(✰) message posté Sam 9 Mai 2015 - 16:47 par Samia Bukhari
Riley Zoey Charlotte Lancaster(-Prescott)
London calling to the faraway towns
NOM(S) : Lancaster, le nom de son père, elle a beau ne pas être très proche de lui, elle a toujours conservé ce nom. A ses 14 ans, elle a pris la décision d'ajouter le nom de son beau-père, celui que sa mère portait depuis longtemps déjà : Prescott. Il figure donc sur ses papiers d'identité mais elle l'utilise moins souvent. PRÉNOM(S) : Elle porte Riley comme premier prénom, un choix de son père parait-il. Ses seconds prénoms sont Zoey, qui était le choix de sa mère, passé donc en seconde position et Charlotte, le nom de son arrière-grand-mère maternelle. ÂGE : 23 ans, on lui dit souvent qu'elle ne les fait pas. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 3 juin 1991 à Newport (Pays de Galles). NATIONALITÉ : galloise, britannique donc. STATUT CIVIL : célibataire, rêvant du grand amour autant qu'elle en a peur. MÉTIER : ça change assez souvent, en foncton de ses envies et de ses besoins, en ce moment, elle est serveuse dans un restaurant ainsi que baby-sitter occasionnellement. TRAITS DE CARACTÈRE : souriante, entreprenante, joueuse, battante, travailleuse, un peu jalouse, parfois chiante, rêveuse, pleine de vie, généreuse, débrouillarde, gourmande, malicieuse, charismatique, indépendante, têtue, idéaliste. GROUPE : double decker.
My style, my life, my name
Elle ne souhaite pas être définie par sa maladie, c'est pourquoi elle n'en parle à personne et que seules quelques personnes présentes dans sa vie depuis plus longtemps sont au courant. ✓ Elle croque la vie à pleines dents, profite de chaque instant et aime se donner des défis, simplement pour se sentir vivante. Elle ne sait que trop bien ce que c'est d'être sur le point de mourir. ✓ Ses parents ne sont restés ensemble qu'une petite année après sa naissance, ils s'étaient d'ailleurs mariés à cause de la grossesse de sa mère. Sa mère s'est remariée lorsqu'elle avait trois ans et est toujours avec le même homme depuis. Riley n'a donc aucun frère ou aucun sœur directe mais toute une collection de demi-frères et demi-sœurs, que ça soit du côté de son père ou de sa mère. Elle a été élevée par sa mère, ne voyant son père que lors de rares occasions donc elle est beaucoup plus proches de sa famille maternelle. ✓ Il est rare de la voir sans un sourire aux lèvres. Elle préfère positiver et afficher une joie de vivre à toute épreuve. ça lui permet de faire taire cette peur qui ne la quitte jamais. Cette peur que la maladie revienne. ✓ Elle avait huit ans, sept mois et onze jours lorsqu'on lui a diagnostiqué un lymphome, s'attaquant à sa rate. Diagnostiqué suffisamment tôt, elle a subi une chimio-thérapie, a été hospitalisée plusieurs fois, et, peu de temps après ses neuf ans, elle entrait en rémission. Sauf que le cancer a décidé de pointer le bout de son nez à nouveau lorsqu'elle avait à peine dix-sept ans, touchant cette fois son poumon droit et à une partie de sa moelle osseuse. Elle a à nouveau subi une chimiothérapie, en étant hospitalisée presque tout le temps, avant de finir par une opération chirurgicale qui a permis d'enlever toute trace de tumeur. Par la même occasion, son poumon droit lui a été retiré car il était trop endommagé. Elle a attendu une greffe pendant deux mois avant de finalement en avoir fini avec tout ça. Elle avait dix-huit ans et quatre mois. ✓ Quelques mois après, une fois pleinement rétablie, elle a décidé de partir à l'aventure, d'aller découvrir le monde, vivre sa vie. Pendant près de trois ans, elle a donc voyagé un peu partout en Europe, s'arrêtant parfois plusieurs mois dans certaines villes. Elle vivait de petits boulots et de l'argent que ses parents lui envoyaient et considère encore ces années comme les plus belles de sa vie. ✓ Elle a fini par se poser à Londres, il y a un peu moins de deux ans, souhaitant se poser un peu. Elle n'y était venue que lors de rendez-vous avec des cancérologues et avait beaucoup aimé la ville. De plus, elle y a de la famille donc c'était l'occasion idéale. ✓ Elle a fait tous les petits boulots ou presque, s'essayant à beaucoup de choses, sans jamais réellement trouver sa voie. Quand elle était petite, elle voulait devenir pompier mais sa nouvelle condition physique ne le lui permet sûrement pas. Elle n'a jamais passé son diplôme de fin d'études et n'a donc que très peu de qualifications. Heureusement, son CV parle pour elle : promeneuse de chiens, baby-sitter, hôtesse de boîte de nuit, serveuse, animatrice, baby-sitter, vendeuse dans différents domaines, femme de chambre... ✓ Elle s'est essayée à tous les styles capillaires au cours des années (l'avantage de perdre vos cheveux à cause de la chimio, c'est que vos parents vous laissent faire ce que vous voulez quand ça repousse), au niveau de la longueur, de la couleur, elle a un peu tout fait. Cela fait un moment qu'elle laisse ses cheveux pousser et qu'ils ont leur couleur naturelle : un châtain plus ou moins clair selon le soleil. ✓ Elle prend tout un tas de médicaments, pour sa greffe et pour d'autres choses, c'est devenu un réflexe, elle commence sa journée comme ça et les prend toujours dans le même ordre, l'ordre dans lequel ils sont rangés. ✓ Elle déteste le café et le thé et ne jure que par le chocolat chaud. ✓ Elle est terriblement douée et chanceuse aux jeux de cartes tels que le poker ou le Black Jack mais comme elle a du mal à s'arrêter une fois qu'elle a commencé, elle joue assez peu et généralement seulement avec ses amis. ✓ Elle se lie facilement aux gens, n'ayant aucun problème à aller parler à un ou une inconnu(e). Malgré tout, il n'y a que quelques personnes qu'elle considère comme étant réellement proches d'elle. ✓ Elle ne peut pas vraiment faire de sport, parce que son corps a toujours du mal à le supporter, ce qui la frustre parce qu'elle adore ça. Du coup, elle se contente de le regarder, à la télé ou en allant aux matchs. ✓ Certains médicaments de sa chimio ayant comme effet secondaire possible la stérilité, il est très probable qu'elle le soit, bien qu'elle n'ait jamais voulu le vérifier. ✓ Elle a tendance à prendre les mauvaises décisions en matière d'amour, ce qui a souvent mené à des échecs. Peut-être aussi qu'elle a des standards un peu trop élevés. ✓ Elle est censée se rendre tous les six mois dans un hôpital pour vérifier si son cancer n'est pas revenu. Elle s'y est pliée pendant ses années de voyage, pour rassurer ses parents mais depuis qu'elle est à Londres, elle n'a été qu'à un seul rendez-vous. Depuis, elle évite les coups de fil des médecins et change habilement de sujet (ou prétexte un tunnel ou une mauvaise réception) quand sa mère lui en parle. Elle a beaucoup trop peur qu'un jour, le résultat soit positif, comme il l'avait été à ses dix-sept ans. ✓ Elle adore les bonbons, et plus précisément les dragibus. Pas de jaloux, elle aime toutes les couleurs. En règle générale, elle préfère les aliments sucrés aux salés et se nourrirait seulement de pâtisseries si elle le pouvait. ✓ Elle ne boit pas d'alcool et n'en a presque jamais bu, ça n'est pas compatibles avec ses médicaments. Quand on lui demande pourquoi, elle dit parfois qu'elle est une ancienne alcoolique ou bien qu'elle n'aime pas ça. ✓ Elle est fan de Friends et des séries dans le genre, elle suit également les séries les plus populaires du moment que lui recommandent ses amis. Mais en général, elle préfère être dehors plutôt que devant sa télévision. ✓ Elle ne supporte pas que son appartement soit sale ou mal rangé alors elle passe beaucoup de temps à faire le ménage, ce qui arrange beaucoup ses colocataires. Elle ne sait pas pourquoi, peut-être l'habitude d'un environnement propre lors de ses séjours à l'hôpital.
PSEUDO :PRÉNOM :ÂGE : PERSONNAGE : inventé. AVATAR : emma watson, la plus mignonne de toutes CRÉDITS : paper brain pour l'avatar & ronesweasley@tumblr pour les gifs. COMMENT ES-TU TOMBÉ(E) SUR LC ? :CE COMPTE EST-IL UN DOUBLE-COMPTE?: au cas où c'était pas évident, c'est jake
Samia Bukhari
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(✰) message posté Sam 9 Mai 2015 - 16:47 par Samia Bukhari
At the beginning
Deux février 2000, Newport ✻✻✻ « Maman, je peux aller jouer dehors ? » De la fenêtre, elle voit une grande étendue d’herbe baignée par un soleil éclatant. Il fait sûrement très froid mais peu importe, elle n’a qu’une envie : aller courir et se rouler dans l’herbe avec ses frères et sœurs. Ils sont d’ailleurs restés à l’extérieur de sa chambre aujourd’hui, Riley ne sait pas vraiment pourquoi. Elle ne comprend pas grand-chose à ce qui lui arrive en ce moment. « Non, ma chérie, tu sais que ce n’est pas possible, on en a déjà parlé. » Oui, elle a essayé de lui expliquer à plusieurs reprises mais tous les termes médicaux ont plutôt tendance à endormir Riley. Elle sait qu’elle est malade. Ce qui est étrange parce qu’elle se sent bien. Elle n’a pas mal à la tête ni au ventre. Ni nulle part en fait. Elle ne sait pas pourquoi elle n’arrête pas de venir à l’hôpital ces derniers temps. « Tu vas devoir rester quelques temps à l’hôpital. Les docteurs espèrent que ça ne durera pas plus de deux semaines. C’est pour que tu ailles mieux mon cœur. » Dit sa mère avec un sourire triste. Elle l’avait vue pleurer il y a de ça quelques semaines. Quand ils étaient rentrés de l’hôpital pour la première fois. Riley avait fait une mauvaise chute en jouant au football, rien de cassé, mais son beau-père avait préféré ne prendre aucun risque. C’était comme ça qu’ils avaient découvert la maladie. Ils ne l’avaient dit à Riley que le lendemain. Le soir, elle sentait que quelque chose n’allait pas et ses doutes avaient été confirmés lorsqu’elle avait vu sa mère pleurer en silence sur son lit. Quand elle avait remarqué la présence de la petite fille, elle avait rabattu la porte. « Il faut qu’on te mette cette blouse maintenant. » Dit sa mère en l’aidant à se déshabiller. Quelques minutes plus tard, Riley se retrouve seulement vêtue d’une blouse un peu trop longue. Elle frissonne tout en se demandant à quoi elle ressemble là-dedans. « Maman, ça cache pas mes fesses. » Elle touche son dos, confirmant que la blouse a un trou. Elle ne comprend pas pourquoi. Sa mère lui a toujours dit qu’il ne fallait pas montrer ses fesses et pourtant, elle lui met un vêtement qui ne les cache pas. Sa mère rit mais le cœur n’y est pas. « Ne t’inquiète pas, c’est normal. » Dit-elle en passant sa main sur les cheveux de sa fille. Une infirmière arrive alors pour l’installer dans le lit et préparer la suite. Tout ce que Riley a compris, c’est qu’elle allait prendre plusieurs médicaments pour aller mieux. Et qu’apparemment, elle allait devoir rester longtemps dans cette chambre. Seuls quelques autocollants viennent décorer la pièce blanche. Alors que l’infirmière s’apprête à la piquer avec une aiguille, des coups se font entendre à la porte. Sauvée par le gong. Il parait que les médicaments vont passer par cette aiguille. Elle préfère encore boire des médicaments dégoûtants mais apparemment, elle n’a pas le choix. La porte s’ouvre et son père entre dans la pièce. « Papa ! » Crie-t-elle en se redressant aussitôt dans le lit. Elle ignorait qu’il devait venir et, à en juger la réaction de sa mère, elle ne le savait pas non plus. Son père s’approche du lit pour la serrer dans ses bras. Elle ne l’a pas vu depuis le lendemain de Noël, quand elle avait ouvert ses cadeaux avec Eugenia et Scarlett. Normalement, elle n’aurait pas dû le revoir avant quelques mois supplémentaires. Ça avait toujours fonctionné comme ça, d’aussi loin qu’elle puisse s’en souvenir. « Papa, la dame, elle veut me planter une aiguille dans le bras. » Se plaint-elle, espérant que son père pourra la sauver de cette torture. « On n’a pas le choix Riley, c’est la seule solution pour que tu sois guérie. » La petite fait une moue boudeuse. Ses parents sont dans le même camp, elle n’en a pas l’habitude. D’habitude, ils ne sont d’accord sur rien. « Et on veut tous que tu guérisses, toi aussi hein ? » Elle ne comprend toujours pas vraiment ce qu’elle a mais elle veut faire l’effort pour ses parents. Pour sa famille entière. Peu importe la maladie invisible qu’elle a, elle va la combattre. Comme font les superhéros contre les méchants. Alors, sa main tenue par ses deux parents, elle laisse l’infirmière lui piquer le bras, sans dire un mot malgré la douleur. Elle veut être forte, parce que c’est ce qu’on attend d’elle.
21 mars 2009, Newport ✻✻✻ Couchée sur son lit, les yeux rivés sur le plafond, Riley se plait à penser qu’elle attend la mort. Mourir, ça parait tellement plus simple. Plus simple que se battre pour rien. Des cris se font entendre, étouffés par le volume élevé de la musique. Des coups dans la porte. Elle essaye de faire abstraction de tout ça mais la voix de sa mère et de son beau-père la ramènent toujours à la réalité. La réalité qu’elle ne veut pas affronter une fois de plus. Elle voudrait rester dans sa bulle. Cette bulle où elle va bien. Cette bulle où elle est normale. Cette bulle où elle n’a pas besoin de retourner une énième fois à l’hôpital. Mais les cris écornent cette bulle, la détruisent peu à peu. Jusqu’à la faire éclater entièrement quand son petit frère utilise sa technique secrète pour ouvrir la porte, pourtant verrouillée. Riley ne tourne pas la tête pour autant, continue de regarder le plafond, espérant y trouver une réponse. Le volume de la musique baisse, jusqu’à s’arrêter. Ce n’est que quand elle sent quelqu’un s’assoir sur son lit qu’elle bouge la tête. Sa mère semble inquiète. Comme est l’est presque tout le temps en ce moment. Riley finit par se redresser pour s’assoir contre le mur, en lâchant un soupir. « Tu sais qu’on n’a pas d’autre choix Riley… » Dit sa mère d’un ton résigné. Riley sait que c’est dur pour elle aussi, pour toute sa famille. Mais eux, ils ne subissent pas la douleur physique, les effets des médicaments et tout ce qui s’ensuit. Ils ne peuvent que le voir, pas le vivre. Ils ne peuvent pas comprendre à quel point c’est dur. « J’veux pas y retourner maman, j’en peux plus. » Parfois, elle a envie d’abandonner. Elle ne sait plus à quoi sert tout ça. Si ça finira par servir à quelque chose. L’espoir a peu à peu quitté son esprit, à mesure que les séances de chimiothérapie la vidaient de ses forces. « Je sais ma chérie mais ça va finir par aller mieux. » Sa mère, elle, n’a jamais perdu espoir. Elle s’y raccroche comme à une bouée de sauvetage. Elle ne peut pas abandonner, Riley le sait. « Qu’est-ce que t’en sais hein ? » Dit-elle en haussant la voix, se levant par la même occasion. « Ça fait neuf mois que j’enchaîne les chimio et ça change quoi ? J’passe mon temps à vomir et à aller mal, je veux plus de tout ça ! » Les médecins voient un peu de progrès mais toujours pas assez pour l’opérer. Ils veulent que les conditions soient optimales alors elle continue de subir tout ça. D’aller passer une ou deux semaines par mois à l’hôpital, prenant des médicaments qui lui font plus de mal que de bien. « Et par-dessus tout, j’ai plus aucun cheveu sur la tête et je suis immonde ! » Crie-t-elle en jetant la perruque qui lui couvrait la tête sur le sol. Les larmes commencent à couler sur ses joues et sa mère la regarde, sans rien dire. Elle déteste voir sa fille ainée ainsi. Elle déteste la voir souffrir. Elle aussi, elle préférerait qu’elle n’ait pas à retourner à l’hôpital. Qu’elle aille bien. Que le cancer ne soit jamais revenu. Elle voudrait toutes ses choses mais sans pouvoir les obtenir. Elle reste forte, garde espoir, pour Riley. Parce que si elle perdait espoir, tout serait perdu. « Le cancer va jamais partir maman… » Cette fois, les sanglots se font plus forts. La vérité, c’est qu’elle est terrifiée. Peur de souffrir mais encore plus de mourir. Elle n’a encore rien vécu. Elle n’en est qu’au début de sa courte vie. Elle a tout à vivre. Tout à expérimenter. Des rêves à réaliser, même si dernièrement, elle ne s’autorise plus à rêver. Finalement, sa mère se lève doucement pour venir la serrer dans ses bras et Riley se laisse aller. Pleure sans chercher à se contrôler. Elle laisse parler toutes ses peurs, la terreur qui ne la quitte plus. « J’veux pas mourir maman… » Dit-elle entre deux sanglots. L’étreinte de sa mère se resserre encore et elles restent ainsi pendant de longues minutes. Lorsque les pleurs de Riley se font moins forts, sa mère s’écarte pour venir essuyer ses larmes et la regarder dans les yeux. Les yeux de sa mère sont humides aussi mais elle fait de son mieux pour ne pas pleurer. Pour ne pas montrer sa faiblesse. Pour ne pas montrer qu’elle a les mêmes peurs que sa fille. « Tu ne vas pas… mourir Riley. Tu vas te battre et tu vas gagner. Parce que tu es forte, plus forte que ce putain de cancer. » Elle veut y croire. Assez pour que Riley y croit aussi. Elle espère de tout cœur que ce séjour à l’hôpital sera un des derniers. Que le nouveau traitement qu’ont préparé les médecins fonctionnera. « Et je t’interdis de dire que tu es moche. Tu es la plus belle personne que j’ai jamais rencontrée et tu le resteras toujours. Avec ou sans cheveux. » Sa voix ne tremble plus, elle est énervée. Pas contre sa fille mais contre l’injustice qui la frappe. Contre cette maladie qui ne veut pas partir et qui la fait souffrir. « Je vais charger la voiture, tu me rejoins ? » Riley hoche la tête alors que sa mère s’éloigne, prenant sa valise. Elle essuie ses dernières larmes et prend plusieurs grandes inspirations. Elle ramasse sa perruque avant de se regarder dans le miroir pour la remettre correctement. Déçue de ce qu’elle voit dans le miroir, elle décide finalement de la déposer sur son bureau. Elle passe sa main sur son crâne chauve et se sourit doucement. Elle prend sa veste avant de sortir de sa chambre. Qu’est-ce qu’elle pourrait bien faire d’autre ? Elle ne peut pas se laisser mourir, elle ne peut pas abandonner. Elle va se battre, encore une fois. Et encore plusieurs fois s’il le faut. Parce qu’elle n’a pas d’autre choix. Et parce qu’elle veut croire que ça finira par marcher. Qu’elle sera un jour complètement guérie.
17 juillet 2012, Copenhague ✻✻✻ Un peigne dans la main, Riley hésite sur sa coiffure du jour. On pourrait penser qu’avec les cheveux courts, il est facile de se coiffer mais elle hésite toujours. Ils commencent à repousser mais en ce moment, elle a une coupe à la garçonne. Ça lui plait beaucoup, surtout qu’elle n’est pas gênée par ses cheveux ainsi. Malgré tout, elle a hâte de les avoir plus longs. Depuis la salle de bain, elle entend son ordinateur lui signaler un appel Skype. Elle se dépêche alors de finir de se coiffer avant de courir vers son bureau, où elle accepte l’appel. Il vient de son beau-père mais elle sait bien que ça ne sera pas directement li derrière l’écran. Sa mère utilise toujours les comptes de son beau-père, n’y comprenant pas grand-chose. « Salut maman ! » Dit-elle avec un grand sourire. Elle met quelques instants à apparaitre sur la vidéo. Au début, c’était beaucoup compliqué puisque sa mère ne savait pas se servir d’une webcam. Heureusement, les autres membres de la famille l’avaient aidée. « Salut ma puce, tu vas bien ? » Le visage de sa mère se veut décontracté mais on y lit toujours une certaine inquiétude. Riley sait bien pourquoi elle appelle spécialement aujourd’hui. Elle doit avoir noté le jour sur son calendrier. Elle l’appelle au moins une fois par semaine de toute façon, une habitude qui ne dérange pas Riley. Mais aujourd’hui, elle veut connaître les résultats du test qu’elle a fait ce matin. Bien qu’elle pourrait le deviner au sourire sur son visage. Si le test avait été positif, elle ne serait pas dans cet état. Elle préfère ne pas y penser. Elle s’est déjà bien assez torturé l’esprit avec ça pendant toute la semaine. Elle adore la sensation de délivrance quand le médecin lui annonce qu’elle n’a aucune cellule cancéreuse autant qu’elle déteste le stress qui la dévore avant de passer le test. Cette peur qui va jusque dans ses tripes. Cette peur qu’elle ne sait pas faire taire. Cette peur dont elle ne parle à personne. « Tout va bien maman, je vais très bien. » Aussitôt, elle voit le visage de sa mère se défaire de son inquiétude. Riley voudrait bien que sa mère arrête de s’inquiéter autant. Qu’elle vive pour elle, sans penser à la maladie qui est pour le moment en rémission. « Comment ça se passe à Copenhague ? Tu y es toujours hein ? » Elle sourit et sa mère lui rend son sourire. C’est vrai qu’elle change souvent de ville mais elle prévient toujours sa mère quand elle le fait. Et pour le moment, elle ne s’est pas encore lassée de Copenhague. Elle s’est trouvée un petit boulot, s’est fait des amis et se contente de vivre la vie au jour le jour. « Oui, c’est une ville vraiment magnifique, tu devrais y aller un jour. » Si un jour, Riley devient riche, ça sera la première chose qu’elle fera. Offrir un voyage autour du monde à sa mère et à son beau-père. Sa mère n’a jamais quitté le Royaume-Uni et Riley est sûre qu’elle adorerait découvrir le monde, tout comme elle le fait. Même si elle a décidé de limiter ses voyages à l’Europe pour le moment, par soucis financier principalement. « D’ailleurs, je suis désolée mais je n’ai pas beaucoup de temps, mon patron m’a donné ma matinée mais du coup, je commence dans peu de temps et ce soir, des collègues me font visiter la ville. » Elle a trouvé un travail dans un magasin de décoration, malgré la barrière de la langue. Heureusement, beaucoup de danois parlent parfaitement l’anglais. Ce qu’elle perd en langage, elle le rattrape en énergie. Elle s’occupe principalement des inventaires et rangements mais ça ne la dérange pas. Surtout qu’elle a rencontré des personnes géniales en travaillant là-bas. Et son patron est quelqu’un de très gentil également. Elle n’avait même pas eu à justifier plus que ça son absence de ce matin. Elle avait dit avoir un rendez-vous médical, sans donner plus de détail. « Je te rappellerais demain, promis ! » Elles échangent quelques mots en plus, discutent de ce qui se passe à la maison, du dernier projet scolaire de son petit frère avant que Riley doive raccrocher, déjà un peu en retard. Alors elle enfile ses chaussures, une veste et sort rapidement de l’appartement qu’elle partage avec d’autres étrangers. Le soleil brille aujourd’hui et elle est tellement de bonne humeur qu’elle sourit aux passants. Bien différent de l’humeur dans laquelle elle était ce matin. Mais elle ne veut plus y penser. La peur a laissé place au soulagement. Au bonheur. Pour un temps seulement, comme toujours.