"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Welcome to the reality- Poppy Abberline  - Page 2 2979874845 Welcome to the reality- Poppy Abberline  - Page 2 1973890357


Welcome to the reality- Poppy Abberline

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() message posté Jeu 30 Avr 2015 - 21:12 par Invité


❝ Welcome to the reality.❞
Abberline & Brythe
C'est donc d'un pas nonchalant qu'il s'approcha du bureau de cette fameuse Poppy... Il inséra la clé dans la serrure avec lenteur et une vraie furie sortit du bureau, le bousculant afin qu'il se dégage de la sortie. C'était comme prendre une bouffée d'air, un soulagement: la peur qui avait habité son visage s'était transformée en une colère indescriptible. L'air jubilant qu'il affichait s'évanoui quand elle lui aboya dessus. La question posée ou plutôt hurlée lui avait fait simplement hausser les épaules- plus hautain, c'était impossible.
_ Je ne vous ai pas enfermée dans votre bureau, protesta-t-il seulement la jeune femme ne faisait que de commencer un épilogue, une suite de reproche. "Pauvre riche à la con", le jeune homme hocha doucement la tête en signe d'approbation admirative de cette excellente dénomination. S'il pouvait applaudir il le ferait mais l'alarme incendie se faisait encore entendre.
La voyant les larmes aux yeux il resta silencieux et ne répliqua pas le moins du monde, elle s'en était aller mais lui restait là. Sa main vînt encore se positionner à l'arrière de son cou et y exerça une pression suffisante pour débloquer ses nerfs. Le londonien ne laissait rien entrevoir sur son visage, il était toujours impassible, stoïque pouvant se faire passer pour un insensible. La vérité était tout autre. L'alarme cessa son bruit strident.
Redescendant au bas de l'immeuble, les pompiers étaient déjà montés pour vérifier les différents recoins. Arthur ne voyant pas Poppy fut mort d'inquiétude.
_ Elle va bien, nous avons croisez les pompiers et elle a eu la permission de rester dans les locaux,  dit-il en répondant à ses questions silencieuses. Il se pinça les lèvres en se demandant où elle pouvait se cacher.
Arthur lui fournit l'information instinctivement et à une vitesse fulgurante, lisant en lui comme un livre ouvert. Brythe hocha la tête en signe de remerciement et se perdit dans le foule pour aller chercher un thé à un des machines la plus proche. Arthur l'avait compris; les agissements des deux jeunes n'étaient pas anodins ce matin. Le regardant partir au loin, un sourire au coin vînt étirer ses lèvres. Arthur était vraiment épatant.
_ Allez, allez, on retourne aux locaux nous n'avons pas que cela à faire, lança ce dernier.
Le gobelet empli de la boisson chaude en main, Gabriel se dirigea vers le toit.
Malgré ses apparences adultes, n'avait pas mûri, du moins pas assez. Réaliste, il connaissait bien la vie, cette vieille amie aux nombreux travers  mais lui il ne se connaissait pas; n'arrivant pas à déterminer ses limites il pouvait aller encore plus loin que cela. C'était un jeu, juste un jeu après tout.  Un jeu dont il est maître. Son impuissance à se limiter était contradictoire avec sa volonté de tout contrôler. Quand il s'agissait de sa personne, il était roi, mais les autres devaient lui répondre. Le cas échéant il les manipulait ou bien leur pourrissait la vie. Il fallait qu'il se sente vivre.
La jeune Abberline l'avait méprisé par son indifférence dans ce fameux ascenseur; c'était certainement la première personne a l'avoir fait aussi ouvertement. À la fois attisé et horrifié, il n'avait pu se retenir à effectuer la deuxième option.
Montant les marches un à une, il se rappelait de son si beau visage créé en 7 secondes par l'absolu génétique et détruit par lui en moins de temps par ces larmes. Gabriel se sentit honteux et ce n'était pas arrivé depuis 12ans. Celui-ci ouvrit la porte du toit quand il l'atteignit, faisant s'engouffrer l'air dans la cage d'escalier. Il s'avança vers l'illustratrice bien silencieux. Une fois à sa hauteur, il déposa le gobelet de thé sur le rebord en ciment de l'immeuble devant la jeune personne. L'on entendait seulement le bruit du vent.
Brythe laissa son regard se balader et ses coudes s'appuyèrent sur la surface plane, le reste de son corps se balança alors légèrement en avant. Une araignée regagnait sa maison, ses prunelles la suivirent. Elle habitait au recoin des deux murets et la toile apparaissait à peine.
_ Une étoile d'araignée, murmura-t-il en riant faiblement. Son index vînt caresser le fil de soie créé.
Ce genre d'expression lui arrivait souvent; elle venait de sa petite soeur et il ne pouvait s'empêcher de les prononcer à voix haute avec nostalgie. C'était pour lui une façon d'entretenir sa mémoire.
Le vent était froid, il détestait ce foutu temps. Gabriel ôta sa veste pour la déposer sur les épaules de la londonienne.
_ S'il vous plaît ne protestez pas, gardez là le temps que nous soyons à l'extérieur, dit-il avec amertume.  
Le froid était son ennemi et il pouvait lui être fatal, le glaçant des os jusqu'au coeur.

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() message posté Jeu 30 Avr 2015 - 23:23 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Welcome to the reality
Le mordant de l’air frais de Londres à cette période de l’année me coupa le souffle un instant. Puis, je laissais la porte se refermer derrière moi – pas à clé – bien sûr. Et je déposais mon nécessaire à dessin, pas vraiment d’humeur à griffonner quoi que ce soir. Rapidement, je me dirigeais vers la balustrade et posais mes paumes dessus admirant la ville depuis ce point culminant du quartier. C’était d’un apaisement sans limites. Comme si de là-haut plus rien n’était en mesure de vous atteindre. N’étant pas spécialement grande, j’adorais observer la vie depuis une certaine hauteur. A l’école déjà, l’escalade me procurait cet apaisement. N’ayant jamais eu le vertige, j’avais toujours su apprécier la hauteur. Et je continuais encore à ce jour.

Malgré tout, je restais énervée. Il avait osé dire qu’il ne m’avait pas enfermée. Qui d’autre aurait pu avoir l’idée de voler ma clé et de m’enfermer dans mon bureau juste avant de déclencher l’alarme incendie. Pestant mentalement, je n’arrivais pas à m’en remettre. L’envie violente de le frapper ne m’avait pas lâchée, et encore à cet instant je ne pouvais nier qu’une bonne gifle ne lui ferait pas de mal. Mais j’étais une grande personne. En dépit de ma candeur, et de mon optimisme à toute épreuve j’étais bien au fait à propos du comportement que je devais avoir ici. Bien que je me permette de porter des jeans troués, je ne pouvais violenter le fils d’un de nos investisseurs sans risquer ma place. Parfois, avoir été plus proche de mes frères que de mes sœurs devenait problématique. Jules et Curtis m’avaient appris à répondre aux attaques comme un mec. A chaque attaque, attaquer de nouveau l’adversaire. Que ce soit par de sales coup, ou physiquement. Ils m’avaient entrainée afin que je sache mettre un coup de poing sans me blesser. Car pour eux, les claques c’est pour les filles qui ne savent pas se battre. Ne souhaitant pas être l’une d’elle, j’avais demandé d’apprendre plus. Forte de leur expérience, et de plusieurs cours d’autodéfense j’étais en mesure de me débrouiller dans pas mal de situation. Rassurant, surtout pour la période où je faisais mes études et donc, étais moins auprès des miens. Depuis notre retour à Londres, et ma proximité avec eux jamais je n’avais dû jouer les bagarreuses. Et c’était probablement beaucoup mieux ainsi.

La porte du toit grinça et je ne pris pas la peine de me retourner. Arthur devait probablement avoir reçu l’autorisation de rentrer, ainsi que tous les autres membres du personnel. Et en bonne âme, il était venu me voir histoire de comprendre ce que je faisais sur ce maudit toit. Contemplant Londres qui s’étalait à perte de vue devant moi, je réprimais un frisson. Bien que le changement climatique adoucisse les températures, le vent n’en restait pas moins réfrigérant. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je sentis l’odeur du thé en même temps qu’une tasse était déposée à côté de moi par mon ennemi du jour. Me contentant de l’observer, je ne lui fis pas le plaisir d’ouvrir la conversation. Après quelques secondes, je compris que le breuvage était pour moi, et fut étonnée qu’il sache ce que je boive. Enfin, c’était sans doute un coup de chance. Enroulant mes paumes de part et d’autre du mug cartonné à la recherche de chaleur, je me tournais vers lui lorsqu’il rompit le silence. Son ton était différent de tous les autres moments où je l’avais entendu parler. Plus humain, plus vrai en un sens, et son rire semblait venir d’une autre époque. Plus joyeuse peut-être. J’arquais les sourcils cependant qu’il posait sa veste sur mes épaules et ouvrait la bouche prête à protester, mais il me coupa avant que je n’aie pu dire quoi que ce soit. Je soupirais discrètement et en profitais pour humer l’odeur qui émanait de sa veste. Elle ne m’était pas inconnue, et j’imaginais rapidement que cela devait être un parfum d’une grande maison de haute couture française. Il était bien le genre à porter ce type de parfum hors de prix juste pour attirer une blonde botoxée dans son lit. Retenant un sourire ironique, je fis la moue un instant en le regardant rapidement avant de me tourner de nouveau vers la ville. « Merci pour la veste, et le thé… Enfin, j’espère qu’il n’est pas trop sucré. » lançais-je timidement sur le ton de la plaisanterie avant de gouter la boisson qui était parfaitement sucrée. Par nature, j’étais quelqu’un de sociable, et d’avenant. Il ne m’avait pas laissée être ainsi en sa présence. J’étais immédiatement redevenue Poppy la terreur. En repensant à ça, je fus immédiatement projetée des années en arrière. A une époque où Jules et moi passions toutes nos journées ensembles. Oui, quand on a une dizaine d’années et qu’on est jumeaux le temps passe bien plus vite en compagnie de l’autre. On avait construit des cabanes, jeté des tas de trucs chez les voisins, embêté les enfants de notre âge, jouant de notre complicité.

Je me rendis compte que je ne connaissais pas son prénom alors qu’il avait eu connaissance du miens dès son entrée dans la salle de réunion. Spontanée, je tâchais de rectifier ça rapidement. « Vous ne nous avez pas dit votre prénom. » constatais-je à voix haute histoire de lui tendre une perche pour qu’il me le livre. « Si je dois continuer à vous maudire mentalement, se serait plus simple. Car il y a peut-être des personnes portant le même nom de famille que vous et qui ne méritent pas de telles insultes. » ajoutais-je toujours aussi tranquille. Je l’avais remercié, certes. Je savais apprécier sa galanterie, certes. Mais il rêve si il pense m’avoir en m’apportant un thé et en jouant au gentleman alors que sa dernière blague en date était de me laisser penser que j’allais mourir seule dans mon bureau. Si il s’attendait à ce que je lui saute dans les bras, et bien c’est raté pour lui, là !

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() message posté Ven 1 Mai 2015 - 0:23 par Invité


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Abberline & Brythe
_ Je vous en pris, lui répondit-il simplement quittant alors la toile d'araignée de ses doigts fins. L'arachnide s'était cachée au fin fond du recoin, se protégeant de l'envahisseur.
Quant à sa remarque à propos du sucre, il secoua doucement la tête amusé repensant à cette mesquinerie. Poppy avait des vengeances bien douces comparées aux siennes...
Cette chaleur que voulait apporter perpétuellement Gabriel, mais dont il n'était pas habité, prenait source dans de profondes cicatrices: sa petite soeur Azalée.
Dans la mémoire de tous, Brythe est fils unique. Cela a toujours semblé ainsi. Les deux enfants n'étaient pas soumis aux mondanités et à la présence de l'élite. De ce fait l'existence de la fillette de 7ans est une sorte de secret familial. Richard et Emma n'évoquant jamais le sujet et  leur fils une fois entré dans ce qu'on appelle "le cercle d'or" et ce seul, les moeurs avaient été modelées.
Pourtant, il y a douze ans de cela, le brun avait bel et bien une soeur. Elle était ce qu'il y avait de meilleur en lui. Quand elle disparu dans ce tragique accident c'était comme si le côté lumineux de l'aîné avait complètement disparu- ça c'est une autre histoire.
Le froid devînt sa plus grande hantise parce qu'il avait pu ressentir cette sensation de douleur lorsque l'eau glacée vous inonde le corps, lorsque vos membres sont complètement paralysés. Il l'avait ressenti mais aussi vu sur le visage de sa soeur, si doux et si paisible. Les larmes et la frayeur prenaient part d'elle alors que l'eau montait inexorablement provoquant leur noyade imminente dans le véhicule. Ainsi rien n'était pire que d'avoir froid, que les autres aient froid.
Le jeune homme était à nouveau perdu dans ses pensées, ces derniers temps cela devenait fréquent et commençait réellement à devenir handicapant. Son retour à Londres avait été brusque mais surtout le fait de revoir sa mère, son foyer... Cela le rendait étonnement pensif.
La maison familiale était remplie de trop de souvenirs pour qu'il reste vivre là-bas.
_ Il est vrai, répondit-il en acquiesçant de la tête sans pour autant dévoiler son patronyme.
Un rire franc se fit entendre de sa part à la suite du prétexte évoqué par la jeune Abberline. Haussant les sourcils, il se tourna vers elle toujours les coudes cotre cette rambarde et ses traits s'agencèrent de façon à laisser transparaitre  la question suivante: "Vraiment?" en outre, ne me prenez pas pour un imbécile.
_ Vous n'avez pas besoin de savoir mon prénom dans ce cas. Tous les Brythe, alors je me ferai un malin plaisir que vous nous regroupiez dans cette même haine! Lança-t-il avec entrain en faisant de grands gestes de la main.
_ Pire que Richard et Emma c'est du genre impossible, siffla-t-il entre ses dents les yeux rivés sur le beau Londres.
Gabriel ne désignait jamais, ô grand jamais ses géniteurs par la dénomination "Papa" et "Maman". Ce n'est pas qu'il n'avait pas de parents- non, il n'était pas né par l'opération du saint esprit- mais ils avaient juste servi de donneur. La condition de "tractatus" n'était pas au goût du jour, c'est à dire le fait de traiter un individu comme son enfant et inversement.
Du jour où Emma avait préféré son violon à son fils, les jeux étaient fait.
_Au pire des cas, appelez moi "Pauvre riche à la con", ouais... Ça c'est parfait.



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() message posté Ven 1 Mai 2015 - 9:58 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
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Un instant face à tant de politesse et de courtoisie soudaine, je me demandais s’il n’était pas en train de fomenter un plan plus machiavélique encore. Toutefois, j’abandonnais l’idée en le voyant réagir lorsque j’abordais sa mésaventure sucrée. Il ne semblait pas là pour d’éventuelles représailles. Je me demandais alors ce qui l’avait conduit ici. Car il n’aurait pu me retrouver, nous n’étions pas les seuls à travailler dans l’immeuble et il y avait un bon nombre d’étages à parcourir s’il avait voulu me retrouver. Alors il avait probablement demandé à Arthur de vendre la mèche. Mon patron était un piètre allié face à Brythe, et cela me contrariais depuis le début de la journée. Néanmoins, je devais composer avec. Arthur devait des comptes à lui et sa famille donc je comprenais parfaitement son attitude, bien que j’eusse préféré qu’il prenne mon parti de façon indéfectible. En somme, on a pas toujours ce que l’on veut dans la vie.

Ma méfiance à l’égard de mon opposant du jour, ne cesserait pas ainsi, je le savais. Si mon enfance avait été autre peut-être me serais-je laissée amadouer plus facilement. Hélas, ce n’était pas le cas. Lorsque la seule figure masculine adulte autour de vous passe son temps à s’alcooliser et à venir vous frapper par la suite, cela ne laisse pas de bons souvenirs. J’étais bien consciente que Jules avait fait son maximum pour que je sois épargnée de l’ire de notre géniteur. De mon côté, j'avais tenté de de le défendre becs et ongles également. Chaque fois que l’on prenait position pour l’un ou pour l’autre, les coups étaient plus forts, plus haineux. C’est à se demander si notre aînée n’avait pas été atteinte d’amnésie le jour où elle nous avait tous forcés à nous faire tester pour une greffe de foie. Car bien sûr, à force de boire il avait dû en subir le contre-coup. Je n’étais pas compatible. Et cela m’avait soulagé. Car jamais, je n’aurais souhaité lui faire un don aussi précieux, et je ne voulais pas décevoir ma grande sœur non plus. Donc ça m’avait sauvé la mise. La mort de notre père avait été plutôt utile, même s’il est macabre et choquant de penser de pareilles choses. Nous ignorions qu’il avait une assurance vie avec tellement de chiffres que même en répartissant l’argent nous avions tous eu une part intéressante pour nous lancer dans la vie. Sans doute la seule chose positive qu’il eut faite pour nous après le suicide de notre mère. En dépit de ce geste, qu’il n’avait sûrement pas eut pour nous à la base, je n’accordais par sa faute, que très rarement une confiance en les hommes. Je me méfiais constamment, ne me sentais pas en sécurité. Et ma méfiance envers mon interlocuteur n’était pas prête de s’en aller. Trop capable de me faire des sales coups, je préférais garder une vigilance constante à son égard plutôt que de me laisser avoir comme une idiote.

Je fus forcée de retenir une moue déçue lorsqu’il éluda ma demande implicite. Certaine qu’il avait compris que je souhaitais qu’il dévoile son prénom, il s’amusait encore de ce mystère. Tant pis, dès que je regagnerais mon bureau je ferais des recherches sur internet et finirait bien par le trouver. De nos jours, rien n’était vraiment difficile à dénicher avec les bons mots clés. Son rire, sincère et fidèle à son caractère de casse-pieds me fit automatiquement sourire. Il y avait quelque chose qui rompait avec la froideur qu’il dégageait lorsqu’il riait. C’était naturel, humain, simple. Et comme une idiote, je me permis de l’apprécier alors qu’il n’avait pas voulu me dévoiler son maudit prénom. Sans que je m’y attende, il me dévoila tout de même quelques parts de lui. Il ne semblait pas s’entendre très bien avec sa famille. Je me demandais si les deux prénoms qu’il avait cités étaient ceux de ses parents, frères et sœurs, cousins. Puis, je maudis ma curiosité maladive. Ravalant mes questions, je ne pus m’empêcher de rire lorsqu’il reprit mes mots pour se qualifier. Prête à m’excuser, je me ravisais et décidais de ne pas perdre de terrain moi non plus. « Il m’arrive d’être très inspirée pour qualifier les autres. Et si ça vous va, tant mieux. » déclarais-je en souriant. De toute façon, même s’il ne m’en avait pas donné l’autorisation je l’aurais appelé comme ça. Je l’aurais critiqué sous ce qualificatif auprès de Jules. Parce que bien sûr, j’allais raconter toute cette guerre à mon jumeau. Faire autrement était tout simplement impossible. Il me disait tout, et je lui disais tout en retour. Les non-dits et les mensonges n’avaient pas de place entre nous.

De nouveau prête à dessiner je décidais de m’assoir sur la rambarde juste à côté de l’endroit qu’il avait choisi pour poser ses coudes. Puis je récupérais mes affaires pour dessiner. Sentant sa perplexité, je me tournais vers lui « Ne faites pas cette tête, je ne compte pas sauter ! » m’exclamais-je en laissant balancer mes pieds dans le vide tout en sortant un crayon à papier. Londres était comme une muse pour moi. Chaque jour parée différemment, chaque jour m’inspirant de diverses façons. Cette excentricité, ces centaines de personnes pressées, ce trafic parfois infernal, les bus doubles. Tout, oui tout, m’inspirait et je savais devoir saisir ces instants avant qu’ils ne disparaissent. Car c’est toujours au détour d’une étincelle d’inspiration que les plus grands projets finissent par prendre forme et donner quelque chose de sublime. Et si je voulais que le « pauvre riche à la con » cesse de nous chercher des poux dans la tête, mon boulot se devait d’être irréprochable. Faire honneur à Arthur était quelque chose d’important pour moi. Sa foi en mes esquisse ne cesserait jamais de me toucher, alors je faisais toujours mon possible pour le rendre fier.




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() message posté Ven 1 Mai 2015 - 12:04 par Invité


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Abberline & Brythe
La curiosité était née, il le voyait à ses expressions. Pourquoi se poser autant de question à son égard? Gabriel jugeait que sa morosité était à mourir d'ennui et que son histoire n'était en rien palpitante ou tragique. Sa vie n'était pas un film dramatique où le héros pourrait s'en sortir miraculeusement par l'amitié ou l'amour, où il changerait du jour au lendemain. Gabriel n'était pas un héros tout simplement. Le jeune homme contempla une nouvelle fois la brune, cela faisait deux fois en une journée. Seulement le regard escompté était plus du domaine de l'examen que de l'admiration.
La douceur n'était pas réellement un trait de son caractère, être attentif non plus: le londonien le savait et le revendiquait presque, il était égocentrique. Encore une contradiction; comment pouvait-on à ce point tourner autant autour de soi-même alors que l'on se juge banal? L'éducation. Jamais il ne s'était senti exceptionnel. S'il était galant, cela était par complaisance mécanisme. Poppy l'avait déjà remarqué, c'était un automate.
_ Se sont mes parents, dit-il doucement sans la quitter des yeux répondant ainsi à sa question silencieuse.
Gabriel acquiesça simplement quand elle invoqua son inspiration étonnante à qualifier les personnes exécrables. Il se demandait si elle allait vraiment l'appeler comme cela à présent et après réflexion il aurait préféré son prénom; non pas que le qualificatif lui déplaise d'un coup mais afficher ce type de proximité, surnommer les personnes de son entourage... C'était déstabilisant.
Après tout, si elle avait trouvé un autre patronyme et s'efforçait de l'utiliser dans les prochains jours c'est que Gabriel ne l'avait pas laissé indifférente. Cette pensée le fit sourire comme un idiot, il était pendant quelques secondes semblables à un adolescent. La jeune Abberline le coupa aussitôt quand elle passa la rambarde. Il se redressa et leva les mains vers elle, tentant de l'empêcher de passer de l'autre côté. Les immeubles londoniens n'étaient pas hauts comparativement à ceux parisiens ou new-yorkais mais ces 10 étages suffisait à tuer un homme.
_ Redescendez, exigea-t-il.
Elle ne comptez pas agir à sa demande de quoi le faire sortir de ses gonds. La mâchoire serrée il poursuivit.
_ Je ne suis pas idiot, j'imagine bien que vous n'allez pas vous suicider mais... sa voix s'envolait en la regardant dessiner puis ce fut le silence.
Ses prunelles noisette se fixèrent tour à tour sur la ville et la feuille légèrement cartonnée. Le crayon à papier qu'elle tenait entre ses doigts habiles virevoltait délicatement. C'était une danse redondante qui pourtant créait une harmonie singulière. Gabriel restait coït face à autant de talent, il en était presque jaloux... Il ria à cause de cette précédente réflexion. Oui, Brythe était jaloux maladif.
Il aurait aimé voir la vie à travers ses yeux, la comprendre rien qu'un instant comme elle. Là où n'était que noirceur, nostalgie, ennui semblable à un véritable spleen pour elle tout n'était que allégresse, exaltation. C'était affolant de voir autant de calme et d'ivresse sur son visage alors qu'elle reproduisait Londres. Ce n'était qu'une ville, une capitale moisie dans un pays austère mais elle voyait bien plus à priori. Le pouvait-elle aussi avec les personnes? Assurément, Gabriel s'était senti mis à nu dans cet ascenseur. Sans y prêter gare il s'était approché d'elle, il était si près que son souffle venait caresser ses cheveux. L'héritier n'était pas que fasciné mais bel et bien ensorcelé. Ces brefs instants ne lui firent penser à rien d'autre qu'à la jeune femme et Londres, il commençait même à être curieux à son égard.
Reculant d'un pas, il brisa cette paix soudaine qu'il l'avait habité.
_Bon ça suffit, je vous ai demander de descendre! rugit Gabriel alors qu'il l'attrapa par la taille et la souleva de la rambarde. Le stylo lui tomba des mains et finit sa chute contre le gravier du toit.
Il la déposa assez loin du murent en béton et se posta devant elle comme lui interdisant d'y retourner. Le jeune homme avait un air sévère sur le visage. Ce dernier releva légèrement son bras gauche positionné le long de son corps.
Les aiguilles de sa Rolex pointaient sur 13h.
_ Vous devez mourir de faim, allons manger quelque part, proposa-t-il. Seulement son ton était bien étrange pour une suggestion. Aux airs d'ordres et pourtant de recommandation, de sentiment d'obligation puis de réelle volonté, Brythe nous semait à travers ce dédale de ressentis.
Sans attendre sa réponse, il se dirigea vers la porte.
_ Dépêchez vous, c'est bien beau de végéter ici mais nous avons à faire.



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() message posté Ven 1 Mai 2015 - 13:24 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
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Alors que je ne m’y attendais plus, bien décidée à faire mes recherches par moi-même il se dévoila. Intriguée, j’appris que Richard et Emma étaient ses parents. Son expression et son ton laissaient sous-entendre quelque chose. Soudainement, je me sentis moins seule de voir que même les gens aisés pouvaient avoir des problèmes de famille. Enfin, nos problèmes familiaux s’étaient presque tous réglés lorsque nos parents avaient passé l’arme à gauche. Pour moi, il ne restait plus que Savannah, ma plus jeune sœur qui était problématique. J’avais beau l’aimer, sans le comprendre, probablement de par nos liens du sang, elle me sortait par les yeux. Sa façon d’être, sa posture, et ses attitudes avaient le don de me faire démarrer au quart de tour, et elle en était consciente. De plus, elle avait la chance de jouir de la protection de mon frère cadet, Curtis. Cela me dépassait encore plus, une chance que le soutient de Jules me soit indéfectible, sinon j’aurais finis par la secouer plus d’une fois, la peste. Automatiquement, je tentais de m’imaginer ses parents par rapport aux traits de Gabriel. Il y avait fort à parier que sa mère était belle, et que son père ne quittait jamais sa chemise et sa cravate. Un moment, pleine de compassion, je me demandais ce qu’avait été sa vie.

Puis, j’avais été m’installer sur la rambarde, proie à un besoin de dessiner car l’inspiration était là. Bien sûr, en bon obsédé du contrôle Brythe m’intima de descendre. Avec le plus de patience dont j’étais capable envers lui, je lui expliquais que je ne comptais pas sauter. C’était aussi un moyen implicite de lui signaler que je faisais bien ce que j’avais envie et qu’il n’avait pas à me donner d’ordres. Le fait qu’il ne termine pas sa phrase m’intrigua. Je ne le montrais pas, concentrée sur mon dessin, mais j’étais presque certaine d’avoir capté une note d’inquiétude avant que sa voix ne se taise. Peut-être Monsieur Brythe, alias le pauvre riche à la con, était plus humain que je ne pouvais l’imaginer. Me faisant violence mentalement, je repoussais cette idée. Ce type était un malin, et il était bien possible qu’il joue la comédie histoire d’obtenir ce qu’il souhaitait : que je descende de là. Aidée par le silence, je me concentrais sur mon dessin, beaucoup plus apaisée que le reste de la journée. Bien que ce soit mon métier, dessiner avait conservé cette vertu libératrice. Et j’aimais toujours autant cela. Je fus surprise de sentir la présence de Brythe juste derrière moi. Continuant à dessiner, bien décidée à ne pas me laisser perturbée, j’étais consciente de l’observation qu’il faisait de mon croquis. Jamais je n’avais apprécié que l’on regarde ce qui était en cours de création. Pourtant, le moment de quiétude dans lequel nous étions était tellement apaisant par rapport au reste de la journée que je choisis de ne pas l’interrompre.

Un moment plus tard, il s’éloigna et je continuais à me concentrer sur mon dessin, supposant qu’il était las de regarder et qu’il allait descendre rejoindre les autres. J’entendis ses pas approcher en même temps qu’il commençait à me râler dessus, et je m’apprêtais à lui répondre que ce n’était pas ses affaires lorsque je décollais de la rambarde. Je ne captais la sensation de ses bras entourant ma taille qu’une fraction de seconde plus tard et je m’agitais histoire qu’il me laisse tranquille. Hélas, c’était trop tard. J’avais quitté ma tranquille position et il me déposa sur la terre ferme, en se mettant sur le chemin de la rambarde histoire de me montrer qu’il m’interdisait d’y aller. Croisant les bras, je le toisais du regard avec mépris, contenant mon excès de rage. Non mais pour qui il se prenait ? J’avais l’impression d’être un gosse de cinq ans que l’on punissait pour avoir traversé la route sans regarder des deux côtés. Il eut ensuite le culot de me dire ce que je devais faire à présent. Et m’intimait de me dépêcher. Agacée je récupérais mes affaires et le bousculait pour accéder à la porte avant lui. Aussi, se fut mon tour de lui barrer la route. Les bras croisés, j’étais bien décidée à faire le contraire de ce qu’il souhaitait. « Vous savez que vous êtes malade ? Qu’est-ce qui vous a pris de me déplacer comme ça ? Je sais très bien ce que je fais et pourquoi, vous n’avez pas à… Je ne sais même pas comment qualifier ça, ma parole. En tous cas, ça ne se fait pas. Pas du tout même. » expliquais-je contenant ma colère comme je le pouvais. Bien sûr, j’étais préparée à tout et campais sur mes pieds. S’il tentait de me soulever cette fois se serait à ses risques et périls. Hors de question qu’il l’emporte si facilement. Même si, il avait raison, je crevais de faim avec toutes ses bêtises. « Et je détestes qu’on me donne des ordres. Alors c’est moi qui choisis l’endroit où on va déjeuner. » déclarais-je. Oui, c’était à mon tour d’être autoritaire. S’il pensait avoir le monopole, il se trompait lourdement. Jamais je n’abandonnerais. Il semblerait d’ailleurs, qu’avec lui il fallait toujours se tenir sur ses gardes. Comme j’avais dit tout ce que j’avais à dire, je me tournais vers la porte et l’ouvris me hâtant de descendre. Une fois arrivée à l’étage de mon bureau, je me délestais de mes affaires et récupérais mon sac à main ainsi que ma veste. J’ôtais alors son vêtement à l’odeur assez enivrante, et le lui tendis. « Tenez, et merci. » dis-je simplement, avant de quitter mon bureau, et allant appeler l’ascenseur. « Il y certains trucs que vous ne mangez pas ? » demandais-je commençant à réfléchir aux lieux où on pourrait bien se remplir l’estomac.





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() message posté Ven 1 Mai 2015 - 15:22 par Invité


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Abberline & Brythe
Il était si facile de l'agacer ou de l'énerver que cela en devenait une distraction. Son humeur avait changé en un rien de temps et qu'il y prit un malin plaisir et ne s'en cacha pas. Le bout de femme le toisait du regard et le mépris qu'elle pouvait nourrir à son égard lui fit détourner le regard un instant. Malgré ses réticences elle lui obéi, certes avec une ténacité qui lui était propre mais il avait tout de même réussi à l'éloigner de ce maudit toit. Elle le bouscula avec véhémence, passant alors devant lui lui signifiant que non, elle ne serait pas aussi facilement manipulable qu'il pouvait croire. Sa voix s'embarqua dans une tirade de consternation que redoubla son amusement. Bien heureusement, elle n'avait pas son regard posé sur lui ou bien sa boule de "colère" aurait éclatée.
Gabriel la suivit en silence dans les escaliers, mains dans les poches. Il avait reprit sa posture de jeune homme de 25ans, les épaules entrées et la tête basse.
L'illustratrice avait faim, c'était une des raisons de sa "non-protestation" sûrement. Le fait qu'elle désire choisir le restaurant ne le dérangea pas le moins du monde, au contraire cela lui évitait de porter une décision. L'autorité qu'elle essayait d'afficher était pitoyable, on aurait dit une enfant essayer de dire "Non" ou "Je veux", en outre elle avait aucun effet sur Brythe et cela ne l'intimida pas le moins du monde - au contraire.
Quand ils entrèrent à nouveau dans les bureaux, il se redressa, ôta les mains de ses poches et se tînt sur une position bien assurée. Il l'attendit à l'extérieur de son bureau, toujours aussi taciturne.
Les employés le regardait timidement, se rendant compte que les deux jeunes allaient se rendre quelque part ensemble. Cela provoqua des jalousie. Poppy traînant avec le patron du patron. Déjà que ce dernier avait de l'estime, un peu trop our certains. Arthur était dans son bureau et il les aperçu à travers l'oculus à côté de la porte- son instinct ne l'avait pas trompé. Au fond, même si Poppy réussissait à cacher une grande part d'elle, il savait très bien ce qu'elle était et ce jeune Brythe était arrivé à un moment opportun de sa vie. Ce vieil Arthur...
Poppy ferma son espace de travail et tendit la veste Versace que Gabriel lui avait déposé sur les épaules un instant plus tôt. Ce dernier l'enfila délicatement; son interlocutrice se dirigeait déjà vers l'ascenseur. Son empressement lui paru semblable à de l'embarras, elle n'osait toujours pas le regarder dans les yeux, se poser un instant et véritablement lui parler. Elle avait des manières sauvages.
_ Je ne suis pas difficile, répondit-il simplement en la rejoignant enfin devant l'ascenseur.
Les deux adultes attendirent son arrivée, sans dire un mot. Le brun la regardait au coin avec discrétion, ne se faisant remarqué ni par elle, ni par autrui. L'effet sonore que produisit la machine l'arrêta dans ses observations. Il patienta que la jeune femme s'avance en premier, il la rejoignit et les portes se refermèrent. Un rire s'échappa de ses lèvres ce qui brisa le silence, ce fut surprenant surtout de sa part.
Il repensait à l'arrivée de la jeune Abberline un peu plus tôt ce matin et au comique de la situation. Il n'avait pas prit le temps de rire à ce moment là. Elle devait sérieusement le prendre pour un fou, et bien pour un malade, ce qui était sans doute véridique.
_Veuillez m'excuser, s'enquit-il. Il tenta de cesser, de réfréner sa moquerie mais il n'y arrivait pas et partait dans un fou rire. Mon dieu que cela faisait du bien. Il réussit au bout de longues minutes de se stopper, pile au moment où ils furent au rez-de-chaussé.
_ C'était plus fort que moi, désolé, un sourire demeurait toujours dans ses yeux.  

Une fois qu'ils furent à l'extérieur du bâtiment, Gabriel porta une cigarette à ses lèvres, l'alluma à l'aide de son zippo en argent en un rien de seconde. Il tendit le paquet à Abberline lui proposant une cigarette, puis le rangea dans sa poche de jean.
_ C'est vous qui choisissez non? Alors, allez y je vous suis.
Il resta méfiant mais ne lui fit ressentir aucunement. Dans quoi pouvait-il se faire embarquer... Un fish&chip sûrement, ou de la street food... L'idée du grand restaurant lui manqua sensiblement ce qui le fit soupirer.



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() message posté Ven 1 Mai 2015 - 20:32 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Welcome to the reality
Le regard de mes collègues était presque pesant, cependant que nous attendions l’ascenseur. L’homme à côté de moi, semblait nullement gêné d’être le centre d’attention de toutes ces personnes. Je concluais qu’il avait l’habitude de ce genre de situations. Il était même possible qu’il aime ça, être au centre de toutes les conversations. Ce n’était pas mon cas. Bien que je ne me gênai jamais pour m’exprimer haut et fort, me faire remarquer n’était pas quelque chose que j’appréciais outre mesure. Bien sûr, il m’arrivait parfois de réclamer un minimum d’attention, mais c’était en des circonstances bien spéciales, et avec des personnes choisies. Au boulot, je me faisais déjà remarquer par mon jeune âge et la singularité de mes vêtements. Légèrement provocatrice, mais discrète m’avait un jour dit Arthur, et cette description me plaisait. Finalement, Brythe me répondit quant à ses préférences en matière de nourriture. Très bien, je pourrais manger ce qui me faisait envie depuis-ce matin, comme ça.

L’ascenseur finit par me libérer des regards envieux de mes collègues féminines, et je suis soulagée un moment. Mon opposant du jour éclate d’un fou rire sincère et moqueur et je lève les yeux au ciel. C’est la deuxième fois que nous prenons l’ascenseur ensemble aujourd’hui. Et je suis pratiquement certaine qu’il se moque de ma maladresse matinale. Un peu vexée tout de même, je ne fais pas de remarques et me dit qu’avant qu’il n’ouvre la bouche j’aurais bien pensé à tenter de le séduire. Toutefois, après ce que j’avais dû endurer toute la matinée, je préférerais le fuir comme la peste plutôt que de tenter n’importe quel mouvement. Chieur invétéré, il était également un peu obsessif en ce qui concernait le contrôle. Mais si il s’était résumé à ça, je ne me serais pas laissée tenter par l’idée de déjeuner en sa compagnie. Non. Définitivement pas. J’étais ici, dans l’ascenseur en sa moqueuse compagnie car il y avait quelque chose en plus. Des émotions dissimulées, mais exprimées dans son regard. Ma curiosité me tuerait probablement un jour, en tous cas elle me faisait passer du temps en étrange compagnie. Le mystère qu’il représentait m’intriguait et j’avais l’impression qu’il n’hésiterait pas à en jouer. Peut-être était-ce sa façon de fonctionner, tout tourner en jeu de force et de position. En tous cas, même si je ne lui avouerais pas, il était tout de même plutôt intéressant. Une fois que les portes s’ouvrirent, je me mis en marche vers la sortie traversant le hall tranquillement, puis je me tournais vers lui alors qu’il se tenait à côté de moi. « Vous ne seriez pas bipolaire par hasard ? Ou même psychotique. Parce que vos changements d’humeur sont vraiment suspicieux. » m’expliquais-je bien heureuse de le lui signaler d’une telle façon.

Les secrétaires ne nous lâchèrent pas des yeux tandis que nous nous approchions de la grande porte automatisée. Elles le connaissaient, bien sûr. C’était leur job de savoir qui étaient les grands chefs. Sans doute avaient-elles des informations sur Brythe. Note à moi-même : Aller leur apporter un café contre quelques renseignements. Elles étaient les championnes de potins ces deux-là. Une fois dehors la morsure du vent londonien me fit sourire. Regardant discrètement Brythe, je perçus dans son regard l’intérêt pour ce qui venait ensuite. Souriant en coin, je lui emboitais le pas et tournais à droite. « C’est juste à côté. Et quelque chose me dit que ça va vous dépayser un peu. » terminais-je insinuant qu’il avait besoin de sortir de ses petites habitudes. En effet, je le pensais. Tout était guindé chez lui, jusqu’à sa posture. S’il pensait que je n’avais pas aperçu son air horrifié lorsqu’il avait remarqué les trous de mon jeans, il avait tout faux. Je mettais ma main à couper qu’il avait mon âge, ou presque. Et pourtant, je me faisais l’effet d’une petite jeune à côté de lui. Car il se tenait trop droit, était tellement protocolaire que s’en était presque étouffant. Avec ma veste en cuir et mon slim troué, j’avais l’air d’une rebelle en puissance. Cela me fit sourire. En y repensant, chez moi j’étais l’une des plus calmes. Si il connaissait ma famille, il s’étoufferait le pauvre, pensais-je en souriant comme chaque fois que je pensais au miens.

Comme je lui avais promis, le restaurant n’était pas très éloigné du bureau. Traversant une dernière rue, nous nous retrouvions face à un petit restaurant italien. Lorsque j’avais vraiment faim comme aujourd’hui, il n’y avait qu’ici que je savais pouvoir manger correctement et bon. Bien que je me laisse souvent tenter par leurs pizzas, j’avais une envie de leurs raviolis au fromage depuis que mon acolyte avait parlé de restaurants. Rapidement, j’ouvrais la porte du restaurant et les effluves de plats faits maison me mirent immédiatement en appétit. Souriante, j’examinais les lieux comme si c’était la première fois que je venais. Le design était épuré, mais les tableaux des différentes régions d’Italie donnaient un côté familial et rustique que j’appréciais. Au cœur de Londres ce genre d’endroit était une perle rare. Un serveur s’approcha de nous, et je lui souris cependant qu’il se mettait à parler « Une table pour deux, je suppose. » nous interrogea-t-il bienveillant. « C’est ça ! Et si vous pouviez dire à Maria que j’ai une folle envie de raviolis ça m’arrangerait bien. De la part de Poppy, hein, l’envie de raviolis. » déclarais-je alors qu’il nous guidais vers une petite table ronde dans un coin tranquille du restaurant. Je ne pus m’empêcher de lever les yeux au ciel en voyant que nous étions si loin de tous les autres. C’était assez intime et privé comme endroit, mais, malgré mon observation des lieux, il n’y avait aucune place nulle part. Trop de monde. C’était bien ma veine. Une fois assise, je feuilletais sans vraiment lire la carte des apéritifs. Puis, curieuse comme toujours, je baissais légèrement ma carte pour observer Brythe.





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() message posté Ven 1 Mai 2015 - 21:48 par Invité


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Abberline & Brythe

Il était vrai, Brythe était étrange et insaisissable cela en était déstabilisant. Ses humeurs pouvaient changer un rien de temps, la stabilité n'était pas son fort et il détestait la monotonie. Qu'est-ce qu'il ne détestait pas d'ailleurs...
Gabriel ne répondit pas à sa remarque préférant laisser le doute planer. Décidément, Abberline n'était pas tendre avec lui et après tout c'était de bonne guerre. Elle était aux antipodes de son monde, de sa personnalité, des filles qu'il amenait dans son lit, des gens qu'il fréquentait... Poppy était simple.
Arborant un simple blouson en cuir, un jean troué elle parcourait les rues comme si elle pouvait conquérir le monde. Elle emboitait le pas à peine furent-il sortis de l'établissement et marchait vivement. Le jeune homme restait à l'arrière, fumant sa cigarette avec tranquillité.
Les rues de Picaddily étaient abondantes, comme toujours. On le bouscula une ou deux fois d'ailleurs.
_ C'est bien pour cela que je préfère me déplacer en voiture... bougonna-t-il d'une voix à peine audible.
Sa partenaire était imperturbable, l'espace était son territoire c'est comme si les trottoirs lui appartenaient. Gabriel, lui semblait perdu parmi tant de foule. Le peu d'année passés à Paris devait l'avoir perturbé. Ses prunelles brunes se baladèrent distraitement, jonchant le sol. En les relevant, elles se posèrent malencontreusement sur le fessier de l'illustratrice. Gabriel restait te qu'il était et c'était un coureur de jupons... Il savait déguster les belles femmes comme les bons vins. Il haussa légèrement les sourcils, son corps était agréable à regarder, très agréable à regarder. Saisissant la Phillip Morris il la jeta au milieu de la rue après s'être assuré qu'aucun agent de police traînait dans les rues, il se rappelait tout de même des amendes que l'on pouvait subir en salissant la voie publique. Une femme l'insulta de "pauvre con" quand elle reçu le mégot à ses pieds. Décidément, il allait vraiment croire que c'était son surnom dorénavant!
Les deux jeunes gens arrivèrent enfin devant le restaurant- au coin d'une ruelle, ils étaient donc sortis de la grande avenue qu'est Picadilly. Il y avait toujours des personnes peuplant l'espace mais moins, ce qui permit au jeune homme de décontracter les épaules et de prendre la place voulue. Du haut de ses un mètre quatre-vingt-huit il était assez imposant. Gabriel ouvrit la porte à Poppy, et une fois qu'elle entra dans les restaurant il la suivit de près mais avant il leva la tête vers l'enseigne et pria Dieu pour ne pas subir une quelconque infection alimentaire. Ce serait sa veine qu'il l'entende.
A priori ils étaient tombés dans un restaurant italien des plus banals... L'odeur du vieux bois atteignit ses narines ainsi que celle du parmesan. Des tableaux recouvraient les murs blancs. L'espace était empli de couleurs étonnantes: vert, rouge, bleu ciel... Il sentit une douce chaleur monter en lui.
L'atmosphère sans vie et stricte l'entourant à l'habitude était à mille lieux. La chambre du londonien était agencé de sorte à être... vide. Un lit, deux tables de nuit, une armoire et un fauteuil en vieux- seul objet qui semblait confortable et attrayant.
Un serveur s'approcha et proposa une table pour deux. Poppy lui fit comprendre l'objet de sa venue: des raviolis. Gabriel retînt un sourire séraphique. Pourquoi se rendre à un restaurant italien quand les raviolis étaient originaires de Chine. Bon certes, ce n'était pas exactement la même recette et le même goût mais pourquoi prendre la même dénomination lorsque cette chose était totalement différente. Bref, autant de questionnement incompréhensibles que seul Brythe pouvait comprendre. Chaque chose devait simplement être compartimentée.
Autre fait: Abberline avait l'air de souvent venir ici et de bien connaître la cuisinière. Elle prenait à tel point ses aises qu'il se demanda si ce n'était pas comme une deuxième maison ici. Il était un fin observateur et le thé qu'il avait pu commander au Starbuck's ou bien celui qui lui avait servi au sommet du toit ne lui était pas venu par miracle. L'odeur du Earl Grey avait simplement envahi l'ascenseur ce matin à son arrivée... Bien sûr il n'avouera jamais été aussi attentif à son égard, sa réponse serait "Le thé est la boisson préférée des anglais, quelle était ma chance que cela vous déplaise?"
L'employé du restaurant les conduisit à leur table; elle était au fond de la pièce à l'abri des regard curieux. Brythe haussa un sourcil et il fixa le serveur avec un air interrogateur: qu'insinuait-il en les placer à un endroit destiné aux couples?
_ Ça ne vous convient pas... ? demanda-t-il timidement, osant à peine poser la question au brun.
_ Non, c'est très bien, tenta de rassurer Gabriel mais sa voix était grave.
Il se pressa de tirer la chaise à Poppy. Vieille habitude enseignée par sa mère. Une fois qu'elle fut assisse, il la poussa vers la table et put s'asseoir. Étant de très bonne famille, son comportement pouvait être étonnant aux yeux de l'illustratrice.
Le même serveur était surpris d'une telle courtoisie et galanterie. Il n'avait d'abord pas l'habitude de croiser ce genre de client mais le fait que cela émane d'une personne aussi distante... Tendant la carte aux jeunes, il fixa Gabriel et prit lui aussi de contempler la finesse et symétrie de ses traits. C'était comme si la richesse rendait soudainement une personne plus attirante et séduisante. La Rolex jouait certainement aussi de ses effets. Sentant ce regard persistant, l'héritier toisa su regard le jeune homme.
_ Vous pouvez disposer, suggéra-t-il.
Il pouvait donc et enfin regarder la carte des apéritifs et en toute tranquillité. Un Prosecco Adami Cartizze Dry ferait l'affaire. Le londonien ne jeta pas un regard au prix de la bouteille soit d'un peu plus de 40euro. La vache, ce serait la réaction de la plupart.
Il se tenait droit sur sa chaise, les yeux rivés sur sa carte.
_Avez-vous choisi?


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() message posté Ven 1 Mai 2015 - 23:33 par Invité
Gabriel ∞ Poppy
Welcome to the reality
Je ne pus masquer ma surprise face à son comportement. Mon manque d’habitude vis-à-vis de tant de galanterie et de bienséance était clair pour tout le monde. Aussi, je ne commentais pas. J’imaginais que c’était une question d’éducation. Les personnes de son monde se comportaient probablement ainsi normalement. Pensant aux habitudes des hommes dans le miens, je ne pus m’empêcher d’imaginer mon jumeau avec un tel comportement. Un sourire fendit mes lèvres l’espace de quelques secondes. Bien qu’il puisse être très sympathique, Jules ne tirerais jamais la chaise d’une femme pour qu’elle s’assoit. Et ce, peut-importe la fille en face. D’ailleurs, aucun homme que j’avais fréquenté n’avait de telles manières. Je ne pouvais pas dire que cela ne me plaisait pas, c’était agréable. Mais c’était tellement incongru dans mon monde où les femmes se battent autant que les hommes. Etrangement, une autre interrogation s’imposa à moi : n’aurais-je pas l’air d’un éléphant dans un musée, si je me retrouvais plongée dans un monde de bienséance et d’étiquette. Derrière ma carte, je fis la moue, peu désireuse d’appartenir un jour à un monde pareil. Je préférais de loin la simplicité de ma petite vie tranquille, mes slims troués, et mon impertinence sporadique.

La façon dont il congédia le serveur me fit froncer les sourcils. Je n’aimais pas du tout ce genre de comportement, qui semblait être tout à fait naturel pour lui. L’habitude d’ordonner à tout va à ses subordonnés. Secouant la tête, je reposais la carte sur la table alors qu’il me demandait si j’avais choisi. Vrillant mon regard sur lui pendant un moment, je ne me pressais pas pour répondre. Etait-ce ainsi qu’il voyait tout le monde ? Comme un tas de personnes en deçà de son rang. Quelle arrogance sans limites. Cela m’écœurait presque, mais je me gardais bien de le montrer. « Oui, je veux un cocktail sans alcool. Certains d’entre nous doivent se tenir un minimum pour pouvoir gagner leur vie. » je ne pus m’empêcher de faire une remarque. Cela me fit immédiatement penser à Saphyr, ma sœur aînée, elle me disait constamment de tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler, mais je ne le pouvais pas. Quelque par, la violence de l’écart entre son monde et le mien m’avais offusquée. Je ne savais pas pourquoi, c’était tout simplement idiot de s’énerver pour une chose pareille. J’avais croisé un tas de personnes très riches, qui usaient des mêmes drogues que moi pour quitter leurs problèmes, à l’époque où j’étais portée sur les substances illicites. Par la suite, j’en avais croisé d’autres. Et l’écart ne m’avait jamais donné envie, ou quoi que ce soir d’autre. Mais aujourd’hui, il m’agaçait. Vraiment. D’une façon totalement incompréhensible. Nous étions totalement opposés, si on regardait bien. De par notre niveau social, notre caractère, notre apparence, notre façon d’être. Si Jules était l’autre partie de mon être, ce type était tout simplement l’antithèse de tout ce que je pouvais représenter. C’était à la fois perturbant, agaçant, et profondément intriguant. La part optimiste de mon caractère ne pouvait se résoudre à un portrait pareil. Il devait forcément avoir quelque chose de bon en lui. De caché, de bien enfoui. Au fond, j’avais sans doute seulement envie qu’il soit plus humain, histoire qu’il soit plus aisé de travailler avec lui. Oui, sans doute. Du moins, c’était la seule hypothèse probable qui me venait.

Le serveur revint à nous, mal à l’aise. Bien sûr, mon compagnon de déjeuner ne sembla pas perturbé par le malaise qu’il avait induit de par son comportement. Compatissante envers le pauvre serveur, je lui fis un sourire qu’il ne me rendit pas. Non, à la place de ça il me toisa avec un dédain non-dissimulé, qui ne fit que me choquer. Je ne lui avais rien fait du tout. Pour qui il se prenait. Alors que j’avais pensé passer la commande pour lui éviter les manières rustres de Brythe, je me contentais de me taire et le laissait être gentleman. Tant pis pour toi, maudit serveur. Je voulais lui sauver la mise mais il avait été ingrat. Donc il mériterait bien les mauvaises manières de Brythe à son égard. Une fois la commande passée, je suivis le serveur du regard, désabusée. « Ma parole, tout le monde est bipolaire aujourd’hui. C’est la première fois qu’un serveur agit ainsi en ma présence. » je commentais, toujours surprise de ce comportement.

Patientant, le temps que nos consommations arrivent, je sortais un stylo de mon sac à main et griffonnais sur la serviette en papier qui était devant moi. Prise d’un élan de curiosité, je relevais la tête et demandais sans détour « Sinon, c’est quoi votre vrai travail ? A part venir embêter les gens honnêtes, je veux dire. » lui lançais-je avec un léger sourire. Ben oui, il était pour moi l’équivalent d’un huissier au bureau. Nous étions tranquilles lorsqu’il n’était pas là. Depuis que son arrivée avait été annoncée Arthur courrait dans tous les sens tenant à ce que tout soit parfait. La quiétude n’avait plus sa place parmi nous et c’était quelque chose que je regrettais.




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