(✰) message posté Sam 2 Mai 2015 - 13:04 par Invité
❝ Welcome to the reality.❞ Abberline & Brythe
Pourquoi avait-elle ce sourire idiot sur les lèvres l'espace d'un instant? Gabriel ne comprit pas et ne préféra pas relever. Le conversations s'élevaient dans le restaurant alors que les deux jeunes adultes restaient de marbre l'un envers l'autre. C'était ce que l'on peut appeler une sortie "épique" en ville... La place que leur avait choisi le serveur n'avait pas plus favorisé leur échange. Quand vînt la question quant à son choix d'apéritif, elle ne pu bien sûr s'empêcher de lui faire une remarque cinglante. Il haussa un sourcil interrogateur. Ok, le londonien avait été de sortie pendant de longues heures hier soir, sans conteste il ne se rappelait pas le nombre de verre de Vodka et de Take Paf qu'il avait ingurgité, oui un mal de crâne et une légère nausée l'avait frappé au réveil mais tout cela était à peine remarquable. Seul Richard était capable de déceler que son fils était allé encore maraudé on ne sait où. Il le pouvait car il avait vu Gabriel dans bien des états et c'était bien le seul aspect qu'il connaissait de son fils; le plus minable en outre. Le jeune homme avait délaissé sa carte pour positionner ses mains sur ses cuisses- étiquette anglaise tout d'abord- ses poings se refermèrent sur eux et les jointures en devenaient blanches -colère par la suite. Toujours aussi impassible, il regardait à peine Poppy. _ Rectifiez plutôt: je prends un cocktail sans alcool pour éviter de faire des ravages comme ce matin, cause de mon grand retard, ses yeux se positionnaient à nouveau sur la jeune Abberline. Quelle froideur. La réflexion qu'elle avait pu faire lui rappelait sensiblement son père. Un père de famille Brythe suffisait amplement par pitié. _ Vous devriez balayez devant votre porte avant de pouvoir faire ce genre de reproche, rajouta-t-il de son ton inquisiteur et distant à la fois. Il fut toujours fier du talent qu'il possédait pour tourner des phrases. Ils peuvent à la fois infliger des blessures et y porter remède. Gabriel les utilisait bien trop souvent pour faire mal, générer une douleur singulière. Il s'était battu bien évidemment, de nombreuses fois mais à son humble avis la meilleure façon d'atteindre une personne était de le toucher au coeur. Brythe en avait prit des coups, s'en était reçu pour son insolence principalement ou bien simplement parce qu'il recherchait la moindre voie pour se retrouver dans une situation inconfortable. En fait il avait fait plusieurs allés-retours au poste de police: dégradation de la voie publique, tapage nocturne, bagarre dans des bars, boîtes de nuit et même au restaurant... Il était un fouteur de trouble. Cela lui valu une menace de son paternel. Soit il lui coupait les vivres et il continuait sa vie "misérable", soit il pouvait vivre sur les rentes de son géniteurs mais dans ce cas devait abandonner ses addictions et revenir en Angleterre une fois sa licence achevée. La deuxième option était sans équivoque et lui était nécessaire. Heureusement que ses frasques s'étaient déroulées à Paris, loin des regards indiscret britanniques et surtout celui de sa mère. Les relations qu'il entretenait avec cette dernière étaient inexplicables. Durant son enfance, Emma se contentait des Noël et anniversaires pour voir ses enfants, elle s'octroyait des weekend rares. Sa présence était toujours indispensable au conservatoires et ses voyages ne cessaient de se multiplier. Pourtant, elle avait toujours cette joie immense quand elle pouvait voir les boucles brunes de Gabriel et le visage si doux de Azalée. Après la mort de cette dernière, elle était tombée dans une dépression profonde et encore aujourd'hui, comme son fils garde une morosité propre. Emma n'avait pas succombé à l'usage de drogues mais son violon avait pris la poussière et son talent en douze année n'était plus qu'un nom parmi tant d'autre. Elle culpabilisait mais Gabriel ne lui pardonnait pas pour autant. Le serveur qui revînt lui fit enfin relever la tête. Son mal être se faisait encore plus ressentir. Il toisa littéralement du regard Poppy, ce qui lui fit froncer les sourcils. C'est bien ce qu'il pensait. _ Deux cocktails sans alcool, demanda-t-il. Le serveur restait planté là en lui souriant. Vous savez les cocktails ne vont pas venir à nous par l'opération du saint esprit, rajouta-t-il en refermant sa carte et la tendant au blond impétueux. Celui-ci perdit son sourire. La jeune femme fut tellement surprise par un tel comportement qu'elle mît le mît sur le compte de la bipolarité. Gabriel sourit doucement et planta ses prunelles noisette dans les siennes. _ C'est simplement un vautour, il est dans l'attente d'un possible pourboire et va donc se comporter à la perfection avec ma personne aux dépens de la vôtre, il soupira.
Abberline se munit d'un stylo et commença à dessiner sur sa serviette. _ Vous ne vous arrêtez donc jamais... conclua Brythe. Il avait envie de lui signifiait qu'ils étaient à table et que ce n'était pas l'heure au dessin mais il fit bien vite absorbé par la manipulation qu'elle faisait avec son crayon. _ Mon vrai travail? Demanda-t-il en riant doucement. Il haussa les épaules et mît les coudes sur la table, afin de s'appuyer de se penche pour mieux voir ce qu'elle reproduisait. _ Je suis actuellement en Master Degree's, Richard m'a envoyé pour tirer des conclusions sur la maison d'édition. Je ne travail donc pas vraiment et cela ne sera sûrement pas dans l'heure, je compte faire un doctorat. Je m'estime trop peu expérimenté et jeune pour faire un métier comme Richard.
(✰) message posté Sam 2 Mai 2015 - 17:37 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Welcome to the reality
La tension était remontée en une fraction de seconde suite à la pique que je lui avais envoyée. Il m’avait été impossible de me taire. Comme j’aurais pu le présager, sa réaction m’énerva encore plus. Il ne savait rien de moi, et se permettait de me juger tranquillement. Encore des manières de gens aisés. Cela ne me plaisait pas. Et je ne pouvais laisser passer. Avec lui, tout tournait à l’affrontement. Le fait qu’il soit si acerbe m’agaça et me rendait particulièrement pénible. « Il y a tout un tas de raisons qui poussent une personne à être en retard. Avoir fait des excès la veille n’est pas celle de tout le monde. Vous parlez de balayer devant sa porte, j’invoque alors le fait de ne pas juger sans connaitre. » lui rétorquais-je aussi froide et distante que lui. S’il pensait avoir le dessus constamment, il rêvait. Jamais je ne m’étais laissé faire. Et ce n’était pas près d’arriver. Mon excuse était des centaines de fois plus valable que la sienne. Passer du temps avec mon jumeau était totalement valable. Il n’allait pas bien, c’était mon devoir d’être là pour lui. S’il n’était pas en mesure de penser que les gens pouvaient avoir de vraies responsabilités cela n’avait pas à me gêner. Je n’avais aucune honte d’être arrivée en retard ce matin. Jules méritait ce retard, et même si ça me valait des remarques de la part du riche à la con.
Le pire dans tout ça, c’est qu’il semblait prendre plaisir à tenter de blesser les autres. Cette mesquinerie ne me laissait pas indifférente mais je tentais de ne pas trop me laisser atteindre. Levant les yeux au ciel, je retins une remarque. On ne tue l’insolence que par le silence disait Saphyr. Ses conseils maternels m’aidaient encore bien souvent. Aussi, je l’écoutais et passais à autre chose. Avec l’idée que Brythe était bien bipolaire. Il ne lui fallut que quelques secondes pour remarquer que le comportement du serveur me surprenait. Son explication tenait la route, et je fus déçue de ce gars qui travaillait dans un endroit familial comme ce restaurant et où je n’avais jamais vu un comportement aussi peu honorable. « L’argent pourri vraiment tout. » me contentais-je de répondre déçue. Ayant vécu dans des conditions peu favorables lorsque j’étais plus jeune, j’avais un rapport à l’argent particulier. Bien que j’aie touché mon héritage, je ne l’avais jamais utilisé. En plus de la somme touchée lors de notre déménagement forcé, j’avais reçu une bourse pour étudier et j’avais travaillé immédiatement à ma sortie de l’école. Donc, mon compte en banque était plutôt remplit. Je n’avais pas de loisir extravagant, aucune addiction sinon l’art et la peinture. Mais comme j’étais professionnelle je touchais tout à un prix raisonnable. Mes plus grosses dépenses étaient probablement mes vêtements et mes pinceaux spéciaux.
Sa remarque sur le fait que je dessine encore me fit sourire. Cela sonnait comme un reproche à la base, j’en avais bien conscience. Mais il faudrait plus que ça pour me faire cesser de dessiner. C’était une passion, un métier, un exutoire, et un très bon moyen de défense. Alors oui, je ne m’arrêtais jamais. J’avais toujours une bonne raison de dessiner. Malgré tout, il se pencha pour observer mes dessins, et je continuais me doutant qu’il devait apprécier ce qui prenait forme au bout de mon stylo pour ne pas faire de remarque péjorative à ce propos. D’ailleurs, je me demandais un tas de choses. Il ne cessait jamais de pointer des défauts du doigts, et était très froid par moment. Ce sont des éléments laissés par l’éducation que l’on a. J’en suis bien consciente. Un instant, j’eus de la peine pour lui. Grandir entouré d’un monde doré, mais être éperdument seul. Je préfère ma bruyante fratrie et ne l’échangerait pour rien au monde avec sa vie. Et ce, en dépit des épreuves que nous avions pu traverser. Car nous avions toujours été ensembles, unis.
A ma grande surprise, il me répondit sans que je n’aie à me plier en quatre. Continuant de dessiner de façon plutôt automatique que quelque chose, je le regardais s’expliquer sur ses études et son manque de confiance en lui pour exercer au même poste que son père. Je hochais la tête, et réfléchissait un instant portant mon crayon à ma bouche avant de répondre. « C’est vraiment quelque chose qui vous plais ? Prendre la suite de votre père. Vous l’avez voulu ? » demandais-je bien consciente de m’aventurer sur un terrain glissant. J’étais trop libre, trop rebelle pour accepter une telle chose et je savais bien que dans son monde c’était monnaie courante. Reprendre l’entreprise de papa dès lors que l’on est prêt. Je ne supportais pas ça. Quelle vie cela donnait à ces personnes qui n’avaient même pas le loisir de choisir ce qu’ils allaient faire de leur existence. Un peu sauvage sans doute, jamais je n’aurais pu accepter cela. J’aimais bien trop faire ce qu’il me plait pour me laisser enfermer. L’influence de Jules m’a probablement aidé à m’émanciper ainsi. Car jamais il ne serait laissé dicter sa conduite. Suivant son exemple, personne ne pouvait rien m’imposer depuis des années déjà. Je faisais mes choix en connaissance de cause. Indomptable et sûre de moi, rien ne m’effrayais vraiment. Sinon perdre les miens.
Nos consommations arrivèrent et je sirotais une gorgée de mon cocktail appréciant le goût légèrement amer des divers jus de fruits à l’intérieur. Bien sûr, le comportement du serveur resta le même. Cette fois, je choisis de l’ignorer et de continuer à gribouiller tout en buvant tranquillement ma boisson sous le regard de Brythe. N’empêche, il avait accepté de me parler de ses études mais n’avait pas souhaité me donner son prénom. Quelle homme étrange et singulier faisait-il.
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(✰) message posté Sam 2 Mai 2015 - 19:21 par Invité
❝ Welcome to the reality.❞ Abberline & Brythe
_ Ne pas juger sans connaître... répéta-t-il doucement. Il reprit, vous êtes bien étrange d'invoquer cet adage alors que vous même vous me jugez en ne me connaissant pas. C'était indéniable, la jeune Abberline avait elle aussi tiré des conclusions sur sa personne et u peu trop hâtives. Gabriel se laissa tomber au fond de son siège et croisa les bras, détaillant avec plus de précision les traits de son visage. Il avait le dessus, constamment et elle pouvait lutter jusqu'à en être à bout de souffle si elle désirait, cela ne changerait certainement pas. Néanmoins, le fait qu'elle se défende sur ce coup bec et ongle réveilla sa curiosité. Son retard n'était pas dû à des excès, vraiment? Il n'y croyait pas un instant et eut bien envie de lui aussi invoquer un adage "Je suis comme Saint-Thomas, je ne crois que ce que je vois". Il se retînt, l'atmosphère étant déjà assez palpable. Bien sûr elle releva les yeux aux ciel. Il l'avait présagé avant même qu'il ne se prononce une seconde fois. Il fallait vraiment qu'elle apprenne à se tenir en public. Poppy avait la dégaine d'une adolescente et le comportement d'un enfant en bas âge. Il soupira. Les deux jeunes semblaient avoir le même âge mais bizarrement, Brythe prenait au moins 5ans en la présence de la brune. Il se tenait de façon bien trop guindée et les traits sérieux de son visage ne s'affaissaient que rarement sous un sourire sincère. _ Ce n'est pas l'argent qui "pourri" l'ensemble du tableau mais la cupidité, la convoitise, rectifia le jeune homme. L'argent était nécessaire à toute vie, le système monétaire d'aujourd'hui l'exigeait. Le problème qui se posait était les personnes qui voulaient s'accaparer ces richesses aux dépends des autres. Ce n'était pas équitable et tout bonnement injuste. Richard était cupide, à un point où il en était venu à oublier ses enfants. Le prétexte pour ce denier était le suivant: comment puis-je vous faire vivre dans le cas contraire? Les maisons secondaires dans le Sud de la France, en Italie et l'appartement à New-York permettaient-ils vraiment de vivre convenablement? Le Yacht de 4 millions de livres était-il indispensable? Gabriel était lucide et savait parfaitement que tout cela n'était que du factice dont on usait rarement. S'il avait pu lire dans les pensées de sa compagne à cet instant, il lui aurait certainement dit que la solitude est une bonne amie mais il ne le pouvait pas. L'aurait-il vraiment fait dans tous les cas? Il aurait eut trop peur de se révéler un peu plus. Elle avait un beau sourire; ses fossettes étaient rehaussées d'une façon charmante. Gabriel se demandait où elle puisait toute cette énergie, si elle avait une famille unie qui lui donnait cette chaleur au coeur ou des amies aimants. Oh bien sûr, il avait des amis comme April Dawkins si ce n'est pas sa meilleure amie. Non ça ne l'est pas mais comment qualifier une personne qui vous connaît mieux que vos parents mêmes? April avait connu sa petite soeur Azalée, elle était venue à l'enterrement. La vue du cercueil blanc les avait choqué autant l'un que l'autre... Son coeur s'était serré et la main de April était venu réchauffer la sienne. La jeune femme voulait en savoir plus, toujours plus. Son prénom, son travail, ses véritables aspirations, la question de son père...Oh non pas ça. Voilà qu'ils venaient à parler de son géniteur, lui qui évitait à tout pris de l'éviter il était inexorablement ramené à sa personne. Eh merde. Le stylo qu'elle porta à ses lèvres mis en valeur sa bouche rosée ce qui le déconcentra un moment. Il haussa les épaules en réponse. _ Je n'ai aucune idée de ce qui me plaît ou non et je ne sais pas ce que je désire non plus. Je dois trouver ma place comme tout le monde alors je laisse Richard s'en occuper, après tout c'est mon père il sait ce qu'il y a de mieux pour moi. Enfin je suppose, conclua-t-il simplement. Gabriel était tout aussi rebelle que Poppy, il ne se laissait ni approcher ni apprivoiser mais quand il s'agissait de son sort, de son avenir, des choix qu'il devait faire c'était tout simplement l'aphasie. Le serveur leur déposa leur boisson respective. Le londonien ne lui jeta pas un seul regard et lui fit simplement signe de la main pour qu'il dégage de là au plus vite. L'héritier porta le verre à ses lèvres. C'était sûrement son premier cocktail sans alcool depuis... Il ne savait quand cette époque remontait, m'enfin. Le brun était empli de questionnement à l'égard de la jeune Abberline mais par où commencer? _ Nous allons établir les règles du jeu, débuta-t-il, vous me posez une question et j'en pose une à mon tour. C'est donc à mon tour, le premier round ne compte pas. Bien évidemment vous n'avez le droit à aucun veto. Bien, où puisez-vous votre inspiration? Je souhaite avoir une réponse claire et sincère sinon ça ne compte pas. Ah et dernier point du règlement, une mauvaise réponse équivaut à un défi soit raconter une période de son existence marquante.
(✰) message posté Sam 2 Mai 2015 - 20:41 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Welcome to the reality
Lorsqu’il me reprit quant à la réplique que j’avais lancé, je me retins de dire que les hommes comme lui, je les connaissais. Ce n’était pas vrai, j’étais moi-même en mesure de le dire. J’en avais croisé des arrogants, des distants, des froids, des types avec des billets plein les poches. Mais Brythe était tout à fait singulier. Tout en lui était fait pour transpirer la classe à l’anglaise, la modernité, le style, et la séduction. Il était son meilleur atout, et il en avait pleinement conscience. Sa confiance en lui semblait carrément inébranlable, et il semblait totalement infaillible. Hors, il l’était. Son inquiétude sur le toit ne m’avait pas trompée. Ce n’avait pas été qu’un caprice de contrôle. Ma mise en danger consciente et maitrisée l’avait inquiété. Il pouvait donc faire preuve d’humanité, probablement plus que ce qu’il laissait entendre. Cherchant le bon en lui, j’entendis mon Jules mental me seriner un refrain que j’avais souvent entendu de sa part « Arrêtes de faire ça Poppy. Tous les gens ne sont pas forcément bons. » mon optimisme avait tendance à exaspérer les miens de temps en temps. Néanmoins, je ne pouvais faire autrement. Je croyais en les gens, je croyais sans même y prêter attention, j’étais comme ça depuis toujours et je n’étais probablement pas destinée à changer de ci-tôt. Puis, il y avait quelque chose en l’homme qui était face à moi, j’en étais certaine. Bien qu’il m’irrite et que je souhaitais le violenter presque toutes les trois minutes pour les choses qu’il me disait.
Je haussais les épaules au moment où il me répondit quant à l’argent. M’engager dans ce terrain n’était pas quelque chose qui me transportait. Car j’étais a peu près certaine que nous ne serions jamais d’accord à ce sujet. Il n’avait jamais vécu dans le besoin. Probablement jamais gouté à la joie des choses simples. Alors il ne pouvait pas comprendre. Et je ne pouvais certainement pas le comprendre pleinement non plus, ignorant tout de la faste vie qu’il devait mener. Cela ne me manquait pas, je ne l’enviais pas. J’aimais ce que j’avais, et savoir m’en contenter était l’une de mes fiertés. Mon monde était très bien comme il l’était, je ne souhaitais pas qu’il soit amélioré. Pour la première fois depuis que je l’avais rencontré ce matin, j’eus de la peine pour ce bel éphèbe en face de moi. Lorsqu’il m’avoua ne pas savoir ce qu’il aimait, et laisser le choix de sa vie à son père, cela me surpris tellement que j’en restais muette. Immédiatement, il me fit l’effet d’un homme en cage, enchainé à une vie qu’il n’avait jamais choisie. Au fond de moi, je me demandais s’il n’y avait pas une chose qui lui plairait vraiment. Ou s’il c’était interdit d’aimer quelque chose avec passion car il savait que ce ne serait jamais possible. Je ne pus rebondir sur ce qu’il venait de dire. Ayant peur de le froisser. C’était également une première. Cette fois, j’avais juste l’impression que c’était quelque chose de trop important pour appuyer dessus. Aussi, même si cet abruti m’avait fait enfermer dans mon bureau, et que par sa faute j’avais cru passer mes derniers instants, seule, à suffoquer, je ne pouvais m’empêcher d’éprouver de la compassion. Je m’agaçais moi-même, mais ne pouvais faire autrement.
Méditant tranquillement, je sirotais mon cocktail, appréciant le calme. En effet, même s’il y avait quelque chose de pesant dans le silence qui s’installait rarement entre nous, je ne m’y sentais pas vraiment mal à l’aise. Sa proposition me surpris. Dès lors qu’il parla d’un jeu, je me fis plus suspicieuse et décollais mon crayon de la serviette en papier le regardant avec attention. Avalant une gorgée du liquide légèrement acidulé, je penchais la tête sur le côté une moue de réflexion sur le visage. N’étais-ce pas dangereux de lui révéler des choses qu’il n’hésiterait probablement pas à utiliser contre moi ? Repensant à sa première question, je me dis que je n’avais rien à perdre. Après tout, je n’avais pas grand-chose à cacher. « Très bien. » acceptais-je calmement. Puis, je pensais à sa question. Il souhaitait une réponse sincère, ce n’était pas très compliqué de lui en donner une à vrai dire « Tout peu m’inspirer. Un passant, un lieu, un thème. Mais ce sont mes émotions qui m’inspirent le plus. Comme vous avez pu le constater à vos dépends ce matin. De façon générale, je passe mon temps à dessiner, c’est presque un tic, je crois. » répondis-je sincère. N’étant pas quelqu’un de secret, je n’avais pas de mal à lui répondre. Je me demandais alors pourquoi il avait lancé ce jeu. De nous deux, j’étais celle qui semblait la plus curieuse. A moins qu’il ne cache très bien son jeu et soi réellement intrigué. Je ne pouvais imaginer pourquoi, je n’étais qu’une simple personne comme tant d’autres à Londres. Sans doute mon besoin constant de le contredire l’intriguait. Les personnes fortunées n’ont probablement pas pour habitude que l’on se dresse contre elles. Au moins, jusqu’à ce qu’ils rencontrent un Abberline.
Je me demandais quoi lui demander, ou plutôt quoi demander en premier. Il y avait dans de choses qui seraient intéressantes à savoir. Qu’est-ce qu’il aimait vraiment, le faire cheminer quant à ce qu’il aurait fait si son destin n’avait pas été tracé par son père qu’il ne semble pas vraiment aimer. Je ne jugerais jamais quelqu’un sur ça. Ma relation avec mon père avait été désastreuse pendant des années. Finalement, je me décidais pour quelque chose de simple. Lui aussi avait commencé par quelque chose de simple pour moi, il était normal de lui rendre l’appareil. Incapable de réprimer mon sourire face à la question que j’allais poser, je lui demandais « Quel est votre prénom ? » demandais-je souriant toujours avant de prendre une autre gorgée de ma boisson. Dans ma tête, des dizaines de prénoms défilèrent à toute allure : Jackson, Matthew, Nathaniel, Ethan, Benjamin… je n’avais réellement aucune idée.
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(✰) message posté Sam 2 Mai 2015 - 21:39 par Invité
❝ Welcome to the reality.❞ Abberline & Brythe
La question de l'argent ne fut pas relevée par Poppy. Il valait mieux que cela soit ainsi, ils ne venaient pas du tout du même monde et n'avaient certainement pas les mêmes valeurs. Gabriel se demandait à l'instant d'où pouvait venir ces fameuses valeurs. Ses parents n'avaient jamais contribué à son éducation su ce n'est que par le paiement de sa nourrice. L'idée qu'ils transmettent des directives bien précises à la vieille nourrice anglaise qui s'occupait de lui le fit sourire. C'était en tout point ressemblant à Richard. Le brun tenait bien cela de son père, mener le monde par le bout du nez. La génétique, seulement la génétique tentait-il de se convaincre. La deuxième frayeur qui l'animait était de ressembler à son père mais il éloignait cette idée avec véhémence et oubliait aussi vite qu'il pouvait cette question. Rien ne l'animait c'était un fait indéniable. Lorsque Azalée disparue tous ses espoirs et ses rêves avaient pris fin, pourtant petit il rêvait à bien des choses notamment à voyager - l'idée de s'éloigner de la maison persistait malgré tout- ou bien jouer au conservatoire comme sa mère mais au piano. Il n'en évoqua jamais l'idée ayant bien trop peur de froisser son père. Âgé de 8ans il savait très bien à quoi il était prédestiné et défiait Richard était de mauvaise augure; ses colères étaient spectaculaires. Cet homme si indifférent et inaccessible nourrissait un amour inconditionnel pour son épouse. Le peu de souvenirs qu'il regroupait de ce couple étaient admirables. Après des années de mariage, Richard était toujours autant amoureux de Emma, il l'aimait tellement qu'il l'avait poussé à continuer sa carrière de violoniste. C'est sur ce point que le jeune homme avait un regard ambiguë; il était à la fois impressionné. Son paternel avait su détecter ce qui faisait vivre sa mère, ce qui l'animait la rendait ce qu'elle était. Il avait fait ce choix pour elle en sachant pertinemment que cela aurait des conséquences sur leur vie sentimentale. Brythe le haïssait pour cela aussi car ça avait conduit à l'éloignement, le détachement de Emma vis à vis de Azalée. Et si il avait eut une personne supplémentaire dans cette voiture? Si Emma n'avait pas tout abandonné pour poursuivre sa carrière, jamais l'idée d'un weekend à la campagne pour soulager les enfants de son absence ne leur serait venu à leurs esprits... Son géniteur n'était pas le seul à blâmer car après tout l'être humain a le libre arbitre.
La jeune Abberline réfléchit un instant à sa proposition. Lé réponse fut positive, il allait pouvoir satisfaire sa curiosité quant à cette gaieté irréfragable qui l'habitait en elle. Oui son comportement était un mystère à ses yeux et il fallait à tout prix le résoudre, quitte à débuter des recherches poussées à son égard. Il avait d'ailleurs quelques dossiers, principalement sur ses employés de maison. Il était hors de question pour lui, qu'un individu totalement inconnu s'immisce dans sa vie, bouscule ses habitudes et par son comportement soit indiscret. Indiscret car Gabriel conservait des traces des sa soeur chez lui, peu mais assez pour entretenir sa mémoire avec discrétion. A priori, c'était un tout et un rien qui l'inspirait. Il resta néanmoins perplexe et porta son verre à ses lèvres pour boire à nouveau des gorgées de sa boisson. L'héritier était persuadé que des événements l'avaient fait ainsi... Après tout ce que l'on subit fait de nous ce que nous sommes. Elle n'avait pas vraiment répondu mais il préférait se taire et la laisser gagner pour cette fois. _ Je vois... dit-il d'un voix paisible tout en jouant avec son verre. Ses glaçons s'entrechoquaient avec lenteur. Lorsque vînt son tour il ne pu s'empêcher de rire. Elle était vraiment intriguée à son sujet et le fait d'ignorer son prénom devait la perturber grandement. Que devait-il faire lui dire ou bien invoquer un souvenir marquant? Gabriel voulait faire durer le suspens... _ Vous voulez vraiment connaître mon prénom, songea-t-il en tombant au fond de sa chaise en bois. Que faire, que faire... Il resta silencieux, pianotant de ses doigts la table. Sa main droite était quant à elle posée sur sa cuisse. Autant jouer le jeu sinon elle allait se braquer et éviter toutes les question qui lui poserait à l'avenir afin de bien lui signifier qu'elle dominerait les règles. _ Gabriel, avoua-t-il. Je m'appelle Gabriel. Le serveur vînt interrompre l'échange de regards entre les deux jeunes adultes. Ce dernier les regardait tour à tour en voyant bien que quelque chose se produisait soudainement. Les prunelles noisettes du jeune homme soutenaient celles de Poppy qui étaient de la même couleur... La plupart des personnes avaient beau dire que les yeux bleus ou verts étaient les plus esthétiques, il avait du mal à décroche ceux de la jeune Abberline. Le regard est la porte de l'âme et durant ce faible instant d'intimité des plus particulières il pouvait presque croire découvrir la sienne. Finalement le londonien considéra l'employé du restaurant. Qu'est-ce qu'il était agaçant, on aurait dit un héritier véreux attendant que son vieux grand-père rende son dernier souffle. _ Vous savez quoi, donnez-nous ces cartes, il lui arracha les petits livres en cuir des mains avec violence. Brythe était agacé, il l'avait agacé en voulant interrompre ce qui se déroulait à l'instant. Le blondinet resta coÏt face à autant d'audace. _ Maintenant dégagez de là et ramenez seulement quand je l'aurai signifier, merde. Hochant la tête il disparu de son champs de vision à son plus grand soulagement... Gabriel se tourna à nouveau vers l'illustratrice. _ Avez-vous des soeurs et des frères? Il déposa les carnets sur la table dont un en face de la jeune femme afin qu'elle choisisse son repas. _ Surtout prenez votre temps et faisons patienter cet impétueux.
(✰) message posté Sam 2 Mai 2015 - 23:25 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Welcome to the reality
Je ne lui avais pas mentis lorsque j’avais répondu. Sa question était vague, ma réponse aussi. Ce qui me poussait à dessiner au fond ? Sans doute le côté créatif. Le fait que je puisse créer un monde tel que je le souhaitais. Pour les gens, mes dessins étaient toujours pleins de vie, de couleur. Mes peintures, celles que je conservais chez moi et que presque personne ne voyait étaient beaucoup plus sombres. Relatant les évènements marquants que j’avais pu vivre, preuve inébranlable des cicatrices qui me recouvraient. En plus des quelques-unes physiques que Noah avait cru bon de laisser sur mon corps. Je fus surprise qu’il se satisfasse d’une réponse aussi évasive. Puis, j’en vins à la conclusion que cela ne l’intéressait sans doute pas que ça. Pourquoi s’intéresser plus à la créativité débordante d’une personne qui est payée pour créer. Tant que je suis inspirée cela doit lui convenir, du moins, c’est ce que je supposais.
Ma question sembla le faire rire. Son assertion sur ma volonté à connaitre son prénom me fit oser les épaules. Bien sûr que je le souhaitais, je ne l’aurais pas redemandé sinon. C’est que je trouvais que ce n’était pas juste qu’il sache comment je me prénomme et que je doive me contenter de son nom de famille. Finalement, le suspens tomba et ce ne fut aucun des prénoms que j’aurais pu imaginer. Un sourire fugace illumina mon visage, et je ne pu me retenir « Le prénom d’un archange… Intéressant. »je ne commentais pas plus, méditant. Cela allait de pair avec son physique, pensais-je en le regardant. Mes prunelles rencontrèrent les siennes et je fus comme emprisonnée par son regard. Les mystères qui entouraient Gabriel semblaient sans fin, pourtant j’avais l’impression en l’observant ainsi qu’ils étaient à portée de main. Le serveur exécrable mis fin à ce moment intense, et je reprenais mes esprits tranquillement pendant que Gabriel le congédiait. Je ne pus m’empêcher de sourire, Gabriel, ça lui va décidément super bien. Je ris alors qu’il lâchait un juron, et me retint de lui faire remarquer qu’il n’était pas beaucoup plus poli que moi. Sachant qu’il m’aurait fait une leçon ennuyeuse je décidais de me faire le luxe de laisser tomber cette fois.
Commentant à scruter la carte à la recherche de mes fameux raviolis qui affolaient mon estomac depuis que j’y avais pensé un peu plus tôt, je baissais la carte pour l’observer cependant qu’il posait sa seconde question. Elle me fit sourire automatiquement, du même sourire que j’avais eu plus tôt. Celui que je ne peux m’empêcher d’avoir lorsque je pense aux miens. Sa question était facile, beaucoup trop facile. Etrangement, le destin semblait m’éviter les questions aux réponses compliquées pour le moment. Alors je décidais d’être un peu plus prolixe. « Oui, j’ai une grande fratrie. » commençais-je avant de boire une gorgée. Reposant mon verre, je soupirais doucement – souriant toujours – et continuais « J’ai trois sœurs, et deux frères. Deux de mes sœurs sont plus âgées que moi, et la troisième est la cadette de notre fratrie. Quant à mes frères, il y en a un plus jeune – l’avant dernier – et… Il y a Jules. C’est mon jumeau. » comme toujours, je ne pus empêcher un élan de tendresse et d’inquiétude en pensant à Jules. Je me demandais alors s’il était sorti du lit ce matin, ce qu’il avait bien pu faire. Si j’avais été seule je lui aurais passé un coup de fil. Tant pis, je lui enverrais un message lorsque je me remettrai à travailler tout à l’heure.
Un moment, je pensais lui retourner la question quant à la fratrie. Cependant, il y avait quelque chose que je devais tenter. Il disait avoir foi en ce que son père lui dictait pour son futur, et cela me dérangeait. Je voulais en savoir un peu plus sur lui. Ses goûts. Histoire de m’imaginer ce qu’il aurait pu faire si on ne lui avait pas dicté sa vie d’une telle façon. Je trouvais ça tellement triste que je ne pouvais m’empêcher de creuser histoire de vérifier qu’il y avait bien quelque chose sur terre qui puisse l’aider à s’épanouir. Puisqu’il était enchainé à la société familiale. « Quelle est la chose que vous préférez faire ? Toutes catégories confondues. » le questionnai-je avant de me rendre compte qu’il avait alors le loisir de répondre quelque chose de très flou, ou à des millions de kilomètres de ce que je pouvais espérer. Tant pis, cela me dirait tout de même quelque chose sur lui. Patiente, je posais ma carte devant moi sous son regard. « Je n’ai pas besoin de regarder. Je veux les raviolis au fromage et je refuserais de manger quelque chose d’autre. » je lui expliquais avec un sérieux que je ne dévoilais que rarement. J’avais bien conscience que mon assertion sonnait un peu comme un caprice enfantin. Il y a bien longtemps, j’avais fait le choix de conserver mes traits de caractères me fichant de la façon dont les autres pouvaient me juger. J’étais peut-être une ingénue aux yeux de nombreuses personnes. L’habit ne faisant pas la moine, j’avais sûrement enduré la vie bien plus que la plupart de ces jugeurs inopportuns. Alors je n’avais que faire de leurs avis.
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(✰) message posté Dim 3 Mai 2015 - 0:02 par Invité
❝ Welcome to the reality.❞ Abberline & Brythe
Oui, Gabriel portait le nom d'un ange déchu. L'ironie du sort, sans doute. Le jeune homme attendit qu'elle lui réponde avant de commencer à feuilleter la carte des repas. Sa première réponse le déconcerta; elle aurait pu l'étayer, lui expliquer la composition de cette fameuse fratrie. Il était possible de lire la faible déception qui habitait ses yeux. Rassuré quand elle poursuivit, il écouta attentivement. C'était en effet une grande famille -Gabriel aurait aimé être autant entouré... Lorsqu'elle évoqua l'existence d'un jumeau il fut surpris. Il était connu que les jumeaux étaient liés psychiquement, à un point incompréhensible pour les tiers pour les entourant. Satisfait il se saisit du livre et l'ouvrit lentement. Ses prunelles parcouraient les noms des plats sans grande envie. Le jeune homme en avait oublié la question que devait lui poser Poppy, elle était d'ailleurs d'intérêt quand on pensait à la personnalité de Brythe et de ses précédents discours. Ce dernier ferma brusquement les pages produisant un claquement vif. Il regardait tout autour de lui pensif en se pinçant les lèvres... Toutes catégories confondues? Être dans le lit des jolies filles. Un sourire fendit ses lèvres et il resta silencieux quant à sa blague- qui n'en était pas vraiment une enfin de compte. La difficulté à répondre à cette question pouvait être déconcertante pour la jeune femme; tout le monde avait une passion, quelque chose qu'il aimait faire, bon sang. La brune affirma avec sérieux qu'elle désirait des raviolis au fromage et qu'il n'était donc pas nécessaire de regarder cette maudite carte. Gabriel leva la main pour faire signe au serveur qui s'avança rapidement vers eux; la question trottait toujours dans sa tête... _ Des raviolis au fromage pour mademoiselle et la spécialité du jour pour moi, exigea-t-il. Le blondinet prit la commande aussi rapidement qu'il le pouvait. Ah et, poursuivit l'étudiant en master, faîtes venir la cuisinière. Je souhaite que ce soit elle qui vienne nous apporter les plats. Pas de discussion. Quelle étrange demande. Déranger le patron en plein service... L'employé s'éloigna en silence vers les cuisines penaud. _ Ce que j'aime le plus au monde vous dîtes... reprit-il en portant son regard sur le brune en face de lui. J'aimais énormément jouer au piano et je souhaitais rentrer au conservatoire mais il y de ça bien longtemps... Ne trouvant pas d'autre réponse à lui fournir, il préférait utiliser le passé. Aujourd'hui il ne jouait plus au piano avec autant de passion, d'ailleurs ses doigts s'aventuraient rarement sur les touches de l'instrument. Quand il était petit, ils avait prit un rituel avec Azalée. Ils jouaient tous les matins ensemble avant d'aller à l'école. Le soir à sa demande il s'exécutait aussi, la musique l'apaisait énormément et l'aidait à s'endormir. Était-ce le son du violon de leur mère à leur plus jeune existence qui les avait fait aimé la musique? Mystère. _ À mon tour, soupira-t-il... À quel point êtes vous proche de votre frère jumeau? La question était encore simple, du moins l'on ne rentrait pas encore dans les détails gênants de la vie de chacun. Gabriel avait sa propre approche, chaque chose venait en son temps... Il porta son verre encore plein à ses lèvres afin d'hydrater sa gorge sèche à force de parole. Depuis qu'ils s'étaient rencontrés ils n'avaient pas échangé autant de mot que lors de ce repas.
(✰) message posté Dim 3 Mai 2015 - 9:52 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Welcome to the reality
Un air pensif se peignit sur son visage à la suite de ma question. Mon obstination avec mes raviolis lui fit sans doute perdre sa concentration, puisqu’il ferma son menu et héla le serveur afin qu’il puisse prendre notre commande. Stressé, ce dernier s’exécutait prenant des notes et regardant Gabriel avec une certaine admiration, toujours. Je n’y comprenais plus rien, tenait-il vraiment à son pourboire ? Ou fantasmait-il d’atteindre un jour son niveau social ? Je n’avais jamais compris ce genre de comportement. Peut-être parce que si nous n’avions pas été dans les galères dans lesquelles nous avons été aucun de nous ne serais ce qu’il est aujourd’hui. Pensant à Savannah, ma plus jeune sœur, je me dis que c’était une chance que nous n’avions pas eu un rang social plus élevé. Elle se la pétait déjà assez comme ça, jouant constamment la princesse, alors si il y avait vraiment eu une raison pour un tel comportement, nous aurions eu un réel problème elle et moi. Enfin… c’était déjà le cas, mais pour tout autre chose. Cette piqueuse de mec n’avait pas de conscience et tendait à s’approprier tout ce qui était miens pas extension. Saphyr m’avait souvent répété que c’est parce que je trainais trop avec les garçons et que je n’étais pas habituée à avoir une sœur. Une part de vérité se cachait sans doute dans ses propos, du reste Savannah restait une peste insupportable un point c’est tout.
Sa demande quant à la cuisinière me fit froncer les sourcils. Avait-il une remarque à faire ? Peut-être à propos du serveur. Cela me mis mal à l’aise. Je m’étais plains de lui. Et si Gabriel dressait un portrait très noir de ce garçon et qu’il se faisait virer en partie par ma faute. Je ne souhaitais pas qu’une telle chose lui arriver. Avoir un boulot de nos jours, ce n’est pas ce qu’il y a de plus aisé, donc je ne souhaitais définitivement pas être responsable de ça. Gardant l’idée que je me devrais me battre pour l’abrutit si ses fautes étaient rapportés à Maria, je me concentrais de nouveau sur Gabriel qui semblait avoir enfin trouvé réponse à ma question. Elle ne m’avait pas semblée si compliquée que ça, mais après tout je ne le connaissais pas assez pour savoir ce qui tenait du compliqué ou non. La réponse qu’il me donna me fit sourire légèrement. Alors, il avait eu des ambitions. Il avait souhaité faire quelque chose par lui-même. Je me demandais ce qui lui avait coupé cet accès à cette passion. Sa phrase était au passé, et j’étais certaine qu’il y avait une raison à tout cela. A vrai dire, n’y a-t-il pas une raison à toute chose ? Un instant, je l’imaginai devant un piano les traits un peu plus jeunes et avec un sourire libérateur entrainé par la mélodie harmonieuse qu’il exécutait. Puis, je revenais à la réalité lorsqu’il me dit que c’était à son tour. Jusqu’à là, je n’avais eu aucune raison d’être angoissée par rapport à ses questions. Néanmoins, je ne parvenais pas à voir où il souhaitait en venir.
Une fois de plus, sa question me fit sourire. Comme ce n’était pas très dur pour moi de répondre à tout ça, je me laissais même aller à une explication que je n’aurais jamais fournie dans une conversation normale « Assez pour arriver en retard au boulot, je suppose. » expliquais-je tranquillement avant de poursuivre « Plus sérieusement, je pense qu’il n’y a pas de mots pour qualifier notre proximité. Bien souvent, j’ai l’impression que nous sommes deux parties d’un même tout. Totalement différents, mais tellement semblables. Il m’est impossible d’être pleinement heureuse s’il ne va pas bien. Et, je sais si quelque chose lui arrive. On est totalement connectés, ce qui finit par être un peu effrayant parfois… » je ne concluais pas, me perdant dans mes songes un instant. Plusieurs fois, j’avais imaginé le pire face à Jules qui ne parvenait pas à remonter la pente. Une seule solution c’était imposée à moi. Il m’était impossible de m’imaginer dans un monde sans lui. Ce lien si particulier, si précieux, si fort, il me semblait parfois que c’était ce qui me rattachait au monde. Un monde sans lui ne valait sans doute pas le coup. Perdre mes parents avait été quelque chose, mais c’était resté tolérable parce qu’il était là. Imaginez-vous perdre une part de vous. Etre incomplet à jamais, plus qu’un fantôme, qu’une ébauche de personne. Secouant la tête, ne pouvant réfléchir à ça sans devenir totalement triste, je repris histoire de conclure à propos de sa question « Je pense que s’il n’était pas là, je ne serais pas comme je suis, optimiste et tout le reste. C’est comme un devoir de l’être quand il ne l’est pas, au fond. » concluais-je.
Je n’eus pas le loisir de penser à une question, car la porte de la cuisine s’ouvrit et que deux personnes en sortirent. Je tournais la tête pour regarder Maria qui me fit un immense sourire lorsqu’elle me découvrit. Automatiquement, je me retrouvais debout à lui faire la bise, échangeant deux ou trois banalités très rapidement. Puis, je regagnais ma place cependant qu’elle se tournait vers Gabriel, soudainement très professionnelle « Qui puis-je faire pour vous ? » lui demanda-t-elle calmement. Vrillant mon regard sur lui, je me posais la même question, que pouvait-elle faire pour lui.
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(✰) message posté Dim 3 Mai 2015 - 21:13 par Invité
❝ Welcome to the reality.❞ Abberline & Brythe
La jeune Abberline sourit lorsqu'il évoqua sa passion d'antan pour le piano. Il ne comprit pas en quoi cela pouvait la rassurer, l'affecter autant. Par la suite son regard était rempli de questionnement, c'était sans doute le fait qu'il ne parle plus qu'au passé. Que voulait-elle savoir exactement, cela ne la mènerait à rien. Elle répondit alors à la question de Gabriel, lui n'affichait aucune émotion sur son visage et était simplement attentif. Elle devait certainement se demander si le jeu qu'il avait mis en place ne servait qu'à satisfaire sa curiosité maladive, mais non. Bien au contraire, il était bien plus intéressé qu'il ne le laissait paraître. Au fil du temps, cacher ses émotions avaient été libérateur. Cette faille n'existait plus et il pouvait agir clairement, ses pensées n'étaient plus embrumées par la tristesse de la perte de Azalée. Il essayait de vivre, certes comme un coquille vide, mais n'était-ce pas mieux que rien? Vivre pour lui se résumait alors à expérimenter, aller jusqu'au bout, tester ses limites... Il était pourtant de conscient de se mettre en danger mais plus rien ne le résonnait. Personne ne peut comprendre quelqu'un en prise des drogues; ce sentiment était tellement jouissif. C'était comme s'il était libre et invincible et que plus rien ne le retenait. Entre cette période et son retour il avait trouvé un certain équilibre, sous les menaces de Richard. Il avait abandonné les addictions et se plongeait dans le travail. Élève prometteur, ses professeurs l'avaient poussé à continuer sur cette voie et de poursuivre peut-être par un doctorat à conditions que ses résultats de Master le positionnaient toujours en majeur de sa promo. Gabriel s'était résolu à cette solution. Le doctorat pourrait lui permettre encore d'être ignorant, insignifiant dans cette vaste société où il ne parvenait pas à trouver sa place. Il était prêt, tout le monde en était convaincu mais il rejetait avec véhémence cette idée. Il voulait encore passer ses nuits à boire du champagne hors de prix, lire inlassablement les Fleurs du Mal de Baudelaire même cela lui provoquait une perte de temps considérable, pouvoir assister aux amphithéâtres et apprendre toujours plus. Gabriel ne voulait pas être accaparé par un emploi à tel point d'en oublier son piano, ses livres de littérature, sa soeur. Il ne voulait pas faire face à la vie. Cet amour inconditionné qu'il nourrissait à l'égard de ce simple souvenir à présent l'empêchait littéralement de vivre, d'avancer. Il n'avait jamais eu de relations stables, n'avait partagé que des ébats, les amis étaient éloignés... S'enfermant dans cette bulle noire il n'avait pas vu à quel point le monde avait évolué, changé. Aucun objet ne l'animer à le faire. Pourquoi se projeter dans l'avenir quand le passé fut si vite oublié? Pourquoi s'efforcer à connaître de nouvelles personnes, à les apprécier quand la seule personne au monde n'est connu de personne? Le lien qu'entretenait Poppy avec son frère, il ne pourrait jamais le comprendre, ne pouvant le vire mais il donnerait tout au monde pour rester avec Azalée quelques secondes alors son retard fut aussitôt pardonné. Elle puisait donc sa force en jumeau. Serait-ce donc la raison pour laquelle Gabriel soit aussi défaitiste et sombre? L'absence des êtres chers vous aide à devenir ce que vous devez être. Ainsi il n'aurait jamais dû être cette personne détestable. Brythe se haïssait lui-même. Ressemblait-il à cela treize ans plus tôt? Il était devenu un monstre incapable de ressentir, incapable de s'affranchir. Oui, la haine qu'il nourrissait envers sa personnalité était l'élément déclencheur. Il n'avait pas pu, il avait été incapable d'aller secourir sa soeur qui se noyait à l'intérieur de la voiture. Mon dieu. Tellement de haine et de peine. Avait-il la moindre idée que ce que pouvaient ressentir les autres? Il n'était pas seul. Si il savait ce qu'avaient enduré certains, ce qu'ils endurent encore. Non, il était enfermé. _ Veuillez m'excuser pour ce matin, si j'avais su que c'était des éléments familiales qui vous pousser à être en retard je me serai abstenu, déclara-t-il soudainement la tête basse.
La cuisinière vînt interrompre leur conversation, la proximité qu'elle entretenait avec Abberline le fit sourire. Ses lèvres se fendirent pour laisser voir des dents blanches et parfaitement alignées. _ Scusi, devo disturbare, commença-t-il alors. La cuisinière fut surprise qu'un de ses clients parle Italien. Gabriel connaissait quelques mots seulement, il ne le parlait pas couramment mais le comprenait assez bien: traces de ses "voyages familiaux". _ Vous êtes bien la gérante? demanda-t-il, elle hocha la tête tout en lui répondant oui en italien. Potreste mettervi Primavera de Ludovico Einaudi ? Gracie mille, è per la giovane donna. Vorrei...che trascorra un piacevole momento, termina-t-il. Sa voix était hésitante et il fit plusieurs fautes dans la formation de ses phrases. Il s'était arrêté pour chercher dans ses lointains souvenirs tout en fronçant les sourcils et enfin reprit au moins trois fois de suite. Dans un rire elle partit en direction des cuisines.Quelques instants plus tard on entendait Primavera. _ Voilà ce que j'aime. Einaudi a une capacité exceptionnelle à pouvoir faire retranscrire un sentiment une émotion à travers de simples notes. Bien sûr ce n'est qu'un compositeur moderne et il surpasse de peu Bach, Debussy, Mozart... Mais la légèreté... il se tut un moment et ferma les yeux avec un air béat sur le visage. _ Écoutez ces violons. Chose étonnante, Gabriel ne parlait jamais de musique, peut-être n'en avait-il jamais eu l'occasion...
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(✰) message posté Mar 5 Mai 2015 - 16:58 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Welcome to the reality
Cette journée n’était définitivement pas celle à laquelle je m’attendais. Je ne cessais de passer par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel émotionnellement parlant. Gabriel m’intriguait autant qu’il m’insupportait. S’en était assez déboussolant si on y repensait. Un élément me revenait en tête : le salaud m’avait faite enfermé dans mon bureau et déclenché l’alarme incendie. Peut en proie à la peur panique après tout ce que j’avais pu subir, je n’avais pas été rassurée du tout de me retrouver enfermée ainsi alors qu’un possible feu pouvait être en train de menacer ma vie à plus ou moins court terme. Son comportement sur le toit aussi avait été étrange. Assez impassible, au niveau de ses expressions c’était la seule fois où j’avais perçu de l’inquiétude chez lui. Et il avait dû agir. Les éléments qu’il avait pu révéler à son propos étaient intéressants. Toutefois, il restait un riche à la con pour moi à cause de ses manières. Le fait que le serveur manque cruellement d’éducation n’aidait pas à ce que je le juge moins durement. Un moment, je me demandais ce que c’était d’avoir une telle vie ? D’autres soucis en dehors que pécuniers vous assaillent, je supposai. Mais de quel ordre, je n’en avais aucune idée. Le fait qu’il s’excuse me surpris totalement. Il n’avait pas l’air d’être un homme qui s’excusait facilement. Voir, plutôt l’air d’un type qui ne s’excusait jamais. Aussi, je chérissais ce moment, et décidais de me souvenir qu’il prenait en haute considération les obligations familiale. Compte tenu de son dédain évident envers ses parents, je me dis que c’est peut-être ma description de mon lien à Jules qui l’avait poussé à s’excuser. Sans doute même, oui. Une fois de plus, je souris en pensant à mon jumeau réfrénant mes inquiétudes. Il allait bien, je le serais sinon, il allait bien. « Ce n’est rien, vous ne pouviez pas savoir. Puis, je ne suis jamais en retard d’ordinaire. Alors ça m’a autant ennuyée que vous. » avouais-je calmement. La ponctualité. C’était quelque chose auquel je tenais. Et il m’arrivait hélas de ne pouvoir être à l’heure. Souvent à cause d’imprévus, très souvent impliquant un membre de ma fratrie. De nouveau, je souriais. Le lien que nous avons a toujours fait que je souris dès lors que je pense à eux. C’est quelque chose que je ne pourrais jamais m’empêcher de faire. Ils sont comme une grosse lumière au-dessus de ma vie.
L’arrivée de Maria me fit plaisir, et nos salutations habituelles me rappelèrent combien je devais venir plus souvent ici. Le plus intéressant c’était les jours où le coup de feu était passé. Lorsque je pouvais rester un peu, elle me racontait des tas d’anecdotes et partageait mon repas. Des moments conviviaux et réels comme nous manquons cruellement dans nos échanges à cause de tous ces nouveaux moyens de communications. Quand Maria termina de me saluer, elle se tourna vers Gabriel. Son Italien me cloua sur place, et je ne pouvais m’empêcher de le regarder lui au lieu de suivre la conversation comme un humain normal. Le côté intriguant venait juste de marquer un immense point. La musicalité des langues étrangères savaient toujours me toucher. J’adorais écouter les français parler et m’y essayais de temps en temps. Mais les langues telles que l’espagnol, et encore mieux, l’italien me touchaient particulièrement. Lorsqu’elles sont bien parlées, ces langues sont si chantantes qu’elles en deviendraient envoutantes. Son accent impeccable me scie, et je hoche la tête un instant impressionnée. Maria s’en alla une fois qu’il lui eut dit quelque chose que je n’avais pas compris. Intriguée, je jetais un regard interrogatif à celui qui était mon supérieur. Une fraction de seconde plus tard, une note de musique s’échappa des enceintes que l’on trouvait aux coins de la salle. Gabriel m’expliqua que c’était ce qu’il aimait. Plus que la musique, ce fut lui qui me toucha. Alors que je ne l’avais pas prévu, ni souhaiter. Cet air de plénitude sur son visage à l’entente de ces notes de musiques crées par un homme inspiré, me donnèrent envie de connaitre plus de choses à son sujet, et étrangement de préserver ce prémice à la joie qu’il me montrait là. Sur ses conseils, je me concentrais sur les violons me laissant prendre au jeu d’une écoute attentive. C’était vraiment beau. Apaisant, et pas soporifique pour autant. Autant dire, pas du tout le genre de musique que je devais mettre à fond pour me réveiller le matin. Cependant, c’était vraiment agréable. Réel. Et étrangement enrichissant. « C’est magnifique. » me contentais-je de déclarer calmement « Bien que mon jugement n’ai pas grande valeur, je ne m’y connais pas du tout. » avouais-je en souriant. Nos plats arrivèrent alors que la mélodie s’éteignait tranquillement. Une autre musique envahit la salle, et je me rendis compte que je n’avais pas eu le temps de poser ma question. Je craignais toujours d’entrer dans quelque chose de trop personnel et de le froisser. Lorsque je pensais à quelque chose, et je souris, me sentant victorieuse « Qu’est-ce que vous voulez à ce point savoir, qui vous force à prendre un chemin détourné Gabriel ? » lui demandais-je en me rendant compte que je prononçais pour la première fois son prénom qu’il m’avait confié il y a quelques minutes.
Car oui, c’était lui qui avait proposé ce jeu des questions. Si c’était venu de moi, la curiosité aurait été la réponse. Mes motivations étaient toujours plutôt simples. Très peu retorse, j’aurais fait pâle figure dans le commerce, et je le savais. Je préférais voir le bon en les autres. La vie était assez compliquée pour que je me contente de soulever le négatif dans les gens. Je choisissais des philosophies qui rendaient tout plus rose. Et j’acceptais la déception d’avoir tords à propos de certaines personnes. Néanmoins, je doutais que les intentions de Gabriel soient les mêmes que les miennes. Autant qu’il crache le morceau directement. Je n’avais aucune raison de lui mentir.