Between shopping and tea * Lucy*

Dans le fond, une baby-sitter, c’est ce qu’il me manquait jusque là. C’est bien pratique, en fin de compte. Je peux plus facilement disposer de mes journées – et de mes soirées – et Rika aussi. Rien que le fait qu’il soit plus libre a suffi à me convaincre que c’était la chose à faire. Et Joséphine est gentille. Elle a tout de suite plu à Lucia, ce qui a été très important dans ma décision. J’en avais sélectionné trois avant de les présenter à ma fille et de voir comment celle-ci réagissait en leur présence. Il n’y a qu’avait Joséphine qu’elle s’est comportée comme si c’était un membre de la famille. Depuis je la laisse sereinement, même si une partie de moi a toujours tendance à s’inquiéter. Mais je sais, à présent, qu’il faut que je profite un peu plus de l’instant, et c’est bien ce que je compte faire en ce samedi après-midi…

Je n’ai pas laissé le choix à Rafael. Je lui ai annoncé que j’emmenais Lucy pour un après-midi shopping entre filles et qu’il n’avait pas son mot à dire. Qu’il soit d’accord ou pas, pour moi, c’était du pareil au même. Au fond, je sais très bien qu’il est ravi et soulagé qu’on s’entende bien, d’autant que ce n’était pas dit au départ. On aurait en effet pu penser que je détestais la jeune femme alors que non… J’étais simplement méfiante de cette brunette qui avait ravi le cœur de mon frère jumeau. Je ne craignais pas qu’elle me le vole, mais simplement qu’elle le fasse souffrir. Aujourd’hui, pleinement rassurée, je peux me laisser aller à l’élan qui m’a toujours dit que je m’entendrais bien avec elle. Et ma fille l’aime beaucoup, au point de l’appeler « tata » après seulement quelques mois. Alors… Je profite à présent pleinement de la compagnie de Lucie.

Nous avons, déjà, plusieurs paquets dans les mains chacune quand j’aperçois dans une vitrine une robe pastelle qui irait très bien à mon amie.

« Hey ! Ca t’irait bien, ça ! » je m’exclame en lui montrant la tenue.

Pour ma part, je n’ai pour l’instant acheté que des vêtements noirs, mais je ne doute pas le moins du monde qu’à un moment donné, Lucy va me faire les yeux doux pour que j’essaye un peu de couleur. Une petite partie de moi-même serait tentée de céder. Après tout, mon frère a bien coupé ses dreadlocks… Une autre partie de moi voudrait tenir bon. Je ne porte que du noir depuis l’adolescence. Pourquoi changer tout à coup ? Peut-être pour évoluer, peut-être pour arrêter d’être prise pour une gamine et pour qu’on me confie plus de choses au boulot ? Peut-être… Je sais bien que mon look a tendance à être un frein pour moi, mais je sais aussi pertinemment que j’ai besoin des personnes qui m’entourent pour me faire un électrochoc…

[je coderai un peu plus tard]

Depuis quelques mois maintenant, j’étais follement amoureuse de Rika, et de sa famille. Il est vrai qu’au fond, on stressait tous les deux un petit peu à l’idée de rencontrer nos familles respectives, mais tout allait comme sur des roulettes. Sa nièce m’avait de suite adoptée, et on s’entendait très bien, avec sa soeur jumelle. Au début, elle était un peu distante, mais je suppose que c’est logique, entre frère et soeur, et encore plus avec des jumeaux, qu’ils soient « vrais » ou « faux » !

Cette après-midi là, Maja avait presque imposé à Rafael que l’on passe une journée rien que toutes les deux, entre filles, et j’avoue que j’aimais assez l’idée ! Ca nous permettrait de discuter, de rire, et de faire chauffer les cartes bleues ! On avait déjà fait quelques boutiques, et j’en avais profité pour faire une petite surprise à Maja… Alors qu’elle faisait ses petits achats dans une grande boutique londonienne, j’en avais profité pour me cacher et acheter un petit quelque chose, pour elle et pour sa fille. Dans cette boutique, on pouvait trouver les mêmes fringues pour adultes, et pour enfant ou bébé, et donc forcément, j’avais craqué. Un petit haut rose pale type « marcel » avec un coeur plus foncé au milieu (http://www.ledressingdescanailles.com/boutique/images_produits/kk_kg191-z.jpg). Ok, c’est peut-être un peu kitsch pour Maja, mais je trouvais ça adorable, et à mon avis, la petite allait l’adorer.

Après quelques heures, Maja s’était arrêtée devant une boutique où l’on pouvait voir en vitrine une robe couleur pastelle, et elle voulait absolument que je l’essaie.

« Hey ! Ca t’irait bien, ça ! »
« Tu penses ? »

Je savais bien que ma question était idiote puisque de toutes les façons, elle m’obligerait à l’essayer, ce qui n’était pas pour me déplaire. La robe était magnifique, et tout à fait mon style. Je pense même qu’elle plairait beaucoup à mon cher et tendre. J’aimerais aussi qu’elle l’essaye, mais je pense que j’aurais un peu de mal à lui faire entendre raison… Donc nous sommes rentrées dans cette boutique, et j’ai cherché ma taille. Nous nous sommes dirigées en cabine, et alors qu’elle s’est assise sur un petit tabouret en face de ma cabine, je lui ai tendu un paquet.

« Tiens, c’est pour toi. Mais pas que ! »

J’étais un peu triste, parce que je n’allais pas voir sa réaction lorsqu’elle allait l’ouvrir, mais je n’avais pas trouvé de meilleur moment. En fait, c’est surtout parce que quand je fais des cadeaux, je dois les offrir de suite. Si j’achète un cadeau de Noël en février, vous pouvez être sur que la personne le recevra en mars. Le seul cadeau que j’avais été capable de garder secret était celui de Rafael, justement, pour ce Noël, lorsque je lui ai offert une place à la National Gallery.

Je hoche la tête pour confirmer que oui, je suis sûre et certaine que cette petite robe irait à ravir à Lucy. Je vois bien à son regard que la robe lui plait beaucoup, d’ailleurs. Je ne sais pas ce à quoi elle pense à cet instant, mais, ce que je peux dire, c’est que cela tourne à plein régime sous son joli crâne. Elle ne tarde pas à trouver le modèle et commence à s’éloigner vers les cabines. Je la suis et vais pour m’asseoir sur un tabouret quand elle me tend un petit paquet.

« C’est quoi ? » je demande, surprise.

Je ne m’attendais pas à un cadeau de sa part. En fait, en dehors de mon frère pour notre anniversaire – mais en général, nous nous faisons un cadeau commun – et de ma fille, je ne m’attends jamais à un cadeau de la part de qui que ce soit. Je suis rassurée lorsque Lucy me dit que ce n’est pas uniquement pour moi, mais, en même temps, je m’attends au pire. Au pire, façon de parler… Je m’attends à quelque chose d’assez coloré, peut-être coordonné pour ma fille et moi. J’appréhende beaucoup d’ouvrir le petit paquet, mais, pour faire plaisir à mon amie, je vais le faire, mettant à profit le temps qu’elle passe dans la cabine d’essayage, ce qui me permettra de préparer ma réaction.

Je déballe donc le paquet, et…

…
…
…

Deux petits hauts roses coordonnés avec empiècement en forme de cœur un peu plus foncés. Sans nul doute, celui pour Lucia est hyper mignon et tout à fait à la bonne taille pour ma fille. Lucy a l’œil pour les proportions. Mais en ce qui concerne le mien… Je ne suis pas certaine de réussir à le porter un jour. A part peut-être comme un pyjama, mais je vais bien me garder de le dire à Lucy. Je n’ai pas envie de la blesser. Lorsqu’elle ressort finalement de la cabine, la robe sur le dos, je ne peux m’empêcher de m’émerveiller. Elle tombe à ravir sur son corps, épouse parfaitement ses formes.

« Tu es magnifique ! » je lui dis en souriant sans attendre qu’elle me pose la question.

Honnêtement, je ne doutais pas une seconde que la robe lui irait et je ne suis pas déçue. Sur mes genoux, elle peut voir les deux hauts coordonnés, déballés et dépliés. Plutôt que de la laisser me poser la question, je m’empresse de lui donner un avis sur ce que j’en pense :

« C’est très mignon. Ca ira à merveille à Lucia. Merci beaucoup, Lucy. »

Je me lève, posant les deux hauts sur mon tabouret pour venir déposer une bise sur la joue fraiche de la jeune femme.

Evidemment, cette robe me plaît, mais je ne veux pas être la star de la journée, je ne suis pas là pour frimer. Encore une fois, ça n’est pas mon intention, lorsque je lui tend ce petit paquet, contenant un cadeau pour elle et sa fille.

« C’est quoi ? »

Elle semble surprise, et d’un côté, je la comprend. Il n’y a pas de raison particulière à ce cadeau, mais elle comprendra bien assez tôt que je suis une mère cadeau, j’adore offrir et faire plaisir. Je la laisse donc l’ouvrir pendant que j’essaie cette robe. Et je met un peu de temps à sortir de la cabine, histoire de la laisser ouvrir le paquet, mais aussi pour vérifier que je peux me montrer dans cette tenue. Parce que si quelque chose ne me plaît pas, clairement, je ne sors pas de la cabine.

« Tu es magnifique ! »

Elle sourit, et je sais qu’elle est sincère, ce qui me fait très plaisir. Je n’ai même pas eu le temps de poser la question fatidique avant qu’elle ne me dise ce qu’elle en pensait, ce qui veut bien dire qu’elle est honnête.

« Merciiii ! »

Je tourne sur moi-même, histoire de voir comment la robe me va, et si je me verrais la porter dans la vie de tous les jours. J’ai aussi envie de savoir si elle plaît à Rafael, mais en même temps, si elle me plaît à moi, si elle plaît à sa soeur jumelle, je ne pense pas que j’ai matière à m’inquiéter, sur ce coup là.

« C’est très mignon. Ca ira à merveille à Lucia. Merci beaucoup, Lucy. »

Je n’ai même pas eu besoin de lui poser la question qu’elle me disait déjà ce qu’elle pensait de mon cadeau. Alors qu’elle vient m’embrasser la joue pour me remercier, j’en profite pour lui répondre.

« Je ne doute pas que ça plaise à Lucia, c’est rose, et il y a un coeur ! Et toi, ça te plaît ? Je sais que tu es plus habituée à porter des couleurs sombres… J’espère que mon choix audacieux ne te gêne pas trop… »

J’avais senti que sa réponse dissimulait quelque chose. Elle m’avait dit que cela plairait à sa fille, mais elle ne m’avait pas parlé du T-shirt qui était à sa taille. Et en fait, je ne lui en voudrais pas, si elle ne le portait pas tous les jours. De temps en temps, ça me ferait plaisir, mais je ne vais pas lui en vouloir pour ça. On ne peut pas vraiment changer les gens, ils sont tels qu’ils sont. J’aime les couleurs, elle aime le sombre. Je ne vais pas lui jeter la pierre. J’aimerais bien qu’elle mette des petites touches de couleurs par ci par là, mais pas de quoi en faire un drame !

Le fait est que je n’ai pas l’habitude des cadeaux. A part ma famille pour Noël et mon anniversaire, personne ne m’en fait. Je dois pouvoir compter sur les doigts d’une seule main le nombre de cadeaux que m’a fait mon ex avant que je ne tombe enceinte. Les cadeaux me mettent donc en général grandement mal à l’aise et je ne sais jamais comment les prendre. Aussi suis-je bien contente que Lucy me donne le sien juste au moment d’entrer dans la cabine et qu’elle prenne tout son temps avant d’en sortir. Bien entendu, elle n’a pas répondu à ma question quand je lui ai demandé ce que c’était. Si elle l’avait fait, le cadeau n’aurait plus été une surprise, mais cela m’aurait aidée pour savoir comment réagir. Heureusement, elle n’est pas là pour voir ma réaction et j’ai le temps de composer ma réaction avant qu’elle ne sorte de la cabine et m’éblouisse littéralement dans la robe que je lui ai faite essayer. Si je n’aime pas les couleurs – sur moi en tout cas – j’ai au moins l’œil…

« Tu ne peux pas sortir de ce magasin sans cette robe dans un sac… C’est impossible. On dirait qu’elle a été faite pour toi ! » je réponds, enthousiaste.

Clairement, ce n’est pas possible. Si elle décide de la reposer, je la prendrai pour elle. Mais elle ne partira pas sans. Dans cette tenue, il est impossible qu’elle ne fasse pas plus encore tourner l’œil de mon frère. Dans une telle robe, il ne peut qu’encore plus tomber amoureux d’elle, j’en suis intimement persuadée. Mais très vite, trop vite, le sujet revient sur le cadeau qu’elle m’a fait. De ma propre initiative, en fait, parce que je préfère mener la conversation et je mets l’accent sur ce que ma fille en pensera, ce qui est, pour moi, le plus important.

Mais, bien entendu, Lucy veut savoir ce que j’en pense moi, pour moi. Comment dire. Mentalement, je me gratte la tête pour savoir comment répondre, gardant, physiquement parlant, les deux mains sur mes genoux. Ce que j’en pense… Et bien…

« C’est rigolo, mais c’est vrai que ce sont des couleurs auxquelles je ne suis pas habituées… »

Des formes, également, des impressions… Je ne porte pas de vêtements avec empiècements, en règle générale. Je trouve ça trop enfantin. Venant d’une jeune femme de 26 ans, c’est comique. Mais je m’en moque.

« Je suis sûre que je trouverai une occasion pour porter ça avec Lucia… » j’ajoute, tout en me demandant à quelle occasion – à part pour dormir seule dans mon grand lire – j’oserai porter un haut de cette couleur. Sous un pull en plein hiver, peut-être raille mon cerveau.

Mais je sais qu’il faudra que je le porte au moins une fois devant Lucy. Et ça, ça s’annonce compliqué… Mais je trouverai…

« Tu ne peux pas sortir de ce magasin sans cette robe dans un sac… C’est impossible. On dirait qu’elle a été faite pour toi ! »

Que de compliments, de la part de la sœur jumelle de mon cher et tendre. Si elle lui plait à elle, elle lui plaira à lui, ça c’est sur ! Mais mon esprit est davantage tourné vers le cadeau que je viens de lui offrir que sur la robe que je porte en ce moment. Je lui demande ce qu’elle, elle pense de ce T-shirt, étant donné que les couleurs sont pour le moins osées. Du moins, pour elle.

« C’est rigolo, mais c’est vrai que ce sont des couleurs auxquelles je ne suis pas habituée… »

Je sens qu’elle est un peu gênée, parce que je doute qu’elle porte ce T-shirt un jour en public, mais ça m’importe peu. Ce qui est important c’est qu’elle se rende compte que je tiens à elle, et sa petite puce. Elles font partie de ma famille maintenant, et je lui fais comprendre par ce genre de petites attentions qui me caractérisent si bien.

« Je suis sûre que je trouverai une occasion pour porter ça avec Lucia… »

« Oh tu sais, tu peux très bien t’en servir comme d’un pyjama ! C’est plus pour marquer le coup, que tu aies le même que ta puce ! »

Je pense la rassurer en disant ceci, car je la délivre. Evidemment, si elle le porte en public pour une sortie ensemble, cela me ferait très plaisir, mais je ne vais pas me formaliser pour ça.

« Bon... Alors je la prends ? »

Honnêtement, cette question avait plus l’air d’une affirmation, tant cette robe me plaisait. Je suis donc retourné dans la cabine et je me suis dirigée vers la caisse, où j’ai acheté cette belle robe. Je me suis fait plaisir, mais le prix n’était pas non plus excessif, et a fini de me convaincre.

« Maintenant, il faut absolument que l’on te trouve quelque chose, à toi aussi ! »

Cette fois-ci, elle ne pourrait pas y échapper. Pas forcément dans cette boutique, pas forcément quelque chose de coloré, mais il fallait qu’elle se fasse plaisir également, quitte à ce que je l’aide à payer.

Nous sommes ressorties dans la rue, et avons continué notre petite ballade, passant de boutique en boutique, et profitant d’un fou rire de temps à autre. Visiblement, nous étions faites pour nous entendre, et nos rires en témoignaient. Nous parlions aussi de Rafael, puisque c’est le sujet préféré des filles : les hommes.

« Tu crois qu’il m’aime vraiment ? »

Je ne posais pas cette question sur le ton du doute, parce que je savais évidemment la réponse, mais je voulais avoir l’avis de sa sœur jumelle. Qui mieux qu’elle pouvait le connaître ?

J’avoue, je suis grandement soulagée lorsque Lucy me dit que je peux me servir du débardeur comme d’un pyjama. Néanmoins, même si elle m’assure que c’est juste pour marquer le coup et que ça ne la blessera pas, je tiens à le porter au moins une fois autrement et en sa présence. Peut-être que sous une chemise noire nouée à la taille ça pourrait passer ? En faisant une sortie à quatre : Lucy, Rika, Lucia et moi dans un parc d’attraction ? Ouais… Ca devrait pouvoir se faire.

« Je vais y réfléchir, mais bon… Je voudrais que tu me vois le porter, quand même… » je lui réponds avec un sourire juste avant qu’elle me demande si elle prend la robe. « Bien sûr que tu la prends ! De toute façon, si tu sors sans, je l’achète pour toi, alors… »

Mais je n’ai pas besoin de mettre mes menaces à exécution. Rapidement, Lucy retourne dans la cabine pour se changer avant de passer en caisse et de déclarer que, maintenant, c’est à moi qu’il faut trouver quelque chose. Je grimace légèrement avant de lui adresser un grand sourire, lui montrant ainsi que je la taquine. Pour ma part, je ne suis pas pressée, et puis je ne repars pas les mains vide, j’ai son cadeau… Pour un peu, lorsque nous sommes ressorties de la boutique, nous aurions presque pu marcher bras dessus bras dessous, tellement nous rions, tellement notre complicité, notre amitié est évidente. Il y a quelques mois encore, au tout début de leur relation, je restais un peu distante de la jeune femme, à cause de ma fille. Je ne voulais pas faire entrer dans sa vie quelqu’un qui n’y resterait pas forcément. Mais au fur et à mesure que leur relation s’est posée, s’est inscrite dans la durée, j’ai laissé la jolie anglaise entrer dans la vie de ma fille et dans la mienne. Et je ne le regrette pas le moins du monde. Aujourd’hui, je sais que même si par malheur leur histoire vient à se finir, Lucy restera dans ma vie comme une très bonne amie. Mais j’espère que leur relation va continuer à se consolider, tant ils sont mignons ensemble. D’ailleurs, Lucy ne tarde pas à me demander mon avis sur les sentiments de mon frère, me renvoyant à une conversation que nous avons eue lui et moi quelques semaines plus tôt. Je ne peux m’empêcher de sourire. Et toc, Raf… Tu comprends pourquoi j’insistais tant l’autre jour ? je songe comme s’il pouvait m’entendre.

« Oui. J’en suis même sûre et certaine. » je lui réponds avant de désigner la terrasse d’un petit salon de thé. « Ca te tente ? »

Je lui laisse le choix, bien entendu, mais, pour ma part, un petit thé ne me déplairait pas, entre deux magasins de vêtements…

Une vraie amie. C'est vrai qu'à la base, c'est plutôt ma belle sœur, mais comme je vois comme nous sommes proches l'une de l'autre, je ne peux pas l'imaginer autrement qu'en amie. Et puis, l'un n'est pas indissociable de l'autre.

Au milieu de tous ces rires, je lui pose une question on ne peut plus sérieuse, parce que mon coté anxieuse refait vite surface, mine de rien.

« Tu crois qu'il m'aime vraiment ? »
« Oui, j'en suis même sure et certaine. »

Au moins c'est clair, et je sais que je peux lui faire entièrement confiance. Certes, elle n'est pas dans le cœur ni dans la tête de mon cher et tendre, mais en tant que sa sœur jumelle, je pense que si elle le sent, elle ne se trompe pas. Je lui souris et la remercie de sa réponse.

Nous passons devant un salon de thé, et l'envie me prend de faire une petite halte.

« Ça te tente ? »

Visiblement, je ne suis pas la seule à y avoir pensé, puisque Maja me suggère l'idée d'y aller se poser. Un bon thé bien chaud avec des petits gâteaux et biscuits, rien de mieux pour se reposer. Oui, faire les boutiques, ça épuise. Et je parle en connaissance de cause ! Certains auront beau dire que ça ne sont que des boutiques, et qu'il s'agit d'un loisir, mais quand même.

Je commande un thé au citron ainsi qu'un assortiment de biscuits et de petites pâtisseries. Un tea Time en bonne et due forme, comme il se doit !

« J'adore cette journée, vraiment, le temps passe trop vite ! »

C'est vrai que je n'ai pas réellement une tonne d'amis ou d'amies, et l'avoir elle, ça me fait un bien fou. Et comme on dit, le temps passe plus vite lorsque l'on s'amuse, donc c'est plutôt très bon signe ! J'espère que c'est le sentiment qu'elle a aussi mais je ne pense pas me tromper. En rencontrant Rika, au delà de rencontrer mon petit ami, charmant et adorable, j'ai rencontré une famille. J'ai sa sœur, sa nièce, et rien que cela, ça suffit à mon bonheur. J'ai ma famille à moi, évidemment, mais c'est différent. On ne partage pas les mêmes choses, et c'est bien normal.

« J'adore ta petite puce, aussi ! Elle est géniale. »

Pour une enfant, elle est vraiment adorable, sage comme une image, et elle semble m'avoir adoptée, et ça, c'est la chose la plus gratifiante ! Je sais qu'au début, c'était un peu dur pour Maja, parce qu'elle ne voulait pas que sa fille souffre si jamais je disparaissais de leur vie, mais à présent, je crois que nous sommes bien partis, pour un gros bout de chemin, ensemble.