(✰) message posté Sam 18 Juil 2015 - 11:17 par Invité
Out of suffering have emerged the strongest souls; the most massive characters are seared with scars. ✻ ✻ C'est étonnant comme notre monde peut changer en quelques minutes. En un seul coup de fil. Une minute, tout vas bien, tout est parfait et la minute d'après votre monde s'effondre et tout semble dépeuplé. Le destin est une chose bien trop complexe, volatile et imprévisible, jamais je n'aurai pensé ressentir un tel sentiment de perte et de désespoir, alors que tout monde tournait rond à peine quelques secondes auparavant. La journée avait commencé comme toutes les autres, il me restait des quelques projets scolaire à rendre pour passer les rattrapages, j'avais un shift ce soir au Portobello et ma grand-mère allait relativement bien cette semaine. Une semaine qui commençait plutôt bien. Pourtant certains indices auraient pu me mettre la puce à l'oreille. Ni Alexis, ni Jordan n'avait pas appelé depuis plusieurs jours et la dernière lettre que j'avais reçu d'Alexis datait de plusieurs semaines déjà. Mes deux amis militaires, et jumeaux de surcroit, était en mission dans je ne sais quelle bourgade de je ne sais quel pays en guerre. On ne parlais pas de ça lorsqu'on se parlait et se voyait lors de leur permission. On parlait simplement de toutes les choses qu'on ferait quand on se reverrait, tout ce que j'avais envie de leur faire découvrir sur Londres. Et aussi de à quel point ils me manquaient, nous nous étions rencontrés au détour d'une soirée il y a quelques années, et l'alcool m'avait fait tourné la tête, je pensais voir double alors qu'ils étaient vraiment deux. Nous avions gardés contact malgré leurs différentes missions à travers les méandres de la guerre. Ils étaient mes confidents, mes jumeaux adorés. Jamais l'un sans l'autre. Sauf cette fois-là. Ce matin-là, j'attendais des nouvelles d'Alexis avant de partir à l'université pour présenter mes derniers projets, mais je ne voulais pas partir dans leur avoir parlé et qu'ils me reboostent un peu. Ils étaient les champions pour ça. Le coup de fil vient enfin et mon sourire s'étaient vite dissipée aux premiers mots de mon ami. La conversation fut brève mais les dommages allaient être éternels. Une balle en pleine poitrine et s'en était fini de Jordan. J'arrivai pas y croire, me faire une raison de la réalité. Mon monde s'effritait en un seul coup de fil. Je n'osais même imaginer l'état dans lequel pouvait se trouver Alexis. Le jeune homme allait revenir dans quelques jours, le temps de rassembler ses affaires et celles de son défunt frère bien-aimé. « Je viendrais te chercher, Alex. Je serai là. » me rappelais-je alors qu'il raccrochait. Je serai présente pour lui, c'est vrai, peu importe ce qui allait se passer dans le futur, Alexis Harper pouvait compter sur moi pour être toujours là à ses côtés. Je serai J'avais passé le reste de la journée dans un état second, incapable de me prendre conscience que dans quelques jours, je ne verrai qu'un seul d'enfant Harper au lieu de deux.
Alors me voilà, aujourd'hui, jour du retour de mon ami. Seul. L'aéroport de Londres était immense et les gens se déplaçait comme des fourmis dans une fourmilière. Certains partaient, d'autre revenaient. Il y avait des étreintes tout autour de moi, des larmes et des rires qui s'échappaient des effusions d'affection des personnes présentes. Au moins de deux ces situations lorsque j'allais revoir Alexis. Je trépignai et je voyais passai trop de monde devant moi sauf celle qui m'intéressait. On annonçait que l'avion dans lequel Alexis se trouvait venait d'attirer et je me dirigeai vers la porte en question, impatiente de pouvoir fondre dans ses bras. Et je le vis, enfin. Il avait le visage émincer et des cernes de plusieurs kilomètres sous les yeux. Un sourire vint orner mon visage. Heureuse et triste de le revoir à la fois. Son gros sac kaki sur l'épaule, il était l'archetype du militaire qui revenait pour une permission. Ma petite taille n'était pas un avantage dans ce genre de situation et je jouai de coudes pour me rapprocher de mon confident. « ALEXIS ! » m'exclamai-je levant les bras pour attirer son attention. Je lui fonçai dans les bras, le serrant fort contre moi. Un moyen d'atténuer la douleur. Je l'entourai de mes bras, contente de le voir malgré la situation tragique qui le forçait à remettre les pieds dans la capitale anglaise. J'avais tellement à lui dire, lui aussi par la même occasion. Je n'avais même pas par quoi commencer. Normalement, les silences ne me gênaient, je pouvais lui dire n'importe quoi d'un regard, mais aujourd'hui je savais que les mots étaient nécessaire, même s'ils ne pourraient jamais effacé la peine que nous ressentions. « Je suis si désolée.. Je n'y arrive toujours pas y croire. » murmurais-je, le tenant toujours fort contre moi. Je m'écartai pour la laisser respirer un peu et observer fatigué et las. Je souriai toujours avec douceur, il était important que je garde la face. Ma main tenait son bras,comme j'en avais l'habitude, le serrant avec gentillesse et compassion et plongeai son regard dans le sien. « Je suis quand même contente de te voir.. tu m'avais tant manqué »
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(✰) message posté Dim 19 Juil 2015 - 11:24 par Invité
NEVAEH & ALEXIS
out of suffering, welcome home friend. /flashback. ✻✻✻ « Ton avion pars dans une heure Harper, rentre. » entendais-je dans mon dos, alors que je finissais de remplir mon gros sac kaki. Je soupirais à l'entente des mots de mon caporal, il n'y avait absolument rien de méchant dans ses propos, je sais très bien qu'il s'inquiète et qu'il attends juste que je puisse rentrer et rejoindre mes proches, il pense que c'est ce dont j'ai besoin. Moi je pense pas, vraiment pas. Parce que ça veux dire devoir affronter ma mère et ses pleurs, mon père et son désarroi, mes grands-parents et devoir expliquer comment tout s'est déroulé. C'est pas une tâche facile, ça ne le sera jamais et je n'ai pas réellement besoin de parler avec des gens que je vais devoir réconforter, parce que pour une fois j'ai besoin de l'être aussi. Mais je ne peux pas leur en vouloir, comment le pourrais-je... Une main sur mon épaule me fais sortir de mes pensées, je tourne la tête vers la personne qui n'est autre qu'un soldat de ma brigade et ami. « Bon courage, Harper. Tu me donnes de tes nouvelles, ok ? Tu fais attention à toi et prends soin de toi. » Je hochais simplement la tête, mes yeux lui répondaient pour moi, il le sait très bien. Je ne suis pas du genre à m'étaler quand ça ne va pas, j'apprécie toute cette attention qui vient tout autour de moi depuis le décès de Jordan mais je ne me lâcherais pas ici, pas devant eux. Je fermais la fermeture de mon sac que je glissais sur mon épaule et récupérais également le sac de mon frère que je me devais de ramener avec moi. Sans un regard, je quittais la base où nous étions, dans un pays où la guerre fait encore des ravages pour monter dans un hélicoptère et quitter cet endroit. Aussi bizarre que cela puisse paraître, quitter cet endroit et y laisser mon frère n'est pas ce que je souhaite. Nous n'avons pas retrouvé le corps et mon caporal m'a clairement fais comprendre que c'était un coup des ennemis, pour frapper fort. Vous n'imaginez pas la haine que j'ai, laisser mon frère ici, seul, même mort c'est douloureux. Le bruit des hélices de l'hélicoptère faisait un boucan abominable et me donnait encore plus mal à la tête, moi qui voulais me reposer un peu c'était raté, pour le coup. Heureusement que le trajet jusqu'à l'aéroport n'est pas très long. La nouvelle, je l'ai annoncé à notre famille et nos amis, mais ce n'est pourtant pas les premiers que je vais voir, en rentrant. En faite, je n'ai même pas prévenu à quelle heure j'arrivais, sauf une personne. Nevy, je l'ai appelée pour lui annoncer pour Jordan et en même temps à quel heure mon avion arrivait, elle m'a dit qu'elle serait là. Vous savez actuellement, c'est la seule personne que j'accepte de voir, la première. Elle adorait Jordan, elle le connaissait très bien, mais ... C'est Nevaeh, et les choses avec elle sont différentes d'avec des autres, je peux être moi, je peux me laisser aller tranquillement. Je ne sais pas encore comment vont être les retrouvailles, mais je m'en fiche. Je n'ai jamais autant voulu m'éloigner de la guerre, mais j'aurais aimé que mon frère soit avec moi. Je ne sais même pas si je comprends réellement ce qui arrive, je pense que je vais m'en rendre compte à la maison, lorsque j'aurais pas des appels de mon frère toutes les heures ou même sans le voir. On m'a vraiment retiré une partie de moi, mon frère jumeau, ma moitié.
L'avion se posait enfin à Londres, ce fut pour moi un soulagement après un si long voyage. Je quitte l'avion pour aller récupérer mes sacs et rejoindre finalement l'intérieur même de l'aéroport. Il y a énormément de monde, c'est fou ce qu les gens sont pressés ou bien est-ce moi qui suis vraiment au ralenti. Habillé de ma tenue de militaire ainsi que mes deux sacs, je me fraye un passage entre les gens essayant du mieux que possible de voir mon amie, malgré sa petite taille. Finalement j'arrive à l'apercevoir entre plusieurs groupes de personnes et je lui souris en retour, lui faisant comprendre que je l'ai bel et bien vue. Je m'avance alors jusqu'à elle et tout en posant mes sacs à terre, je la serre contre moi, le plus fort possible. Je sais très bien ce qu'elle souhaite me faire comprendre à travers cette étreinte, je le comprends parfaitement et de cette façon je lui réponds en la serrant davantage. Me surprenant moi-même, les larmes me montent aux yeux, parce que normalement elle aurait eu droit à deux gros câlins, mon frère était tellement présent partout dans ma vie, à tous les moments. « Je suis si désolée.. Je n'y arrive toujours pas y croire. » me dit-elle de sa petite voix, dans mon cou. Je la serre à nouveau un peu plus contre moi, la remerciant de ses mots et je nous balance en même temps de gauche à droite, pour finalement que notre étreinte se desserre et que nous nous fassions face. « Je suis quand même contente de te voir.. tu m'avais tant manqué. », elle m'avait beaucoup manqué aussi, à Jordan aussi. « Toi aussi tu m'as manqué Nevy, beaucoup. » répondais-je d'une voix grave, à nouveau je la serre contre moi, en profitant pour lui déposer un baiser sur le front. Simple habitude, mais j'en ai besoin. « Merci d'être venue, j'avais besoin que tu sois là... » avouais-je. Je sais qu'elle sais de quoi je parle. Je n'aurais simplement pas pu reprendre ma vie comme je l'avais laissé, si elle n'était pas venue me donner un coup de main pour repartir du bon pied. Je vais avoir besoin d'elle, beaucoup besoin d'elle.
Out of suffering have emerged the strongest souls; the most massive characters are seared with scars. ✻ ✻ La perte d’un être cher est quelque chose qui ne se décide pas. Et c’est toujours qui nous tombe dessus un jour ou l’autre, qu’on s’y attende ou non. J’étais bien placée pour connaître ce sentiment de doute constant, ce sentiment d’avoir toujours une épée de Damoclès au dessus de la tête des personnes qu’on chérissait le plus. J’étais venue à Londres dans le but de mieux connaître ma famille maternelle et surtout ma grand-mère atteinte d’un cancer. Alors ce sentiment de doute, de peur je le connaissais surement mieux que personne. Pourtant la mort n’avait pas frappé à ma porte (pas encore en tous les cas) alors qu’elle avait frappé Alexis et sa famille en plein cœur. L’annonce du décès de Jordan m’avait fait un énorme choc. Je me disais que plus jamais j’allais voir son sourire espiègle, plus jamais il n’allait me prendre dans ses bras et m’ébouriffait les cheveux.. Tant de petites choses qui allaient me manquer chez lui, et qui serait à jamais brisé chez son frère jumeau. En allant chercher Alexis à l’aéroport, j’étais plus anxieuse. Je me connaissais, j’étais bien trop émotive et j’étais bien capable de fondre en larmes en ne voyant arriver qu’un seul militaire au lieu de deux. Cependant, ma raison m’interdisait d’être faible. Elle me dictait d’être forte, de prendre mon courage à deux mains et d’être forte. Forte pour Alexis et moi. Il avait besoin d’un soutien et c’était la seule chose solide que je pouvais lui offrir à défaut d’être capable de lui ramener son frère bien-aimé.
Alexis me vit enfin, c’est sur qu’être d’une taille en dessous de la moyenne n’aidait pas. Oui, j’étais une personne minuscule pour une jeune femme de vingt-quatre ans, ce qui m’avait fallu de nombreux surnoms dans ma jeunesse même si tout cela me semblait bien loin aujourd’hui. Malgré tout, Alexis savait toujours me repérait parmi la foule. Bon je suppose que mes grands signes du bras avaient aidé. Deux sacs, il avait deux sacs avec lui. Evidemment, j’aurai du m’en douter, il n’avait pas pu laisser les affaires de Jordan derrière lui.. La boule que j’avais dans le ventre depuis son appel téléphonique me tordait le ventre, l’esprit et surtout le cœur. J’avais peur de la réaction de mon ami et surtout de la mienne. On dit que la mort d’un ami proche c’est comme perte un bout de soi, un bout ce qu’on l’on est. Ca ne pouvait pas être plus pertinent dans ce cas. En apprenant la mort de Jordan, j’avais perdue une partie de moi. Une partie qui riait et qui m’apprenait à être plus forte et qui me forçait à continuer de me battre pour mes idées et mes projets. Voir Alexis me faisait chaud au cœur, le serrait dans mes bras encore plus. Sa force et ses bras musclés m’entourèrent et je sentais toute son aura et son désespoir se déversait sur moi. Je continuai de le serrer fort contre moi, ne voulant pas que cette étreinte se termine, ne voulant pas le regarder dans les yeux et voir la possibilité d’y voir un homme brisé. « Toi aussi tu m'as manqué Nevy, beaucoup. » me dit-il entre deux câlins, bien collé-serré. Sa chaleur corporelle se mêlait à la mienne et je me sentais un peu mieux, on se soutenait mutuellement silencieusement. Je lui souri en retour en hochant la tête. « J’aurai préféré te revoir dans d’autres circonstances » murmurai-je, soulignant l’évidence de son retour prématuré. Je m’accrochais à son bras en guise de soutien. Tel une naufragée sur sa bouée, attendant désespérément d’être sauvée.
« Merci d'être venue, j'avais besoin que tu sois là... » J’hochai la tête en signe de remerciement. Bien sur, j’étais venue. Je ne l’aurai laissé seul pour rien au monde. Surtout pas dans ces conditions. Au fil des années et des permissions, j’avais pris pour habitude de les attendre à l’aéroport ou devant chez eux quand ils rentraient de missions. Et ce n’était pas aujourd’hui que j’allais déroger à la règle. « Tu sais que je te laisserai jamais tomber Alex. Je serai un boulet accroché à ta cheville maintenant, tu arriveras difficilement à te débarrasser de moi. » Dis-je lui offrant le sourire le plus radieux possible. Une touche d’humour pour le dérider un peu, ce n’était pas parce que la tragédie l’avait frappé que j’allais le ménager pour autant. Les deux sacs qu’il tenait devaient être bien lourd, lourd de conséquences surtout. D’un coup d’œil, je repérai un chariot à bagages vide et l’attrapai d’un agile mouvement. Il grinçait un peu mais c’était largement suffisant pour poser les affaires de mon militaire. « Je te proposerai bien d’en porter un des deux mais de nous deux tu es celui qui a le plus de muscles ! » Montrant le chariot d’un signe de tête, l’invitant à poser ses deux gros sacs dans le dit chariot. Ca ferait un poids en moins sur les épaules. Second touche d’humour. Je tentai de lui arracher un sourire sincère, ce qui ne serait plus chose facile à présent De source sure, je savais qu’Alexis n’avait pas pleuré, pas encore. Pas devant ses collègues de la base militaire, il n’avait pas pu, tout simplement. Je n’étais même pas sure que mon ami se rendait pleinement compte de la disparition de Jordan avant d’avoir posé le pied sur le sol Londonien. Peu importe, j’étais là maintenant. Et tout irait mieux. Ou du moins j’essayai de m’en convaincre, autant qu’à lui. « J’aimerai te demander comment tu vas et comment s’est passé ton voyage retour, mais je me doute de la réponse alors je demanderai juste ce que tu souhaites faire maintenant. Tu veux repasser par chez tes parents ou bien prendre un taxi pour ne je sais où? »