Je n'ai pas très bien dormi cette nuit. Entre les infirmiers qui passent régulièrement pour vérifier que mon état se stabilise et le sentiment de frustration que je ressens ça n'a pas été une nuit agréable. J'ai d'ailleurs eu droit à un somnifère parce que j'étais trop agité. Je n'aime pas devoir être coincé quelque part et rester sans rien faire. J'ai des tas de dossiers à terminer, si je ne retourne pas au bureau demain j'en aurais encore plus, mais on dirait que je n'ai pas le choix pour le moment. Les médecins me disent de me reposer, que se faire tirer dessus est grave et que je dois encore rester quelques jours allongé, ce qui m'agace forcément. Nate et venu et je dois dire que le voir m'a fait plaisir. Je le considère comme mon petit frère, je n'en ai jamais eu mais j'aurais adoré pouvoir m'occuper de quelqu'un, de pouvoir être là pour lui. C'est plutôt lui qui est là pour moi, mais il sait que je lui rendrait la pareil. On se connaît depuis tellement de temps maintenant qu'il est devenu indispensable à ma vie. Il est l'une des rares personnes qui sait ce que j'ai vécu quand j'étais en Russie, qui sait pour mon père aussi, bref je lui ai pratiquement tout dit, même pour Sharona. Les médecins eux ne savent pas tout et ils ont été visiblement surpris de constater que j'avais une longue cicatrice dans le dos, encore une épreuve de mon école. Je détestais être là bas, je n'ai pas gardé beaucoup de souvenirs de Russie, mais ça je ne peux pas l'effacer. Nate est donc resté jusque là et à vrai dire je ne suis pas sûr qu'il soit vraiment parti. Je me suis réveillé en milieu d'après-midi, Le somnifère était finalement une bonne solution. Je n'ai pas été surpris de voir Nate encore là. Je sais que je pourrais toujours compter sur lui. Je n'ai juste pas envie qu'il se fasse engueuler à son travail parce qu'il vient me voir trop souvent, mais je suis persuadé qu'il s'en sort très bien comme toujours et avoir sa compagnie est toujours agréable. Il partait quand j'ai vu arriver quelqu'un que je n'attendais pas. Je suis resté un moment avec un air surpris, me demandant ce qu'elle faisait là, si elle ne se trompait pas de chambre. Il n'y avait pas que moi qui était visiblement surpris. Je me demande s'ils ne se connaissent pas, cela dit ça m'étonnerait beaucoup, je suis sûr qu'il aurait fait le rapprochement et qu'il m'en aurait parlé.
« Sharona, qu'est-ce que vous faites-là? »
Je rêve peut-être encore et tout ceci n'est peut-être qu'une illusion. Pourtant je n'ai pas l'impression d'être fou. Elle doit bien être là. Je ne sais pas si je me réjouis de sa présence ou non, à vrai dire je lui en veux pas mal de me rejeter autant et je ne sais pas comment agir avec elle, alors qu'il n'y a même jamais rien eu entre nous, même pas un baiser. Je dois bien être cinglé finalement. Je ne sais pas à quoi m'attendre avec elle et je me demande bien pourquoi elle est venue si elle ne ressent rien pour moi. Je n'ai pas envie qu'elle se sente coupable de quoi que se soit. Je n'ai pas envie que cet accident soit la cause de sa venue, c'est très con, et pourtant je n'ai pas envie qu'on me plaigne ou qu'elle vienne par pitié. J'ai juste envie qu'elle soit là pour rien d'autre que moi et tant pis si je suis égoïste.
Sharona K. García-Brown
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(✰) message posté Mar 28 Avr 2015 - 21:44 par Sharona K. García-Brown
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Samedi 25.04.2015 • Central London • Bloomsbury • Great Ormond Street Hospital
J'étais au boulot quand ils ont passé l'attaque à la télé. J'étais en pause, à dire des bêtises en espagnol à Marlon, à vrai dire, je ne sais même pas trop ce qu'on racontait, sans doute du grand n'importe quoi pour ne pas changer. Et puis la télé a soudain switché d'un programme insipide à un flash info. Et je sais pas ce que j'avais dans les mains, mais ça a fini par terre quand mes mains ont étouffé un cri s'échappant de ma bouche.
Je sais pas vraiment où j'en suis, ni ce que je ressens pour lui, mais je sais une chose : j'ai pas du tout envie qu'il se fasse tuer. Et je parle pas de perdre l'avocat qui pourrait finir par faire de moi une vraie londonienne. Parce qu'évidemment, si je perds mon avocat, je perds mes chances de rester ici, mais ça serait bien le cadet de mes soucis, j'avoue, s'il venait à disparaître. Y a pas tant de gens dans ma vie, et je sais pas ce qu'il me resterait si je perdais le peu de personne qui tiennent à moi et à qui je tiens, de quelque manière que ce soit. J'ai repassé cette vidéo en boucle des dizaines et des dizaines et des dizaines de fois, avec des tas de questions en tête, mais deux se battent en duel. Est-ce qu'il s'en sort ? Et comment il connaît le mec de Tyler bordel ? Et j'ai fini par lui envoyer un message - merci les cartes de visite qu'il l'aisse partout, au Barfly, les gens du Times aussi, bref... trop facile - pour lui demander où on s'occupait de lui. Et après quelques échanges de sms, j'ai fini par savoir et par... me décider à venir.
Et je sais franchement pas ce que je vais dire, mais je débarque quand même à cet hôpital, donc, pour le voir. Je me suis retrouvée un peu comme une con devant Nate. Surtout quand il a prononcé cette phrase.
« Hey... Hum... Tu voudras bien juste attendre qu'on soit plus devant Nik pour comment t'as dit... Mmmh... me casser la tête ? »
Je suis restée la bouche entreouverte à le dévisager, comprenant un peu trop bien ce que ça signifie. Et à quel point je suis insignifiante dans la vie de Tyler aussi, mais j'avais pas vraiment besoin de confirmation à vrai dire. J'ai juste hoché la tête - toute façon, je crois que j'ai pas vraiment l'énergie pour ça, là - et il a murmuré un merci avant de s'éclipser. Et moi je suis restée immobile, les doigts crispés sur le pot de fleurs dans mes bras, comme le regard de Nik restait posé sur moi.
« Sharona, qu'est-ce que vous faites-là ? - Bah... Un peu la même chose que Nate, je suppose... Je suis venue voir un... »
Euh... Comment je finis cette phrase, moi ? Je sais pas trop si ce qui me vient à l'esprit est tout à fait correct, mais... Puisque c'est le seul truc que j'arrive à formuler...
« Je suis venue voir un ami... »
Petit moment de silence embarrassant, parce que je me doute que c'est pas ce qu'il attend et...
« ...Sort of... »
J'ose même pas entrer dans la pièce, c'est ridicule. Et je hausse un peu les épaules, sans bouger de ma place.
« Comment vous vous sentez ? Enfin... Pour quelqu'un qui vient de se faire tirer dessus je veux dire ?... »
Ouais j'ai jamais été très douée pour les conversations sérieuses et là, je sais franchement pas comment gérer ça. Mais je me voyais pas ne pas venir du tout non plus alors...
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(✰) message posté Dim 3 Mai 2015 - 16:26 par Invité
Je ne pensais pas la revoir avant un bon moment, c'est pourquoi je suis vraiment surpris qu'elle soit là et qu'elle connaisse visiblement Nate. C'est fou ce que le monde peut-être petit. Je me demande bien d'où ils se connaissent, peut-être d'un ami en commun. Ils n'ont pas l'air de s'entendre cela dit, je sens une certaine tension entre eux, je pense que je vais pouvoir jouer les curieux. Je m'attendais à autre chose lorsqu'elle me dit ce qu'elle fait ici, mais je suis quand même content qu'elle me considère comme un ami, même si je me doute que c'est peut-être juste pour ne pas me brusquer ou me mettre mal à l'aise. Je ne lui ai pas vraiment fait bonne impression. J'ai le sentiment que je fais toujours tout de travers quand il s'agit de femme.
« Comment connaissez-vous Nate ? »
Je ne sais pas pourquoi c'est la première question que je lui pose. C'est comme si cette réponse m'était indispensable pour comprendre cette histoire. Elle reste plantée là, comme si notre dernière conversation traînait toujours quelque part. Je n'aurais jamais du lui faire comprendre que je l'aime. Je crois que j'ai été un peu trop vite, que tout ça ne rime à rien, seulement avec cette menace de mort imminente, j'ai pris conscience que ce n'était pas si stupide et qu'au moins elle est au courant. Je ne mourrais pas sans lui avoir dit qu'elle comptait à mes yeux. Quant à comment je vais, à vrai dire, j'ai connu mieux. Je lui réponds donc avec un haussement d'épaule.
« Je me sens vivant.»
Il y a quelques jours j'aurais pu tout aussi bien finir avec une balle dans la tête à cause de ces braqueurs et là je me fais tirer dessus à la sortie du tribunal. La vie est vraiment bizarre parfois. Ça aurait été con que je meurs après avoir assister à un braquage tout de même. Je ne comprends pas pourquoi je suis toujours là, ce que j'ai de spéciale pour ne pas avoir été tué. Ce n'était peut-être pas mon heure après tout. La vie tient parfois à peu de choses et je me rends compte de plus en plus.
« Je me sentirais mieux quand je pourrais sortir de là. Je n'ai jamais aimé les hôpitaux.»
Je ne sais pas si c'est à cause de mon père que je n'aime pas venir ici, ou si c'est l'ambiance générale qui me déplaît, ou les deux, quoi qu'il en soit, je serais content quand je pourrais sortir.
Sharona K. García-Brown
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(✰) message posté Mer 20 Mai 2015 - 8:04 par Sharona K. García-Brown
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Samedi 25.04.2015 • Central London • Bloomsbury • Great Ormond Street Hospital
Je me sens pas à l'aise du tout, là, et je réponds comme je peux à sa question, avec l'impression de m'enfoncer à chaque mot prononcé. Je crois bien que c'est exactement ça, je m'enfonce. J'ai pas envie de lui donner de faux espoirs parce que je sais pas du tout ce dont je suis capable, mais en même temps, je veux pas le blesser et le voir disparaître de ma vie et... Dammit, pourquoi ça peut pas juste être simple, hein ?
« Comment connaissez-vous Nate ? »
Je joue une seconde avec une boucle brune, pas trop sûre de ce que j'ai le droit de répondre à ça en fait.
« Ben... Il voit plus ou moins un de mes rares potes ici... Enfin... sort of... »
J'approche difficilement dans cette pièce, je crois que j'aime définitivement pas les hôpitaux. Ca me rappelle ma blessure, et ça me rappelle l'internement, aussi, quand je suis passée par une phase d'anorexie sévère. Et j'aime pas ça. Je vais pas me plaindre, faudrait que j'explique tout ça, et j'en ai pas du tout envie, mais ça doit se voir que je suis pas sereine.
« Enfin j'arrive pas trop bien à comprendre où ils en sont, mais bon... Et vous, vous le connaissez comment ? »
Genre cette conversation est tout à fait normale. En réalité, je crois que j'ai besoin d'un truc aussi banal pour tenter de m'y raccrocher, oublier où on est et ce qu'il s'est passé. Ce que ça signifie. J'arrive pas à imaginer ce que ça serait, s'il y était resté. Je refuse de le faire en réalité. Ca me ferait trop mal, je crois.
« Je me sens vivant. »
Un instant, j'ai ouvert la bouche, mais au fond, j'ai rien à répondre à ça, si bien que j'ai gardé le silence, et que mes lèvres se sont soudées à nouveau. C'était une question idiote, n'est-ce pas ? Comment on peut se sentir après ça ? Embarrassée, j'ai le réflexe stupide de baisser le regard quand il reprend la parole et m'incite à reposer mes prunelles sombres sur lui.
« Je me sentirais mieux quand je pourrai sortir de là. Je n'ai jamais aimé les hôpitaux. »
Un sourire un peu pâle, mais un sourire quand même et j'avance un peu vers lui, comblant la distance.
« Moi non plus... Y a des gens qui aiment ça en dehors du corps médical vous croyez ? Et des hypocondriaques peut-être... Enfin... D'autres gens ? »
Il y a une chaise libre - sans doute laissée par Nate, je suppose - et je la tire vers moi, histoire de m'asseoir et de pas rester plantée comme un piquet. Droite comme un i, les genoux serrés, on dirait une écolière à une réunion parents-profs, c'est ridicule...
« Ils vous ont pas donné de délai je suppose... Dans ce genre de cas, j'imagine qu'ils prennent beaucoup de précautions... »
Déjà que dans des cas moins graves, ils sont capables de garder les gens plusieurs jours en observation histoire d'être sûrs - enfin quand les gens ont de l'argent pour payer la facture, sinon je suis sûre qu'ils les foutent vite dehors, mais pour ce qui concernait mes parents, ça posait pas de problème - alors quand le patient s'est fait tirer dessus...
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(✰) message posté Lun 25 Mai 2015 - 19:57 par Invité
J'ai encore du mal à croire qu'elle soit là. Pourquoi est-elle venue? Est-ce qu'elle vient me dire quelque chose en particulier ou est-elle juste là pour s'assurer que je vais bien et que je pourrais continuer de m'occuper de son dossier? Je me sens cruel de penser ça, cruel parce que je sens bien qu'au fond elle n'est pas comme ça. J'ai beau ne pas la connaître, je crois qu'elle aime quand même les gens, du moins elle doit sans doute s'attacher à ses amis et être là pour eux, la seule chose qui me reste à connaître et si j'en fais parti ou non. Je suis surpris qu'elle connaisse Nate et visiblement le petit ami de celui-ci, enfin petit -ami, je n'en sais trop rien à vrai dire. Je ne l'embête pas vraiment avec ce genre de question, je sais juste qu'il ne sait pas trop où il en est. J'espère que ce type en vaut la peine. Elle n'a pas l'air d'apprécier Nate, je ne vois pas pourquoi à vrai dire. Il a toujours été quelqu'un de bien. Quoi qu'il en soit c'est à mon tour de répondre à ses questions.
" Son père m'a aidé à me procurer mes papiers quand je suis arrivé ici. C'était encore un gamin et il me posait des tas de questions. Son père m'a trouvé quand j'étais dans la rue à vrai dire, c'était un peu bizarre et puis Nate à grandit et on est resté assez proche. C'est un peu grâce à lui et sa famille si j'ai pu m'en sortir."
Il m'a tendu la main quand j'en avais besoin. Je me souviendrais toujours de la tête qu'il avait à cette époque, des sourires qu'il me lançait et de ses nombreuses questions que j'avais parfois du mal à supporter. Il est l'un des seul à savoir tout ce que j'ai pu subir quand j'étais en Russie, le fait d'avoir été maltraité à l'école militaire, il sait aussi pour Katherine, il sait tout sur tout. Je n'ai jamais rien pu lui cacher.
" Les médecins ... c'est leur lieu de travail."
Je n'ai jamais compris les médecins, sans doute parce que mon père l'était et qu'il a gâché sa vie, qu'il a jouer avec toutes nos économies et qu'il s'est fait assassiner ensuite. Je n'aime pas vraiment reparler de ça. Je me mords la lèvre quand elle me demande dans combien de temps je pourrais sortir et je lui réponds :
" Une semaine, peut-être deux. J'ai eu de la chance il parait. Ils ont réussis à retirer tous les fragments de la balle. Elle se serait logé un centimètre plus haut et j'étais mort. Mais rassurez-vous. Je pourrais m'occuper de votre dossier très bientôt et vous serez une Anglaise."
Je lui souris, lorsque son dossier sera fini je n'aurais sans doute plus de raisons de la voir. Je ne sais pas pourquoi je m'accroche autant, enfin si je le sais et c'est stupide parce que ce n'est pas réciproque. Je sais qu'elle ne m'aime pas, mais je ne peux pas m'empêcher d'éprouver des sentiments pour elle.
Sharona K. García-Brown
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(✰) message posté Sam 30 Mai 2015 - 14:40 par Sharona K. García-Brown
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Samedi 25.04.2015 • Central London • Bloomsbury • Great Ormond Street Hospital
Bien sûr que non je ne suis pas comme ça ! A cet instant, je m'en fous complètement de mon dossier pour rester résidente. Je veux juste être sûre qu'il s'en sorte, parce que je l'aime bien. Je serais blessée si je pouvais lire dans ses pensées. Déjà parce que, donc, je ne suis pas si vénale, ça se saurait, et puis aussi parce que je déteste pas son pote Nate, c'est juste que je sais pas ce qu'il se passe avec Tyler, mais ça a pas l'air d'aller fort, et je veux pas qu'il fasse du mal à mon pote. Mais je suis pas censée savoir, et c'est pas comme si j'avais encore beaucoup de contacts avec Ty', et vu qu'il m'a déjà pas parlé de leur relation à la base, je me vois pas arriver la gueule enfarinée pour lui demander comment il va. Si Nate me demande de pas lui casser la tête, c'est que c'est pas la fête entre eux. Mais Ty' dira rien à ce sujet, à part peut-être à Rika, je suppose. Alors j'ai rien à en dire. J'irais peut-être juste voir Nate plus tard. Mais pour l'instant, c'est pas ça l'important. Pour l'instant, ce qui compte, c'est Nik. Et même si je lui retourne la question concernant le journaliste, ça reste un point secondaire.
Pourtant, la réponse de l'avocat me laisse bouche bée encore. Comme quoi on a toujours des surprises.
« Son père m'a aidé à me procurer mes papiers quand je suis arrivé ici. C'était encore un gamin et il me posait des tas de questions. Son père m'a trouvé quand j'étais dans la rue à vrai dire, c'était un peu bizarre et puis Nate a grandi et on est restés assez proches. C'est un peu grâce à lui et sa famille si j'ai pu m'en sortir. - C'est le père de Nate qui vous a aidé ? »
Mais c'est qui au juste ce type ? Il est juste partout. Il est dans la vie de Ty', de Julian, dans celle de Kaspar, il est journaliste et zicos avec K et son père doit avoir des connexions dans l'administration britannique - j'imagine pas encore à quel point - je sais juste pas comment il fait, ils sont plusieurs, c'est pas possible.
« Les médecins... c'est leur lieu de travail. »
Hein ? Ah oui, les hôpitaux, j'aime pas, et il répond. Ca m'a perturbée tout ça, du coup j'ai un peu décroché. Surtout que je disais juste une connerie comme une autre en réalité. Rien de bien intéressant - mais ça se saurait. Ce qui m'intéresse davantage, c'est de savoir quand il pourra sortir. Si c'est à brève échéance, c'est que tout va bien aller, hein ?
« Une semaine, peut-être deux. J'ai eu de la chance il parait. Ils ont réussi à retirer tous les fragments de la balle. Elle se serait logée un centimètre plus haut et j'étais mort. Mais rassurez-vous. Je pourrais m'occuper de votre dossier très bientôt et vous serez une Anglaise. - Ouais 'fin là maintenant tout de suite, on s'en tape. C'est votre santé qui compte, le reste pas d'importance. »
Surtout pas mon dossier, surtout pas moi. Je serre un peu les dents, parce que sa remarque sous-entend clairement que je suis là que pour ça, et ça me plaît pas. Et je serre les dents parce qu'il est pas passer loin d'y rester, donc, encore moins loin que je pensais, et je me tape un coup de flippe débile, toute seule, intérieurement. Alors assise sur ma chaise, je fais craquer mes doigts.
« Sérieux, vous pensez vraiment que je suis là que parce que vous avez pris ma demande de résidence en charge ? »
Bon ok ça me plaît vraiment pas. C'est lui qui dit que je lui plais, qu'il a des sentiments pour moi, et c'est toute l'estime qu'il a pour moi ? Je pige pas. Je pige pas, et ça me blesse. J'ai pas une très grande estime de moi, j'ai pas de grands objectifs dans la vie, parce que j'ai franchement pas de grandes capacités. Je sais bien que je suis pas le genre de personne qu'on peut vraiment admirer. Mais ça, ça me rabaisse encore plus, ça me renvoie juste à une vision encore plus négative que celle que j'ai déjà de moi. Y a plein de choses que j'aime pas chez moi, et dont je suis pas fière. Y a l'image que je donne aux gens d'un garçon manqué bagarreur et qui est pas tout à fait juste mais qui me convient quand même parce qu'au moins, je reste fidèle à moi-même et à certaines valeurs. Mais ça, c'est juste absolument pas ni dans mes valeurs, ni dans mon caractère. Et qu'on puisse croire que je sois comme ça, et bafouer une des rares qualités que je peux avoir à ce point, ça me tue.
« Genre je viens vérifier que mon dossier va pas être retardé à cause d'un bête petit coup de feu ? Parce que ça serait tellement con que je doive repartir parce que vous pouvez plus vous en charger et que les autres en ont rien à foutre de la petite amerloque paumée... »
Ok, je suis en train de partir en live. Dans un hôpital. C'est mal. Mais c'est plus fort que moi. Ma voix est pleine de sarcasme, un peu trop rocailleuse aussi.
« Si c'est toute l'estime que vous pouvez avoir pour quelqu'un que vous dites apprécier, je veux même pas savoir ce que c'est pour les gens que vous haïssez... »
Et puis surtout c'est tellement faux. C'est tellement à côté de la plaque. Et puis merde, c'est lui qui a proposé de m'aider à la base, j'ai rien demandé, moi. Je lui ai certainement jamais imposé de s'occuper de moi.
« Vous auriez bien pu le foutre à la poubelle mon dossier que je serais venue quand même... Mais là bizarrement, je commence à me demander pourquoi... »
Et je suis prête à me lever et à repartir d'où je suis venue. Je me demande bien ce que je pouvais espérer, tiens. Personne comprend jamais, personne reste jamais après tout. L'histoire se répète, c'est tout. Je devrais plus être surprise à force... Je devrais même plus essayer de faire confiance, je le sais bien, que je finis toujours par être déçue...
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(✰) message posté Sam 30 Mai 2015 - 15:17 par Invité
Elle a l'air tellement surprise par ma révélation. Je ne sais pas comment elle connait Nate ni si elle s'entends bien avec et je n'imagine sans doute pas à quel point mon ami connait du monde autour de lui et le connaisse. Je hoche simple la tête en guise de réponse. Ça ne sert pas à grand chose de continuer dans cette voie là. D'ailleurs je ne sais plus vraiment quel sujet de conversation est le mieux adapté. Sa présence me rend nerveux et je crois bien que je viens de la vexer. Ça n'a pas manqué. Je la sens prête à exploser et à m'envoyer bouler. Je suis rassuré qu'elle ne soit pas là que pour les papiers. Je ne sais pas trop quoi penser d'elle au finale. Je ne le connais pas vraiment et je suis tombé amoureux d'elle. Je n'arrive même pas à expliquer pourquoi alors que je ne sais absolument rien de cette fille. Elle n'en sait pas plus sur moi et c'est peut-être pour ça que je ne sais plus comment faire, que je me sens si perdu. Ses mots sont comme d'autres coups de feu tout aussi violents. Je ne comprends pas pourquoi elle est tout à coup si en colère.
" Je ne sais plus vraiment ce qu'il faut que je pense. Je ne vous connais pas assez à vrai dire, c'est bien pour ça que je suis aussi stupide d'être tombé si facilement amoureux de vous. On ne se connait pas. Je ne sais rien de vous et pourtant oui je peux vous dire que vous me rendez dingue, parce que je sais très bien que ce n'est pas réciproque. Je ne suis pas idiot. J'ai bien compris."
Et merde, moi aussi je commence à monter sur mes grand chevaux. Je ne sais pas ce qu'elle peut penser de moi et ça me rend dingue. Elle ne connait rien de ma vie, comment peut-elle apprendre à m'aimer sans ça? Je ne peux juste pas lui demander un rendez-vous parce que je suis persuadé qu'elle ne viendrait jamais à un rendez-vous. Elle n'est pas vraiment des plus bavarde et c'est bien ça le problème, tout ça n'a ni queue ni tête. Je ne peux pas rester sur cette fin de conversation je n'ai pas envie qu'elle parte. Je tend le bras pour la retenir parce je sais qu'elle va s'en aller et ce n'est pas du tout ce qui était prévu.
"Ne partez-pas. S'il vous plait ... Je suis désolé d'être ... si borné et têtu. C'est ... c'est comme ça que je suis. Je n'ai jamais vraiment eu de chance avec les femmes. Je vais m'en remettre. On devrait repartir sur des bonnes bases. Je ... je n'ai pas envie que vous partiez. Il y a des choses que vous ne savez pas sur moi."
Des tas de choses que je dis rarement, seulement lorsqu'on me pose la question. Je ne parle pas beaucoup de mon passé, mais j'ai envie qu'elle sache pour le coup, peut-être que ça la fera rester et qu'elle se confiera aussi à moi ensuite.
" Y a des raisons si je suis comme ça, ce n'est pas seulement parce que je suis têtu. Si j'ai quitté mon pays c'est parce que je n'y avais pas mal place. Mon père s'est fait assassiné pratiquement sous mes yeux quand j'avais dix ans, ma mère m'a envoyé dans une école militaire ou j'ai vécu l'enfer pendant six ans et j'en porte encore les traces. En venant ici j'ai trouvé une nouvelle famille, je me suis reconstruit petit à petit et ça n'a pas été facile alors forcément dès que j'aime un peu j'ai toujours peur de tout perdre. Je n'ai pas envie de passer mon temps à me demander si je serais seul demain. Quand je vous ai vu pour la première fois ... j'ai ... eu l'impression que vous cherchiez ça aussi une famille ... "
C'est peut-être pour ça que je suis tombé amoureux d'elle. C'est un peu pathétique et elle va définitivement me prendre pour un cinglé et peut-être qu'elle finira par demander aux médecins à ce qu'on m'interne dans un hôpital psychiatrique parce que je suis vraiment dérangé.
Sharona K. García-Brown
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(✰) message posté Lun 1 Juin 2015 - 8:56 par Sharona K. García-Brown
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Samedi 25.04.2015 • Central London • Bloomsbury • Great Ormond Street Hospital
Je ne comprends pas grand chose quand il s'agit de relations avec les autres. Les miennes ont été assez limitées ou désastreuses. Mais je comprends vraiment pas ce qu'il se passe, là, avec Nikolaï. Je comprends pas que ce type qu'est censé en pincer pour moi - ce que je ne m'explique pas vraiment non plus - me fiche ce genre de choses dans la tronche. Peut-être que les médocs qu'ils doivent lui filer jouent sur son humeur, ça j'y pense qu'après mais trop tard. J'ai déjà explosé. Et je suis prête à partir quand il reprend la parole.
« Je ne sais plus vraiment ce qu'il faut que je pense. Je ne vous connais pas assez à vrai dire, c'est bien pour ça que je suis aussi stupide d'être tombé si facilement amoureux de vous. On ne se connait pas. Je ne sais rien de vous et pourtant oui je peux vous dire que vous me rendez dingue, parce que je sais très bien que ce n'est pas réciproque. Je ne suis pas idiot. J'ai bien compris. - Et c'est une raison suffisante pour me rabaisser au statut de fille vénale, vous trouvez ? »
S'il monte d'un ton à cet instant, ça va mal se passer, parce que je risque franchement pas de me calmer, encore moins de m'écraser. Mais je me fais violence parce qu'on est à l'hôpital et plutôt que de faire un scandale ici, je suis prête à partir mais le bras qu'il tend pour m'arrêter dans mon élan a l'effet escompté, et je reste assise sur ma chaise.
« Ne partez-pas. S'il vous plait ... Je suis désolé d'être ... si borné et têtu. C'est ... c'est comme ça que je suis. Je n'ai jamais vraiment eu de chance avec les femmes. Je vais m'en remettre. On devrait repartir sur des bonnes bases. Je ... je n'ai pas envie que vous partiez. Il y a des choses que vous ne savez pas sur moi. »
C'est un peu décousu et confus mais je comprends et accepte quand même cette tentative d'excuse. Je l'aurais pas forcément accepté de n'importe qui, mais je doute qu'il s'en rende compte. Je m'attendais pas à ce qu'il me fasse autant de révélations ensuite par contre.
« Y a des raisons si je suis comme ça, ce n'est pas seulement parce que je suis têtu. Si j'ai quitté mon pays c'est parce que je n'y avais pas ma place. Mon père s'est fait assassiner pratiquement sous mes yeux quand j'avais dix ans, ma mère m'a envoyé dans une école militaire où j'ai vécu l'enfer pendant six ans et j'en porte encore les traces. En venant ici j'ai trouvé une nouvelle famille, je me suis reconstruit petit à petit et ça n'a pas été facile alors forcément dès que j'aime un peu j'ai toujours peur de tout perdre. Je n'ai pas envie de passer mon temps à me demander si je serais seul demain. Quand je vous ai vue pour la première fois ... j'ai ... eu l'impression que vous cherchiez ça aussi une famille ... »
Je suis restée bouche bée devant tout ce qu'il venait d'exposer dans les grandes lignes. L'assassinat de son père, la torture, le déracinement. Il s'est reconstruit ici et apparemment, il a encore dû faire face à la perte de sa nouvelle famille.
« Il s'est passé quoi avec votre nouvelle famille ici ? »
Je suis plus émue que je veux bien le montrer, mais mes doigts avec lesquels je joue nerveusement en témoignent sans doute. Et comme il a évoqué ce qu'il lui semble avoir compris de moi, je me décide à expliquer un peu. Pour qu'il comprenne pourquoi je peux pas être avec lui comme il le voudrait.
« J'ai pas des blessures aussi tragiques que vous, mais... J'ai jamais eu une famille digne de ce nom. Y avait que ma sœur, mais elle est partie quand nos parents m'ont envoyée en camp de guérison parce que j'avais embrassé une fille par défi. J'avais à peine douze ans et je jouais juste à cap ou pas cap. Mais dans ce camp, y avait une autre fille qui... »
Si jusque-là je m'étais efforcée de le regarder, j'ai baissé le regard à cet instant. Les années ont beau avoir passé, je ressens toujours autant de dégoût quand je repense à ses mains sur moi.
« Je sais pas si je lui plaisais ou si c'était qu'il y avait pas d'autre fille. Je sais juste que je voulais pas... »
Je peux pas finir cette phrase, je peux pas décrire ça. Alors je contourne l'écueil, sentant mes yeux s'embrumer.
« C'est le copain de Nate qui m'a sauvé la mise. J'ai jamais plus accepté qu'on me touche. Je fiche ma main dans la tête de ceux qu'essaient, même parfois quand c'est juste un accident. »
Sims a failli y avoir droit, le pauvre, par exemple.
« Comment tu veux... vous voulez être avec une fille que vous pourrez même pas toucher, embrasser, ne serait-ce que prendre dans vos bras ? Je suis même pas sûre d'être capable de tenir la main de quelqu'un... »
Je secoue la tête, ravale mes larmes. Je sais pas si le tutoiement est de mise, mais après ce qu'on vient de balancer l'un comme l'autre, il serait peut-être temps d'abandonner les formules de politesse à outrance non ?
« Je t'aime bien Nik... Et tu mérites d'être heureux et d'avoir la famille que tu veux. Mais ça peut pas être avec quelqu'un d'aussi cassé que moi... »
Je sais pas si je l'aime plus que "bien" mais ce qui est sûr, c'est que je pourrais pas lui apporter ce qu'il est en droit d'attendre de la personne avec laquelle il veut être.
Invité
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(✰) message posté Mar 2 Juin 2015 - 22:11 par Invité
Elle est en colère et je comprend pourquoi. Je n'aurais peut-être pas du lui faire ce genre de remarque, mais à vrai dire moi aussi j'étais en colère. Pourquoi est-ce qu'il faut que ça soit toujours comme ça? Pourquoi est-ce que je ne peux pas avoir une fois dans ma vie quelque chose de bien ? Qu'une fille m'aime tout simplement et que je ne passe pas des années à lui courir après pour qu'au bout d'un an ça se termine. Je commence à être fatigué de me battre sans arrêt pour obtenir ce que je veux. Pourquoi est-ce que ça ne peut pas être plus simple que ça? Je soupire et fini par lui répondre :
" Non, bien sur que non, ce n'était pas une raison. Je suis simplement un peu frustré et je n'aurais pas du vous dire ça. Je m'excuse."
Je sais reconnaître mes torts. La vérité c'est que je ne sais jamais comment agir, comment être avec les femmes, elles sont toutes différentes et c'est une bonne chose, mais c'est souvent compliqué de savoir sur qu'elle pied danser. Il faudrait un manuel pour que l'on comprenne et qu'on sache comment agir. Elle semble touchée par mon récit et je comprend qu'elle est bien plus sensible qu'elle veut le faire croire.
" Ma famille ici se résume à Nate, il est comme un frère pour moi. J'ai rencontré bien plus tard une femmes avec qui je suis sorti pendant un an. Je pensais que c'était la femme de ma vie, mais j'étais sans doute trop collant. Je n'ai pas besoin de beaucoup de monde dans ma vie, juste quelques personnes qui me font penser que c'est ici chez moi maintenant."
Je ne peux pas expliquer pourquoi c'est Nate, ni pourquoi ça a été Katherine, j'aurais tellement pu passer à côté d'eux, à croire que les choses étaient écrites comme ça. Elle fini alors par se livrer à moi ce qui me touche beaucoup et me laisse sans voix. Je commence à comprendre pourquoi elle n'aime pas qu'on la touche et pourquoi ce Tyler lui importe tant, elle fait un peu comme moi en fin de compte, elle protège les gens qu'elle aime.
" Je comprend mieux à présent, mais laisse moi une chance d'essayer, juste une toute petite chance. Si tu n'a pas envie de me voir plus, si tu me trouves trop collant ou trop ennuyeux, je comprendrais et je te laisserais tranquille, je sais m'adapter, je veux dire ... je comprendre que ça risque d'être compliqué, mais si on n'essaie pas comment on saura qu'on a pas loupé quelque chose?"
J'essaie de la convaincre de me laisser une toute petite chance qui pourrait tout changer et j'espère qu'elle me l'accordera.
Sharona K. García-Brown
I walk this empty street on the boulevard of broken dreams.
(✰) message posté Dim 7 Juin 2015 - 14:57 par Sharona K. García-Brown
If I stay
ft. Nikolaï A. Ledosvkoï && Sharona K. Garcia-Brown
Samedi 25.04.2015 • Central London • Bloomsbury • Great Ormond Street Hospital
Je suis déçue, frustrée, en colère autant contre lui que contre moi. Il avait pas le droit de me mettre ce genre de choses dans la tronche, même si je comprends bien qu'il soit déçu aussi. Mais bordel, ça se commande pas ce genre de trucs d'abord !
« Non, bien sûr que non, ce n'était pas une raison. Je suis simplement un peu frustré et je n'aurais pas dû vous dire ça. Je m'excuse... - Ca c'est à moi de le faire. »
On s'excuse pas soi-même, on présente ses excuses à l'autre et c'est à lui de voir s'il les accepte. Je pourrais faire ma tête de con et lui refuser ça, mais j'en ai pas vraiment envie. J'ai déjà pas beaucoup de monde dans mon entourage, je veux pas le perdre, lui aussi, juste parce que je me serais montrée trop bornée. Et puis à vrai dire, avec tout ce qu'il est en train de me raconter, les subtilités syntaxiques passent complètement à la trappe. C'est terrible tout ce qui lui est arrivé, je sais même pas comment il fait pour se relever, à chaque fois, pour être encore là aujourd'hui. Je sais pas si j'aurais tenu le coup, je dois bien avouer.
« Ma famille ici se résume à Nate, il est comme un frère pour moi. J'ai rencontré bien plus tard une femmes avec qui je suis sorti pendant un an. Je pensais que c'était la femme de ma vie, mais j'étais sans doute trop collant. - Tu sais, s'il doit jamais se passer un truc entre nous, t'as pas intérêt à m'étouffer, parce que tu risques franchement de t'en prendre une... - Je n'ai pas besoin de beaucoup de monde dans ma vie, juste quelques personnes qui me font penser que c'est ici chez moi maintenant. »
J'esquisse un sourire. Ca, je peux très bien le comprendre. J'ai pas grand monde ici, Marlon et Betty au travail, et Tyler - enfin... on va dire - et Kaspar et Ivy. Mack maintenant, dont je saurais franchement plus me passer... Et voilà. Ca n'empêche que ce sont eux tous, ma famille, et que je ferais n'importe quoi pour qu'il leur arrive rien de mal. Même si je suis pas très douée pour ça non plus. Et ça a été mon tour de m'expliquer, comme je peux, pas très sereinement - voire pas sereinement du tout. Il m'a écoutée religieusement, et intérieurement, je l'en remercie énormément. J'aurais pas pu continuer s'il m'avait interrompue ne serait-ce qu'un instant.
« Je comprends mieux à présent, mais laisse-moi une chance d'essayer, juste une toute petite chance. Si tu n'as pas envie de me voir plus, si tu me trouves trop collant ou trop ennuyeux, je comprendrais et je te laisserais tranquille, je sais m'adapter, je veux dire... je peux comprendre que ça risque d'être compliqué, mais si on n'essaie pas comment on saura qu'on a pas loupé quelque chose ? »
Un moment encore, je reste silencieuse, songeuse. J'en sais foutrement rien. Je sais pas si c'est une bonne idée, je sais pas si ça mènera à quelque chose ou s'il va juste se faire plus de mal encore. Si je vais lui faire plus de mal encore. Et je finis par lâcher un soupir.
« On verra quand tu seras sorti d'ici, d'accord ? Je sais pas ce que je te répondre pour... ce que t'attends. Mais j'ai pas envie de plus jamais te voir. Je pourrais peut-être jamais t'apporter ce que t'espères. Mais j'espère que je pourrai toujours avoir au moins ta sympathie. Parce que ça, ça compte vraiment beaucoup pour moi. »
Et je sais pas si tu t'en rends compte, mais c'est franchement pas quelque chose que je dis à tout le monde...