"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici your feelings are a part of your own reality. / pv 2979874845 your feelings are a part of your own reality. / pv 1973890357
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() message posté Sam 2 Mai 2015 - 23:22 par Invité

Chase, jake, isaac & olivia — people are afraid of themselves, of their own reality; their feelings most of all. people talk about how great love is, but that’s bullshit. love hurts. love hurts and pain is a feeling. your feelings are a part of you. your own reality. if you feel ashamed of them, and hide them, you’re letting society destroy your reality. you should stand up for your right to feel your pain. ✻ ✻ ✻ It’s a girl. Le Royaume-Uni tout entier semblait s’être arrêté pour célébrer la naissance du deuxième enfant du couple princier. Toutes les chaînes d’informations s’étaient concentrées sur cet événement, oubliant le reste du monde, oubliant que la Terre continuait de tourner, oubliant ce qu’il se passait ailleurs. Je ne partageais qu’à moitié l’engouement général ; j’étais sincèrement heureuse pour la famille royale, pour ces personnes qui se réjouissaient tant à l’annonce de cette nouvelle arrivée, mais je maintenais une distance entre mon cœur et cette information. J’avais l’impression que cela ne faisait que me rappeler que je ne pouvais moi-même ne plus avoir d’enfant. J’avais l’impression que cela ne faisait que me ramener sur Terre une fois de plus. J’avais l’impression qu’à chaque image, qu’à chaque sourire, j’entrapercevais un bonheur qui ne m’était plus autorisé. Un bonheur que j’avais effleuré des doigts mais qui ne serait jamais mien.
J’avais beau tenté de l’oublier. J’avais beau tenté d’aller de l’avant. Cela ne fonctionnait pas. Il y avait toujours quelque chose qui me rappelait les paroles de mon collègue. Il y avait toujours un détail qui m’amenait à songer que, suite aux évènements qui s’étaient produits, j’avais très peu de chance de pouvoir mener une grossesse à terme, un jour. Je voyais des femmes enceintes partout. J’avais l’impression que les informations me donnaient à voir que des enfants, ces enfants que je n’aurais jamais, ces enfants que je voulais pourtant de tout mon cœur. Cela me blessait, à chaque fois un peu plus. Cela me blessait à un tel point que je ne parvenais même plus à retenir mes larmes et que j’avais craqué, à plusieurs reprises, en fondant en larmes devant l’écran, tout simplement.
J’avais craqué, oui. J’avais craqué la vue de tous. Sous les yeux d’Isaac, sous les yeux de mes frères et sœurs. J’avais craqué comme je ne m’étais jamais permise de craquer auparavant, lâchant enfin prise.
Je poussai un léger soupir avant d’éteindre la télévision et me tourner vers la table de salon. Je détaillai du regard la disposition de chaque couvert, rajustant inutilement la disposition d’une serviette en la déplaçant de quelques millimètres. Ma quête de la perfection m’avait amené à dresser une table digne des plus grands restaurants, n’hésitant pas une seule seconde à avoir recours aux décorations sobres et aux bougies parfumés. Mes mains tenant fermement mes béquilles, je me dirigeai jusque dans la cuisine pour m’assurer que chaque plat était prêt, pour vérifier la température du four, pour jeter un œil dans le frigidaire et faire l’inventaire des vins qui allaient être servis. Je me demandais une centième fois si j’avais bien fait d’opter pour des vins français plutôt que de me tourner vers des vins italiens. Je songeais une millième fois à vérifier que j’avais bien une solution de secours si l’un d’entre eux venaient à ne pas aimer un aliment servi. J’avais besoin de m’occuper l’esprit, oui. J’avais besoin de d’avoir de quoi faire, de quoi penser. Dans la même optique, j’avais passé la semaine à planifier ce dîner, comme s’il était d’une importance extrême, comme s’il s’agissait de la soirée de l’année. J’avais tout prévu. Tout prévu au millimètre près, avec une passion presque obsessive, avec une application rare, rejetant l’aide d’Isaac parce que j’avais l’impression qu’il s’agissait de ma charge, de mes projets. Lorsque l’idée de réunir Jake, Chase et Isaac m’avait effleuré l’esprit, mon cerveau avait refusé de la laisser m’échapper, et j’y avais mis tout mon cœur pour rendre cela possible.
Au fond de moi, je savais que cela avait été ma façon d’aller de l’avant. Au fond de moi, je savais que cela n’avait été qu’une excuse pour m’occuper l’esprit, une excuse pour parvenir à passer une semaine de plus sans avoir envie de pleurer.
C’était un moyen pour ne pas complètement sombrer.
Même si j’avais l’impression d’avoir déjà coulé.
Je retournai dans le salon, observant la pièce tout autour de moi afin de m’assurer qu’il n’y avait absolument rien qui dépassait. Jasmine était, pour une fois, chez Theodore le temps de la soirée ; je m’étais occupée d’elle ces derniers jours, profitant de mon congé maladie pour profiter de sa présence. Finalement, l’interphone sonna quand j’étais occupée à remettre en place mes roses, disposées dans un vase sur la table basse et je sursautai, sentant immédiatement l’impatience inonder mes veines. Ce n’était pas normal, non. Pas normal que je sois dans cet état. Pas normal que je cède de cette manière à la fébrilité. J’étais différente, depuis trois semaines. Je n’étais plus la même. Et, à vrai dire, j’avais l’impression de ne plus me reconnaître non plus. « Isaac, ils arrivent, » lançai-je à travers l’appartement, espérant qu’il soit prêt. Je décrochai le combiné de l’interphone et, à l’autre bout du fil, j’entendis la voix de mon concierge m’annoncer qu’un de mes invités était arrivé. Je lui demandai de lui faire prendre l’ascenseur privé, et de faire exactement la même chose avec le prochain qui arriverait. Puis, finalement, je me plaçai devant les portes, attendant patiemment que la cage monte jusqu’au penthouse où nous nous trouvions.
Je me tournai vers Isaac pour lui adresser un sourire, rajustant ma prise sur mes béquilles. Je n’osais même plus le regarder dans les yeux, non. Comme si je ne le méritais plus. Comme si, en perdant la chance d’avoir ses enfants un jour, j’avais perdu le droit de le vouloir dans mon existence aussi.
Puis, finalement, la porte de l'ascenseur s'ouvrit, et j'offris un magnifique sourire à la personne qui se trouvait à l'intérieur.
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Jake O. Cavendish
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() message posté Dim 3 Mai 2015 - 18:21 par Jake O. Cavendish

Just when we think we’ve figured things out, the universe throws us a curveball. So we have to improvise. We find happiness in unexpected places. We find our way back to the things that matter the most. The universe is funny that way. Sometimes it just has a way of making sure we wind up exactly where we belong. ✻✻✻ Un dernier regard vers sa télévision avant de l’éteindre. Aux infos, on ne parle que de la naissance de la princesse. Rien d’étonnant, tout le pays adore la famille royale et tout ce qui s’y rattache. Jake a toujours été plutôt neutre à leur sujet. Il les respecte, bien sûr, mais n’est pas du genre à acheter une tasse ou une assiette à leur effigie. L’avantage, c’est que beaucoup de ses collègues – féminines principalement – se sont battues pour avoir le sujet alors il n’avait aucun risque que ça lui tombe dessus. Ça tombe bien, il avait déjà des plans pour ce soir.
Lorsqu’Olivia l’avait invité à venir dîner chez elle, il avait été surpris. D’abord à cause de tout ce qui s’est passé dans sa vie ces derniers temps. Entre le retour d’Isaac, ce qui s’était passé à l’hôpital et les conséquences, c’est étonnant qu’elle soit capable d’accueillir un invité. Enfin non, ça n’est pas étonnant. Ça le serait de la part de n’importe qui. Mais Olivia est Olivia. Elle continue sa vie, espérant que la tragédie s’effacera toute seule. Espérant oublier aussi sans doute. La seconde raison de sa surprise, c’était Isaac, tout simplement. En toute logique, il serait présent. Il vivait avec elle. A moins qu’elle ne le cache dans un coin, il serait à la même table qu’eux. C’était ce que Jake souhaitait. Pour s’assurer de la sécurité d’Olivia. Mais elle était plutôt contre quand il avait évoqué l’idée. Les deux hommes avaient réussi à ne pas encore se croiser depuis le retour d’Isaac. Lors des visites de Jake à Olivia quand elle était à l’hôpital, il n’était pas là. Du moins, pas quand Jake passait. Tant mieux à vrai dire. Avec ce qu’Olivia traversait, il n’aurait pas fallu qu’ils en rajoutent en se disputant.
Jake avait proposé d’amener le vin, Olivia avait refusé. Il avait proposé d’amener le dessert – qu’il aurait sans doute acheté dans une pâtisserie vu ses talents culinaires très réduits – elle avait également refusé. Sa mère lui avait toujours appris qu’il fallait amener quelque chose lorsqu’on était invité. Il avait hésité, parce qu’Olivia ne rendait pas les choses faciles. Les chocolats, il lui en avait amené à l’hôpital. Alors il avait décidé d’opter pour des fleurs cette fois. Un bouquet déjà composé par la fleuriste installée dans sa rue. Il n’a jamais été expert en fleurs et il ne sait pas quelles peuvent être les fleurs préférées d’Olivia. Une des seules choses qu’il ne sait pas d’elle en fait. Plusieurs fleurs de couleur dans un bouquet joliment composé, ça ferait l’affaire. Il paya la fleuriste avant de rejoindre l’arrêt de métro le plus proche.
Jake ne s’est jamais plaint de son appartement ou de son immeuble, parfaitement satisfait. Mais quand on compare avec l’endroit où vit Olivia, ça parait presque ridicule. La première fois qu’elle lui avait fait visiter, alors qu’elle était sur le point de déménager de chez lui, il avait cru rêver. Et une fois entièrement meublé et décoré par ses soins, c’était encore mieux. Le bâtiment n’est pas en reste. De l’extérieur, on devine aisément qu’il faut avoir les moyens pour pouvoir y vivre. Le concierge bien habillé et qui sourit toujours de la même façon le prouve également. Il accueille Jake et, lorsqu’il lui dit chez qui il se rend, le concierge prend son téléphone. Pas étonnant que la sécurité soit un peu plus renforcée que dans son propre immeuble. Un cambrioleur pourrait facilement avoir assez d’argent pour sa vie entière s’il parvenait à entrer. Heureusement, ça doit être compliqué.
Le concierge finit par lui faire signe et il le suit jusqu’à un ascenseur. Il en a l’habitude, c’est toujours le même processus quand il vient chez Olivia. Impossible de lui faire une visite à l’improviste dans ces conditions. Enfin même s’il le voulait, il aurait plus de chances de tomber sur un autre membre de la famille Marshall que sur Olivia elle-même. Le concierge appuie sur un bouton avant de laisser finalement Jake seul dans l’ascenseur. Il observe son bouquet, arrache une feuille qui lui semble abimée et la glisse dans sa poche.
Les portes finissent par s’ouvrir sur Olivia, un immense sourire sur les lèvres.  Soutenue par des béquilles, il la regarde en lui rendant son sourire. « Tu es magnifique Liv. » Il voudrait dire tellement plus de choses à son sujet. Sa beauté est loin d’être sa seule qualité. Il voudrait lui dire à quel point il la trouve forte. A quel point il l’admire de continuer malgré tout ce que la vie lui jette à la figure. Elle sait déjà qu’il pense ça, même si elle ne veut pas le croire.
« Un cadeau pour toi. » Dit-il en soulevant le bouquet. Bien sûr, elle ne peut pas le prendre à cause de ses béquilles alors il se contente de le poser sur un meuble pour le moment. Il s’approche d’elle et vient entourer son corps fragile de ses bras. Il n’a besoin de rien dire, c’est sa façon de lui apporter son soutien. Ça ne vaut pas grand-chose mais c’est toujours ça. Il observe l’intérieur de l’appartement. Vide. Olivia a dû réussir à faire sortir tous ses frères et sœurs. Il remarque la table, mise pour quatre personnes. Trois, il s’y attendait mais quatre, c’est plus surprenant. Qui est la quatrième personne ? Pour le moment, c’est la troisième personne qui entre dans son champ de vision. Il se détache d’Olivia rapidement sans quitter son mari du regard. « Isaac. » C’est tout ce qu’il dit ou fait, il n’a jamais trop su comment appréhender Isaac et les événements récents ne l’aident pas.

✻✻✻
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() message posté Lun 4 Mai 2015 - 0:47 par Invité
. I SHOT FOR THE SKY, I’M STUCK ON THE GROUND. SO WHY DO I TRY? I KNOW I'M GONNA FALL DOWN . C'était un grand jour pour tout le monde. Le pays était en fête, le monde célébrait la naissance d'un enfant. Une petite fille, déjà innocemment grande de part son titre. Elle n'avait rien demandé pourtant. Elle n'avait pas demandé à faire la une de tous les journaux, ni qu'on lui prête tel ou tel prénom. La presse en faisait leur sujet fard, et déjà la blonde pouvait imaginer l'excitation qui devait régner dans les lignes éditoriales des plus grands magazines. Tous voulaient s'emparer du scoop. Elle l'aurait sûrement voulu aussi, si elle avait suivi ses rêves. Si elle avait fini ailleurs qu'assise derrière un bureau, occupée à recevoir des pseudos écrivains talentueux ou chez elle à lire mille et une histoire à la rose. Chase aimait son job, mais ce n'était pas celui qu'elle avait choisi. Elle rêvait d'aventure, d'adrénaline, de cette excitation incontrôlable qu'elle avait pu ressentir en sortant de l'école de journalisme. Elle voulait revivre ça, ressentir de nouveau la pression du bouton de son appareil photo alors qu'elle capturait un moment unique. Un moment parmi un millier d'autres. Elle n'avait besoin que d'un moment. Mais elle ne l'aurait plus. C'était faible de savoir, mais elle avait laissé le passé s'engouffrer dans son coeur afin de la pousser à abandonner son rêve. Le journalisme était pour elle à double face. Il y avait l'avant et l'après Afghanistan. Il y avait son innocence et son vécu. Elle avait laissé la peine la freiner, et la laissait encore faire aujourd'hui. Il n'y avait pas de mal à cela. Elle n'avait pas encore trouver la force d'ouvrir le tiroir rêve, et pouvait seulement espérer en être capable un jour.
Elle ouvrait pour l'instant le tiroir de son bureau, cherchant nerveusement un post-it porté disparu. Elle n'était pas négligente, pas réellement, seulement maladroite. Elle voulait que chaque chose soit à sa place, sans que rien ne fonctionne comme elle le voulait. Disons qu'elle avait la mémoire courte. Elle savait qu'il lui fallait ce post-it, sans même savoir ce qui était inscrit dessus. Elle savait seulement que c'était important. Et qu'il fallait le trouver maintenant. Sûrement était-ce son subconscient qui lui envoyait un signal. Elle fouillait, soulevait les dossiers qui s'empilaient, se levait, réfléchissait, avant de finalement regarder un petit papier rose dépasser de l'arrière de son téléphone. Elle se souvenait maintenant s'être dit qu'à pareil endroit, elle ne pourrait oublier. Nice try. Elle se saisissait du fameux post-it, tentant de déchiffrer l'écriture italique qu'elle avait lors de ses moments de stress. Une adresse, une date et une heure. Son coeur palpita alors que l'horloge au dessus de la porte indiquait qu'elle était déjà en retard. Elle ferma les yeux, se maudissant intérieurement pour son erreur. Sans laisser d’autres minutes s’écouler inutilement, elle quitta la paire de chaussons qu’elle portait au bureau lorsque personne n’était là pour la voir, et se hissa sur ses talons noirs qu’elle apportait pour la forme. Elle rajusta sa robe noire, qui pourrait aisément passer pour une tenue préparer depuis des semaines, et passa ses doigts entre ses boucles du matin pour leur redonner un second souffle. Elle enfila ensuite son long manteau beige, attrapa son sac, et finit par avoir la réponse à sa question du pourquoi une excellente bouteille de vin rouge traînait dans son frigo depuis cinq jours. Elle ne savait pas vraiment si c’était ce qu’il convenait d’amener, mais sans connaitre la femme d’Isaac, elle avait choisi de faire dans la sobriété.
C’était ce qu’Isaac avait dit. Rester simple, rester comme elle était, et tout irait bien. Chase n’avait jamais été friande des grands repas à mission, et celle-ci lui semblait d’autant plus risquée. Il lui avait proposé cette soirée une semaine plus tôt. Elle avait d’abord refusé, avant de se laisser convaincre par les bons arguments qu’il savait toujours mettre en avant. C’était une occasion de se retrouver, une occasion de discuter, sans menace, sans crainte. C’était aussi une occasion de rencontre sa femme. De connaitre celle dont elle savait pratiquement tout, tant Isaac avait été pointilleux sur chaque détail. Il avait parlé d’une femme merveilleuse, magnifique, qu’elle ne pourrait que l’aimer elle aussi. Et elle ne demandait que ça. Mais leurs relations étaient pour le moins tendues. Peut-être qu’une bouteille de vin et un bon repas apaiseraient les choses. C’était ce qu’ils pouvaient tous espérer de mieux.
Elle peinait à marcher convenablement avec ses talons, pressant le pas, manquant de se tordre une cheville au passage. Elle avait troqué le métro contre un taxi, voyant que la circulation ambiante lui permettait cet écart. Il la déposa devant un large immeuble, autant imposant que ravissant. Un de ceux que, petite, elle regardait en se disant qu’un jour elle habiterait ici. Un autre rêve rangé dans le tiroir. Elle poussait les portes pour se retrouver dans un large hall, où un concierge l’attendait. Elle n’aurait pu soupçonner qu’Isaac vivait dans un lieu pareil. Elle ne connaissait pas sa vie d’avant, et ils avaient su vivre dans une telle médiocrité que tout autre chose paraissait sublime à ses yeux. Elle finit par arrêter de contempler la décoration pour donner son nom et celui d’Isaac au concierge. Il lui présenta un ascenseur, l’y entraina, avant d’appuyer sur l’un des nombreux boutons qui défilaient sous ses yeux verts. Une fois seule, elle se tourna vers la glace, soufflant un bon coup. La pression ne redescendait pas, et le stress la dévorait de l’intérieur. Pourtant, son maquillage était impeccable, son apparence l’était tout autant. Elle savait très bien camoufler ses émotions, et savait qu’elle arriverait devant Olivia sans la moindre mèche rebelle. Elle en rajusta une derrière son oreille, avant que la sonnerie de l’ascenseur ne retentisse pour lui indiquer qu’elle était arrivée. Elle arbora son plus beau sourire avant d’apercevoir celle dont elle avait reçu milles éloges. Olivia était une femme magnifique, classe, gracieuse. Elle incarnait parfaitement l’image qu’Isaac avait fait d’elle. Chase mit un temps fou à décider ce qu’il était approprié ou non de dire ou faire, avant de finalement s’avancer pour poser une main sur son épaule, lui souriant plus largement. « Merci pour cette invitation, Olivia. J’avais vraiment hâte qu’on se retrouve tous les trois, et qu’on puisse faire connaissance. » Elle n’était pas sûre d’être sincère, mais ce n’était pas parce que ce diner lui déplaisait ou que l’idée d’apprendre à connaitre sa femme l’ennuyait. Non, elle avait simplement peur de ne pas être à la hauteur. De ne pas lui plaire. Elle voulait vraiment lui plaire. À peine eut-elle terminé sa phrase qu’elle aperçut Isaac un peu plus loin. Elle quitta la silhouette longiligne d’Olivia pour venir l’étreindre gentiment, avant de lui donner la bouteille qui ne leur serait sûrement d’aucune utilité vu celui qui était posé à côté de la table parfaitement dressée. Première erreur. Mais elle gardait le sourire. Elle s’éloignait d’Isaac en apercevant une quatrième silhouette. Une dont elle connaissait chaque détail, chaque coin, chaque tracé. « Jake ? » Le visage de son meilleur ami se dessinait sous ses yeux, et elle était à cet instant certaine que la stupeur se lisait clairement sur son visage qu’elle voulait détendu. Son regard quitta le sien pour passer à Isaac, puis Olivia. « Je ne savais pas que vous vous connaissiez… » Son malaise se lisait clairement sur son visage alors qu’elle tentait de retrouver le sourire frais qu’elle arborait en entrant ici. La confusion régnait, et les questions restaient sans réponses. « Le monde est petit, comme on dit. » Elle haussa des épaules qu’elle voulait désinvoltes, avant que sa main ne vienne rejoindre son cou pour le masser doucement, chose qu’elle faisait toujours quand elle était stressée. Isaac et Olivia ne le verraient sûrement pas, mais Jake lui savait. Ils ne s’étaient pas revus depuis la fusillade, ou très brièvement. Elle avait voulu être sûre qu’il allait bien, que son bras avait bien cicatrisé. Et puis elle avait disparu, encore. Elle ne pensait pas le revoir de si tôt. Elle ne pensait pas le recroiser avant qu’elle ne le décide. Et le monde lui semblait soudain si petit.

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() message posté Lun 4 Mai 2015 - 15:56 par Invité
“She says I see you babe, but we are both blind. Our bodies' yearning for what we cannot find. The end is beginning and I'm fallin so take it or leave it. 'Cause I'm all in. ” Ma tête était posée sur la vitre la chambre alors que mon regard se perdait à l’extérieur de la rue. Je menais une existence discrète et solitaire depuis la prise d’otage de l’hôpital, et si le voisinage de nos chambres n’avait pas occasionné un certain nombre de rencontres dans le hall ou les couloirs, nous n’aurions sans doute jamais retrouvé un semblant de vie de couple. Olivia se fanait au fond d’un jardin sombre comme une fleur d’été qui avait raté la période de floraison. Je ne pouvais pas l’extirper de sa mélancolie malgré mes efforts. J’étais certainement trop brisé pour être un héros au nom de l’amour. J’avais atteint un degré d’insociabilité que je ne comprenais toujours pas. J’étais étranger dans mon propre univers. J’étais imposteur entre les draps de ma femme ; cette créature magnifique et gracieuse qui avait tant enduré. Tu sais, parfois je pense que c’est pour le mieux. J’aurais été un père effroyable dans ces conditions. Je suis encore incapable de t’aimer en y mettant toute la tendresse et la passion nécessaires. Ce n’est pas grave si nous sommes stériles, lisses et placides. Ma peur est encore indomptée mais je reviendrais vers toi jusqu’à ce que mes dernières forces finissent par me quitter. Mon tempérament et mon destin de soldat me contraignait à vivre dans l’apathie. Je ne reconnaissais plus la lucidité et la raison de mon caractère inéluctable. J’étais revenu à Londres par hasard. Tout n’était qu’une succession de conneries. Je fronçai les sourcils en laissant mon souffle brûlant se verser dans la pièce silencieuse. Je méprise la loi, l’armée, le bon sens, la vertu et la religion. Pourtant je reste prisonnier de toutes ces entités, je ne sais pas y échapper. Je ne suis plus un militaire. Je ne suis pas un époux. Je ne suis qu’une âme sépulcrale qui s’évanouit dans une masse gluante et visqueuse. Olivia, c’est de ma faute n’est-ce pas ? Tes années de service en Afghanistan, ta première fausse-couche, ton deuil et tes tromperies. Te souviens-tu de nos longues balades sous l’éclat du soleil ? Aujourd’hui, je suis incapable de marcher à tes côtés sans être consumé par les feux qui animent ma colère. Je me crispai contre le mur avec désespoir – Personne ne pouvait comprendre ma douleur. A la lumière du jour, j’avais l’apparence d’un homme casanier, mais au fond j’étais une bête sauvage venue d’un monde différent. Je me relevai avec lenteur afin de rejoindre le dressing. Olivia avait choisi ma tenue pour l’occasion, chaque détail était parfaitement ordonné afin de créer une ambiance calme et accueillante. Elle avait toujours été une hôte parfaite mais je la connaissais assez pour savoir que tous ses efforts n’étaient qu’une façade ; elle se cachait dans une forme malsaine de maniaquerie afin d’échapper au poids de la fatalité, tandis que je demeurais silencieux, acceptant ses changements d’humeur tels qu’ils venaient. J’avais veillé sur elle en cachette pendant ses premières semaines d’immobilisation car même si je me forçais à me détacher de son emprise, une part de moi était immanquablement dévouée à notre ancienne idylle d’enfants. L’interphone sonna tout à coup, et je me redressai aux aguets, les poings serrés comme si le danger me guettait toujours. « Isaac, ils arrivent, » Lança-t-elle à travers l’appartement, alors que je m’avançais à pas lent vers l’entrée. Ils ? J’avais personnellement invité Chase, mais je ne me souvenais pas d’invités supplémentaires. J’haussai les épaules avec désinvolture – Peu importait au final. Je voulais faire plaisir à Olivia. Elle m’adressa un sourire lorsque mes yeux se posèrent sur ses béquilles instables. J’aurais tant voulu l’aider à se maintenir en équilibre, mais je redoutais notre proximité. Il était trop tôt, et toujours trop tard. La porte s’ouvrit et je découvris avec effroi l’expression mesquine de Jake. Etait-il réellement nécessaire d’accéder à une dimension encore plus tragique ? Mes traits se figèrent lorsqu’il salua jovialement Olivia. Quelque part, j’étais soulagé de voir que malgré mon cœur consumé, j’étais encore capable de ressentir toute l’animosité qu’il m’inspirait. « Isaac. » Siffla-t-il d’un ton sec. J’acquiesçai d’un simple geste de la tête avant de me détourner. Je n’allais pas lui sauter à la gorge d’entrée de jeu– ce serait mal vu. Après le dessert peut-être. Je fis un pas en reculons en enfouissant mes mains dans les poches de mon pantalon. J’avais toujours eu une perception assez machiste du mariage. Je n’aimais pas les débordements d’affection que d’autres pouvaient avoir envers ma femme, et ceci même lorsqu’il s’agissait de son propre cousin. Surtout lorsqu’il s’agissait de ce cousin. Le rayonnement que ses prismes muets me renvoyaient vers nos altercations passées, et je me surpris à penser ; avait-il couché avec Olivia lui aussi ? Ils avaient toujours été outrageusement proches et j’étais mort. Pourquoi pas ? Chase apparut à cet instant, comme un regain d’espoir au fond de mon cachot de Jalalabad. Elle avait le don de combler les espaces vides qui envahissait ma poitrine, et j’oubliais mes pires tourments afin d’accueillir sa grâce. « Merci pour cette invitation, Olivia. J’avais vraiment hâte qu’on se retrouve tous les trois, et qu’on puisse faire connaissance. » Son petit minois valsait dans le décor sobre du salon avant de rencontrer mon torse glacé. J’esquissai une moue bizarre, à mi-chemin entre le sourire et la grimace avant de serrer sa prise dans mes bras. C’était la seule, avec qui le contact physique me semblait naturel. Le parfum délicat de ses cheveux enlaça mes narines avant de m’abandonner lorsqu’elle se dirigea vers Jake. Et là, quelque chose de bizarre se produisit. Elle écarquilla les yeux d’un air septique avant d’articuler son prénom ; « Jake ? Je ne savais pas que vous vous connaissiez… » Elle semblait quelque peu mal à l’aise, et je devais avouer que je commencer à être gêné par la situation. J’aurais tant voulu m’éclipser, mais l’expression presque sereine d’Olivia me retenait captif de cette mascarade. Je devais faire un effort pour elle. « Le monde est petit, comme on dit. » J’écrasai mes doigts sur ma barbe naissante en soupirant. Tu parles d’un monde ! J’étais en pleine effervescence ; un rien, un simple éclair et je pouvais exploser. Je fulminais intérieurement. Mes yeux perçants roulèrent dans la pièce, passant de coin en coin, jusqu’à ce que je rencontre la silhouette irrégulière d’Olivia. Elle était encore en convalescence. Elle avait besoin d’une trêve, mais je n’avais aucun self-control lorsqu’il s’agissait de sa protection. J’étais probablement trop possessif et trop vieux jeu. Je me postai devant elle avec nonchalance, imposant ma présence à ses côtés de la manière la plus spontanée possible. « Pourquoi tu l’as invité ? » Sifflai-je en me penchant vers son oreille. « Je croyais que tu voulais passer une bonne soirée. Je suppose que je n’étais pas inclus dans le thème. » Je courbai la bouche en m’éloignant. Il était clair que je n’étais pas prêt à faire de concessions, mais ma mauvaise humeur pouvait aboutir à un éclatement et à une séparation qui signifierait une dispute de trop. Je me ravisais du moins que je le pouvais. « Alors d’où vous vous connaissez ? » Grinçai-je d’un air peu sincère, entamant ainsi un semblant de conversation. L’histoire en elle-même ne m’intéressait pas tant que ça.
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() message posté Lun 4 Mai 2015 - 18:36 par Invité

Chase, jake, isaac & olivia — people are afraid of themselves, of their own reality; their feelings most of all. people talk about how great love is, but that’s bullshit. love hurts. love hurts and pain is a feeling. your feelings are a part of you. your own reality. if you feel ashamed of them, and hide them, you’re letting society destroy your reality. you should stand up for your right to feel your pain. ✻ ✻ ✻ Je me souvenais encore des semaines qui avaient suivi son décès. Du moins, ce qu’on avait tous pris pour son décès. J’avais ressenti ce vide dans ma poitrine. Ce vide qui n’était encore jamais réellement parti. J’avais eu mal. Si mal que j’avais espéré en crever, en crever pour pouvoir le retrouver. Puis, finalement, j’avais compris. J’avais compris que le vide resterait. J’avais compris que je continuerais d’avoir mal. J’avais compris que ce n’était pas encore mon heure, que malgré mes prières, malgré mes espoirs, j’avais encore de longues journées devant moi. De longues journées sans lui. Alors, je m’étais occupée. Alors, j’avais réagi comme j’avais bien pu le faire à chaque fois qu’une mauvaise nouvelle avait frappée à ma porte. Quand il m’avait appris qu’il rejoignait les rangs de l’armée, j’avais commencé à planter des fleurs dans un coin du jardin de mes parents. Quand il m’avait annoncé qu’il partait en mission en Afghanistan, j’y avais ajouté des petits arbres fruitiers. Quand j’avais perdu notre bébé, j’avais tenté en vain de faire pousser quelque chose, n’importe quoi, dans le désert. Alors, quand il était parti, quand j’avais cru qu’il avait trouvé la mort, j’avais tout rasé. J’avais tout rasé pour tout recommencer.
Je m’étais moi-même occupée avec des projets. J’avais fait des rénovations dans la demeure de mes parents. J’avais repeint les murs dans la maison que nous n’avions jamais eu le temps d’habiter ensemble avec Isaac. J’avais changé la décoration. J’avais abattu des murs. J’avais refait le jardin. J’avais passé des semaines, des mois, avant de finalement émerger de ma peine.
Parce que c’était comme ça que je m’en sortais. Je m’occupais. Je m’occupais pour empêcher mon esprit de penser.
La nouvelle concernant mon infertilité m’avait blessé, oui. Elle m’avait fait mal jusqu’au plus profond de mon cœur. Je m’étais demandé comment j’allais pouvoir faire. Comment j’allais pouvoir m’en sortir. Je m’étais sentie désolée, aussi. Désolée pour Isaac. Désolée de ne pas être à la hauteur des projets de vie qu’il avait pu avoir auparavant. Je n’avais pas pu aller sur la terrasse pour m’occuper de mon jardin. Je n’avais pas eu le droit de tout arracher pour tout replanter. J’étais encore trop faible, d’après eux. J’étais encore en convalescence. Alors, j’avais trouvé une autre excuse. Alors, pour avoir l’impression de continuer de vivre, j’avais organisé un dîner. Personne ne m’avait fait de remarques. Isaac m’avait laissé faire. J’avais refusé l’aide de tout le monde. J’avais avancé. J’avais avancé à reculons puisqu’au fond de moi je savais qu’il n’y avait que de cette façon que j’y parvenais. « Tu es magnifique Liv. » J’adressai un sourire à mon cousin, avant que je ne l’observe poser un bouquet de fleurs sur le meuble d’entrée. Je ne savais pas s’il disait vrai. J’avais la sensation de n’être qu’un fantôme, le fantôme de moi-même ; mon reflet dans la glace ne me renvoyait qu’une image plus pâle, plus fatiguée, de celle que j’avais un jour été. « Un cadeau pour toi, » me dit-il. J’aurais aimé lui dire qu’il n’avait pas été obligé de venir avec quelque chose dans les mains. Que sa simple présence était bienfaitrice, que je m’étais occupée du reste. Cependant, il ne me laissa pas le temps d’articuler le moindre mot. Il me prit avec douceur dans ses bras. « Elles sont magnifiques, merci, » lui glissai-je quand il se détacha de moi pour se tourner vers mon mari. J’eus un pincement au cœur quand je les vis tous les deux se raidir, l’un face à l’autre. Je n’avais pas songé une seule fois à l’éventualité que cela se passe mal, non. Je m’étais bien trop focalisée sur l’organisation pour me demander comment cela allait bien pouvoir se passer. Pour me dire, au final, que c’était sans doute une mauvaise idée. « Isaac. » Mon mari répondit simplement d’un hochement de tête et, avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent de nouveau. Une jeune femme entra dans mon champ de vision, des boucles blondes encadrant son visage aux traits fins. Je répondis à son sourire alors qu’elle s’avançait vers moi, une bouteille de vin à la main, pour exercer une légère pression sur mon épaule. « Merci pour cette invitation, Olivia. J’avais vraiment hâte qu’on se retrouve tous les trois, et qu’on puisse faire connaissance, » me dit-elle d’une voix claire. Je la détaillai des yeux, notant à quel point elle paraissait resplendissante ; elle se tourna ensuite vers Isaac pour le prendre dans ses bras, et une nouvelle fois, mon cœur se pinça quand je me rendis compte qu’il était probablement plus à l’aise en sa compagnie qu’en la mienne. « C’est moi qui suis heureuse que tu aies pu te libérer ce soir, » lui répondis-je avant qu’elle ne se tourne vers mon cousin. « Jake ? » Je fronçai les sourcils presque instantanément en observant successivement Chase, puis Jake.
Puis, je compris. Je compris que la Chase d’Isaac était également la Chase de Jake. Pourtant, maintenant que je le savais, j’avais presque l’impression qu’il s’agissait d’une évidence. J’aurais sans doute mieux fait de faire le rapprochement plus tôt. J’aurais sans doute mieux fait de ne pas me mêler des affaires qui ne me concernaient pas. Doucement, je sentis mon cœur commencer à battre plus vite que la normale ; et, pour la première fois, j’envisageais réellement la possibilité qu’il s’agisse que d’une immense erreur. « Je ne savais pas que vous vous connaissiez… » dit-elle finalement. « Le monde est petit, comme on dit. » J’eus un léger rire, avant de finalement esquisser un sourire pour tenter de détendre l’atmosphère. C’était de ma faute. De ma faute. De ma faute. « Jake et moi sommes cousins, » expliquai-je alors. Je lui lançai un regard désolé, ne sachant même pas si j’avais fait un faux pas ou s’il ne m’en tiendrait pas rigueur. J’avais simplement voulu recoller les morceaux, après tout. J’avais simplement imaginé que nous puissions tous mettre de côté notre amertume pour finalement agir en adulte. Isaac se dirigea vers moi, s’arrêtant à ma hauteur pour me glisser des mots à l’oreille. « Pourquoi tu l’as invité ? Je croyais que tu voulais passer une bonne soirée. Je suppose que je n’étais pas inclus dans le thème. » Je levai les yeux au ciel. « Je veux simplement que vous appreniez à vous connaître, » lui répondis-je, mais il s’était déjà écarté de moi. J’avais espéré qu’il fasse des efforts. J’avais espéré qu’en voyant que je ferais mon possible pour accepter Chase, il allait enfin ranger sa jalousie pour en faire de même avec Jake. Mais je me rendais compte, au fur et à mesure, que j’avais sans doute placé trop d’espoir dans ce dîner. « Alors d’où vous vous connaissez ? » finit-il par reprendre pour faire la conversation. « J’ai déjà dû entendre cette histoire, » commentai-je en jetant un regard complice à mon cousin. « Désolée, je n’avais jamais réalisé que… Que tu étais la même Chase. » J’adressai un sourire désolé à l’amie de mon mari, tentant désespérément de paraître pleine d’entrain. Mais, au fond, je me laissais ronger. Ronger par l’appréhension et le malaise. Ronger par la peur de n’avoir fait qu’une erreur de plus en tentant désespérément de m’occuper l’esprit.
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() message posté Lun 4 Mai 2015 - 19:32 par Jake O. Cavendish

Just when we think we’ve figured things out, the universe throws us a curveball. So we have to improvise. We find happiness in unexpected places. We find our way back to the things that matter the most. The universe is funny that way. Sometimes it just has a way of making sure we wind up exactly where we belong. ✻✻✻ A l’annonce de ce diner, bien sûr qu’il avait appréhendé de revoir Isaac. Dire le contraire serait mentir. Il avait appréhendé mais s’était dit que ça se passerait bien. Que si Olivia avait organisé ça, c’est qu’elle avait suffisamment confiance. Après tout, il fallait bien qu’ils finissent par se recroiser à un moment ou à un autre alors autant maitriser la situation. Un dîner avec Olivia et Isaac, ça devrait bien se passer. Devant elle, ils ont toujours été plus courtois. Pas au point de faire semblant de s’entendre mais au moins de retenir les disputes. Non, il ne pensait pas avoir peur, en quelque sorte. Pas avant de le voir réellement. Sans qu’il ne puisse le contrôler, son corps se raidit alors qu’il prononce son prénom d’un ton neutre. Il ne répond pas, se contente d’un signe de tête. Visiblement, il n’est pas ravi de le voir ici.
Jake a à peine le temps de s’avancer dans l’appartement que l’ascenseur s’ouvre à nouveau. La quatrième personne pour qui est mise la table sans doute. Il se tourne et découvre, surpris, qu’il s’agit de Chase. Il n’a pas le temps de comprendre ce qu’elle peut faire là qu’elle s’approche déjà d’Olivia sans le remarquer. Comment se connaissent-elles ? A sa connaissance, elles ne se sont jamais rencontrées. Olivia lui en aurait parlé sinon. « Merci pour cette invitation, Olivia. J’avais vraiment hâte qu’on se retrouve tous les trois, et qu’on puisse faire connaissance, » Les deux femmes ont un air poli mais gêné. Etrange comme situation. Et avant qu’il ne puisse se poser plus de questions, voilà que Chase enlace Isaac. Elle semble plus proche de lui que d’Olivia, peut-être que c’est pour ça qu’elle est là. Mais encore une fois, il ne sait pas comment elle peut connaître le mari de sa cousine. Alors finalement, elle remarque sa présence. Aussi surprise que lui. « Jake ? » Dit-elle avant de regarder les hôtes. Il fait de même et réalise grâce aux regards surpris de tout le monde que personne ou presque ne s’attendait à se retrouver en compagnie de certaines personnes. Et Jake ne sait toujours pas comment Chase est reliée à Olivia ou à Isaac. « Je ne savais pas que vous vous connaissiez… Le monde est petit, comme on dit. » En effet, c’est l’expression parfaite pour décrire la situation de ce soir. Quelles étaient les chances pour que Chase et lui se retrouvent là, ce soir ? Ils n’avaient pas eu l’occasion de se revoir depuis la fusillade. Sur le coup, ça avait semblé reconstruire quelque chose entre eux. La situation de crise les avait rapprochés. Mais ça n’avait pas duré. Et les voilà, comme deux inconnus qui ne savent même pas qu’ils se rendent à un même dîner. « Jake et moi sommes cousins, » Explique Olivia avant que Jake ait le temps de mettre ses idées au clair. Il n’a rien besoin de rajouter, même si leur relation dépasse le statut de simples cousins depuis longtemps. Certes, ils partagent le même sang mais Olivia est avant tout son amie. Sauf que quelque chose lui dit que préciser ça devant Isaac ne serait pas une bonne idée. Olivia lui lance un regard désolé, auquel Jake répond par un léger sourire. Ce n’est pas sa faute. Vu son regard, elle n’était pas au courant de ce qui allait se passer. Isaac s’approche d’Olivia pour lui parler dans l’oreille et Jake en profite pour regarder Chase. Il l’interroge du regard, toujours aussi perdu.
« Alors d’où vous vous connaissez ? » demande alors Isaac. Les premiers mots qu’il prononce depuis que Jake est arrivé. Comment résumer tout ça ? Jake n’a jamais vraiment eu besoin de le faire. Tout est tellement confus dès qu’on parle de Chase que c’est compliqué. « J’ai déjà dû entendre cette histoire, » Dit Olivia avec un sourire. En effet, elle est la seule avec qui il en ait déjà parlé. Elle sait tout, ou presque de ce qui a pu arriver ou ne pas arriver entre eux. « Désolée, je n’avais jamais réalisé que… Que tu étais la même Chase. » Sa phrase confirme ce qu’il pensait. Révélant par la même occasion que Jake s’est confié à Olivia à propos de Chase. « Chase et moi sommes… amis. On était voisins quand on était gamins et on s’est retrouvés à l’université. » Résumé simple qui ne résume en rien leur relation. Mais il n’a pas vraiment envie de parler de tout ça avec Isaac. Et encore moins devant Chase en personne. Ils ne parlent pas de tout ça. Au final, Olivia en sait plus que Chase sur ce que Jake a pu ressentir durant les différents moments de leur relation. Principalement sur le sujet de sa détention en Afghanistan. Et c’est un déclic dans la tête de Jake. L’Afghanistan. Un point commun entre Chase et Isaac. Ils ont dû se connaître là-bas, ça parait logique. « Et vous alors ? Comment vous connaissez Chase ? » Demande-t-il pour avoir des précisions, sans penser à la chronologie de tout ça. Sans réaliser qu’il met sans doute les pieds dans le plat. « Ça sent vraiment bon en tout cas, on mange quoi ? » Une tentative comme une autre d’essayer de détendre l’atmosphère.

✻✻✻
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() message posté Lun 4 Mai 2015 - 23:48 par Invité
. I SHOT FOR THE SKY, I’M STUCK ON THE GROUND. SO WHY DO I TRY? I KNOW I'M GONNA FALL DOWN . Enfant, Chase adorait ce genre de soirée. Une table joliment dressée, la robe du dimanche sur les épaules, des invités bruyants. Les Sullivan avaient toujours eu l'art de recevoir. C'était ce qu'on disait d'eux. Malgré les jumeaux turbulents, on parlait d'une famille bénie, enviée, jalousée. On parlait de la petite fille aux boucles d'or qui tournait autour de la table en sautillant, chantant la dernière comptine qu'elle avait appris sous les yeux fiers de son père. On parlait du plus grand, qui se destinait déjà à un bel avenir tant il était doué en sciences. On parlait de ce joli couple qui n'avait pas besoin de parler pour se dire les choses du quotidien. Souvent, la vérité était bien moins rose que ce que racontait les voisins. Mais rien de tout cela ne faisait parti d'un grand mensonge de petite banlieue. Ils étaient bénis, enviés, jalousés, car leur vie était lisse et parfaite. Elle l'avait été. Et puis, un jour, sa mère avait arrêté de cuisiner. Elle avait arrêté d'inviter. Elle s'était murée dans le silence des mois durants, pleurant l'homme avec qui elle avait partagé sa vie, l'homme qui était mort au combat, la laissant seule au milieu de tous ces voisins. Elle n'était plus ni bénie, ni enviée, ni jalousée. Elle n'était plus que ce monstre de peine, cette chose fragile qu'il suffisait de balayer pour qu'elle disparaisse complètement. Pourtant, les jumeaux restaient turbulents. Le plus grand des fils restait doué en sciences. La petite fille aux boucles d'or continuait de danser autour de la table, peut-être un peu moins fort, peut-être un peu moins clairement, mais elle chantait quand même. Et si ce n'était plus pour une dizaine d'invités, alors c'était pour elle-même. Pour ne pas qu'elle disparaisse.
Elle avait oublié les diners, les commodités, le savoir vivre et les belles tables dressées. Mais elle n'avait pas su l'expliquer à Isaac lorsqu'il lui avait proposé. Elle avait hésité, sans donner plus de détails, avant de tout simplement plier face à son enthousiasme. Il voulait qu'elle rencontre sa femme, la fameuse, celle qui avait habité bon nombre de leurs conversations à mi-mots. Chase avait eu le loisir d'apprendre à la connaitre à travers lui. Elle pouvait deviner les traits de son visage par le soin qu'il avait mis à détailler chaque point de son visage. Une manière pour lui de ne pas l'oublier, avec le temps. Elle s'était alors demandée si quelqu'un ferait de même pour elle. Si quelqu'un, à cet instant, sur cette Terre, détaillait chacun de ses traits pour ainsi former son visage. Si quelqu'un la connaissait aussi bien qu'il la connaissait. Si quelqu'un l'aimait autant qu'il aimait Olivia.
Elle retrouvait les bras rassurants qui avaient su l'entourer des mois durant. Leur étreinte fut furtive, mais assez longue pour que la blonde se demande si elle avait bien fait. Si elle avait encore fait un faux pas. Elle voulut vérifier auprès d'Olivia, mais se ravisa. Leur relation avait beau être tendue, elle ne souhaitait pas faire empirer les choses. Elle n'était pas là en imposteur. Elle n'était pas là pour donner une fausse image, mais bien pour que cette femme lui fasse confiance, à elle, au naturel. Et son naturel impliquait désormais Isaac. Mais il impliquait aussi Jake. Il se tenait en retrait, l'air aussi troublé que le sien. Des centaines de questions se bousculaient dans ses esprit alors qu'elle tentait de trouver une explication. Ses yeux passaient d'Isaac à Olivia, en revenant toujours à Jake. Il n'y avait aucune explication plausible à sa présence ici. Elle ne voulait pas perdre la face, mais elle savait que le trouble se lisait clairement sur son visage. Ce fût finalement Olivia qui mit fin à ses tourments. « Jake et moi sommes cousins, » Chase ouvrit de grands yeux alors que cette idée ne lui avait jamais traversé l'esprit. Le monde était petit, bien trop petit. Elle se sentait presque étriquée autour d'eux. Jake connaissait Olivia. Jake connaissait Isaac. Isaac connaissait Jake. Il l'avait connu avant qu'au travers de leurs discussions nocturnes. Cette pensée la sidérait tout autant que l'improbabilité de la situation. Isaac glissa un mot à l'oreille d'Olivia, et le regard de Chase croisa celui de Jake. Il était tout aussi perdu qu'elle. Aucun n'avait l'air franchement enchanté de la présence de l'autre. Un comble lorsqu'on repensait à leurs moments de complicité passés. Isaac brisa finalement le silence pesant qui s'était installé depuis que la nouvelle était tombée. « Alors d’où vous vous connaissez ? » Elle espérait que cette question ne tombe pas tant elle ne connaissait pas la réponse. L'histoire était trop longue, ou bien trop courte. Il y avait toutes ces phases, tous ces silences, toute cette absence. Il y avait la rancoeur et la complicité, autant d'ingrédients qui les définissaient sans vraiment poser de mot sur leur cas. Ils étaient, mais elle n'aurait pas su dire quoi. Pourtant c'était très simple. Ils se connaissaient d'une fenêtre. Mais cette anecdote lui paraissait soudainement bête à rappeler. « J’ai déjà dû entendre cette histoire, » Perdue dans ses pensées, elle releva ses yeux vers Jake, l'interrogeant à son tour du regard. Lui avait-il parler d'eux ? Cette pensée ne faisait qu'accentuer sa gêne. Elle se sentait soudain prise au piège, et le seul à pouvoir la rattraper se trouvait dans son dos, caché dans l'ombre. « Désolée, je n’avais jamais réalisé que… Que tu étais la même Chase. » La même Chase. La Chase de Jake. Elle n'était pas sûre de l'être encore. Elle n'était plus celle qu'elle avait été avec lui. Elle adressait un sourire réconfortant à Olivia, reprenant en main les bonnes manières qu’on lui avait inculquées. « Il n’y a aucun soucis, Olivia, vraiment. Jake et moi sommes… » Elle parlait avec ses mains, perdant ses mots. Le terme restait coincé dans sa gorge, tant elle ne savait plus les définir. Ils avaient sûrement été trop de choses. C’est finalement Jake qui vient à son secours. « Chase et moi sommes… amis. On était voisins quand on était gamins et on s’est retrouvés à l’université. » Elle acquiesçait à chacune de ses paroles, retrouvant le sourire qui lui faisait défaut depuis qu’elle avait découvert sa présence. Voilà ce qu’ils étaient. Des voisins. De ceux qu’on croisait de loin, puis qu’on invitait dans notre vie, avant qu’ils ne décident de s’y installer, pour mieux repartir ensuite. « Et vous alors ? Comment vous connaissez Chase ? » Instinctivement, elle s’éloigne d’Isaac, comme s’ils avaient quelque chose à cacher, comme si elle ne voulait pas que Jake sache. Elle n’aimait pas parler de cette période avec lui, ou avec quiconque. Et elle ne voulait pas avoir à lui expliquer ce qu’ils avaient réellement vécus dans cette prison afghane. « On s’est rencontrés en Afghanistan. Il a du remarquer que j’étais une très mauvaise auto-stoppeuse et avoir pitié de moi. » Son rire scintille dans l’air alors qu’elle adresse un regard significatif à Isaac. Elle mentait. Il le savait. Sa femme le savait. Mais c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé de se protéger. Se protéger contre une nouvelle intrusion de sa part dans sa vie. Vie dont il avait décidé de ne plus faire parti en la laissant là-bas. Ce mensonge se retournerait sûrement contre elle à un moment ou un autre du diner, mais elle aviserait le moment venu. Elle était passée maitresse dans l’exercice. « Ça sent vraiment bon en tout cas, on mange quoi ? » Excellent détournement de sujet, il arrivait au moment opportun. Jake avait lui aussi ses propres talents. Et il avait du voir qu’elle n’en dirait pas plus. Elle espérait seulement qu’il n’avait pas encore déceler le mensonge qui émanait de son corps. « C’est vrai que les odeurs sont exquises Olivia, j’ai hâte de découvrir ces talents culinaires dont Isaac m’a tant vanté les mérites. » Mettre les sujets qui fâchent de côté, ils étaient tous les deux très doués pour ça. Alors elle le suivait dans sa volonté de détendre l’atmosphère et se décida à retirer son manteau, souriant largement face aux odeurs qui émanaient de la cuisine. Elle marchait, évacuait son stress sans le montrer, détaillant la décoration en évitant scrupuleusement de passer aux abords de Jake. Elle restait près d’Isaac, qui, finalement, était le seul à ne pas désirer que sa tête finisse sur une pique avant la fin du diner.
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() message posté Mer 6 Mai 2015 - 22:10 par Invité
“She says I see you babe, but we are both blind. Our bodies' yearning for what we cannot find. The end is beginning and I'm fallin so take it or leave it. 'Cause I'm all in. ” Je n’arrivais pas à retenir mon souffle. Ma respiration ronflait par moments avant de se verser mélancoliquement dans la pièce. Je voulais faire honneur aux efforts d’Olivia mais je n’arrivais pas à me forcer avec Jake. Je ne le détestais pas particulièrement, je répugnais tout simplement à le savoir proche de ma femme. Ils avaient toujours eu une relation trop fusionnelle et tactile à mon gout. J’étais de la vieille école, mon éducation m’avait forgé à l’image de l’homme bourru et grincheux – je ne traitais pas ma bienaimée comme un objet, mais elle était pour moi un soleil resplendissant dont je refusais de partager les éclats flamboyants. La guerre m’avait ôté bien des choses, mais mon penchant déraisonnable demeurait intact. C’était ma seule valeur qui semblait encore avoir un sens. J’acquiesçai d’un signe las de la tête avant de me pencher vers Olivia. Ma vision était troublée par le souvenir des bourrasques de vent chaud et les cliquetis des chars militaires qui rodaient autour des dunes de sables. Je vacillais en silence, emporté par un sentiment de plénitude étrange, lorsque ses murmures chatouillèrent mes oreilles. «Je veux simplement que vous appreniez à vous connaître, » J’haussai les épaules en m’écartant. Je me sentais tout à coup triste de lui refuser une telle requête.   J’ai l’impression que tu me quittes. Parfois, la porte de la chambre claque derrière ton dos et il me semble que ta silhouette s’ombrage dans le décor pour disparaitre à tout jamais. Avant, je pouvais entendre les battements excédés de ton cœur dans le chaos, mais le silence qui entoure notre relation me fait peur. J’ai besoin de plus de cigarettes, de vin et de narcotiques pour retrouver l’éternité, les étoiles, toi. Je me redressai avec nonchalance avant de dresser mon dos et mes épaules en position de garde. Je n’avais pas complètement retrouvé ma stature vaniteuse de soldat, mais les compléments vitaminiques et les petites attentions culinaires d’Olivia m’avaient permis de reprendre un peu de force après mon retour de captivité. Je contractais mes muscles flasques par réflexe, me créant l’illusion d’une prestance virile et imposante. J’avais le droit de vivre le temps d’un diner. Je n’avais plus à endurer de tourments, à éprouver de honte ou de chagrin. Je regardai Chase au coin. Elle connaissait toute la vérité – toutes ces prières récitées un million de fois au fond d’un cachot humide et puant par deux âmes oubliées de leur peuple, toutes ces heures usées et perdues dans une éternité d’injures et d’injustices parmi les talibans, toutes ces anciennes cicatrices rigides et jaunies marquées sur mon corps éclopé… Nous étions vraisemblablement deux parties fendues du même cœur malheureux. Je frôlai discrètement son bras ; Endurait-elle encore ces mêmes souffrances absurdes du passé ? Poursuivait-elle une existence paisible en surface afin de cacher toute l’ignominie de son vécu ? Parce que moi, je conservais un peu de folie au creux de ma conscience. Je n’arrivais pas à me détacher des ombres invisibles qui hantent mon sommeil. Seul mon œil était capable de les voir, seule mon oreille était capable de les entendre. «Jake et moi sommes cousins, » Expliqua Olivia. Je n’émis aucun commentaire. Mes lèvres étaient pincées. Je me mordis la langue avant de m’accouder au bord d’une chaise. Je voulais participer au débat avec plus de ferveur mais déjà, je sombrais dans la monotonie. Allais-je supporter cette supercherie très longtemps ? Oui, certainement. Je devais avoir confiance. Ma femme n’avait qu’une parole et elle avait promis que tout irait bien. «J’ai déjà dû entendre cette histoire, désolée, je n’avais jamais réalisé que… Que tu étais la même Chase. » Je fronçais légèrement les sourcils. Quel était le rapport entre Chase et Jake ? J’avais parfois parlé d’une muse angélique qui avait partagé ma cellule, mais je ne savais pas qu’elle avait entendue parler d’elle par une tiers personne.  « Il n’y a aucun soucis, Olivia, vraiment. Jake et moi sommes…» Elle peinait à trouver ses mots. Je penchai la tête avec recueillement avant de prendre un verre sur la table. Je me servis un fond scotch dans le bar à l’arrière, sans me détacher de la conversation. « Chase et moi sommes… amis. On était voisins quand on était gamins et on s’est retrouvés à l’université. Et vous alors ? Comment vous connaissez Chase ? » Mon cœur se serra dans ma poitrine. Je bu une première lampée en le fixant avec intensité. Etait-ce une façon de me provoquer ? Je soupirai avant de croiser le regard d’Olivia – lui signifiant que ce n’était pas une bonne idée de parler des circonstances qui m’avait fait rencontrer Chase. J’aurais voulu qu’elle vole à mon secours, mais c’est la voix cristalline de mon ancienne camarade de cellule qui enveloppa ma poitrine douloureuse. « On s’est rencontrés en Afghanistan. Il a du remarquer que j’étais une très mauvaise auto-stoppeuse et avoir pitié de moi. » Son visage était si beau, si céleste alors qu’elle prononçait ces paroles. J’aurais tant espéré que notre première rencontre soit aussi idyllique. Mon expression froide s’allongea alors que je la suivais dans son élan d’hilarité mensonger. Je me contentai d’approuver ses dires machinalement. « Olivia était rentrée depuis longtemps, et j’avais besoin de bonne compagnie dans le désert. Nous avons été voisins en quelque sorte, nous aussi.   » Ma gorge se serra lorsque je finis par cracher mon venin. Olivia était partie ; et aujourd’hui encore il me semblait qu’elle n’était pas là. Je vidai ma boisson à une vitesse ahurissante avant de me dégager. J’observais la démarche boiteuse d’Olivia avec un certain mécontentement. Pourquoi avait-elle refusé d’engager une domestique pour la soirée? Je ne voulais pas qu’elle se fatigue, le médecin avait dit que son état nécessitait un repos strict. Il fallait s’occuper de sa fracture au bassin avant d’entamer un traitement spécial pour sa stérilité. Je restais à ses côtés, analysant chacun de ses gestes avec une application toute particulière. « Ça sent vraiment bon en tout cas, on mange quoi ?» Je l’écoutais plein d’inquiétude, mais aussi étourdi, à moitié éveillé seulement. Sa remarque avait rompu ma solitude, comme s’il m’avait rattrapé au moment où les portes rouges de la mort se refermaient sur moi. Je lui souris avec courtoisie. «  C’est vrai que les odeurs sont exquises Olivia, j’ai hâte de découvrir ces talents culinaires dont Isaac m’a tant vanté les mérites. » Je frottai légèrement les épis de ma barbe naissante avant de me retourner vers Olivia, un peu gêné. « C’est la meilleure – même si j’aurais préféré qu’elle délègue un peu. » Je posai ma main sur son épaule avant de glisser le long de son dos. « Je n’aime pas quand elle se fatigue comme ça. » Fis-je remarquer avant de me rapprocher de son visage. Ma bouche effleura délicatement sa tempe avant de se courber. Je souris à Chase d’un air triste ; C’est injuste d’être envahi par la douleur, à chaque fois que je touche ma femme.  
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() message posté Jeu 7 Mai 2015 - 23:19 par Invité

Chase, jake, isaac & olivia — people are afraid of themselves, of their own reality; their feelings most of all. people talk about how great love is, but that’s bullshit. love hurts. love hurts and pain is a feeling. your feelings are a part of you. your own reality. if you feel ashamed of them, and hide them, you’re letting society destroy your reality. you should stand up for your right to feel your pain. ✻ ✻ ✻ J’avais l’impression d’étouffer. Mon corset me serrait, ma posture même me fatiguait, mes béquilles semblaient s’échapper de mes doigts ; je ressentais la douleur remonter doucement dans mes os, rongeant peu à peu le courage que je pouvais encore avoir. Le courage que je pouvais encore trouver, trouver dans mon cœur, trouver dans ma tête, trouver dans ma vie. Je conservais un visage relativement serein mais, au fond, mon corps se rebellait contre moi. Il ne supportait pas le rythme que je lui imposais. Il ne supportait pas les regards qu’Isaac lançait de temps à autre à Chase, les regards que Chase lançait de temps à autre à Isaac. Je savais que je n’aurais sans doute pas dû m’en faire. Je savais qu’il était puéril de ma part de ressentir une telle jalousie au fond de moi, une telle jalousie pour des simples battements de cils. Mais, j’avais beau le savoir, j’avais beau lutter. Elle était là. Elle était là et elle rongeait peu à peu la bonne volonté qui m’habitait, réduisant à de simples poussières les espoirs que j’avais nourri pour le bon déroulement de ce dîner. Ma gorge se serra doucement et je lançai un regard à mon cousin. Dis-moi que ce n’est pas complètement une mauvaise idée. Dis-moi que je n’ai pas complètement tout fait foirer. Je m’en voulais, presque, de lui imposer la présence de Chase et d’Isaac à la fois ; je n’avais jamais fait le rapprochement entre les deux histoires que mon mari et mon cousin avaient bien pu me narrer à propos d’une belle blonde. Je n’avais jamais fait le lien entre leurs deux vies, me persuadant que, de toutes manières, ils n’avaient rien en commun.
Peut-être que si, finalement. Peut-être avaient-ils des points communs. Elle. Cette femme qui avait sans doute fait tomber leurs cœurs. Cette femme qui paraissait adorable mais qui demeurait beaucoup trop présente dans l’esprit d’Isaac.
Je ravalai difficilement ma salive, ne sachant même plus où me mettre. Chase parut compatir à ma gêne, m’adressant un sourire rassurant. Rassurant comme si tout allait bien. Rassurant comme si toute cette situation ne lui paraissait pas impossible. « Il n’y a aucun soucis, Olivia, vraiment. Jake et moi sommes… » commença-t-elle sans parvenir à terminer. Elle s’exprima avec ses mains, en vain ; après tout, peut-être il y avait trop de choses à dire pour se satisfaire d’une simple définition. Finalement, Jake prit les devant, la sauvant de ses propres paroles. « Chase et moi sommes… amis. On était voisins quand on était gamins et on s’est retrouvés à l’université. » J’hochai doucement la tête vers un grand sourire, comme pour approuver ses paroles, tournant la tête vers Isaac. Il tenait un verre d’alcool à la main ; je fronçai brièvement les sourcils avant de détourner le regard, tentant de ne pas me formaliser de son manque de courtoisie. Il s’était servi alors que les invités n’avaient pas encore retiré leurs manteaux. Il s’était servi sans même proposer, comme s’il était seul. Je secouai doucement la tête, me refocalisant sur la réponse de mon cousin. La réponse était bien minimaliste, ne reflétant en rien les différents stades qu’ils avaient bien pu connaître avec le temps, avec les époques, avec les épreuves. Mais j’avais l’impression que c’était suffisant. Que, de toutes manières, aucune des relations ne pouvait se satisfaire d’une étiquette. « Et vous alors ? Comment vous connaissez Chase ? » Je sentis mon corps se raidir, et je promenais mon regard entre mon mari et Chase. Là encore, je me dis qu’il n’y avait sans doute pas de réponse valable, de réponse exacte ; je ne savais même pas si j’avais moi-même le droit de prendre la parole.
Après tout, il s’agissait de leur histoire. De cette histoire qu’ils avaient partagé en Afghanistan. De cette histoire qui expliquait pourquoi mon mari pouvait lancer un tel regard à Chase. Un tel regard qu’il ne m’offrait même plus. Un tel regard que je ne connaissais plus. Il ne me regardait plus comme il pouvait bien la regarder elle. Et je savais que ce n’était pas de la faute de Chase. Je le savais, oui. Pourtant, je lui en voulais. Je lui en voulais silencieusement, au fond de mon cœur, enterrant au fond de moi toutes ces peines invisibles. « On s’est rencontrés en Afghanistan. Il a du remarquer que j’étais une très mauvaise auto-stoppeuse et avoir pitié de moi. » répondit-elle finalement avec un semblant d’entrain. « Olivia était rentrée depuis longtemps, et j’avais besoin de bonne compagnie dans le désert. Nous avons été voisins en quelque sorte, nous aussi. » Isaac était plus blasé, plus contenu dans ses propos ; j’avais l’impression qu’il était un automate, un automate qui récitait son discours. Je ne dis rien, ne surenchérissant pas en évoquant mon départ ; à cette époque là, j’avais sans doute été trop affligée pour me rendre compte que le visage défiguré du cercueil n’était pas celui de mon mari. J’avais longtemps été persuadée que nous avions été une seule et même âme ; seulement, nous avions évolué dans deux univers différents, vécu dans deux mondes opposés, et nous n’avions pas encore trouvé un moyen d’être de nouveau compatibles. De former de nouveau un seul et unique tout. « Ça sent vraiment bon en tout cas, on mange quoi ? » Je levai les yeux vers mon cousin, le remerciant presque du regard d’avoir la présence d’esprit de changer de conversation. « C’est vrai que les odeurs sont exquises Olivia, j’ai hâte de découvrir ces talents culinaires dont Isaac m’a tant vanté les mérites. » enchaîna aussitôt Chase tout en retirant son manteau avec délicatesse. Cela me faisait quelque chose, oui, qu’ils soient captivés par l’odeur qui flottait dans l’appartement, mais je ne parvenais pas à me débarrasser de mon air soucieux. « C’est la meilleure – même si j’aurais préféré qu’elle délègue un peu. » Sa main sur mon épaule, puis dans le creux de mon dos, me surprit mais je ne fis aucun commentaire. Je préférais capturer le moment dans un coin de mon esprit. Je voulais retenir cette rare démonstration d’affection pour nourrir mes espoirs. « Je n’aime pas quand elle se fatigue comme ça. » Il déposa un baiser sur ma tempe et mon cœur se serra. Je n’étais plus habituée, non. Plus habituée à ces gestes-là. « Si tu veux m’aider, tu peux prendre les affaires de Chase et Jake et les suspendre ? » lui demandai-je avec douceur et lui lançant un sourire. J’aurais voulu m’en charger mais mes béquilles limitaient mes mouvements ; j’aurais aimé pouvoir m’en débarrasser, m’en débarrasser et m’en charger moi-même, mais j’étais prisonnière de mon corps. « J’ai préparé un crumble de saumon. Isaac m’a dit que tu étais végétarienne, Chase, si tu ne manges pas de poisson non plus j’ai également préparé des tartelettes aux aubergines. » repris-je. J’avais passé des jours à me poser des questions, à tenter de savoir avec plus de détails ce qu’elle mangeait sans avoir de réponse claire de la part d’Isaac. « Et il y a des petites verrines pour l’entrée. Vous pouvez vous installer tous les deux, vous voulez boire quelque chose en apéritif ? » C’était étrange d’agir comme si tout était normal, comme si la situation n’était pas si particulière. J’étais déroutée, oui. Déroutée par tous le vécu qui flottait dans l’air. Déroutée par ce monde, ce monde si petit.
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Jake O. Cavendish
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() message posté Ven 8 Mai 2015 - 10:24 par Jake O. Cavendish

Just when we think we’ve figured things out, the universe throws us a curveball. So we have to improvise. We find happiness in unexpected places. We find our way back to the things that matter the most. The universe is funny that way. Sometimes it just has a way of making sure we wind up exactly where we belong. ✻✻✻ La situation pourrait difficilement être plus tendue. L’animosité d’Isaac envers Jake ne semble pas avoir disparu avec le temps, même s’il se montre plus indifférent qu’autre chose. Olivia n’avait pas réalisé qu’elle invitait la Chase dont Jake lui a tant parlé. Chase qui semble connaître Isaac d’ailleurs. C’est étrange. Ce sont deux parties de la vie de Jake. Deux parties qui ne se sont jamais croisées. Olivia sait tout de Chase alors qu’il n’a jamais spécialement parlé d’Olivia à Chase. Et les voilà qui se retrouvent tous dans la même pièce, prêts à dîner ensemble. Pour autant, Jake n’en veut pas du tout à Olivia. Elle ne savait pas et n’en a vraisemblablement pas fait exprès. Et qui sait ? Peut-être que les choses peuvent bien se passer quand même. Peut-être qu’ils seront capable de dîner cordialement, en discutant de choses et d’autres. Sans aborder les sujets qui fâchent. Un dîner rempli de faux semblants, pour ne pas compliquer encore plus la vie d’Olivia. Il sait que c’est de ça qu’elle a besoin et il compte faire son possible pour le lui offrir.
Après avoir répondu rapidement à la question d’Isaac concernant la relation qui unit Chase et Jake, ce dernier pose à son tour une question. Il est curieux de savoir comment Chase peut connaître Isaac. Surtout que les regards qu’ils se lancent l’intriguent. Le seul point commun qu’il parvient à leur trouver, c’est l’Afghanistan. « On s’est rencontrés en Afghanistan. Il a du remarquer que j’étais une très mauvaise auto-stoppeuse et avoir pitié de moi. » Chase plaisante mais son sourire ne parait pas complètement sincère. Ou peut-être que Jake n’est plus capable de savoir quand elle ment. Peut-être qu’il ne la connait plus suffisamment pour ça. « Olivia était rentrée depuis longtemps, et j’avais besoin de bonne compagnie dans le désert. Nous avons été voisins en quelque sorte, nous aussi. » Une journaliste et un soldat, ça parait étrange. Jake regarde tour à tour les personnes présentes dans la pièce avant de s’arrêter sur Olivia. Elle semble troublée. Comme si quelque chose la gênait. Quelque chose de plus grave que ce dîner. Mais sentant une atmosphère pesante, Jake ne pose pas plus de questions. Il ne sait pas pourquoi ils mentiraient de toute façon. Il change alors de sujet de conversation, pas de façon très subtile. C’est l’intention qui compte et vu le regard soulagé d’Olivia, il a bien fait. « C’est vrai que les odeurs sont exquises Olivia, j’ai hâte de découvrir ces talents culinaires dont Isaac m’a tant vanté les mérites. » Déclare Chase. Donc si on résume, Jake a parlé de Chase avec Olivia et Isaac a parlé d’Olivia avec Chase. Sauf que Jake ne comprend toujours pas vraiment la relation qui unit Isaac et Chase. Elle ne lui a jamais parlé de lui mais finalement, ça n’est peut-être pas si étonnant. Ils ne parlent jamais de l’Afghanistan de toute façon. Ni de l’époque où il était là-bas avec elle ni de ce qui s’était passé après son départ. « C’est la meilleure – même si j’aurais préféré qu’elle délègue un peu. » Dit Isaac, en venant passer son bras autour d’Olivia. Jake ne peut s’empêcher de remarquer le regard  surpris de sa cousine. Il se demande si elle a toujours peur ou non. Si ça va mieux ou si elle en est toujours au même point avec son mari. Mais ce n’est pas le moment de lui demander. Il garde toutes ses interrogations pour plus tard. « Je n’aime pas quand elle se fatigue comme ça. » Enfin un point d’accord entre les deux hommes. Après tout ce qui lui est tombé dessus récemment, Olivia devrait se reposer, pas organiser un dîner. Encore moins un dîner qui peut s’avérer compliqué.
« Si tu veux m’aider, tu peux prendre les affaires de Chase et Jake et les suspendre ? » Lui demande Olivia. C’est vrai, ils ne sont pas là depuis longtemps et n’ont même pas encore retiré leurs manteaux. Ils avaient autre chose en tête. « J’ai préparé un crumble de saumon. Isaac m’a dit que tu étais végétarienne, Chase, si tu ne manges pas de poisson non plus j’ai également préparé des tartelettes aux aubergines. » Comme toujours, elle s’est surpassée et a donné toute son énergie pour préparer un repas. Elle a mis ses problèmes de côté et s’est occupé l’esprit comme elle le pouvait. Jake retire finalement sa veste et la donne à Isaac, le remerciant d’un signe de tête. Encore aujourd’hui, il n’a aucune idée de comment lui parler. De comment calmer les choses entre eux. « Et il y a des petites verrines pour l’entrée. Vous pouvez vous installer tous les deux, vous voulez boire quelque chose en apéritif ? » L’hôtesse parfaite malgré tous les problèmes qui rythment sa vie. Elle joue sur les apparences, comme bien souvent. Peut-être est-il le seul à s’en rendre compte ce soir. Il l’a vue faire tellement de fois qu’il ne peut que le voir. Mais ce soir, il ne lui dira rien. Il va la laisser se cacher derrière tout ça et même l’aider. « Ça fait trop longtemps que je n’ai pas mangé tes délicieux plats, ça m’avait manqué. » Rien à voir avec les surgelés ou plats commandés qu’il mange tout le temps. Aucun doute, il avait une alimentation beaucoup plus saine quand Olivia vivait avec lui et s’occupait de la cuisine. « Je veux bien un Gin, si tu as, bien sûr. » Il demande une boisson assez simple, ne voulant pas lui compliquer le travail. Ils finissent par avancer vers la table dressée et Jake tire une chaise pour Chase. Il lui sourit légèrement, réalisant que la situation semble compliquée pour elle aussi. Il aurait bien fait de même pour Olivia mais, ne souhaitant pas prendre le risque de froisser Isaac, il se retient. « T’as l’air d’aller mieux Liv. Tu en as encore pour longtemps avec les béquilles ? » S’inquiète-t-il. S’il s’en est tiré avec une blessure superficielle, les conséquences de la fusillade avaient été plus graves sur Olivia. Bien sûr, il s’inquiète de son état physique mais il sait bien que le plus grave, c’est ce qui se passe dans sa tête. C’est la façon dont elle réagit à tout ça. Il finit par s’installer à table, pas si sûr que rester soit une si bonne idée. Mais il le fait, pour Olivia.

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