l'éponge sur sa peau. « Tu préfères qu'elle ait les ailes déployées ou qu'elle soit au repos, la coccinelle ?   » M'enquis-je en commençant par tracer la silhouette du petit insecte.

 
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Samia Bukhari
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() message posté Ven 18 Déc 2015 - 19:48 par Samia Bukhari
Nothing is built on stone; All is built on sand, but we must build as if the sand were stone. ✻✻✻ Etrangement, Riley se sent bien. Comme si elle pouvait dire n’importe quoi à Elsa, qu’elle ne connait pourtant pas vraiment. Comme si elle pouvait vraiment être elle-même. Le pire, c’est sûrement qu’elle pensait déjà être elle-même, tout le temps. Mais sans s’en rendre compte, elle occulte toujours une partie d’elle-même. Cette partie qui ne va pas aussi bien qu’elle le prétend, aussi bien qu’elle le voudrait. Elle fait taire tout ça, pour aller mieux. Mais finalement, même là, quand ses pensées se tournent vers sa maladie, elle ne va pas mal. Pas complètement. Elle peut aller bien, tant qu’elle le décide. Tant qu’elle ne se laisse pas aspirer par la maladie et par la peur. Elle peut aller bien, sans faire comme si rien n’était jamais arrivé. Parce que la vérité, c’est qu’elle a réellement eu un cancer, à deux reprises, c’est qu’elle peut à nouveau l’avoir. La vérité, c’est qu’elle en a peur. Mais au-delà de cette peur, elle a cette envie incompressible de vivre sa vie pleinement. D’en profiter autant qu’elle le peut.
Et finalement, elles ne parlent plus de maladie, elles ne parlent plus de leurs souffrances ni de leurs peurs. Elles parlent comme deux amies qui se connaîtraient depuis des années, de choses et d’autres. Riley parle pour la première fois de cette envie de tatouage, envie assez récente. Cette idée serait sûrement restée un simple fantasme, quelque chose qu’elle ne ferait jamais. Par peur de regretter plus tard ou tout simplement de souffrir pendant que le tatouage serait fait. Mais elle ne devrait pas avoir peur. C’est quelque chose qu’elle veut, ça n’est pas son genre d’hésiter ainsi. Et maintenant qu’elle en parle à Elsa, ça semble évident qu’elle va finir par le faire. Et pour s’en convaincre d’avantage, elle demande à Elsa si elle peut faire un essai avec un feutre. Elle sait qu’Elsa dessine bien, sûrement que voir cette petite coccinelle sur sa main la motivera à en avoir un tatouage permanent. « J'ai mon eyliner ! J'avais tellement peur de l'avoir oublié. Ça donnera un effet plus réel. C'est mieux qu'un feutre, tu verras. » Elle semble tellement soulagée alors que ça n’aurait pas été grave si elle n’avait rien eu pour le faire. Après tout, tout le monde ne se promène pas avec des feutres dans son sac, c’est logique. Eyeliner ou feutre, peu importe. Riley veut juste voir ce que ça pourrait donner. Elle ne sait pas vraiment si le tatouage doit avoir des couleurs ou non. Ainsi, elle pourra voir ce que ça donnera en noir et blanc. « Tu peux écrire sur mon poignet ; maybe. J'aime bien ce mot. Il est rempli de promesses. » Elle sait mieux écrire que dessiner, c’est certain. Encore qu’elle n’est pas du tout au niveau de toutes ces écritures magnifiques faites sur papier ou même pour des tatouages. Elle a une écriture assez simple, souvent trop petite pour être déchiffrable. « J’essayerais après alors. » Elle tend sa main quand les doigts d’Elsa viennent la saisir. Elle sent quelques tremblements, plus légers que tout à l’heure.
Mais elle ne bouge pas, elle ne dit rien. Elle laisse Elsa se calmer, parce qu’elle sait que ça ne doit pas être facile pour elle. Perdre le contrôle de son corps ainsi, ça doit être terrible. D’autant plus à son âge. Alors pour l’aider, elle parle d’autre chose, de son petit diamant qu’elle voulait pour tatouage. « Quand j'étais petite, mon rêve c'était de devenir une princesse. Genre, j'y songeais comme un vrai plan de carrière. Je pensais qu'il existait des écoles spécialisées et tout. » Elle sourit, amusée de la sincérité d’Elsa. C’est le rêve de beaucoup de petites filles, peut-être un peu moins poussé que celui d’Elsa tout de même. Riley ne se souvient pas vraiment avoir voulu être une princesse. Non, être un dragon, ç’aurait été beaucoup mieux. « Mais j'ai grandi et j'ai compris que c'était pas vraiment jouable. Du coup, c'est un peu ma façon d'avoir ma couronne. Tu sais ce qu'on dit. S'il y a un diamant dans la poitrine, il brille sur le visage. Je me demande ce qui va briller si je met un diamant dans mon annuaire. » Tandis qu’elle parle, ses tremblements diminuent, jusqu’à presque s’arrêter. Elle ne connaissait pas cette expression mais elle est jolie. Et c’est vrai qu’un diamant tatoué, c’est digne d’une princesse. D’autant qu’Elsa a aussi le physique pour. Oui, on peut facilement l’imaginer avec une grande robe de princesse et une couronne sur la tête. « Je te remercie, Riley. » Elle relève la tête, pas certaine de comprendre pourquoi elle la remercie. A la limite, ça devrait être à Riley de la remercier de bien vouloir lui faire un tatouage temporaire. « Je n’ai rien fait. » Murmure-t-elle alors que la pointe de l’eyeliner touche sa peau. Elle sent son cœur qui s’accélère, excitée à la perspective de voir ce que ça va donner. « Tu préfères qu'elle ait les ailes déployées ou qu'elle soit au repos, la coccinelle ? » Question facile, c’est ainsi qu’elle l’imagine depuis qu’elle a eu cette idée. Elle sent la pointe glisser sur sa peau et se concentre sur le visage d’Elsa pour ne pas regarder avant que ça soit fini. « Les ailes déployées, comme si elle était prête à s’envoler, complètement libre. » Peut-être que c’est parce qu’elle aussi, elle aimerait être complètement libre. Parfois, elle s’imagine qu’elle l’est. Elle peut faire tout ce qu’elle veut après tout, ou presque. Elle ne peut pas faire de sport, elle ne peut pas ne pas prendre ses médicaments, elle ne peut ni fumer ni boire. Mais finalement, ses contraintes sont bien petites comparé au risque de maladie. Et elle n’a pas besoin de tout ça pour être libre.
Etant le support du dessin, elle fait de son mieux pour rester immobile et pour ne pas déconcentrer Elsa.  Dessiner ne doit déjà pas être facile pour elle, mieux vaut ne pas empirer les choses. Sauf que ça n’est pas si facile que ça pour elle de rester silencieuse. Un sur deux, ce n’est pas si mal. « Tu sais que tu tires un peu la langue quand tu te concentres ? C’est mignon. » Elle sourit, amusée. Au moins, elle prend ça à cœur. Riley est ravie de l’avoir trouvée, parce qu’elle sent qu’elles vont être très amies. D’autant qu’elle se sent vraiment bien avec Elsa, sans exactement savoir pourquoi. « Tu as toujours su bien dessiner ou c’est grâce à beaucoup de travail ? » Demande-t-elle, simplement parce qu’elle n’aime pas que le silence dure trop longtemps. Riley, elle aime être entourée de paroles, de rires et de bruit tout le temps. Elle a toujours été comme ça, aussi loin qu’elle se souvienne. Enfin si Elsa lui dit qu’elle a besoin de silence, elle veut bien faire un effort, tant que ça ne dure pas trop longtemps. Surtout qu’elle a hâte de voir cette petite coccinelle sur son poignet.

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