(✰) message posté Ven 6 Mar 2015 - 16:31 par Invité
Nnexpected Meeting Owen & Sebastian
Ce soir aurait pu être un soir comme tous les autres, à savoir une effroyable beuverie dans laquelle je me serais noyé sans modération. Ce soir, j'aurai très bien pu entrer à l'intérieur de n'importe quel pub et commander une chope de bière dans le meilleur des cas ou plusieurs verres de whisky pour tarir ma soif. Mais ce soir, je n'ai rien fait de tout ça. Comme tous les mardis, j'ai terminé mon service à 19h. N'étant pas de garde pour la soirée, j'ai préféré mettre les voiles, espérant au passage, ne pas croiser Julia sur ma route. Oui, je vous l'accorde, je me livre ainsi à un jeu puéril en agissant de la sorte. Je ne le nie pas, mais voyez-vous voir la femme dont vous êtes amoureux, sans le savoir de prime abords, coucher avec un autre homme, qui plus est dans la salle de repos, ne favorise pas l'envie d'entamer une quelconque discussion. Et si par malheur, le hasard fait qu'on se croise, je me contente d'un « bonjour » et me réfugie ensuite dans un mutisme déconcertant. Vous l'aurez compris, le sujet « Julia » est donc un sujet que je préfère éviter pour le moment.
STOP ! Je me rends compte que c'est moi-même que j'induis en erreur à présent. Je ne vais plus à l'hôpital, et ce, depuis plus d'une semaine. Je suis tellement perturbé que je continue à faire comme si mes journées s'écoulaient normalement, comme si je continuais à sauver des vies, alors que la réalité est toute autre. C'est vraiment pathétique ! Je pensais avoir touché le fond quelques jours auparavant, en me retrouvant dans le lit de Tristan, qui était alors un parfait inconnu à mes yeux. Mais quand on y pense, je crois que là, j'ai atteint le paroxysme de la déchéance, en continuant à faire semblant de vivre une vie qui n'est plus la mienne. Alors voilà ce à quoi ma vie se résume à présent ? Je suis là, chez moi, isolé, je fais semblant de continuer à mener ma petite vie et annihile de mon esprit le plus important, cette maladie que je cherche à nier, cette addiction qui m'est bien utile pour justifier mon besoin. Je suis alcoolique voilà donc ma prise réalité et il faut que je l'accepte et que j'éradique définitivement ce problème.
Ce soir, j'ai donc décidé de ne plus me résilier, d'accepter le poivrot que je suis devenu. J'ai pris ma veste et j'ai donc quitté mon chez moi pour prendre le métro et me confronter à mes démons. Les mains tremblantes et après une légère hésitation, j'ai franchi le pas et en moins de deux, je me suis retrouvé à l'intérieur d'un pub que j'avais alors l'habitude de squatter. D'un pas peu convaincu, je me suis approché du comptoir. Instantanément, toutes mes bonnes résolutions volèrent en éclats. L'envie de boisson résonna dans ma tête, tel l'appel du clairon. Et c'est ainsi que le barman se présenta à moi et le vers qu'il m'offrit se retrouva instantanément dans ma main.« Un dernier pour la route » me dis-je intérieurement pour amoindrir ma culpabilité. Mais ce verre, je ne l'ai jamais commencé, j'ai néanmoins payé ma consommation avant d'enfin quitter le commerce, fier de ce que je venais d'accomplir. Sous le regard interloqué du barman, j'ai mis les voiles pour très vite me retrouver à l'extérieur à marcher tranquillement près de la Tamise. En relevant les yeux pour les poser sur l'horizon à présent délesté de ses nuages sombres, mon regard s'est tout d'un coup laissé accaparer par les quelques étoiles déniant se laisser regarder. Était-ce un signe, mon ciel devenait-il aussi clair que celui que je pouvais observer à présent ? Sur l'instant, c'est ce que je pensais naïvement, avant que ma triste réalité ne me rattrape avec violence. Si la raison avait triomphé dans ce pub vecteur de bien des tentations, mon corps ne l'entendait vraisemblablement pas de la même oreille.
À présent sous l'effet de manque, mes mains se mirent à trembler. Mon corps, sale traite, réclamait ainsi sa dose d'alcool peu habitué à être sevré. La mâchoire crispée, je luttais ardemment contre le manque qui redoublait d'intensité. Mes jambes commençaient à flancher incapables de me supporter d'avantage. Dans un futile et dernier élan de courage, j'ai regagné la rue me confrontant une dernière fois à mes démons. « -Je vais y arriver... » dis-je tout haut en serrant d'avantage la mâchoire. Le manque redoublait d'intensité et mes jambes flanchaient de plus belle, m'obligeant à m'asseoir sans plus attendre sur le trottoir face au pub. Arasé par ce combat, mon visage trouva refuge dans mes mains. Je souffrais terriblement et payé ainsi le fruit de mes excès. À la douleur physique engendrée par le sentiment de manque, s'ajouta la douleur émanant de mon épaule, me rappelant ainsi que je luttais avec difficulté contre une autre dépendance. Par réflexe, ma main s'engouffra avidement dans la poche gauche de mon jean pour en ressortir un flacon vide de vicodin. « -Mais quel con ! » Le combat commençait à peine et moi, je montrais déjà des signes de faiblesse...
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(✰) message posté Mer 11 Mar 2015 - 21:45 par Invité
Aussi loin que je m'en souvienne j'avais toujours eu envie de bosser en faisant quelque chose de bien, quelque chose qui serve, quelque chose qui puisse aider les gens. Longtemps j'avais été indécis, il y avait tellement de boulots possibles ou je pourrais être au contact des gens en faisant quelque chose de bien. J'aurais pu être prof. De quoi je ne sais pas trop, mais prof pourquoi pas. J'aime bien les gamins, et transmettre c'est une bonne chose. Des valeurs se perdent de nos jours, ou même la simple envie, le plaisir d'ouvrir un bon livre et d'écouter une histoire, une bonne vieille histoire comme celles qui ont bercé notre propre enfance. Non de nos jours ce sont les tablettes qui berçent les gamins de 4 ans. J'aurais aussi pu devenir médecin, si j'avais eu le courage de faire de longues études et que l'alcool n'avait pas pourri quelques bien trop longues années de ma vie, de même que les remords. J'aurais pu devenir politicien, ou construire des bâtiments pour le plaisir de me rendre utile. J'aurais pu être psy, pour soigner la peine des gens, les écouter, être la pour eux, pour les aider à comprendre tout ce qu'ils surmontaient. Mais au fond, c'est un peu tous ces métiers que j'avais choisi il y a déjà un moment de ça.
Voila déjà un moment que pompier était devenu mon métier. Professionellement j'entends. Une évidence suite à la mort de mon meilleur ami d'enfance, d'adolescence. Mon frère de connerie, cet imbécile qui me faisait rire même quand j'avais envie d'être en colère. Cet abruti qui débarquait chez moi à nimporte quelle heure comme si il avait toujours vécu la..Cet homme génial qui me conaissait mieux que personne et que les flammes auront pris, en l'enlevant à moi brutalement tandis que pour ma part j'éteignais la douloureuse peine qui me bouffait de l'intérieur à grandes gorgées d'alcool. Une noire periode de ma vie dont j'étais tout sauf fier bien que ça ai en quelque sorte forgé ma personnalité. Et grâce à ça j'étais un peu un médecin, en sauvant des gens, en effectuant les premiers soins. J'apprenais aux jeunes qui voulaient faire jeunes pompiers volontaires. Et en même temps un psy en réconfortant parfois des gens qui avaient perdu leur chez eux ou qui nous appelaient en étant totalement en panique. Oui..Un métier fabuleux, et j'en étais vraiment très content. J'avais la sensation d'avoir fait le bon choix. Enfin oui..La majorité du temps.
Puis il y avait ce genre de soirs, ou je me demandais pourquoi je voulais me confronter à ce malheur. Comme pour revivre le mien le jour ou mon téléphone avait sonné. Malgré les grands moments de joie ou on se sentait heureux de pouvoir aider les gens, il y avait ceux ou notre intervention ne suffisait pas, ou bien ou le mal était déjà fait. Ou des familles se retrouvaient brisées, ou totalement à la rue. On a beau dire, la mort on ne s'y fait pas. Le temps ou même le fait de ne pas connaitre ne rend pas les choses moins attroces, loin de la. Je n'étais pas spécialement sensible et pourtant chaque fois je rentrais en miettes, le moral à 0 et bon sang que j'aurais aimé ouvrir une bouteille et boire pour oublier, pour ne rien ressentir d'autre que la délicieuse ivresse qui nous faisait tourner la tête. Ca aurait été simple, mais ça aurait aussi été super lâche. Et jusqu'à preuve du contraire je n'étais pas un lâche. Je ne voulais jamais foutre tous mes effort en l'air, mes années de sobriété. Je ne voulais pas non plus perdre cette femme fabuleuse qui faisait partie de ma vie et qui s'intéressait à moi par je ne sais quelle chance. Je voulais passer chaque année de ma vie à ses côtés maintenant et ne plus jamais la perdre, ne plus attendre des années pour la retrouver. Alors ma sobriété et ma stabilité, j'y tenais comme à un véritable trésor et continuais à me rendre aux réunions pour donner mon aide et aussi me rendre compte de l'horreur que ça pouvait être au départ d'arrêter, le manque qui occupait la moindre de nos penées, la fatigue de lutter par moments et pourtant toutes les motivations qu'on pouvait avoir pour ne pas lâcher.
C'est autour d'un café que je m'étais posé finalement une fois changé dans la caserne, touillant le café noir dans le quel je plongeais mes yeux clairs comme pour y trouver les réponses aux questions qui me trottaient en tête. Mais forcément...Un café ça parle pas. Et j'avais bien du partir, bien décidé à rentrer chez moi, me poser devant la télé et regarder la première comédie débile qui passe pour penser à autre chose, peut être appeler ma petite amie pour entendre sa voix, lui parler de tout ce que j'avais sur le coeur et m'endormir plus paisiblement. En sortant j'avais doucement haussé un sourcil, entendant une voix assez proche. J'allais doucement dans la direction, peut être par curiosité, d'autres dirons par instinct. Quoi qu'il en soit j'avais vu cet homme assis par terre, il n'avait vraiment pas l'air bien et tant le pompier que l'homme totalement altruiste que j'étais. Je m'approchais alors en m'agenouillant en face de lui, les sourcils froncés alors que je cherchais son regard du mien. Je pouvais y lire de la panique, de la détresse, peut être de la souffrance. « Monsieur..? Tout va bien? Vous n'avez pas l'air bien du tout. Je peux faire quelque chose? Je m'appelle Sebastian Wilde..Je suis pompier. Si vous avez besoin d'un médecin faites le moi savoir, d'accord? »
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(✰) message posté Jeu 12 Mar 2015 - 20:19 par Invité
Nnexpected Meeting Owen & Sebastian
La douleur engendrée par le manque était de plus en plus insupportablement. Ma vision se troublait progressivement, mon corps réclamait les deux drogues auxquelles je l'avais habitué depuis mon retour. Le traître, il se jouait de moi alors que j'essayais de faire quelques efforts et ce depuis quelques jour. Des efforts misent à mal par l'addiction. Mon bras droit, secoué par quelques spasmes, me ramenait irrémédiablement à ma pathétique situation. J'avais au préalable vidé le flocon de Vicodin pour ne plus me laisser tenter. Les intentions étaient bonnes, mais ce sevrage forcé n'avait rien de salutaire sur mon organisme déjà bien affaiblis. À cet instant précis, si l'on m'avait proposé un verre, je crois qu'il m'aurait été difficile de résister. Ma raison semblait vaincue et j'étais incapable de savoir si d'ici quelques minutes, mon derrière ne serait pas fixé à un tabouret à attendre une pinte de bière, ou un double whisky sans glaçon. J'avais beau fermer les yeux et me convaincre que tout irait pour le mien, dans la seconde suivante, rien n'y faisait, mon martyre n'avait de cesse de se prolonger.
Mon bras continuait à trembler et bientôt mes deux mains furent logées à la même enseigne. Ajoutez à ça la douleur émanant de ma blessure, une douleur au moins aussi désagréable que celle qui a assailli mon cœur lorsque j'ai ouvert la porte de la salle de garde pour y trouver Julia sur Theodore. J'ai beau m'inventer toutes les excuses du monde, je n'arrive pas à oublier, ni les images, ni les mots. Je n'ai de cesse de jouer et rejouer dans ma tête, cette scène. Moi qui pensais avoir tout vécu, j'ai découvert qu'avoir le cœur brisé était de loin, la blessure la plus douloureuse qu'on puisse subir. Une blessure que j'ai cherchée à soigner en m'enfonçant encore plus. Comme c'est pathétique, l'alcool n'est pas et ne sera jamais une solution. C'est juste une excuse pour ne pas voir qu'on est lâche et c'est ce que je suis, un lâche qui est assis par terre, sur l'asphalte froide et humide. J'ai perdu Julia et je suis un lâche, il faut que je l'accepte et que j'aille de l'avant. Il faut que je me relève une bonne fois pour toute, car je sais que des gens comptent sur moi, à l'image de Tristan qui à au moins autant besoin d'aide que moi.
Ragaillardis, mais toujours sous l'emprise de la douleur, je regarde le tatouage qui orne mon avant-bras. « Je te l'ai choisi, car tu es fort comme un lion » avoua Julia, vingt ans auparavant lorsque nous quittions le salon de tatouage que nous avions investi lors d'une soirée, sur un coup de tête. Fort comme un lion, tu parles ! Il y a encore du chemin pour en arriver à un tel degré de courage, mais si je me prends en main dès ce soir, si je tiens le coup, peut-être que ce tatouage prendre enfin tout son sens. Je ferme les yeux un court instant, prends une grande inspiration. J'espère ainsi amoindrir un tout petit peu la douleur d'absorber une gélule de Vicodin pour repousser pour un temps, les assauts de cette putain de douleur. Des pas viennent alors claquer le sol, m'indiquant que je ne suis plus seul à présent. Aussitôt, j'ouvre les yeux et tombe nez à nez avec un type qui semble intrigué par ma présence. Moi qui pensais être tranquille, c'est raté !
« Monsieur..? Tout va bien? Vous n'avez pas l'air bien du tout. Je peux faire quelque chose? Je m'appelle Sebastian Wilde..Je suis pompier. Si vous avez besoin d'un médecin faites le moi savoir, d'accord? »
Avant même de prendre le temps de lui répondre, je soupire longuement. J'aurai préféré ne pas être surpris dans un tel degré de déshérence, surtout que l'homme en question est pompier. Me voilà dans de beaux draps !
« -Oui, oui ça va, ça se voit non !? »
Prenant conscience de ma rudesse, je souffle et tente de me redresser prenant soin de m'excuser.
« -Excusez-moi ! Je ne voulais pas être désagréable. Merci pour votre aide, mais ça ira, étant médecin, je pense pouvoir m'en sortir. »
Mais ma prétention me fait défaut, mes jambes ne parviennent à me porter et très vite, je me retrouve déséquilibrer.
« -Ah merde ! Fais chier ! »
Une fois encore mes addictions me rabaissent et désemparé, je pose mon regard sur mon interlocuteur.
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(✰) message posté Sam 21 Mar 2015 - 17:07 par Invité
Je ne pouvais pas m'empêcher de vouloir aider les gens qui semblaient en détresse. Les laisser dans leur coin, mauvaise idée. Combien de fois les pompiers avaient déjà été appelés pour des cas de suicides, ou alors bien trop tard dans des cas de maladies diverses, comme des AVC. Certaines personnes ne prenaient pas leurs symptomes aux serieux, attendaient tout simplement que ça passe tout seul. Après tout comment pouvait on voir ce qui se passait à l'interieur de notre corps, comment savoir si quelque chose de grave nous rongeait? Comment se motier parfois a aller consulter quand nous étions conscients du mal qui nous dévovorait et que pourtant on préférait fermer les yeux, juste pour oublier, ou pour faire en sorte de ne pas le montrer ou l'admettre devant quelqu'un d'autre du moins. J'avais connu ça à l'époque, j'avais honte de mon état dans certains moments et préférais refuser de l'aide par fierté, par orgueuil. Encore une chose que je pouvais me repprocher désormais. Et c'est cette volonté d'aider qui m'avait poussé vers cet homme que je ne conaissais ni d'Eve ni d'Adam. Cela me semblait juste être la bonne chose à faire tout simplement.
Il me faisait un peu penser à moi au début de ma periode de sevrage, se passer de quelque chose d'aussi addictif c'était une véritable torture. A croire que nos démons se réveillent encore plus fort pour nous pousser à boire plus que jamais pour les oublier. Quand même pour une gorgée on donnerait des sommes inconsidérées. Il faut être sacrément motivé et avoir du soutien pour parvenir à se dire non à soi même et ne pas oublier ses objectifs pour une vie meilleure. J'avais doucement posé ma main sur le bras de cet inconnu pour attirer son regard vers le mien, établir le contact. C'était quelque chose de basique qu'on apprenait dans notre formation, ce qui nous rapproche du boulot de psy sauf que je ne suis pas assis sur une chaise avec un callepin, un stylo. J'intervenais directement dans son intérêt. Doucement, je soupirais un peu en l'entendant, secouant la tête de la gauche vers la droite sans pour autant perdre mon sang froid.
« Vous savez ce n'est pas une honte d'être mal..Sinon je ne serais pas venu..Il faut savoir accepter une main qu'on nous tend.»
Je souris légèrement, c'était une des premières phrases que l'on m'avait dit quand j'avais été voir les alcooliques anonymes ou je m'étais plutot renfermé sur moi même au départ. On m'avait appris à m'ouvrir aux autres, à comprendre que l'union faisait la force et que lorsque nous étions entourés ce qui nous faisait souffrir avait moins tendance ou nous grignoter le cerveau en occupant toutes nos pensées de chaque instant. Alors même si je semblais être un nuisible pour lui en ce moment même je ne comptais pas forcément laisser tomber. A sa révélation je haussais un sourcil, plutot perplexe.
« Médecin..? Vraiment..? Alors vous allez devoir m'expliquer ce qui se passe parce que je ne compte pas vous laisser la tout seul vous savez? Ca serait non assistance à personne en danger si il vous arrivait quelque chose.»
Je me relevais d'ailleurs tandis qu'il faisait de même, le rattrapant afin de le soutenir, l'aidant à aller jusqu'à un banc pour qu'il puisse s'asseoir plus confortablement, cherchant une bouteille d'eau dans mon sac avant de l'ouvrir pour lui tendre.
« Ouai en effet. Je trouve que les mots résument plutot bien la situation. Vous devriez me dire ce qui se passe vous savez? Je demande qu'à vous aider un peu..Je ne peux surement pas faire des miracles mais c'est toujours mieux que de se taire et garder pour soi non? »
Le questionnais-je en penchant doucement la tête sur le côté, les sourcils froncés, attendant cette fois ci une réponse bien précise pour qu'il me dise ce qui pouvait bien lui arriver, ses yeux ne montraient pas vraiment un bon état de santé, ni même l'attitude globale de son corps. Un manque, ça me semblait évident.
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(✰) message posté Sam 21 Mar 2015 - 19:24 par Invité
Nnexpected Meeting Owen & Sebastian
Je veux disparaître, me perdre dans les allées sans fond du désespoir. Je veux être un oiseau pour m'envoler haut et loin... Je veux être quelqu'un d'autre pour ne plus à avoir à supporter ce que je suis devenu... Je veux une machine à remonter le temps pour effacer mes erreurs et changer le passé... Mais tout ce que je veux, jamais je ne l'obtiendrais. Je devais me contentais de ce que le commun des mortels avait à m'offrir, la rédemption, la possibilité d'écrire mon histoire et non de la repenser. Ce qui est fait est fait, on ne peut le défaire, c'est un peu le principe de la vie, on ne peut rien changer, mais tout est immuable.
Mon regard d'abord fuyant, croisa celui du nouvel arrivant qui semblait bien intrigué par ma présence. Il avait ce que l'on pouvait qualifier de « bonne tête » mais il tombait au moment où ma sociabilité était aussi inexistante que mon envie de me lever. D'ailleurs bien plus que de l'envie, c'est de la force qu'il me manquait à présent pour me remettre sur pied. L'inconnu semblait plus que compatissant et voulait vraiment m'aider, je ne pouvais dès lors, le blâmer d'essayer. Un premier contact se fit naturellement, il posa sa main sur mon épaule. Le fait qu'il soit pompier me rassura légèrement, mais je n'en restais pas moins honteux d'être l'instigateur de ce triste spectacle.
« -J'ai toujours eu du mal à accepter les mains tendues, c'est comme ça. » Dis-je à demi-mot
Il esquissa un léger sourire, visiblement toujours aussi à l'aise, contrairement à moi qui désespérais de me sortir de ce calvaire additif. Lorsque je lui transmis l'information suivante, à savoir, la profession exercée, il me regarda à la fois surprit et perplexe par la teneur de cette information. Était-ce si difficile à croire ? Oui, bon, si l'on tient compte de mon état, effectivement le fait de m'imaginer médecin, peut prêter à sourire.
« -Médecin...? Vraiment...? Alors vous allez devoir m'expliquer ce qui se passe parce que je ne compte pas vous laisser là tout seul vous savez ? Ça serait de la non-assistance à personne en danger s'il vous arrivait quelque chose »
Suite à cette dernière réplique, j'esquisse un léger sourire. D'habitude, c'est moi qui rétorque ce genre d'argument et me voilà contraint de les entendre, signe que les choses ont bien changé. Pour ne pas laisser retomber la conversation, je reprends la parole, car au final, j'avoue que ce soir, pour calmer la douleur, discuter un peu ne serait pas un moindre mal.
« -Je ne suis pas du genre à épiloguer. » rétorquais-je froidement.
Il se releva et m'aida à tenir debout pour m'éviter une nouvelle chute, sinon plus douloureuse que la première. Nous fîmes donc quelques pas vers le banc pour nous y asseoir et continuer cette conversation. L'homme ouvrit son sac en bandoulière et en sortit une bouteille d'eau qu'il me tendit aussitôt. Il me fallut bien trois bonnes secondes avant de me saisir du présent et d'en boire quelques gorgées.
« -Vous devriez me dire ce qui se passe vous savez? Je demande qu'à vous aider un peu... Je ne peux surement pas faire des miracles mais c'est toujours mieux que de se taire et garder pour soi non? »
Mon regard se perdit sur la ténébreuse Tamise qui coulait devant nous. Les interrogations de l'homme résonnaient dans ma tête à présent et à n'en pas douter, il attendait une réponse. Un léger sourire prit forme sur mon visage et sans quitter des yeux la Tamise, je repris la parole.
« -Les pompiers ont cette fichu manie, de vouloir aider tout le monde, même les cas désespéré. Il y a encore peu, c'est ce que j'étais, un cas désespéré. Mais aujourd'hui, on dirait que je suis en passe de suivre une transition que j'espère réussir... Sebastian, c'est ça ? Moi s'est Owen et mon impolitesse me tuera un jour »
Je lui tendis la main pour achever les présentations avortées quelques minutes auparavant « -C'est drôle, il y a peu une amie devait me mettre en contact avec un Sebastian et vous voilà. Le destin est d’humeur blagueuse on dirait»
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(✰) message posté Mar 7 Avr 2015 - 11:52 par Invité
Si il y a bien une qualité qu'on pouvait me reconnaitre, c'était ma détermination. Que ça soit dans la vie privée ou professionelle je ne laissais jamais rien tomber tant que je n'étais pas pleinement satisfait de moi même. Et la mission dans la quelle je m'étais investi aujour'hui c'était l'aider lui. Il n'avait vraiment pas l'air dans son assiète donc même s'il se bornait à me repousser en me parlant froidement, je ne comptais pas tellement laisser tomber et juste m'en aller en le laissant la, assis et complètement paumé sans savoir ce qui pourrait bien lui arriver. Qui sait, il pourrait prendre le volant et avoir un accident dans son état et alors je me sentirais sacrément coupable de ne pas avoir tenu bon pour m'assurer ensuite qu'il était bel et bien en sécurité chez lui si possible, si du moins il était de la région. Allez savoir si ce n'était pas un touriste qui s'était un peu trop attardé dans un bar ou qui avait testé de fumer quelque chose de pas vraiment bon. Je n'étais pas venu pour le juger après tout, juste pour savoir si je pouvais faire quelque chose pour l'aider et le sortir de ce qui semblait être une situation délicate pour lui. Je m'étais alors contenté de chercher son regard, la main posée sur son épaule en guise de premier contact qui d'habitude servait à au moins rassurer un peu les gens qui se sentaient pas super bien. Je n'étais pas dans sa tête et ignorais l'étendue de son mal être, donc je ne pouvais que faire au mieux. J'avais été dans cette situation, et j'aurais aimé qu'on me tende la main plus souvent.
« Il faut bien une première fois à tout vous savez..Parfois une main tendue, ça change tout. La solitude, c'est jamais bon. Surtout pas dans les mauvais moments. »
Je soupirais doucement en le regardant, décidément, je semblais être tombé en face de quelqu'un d'aussi têtu que moi! Et la nous n'étions pas sorti de l'auberge sauf que la celui qui était en mauvaise posture ce n'était pas moi et que donc je resterais la toute la nuit s'il le fallait. En le tenant de mon mieux sur les quelques mètres que nous avions à faire, je haussais les épaules.
« Je ne suis pas du genre à lacher l'affaire même quand je tombe en face de quelqu'un de borné. Désolé.»
Je le laissais boire sans le lacher des yeux, desfois qu'il s'étouffe en plus. Manquerais plus que ça. Je sentais que la soirée allait être bien longue si j'allais devoir batailler avec lui. Mais après tout si j'étais devenu parrain aux Alcooliques Anonymes c'est bien parce que je savais y faire avec les gens, les conseiller, et être la dans les moments de détresse ou ils auraient besoin de quelqu'un à qui parler plutot que de replonger. Ah ça y est, un petit sourire! Bon, peut être pas si désespéré que ça! Je me tournais totalement vers lui, reprenant la bouteille d'eau que je gardais à proximité au cas ou il en voudrait encore tout à l'heure. J'avais aussi un bout de sucre dans mon sac, au cas ou, les gens qui font des crises d'hypoglicémie.
« Et les médecins ont cette facheuse tendance à croire qu'ils n'ont pas besoin d'aide parce qu'ils peuvent se gérer eux même. Donc.. Tu..Je me permets de te tutoyer hein, c'est plus sympa. Tu es aussi en.. Désintox? Drogue, alcool? J'ai arrêté de boire y'a un moment déjà, mais je connais ce que c'est..Le manque et tout.. La douleur que ça peut créer. Ca peut rendre fou..Et c'est bien ce que je dis..Nos démons reprennent bien plus le dessus quand on est seuls alors que quand on a quelqu'un a appeler dans les moments difficiles, moins de chance qu'on craque! Enchanté Owen.»
Après tout il vallait mieux être tué par son impolitesse que par une cirrhose du foie. Il avait bien raison d'arrêter. Et je comprenais mieux son état maintenant. Les premiers temps c'était tout bonnement attroce. Raison pour laquelle je ne me laissais jamais plus tenter par un verre, repasser par tout ça, non merci. En l'entendant je souriais un peu et haussais un sourcil.
« Une amie? Ben..Dis moi son nom et on saura tout de suite si je suis le bon Sebastian alors! Que veux tu..La vie craint par moments, et d'autres fois elle est plutot sympa! »
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(✰) message posté Lun 4 Mai 2015 - 1:39 par Invité
Nnexpected Meeting Owen & Sebastian
J'étais là à ce moment précis, incapable de savoir où cette sortie en terre hostile pourrait me conduire. Ce soir, alors que je suis au plus mal, j'ai puisé dans mes dernières forces pour me lancer un ultime défi. Je veux me confronter à mes démons, en l'occurrence l'alcool et dépendance, pour leur faire, je l'espère, un ultime bras d'honneur. Ai-je étais naïf d'imaginer, pouvoir, changer les choses ? D'espérer réussir à briser cette quotidienneté dangereuse qui m'a asservi à la bouteille depuis mon retour d'Irak ? Non, je ne suis pas naïf, mais il est plus que temps que je reprenne ma vie en main. Jusqu'à présent, je n'étais qu'un lâche, incapable de faire face à mes problèmes. La bouteille est devenue mon allié pour contourner l'obstacle au lieu de l'affronter dignement. Mais preuve que les miracles existent, ce soir, alors que j'étais sûr de faillir, j'ai réussi à dompter non sans mal la tentation.
Moi qui d'ordinaire, œuvrer pour sauver des vies, je devais à présent accepter le fait que c'est moi qui avais besoin d'aide pour préserver la mienne. Mon atmosphère devenait de plus en plus délétère, j'étais et je suis encore enrayé dans une affreuse mécanique qui m'empêche de reprendre le contrôle. Je suis dépendant et j'aimerais vous dire que cela s'est fait indépendamment de ma volonté, mais ça serait mentir et je ne veux pas m'orienter dans cette direction. Je ne veux pas que le mensonge devienne ma nouvelle langue, comme ça a été le cas pour mon père. Je dois avouer que le simple fait de m'imaginer ressembler à mon père, est un argument qui fait mouche et qui étaye mon envie de reprendre le dessus, de m'éloigner de cette image paternelle, pour me rapprocher de l'image divergente du fils. Prenant conscience du pétrin dans lequel je me suis encore fourré, je pousse un long soupire et observe à nouveau la Tamise. Puis sans détacher mon regard de l'étendue d'eau qui nous fait face, je reprends la parole, pour entretenir la conversation avec mon interlocuteur, qui m'apparaît de plus en plus sympathique à mesure que les minutes s'égrainent.
« - Oui tutoie moi, c'est plus simple et puis vu l'état dans lequel je suis, il est inutile de s'emmerder avec les formalités. Pour répondre à ta question, non, je ne suis pas en désintox, du moins pas officiellement. Là, on va dire que je n'ai ni pris de pilule, ni bu une goutte d'alcool, depuis quelques heures, je crois. En fait, je n'arrive plus à avoir la notion du temps. Je crois vraiment que je suis en train de devenir dingue. Hormis ça, je suis ravi de faire ta connaissance Sebastian, bien qu'entre nous, j'aurai préféré la faire dans d'autres circonstances »
Me voilà donc en train de parler à un parfait inconnu, je lui fais part de certains détails de ma vie sans me poser de question, chose que je ne fais quasiment jamais d'ordinaire. Mais le type est sympathique, il inspire la confiance et semble maitrisé le sujet de l'addiction. Ce dernier point est surement à l'origine de cet afflux de confiance qui émane de moi et qui me permet de me livrer sans réticences. Et puis j'en ai besoin, j'ai besoin d'une oreille attentive et plus encore, j'ai besoin de partager mes troubles avec une personne qui a au préalable emprunté cette route escarpée sur laquelle je me trouve à présent. Bien sûr, j'ai déjà eu l'occasion de parler un peu avec Lizzie, mais sa proximité avec Julia, rend les choses compliquées pour elle et pour moi. Alors, avec cette gentillesse qui la caractérise, elle m'a donné les coordonnées d'un camarade ancien alcoolique, qui à l'époque où elle sombrait, fut son parrain. Comble de l'ironie le type en question se nommait Sebastian. Je ne manque pas de faire part de cela à mon camarade de banc qui semble surprit par cet aveu et qui veut en savoir un peu plus.
« -Une amie ? Ben..Dis moi son nom et on saura tout de suite si je suis le bon Sebastian alors ! Que veux-tu.. ? La vie craint par moments, et d'autres fois, elle est plutôt sympa ! »
Le sourire aux lèvres, je laisse un temps s'écouler pour ménager mes effets, puis je reprends la parole sans quitter la Tamise du regard.
« -Si tu me dis que tu connais Lizzie Spencer je suis prêt à croire au destin. » dis-je sur le ton de la plaisanterie sans me douter de la suite des événements.
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(✰) message posté Dim 10 Mai 2015 - 11:54 par Invité
La journée avait été bien longue et je me sentais fatigué, pressé de rentrer chez moi pour me glisser sous mes draps. Avant, je serais certainement allé au lit beurré comme un ptit lu, parce que l'alcool avait ce fabuleux pouvoir de m'assomer, et me faire dormir sans trop faire de cauchemar même si je me réveillais dans un état pas bien glorieux une grande majorité du temps. J'étais content de ma sobriété, et si vraiment je peinais à dormir je préférais toujours me faire un thé pour me détendre ou en cas de réel besoin de dormir avant une journée très longue et difficile par exemple, je m'accordais un somnifère. L'alcool avait été banni à tout jamais de ma vie, pour mon bien mais aussi pour celui de mon entourage. J'avais perdu bien des amis pendant cette période noire de ma vie et même ma famille ne savait plus comment me parler ni comment agir avec moi. Je refusais d'être un alcoolique qui sombrait à chaque verre un peu plus. Plus jamais.
Mais si je m'étais toujours refusé de reprendre, prendre mon rôle de parrain avait été comme une évidence pour moi, on m'avait aidé à me sortir de cette affreuse situation et maintenant je voulais faire de même. Je voulais être un pilier, une épaule sur laquelle se reposer, une oreille attentive si quelqu'un avait besoin de m'appeler lorsqu'il avait envie de rechuter. Je voulais être ce genre de personne, à laquelle on repenserait en se disant que j'avais pu l'aider à sortir de cette addiction, ou d'une autre pourquoi pas. Après tout c'était pour nimporte quoi le même principe. Se refuser tout à coup quelque chose à laquelle nous sommes habitués. A laquelle nous somme accro. Souffrir de ce manque de tout notre être, et de toute notre âme. Devoir tenir, se retenir alors que céder semble être tellement simple. Se laisser aller est en tous les cas la solution de facilité, mais le but ultime est de bannir ça de notre vie pour toujours. Et j'avais bien l'impression que cet homme la avait besoin de moi, d'une certaine façon. C'est juste qu'il l'ignorait encore pour le moment. Par amour propre, on préfère souvent s'isoler, se débrouiller seul pour ne pas montrer ses faiblesses. Mais finalement, une main tendue est la plus belle aide qui soit.
« - Tu sais ce n'est pas parce qu'on a des soucis et des addictions qu'on mérite moins le respect.. Tu as un problème, mais tout ça peut se régler.. Bon à ce que tu me dis tu as deux addictions à vaincre en même temps, ce n'est pas vraiment ce qu'il y a de plus facile mais tu peux y arriver. C'est sur que tu vas souffrir, ça oui. Que plus d'une fois tu seras tenté. Mais à ce que j'ai vu, du caractère tu en as à revendre alors utilise le contre toi. Dans ce genre de combat, tu es ton plus grand ennemi. Il ne tient qu'à toi de tenir peu importe la difficulté que tu rencontreras. Et puisque je me suis lancé la dedans, si t'as besoin d'aide tu pourras compter sur moi. En tant qu'ancien alcoolique..Je saurais t'écouter sans jugement. »
C'était peut être ça la clé au fond, parler comme un ami et pas comme un psy, ni comme un juge qui lui faisais son procès de sa vie. Est ce que le regard des gens ne suffisait pas? Et notre propre regard sur nous même. Je sais qu'à l'époque je détestais me voir dans une glace, j'avais honte, je me dégoutais et pourtant j'avais mis tellement de temps à arrêter. Si d'autres le vivent bien, moi je me rendais malade interieurement en même temps que l'alcool m'ennivrait chaque fois. Rhum, vodka, bière, vin, et autres, parfois je ne faisais même plus la différence, tout ce que je cherchais c'était l'effet. Cette chaleur qui brulait la gorge, l'esprit moins clair. Tout qui devient soudain moins grave, moins triste surtout. En l'entendant je n'avais pu m'empêcher de rire, secouant doucement la tête. Ouai, la vie faisait bien les choses parfois il fallait croire!
« Hmm je la connais plus que bien. Moi et Lizzie sommes ensembles depuis plusieurs mois maintenant. Un amour de longue date qui a mis du temps à se construire mais..Oui. C'est bien de cette Lizzie qu'on parle tous les deux. Et bien..Enchanté alors! C'est pas croyable quand même hm? La vie est ..Bizarre. »
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(✰) message posté Ven 29 Mai 2015 - 1:28 par Invité
Grand adorateur des prises de tête et des réflexions teintées de philosophie, aujourd'hui après avoir traîné un nombre innombrable de casseroles en tous genre, je peux vous dire avec expérience et sans prétention, qu'avancer est en fait bien plus compliqué que l'on pourrait imaginer. On pense, naïvement que faire un pas, un seul petit pas est l'une des choses les plus simples que nous soyons en mesure de faire ! Laissez-moi vous dire que non. Avant de répondre aussi promptement à la problématique, j'aurai esquissé un léger sourire face à un tel constat, mais aujourd'hui le sourire a fait place à un regard vide et un cœur au moins aussi lourd que ma tête après une méchante gueule de bois. Quand on sombre, il est plus facile de reculer que d'avancer, de faire deux pas en arrière, plutôt que d'en faire un en-avant. L’addiction a cette capacité de rendre impossible tout ce qui est, d'ordinaire, possible. Elle vous enlève vos forces et accroit vos faiblesses. Elle vous assujettit à n'être rien de plus qu'un pantin entre ses volutes. L'addiction est la pire des pétasses, elle se joue de vous, elle vous prend tout, vous brise le cœur. Il faut savoir mettre un terme à cette union avant que cette salope ne vous rende définitivement dépendant... Ah oui, je précise, il est question de l'addiction, n'allez pas croire que je sois devenu misogyne. Ce n'est quand même pas de ma faute si "addiction" est un nom féminin.
Je l'écoute, oui cette fois, je ne fais pas semblant. Mon interlocuteur a toute mon attention, je commence même à détourner mon regard de la sombre Tamise, qui n'était alors qu'un prétexte pour fuir le regard de Sebastian. Je ne veux pas susciter la pitié et je veux encore moins être jugé, tel sont mes doléances et j'ai l'impression que quelqu'un, là-haut, semble avoir souscrit à mon appel en m'envoyant Sebastian, ancien alcoolique et altruiste confirmé. Le pompier parle avec calme, il cherche et trouve les bons mots, comme s'il savait exactement quoi dire pour me rassurer. Il ne cherche pas à me juger, au contraire, il entrevoit un peu de lumière là où je ne vois que les ténèbres. Malgré tout, il ne cherche pas à mentir et me fait comprendre que je vais très certainement souffrir, que la tentation sera constante et que chaque jour ma volonté sera mise à l'épreuve. J'esquisse un léger sourire, il semble connaître son discours par cœur, mais à aucun moment, je n'essaie de l'arrêter. Je savoure que dis-je, je bois ses mots. Ce type me rassure et sans le connaître, je sais que je peux le croire, que la confiance est facile à accorder avec ce genre de personne.
« -Je crois que je suis avant tout une sacré tête de mule qui pensait n'avoir besoin de personne. Regarde-moi, j'ai l'air de ... de rien. Mais ça n'est pas en pleurant sur mon sort que j'arriverai à m'en sortir n'est-ce pas ? Merci, juste merci d'être venu, de ne pas me juger. Je crois que ça m'a fait beaucoup de bien. » lui dis-je avec sincérité.
Je me rends alors compte, que cet étau invisible qui compressait mon cœur depuis plusieurs jours, n'était plus. Parler, voilà donc le remède contre la morosité, le pansement pour penser une vilaine blessure, la clé pour ouvrir des portes que l'on pensait verrouiller pour toujours. Parler à quelqu'un que l'on ne connaît pas, un être humain lambda, qui ne gagne pas sa vie en écoutant les autres, juste un gars qui passait par là. Mon dieu que ça fait du bien, tellement que je ne parviens à effacer le léger sourire qui hante mon visage. Même si la situation ne prête pas à sourire, je continue à arborer mon rictus, je me sens bien, juste bien. Les tremblements ont cessé, ma gorge n'est plus sèche comme du papier de verre. Une réelle complicité est en train de naître entre Sebastian et moi et je ne peux m'empêcher de me dire que la vie, aussi rude soit-elle, peut parfois, outre les obstacles, nous offrir de belles surprises qui s'adjoignent de belles rencontres. Mais rien n'est le fruit du hasard...
«-Hmm je la connais plus que bien. Moi et Lizzie sommes ensembles depuis plusieurs mois maintenant. Un amour de longue date qui a mis du temps à se construire mais..Oui. C'est bien de cette Lizzie qu'on parle tous les deux. Et bien..Enchanté alors! C'est pas croyable quand même hm? La vie est ..Bizarre. »
Je me prends la tête entre les mains, sans perdre mon sourire, puis je repose à nouveau mon regard sur Sebastian, qui semble interloqué par mon geste.
« -Alors tu es le Sebastian que je devais appeler. Lizzie m'a donné ton numéro pour qu'on se rencontre. J'ai gardé le numéro, me promettant d'appeler. Au final, ton numéro est dans ma poche depuis plusieurs jours. Wow, c'est dingue, tellement que j'ai presque du mal à y croire. Je pense que tu étais la personne dont j'avais le plus besoin et te voilà sans même que j'ai besoin de t'appeler. On dirait qu'on était destiné à se rencontrer d'une manière ou d'une autre. Enfin tout ça pour dire que je suis ravie de rencontrer le petit ami de Lizzie. »
Pour officialiser notre rencontre, je lui tends alors la main.
« -Bon, je crois que je vais un peu mieux. Tu ne connaîtrais pas un endroit sympa où l'alcool ne coule pas à flots ? »
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(✰) message posté Lun 8 Juin 2015 - 19:05 par Invité
Les yeux plissés pour supporter la lumière du lampadaire dans mes yeux clairs plutot sensibles, je regardais la route, ou mes pieds de temps en temps. L'un comme l'autre n'avait pas vraiment d'importance mais regarder quelqu'un dans les yeux dans ce genre de moment n'était pas vraiment super agréable, ça pouvait être même un peu dérangeant de se sentir fixé. Alors j'attendais et je me contentais de lui parler. Les mots étaient en tous les cas ou presque les meilleurs des remèdes. Bien plus que nimporte quel regard parfois. Donc je me contentais d'en quelque sorte ouvrir mon coeur, lui disant les choses comme elles me venaient et surtout comme je les pensais. Jamais je ne lui mentirais, ou lui dirais que les choses allaient être faciles. Je tenais à être sincère et honnête surtout quand les gens vivaient des choses que je connaissais, je savais de quoi je parlais quand je lui disais tout ça sur la drogue ou..Sur l'alcool. J'étais passé par la bien plus que plusieurs médecins qui donnaient des leçons de moral sans rien y connaitre vraiment. Alors je voulais être un homme dans lequel il pouvait placer son entière confiance, sur lequel il pouvait se reposer en cas de besoin et il ne devrait pas hésiter à le faire d'ailleurs.
« Ne dis pas ça..Tu n'as pas l'air de rien. Tu as tout simplement l'air de quelqu'un qui n'a pas eu beaucoup de chance dans la vie et qui s'est fait dépasser par les évènements tu sais. Moi en tout cas, c'est ce que je vois en ce moment même. Tu t'en sortiras si tu te bats, c'est certain. Que tu es assez fort pour ne pas baisser les bras. Mais pas de chance pour toi je ne vais plus te lâcher donc je vais t'aider à tenir et te défaire de cette situation! Et si j'ai pu t'aider..Alors ma soirée est plutôt réussie. "
Peu de gens se rendaient compte des bienfaits de la parole. Ou alors ils préféraient ne même pas y penser parce que par orgueil ils ne s'ouvraient pas aux autres. Mon nouvel ami semblait être de ce genre de personnes, mais pour le coup je voyais bien qu'il avait changé depuis le début de notre discution. Comme si la carapace se fissurait peu à peu et que tout le poids qui pesait sur ses épaules s'évanouissait dans l'air. Ca me faisait du bien, de servir à quelque chose. D'avoir une influence sur la vie de quelqu'un. C'était l'essence même de mon métier et pouvoir l'exercer à côté avec des gens comme lui qui avaient besoin de soutien. Si nous n'avions pas été deux hommes je pense bien que j'aurais serré sa main dans la sienne pour l'appaiser un peu plus et lui montrer ma présence, mon soutien dans cette épreuve. A la place je gardais la main posée à plat sur le haut de son dos, puis sur son épaule que je serrais. Non je ne partirais pas. Et si il voulait que je reste la pour parler toute la nuit et la journée suivante, alors je le ferais sans une once d'hésitation. Je n'avais pas assez d'amis pour me priver de ce genre de contact, au contraire..Pour moi aussi parler était une véritable libération. Etre moi même ou du moins me souvenir avec quelqu'un des choses que j'avais vécu dans le passé. Je me sentais vivant, et bon sang que cette impression était bonne.
J'avais pris une profonde inspiration, fermant les yeux un instant. C'est comme si un instant je n'avais plus eu un seul instant l'impression d'être en ville. C'est comme si tout autour de nous il n'y avait plus eu de bruit. Juste une bulle, tout autour de moi, de nous. C'était un moment plutot agréable à vrai dire. La simple mention du nom de ma chérie avait en tout cas suffit à étirer mes lèvres en un large sourire. Bon sang que je l'aimais, ma Lizzie.. Ma belle Lizzie. Personne ne pouvait seulement se douter à quel point elle pouvait être merveilleuse. Tout homme mériterait de trouver son âme soeur tout comme je l'avais trouvé. Elle avait fait de moi un homme meilleur, de bien des façons. Et visiblement, elle parlait de moi. Quelle chance j'avais. Nous nous étions merveilleusement trouvé. Et quoi qu'il puisse arriver, jamais je ne laisserais quoi ou qui que ce soit nous séparer.
" Et voila, tu vois il faut toujours écouter Lizzie. Elle est de bon conseil, elle savait que je saurais t'aider et comme tu es visiblement aussi têtu que moi, la vie nous a donné un petit coup de main pour qu'on se rencontre. C'est incroyable. En tout cas maintenant ça y est, je suis la. Et au moins tu as déjà mon numéro alors le jour ou tu as envie de discuter, et je te laisserais mon adresse aussi comme ça si un jour tu te sens mal et que tu sais pas ou aller tu sauras à quelle porte frapper. Ravi de te rencontrer sache le. Je le dirais à Lizzie, ça lui fera surement plaisir "
Je serrais sa main dans la mienne, me relevant en le tirant par la main pour l'aider à faire de même.
" Oh si biensur. Il y a une éspèce de café la bas, ils font de bons trucs à grignoter aussi, c'est un endroit agréable ou se poser. Pas d'alcool généralement. Ca te tente?"