"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici your feelings are a part of your own reality. / pv - Page 2 2979874845 your feelings are a part of your own reality. / pv - Page 2 1973890357
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() message posté Jeu 28 Mai 2015 - 0:06 par Invité
. I SHOT FOR THE SKY, I’M STUCK ON THE GROUND. SO WHY DO I TRY? I KNOW I'M GONNA FALL DOWN . Elle tirait machinalement sur les pans de sa robe alors qu’il n’y avait aucun besoin de la baisser. Le stress dévorait son âme alors que ses yeux étaient fixés sur Isaac.  Elle venait de lui jeter ce joli mensonge comme un cadeau, et elle espérait qu’il la suivrait sur ce terrain. Il ne devait pas bien comprendre ce qu’elle faisait. Il ne devait pas comprendre pourquoi elle mentait. Il savait. Olivia savait. Seul Jake ignorait ce qui liait ces trois personnes. Et c’était ce qui avait le moins de sens. Si ils étaient amis, comme ils se plaisaient tant à le dire, il aurait du savoir. Mais il ne savait pas, parce qu’ils n’étaient plus les amis qu’ils prétendaient être. Ils n’étaient plus grand chose, un lourd album de photos souvenirs, un temps révolu. Ils avaient croisé un large fossé entre eux, et l’Afghanistan avait terminé de monter de larges barrières en plus. Rien n’était assez haut pourtant. Ils se retrouvaient au même diner, piégés l’un et l’autre à deux bouts contraires d’une même table. Cela faisait longtemps qu’ils ne partageaient plus rien, mais le destin avait fait qu’ils devaient partager cette soirée. Cela ne voulait pas dire qu’elle devait partager les vraies raisons de sa présence ici. Elle avait cru la soirée déjà suffisamment compliquée par rapport à Olivia, mais la présence de Jake faisait partir en fumée ses espoirs de bon-paraitre. Elle avait l’air d’une godiche, d’une adolescente à qui l’on annonçait que le garçon le plus convoiter de la classe viendrait à sa soirée, et qu’elle faisait tout pour le séduire sans jamais avoir une chance. Olivia était ce garçon. Et elle paraissait godiche en face d’elle. « Olivia était rentrée depuis longtemps, et j’avais besoin de bonne compagnie dans le désert. Nous avons été voisins en quelque sorte, nous aussi.  » Intérieurement, un poids s’allégea. Elle souffla l’espace d’un instant, remerciant rapidement Isaac d’un simple coup d’oeil. Il n’avait pas besoin de comprendre, il la suivait simplement, et elle lui en était reconnaissante. Leur mensonge passait naturellement alors qu’ils étaient devenus experts en faux-semblants. Personne n’aurait pas deviner, personne n’aurait pas savoir les réelles conditions de leur première entrevue. Et c’était mieux ainsi. Finalement, Chase se dit qu’ils n’avaient pas pu se retrouver pour rien. Qu’il n’y avait pas qu’une affaire d’hasard. Ils étaient tous les deux des âmes esseulées, et avaient tous deux vécus le départ d’un être cher alors qu’ils parcouraient les chemins de sable chaud d’Afghanistan. Ils étaient peut-être faits pour finir ensemble au fond de cette cave. Parfois, elle se disait qu’ils y étaient encore.
Sentant l’ambiance pesante qui s’était installée alors que les trois quart des personnes qui peuplaient la pièce connaissait l’étendu de ce mensonge, Chase suivit Jake dans la contemplation de la pièce et des odeurs qui émanaient de la cuisine. Elle n’aurait su placer une odeur sur un aliment, elle n’avait jamais été doué en cuisine. Le reste de l’appartement était impeccable, rangé au millimètre près. Encore une chose que Chase ne savait pas faire. Elle n’était décidément pas une femme à mariée. Olivia, elle, l’était. Elle complimenta les odeurs à la suite de Jake, avant d’apercevoir Isaac se rapprocher de sa femme. « C’est la meilleure – même si j’aurais préféré qu’elle délègue un peu. Je n’aime pas quand elle se fatigue comme ça. » Il finit par venir déposer un baiser sur la tempe d’Olivia, avant de lui jeter un coup d’oeil que la blonde ne mit pas longtemps à interpréter. Le savoir en douleur la déchirait, mais elle réussissait à esquisser un sourire en sa direction. Elle hochait discrètement la tête, l'encourageant dans cette direction. Elle voulait vraiment que les choses s’arrangent, et bien qu’ils soient minces et fugaces, Chase connaissait les efforts qu’il mettait en oeuvre pour reconquérir sa femme. « Si tu veux m’aider, tu peux prendre les affaires de Chase et Jake et les suspendre ? » Chase s’apercevait alors qu’elle portait encore son manteau, et sans attendre qu’Isaac vienne le lui chercher, elle le quitta avant de le suspendre au porte manteau de l’entrée. Elle ne savait pas si c’était approprié, si elle cassait un code, mais elle ne se posait ces questions qu’après la possible faute commise. Elle se pinçait les lèvres avant de revenir vers le milieu de la pièce, se sentant toujours si godiche. Finalement, la voix claire d’Olivia la tira de ses pensées et Chase leva les yeux de ses pieds. « J’ai préparé un crumble de saumon. Isaac m’a dit que tu étais végétarienne, Chase, si tu ne manges pas de poisson non plus j’ai également préparé des tartelettes aux aubergines. » Décontenancée, la blonde ne put articuler le moindre mot. Olivia avait cette aura, ce don de manier la perfection de ses doigts qui semblaient si fins. Elle avait pensé à préparer un plat à part pour elle, chose qui semblait presque incroyable pour Chase. Elle-même n’aurait pas pensé à préparer un plat fait de viande pour ses invités qui mangeaient différemment. Elle n’aurait pas pensé à organiser pareil diner tout court. « M… Merci, c’est gentil, le saumon sera parfait. » Elle tentait un sourire qui tomba vite à l’eau. Elle se détestait d’être impressionnée par cette femme qui ne la portait pas dans son coeur mais qui pourtant se donnait du mal pour la contenter, ou du moins, contenter Isaac. « Et il y a des petites verrines pour l’entrée. Vous pouvez vous installer tous les deux, vous voulez boire quelque chose en apéritif ? » Jake demanda un gin, ce que Chase aurait pu anticiper sans même qu’il ne le dise. Mais ça ne se faisait plus entre eux. Elle ne jouait plus à ce jeu de deviner ses envies avant même qu’il n’y pense. « Un simple verre de rouge pour moi, merci. » Elle sourit poliment à Olivia, se sentant quelque peu coupable de la faire travailler alors qu’elle était en béquilles. Elle s’avance tout de même vers la jolie table dressée devant eux, suivant Jake jusqu’à ce qu’il lui tire une chaise. Elle répondit faiblement à son sourire, son visage caché par les mèches de cheveux qui descendaient devant ses yeux alors qu’elle se baissait pour s’asseoir. Il savait autant qu’elle que la soirée ne manquait pas d’être gênante. Mais après tout, elle l’était déjà sans même qu’elle n’apprenne sa présence. Elle lisse mécaniquement sa serviette sur ses genoux avant que Jake ne reprenne la parole. « T’as l’air d’aller mieux Liv. Tu en as encore pour longtemps avec les béquilles ? » Immédiatement son regard se posa sur l’épaule de Jake, qu’elle savait encore rouge de la blessure qu’il avait subit il y avait quelques jours de cela. Elle s’en voulait toujours d’ailleurs, sans le dire. Ils n’étaient pas apte à se dire grand chose, et le chemin des excuses équivalait à un terrain miné. Elle finit donc par poser ses yeux sur les béquilles d’Olivia, réalisant qu’elle ne connaissait pas la raison de leur présence. Elle hésita un instant, avant de se dire que n’importe quel invité lambda pouvait poser cette simple question, qui paraissait finalement futile. « Comment est-ce arrivé ? » Elle s’avançait sur un terrain qu’elle ne savait pas dangereux. Olivia pouvait ignorer sa question, ou sortir un mensonge. Après tout, cette soirée n’était pas d’une franchise née, et chacun y allait de son beau mensonge. Il ne restait plus à Olivia qu’à sceller l’issue de la soirée.
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() message posté Jeu 28 Mai 2015 - 18:45 par Invité
“She says I see you babe, but we are both blind. Our bodies' yearning for what we cannot find. The end is beginning and I'm fallin so take it or leave it. 'Cause I'm all in. ” L’ordre régnait dans le salon, mais je ne parvenais pas à me conformer à cette image d’extrême propreté. Olivia était une menteuse. Je l’étais aussi. Je fermais les yeux en baissant la tête vers le parquet parfaitement ciré. Comment faisait-elle pour déployer autant d’efforts ? Il sentait bon. L’odeur du diner flottait dans la pièce, mais ma la douleur lancinante qui me prenait au ventre, m’empêchait d’en apprécier les effluves délicieux. Ne sentez-vous pas, vous aussi ? L’air se mêlant à l’acajou, au bois vernis, aux épices et à tout le reste. C’est écœurant. Mes muscles se crispèrent sous mes vêtements. J’avais l’impression d’être étranger dans cette ambiance bourgeoise et minutieuse. Chaque détail de la soirée avait été étudié avec précision dans le but de recevoir avec convenance, mais lorsque je posais mon regard meurtri sur ma femme ; je ne voyais qu’une âme troublée par la doute et l’incertitude. Je voyais un ange déchu qui bataillait contre la cruauté du monde sans jamais se relever. J’ignorais ce qu’elle attendait de moi, mais j’étais certain que derrière son masque d’indolence se trouvait un paradis où tout cet ordre, cette netteté et cette propreté impeccable n’exprimaient que sa dévotion craintive et émouvante pour la vie. Je restais à ses côtés, une main pressée contre sa hanche avant de réaliser que ce geste n’était qu’une manière puérile et égoïste de l’emprisonner contre moi. Je soupirais en regardant Chase. Les choses étaient tellement plus faciles lorsque je rencontrais ses magnifiques iris ambrés. Sa voix semblait battre aux rythmes biaisés de mon cœur. Naturellement, je refusais de la contredire. Je suivais ses exigences avec une expression dégagée et loyale. Je savais qu’il était parfois difficile de faire face aux souffrances affligées par les talibans. Elle avait été battue et torturée sous mes yeux. Elle avait vaillamment résisté avant de s’écraser cent fois contre l’asphalte humide et puant, mais sa chevelure dorée n’avait jamais perdu son éclat flamboyant. Je l’imaginais encore, vacillant dans le vide avant de s’étaler sur son visage comme les toiles lumineuses d’une araignée. Elle avait été crée pour vivre la détresse, tout comme j’avais été crée pour l’accompagner dans ses chutes perpétuelles. En effet, malgré ma connaissance de la solitude, du déracinement et de l’injustice, les paroles qu’elle avait prononcées la première fois que je l’avais rencontré faisaient encore écho à mes pensées. Frappe-moi. Il n’y avait aucun enthousiasme, seulement la conviction d’une journaliste bohème et courageuse. Elle avait éveillé en moi, une part d’humanité que j’avais refoulé afin de survivre dans le vide et l’éloignement absolus. J’éprouvais un réel sentiment d’admiration et de tendresse à la vue de ses lèvres pincées. Je l’avais embrassé – parfois. Elle avait réussi à captiver mon attention, mais alors que je quittais mes souvenirs, le visage d’Olivia se dessinait sous mes paupières fermées. Je n’étais pas un automate. J’étais tout simplement un homme qu’on avait dressé de manière à ce que les plus belles choses de la vie lui échappent à chaque fois qu’il essayait de s’en saisir. Ainsi, je ne pouvais pas toucher ma femme. Ainsi, je ne pouvais pas éprouver la jouissance, le bonheur et la frénésie. Il n’y avait rien d’autre que le chaos autour de moi. Je ne suis jamais rentré. Tout comme Chase, j’avais parfois l’impression d’être encore coincé dans notre cachot.

J’essayais de l’aimer tant bien que mal, mais au moindre rapprochement, Olivia sursautait, surprise et effrayée par mes élans d’affection. Peut-être l’avais-je trop brusqué depuis mon retour. Ma bouche se posa tendrement sur sa tempe, et je pus sentir la chaleur de sa peau se propager dans ma gorge. Il faisait si bon d’être à ses côtés, mais je savais que ce n’était qu’une courte pause hors du temps. Elle ne commenta pas, mais je me sentais gêné. Je me sentais aussi très ridicule. Je retins mon souffle, avant de la relâcher. Chase me lança un regard plein de compassion, mais je n’arrivais pas à suivre ses conseils. Je ne pouvais pas jouer à la comédie, lorsque chacun de mes gestes était épié, dénaturé et jugé. Je lui souris d’un air désolé. «Si tu veux m’aider, tu peux prendre les affaires de Chase et Jake et les suspendre ?» J’acquiesçai en silence avant de m’approcher de son cousin. Je lui tendis le bras afin de récupérer sa veste, mais ma main indignée tremblait sous la pression de mes muscles. Je ne le détestais pas. J’étais tout simplement puérile. Il me donna le vêtement et je me contentais d’hocher la tête. « Merci … Jake … » Je prononçais son prénom avec une certaine gravité. Chase, quant à elle, s’était déjà dirigée vers le porte-manteau. Je la suivis discrètement, en m’affairant à la tâche que l’on m’avait confiée avec application. Olivia exposait le menu mais je ne l’entendais qu’à moitié. « …Et il y a des petites verrines pour l’entrée. Vous pouvez vous installer tous les deux, vous voulez boire quelque chose en apéritif ?.» Je revins vers a table. Pourquoi fallait-il absolument qu’elle s’encombre de commodités futiles ? Mes lèvres étaient pincées. « Je vais m’en occuper. » Murmurai-je en la regardant d’un air impassible. Je n’avais pas envie de sourire. Je voulais simplement qu’elle s’assoie et qu’elle repose son bassin. « Ça fait trop longtemps que je n’ai pas mangé tes délicieux plats, ça m’avait manqué.» L’intervention de Jake me fit tiquer. Longtemps, comment ? Une semaine ? Cinq années ? S’étaient-ils revus souvent en mon absence ? Je secouais frénétiquement la tête en me dirigeant vers le coin bar. Un gin et un verre de rouge. Je me servis un fond de bourbon avant de tendre les boissons à nos invités. Mon attitude était lisse et froide, mais je m’efforçais de sourire en croisant le regard de Chase. Elle ne méritait d’être mêlée à mes troubles de comportement, car pour moi, elle était l’incarnation d’un regain d’espoir après une nuit éternelle. Jake installa Chase, et je lui étais reconnaissant d’avoir gardé une distance de bienséance avec Olivia. Je tirai une chaise afin de l’aider à s’installer puis je récupérai ses béquilles que je plaçais à quelques mètres, m’assurant ainsi de limiter ses déplacements. Je penchai mon visage vers son cou. « Tu veux de l’eau minérale ? » Susurrai-je, avant de m’installer à ses côtés. Mon regard détailla les ornements de la table avant de s’arrêter sur la posture vaniteuse de Jake. Je grinçai des dents avant de boire mon verre d’une traite. « Olivia cuisinait pour toi ? » M’enquis-je soudainement. Il y avait des signes annonciateurs de ma colère imminente, mais l’explosion d’émotions que je ressentais en cet instant était sans précédant. Les flammes rougeoyantes de la jalousie se consumaient dans ma poitrine. Je soupirais avant d’enfoncer mon coude dans l’accoudoir. Putain ; je déteste être là. Je croisais mes bras sur la table d’un air inquisiteur. Il s’était passé tellement de choses ; Olivia avait noyé son chagrin dans les bras de ses amants. Elle m’avait oublié le temps d’un soir mais je pouvais entendre ses halètements raisonner au creux de ma conscience. Je les entendais à cet instant, et mon cœur se brisait en mille morceaux. Ce n’était pas de sa faute. Je parvenais parfaitement à le comprendre, mais cela n’effaçait en rien ma douleur. J’étais irrationnel et trop amoureux pour ignorer toutes ses révélations. Pourtant je le voulais tellement – Je voulais lui offrir une vie de couple normale. «T’as l’air d’aller mieux Liv. Tu en as encore pour longtemps avec les béquilles ?» Demanda Jake avec sollicitude. Je pouvais bien voir qu’il était concerné par l’état de santé d’Olivia. Je savais au fond de moi qu’ils étaient unis par une amitié, qui allait parfois au-delà des liens du sang. Et c’était justement ce qui me dérangeait le plus. J’avais parfois l’impression qu’il m’avait volé son attention. « Comment est-ce arrivé ?» Renchérit Chase. Je me tournais vers elle, troublé par les cahotements de mes propres pensées. Comment est-ce arrivé ? Je me posais moi-même la question. J’étais parti en Afghanistan afin de défendre l’honneur, la gloire et les valeurs de ma patrie. Je pensais avoir fait le bon choix, mais je réalisais à présent que j’avais tout perdu. Ma famille. Ma femme. Mon identité. Comment est-ce arrivé ? Une voiture avait foncé sur notre taxi, et Olivia avait été tout à coup expulsé du véhicule. Elle avait disparut encore une fois dans la brume opaque et je m’étais retrouvé seul et désemparé. Je soupirai en posant ma main sur la cuisse d’Olivia. « Un accident de taxi, nous nous sommes ensuite retrouvé à l’hôpital pendant la prise d’otage. Je pense qu’elle pourra abandonner les béquilles quand elle se sentira prête, dans quelques semaines. » Déclarai-je en m’accrochant à ses doigts engourdis avec désespoir. Pourquoi ne rendait-elle jamais mes étreintes ?

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() message posté Ven 29 Mai 2015 - 11:52 par Invité

Chase, jake, isaac & olivia — people are afraid of themselves, of their own reality; their feelings most of all. people talk about how great love is, but that’s bullshit. love hurts. love hurts and pain is a feeling. your feelings are a part of you. your own reality. if you feel ashamed of them, and hide them, you’re letting society destroy your reality. you should stand up for your right to feel your pain. ✻ ✻ ✻ J’avais vu le regard que Chase avait lancé à mon mari. Je l’avais vu et je n’avais rien fait. Je l’avais vu mais j’avais refusé d’en tirer des conclusions hâtives, mais j’avais fait de mon possible pour canaliser mon esprit perdu. Je ne savais pas s’il s’agissait de compassion ou de peine. Je ne savais pas si cela était un moyen de dire à mon mari qu’elle savait qu’il aurait préféré ne pas être là ou si cela était sa façon de lui donner du courage, ce courage nécessaire pour rester à mes côtés. Je me trouvais presque puérile de sentir de la jalousie à chacune des interprétations possibles. Je me sentais incroyablement honteuse, également, n’assumant pas les pensées négatives et vicieuses qui s’infiltraient dans mon esprit.
Je ne voulais pas être ce genre de personne. Je ne l’avais jamais été, jusque là. Avant la disparition d’Isaac, je lui avais accordé une confiance sans limite ; j’avais eu la sensation de suffisamment le connaître pour savoir qu’il ne me ferait jamais de mal. Je n’avais jamais envisagé la possibilité que d’autres femmes puissent être plus importantes que moi dans son cœur. Je n’avais jamais envisagé la possibilité qu’il puisse être contraint de rester à mes côtés plutôt qu’être là par choix. Mais, désormais, après avoir passé ses longues semaines d’errements, je ne savais plus ce qui était vrai, ce qui était faux. Mais, désormais, après avoir vu le regard qu’il lançait à Chase, après avoir subi les comportements qu’il adoptait en ma présence, je n’avais pas d’autres choix que douter. Douter de cet amour que nous nous étions promis. Douter de ces convictions qui m’avaient animé toute mon existence. Je voulais croire à un futur meilleur, à une histoire plus facile et un dénouement heureux mais j’avais assisté à beaucoup trop de désillusions pour envisager que cela puisse être possible. Pour me dire que cela avait une chance d’être réel.
Chase parut surprise par les efforts que j’avais mis en place pour m’accommoder à son régime alimentaire, et je lui adressai un sourire comme pour lui assurer que cela était normal. Comme pour lui assurer que cela ne m’avait pas dérangé. Au fond, je ne la détestais pas, non. Au fond, je désirais simplement la connaître pour comprendre ce qu’il se passait dans l’esprit d’Isaac. Pour savoir ce qu’il pensait réellement d’elle. Pour savoir ce qu’elle avait changé, pour savoir si c’était de ma faute s’il se comportait de cette manière avec moi. Au fond, je ne la détestais pas, non. Je ne demandais qu’à l’apprécier à mon tour. « M… Merci, c’est gentil, le saumon sera parfait, » me répondit-elle et j’hochai la tête d’un air entendu. Un poids s’envola de mes épaules, même si cela me paraissait être bien mince en comparaison de tout ce qui allait bien suivre. Il ne s’agissait que d’une immense erreur, après tout. Je m’en rendais compte. Je m’en rendais compte et, pourtant, je m’accrochais à mes espoirs comme j’avais bien pu avoir l’habitude de le faire. « Ça fait trop longtemps que je n’ai pas mangé tes délicieux plats, ça m’avait manqué, » lança Jake et je levai les yeux au ciel avec un air amusé. Cela ne m’étonnait qu’à moitié. Il avait réellement une alimentation déplorable.
Mais je gardai ce commentaire pour moi, sentant la tension qui habitait tout le corps d’Isaac à mes côtés, ne voulant absolument pas lui donner de raison pour s’en prendre directement à mon cousin sans réfléchir.
Mon mari décréta qu’il voulait s’occuper des boissons de nos invités et je l’observai faire avec attention ; mon cousin tira une chaise pour Chase, et elle s’installa à la table que j’avais dressé un peu plus tôt dans la journée. Je m’avançai à mon tour et Jake laissa Isaac m’installer ; à l’instant même où je me retrouvai assise, il me déroba mes béquilles pour les éloigner de moi et s’assurer, de cette manière, que je ne pourrais pas me lever. Je levai un regard insistant sur lui mais il ne se laissa pas démonter ; il savait parfaitement que je détestais profondément être inactive, et je prenais cela comme une trahison, presque.
Même si le mot trahison me paraissait bien dramatique. « Tu veux de l’eau minérale ? » me demanda-t-il et je secouai doucement la tête. « Je vais prendre de l’eau pétillante, mais ne te dérange pas, il y a une bouteille sur la table. » Le pire dans tout cela était probablement que je serais la seule à demeurer lucide. Les antidouleurs que l’on m’avait prescrits interdisait formellement la consommation d’alcool et ruinait le seul plan de secours que j’avais bien pu prévoir au cas où le dîner se passait mal ; shot de vodka pour tout le monde. Isaac finit par s’installer à table à son tour, à mes côtés. Il but son verre quand je me servis d’eau pétillante ; quand il reprit la parole, je sentis presque sa question venir. « Olivia cuisinait pour toi ? » demanda-t-il et je levai les yeux vers Jake. Il y avait des choses que j’avais dites à Isaac. Des choses que je lui avais avouées. Cependant, j’avais été très loin de tout lui raconter ; je n’avais jamais évoqué ma courte cohabitation avec Jake, sachant pertinemment qu’il le prendrait mal s’il venait à l’apprendre. « Je l’ai nourri, tu veux dire, » corrigeai-je avec un grand sourire, tournant la tête vers Isaac. « Il m’a hébergé le temps que je trouve un appartement sur Londres quand je suis arrivée ici. » Je l’observai avec insistance, comme pour lui faire comprendre que ce n’était pas dramatique, comme pour lui faire comprendre que ce n’était pas quelque chose d’important. Comme pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas à s’imaginer le pire.
Comme pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas à en vouloir Jake de m’avoir épaulé tout ce temps où il n’avait pas été là.   « T’as l’air d’aller mieux Liv. Tu en as encore pour longtemps avec les béquilles ? » demanda mon cousin. J’haussai les épaules, sans réellement connaître la réponse. Après un temps de silence, la voix de Chase se fit de nouveau entendre, et je posai mes yeux sur elle. « Comment est-ce arrivé ? » s’enquit-elle. J’ouvris la bouche sans trouver mes mots. J’étais prise de panique, presque. Comme si cette histoire était encore trop récente pour que mon esprit l’appréhende réellement. Comme si cette histoire me faisait trop mal pour que je puisse l’énoncer à voix haute. Je refermai les lèvres avant de déglutir. Je ne savais même pas quelles étaient les choses à dire, les choses à taire. Tout me paraissait trop intime pour en faire part au monde autour de moi. Tout me paraissait trop intime pour que quiconque puisse être mis au courant. « Un accident de taxi, nous nous sommes ensuite retrouvé à l’hôpital pendant la prise d’otage. Je pense qu’elle pourra abandonner les béquilles quand elle se sentira prête, dans quelques semaines, » finit par trancher Isaac. Sa main se posa sur ma cuisse et je sentis ma gorge se serrer. J’hochai doucement la tête à ses paroles. « J’ai une partie de la hanche cassée, entre autre, » ajoutai-je. J’ai la hanche cassée et l’impossibilité d’avoir des enfants, désormais. J’ai la hanche cassée et tous mes rêves brisés. « Mais ce n’est pas si grave, je vais m’en remettre, » assurai-je avec un sourire. Je glissai ma main sur celle d’Isaac et je serrai ses doigts avec détresse, presque. J’allais m’en remettre, oui. Mon corps allait s’en remettre. Mais je n’étais pas sûre d’en ressortir tout à fait la même.
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Jake O. Cavendish
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» Schizophrénie : Alexander & Olivia
() message posté Ven 29 Mai 2015 - 15:06 par Jake O. Cavendish

Just when we think we’ve figured things out, the universe throws us a curveball. So we have to improvise. We find happiness in unexpected places. We find our way back to the things that matter the most. The universe is funny that way. Sometimes it just has a way of making sure we wind up exactly where we belong. ✻✻✻ Il est aisé de constater la tension dans la pièce. Jake a l’impression de manquer quelque chose sans savoir quoi. Les regards qu’échangent Isaac et Chase sont étranges. Ils semblent proches et Jake a du mal à s’y habituer. Surtout parce qu’il ne savait pas que les deux se connaissaient il y a dix minutes. Olivia semble mal à l’aise. En fait, personne ne semble tout à fait à l’aise. Et Jake, toujours aussi perturbé par cette situation, n’est pas en reste. Malgré tout, il essaye de détendre l’atmosphère en parlant de choses simples. En éloignant le sujet des éléments qui peuvent être problématiques. Parler de l’Afghanistan, il sait que ça n’est pas une bonne idée. Chase et lui n’en parlent déjà pas entre eux, ce n’est pas pour finalement passer le cap lors d’un dîner avec d’autres personnes. Isaac et Chase échangent des regards et Jake ne peut s’empêcher de ressentir une pointe de jalousie.
Finalement, ils se dirigent tous les quatre vers la table dressée. Isaac prend l’initiative de s’occuper des boissons et Jake lui en est reconnaissant. C’est vrai qu’Olivia ne devrait s’occuper de rien ce soir. Elle est blessée et peine à se déplacer. Elle n’aurait même pas dû organiser ce dîner, avec tout ce qui se passe dans sa vie. Mais Olivia est Olivia. Jake sait très bien qu’il ne pourra pas la changer et il n’essaye même pas. Au moins, Isaac est là pour l’aider, se dit Jake pour se rassurer. Il observe Isaac retirer ses béquilles à Olivia, une fois qu’elle est installée. Ça peut paraître extrême mais c’est sans doute la meilleure solution pour l’empêcher de bouger pendant le repas. Même si l’expression sur le visage d’Isaac ne montre aucun humour. Jake se retourne vers Chase, lui offre un léger sourire. Il ne sait toujours pas vraiment le lien qui l’unit à Isaac mais il s’inquiète pour elle. Il s’en veut aussi de ne pas avoir pris de ses nouvelles après la fusillade. Mais entre les passages à l’hôpital, d’abord pour sa propre épaule, puis pour rendre visite à Olivia, et les conséquences à son travail, il n’a pas vraiment eu le temps. Il aurait dû le prendre, malgré tout. « Olivia cuisinait pour toi ? » Jake relève la tête, un peu étonné de la question. Peut-être n’est-il pas au courant après tout. Son regard se pose sur Olivia alors qu’il ne sait pas s’il doit répondre ou non. Finalement, elle prend les devants. « Je l’ai nourri, tu veux dire. Il m’a hébergé le temps que je trouve un appartement sur Londres quand je suis arrivée ici. » Elle a parfaitement raison. Quand elle habitait chez lui, elle préparait des petits plats tous les soirs. Autant dire que le retour aux plats surgelés avait été compliqué quand elle avait trouvé son propre appartement. Il leur arrivait encore de temps en temps, autour d’un repas préparé par Olivia. Mais avec tous les événements récents, la dernière fois commençait à dater. « Ça sentait bon tous les soirs dans l’appartement, elle est vraiment douée. » Ajoute-t-il en souriant à Olivia. Sur son visage, il a l’impression de lire la peur. La peur dont elle lui avait parlé il y a déjà quelques semaines. La voir ainsi, effrayée, ça fait tout sauf le rassurer. Il ne sait pas vraiment de quoi elle a peur. Peur de faire une gaffe ? Peur qu’Isaac fasse quelque chose ? Jake n’en sait rien mais s’il est tout à fait honnête, il a peur aussi.
Finalement, Jake parle de la blessure d’Olivia, s’enquérant de sa guérison. Il sait bien que son corps ira mieux rapidement. C’est ce qu’elle ressent qui va prendre du temps. Il sait à quel point elle tenait à former une famille. Perdre Isaac avait mis un terme à ce rêve pendant un temps. Et voilà qu’une fois son mari de retour, elle perd cette possibilité, sans doute définitivement. Il voudrait pouvoir faire quelque chose pour l’aider à traverser ça mais il sait que c’est avant tout de temps qu’elle a besoin. « Comment est-ce arrivé ? » C’est vrai, Chase ne doit pas savoir ce qu’il s’est passé. Jake a parlé de ce qui s’était passé pendant la fusillade avec sa cousine mais il ne voit pas comment Chase aurait pu savoir pour Olivia. Isaac aurait pu le lui dire mais ce n’est pas le cas visiblement. « Un accident de taxi, nous nous sommes ensuite retrouvé à l’hôpital pendant la prise d’otage. Je pense qu’elle pourra abandonner les béquilles quand elle se sentira prête, dans quelques semaines. » Isaac répond pour elle, comme si elle en était capable. Ça dérange Jake, même s’il ne le montre pas. Il parle pour elle, comme si elle n’était pas concernée par tout ça. Comme si c’était lui qui déciderait quand elle n’aurait plus besoin de béquilles. Il trouve ça assez étrange mais ne dit rien. Il ne veut pas déclencher de conflit. Peut-être le devrait-il. Il sent la gêne d’Olivia, sa peur quand il la touche. Mais elle n’ose rien dire. Elle lui avait dit qu’elle faisait des efforts pour que les choses aillent mieux entre eux mais elle ne devrait pas ignorer ce qu’elle ressent. Mais Jake n’est sans doute pas le mieux placé pour ça. Surtout avec la présence de Chase à ses côtés. Alors il se contente de boire une gorgée de son verre. « J’ai une partie de la hanche cassée, entre autre. Mais ce n’est pas si grave, je vais m’en remettre. » Sa voix est faible. Jake sait à quoi elle pense. Elle pense à l’autre conséquence de son accident.
A l’autre conséquence bien plus grave. « Si tu as besoin d’aide une fois en rééducation, n’hésite pas à m’appeler. » Il ne sait pas si elle aura besoin de rééducation à vrai dire. Derrière sa phrase se cache une autre proposition. C’est pour autre chose qu’il lui propose son aide, son soutien. Il doute qu’elle veuille en parler pour le moment. Elle a besoin de temps pour s’adapter à la nouvelle. « Et en attendant, je peux déjà aider ce soir. Tu veux que j’aille chercher quelque chose à la cuisine peut-être ? » Propose-t-il, en lui souriant. « Chase et moi pouvons nous occuper de l’entrée si tu veux. » Oui, peut-être que se retrouver seul avec Chase pendant quelques instants rendra cette situation un peu moins étrange. Quel comble quand on sait à quel point les choses sont étranges entre eux. Mais dans ce cas, ça l’est moins que continuer à regarder Olivia, triste et perturbée, tout en sachant qu’il ne peut rien faire pour elle. S’il s’écoutait, il l’emmènerait tout de suite à son appartement, pour être sûre qu’elle soit en sécurité. Mais il doute qu’Isaac le laisserait faire. Olivia ne le laisserait pas faire non plus de toute façon.

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() message posté Mer 10 Juin 2015 - 19:16 par Invité
. I SHOT FOR THE SKY, I’M STUCK ON THE GROUND. SO WHY DO I TRY? I KNOW I'M GONNA FALL DOWN . Chase commençait à regretter d’avoir accepter cette invitation. Elle avait voulu faire plaisir à Isaac, lui montrer qu’elle en était capable, qu’il pourrait être fier d’elle et de la volonté qu’elle avait que tout s’arrange, mais c’était une vaine pensée. Tout dans ce diner était vain. La perspective de diner avec Olivia et Isaac avait déjà été dure à avaler, mais ajoutant Jake à cette soirée, elle devenait presque intenable. Elle se retrouvait assise entre une grande majorité de ses démons, et était censée ne pas faire d’esclandre. Elle devait paraitre bien, mais surtout rassurante auprès d’Olivia. Et c’était quelque chose qu’elle n’avait jamais appris à faire. Elle était celle qu’elle était, et tout dans les yeux de la femme d’Isaac indiquait qu’elle n’aimait pas celle qu’elle voyait. Elle pouvait le lire dans son regard. Elle savait sa présence dérangeante, à la limite du déplacé. Mais ce n’était pas ce qu’elle avait voulu, c’était ce qu’Isaac avait arrangé, et elle passait une soirée compliquée. Toutefois, elle prit place autour de la table méticuleusement dressée par leur hôtesse, admirant la décoration et attendant que quelqu’un ose parler. Elle pourrait attendre toute la soirée. « Olivia cuisinait pour toi ? » Ses  yeux se posèrent sur Isaac, reconnaissant le ton qu’il employait. Pour la première fois, elle remarquait l’animosité qui s’était installée dans les prunelles qui fixaient Jake. Ils n’avaient pas l’air de bien s’entendre, mais à ce diner, plus rien ne l’étonnait. Elle était juste curieuse de connaitre leurs raisons. Bien qu’elle sache pertinemment qu’elle ne demanderait pas. Sa relation avec Jake était dans une impasse, et elle ne voulait pas ennuyer Isaac avec ses questions. Elle se contenterait donc d’observer cette animosité de là où elle se tenait. « Je l’ai nourri, tu veux dire. Il m’a hébergé le temps que je trouve un appartement sur Londres quand je suis arrivée ici. » Chase ouvrit des yeux étonnés alors qu’elle s’attardait sur Jake. Il l’avait hébergé ? Elle n’était pas au courant. Il y avait tellement de choses qu’elle ne savait pas, tellement de choses qu’elle avait manqué. C’était dans ce genre de moment qu’elle le réalisait. Elle avait été absente. Elle avait disparu de la surface de la terre pendant onze longs mois. Et la terre avait continué de tourner sans elle. Jake avait hébergé la femme de son ami, et elle n’était pas au courant. Du trou où elle s’était retrouvée, elle n’avait pas su. Elle ne savait pas pourquoi cela l’agaçait autant de ne pas savoir ce qu’il s’était passé pour Jake durant tout ce temps. Il n’avait pas du vivre de grandes choses, mais l’idée qu’il en ait vécu certaines sans elle la vexait. Pour autant, elle se mordit la lèvre inférieur, ne disant rien. Elle n’avait pas son mot à dire sur ces onze mois. « Ça sentait bon tous les soirs dans l’appartement, elle est vraiment douée. » Chase n’avait jamais eu pour habitude d’entendre son meilleur ami vanter les mérites d’une autre femme. Elle avait toujours été celle qu’il présentait à tous, celle dont il ne discutait pas les défauts et louait les qualités. Elle avait pensé être la seule. Mais ce n’était plus le cas. Et elle n’avait aucune réclamation à formuler.
Changeant de sujet, elle évoquait les béquilles qu’Olivia trainait avec elle, s’engageant dans un terrain qui semblait miné. Elle le voyait dans leurs regards. Elle touchait un point qu’elle ne pouvait deviner sensible, et ajoutait une nouvelle gaffe à son palmarès. Elle restait néanmoins de nature curieuse, et cette question la taraudait depuis qu’elle était arrivée. « Un accident de taxi, nous nous sommes ensuite retrouvé à l’hôpital pendant la prise d’otage. Je pense qu’elle pourra abandonner les béquilles quand elle se sentira prête, dans quelques semaines. » Étonnée que ce couple ait aussi fait partie de la fusillade qui avait ravagé la capitale quelques semaines plus tôt, Chase observait Olivia, comme si elle attendait vérification. Elle ne se doutait pas que cette blessure renfermait pareille histoire, imaginant plus une vilaine chute dans les escaliers. « J’ai une partie de la hanche cassée, entre autre, » Un froid se glissa parmi les conviés, alors qu’Olivia semblait ravaler certains mots. Chase ne connaissait pas cette femme, et ne connaitrait sûrement pas ses secrets, mais il était aisé de voir que cette blessure avait eu une certaine répercussion sur elle, au delà de la douleur physique. Elle n’irait cependant pas creusé le sujet, ne se sentant pas légitime. « Mais ce n’est pas si grave, je vais m’en remettre, » Sans savoir pourquoi, Chase en doutait. C’était pourtant ridicule, le corps guérissait de ses blessures. Mais l’hôtesse n’avait pas l’air de seulement parler de sa condition physique. Jake proposa son aide pour la rééducation, et Chase retrouva un mince sourire à arborer. « Nous étions également dans la fusillade, Jake et moi. Incroyable comme les hommes arrivent encore à me décevoir. » Elle sourit plus largement, espérant détendre l’atmosphère. Sans s’en rendre compte, ou peut-être que si, elle lançait une pique à l’intention de Jake, avant de boire une gorgée de son verre de vin. Elle restait irritée par son geste héroïque irresponsable qui aurait pu lui couter la vie. Elle restait irritée par chaque pas qu’il faisait vers elle. « Et en attendant, je peux déjà aider ce soir. Tu veux que j’aille chercher quelque chose à la cuisine peut-être ? Chase et moi pouvons nous occuper de l’entrée si tu veux. » L’intention était louable, mais elle ne se sentait pas à l’aise à l’idée de se retrouver seule avec Jake. C’était une sensation étrange. Autrefois, c’était tout ce qu’elle souhaitait. Les moments qu’ils avaient autrefois partagé tous les deux restaient les plus beaux de sa mémoire, mais elle ne faisait que les redouter aujourd’hui. Elle avait peur. Peur de ses tentatives de réengager le dialogue, et peur de ne pas réussir à l’éloigner. Peur qu’il soit encore aujourd’hui sa faiblesse. Néanmoins, elle voulait soulager le poids qu’Olivia avait visiblement sur les épaules, et posa sa serviette sur la table avant de se lever en souriant. « Oui, laisse-nous nous charger des entrées. J’ai été serveuse l’espace de quelques mois, j’ai hâte de voir si j’ai perdu de mon beau service. » Un vague travail qu'elle avait tenu pendant ses années universitaires. Elle espérait rassurer Olivia, tout en espérant ne pas faire une nouvelle erreur. Elle rit doucement avant de s’éloigner vers ce qui semblait être la cuisine, devinant la silhouette de Jake derrière elle. Elle s’approche des fourneaux, rassemblant les quelques plats qu’Olivia avait du mettre la journée à préparer, silencieuse. Finalement, elle regarde le bras de Jake, placé à ses côtés. « Comment va ton bras ? » Elle repose son regard sur ce qu’elle était entrain de faire, ne s’attardant pas sur lui ou sur les yeux qu’il portait sur elle.  
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() message posté Ven 19 Juin 2015 - 23:51 par Invité
“She says I see you babe, but we are both blind. Our bodies' yearning for what we cannot find. The end is beginning and I'm fallin so take it or leave it. 'Cause I'm all in. ” Je fermais les yeux un instant. Il suffisait que je me lève. Il suffisait que je me laisse submerger par la haine et le sang jaillirait à la minute où mes poings se poseraient sur les murs du salon. J’étais prisonnier de tous mes ressentiments. Olivia m’avait contraint à m’accommoder aux civilités dérisoires d’un diner dont je n’avais pas envie. C’état son idée et je regrettais déjà d’avoir cédé à sa demande. Je respirais les souffles d’un vent tout à tour apaisant et brûlant. Dis-moi, ce que tu attends de moi. Je voulais prendre la main de Chase et m’évader jusqu’au bout des tourments qui avaient rythmés notre quotidien. Je désirais tenir son visage suppliant et prier pour qu’on arrête de lui faire du mal dans ce cachot sombre et puant, mais j’avais beau résister, elle finissait toujours par souffrir. Un nuage de poussière s’éleva derrière mes paupières rosées et je tournai la tête vers ma femme. Ce n’était qu’une hallucination. C’était fini. Le passé n’était plus qu’une ancienne vision. Je fixais Olivia un instant. Même malade, elle arborait son allure noble et gracieuse. N’avait-elle pas mal au dos ? À la hanche ? Au cœur ? Je gigotai légèrement sur mon siège avant de me pencher vers la table. Ma main se crispa sur sa cuisse mais je finis par la retirer après quelques secondes. J’étais trop contrarié pour succomber à une quelconque démonstration affective. Les regards complices qu’elle échangeait avec son cousin éveillaient en moi un courroux insupportable. J’étais confus, enflammé par ce masque de désinvolture qu’elle m’obligeait à porter. Je ne pouvais pas rester calme. J’étais un chien affamé, avide de chair fraîche et de sang gluant. Le froid s’infiltrait sous ma peau translucide alors que je serrais le bout de la nappe d’un geste frénétique. « Je l’ai nourri, tu veux dire. Il m’a hébergé le temps que je trouve un appartement sur Londres quand je suis arrivée ici.» J’acquiesçai avant de serrer les dents. Je ne le savais pas. Je n’étais même pas là. Il y avait un gouffre qui nous séparait. Cinq longues années dans la détresse et la douleur. Mon expression s’allongea alors que je la regardais avec une lueur de colère dans les yeux. Je voulais qu’elle se taise. Je ne voulais pas en savoir plus sur cette cohabitation et les circonstances qui l’avaient amené à déménager à Londres pour la protéger de mes poisons. Ma respiration s’éleva dans la pièce, bravant le silence et la peur qui régnaient dans mon âme. J’étais toujours hanté par l’image de la mort. Presque inconsciemment, je tendis ma jambe afin de toucher Chase. C’était un appel à l’aide. Un maigre signe de protestation face à l’injustice de ma vie, de mon mariage et de cette soirée à la con. « Ça sentait bon tous les soirs dans l’appartement, elle est vraiment douée.» Je soupirai en me détachant de la réalité. Oh la ferme ! Avais-je envie de crier, mais je me retins dans un dernier élan de courage. Je me levai brusquement de table. Je devais marcher et me vider l’esprit. Je regardai le couloir avec insistance, cependant mes jambes flageolantes refusaient de suivre les commandements de ma conscience. Je restai stoïque un instant avant de me retourner violement. Ça sentait bon tous les soirs … Mes poings se fermèrent presque mécaniquement sur le rebord de la table. « Tu veux que je te dise comment ça sentait là où j’étais ? » Sifflai-je froidement. Jake n’avait rien fait. Je l’agressais gratuitement parce qu’il était présent sous mon toit et qu’il semblait plus complice avec Olivia que je ne le serais jamais. Son visage serein me miroitait les vestiges d’un bonheur dont j’avais été cruellement privé. Je savais que c’était de ma faute. J’avais choisi de suivre une carrière dans l’armée. J’avais décidé de partir et de prendre tous les risques afin de réaliser une ambition qui me semblait aujourd’hui si insignifiante. Mon cœur se serra dans ma poitrine alors que je prenais mon verre d’alcool. J’étais toujours debout, le torse vouté et la silhouette courbée dans une posture qui ne s’accordait pas avec l’ambiance conviviale d’un diner entre « amis ». Olivia allait me détester de ruiner ses arrangements parfaits mais je m’en fichais. Mes pensées claquaient contre mes tempes au fur et à mesure que Jake parlait. Le voilà, proposant son aide pour les séances de rééducation comme si j’étais incapable d’endosser ce rôle. Lui avait-elle parlé de nos rapports intimes ? Quels terribles secrets lui avait-elle confié pour qu’il la regarde avec cette étincelle d’entendement et de bienveillance ? Chase sourit alors que je bouillonnais de l’intérieur. « Ce n’est pas la peine. Je suis revenu maintenant, ne te sens pas obligé de me remplacer Jake. » Je lui adressai une moue grimaçante avant de reprendre ma place. L’atmosphère était tendue et je ne comptais pas me laisser faire. J’éprouvais le besoin de protéger mon territoire, tout d’abord par dépit mais aussi par loyauté envers cette femme qui pensait ne plus m’appartenir. Olivia, mon amour est un feu qui ruine le fond de mon être et je t’emporterais avec moi. Son éloignement était si difficile à encaisser. Elle m’échappait tout le temps. J’arquai un sourcil en me rasseyant. « Nous étions également dans la fusillade, Jake et moi. Incroyable comme les hommes arrivent encore à me décevoir.» Mon attention se tourna immédiatement vers Chase. Je l’observais longuement, à la recherche de blessures ou de signes d’une quelconque anomalie dans son corps. J’étais inquiet - plus inquiet que je ne le devais. Je tendis ma main sur la table sans la toucher. Elle ne m’avait rien dit, pourtant nous avions parlé au téléphone. Je m’étais même réfugié chez elle quelques fois. Mes ongles s’enfoncèrent sur le bois, cherchant désespérément à rencontrer une âme sœur capable de m’accompagner dans ma chute – en vain. Je voulais qu’elle m’explique avec plus de détails la situation. Je voulais m’assurer que cet événement tragique n’avait pas ébranlé sa confiance, mais les mots me manquaient. Ma gorge se serra douloureusement et je clignai des yeux d’un air accablé. « Et en attendant, je peux déjà aider ce soir. Tu veux que j’aille chercher quelque chose à la cuisine peut-être ? Chase et moi pouvons nous occuper de l’entrée si tu veux.» Je soupirai en m’adossant à ma chaise. « Oui, laisse-nous nous charger des entrées. J’ai été serveuse l’espace de quelques mois, j’ai hâte de voir si j’ai perdu de mon beau service.» J’acquiesçai de la tête alors qu’ils se dirigeaient vers la cuisine. Je refusais de regarder Olivia dans les yeux. Je refusais de considérer sa détresse lorsqu’elle avait pressé sa main contre la mienne. Elle m’avait menti. La tristesse s’abattait sur mes épaules fragiles afin de briser tous mes idéaux. Je croisai les bras en fulminant. Le silence de mort envahissait peu à peu mes entrailles avant d’exploser violement au fond de mon estomac. « Je suis contrarié. » Commençai-je d’une voix grave. « Tu aurais pu me le dire dans la foulée. Un de plus, un de moins. » Je grimaçai en la regardant au coin. Je faisais référence à ses aventures sexuelles, à son autre vie mais aussi aux hurlements des hommes que j’avais laissés derrière moi. Ils raisonnaient comme les sonnets d’une poésie inachevée. Ils grouillaient sur ma peau et me marquaient à tout jamais avec le sceau de la lâcheté. Je pouvais les entendre lorsque je posais mon regard troublé sur son visage. Je pouvais les entendre lorsque je m’approchais d’elle, et que j’essayais de retrouver un semblant d’équilibre. Je les entendais en cet instant même.
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() message posté Dim 21 Juin 2015 - 20:30 par Invité

Chase, jake, isaac & olivia — people are afraid of themselves, of their own reality; their feelings most of all. people talk about how great love is, but that’s bullshit. love hurts. love hurts and pain is a feeling. your feelings are a part of you. your own reality. if you feel ashamed of them, and hide them, you’re letting society destroy your reality. you should stand up for your right to feel your pain. ✻ ✻ ✻ Les doigts d’Isaac s’échappèrent de ma prise et l’ombre d’une trêve s’envola avec eux. Il se demandait pourquoi je n’étais pas à l’aise. Pourquoi j’étais sans cesse surprise. Pourquoi je ne répondais pas tout de suite à ses élans d’affection fugaces. Mais, la vérité, c’était que je ne parvenais pas à comprendre tous ses signaux. Mais, la vérité, c’était que j’étais bien incapable de savoir quand est-ce que je pouvais lui répondre et quand est-ce que je n’avais pas le temps de lui témoigner mes sentiments, à mon tour. Je devais sans cesse me calquer sur ses envies, sur les aléas de ses émotions. Il pouvait très bien m’embrasser et me frapper la seconde d’après ; ses mots passaient de la douceur à l’acide, empreints de colère, chargés de dégoût. Alors, non. Je ne répondais pas toujours quand il me prenait dans ses bras avec retenue. Je ne répondais pas toujours dans il glissait ses lèvres sur ma peau. Je ne répondais pas toujours quand il attrapait mes doigts. Cela n’était pas par absence d’envie. Cela était simplement parce que je n’étais jamais vraiment sûre que cela allait durer.
Il m’était arrivé plusieurs fois, après tout, de me laisser aller, pour finalement me retrouver blessée par ses sautes d’humeur ou ses mots durs et froids. Il ne me laissait pas le choix de m’en sortir. Il ne me donnait pas l’occasion de profiter. Je vivais sans cesse dans la peur qu’il ne me rejette ; j’avançais à reculons, je tremblais toujours avec la crainte que ses caresses ne se transforment en mots acides.
Je voulais bien être forte pour lui, être forte pour nous. Je voulais bien être celle qu’il voulait que je sois. Mais il ne me laissait aucune chance pour que je m’en sorte. Mais il ne me laissait jamais l’occasion de faire les choses correctement, comme s’il s’appliquait à me faire sans cesse du mal pour se venger de toutes mes fautes quand il n’était plus là.
Je voyais dans son regard que la conversation ne prenait pas des tournures qu’il appréciait, mais j’étais bien incapable de rattraper le cours des choses ; j’adoptais une attitude calme et dégagée mais, au fond de moi, j’avais pleinement conscience qu’il ne verrait pas les choses du même oeil. « Ça sentait bon tous les soirs dans l’appartement, elle est vraiment douée, » lança Jake et j’inclinai la tête en murmurant un merci. C’était le premier compliment que je recevais, sincère, depuis des semaines. J’avais cuisiné chaque matin, chaque midi, chaque soir pour Isaac depuis son retour, mais il n’avait jamais jugé bon de me remercier, même pas pour mes efforts. « Tu veux que je te dise comment ça sentait là où j’étais ? »  Sa voix me ramena sur Terre et je tournai la tête vers lui, mon coeur ayant un raté. « Isaac, s’il te plait, » dis-je d’une voix assurée. Je l’observai avant de secouer la tête pour lui faire comprendre qu’il n’était pas nécessaire qu’il agisse de cette manière, qu’il me faisait honte, aussi, de ne pas lutter contre tous les mots qui lui venaient.
Puis, finalement, je ne lui adressai plus un seul regard, persuadée que cela le punirait, d’une certaine manière. Du coin de l’oeil, je vis son pied chercher celui de Chase et je déglutis, fixant un point de l’autre côté de la pièce pour ne pas avoir à supporter la jalousie qui naissait dans mon coeur.
Mon regard se voila quand l’accident fut évoqué, mais, fidèle à moi-même, je tentais de garder la tête haute pour ne pas inquiéter Chase, pour ne pas lui donner des raisons de s’apitoyer sur mon sort. Jake et Isaac semblèrent me suivre et je leur en fus reconnaissante. « Si tu as besoin d’aide une fois en rééducation, n’hésite pas à m’appeler, » finit par déclarer Jake et je lui adressai un sourire, mais Isaac me coupa bien avant que je n’ai le temps de prononcer la moindre parole. « Ce n’est pas la peine. Je suis revenu maintenant, ne te sens pas obligé de me remplacer Jake. » Son ton était froid et avait tranché l’air. Je serrai les dents en silence, exaspérée qu’il s’adonne une nouvelle fois à une démonstration virile pour s’opposer à mon cousin, comme si je n’étais qu’un vulgaire objet qui ne pouvait pas l’entendre. Je ne lui dis rien, cependant. Comme si refuser de lui donner raison pouvait le blesser bien plus que les mots. « Nous étions également dans la fusillade, Jake et moi. Incroyable comme les hommes arrivent encore à me décevoir, » reprit Chase et j’esquissai un sourire avec elle. Peut-être avait-elle senti la tension qui régnait, je n’en savais rien ; dans tous les cas, cela me soulageait qu’elle cherche à amener la conversation ailleurs. « Il faut dire que l’humanité est tombée bien bas. » Isaac, à mes côtés, à l’instant même où je terminai de parler, tendit la main vers Chase comme pour s’assurer qu’elle allait bien.
Et tout ce que je retins fut qu’il ne retira pas sa main. Pas comme il avait pu retirer ses doigts de ma prise un peu plus tôt.
Je revins sur Terre quand je vis Jake se lever en face de moi. Je posai mes yeux sur lui à l’instant où il reprit la parole. « Et en attendant, je peux déjà aider ce soir. Tu veux que j’aille chercher quelque chose à la cuisine peut-être ? Chase et moi pouvons nous occuper de l’entrée si tu veux, » dit-il, avant que Chase n’enchaine. « Oui, laisse-nous nous charger des entrées. J’ai été serveuse l’espace de quelques mois, j’ai hâte de voir si j’ai perdu de mon beau service. » J’hochai doucement la tête pour accepter leur proposition, pinçant les lèvres l’espace d’un instant avant de ravaler mes protestations. De toutes manières, Isaac avait déjà mis mes béquilles hors de portée ; j’avais presque l’impression qu’il s’agissait d’un coup bas. « Très bien, si vous insistez, » déclarai-je avant de leur adresser un sourire. « Les verrines sont dans le frigo, elles sont sur le plateau avec le linge posé dessus. » Je les avais toutes alignées avec soin avant de les recouvrir d’un torchon propre, un réflexe descendant directement de mes côtés maniaques. Les deux invités se levèrent et je les observai disparaître avec désapprobation, me répétant intérieurement que cela n’était pas leur devoir, me répétant intérieurement que ce n’était pas à eux de le faire.
Pas à eux, non. Mais à moi.
A mes côtés, Isaac croisa les bras et j’eus presque l’espoir qu’il ne parle pas. Mais c’était peine perdue ; quand il finit par prendre la parole, j’entendis sa colère jusque dans les tréfonds de mon âme. « Je suis contrarié. Tu aurais pu me le dire dans la foulée. Un de plus, un de moins, » me déclara-t-il et je me tournai vers lui, si vite que cela m’arracha une vive douleur dans le bassin. Je l’observai avec stupeur, sentant doucement mon sang bouillonner dans mes veines. J’avais l’impression que ses mots ne pouvaient plus me surprendre. Qu’il m’avait déjà dit le pire. Mais, à chaque fois, il trouvait un moyen de me blesser encore plus. « Un de plus ou de moins ? Est-ce que tu t’entends parler, Isaac ? » demandai-je, mais je n’attendis absolument aucune réponse de sa part. J’étais bien trop interloquée pour lui laisser le temps de me répondre le moindre son. « Jake est mon cousin. Il ne s’est absolument rien passé. Il m’a hébergé le temps que je trouve cet appartement. Une paranoïa pareille sous-entend beaucoup de choses, je trouve. Tu m’as vu protester quand je t’ai vu tendre la main vers Chase ? Ou quand tu l’as bécoté sous la table ? Non. Pourtant cela ne veut pas dire que je n’ai pas songé à te foutre dehors, » lâchai-je avec colère, murmurant de sorte à ce que Jake et Chase ne nous entendent pas depuis la cuisine. Je l’observai presque avec défi, une lueur brillant au fond de mon regard, une lueur affirmant que j’aurais été parfaitement capable de faire tout ce que j’avançais. « Je fais des efforts. Aie au moins la décence d’en faire aussi. » Je me tus, me retournant devant la table. J’ajustai les couverts dressés autour de mon assiette, afin qu’ils soient parfaitement alignés.
Mes doigts effleurèrent le couteau une fois. Deux fois. Trois fois. Lui faire du mal ne m’avait jamais effleuré l’esprit. Cependant, j’aimais me répéter que je saurais me défendre s’il venait à continuer.
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Jake O. Cavendish
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» Schizophrénie : Alexander & Olivia
() message posté Lun 22 Juin 2015 - 11:12 par Jake O. Cavendish

Just when we think we’ve figured things out, the universe throws us a curveball. So we have to improvise. We find happiness in unexpected places. We find our way back to the things that matter the most. The universe is funny that way. Sometimes it just has a way of making sure we wind up exactly where we belong. ✻✻✻ Jake espérait être rassuré. Constater que finalement, tout allait bien. Que les choses s’étaient arrangées. Être certain qu’Isaac ne ferait jamais de mal à Olivia. Mais finalement, c’est le contraire qui semble se produire. Il lui suffit de regarder sa cousine pour voir sa crainte. Il lui suffit de la regarder pour voir qu’elle retient ses mots et ses gestes. Il sait qu’elle fait ça par crainte qu’Isaac puisse mal réagir. Et la vérité, c’est qu’à son niveau, Jake le fait également.
Il réfléchit avant de prononcer des phrases qui pourraient poser problème. Il évite de trop le regarder. De trop regarder Olivia également. Il est mal à l’aise, comme tout le monde autour de cette table. Il essaye de détendre l’atmosphère en parlant de choses simples. Chase également. Isaac suit le mouvement par moments. D’autres, non. Il est compliqué de savoir quoi dire ou faire. Pas seulement pour Olivia, même si c’est pour elle que la situation doit être la plus inextricable.
Alors qu’ils parlent de la cuisine d’Olivia et de la courte colocation entre elle et Jake, Isaac se lève soudainement. Jake sursaute, surpris et sans doute pas vraiment rassuré. Il a peur que ça ne soit plus le même homme depuis qu’il est revenu. Certes, Jake avait déjà eu peur de lui avant tout ça. Mais maintenant, il a peur qu’il blesse Olivia. Ce qu’il ne saurait concevoir. Il n’a jamais compris pourquoi Isaac ne l’appréciait pas mais avait fini par s’y faire. Mais maintenant, il semble que son animosité ne se limite plus à Jake. Pour le moment, la seule personne épargnée, c’est Chase. Pour une raison que Jake ne s’explique pas. Même s’il devrait sans doute en être rassuré. « Tu veux que je te dise comment ça sentait là où j’étais ? » Jake le regarde, surpris de la violence de sa réaction. Tout ce que Jake a fait, c’est complimenter la cuisine d’Olivia. Rien qui nécessite de s’énerver. Enfin il ne croit pas. Il sait bien que ses conditions de vie étaient loin d’être idéales. Devrait-il taire ce que, lui, a vécu au même moment pour autant ? « Isaac, s’il te plait, » Essaye Olivia pour le calmer. Comme il n’ajoute rien, Jake garde le silence. Mieux vaut ne pas continuer sur ce terrain glissant.
Il fait des efforts pour ne pas gâcher la soirée d’Olivia. Pour que tout ne parte pas en vrille. Il change alors de sujet, évoque sa blessure pour prendre des nouvelles. Et finit par lui proposer de l’aider dans sa rééducation si elle en a besoin. Ce genre de chose peut rapidement devenir difficile alors un soutien n’est jamais de trop. Et il veut aussi pouvoir la soutenir pour toutes les autres choses. Pour tout ce bordel qu’est sa vie actuellement. « Ce n’est pas la peine. Je suis revenu maintenant, ne te sens pas obligé de me remplacer Jake. » Isaac parle d’un ton froid et cassant. Alors c’est pour ça qu’il n’aime pas Jake ? Parce qu’il a peur qu’il le remplace dans la vie d’Olivia ? C’est ridicule, ce n’est pas la même chose. Ils ont chacun leur place dans sa vie, chacun dans un coin. « Ce n’était qu’une proposition, pas de problème. » Il voudrait insister plus. Pour Olivia. Pour l’aider. Parce qu’il n’est pas sûr qu’elle puisse se reconstruire avec la présence permanente d’Isaac. Elle a besoin de temps sans lui, pour s’habituer à tout ça. Pour pouvoir réfléchir. Pour pouvoir en parler. Et Jake a peur qu’Isaac la pousse trop. La pousse sans réaliser qu’elle n’en est pas capable.
« Nous étions également dans la fusillade, Jake et moi. Incroyable comme les hommes arrivent encore à me décevoir, » Jake tourne la tête vers Chase alors qu’elle prononce ces mots. Il ne peut s’empêcher de prendre pour lui sa dernière phrase. Parce que bien sûr, c’est lui qui la déçoit. Lui qui la déçoit encore et toujours. Il a beau essayer de tout bien faire, il avait encore une fois tout gâché. Si elle avait encore un peu confiance en lui, il s’était assuré que ça ne soit plus cas. Il avait tout détruit. « Il faut dire que l’humanité est tombée bien bas. » Jake hoche la tête et il observe, surpris, la main d’Isaac se poser sur celle de Chase. Il se tourne vers elle, cherchant une réponse, mais elle ne le regarde pas. Il regarde alors Olivia, pour découvrir que son regard est également posé sur leurs mains. Ils semblent proches. Une proximité que Jake ne comprend toujours pas. Et qu’Olivia ne semble pas apprécier.
Finalement, Jake propose de s’occuper des entrées avec Chase. Une accalmie fera le plus grand bien à tout le monde. Il s’en veut de laisser Olivia seule avec Isaac mais il se rassure en se disant qu’ils ne seront pas loin. Peut-être qu’avec un peu de chance, l’ambiance deviendra moins toxique une fois qu’ils mangeront. Ou bien qu’ils arrêteront de parler de sujets sensibles. Même si Jake ne sait plus quels sujets sont sensibles et lesquels ne le sont pas. « Oui, laisse-nous nous charger des entrées. J’ai été serveuse l’espace de quelques mois, j’ai hâte de voir si j’ai perdu de mon beau service. » Apparemment, il n’est pas le seul à vouloir quitter un instant cette atmosphère pesante. A vouloir une courte pause. Avec Olivia blessée, ils ne lui laissent pas tellement le choix. Il n’y a rien de mal à accepter de l’aide de temps en temps, même s’il sait à quel point ça peut être difficile pour Olivia. « Très bien, si vous insistez, Les verrines sont dans le frigo, elles sont sur le plateau avec le linge posé dessus. » Jake lui retourne son sourire, un sourire d’encouragement, avant de suivre Chase dans la cuisine.
Il observe la pièce, toujours aussi impeccable. Comment Olivia peut-elle faire tout ça ? Il se tient aux côtés de Chase lorsqu’elle ouvre le frigo. Il ne sait pas quoi lui dire mais il se sent mieux en sa seule présence. Comme une échappatoire à tout ça. Même s’il ne comprend pas tout ce qui se passe ce soir, la savoir ici le soulage. « Comment va ton bras ? » Il tourne la tête pour la regarder mais aussitôt, elle détourne le regard. Egoïstement, il est content qu’elle s’inquiète pour lui. Au moins un peu. Même si elle lui en veut. « Mieux, ce n’était rien de grave. Le médecin m’a juste interdit de faire du sport pendant quelques semaines. » Il ignore combien de temps il va tenir mais pour une fois, il veut bien essayer. Pour être sûr de n’avoir aucune séquelle physique de cette journée cauchemardesque. Au moins une chose qu’il peut contrôler, contrairement à ses pensées. Il revit cette journée, encore et encore. Comme s’il pouvait changer le déroulement des choses. Comme s’il pouvait tout effacer. « Et toi ? Ça va ? » C’est la seule question qu’il pose alors qu’elle sort le plateau et qu’il referme le frigo derrière elle.
Pourtant, il voudrait lui poser des dizaines de questions. Lui demander quelle est sa relation avec Isaac. Lui demander si elle trouve tout ce dîner bizarre également. Mais il n’en fait rien. Il s’approche d’elle alors qu’elle retire le torchon, frôle sa peau. C’est tout ce qu’il fait. Rien que ce léger contact le rassure. Au moins ils sont dans cette galère ensemble. Physiquement. Le reste, il n’en est pas certain. « On prend deux verrines chacun ? » Propose Jake en s’exécutant. Il s’avance, suivi de Chase. Il prend une inspiration avant de quitter la cuisine. Il surprend quelques murmures venant d’autour de la table. Mais ne comprend aucun mot. Pourtant, il soupçonne directement qu’Olivia et Isaac étaient en train de se disputer. Il adresse un sourire désolé à Olivia alors qu’il dépose la verrine devant elle. Il se rassied, sans oublier d’observer les regards échangés par Chase et Isaac. Sans doute qu’il aurait dû lui demander lorsqu’ils étaient seuls. Trop tard maintenant. « Ça a l’air vraiment délicieux Olivia. Tu n’aurais pas dû te donner tant de mal. » Il sait que ses mots ne changeront rien. Blessée ou pas blessée. Effrayée ou pas effrayée. Elle aurait tout de même tout fait. Elle sait être une hôtesse parfaite, dans n’importe quelles circonstances.

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