C'est ma vie, elle est petite et brisée, mais elle me convient.

Jonathan Mitchell Murdoch est né en l'an de grâce 1983 et est âgé donc de trente année désormais. Pourtant sa vie n'a pas commencé comme celle des autres enfants, sa mère biologique était encore une adolescente quand il naissait et sa famille avait décidé qu'il serait confié à l'adoption, l'excuse étant de lui donner une meilleure chance ainsi. De toute manière, personne ne lui demandais son avis, à l'époque il n'était qu'un bébé et tout ce qu'il était capable de faire, c'était s'agiter dans les vêtements qu'il portait – unique cadeau de sa mère avec une chaînette argentée – et remplir ses couches.

Quatre mois plus tard, le bambin était adopté par une famille de la classe moyenne, ayant déjà trois autres enfants âgés de respectivement de 10, 7 et 6 ans. D'aucun pensait que la famille était très charitable à adopter ainsi plusieurs orphelins ou abandonnés, la raison était tout autre. Ils voulaient simplement profiter du système, avoir les allocations familiale et ne pas avoir besoin de chercher à travailler plus que de raison. Les enfants du foyer était comme livré à eux même et durant les premières années de sa vie Jonathan était surtout protégé, nourri et éduqué par le plus grand de ses frères, c'était aussi lui qui l'amenait à l'école quand il se trouvait en âge d'y aller et chez la voisine le reste du temps. Jamais leurs « parents » ne s'était montré attentif à eux, même quand Jonathan commença ses frasques à l'école.

Au départ ce n'était pas très grave, en primaire il se contentait d'attraper les sauterelles dans la cours de l'école et les glisser dans les collants de danses des filles, mettre de la colle sur la chaise de l'instituteur ou encore ramener une bête trouvée sur la route et la cacher dans le débarras pour la soigner, endroit où il finissait par l'oublier jusqu'à ce qu'une odeur alerte le corps enseignant et qu'on en découvre la dépouille. Puis en grandissant les choses allaient crescendo. L'enfant devenait un adolescent, toujours aussi dissipé, incapable de se taire plus de dix minutes, insolent avec ses enseignant par les paroles et les actes, ne prenant jamais ses cours vu qu'ils les trouvaient aussi utiles qu'une usine en plein cœur d'un champ. Puis il avait mieux à faire, il y avait cette peste, cette fille qu'il embêtait depuis la maternelle, au départ juste pour rire et désormais vraiment par haine viscérale. Il ne saurait d'ailleurs dire avec exactitude combien de fois il l'avait faite pleurer, entre le chewing-gum dans les cheveux en sixième, la poubelle renversée sur sa tête juste après que cette fille se soit pavanée en racontant à tout le monde que sa mère avait ramené sa nouvelle tenue « Chanel » tout droit de France, après un voyage d'affaire, la crème anti-acnée remplacée par une pommade qui provoquait de magnifique tâches oranges sur la peau de la personne... il n'avait pas été un sain, loin de là. Pourtant rien de tout cela ne se projetais sur les notes de l'adolescent, en vérité il était parmi les meilleurs et cela provoquait un énorme plaisir à Jonathan, voir les regards noirs de ses camarades, le dédain de ses enseignants qui cherchaient désespérément comment il trichait plutôt qu'admettre qu'il avait les capacités pour réussir.

Le lycée se passait nettement mieux, une révélation pour ce gamin sans attache. Là bas il découvrait qu'il y avait un autre d'expression, la musique et l'écriture ici. Vu pour beaucoup comme un cours sans intérêt, cette matière trouvait tout son intérêt pour lui, il s’apaisait, composait et écrivait ce qui lui évitait de tourner plus mal qu'il ne l'avait fait jusque là. Le cancre s'était apaisé, coupant nette les mauvaises langues qui avaient pariées sur la possibilité que le fils Mitchell finisse en centre de redressement ou en prison avant d'avoir atteint ses dix-huit ans. À cet âge pourtant, il obtenait son diplôme avec mention bien – il soupçonnait les professeurs d'avoir eu beaucoup de mal à lui accorder vu son dossier – et s'inscrivait dans une université de médecine, une vocation qu'il avait alors que la musique restait son moyen de détente. Ces années furent celles où il ne masquait plus son penchant pour les femmes et les hommes, ce qu'il n'avait jamais laissé voir auparavant à cause des racontars et des propos qu'il pouvait entendre sur ceux osant le vivre au grand jour. [Bon pour être honnête, les filles c'était uniquement pour le fun.] Loin de ces gens, il pouvait bien s'afficher au bras de son petit ami de l'époque et cela pendant cinq ans avant qu'il ne le quitte pour cette fille. Mais oui vous la connaissez, cette fille à papa riche sans avoir jamais travaillée, celle que Jonathan avait traumatisée durant toute sa jeunesse.

Dix mois plus tard, lassé de voir ces deux là ensemble – et de voir les regards et sourires narquois de l'ennemie publique numéro un – il abandonnait tout derrière lui, sa famille – pour le peu qu'elle avait été présente pour lui, surtout les parents – ses amis, majoritairement partit travailler de toute façon et avec quelques affaires et un peu d'argent. En fouillant les annonces il avait trouvé un logement dans la magnifique ville de Londres, mais aussi un emploi en milieu hospitalier. Bien sûre, une carrière de musicien lui plairait, mais il fallait être lucide, le piston aidait dans ce milieu – et la chance aussi parfois – hors vu les derniers événements il doutait d'avoir l'un ou l'autre sous la main... autant laisser les rêves là où ils étaient.

À Londres, John fit la connaissance d'un homme du nom de Declan. Vous voulez la suite ? Et bien... c'est pas l'heure.