"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Unexpected ♪ Alinael 2979874845 Unexpected ♪ Alinael 1973890357
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Sam 2 Juin 2018 - 9:17 par Nathanael E. Keynes
Mai 2018

Un an que je me posais la question et que plus j'y réfléchissais, plus j'en venais à la conclusion que moi qui n'avais jamais voulu m'engager avant lui, j'en arrivais à avoir envie de fonder une famille avec lui. Avoir des enfants, ça ne m'avait pas effleuré l'esprit auparavant - en même temps quand on voit ce que mon père a fait avec le sien, de fils - et voilà que je n'arrêtais plus d'y penser. A tel point que j'en suis venu à me demander si j'étais capable de rester, si ce projet, cette envie, qui me prenait les tripes, n'aboutissait jamais, malgré tout l'amour que j'avais pour lui.

J'ai tenté d'aborder le sujet, une première fois, me suis heurté à un "non" catégorique, mais guère surprenant. Et puis j'ai tenté de relancer le sujet une fois ou deux, jusqu'à cette soirée fatidique où la conversation s'est achevée comme je le craignais sur son mutisme et son visage fermé, et mes yeux trop brillants.

- Je peux pas continuer comme ça, Tyler... Je t'aime, je me vois finir ma vie avec  toi, mais pas sans qu'on devienne une famille.
- Tu sais ce que j'en pense. C'est toi qui vois maintenant.

Je le connais par coeur, je sais bien que ça lui fait mal. Je sais aussi qu'il ne le dira pas. Qu'il ne le montrera pas. Et je sais bien, au fond de moi, que j'aurais aimé qu'il le fasse, qu'il me laisse voir qu'il m'aime et qu'il ne veut pas que je m'en aille, plutôt que de rester stoïque et de me laisser partir. Je serais sans doute resté. Ca n'aurait peut-être été que reculer pour mieux sauter, sans doute que la question m'aurait trotté dans la tête encore un paquet de fois, et peut-être qu'à terme, on en serait revenus là. Peut-être, peut-être pas... Mais la question ne se posera pas, parce que j'ai pris mes affaires, déjà prêtes en réalité, ma guitare, et je suis parti.

Je suis rentré chez moi, à White City, dévasté. J'ai retrouvé cette maisonnette qui m'a servi seulement d'entrepôt et d'adresse fiscale jusque-là, j'ai envoyé un message à Rika pour qu'il soit au courant, mais je ne doute pas une seconde qu'il aura rapidement Tyler au téléphone, et je m'inquiète pour le groupe. J'ai prévenu Kaspar que les LuSt auraient peut-être un souci à l'avenir, prévenu Kassandra que je serai un peu absent du bar quelques jours et... je me suis terré chez moi. Je sais que c'était idiot, mais j'ai espéré le voir frapper à ma porte, m'appeler, m'envoyer un message... Mais rien. C'est Rika qui est passé me voir, me demander comment j'allais, m'assurer que ça ne changeait rien pour le groupe, qu'il gérerait. Parce que ce type est une crème, même si je viens de briser le coeur de son meilleur ami. Et le mien au passage.

Alors je me suis remis à écrire, pour le groupe, et je sais bien qu'en répét', tout le monde sait d'où viennent les mots qui me sortent des tripes. Et je suis revenu au bar, comme si rien de tout ça n'avait d'importance, alors que c'est loin d'être le cas. Face aux collègues, aux clients, je suis le Nate habituel, souriant, taquin, disponible. Mais c'est une façade qui s'effondre dès que je rentre seul chez moi. Sharona est passée, et j'ai joué les fiers, mais je crois que même elle n'a pas été tellement dupe.

- Je devais te casser la gueule si tu lui faisais du mal, tu te souviens ?
- Mmmh mmmh...

Le silence a plané un instant comme elle sirotait son coca et puis elle a ajouté.

- Ca serait plus facile si t'avais pas déjà aussi mal... Je pourrais te défigurer que ça serait rien, à côté...
- Je sais pas trop comment je dois le prendre, mais c'est gentil de penser à ma clientèle...

Une bravade comme une autre, elle est pas dupe, mais je sais qu'elle comprend entre les lignes, je le vois même dans son regard.

- Bah ouais, ma soeur aurait plus de taff si le bar coulait alors...

On n'en a plus jamais reparlé, je sais même pas si elle a continué à le voir, je crois que ça faisait déjà un moment que c'était plus le cas. Et si elle m'a vu repartir en bonne compagnie une fois ou deux par la suite, quand la solitude a commencé à beaucoup trop me peser, elle n'a jamais rien dit à ce sujet.


Ce soir, c'est un visage que je n'aurais jamais imaginé voir dans mon bar qui est apparu au comptoir et j'ai un instant eu un léger froncement de sourcils, interloqué, quand les circonstances dans lesquels j'ai déjà été confronté à ce minois me reviennent en mémoire.

- Salut !

Je me suis approché, manifestant ainsi sans le dire auprès de Kass et des autres que je m'occupais de lui.

- Qu'est-ce que je te sers ?

Une familiarité qui n'aurait pas eu lieu dans notre milieu d'origine, là où je l'ai croisé pour les premières fois. On n'a jamais vraiment eu l'occasion de se parler, cependant - il faut dire que son père étant assez proche du mien, je n'ai pas vraiment fait d'effort non plus - et le voir ici m'incite à croire que je ne suis pas le seul à bien envoyer paître la classe sociale et les mondanités. Et pendant que je lui sers la boisson demandée avec une dextérité évidente, je reprends la parole.

- Si on m'avait dit que je te reverrai ici, je pense que j'aurais éclaté de rire...

Pas vraiment envie de cacher qui je suis, même s'il s'en souvient peut-être pas.

- Nathanael Keynes. Mais ici, Nate, ça suffira amplement...

Et je lui tends son verre, curieux de la façon dont il va répondre, curieux de voir s'il me remet, aussi...

@Alistair H. Pratt
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Alastair H. Pratt
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() message posté Dim 3 Juin 2018 - 20:41 par Alastair H. Pratt
L’eau tiède du robinet avait pris une teinte brun-violet qui tachait un peu la porcelaine du bain. Alistair, la tête engouffrée sous le jet de l’eau, regardait, avec une fascination presque maladive, l’eau souillée par la teinture tourbillonner lentement et disparaitre dans le drain. Même après qu’elle soit devenue complètement claire, il resta quelques minutes encore à contempler l’orifice qui avait tout avalé, avec une envie de dissoudre lui aussi.

Lorsqu’il eut finit de se sécher les cheveux, il se regarda, torse nu, dans la glace de la nouvelle pharmacie. Ses racines blondes avaient disparues, encore et toujours pour laisser place à la noirceur. Que restait-il de l’adolescent et du jeune homme à la chevelure d’or, aux yeux pâles et aux joues roses de contes de fées qu’il avait jadis semblé être deux ans auparavant? Plus grand chose. Les cernes obscurcissaient son regard et ses joues se creusait un peu plus chaque jour. Il commençait à ressembler à Wilde tiens, la drogue en moins. En tout cas, pour l’instant. Du petit chérubin qui semblait ne demander que le vol de son innocence, il était devenu le Prince des ténèbres. Et ça ne lui allait pas trop mal.

Il lança un regard las vers la pharmacie et avala ses cachets règlementaires, comme un enfant sage. Il enfila un débardeur noir, une chemise froissée et un vieux jeans, pris au hasard sur une pile de linge, mis ses lunettes sur son nez et décida d’abandonner ses livres de droit pour un peu d’air. On étouffait ici comme dans une tombe. Et il avait besoin d’un verre.

La nuit était plus chaude que d’habitude, pour un début de juin. Soho foisonnait de partout, même en cette heure tardive. La nuit portait l’odeur du bétume, des épices et de la sueur des passants. Ses pas le menèrent d’abord naturellement vers le Viper Room. Mais la file qui attendait déjà en face du club était longue et le sentiment de claustrophobie le reprit de plus belle. C’était les Hell and Fire en spectacle, ce soir et il se souvenait trop bien comment le groupe avait reçu les Untitled. Un véritable cauchemar. Trouver les prises électriques qu’ils avaient cachées avait prit une éternité devant une horde de fans déçus de plus en plus impatiente et en colère. Alistair n’allait certainement pas augmenter le nombre de leurs spectateurs. Et puis il passait ses journées à répandre ses tripes sur le backstage du club sous la gouverne du tyran de l’établissement… Non… Il avait besoin de changer d’air. Vraiment.

Le Lucky Star, tiens. À ce qu’il avait entendu dire l’ambiance y était plus décontractée et moins ténébreuse que celle du club. La musique y était plus légère, moins acide. Il connaissait deux ou trois groupes qui s’y produisaient de temps en temps et les musiciens n’en disaient que du bien. Alistair pourrait sans doute s’installer sur le coin d’une table pour peaufiner une partition sans être trop dérangé. Voilà qui semblait être un bon plan.

Bien que le bar soit bondé et qu’un groupe soit déjà sur scène, une place était libre au bar. Il posa ses brouillons de partitions et son stylo sur le bois verni et embrassa la salle du regard pour s’imprégner de son ambiance. Le Lucky Star était bien plus petit et chaleureux. Ici, pas de foule déchainée en proie à des pulsions incendiaires. Que des amis réunis autour d’un verre pour converser et écouter de la musique locale. Alistair soupira d’aise.

La barmaid était plutôt jolie, dans son genre. Alistair tenta de lui faire signe, avec un de ses sourires ravageurs mais ce fut une autre voix bien plus masculine qui lui répondit. Le jeune homme resta complètement incrédule, en détaillant le barman qui s’était accoudé au comptoir pour prendre sa commande, comme s’il avait été un habitué comme les autres.

« Keynes?! Mais… tu travailles ici?! »

Le fils du diplomate. Oh, Keynes n’avait pas besoin de lui rappeler qui il était pour qu’Alistair se souvienne de lui. Il se souvenait très bien du visage contusionné qui était apparu sur l’écran du projecteur, alors que son père assistait au procès du divorce des parents de Nate comme une éminence grise qui soufflait des mots mensongers dans la bouche du diplomate. Il se souvenait du gosse qui enlaçait sa mère, faisant face à un père qui vomissait des ignominies sur eux. Il se souvenait encore de ces conversations clandestines entre les deux compères auxquelles il était forcé à assister, dans le fumoir de la maison où le vieil avocat apprenait au diplomate comment mieux détruire sa femme et son fils aux yeux du jury pour gagner la cause du divorce. Il se souvenait des propos de Keynes sur l’homosexualité de son fils et de son regret de ne pas avoir plus tabassé le pédé qu’il était devenu et de ne pas l’avoir déshérité plus tôt. Alistair se souvenait de l’approbation de son propre père. Oh oui, il s’en souvenait. Il se souvenait de sa propre paralysie morbide, des chaînes invisible qui l’empêchait de se lever de cette chaise et défendre le pauvre gosse ou de fuir à toute vitesse, devant ces deux chacals qui ne se doutaient pas une minute que ses propres tendances à lui n’était pas bien différentes de celle de Nathaniel.

Keynes avait perdu sa cause. Et Pratt avait prétendu ne pas en être impliqué.

Alistair rougit de honte. Puis il haussa les épaules et fit un demi-sourire carnassier au barman, pour cacher son malaise.

« J’aurais cru que ta mère s’était plutôt bien sortie du divorce… Cette histoire de double-vie de ton géniteur en France hein? En tout cas, assez pour que tu n’aie jamais à travailler de ta vie... Alors ouais, je suis plutôt surpris de te voir ici moi-meme… »

Le musicien hésita. Il aurait commandé un verre de vin rouge à fille. Ou un obscur verre de scotch. Mais la présence de Nathaniel lui rappelait quel genre de petit merdeux snobinard il devait paraître aux yeux du monde… Keynes travaillait lui. Il était libre. Et Alistair, toujours enchaîné à un vieillard qui l'aurait lui aussi tabassé et déshérité, s'il savait qui son fils était réellement. Il pointa vaguement les bières en fut.

« Tu me sers ta meilleure ale… Nate? »
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() message posté Mar 5 Juin 2018 - 0:01 par Nathanael E. Keynes
Je suis là tous les soirs. J'écris la journée, pour le blog ou le groupe, je prends contact avec des groupes un peu connus ou pas du tout, je m'organise des moments pour aller les écouter... et je reviens au bar qu'est devenu ma seconde maison, comme pour remplacer l'ancienne. Je repars pas toujours seul, mais rien n'y fait. Je pense toujours à lui, comme si ça allait pouvoir changer quoi que ce soit. Maman est au courant - et c'est sans doute le seul membre de ma famille à s'intéresser à la question - et en est désolée. Rika se passe de commentaire et je lui en demande pas, comme il est légèrement pris entre deux feux. Et j'ai pas vraiment envie d'avoir l'avis de sa soeur, qui nous voyait certainement finir nos vies ensemble, j'imagine qu'elle doit m'en vouloir, quand bien même je suis loin d'être ravi de la tournure des choses. Je rumine quand je suis seul, m'efforce de l'être le moins possible, histoire de ne pas m'engoncer dans marasme émotionnel certes propice à l'écriture, mais clairement assez peu souhaitable pour ma santé mentale. Et je donne le change quand je suis sur scène, au bar ou ailleurs.

Comme ce soir, donc. Et j'ai de quoi m'occuper l'esprit quand c'est le visage d'Alistair qui vient me faire face. Je repère direct les partitions devant lui, mais garde pour moi - pour l'instant - la pensée qui m'effleure concernant les points communs qui nous lient.

« Keynes?! Mais… tu travailles ici?!
- On peut dire ça, oui. »


Je vois bien sa tronche ahurie, et mon sourire ne s'affadit pas. On connaît nos milieux d'origine, il n'y avait franchement pas de raison pour qu'on se retrouve ici et pourtant... Pourtant le hasard, la vie, font les choses à leur façon, à l'évidence. Est-ce que je comprends la raison de ses joues qui s'empourprent ? Pas vraiment. La connivence entre son père et la mienne est notoire, mais j'ignore les conversations secrètes qu'ils ont pu avoir concernant le divorce de mes parents. L'instant d'après, il m'adresse un sourire qui n'a rien à envier à mes bravades, et le malaise s'évanouit.

« J’aurais cru que ta mère s’était plutôt bien sortie du divorce… Cette histoire de double-vie de ton géniteur en France hein ? En tout cas, assez pour que tu n’aie jamais à travailler de ta vie... Alors ouais, je suis plutôt surpris de te voir ici moi-même…
- Ma mère va bien. Keynes senior a creusé lui-même sa propre tombe médiatique. Mais il y a bien longtemps que j'avais décidé de pas me reposer sur son putain de fric... »


Un regard circulaire à la salle agrandit mon sourire.

« [color=indianred]Même si quelque part, c'est un peu ce que j'ai fait en investissant ici. Je parierais presque qu'il en a fait une jaunisse. Parce qu'il a bien fini par le savoir, n'est-ce pas ?... »

Même si c'est pas lui la fouine de la famille. C'est pas vraiment une question, j'attends pas de réponse, et mon ton de voix le manifeste très certainement. Mais si une partie de l'argent que j'ai mis dans cette boîte vient bel et ben de la famille, l'autre ne résulte que du fruit de mon travail.

« Tu me sers ta meilleure ale… Nate ?
- Ca marche. »


Avec des gestes évidents d'expérience, je lui ai servi son verre, et m'en sers un par la même occasion. Je m'en fous de l'image que ça me donne, je suis le patron des lieux et c'est pas la première fois que je bois un verre avec un client. Puis j'ai pas l'intention de me bourrer la gueule non plus - pas ici en tout cas. Je dis pas que l'envie est pas présente, assez souvent même. Mais pas ici, pas en plein service. Quand je serai chez moi, seul, en revanche...

« Alors ?... »

Je reprends la parole après une gorgée de bière.

« Qu'est-ce qui t'amène ici ? »

Mon regard se pose ostensiblement sur les brouillons devant lui, que j'ai repérés dès qu'il s'est installé à vrai dire et mes doigts se posent sur une des pages, cherchant visiblement son accord pour y regarder de plus près.
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() message posté Mar 5 Juin 2018 - 10:17 par Alastair H. Pratt
Comme par magie, une pinte de liquide un peu trouble et ambré, couronné d’une généreuse mousse blanche était apparue devant lui. Nate se servit la même chose, comme si de rien n’était, avec une dextérité hors pair.
Avec hésitation, Alistair prit une gorgée et fronça le nez. Il paraissait que le goût de la bière pouvait éventuellement s’acquérir, à la longue. Il paraissait que les micro-brasseries rivalisaient d’originalité maintenant pour offrir des bières qui souvent dépassait un bon vin.

Alistair avait encore des papilles gustatives à apprivoiser, dans ce domaine. Les India Pale Ale étaient à la mode partout et la pinte servie n’y faisait pas exception. L’amertume perçante du breuvage lui reposer le verre plus vite qui n’aurait voulu l’admettre. Qu’à cela ne tienne, il allait finir cette maudite pinte dans la dignité. La soirée allait coûter moins cher que prévu, c’est tout.

Puis Keynes lui montra le bar comme étant le sien. Le sien, bordel, le sien. Les yeux du jeune homme s’arrondirent davantage et il hoqueta un rire désespéré qui ressemblait davantage à l’aboiement d’une hyène à l’agonie.

« T’es le deuxième que je connais, de notre foutue caste qui a eu la fucking chance de faire un truc pareil. Mon vieux me connait trop bien pour me laisser la liberté de gérer mes finances comme je l’entends, avant d’être enchaîné pour de bon à son cabinet. Je reçois une pension fixe par mois et c’est tout. Et pas question que je bosse ailleurs que sur mes études. Sinon, crois-moi, je serais ton concurrent le plus féroce. Ok, j’exagère. Ton deuxième conccurent, après le Viper. »

Qu’aurait-il fait d’un bar, de toute façon s’il avait eu la chance d’en avoir un? Pas grand chose, sans doute. Rien d’aussi grandiose et décadent que le Viper Room. Rien d’aussi chaleureux et convivial que le Lucky Star. Alistair était musicien et c’est tout. Pas gérant de boîte. Il sourit, presque tristemennt au beau gosse, en face de lui.


« Je viendrai peut-être te mendier un job, un de ces jours, qui sait…»

Il repensa à ce que Wilde lui avait demandé. Une invitation à Aberdeen, pour voir sa chute depuis les premières loges. En échange de l’illusion d’accéder à ses rêves les plus fous, une fois ses chaînes en or brisées. Mais ces fers dorés l’étranglait petit à petit, de toute façon. Il refit un sourire ravageur à Keynes. Il aurait besoin de travail bientôt. Très bientôt. N’importe quoi, sans doute pourvu de ne pas crever de faim. Il  reprit son sérieux et avala une autre gorgée de bière sans trop broncher, cette fois-ci.

« Ouais. Ton père était un salaud de premier ordre. Le mien n’a plus contact avec lui depuis quoi? Trois ans? La peur d’être éc;aboussé par le scandale, tu vois. Pratt & Pratt, c’est supposé être ultra moral et tout le baratin qui vient avec. Alors je ne sais pas ce que ton paternel pense de ta vie, maintenant et on s’en fout. Je suis content que ta mère s’en sorte bien. »


Il esquissa la question sur le goût du malt avec une grâce exemplaire. Dieu qu’il aurait préféré un scotch. Il haussa les épaules d’un air indifférent lorsque le fils du siplomate lui demanda le but de sa présence dans son établissement.

« J’avais besoin de sortir de ma tanière. De changer d’atmosphère. Alors je suis venu voir de quoi ça avait l’air, ici. Je connais deux ou trois musiciens qui squattent les planches de ce bar, de temps à autre et ils m’ont tous dit que c’était pas trop mal, ici. Et on ne peut pas dire que le Viper Room soit l’endroit idéal pour écrire tranquille, hein. »

En haussant un sourcil, il fit un demi-sourire et tendit de bon gré la feuille que Keynes rammenait déjà vers lui, sans même le lui demander. Comme quoi on n perdait pas certains réflexes, hein?

« Tu t’y connais un peu, en musique? Dis-moi ce que tu en penses. C’est un truc qu’on a dû composer n catastrophe, moi et notre groupe alors que c’était pas complet. J’essaie de peaufiner un peu... »

Comme mentionné dans « Be careful about the first impression » Il s'agirait mettons d'une chanson entre Pink Water II d'Indochine et Song to Say Goodbye de Placebo et Right here it belongs de NIN. Une chanson sur un type atteint d'une maladie mortelle contagieuse qui doit l'annoncer à l'amour de sa vie qu'il a probablement inffecté... Mas moi-meme, je ne suis pas musicien ni poète et je préfère laisser le lecteur imaginer
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() message posté Mer 6 Juin 2018 - 0:57 par Nathanael E. Keynes
Je suis pas forcément le mec le plus psychologue du monde, je lis pas tout sur le visage des gens, mais je serais quand même prêt à parier que c'est pas vraiment sa tasse de thé ce que je viens de lui servir. Un instant, j'hésite à lui faire remarquer qu'il n'est pas obligé de se forcer s'il n'apprécie pas, mais j'ai pas envie de le braquer tout de suite, je crois. Alors je ferme ma gueule - pour une fois - sirote mon verre en le laissant pas vraiment savourer le sien. De toute façon, je suis pas sûr à cent pour cents de mon coup, donc autant pas tenter le diable. Et puis la conversation tourne sur des points autrement plus intéressants - je lui proposerai quand même sans doute un autre breuvage à un moment, histoire de lui donner une porte de sortie.

Evoquer mon statut concernant le bar ne manque pas de le faire réagir, davantage encore, même, que je l'imaginais à l'origine. Ah ouais quand même !

« T’es le deuxième que je connais, de notre foutue caste qui a eu la fucking chance de faire un truc pareil. Mon vieux me connait trop bien pour me laisser la liberté de gérer mes finances comme je l’entends, avant d’être enchaîné pour de bon à son cabinet. Je reçois une pension fixe par mois et c’est tout. Et pas question que je bosse ailleurs que sur mes études. Sinon, crois-moi, je serais ton concurrent le plus féroce. Ok, j’exagère. Ton deuxième concurrent, après le Viper. »

Je grimace. Sérieux, me compare pas à ces types-là. On n'a pas la même conception ni de la musique, ni de l'ambiance, clairement. C'est sûr que le Viper a une notoriété plus établie, sans doute que leur chiffre d'affaire est largement supérieur au mien, mais j'en ai rien à battre. J'ai pas la même visée, je fais pas du chiffre pour faire du chiffre, je veux donner leur chance à ceux qui n'en auraient peut-être pas l'occasion autrement... Et me laisser l'occas' de monter sur les planches aussi au passage.

« C'est une chance, c'est vrai. Mais pas que. Ca tombe pas d'un coup, même avec accès à certaines finances... Si tu bosses pas pour, ça marche pas. »

Je sais que j'ai l'air du type nonchalant qu'en a rien à battre de quasiment tout. Je sais qu'on me prend au sérieux qu'une fois sur douze. Mais ça ne m'empêche pas de bosser comme un malade pour ce qui me tient à coeur. La musique, l'écriture, et cet endroit. Ca a toujours été. Quoi qu'on puisse en penser, quoi que ma gueule de minet laisse présager.

« Je viendrai peut-être te mendier un job, un de ces jours, qui sait…
- Ah ! Rien que pour faire chier nos vieux, je risquerais fort de t'embaucher. Après tout rien t'empêche vraiment de couper les ponts et de t'ouvrir un compte auquel il ait pas accès... A part la perte d'un certain confort, évidemment... »


C'est dit sur le ton de la blague, mais en réalité, je prends pas vraiment ça à la légère. J'imagine assez bien ce que son vieux peut tenter de faire pour lui pourrir la vie s'il ne rentre pas dans le rang. J'ai la chance d'avoir une partie de ma famille moins rétrograde et haineuse que mon paternel, des grands-parents qui passent outre l'ire de leur progéniture, et une mère en or... J'imagine à son discours que ce n'est pas forcément son cas à lui... Et j'en rajoute pas plus, d'autant qu'on a évoqué mes propres parents et le divorce, et que c'est pas un sujet tellement plus joyeux que sa famille. Même si je suis loin de savoir les autres drames de sa vie...

« Ouais. Ton père était un salaud de premier ordre. Le mien n’a plus contact avec lui depuis quoi ? Trois ans ? La peur d’être éclaboussé par le scandale, tu vois. Pratt & Pratt, c’est supposé être ultra moral et tout le baratin qui vient avec. Alors je ne sais pas ce que ton paternel pense de ta vie, maintenant et on s’en fout. Je suis content que ta mère s’en sorte bien.
- I drink to that. »


Toast à mon salaud de géniteur, ouais. A son requin de père. Qu'ils aillent bien se faire foutre. Je peux qu'être d'accord avec lui : absolument rien à battre de ce que pense mon paternel de ma vie actuelle, de toute façon, il y a presque trois ans qu'il n'en fait plus partie, et c'est déjà pratiquement le cas depuis mon adolescence. Ma mère s'en sort bien, oui. Ses projets fleurissent, elle s'épanouit dans ses activités de décoration d'intérieur, garde la puce de Kaspar avec le plus grand des plaisirs dès qu'il en manifeste le besoin, vit sa vie pour elle, enfin. Et s'inquiète pour le coeur brisé de son fils, ouais bon. Evitons le sujet. Comme à chaque fois que je pourrais dévier sur mes petits problèmes insipides, je renvoie la balle, et je lui demande donc ce qu'il vient faire ici - assurément, c'est pas le lieu où on imaginerait quelqu'un de notre monde, comme quoi tout peut arriver.

« J’avais besoin de sortir de ma tanière. De changer d’atmosphère. Alors je suis venu voir de quoi ça avait l’air, ici. Je connais deux ou trois musiciens qui squattent les planches de ce bar, de temps à autre et ils m’ont tous dit que c’était pas trop mal, ici. Et on ne peut pas dire que le Viper Room soit l’endroit idéal pour écrire tranquille, hein.
- Seulement pas trop mal ? Je suis déçu... »


Un sourire tout aussi aguicheur que peuvent parfois l'être les siens, et je reprends concernant la concurrence.

« Mouais non, j'imagine que t'y vas plus facilement pour 't'envoler' que pour te lancer dans des envolées lyriques... »

Et en parlant de lyrics c'est sa partoche que je prends en main, prêt à la consulter sauf s'il s'y oppose. La concurrence, tout ça...

« Tu t’y connais un peu, en musique ? »

Nathan, la barman tatoué qui gère l'autre côté du bar, lâche un rire sec un peu plus loin et je dois me retenir de lui balancer un torchon à la tronche - un truc qui risque fort de se produire après le service cependant.

« Dis-moi ce que tu en penses. C’est un truc qu’on a dû composer en catastrophe, moi et notre groupe alors que c’était pas complet. J’essaie de peaufiner un peu...
- Comment il se compose ton groupe ? »


Je vois bien une prédominance du clavier - ce qu'il n'y aurait pas dans mes compos parce qu'on est que guitare, basse, batterie, mais ça manque parfois, un de ces quatre faudrait que j'en cause aux pianistes autour de moi tiens - et comme la mélodie s'inscrit dans mon esprit à mesure que je suis ses partoches, mes doigts pianotent sur le zinc. Putain ça me donnerait envie de prendre ma gratte, tiens ! Mais j'attends d'en savoir plus sur leur formation pour me prononcer sur l'ébauche qu'il cherche à peaufiner comme il dit... et qui à mon sens n'a pas besoin de grande modification pour fonctionner...
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() message posté Mer 6 Juin 2018 - 22:00 par Alastair H. Pratt
Leurs pintes s’entrechoquèrent au bonheur de la mère de Keynes. Elle le méritait bien, cette femme. Alistair l’avait rarement vue. En tout cas, bien moins souvent que son mari qui les accueillait toujours en France. Mais il souvenait d’elle au procès. Droite, fière et aimante alors que l’avocat la ridiculisait et tournait la relation de son fils en perversion. Alistair se souvenait qu’elle avait enlacé les épaules de son gosse et qu’elle avait regardé toute l’assemblée dans les yeux, en demandant au jury si l’homosexualité était encore dans le DSM. Il prit une longue gorgée en son honneur, sans trop grimacer. Que ferait sa propre mère, lors qu’elle apprendrait qu’il avait couché avec des garçons et qu’il était maintenant séropositif? Les écossais n’étaient pas réputés pour leur ouverture d’esprit, dans ce domaine et Alistair avait assez passéde temps à Aberdeen pour le confirmer. Dolores McKay-Pratt soutiendrait sans doute la décision de son mari, comme toute femme de sa génération et se resservirait un autre verre de vin pour faire comme s’il n’était pas vraiment là, comme d’habitude.

Il grimaça. Nate avait raison. Il aurait dû s’ouvrir un autre compte de banque voilà bien longtemps déjà mais il n’avait jamais eu de vision à long-terme. Sans doute le fait d’avoir eu tout-cuit dans le bec pendant trop longtemps. Mais il était trop tard, maintenant. Il avait réussi à repousser cette foutue réception à Aberdeen au début des vacances scolaires, en juillet. Peut-être commencer à donner des leçons de piano à des mômes ou se trouver une place de pianiste dans un petit cabaret? Ou s’humilier à apprendre à servir des clients. Keynes et Wilde n’en était pas pas morts…Mais il n’avait plus beaucoup de temps, pas suffisamment pour éviter la catastrophe. Il n’y avait plus de retour en arrière. Une simple perte de confort, selon Keynes? Ce serait bien plus que ça. Il espérait seulement que Max, Persée ou même … Erwan ait un bout de canapé pas trop dur à lui céder, pour quelques mois…

« Oui, tu as raison… une simple perte de confort, ce n’est rien, comparé à la liberté de faire ses propres choix. »

Il avala le reste de sa pinte d’un trait et se tourna pour regarder autour de lui d’un air approbateur. Non. On était loin, très loin du Viper Room. Mais c’était à lui, tout ça. Et c’était bien, comme bar, vraiment. Le groupe sur scène avait fini sa première partie et prenait une pause bien arrosée. Le barman à l’autre bout du comptoir rigola lorsqu’il demanda à Nate s’il s’y connaissait un peu en musique. Question absurde sans doute à demander au propriétaire d’un bar où se produisait la relève locale… Mais savoir apprécier un bon son, ce n’était pas pareil que de pouvoir lire entre les lignes d’une partition incomplète… Alistair attrapa au passage un bâtonnet à cocktail et le glissa à la commissure de ses lèvres d’un air gamin.

« Effectivement… On ne peut pas dire que le Viper Room soit tout à fait réglo. On y vient pour s’éclater la tronche et se fracasser l’égo sur scène et vider ses tripes face à une foule qui n’en a jamais assez, n échange d’une promesse d’être peut-être remarqué par les requins qui tournoient autour de la scène. Crois-moi, les gens là-bas ne sont pas aussi sympas qu’ici. On vient dans ton bar pour le plaisir d’entendre et de jouer de la musique. C’est pas pareil. Je sais que ce genre d’ambiance manque aux autres gars du groupe. Tu ne peux pas savoir comment, vieux. »

Parfois, il s’en voulait encore pour cette nuit affreuse qu’ils avaient passé à répéter ce foutu morceau inachevé. Il s’en voulait encore de leur avoir fait honte en tombant dans les pommes. Alistair s’en voulait de pousser les concerts au Viper alors que Max, John et Erwan aurait davantage préféré leur anonymat et jouer au Lucky Star, il le savait.

« Les Untitled. On est un groupe des plus classique quoi. Un de ces chanteurs sexy avec une voix grave et envoutante, un batteur qui peut t’improviser n’importe quoi sur le coup, un bassiste des plus solides et… moi, le pianiste. »

Il fit un clin d’œil à Nate avant de se remettre à mâchonner son bâton d’un air absent.

« On jouait pas mal de trucs qui s’entrelacent entre le rock des sixties et du métal un peu plus moderne. On compose tous nos trucs bien sûr en restant au diapason avec les problèmes de notre chère société occidentale. Mais bon… j’essaie de voir s’il n’y a pas possibilité de pousser davantage, de… d’explorer davantage les viscères de l’âme humaine… »
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() message posté Jeu 7 Juin 2018 - 21:58 par Nathanael E. Keynes
A la santé de ma mère... Comme la plupart des femmes mariées de notre milieu, de la génération de nos parents, elle n'a jamais trop eu son mot à dire. Pourtant elle a contourné les règles à plusieurs reprises, ne serait-ce qu'en s'assurant que même en refusant de suivre la voie tracée par mon père, je ne coupe pas les ponts avec elle et toute la famille, en arrondissant les angles avec lui. Il aura fallu qu'il me tape sur la tronche pour qu'elle prenne la décision d'arrêter les frais, de se rebeller. Peut-être que beaucoup de choses auraient été très différentes si elle l'avait fait plus tôt. Mais est-ce que ça aurait été mieux ? On ne le saura sans doute jamais et tout ce qui m'importe aujourd'hui, c'est que malgré l'ire de son père pour qui le divorce n'était pas concevable, elle s'en sorte bien aujourd'hui. Elle a fini par mettre l'appartement où j'ai vécu pendant des années en location, et par investir sur les conseils d'un conseil patrimonial dans un appartement plus moderne, dans une zone moins prolétaire de Shoreditch, où elle a son bureau avec pignon sur rue, pas très loin de Regent's Canal. Je suis pas sûr que j'y aurais cru, ne serait-ce que six mois auparavant, à sa décision de partir, parce qu'il a eu ces gestes brutaux de trop. J'ai été surpris, c'est clair, mais ça n'a fait que renforcer notre lien, là où celui ténu qui restait peut-être, quelque part au fond de moi, pour mon paternel, a achevé de se briser pour de bon. Elle a été exemplaire au procès aussi, et tout aussi irréprochable face à Jo, malgré l'affront que son existence prouvant la faute de mon vieux lui renvoyait à la gueule. Alors ouais, à la santé de ma mère, et j'avale une belle gorgée de bière en son honneur.

Est-ce que j'imagine une seconde qu'Alistair est de ce bord-là ? Je me pose même pas la question à vrai dire. Je me fais aucune illusion sur la non-acceptation de la chose par les siens en revanche, comme ils n'accepteront à l'évidence pas la moindre once de rébellion. J'ai pas la moindre idée non plus de ce qui l'attend dans les semaines à venir, mais la seule certitude que je peux avoir à cet instant, c'est que s'il débarquait là demain en demandant un taff ou un toit, je le laisserais pas dehors.

« Oui, tu as raison… une simple perte de confort, ce n’est rien, comparé à la liberté de faire ses propres choix. »

Ca sent pas la plus franche certitude, et comme il vide sa pinte d'un trait, je sirote encore la mienne, songeur en l'observant comme il fait le tour de la salle des yeux.

« In any case, you know where to find me... »

Le groupe a fait une pause, Nathan m'a lancé un regard plus qu'éloquent alors que les ingés son ont fait retentir quelques morceaux enregistrés pour ne pas laisser planer le silence et j'esquisse un sourire, sans plus répondre à la sollicitation muette. On verra si je lui fais faux bond pour me dégourdir les doigts tout à l'heure... Après la séance comparaison Viper Room - Lucky Star.

« Effectivement… On ne peut pas dire que le Viper Room soit tout à fait réglo. On y vient pour s’éclater la tronche et se fracasser l’égo sur scène et vider ses tripes face à une foule qui n’en a jamais assez, en échange d’une promesse d’être peut-être remarqué par les requins qui tournoient autour de la scène. Crois-moi, les gens là-bas ne sont pas aussi sympas qu’ici. On vient dans ton bar pour le plaisir d’entendre et de jouer de la musique. C’est pas pareil. Je sais que ce genre d’ambiance manque aux autres gars du groupe. Tu ne peux pas savoir comment, vieux.
- Ca, c'est sans doute le plus beau compliment que tu pouvais me faire. »


Ouais, ici on est sympas. Il y a une bonne ambiance, et on n'en a rien à foutre des requins qui cherchent un produit à presser au maximum pour vendre un max. La musique, la scène, c'est tellement pas ça à mes yeux. Ce qui n'empêche pas de jouer sérieusement, et d'y mettre toutes ses tripes, cependant. Et je m'interroge concernant les autres membres de son groupe. S'ils ont tellement envie de l'ambiance d'ici, qu'est-ce qu'ils foutent là-bas putain ?

« Les Untitled. On est un groupe des plus classique quoi. Un de ces chanteurs sexy avec une voix grave et envoûtante, un batteur qui peut t’improviser n’importe quoi sur le coup, un bassiste des plus solides et… moi, le pianiste.
- Et c'est tout ? »


Je me penche davantage sur le comptoir comme il m'adresse un clin d'oeil, peut-être un peu trop près d'ailleurs.

« Un chanteur sexy avec une voix grave et envoûtante, un batteur capable d’improviser n’importe quoi et un bassiste des plus solides... et juste toi ? »

Mes doigts jouent un instant avec ma pinte avant de la porter à mes lèvres pour achever d'en vider le contenu sans que mon regard ne quitte le sien, tandis que mon autre main reste posée sur sa partoche.

« On jouait pas mal de trucs qui s’entrelacent entre le rock des sixties et du métal un peu plus moderne. On compose tous nos trucs bien sûr en restant au diapason avec les problèmes de notre chère société occidentale. Mais bon… j’essaie de voir s’il n’y a pas possibilité de pousser davantage, de… d’explorer davantage les viscères de l’âme humaine…
- Si tu me demandes mon avis, tu joueras jamais aussi bien, tu feras jamais autant vibrer ton public qu'en allant chercher au fin fond des tripes de chacun d'entre vous. »


Je me suis redressé, délaissant mon verre à présent vide derrière le comptoir, de mon côté.

« C'est très bien les chansons engagées, je dis pas le contraire, mais regarde ton public quand tu joues, tu verras que même ceux qu'adhèrent aux idées socio-politiques avancées réagissent pas autant que quand il s'agit de livrer des morceaux de soi. »

Mon regard glisse à nouveau sur les lignes de musique inachevées, et je repousse du doigt les feuilles vers lui.

« Et là, ça fonctionne. Ou fonctionnera, quand t'auras achevé d'étoffer un peu. Mais c'est pas comme si c'était un sujet abstrait, je me trompe ? »

Parce que ça sent le vécu à plein nez. Le sien, celui d'un autre membre du groupe ? Je veux pas m'avancer, donc je fais pas d'hypothèse à ce sujet. Et peut-être que j'ai pas tant que ça envie de savoir, malgré mon caractère de fouine.

« T'as commencé par des propos tristes, mélancoliques. Garde ton piano seul là-dessus. Fais entrer ta batterie et ta basse à ce moment-là pour donner davantage le sentiment de drame, et... amorce ton pont et ton refrain en faisant venir la gratte crescendo. Il pourra se lâcher quand t'en arrives... »

Je désigne le point de ses paroles où c'est presque la rage qui l'emporte, celle qu'on ressent tous à un moment ou à un autre face à l'injustice, l'impuissance et le désespoir.

« Là. Et tu peux briser le rythme sur la fin et laisser revenir au piano, à la gratte, avec moins de percus si tu veux accentuer la lassitude et le désespoir... Si c'est bien ce que t'essaies de faire ressentir. »

Regard inquisiteur. Je pense pas me planter sur l'idée, et je pense pas non plus me planter sur le vécu qu'il y a dedans. N'est-ce pas ? Et j'essaie manifestement de lire la réponse dans ses yeux, dans son langage corporel, autant que dans sa réponse verbale...
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() message posté Ven 8 Juin 2018 - 20:43 par Alastair H. Pratt
« Oh! Mais on n’est pas qu’un simple barman et investisseur, ici. C’est pas comme si le gribouillis de cette partition était… un sujet abstrait ou je me trompe? »

Alistair avait lancé cette bravade du tac-au-tac, avec un éternel sourire gravé aux lèvres, sans bouger. Pour dévier le cours d’une conversation un brin trop lourde à porter, du moins, avec un verre vide. Il poussa son verre sur le comptoir, reprenant en échange les notes tracées au stylo qui trahissaient un peu trop ses états d’âmes et élargit un peu plus son sourire.

« Tu m’en sers un autre pendant que tu me racontes comment tu arrive à trouver l’apogée exacte d’un solo de guitare? Tu ne fais pas que les écouter, les groupes qui passent dans ton bar, hein? Tu es musicien toi-même, c’est ça? Chanteur? Je veux dire, ce n’est pas comme si on se connaissait bien toi et moi. Avoir su à l’époque qu’on avait autant de points en commun, Nate… Ouais… un chanteur charismatique, un batteur imaginatif, un bassiste avec un grand-cœur gros comme ça et moi. Moi, avec mon instrument un peu anachronique comparé au reste et les silences et les non-dit qu’il engendre. Moi qui les jettent toujours un peu loin de leur zone de confort, les pauvres bougres. Moi qui les forcent à faire des nuits blanches parfois, à cause de ma grande gueule et à balancer toutes leurs tripes sur scène, comme tu dis. »

Il machonna de plus belle son bâton de bambou, avec une forte envie de s’allumer une clope, et observa Nate du coin de l’œil, avec un air amusé. S’il était venu dans ce bar pour écrire en paix, c’était raté. Mais revoir Keynes le déboussolait plus qu’il ne devait l’admettre. Lui et Wilde avait beau être aussi opposés que l’ombre et la lumière, ils lui faisaient parvenir, à leur manière le même foutu message. Wilde avec sa dureté et sa froideur tranchante qui lui peignait un abysse marin sans fond qui le submergerait à jamais et Keynes qui lui souriait, à bord de son rafiot et lui tendait subtilement la main. Qu’il était plus que temps de sauter de ce pont croulant sur lequel il avançait et de se jeter en bas, même s’il ne savait pas nager. Lequel des deux avait raison? Alistair ne savait pas. Tout ce qu’il savait c’est qu’il tremblait de peur à l’idée de devoir se détacher de son appui en ruine, qu’il mourait d’envie de voir où le courant le mènerait, qu’il n’avait pas tant que ça envie de rejoindre la rive et qu’il allait sans doute s’y noyer.

Et puis, le fils du diplomate lui pointa le dernier passage de la pièce. Alistair perdit un peu de sa contenance. Est-ce que le public le voyait aussi clairement, alors qu’il se cachait au piano derrière John qui beuglait les paroles que lui avait écrites. Le jeune homme frémit et sourit de plus belle.

« C’est bien ce qu’on essaie de faire ressentir, oui. Tu t’y connais bien en guitare hein? J’avoue que moi, c’est mon point faible, la gratte… »
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() message posté Ven 8 Juin 2018 - 22:24 par Nathanael E. Keynes
« Oh ! Mais on n’est pas qu’un simple barman et investisseur, ici. C’est pas comme si le gribouillis de cette partition était… un sujet abstrait ou je me trompe ? »

Un sourire contre une bravade, encore et toujours. Le retour de l'ascenseur, je l'ai bien cherché après tout. Est-ce qu'on n'est pas en train de détourner la conversation de ce qui semble trop lourd dans tout ça, à savoir le sens de ces paroles ? Si, sans doute, mais j'ai pas vraiment le coeur à m'appesantir sur un sujet aussi douloureux. Le verre vide de Pratt se rapproche de moi, j'en déduis le sens avant qu'il ouvre la bouche.

« Tu m’en sers un autre pendant que tu me racontes comment tu arrives à trouver l’apogée exacte d’un solo de guitare ? Tu ne fais pas que les écouter, les groupes qui passent dans ton bar, hein ? Tu es musicien toi-même, c’est ça ? Chanteur ?
- Entre autres. »


Je vois pas de raison de nier la vérité, et ici, beaucoup me connaissent assez pour vendre la mèche, volontairement ou non.

« Je te sers autre chose ? Une autre bière, cocktail... whisky ?... »

Les origines écossaises de la famille ne me sont pas inconnues, mais je connais ma cave, et je sais quoi y trouver. Je connais pas ses goûts cependant, à part que l'IPA n'obtenait pas tout à fait son adhésion complète - euphémisme quand tu nous tiens - et qu'il saisira peut-être l'occasion de changer de boisson au vol, histoire de s'éviter d'autres déceptions. Quant à la musique, je l'écoute poursuivre sur sa lancée en nous servant tous les deux - promis, après j'arrête, histoire de pas perdre le contrôle avant la fin de la nuit - réprimant la furieuse envie d'aller squatter la scène à la place du groupe qui devrait reprendre dans quelques minutes.

« Je veux dire, ce n’est pas comme si on se connaissait bien toi et moi. Avoir su à l’époque qu’on avait autant de points en commun, Nate…
- C'est pas comme si je cherchais beaucoup à creuser avec les gens dans ces soirées-là... »


Et si pour l'heure je n'identifie en point commun que notre milieu, nos pères aussi pourris l'un que l'autre et notre goût pour la musique, j'ignore que la liste s'allonge encore au-delà de tout ça. Je reste focalisé sur ce qui nous lie et m'intéresse le plus : la musique, son groupe, ce truc qui se passe quand on joue et qui nous prend aux tripes.

« Ouais… un chanteur charismatique, un batteur imaginatif, un bassiste avec un grand-cœur gros comme ça et moi. Moi, avec mon instrument un peu anachronique comparé au reste et les silences et les non-dit qu’il engendre. Moi qui les jette toujours un peu loin de leur zone de confort, les pauvres bougres. Moi qui les force à faire des nuits blanches parfois, à cause de ma grande gueule et à balancer toutes leurs tripes sur scène, comme tu dis. »

Je l'écoute décrire son groupe, et je visualise le mien, assez similaire au fond, le pianiste et le guitariste mis à part. Un batteur imaginatif et un peu loufoque, un bassiste avec un coeur plus grand que l'everest, et moi à la place du chanteur charismatique, faut croire. Je me débrouille pas trop mal, je pense, à défaut d'avoir la voix grave du sien, en tout cas je fais tout pour, et les retours qu'on reçoit ont plutôt tendance à le confirmer. Quant à faire faire des nuits blanches à mes potes... Mouais non, leurs familles et amis se débrouillent déjà bien assez pour ça. Est-ce que je remarque son trouble quand j'évoque mon ressenti sur le dernier passage de son morceau ? Un peu. Je relève pas, cependant, il s'en charge tout seul. Toujours est-il que je sais avoir vu juste.

« C’est bien ce qu’on essaie de faire ressentir, oui. Tu t’y connais bien en guitare hein ? J’avoue que moi, c’est mon point faible, la gratte…
- C'est mon instrument principal ouais... Ca vous manque pas ? »


Parce que j'aurais du mal à composer sans une ligne de guitare. Sans un solo endiablé à un moment ou à un autre. Sans des riffs accompagnant la basse. Même avec des mélodies au piano pour compenser. Donc ouais, je me décide enfin à répondre à sa question initiale. Je troque parfois ma gratte pour d'autres instrus, cela dit, mais je vais peut-être pas trop la ramener tout de suite, si ? Oh et puis merde, si.

« Je ne suis pas que barman et investisseur, tu l'as parfaitement compris. LuSt, mon groupe, joue régulièrement ici - je vois pas trop pourquoi je me priverais - pas mal de clients réguliers ont l'habitude de me voir autant ici que là-bas. Et pas forcément qu'avec une gratte dans les mains d'ailleurs... même si c'est par ça que j'ai commencé. »

Ado, dans la chambre de Khan chez ses vieux dans Hampstead, il y a semble-t-il une éternité, ouais... Avant de toucher à à peu près tous les instrus qui ont pu s'approcher d'un peu près de mes doigts. Le piano entre autres, donc, comme c'est avec @Lorena S. Gennarino que je joue encore parfois, ici ou chez moi.

« Ca a l'air sympa ce que vous faites sur le papier, toi et tes Untitled. Y aurait moyen de vous voir ici ou le Viper a l'exclu, et je leur voue encore plus une haine viscérale que c'est déjà le cas ? »

C'est dit sur le ton de la dérision mais... C'est quand même très vrai. Ce bar me sort par les yeux, particulièrement parce qu'on souffre de cette comparaison débile et déplacée quasi en permanence, et la mentalité qui s'en dégage me dégoûte, ce qu'on sait s'y passer plus encore. Alors non, clairement, je ne les porte pas dans mon coeur. Et je vois pas bien comment les choses pourraient être autrement vu l'arrogance et l'orgueil du patron des lieux, qui s'entendent assez mal avec les miens...
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() message posté Dim 10 Juin 2018 - 20:00 par Alastair H. Pratt
À la mention d’un scotch, les yeux d’Alistair s’illuminèrent bien malgré lui et son visage s’éclaira. Il avait passé les derniers 18 mois à tenter d’éviter tout alcool et toute drogue mais le couperet était tombé malgré tout. Malgré les verres de ginger ale, commandé, alors que les autres autour de lui fêtait. Malgré les prières qu’il avait lancé à l’univers et malgré les tentatives de se tenir droit. Et puis les rares fois où il s’était laissé aller, les mains fantômatiques avaient atténué leur pression sur son corps, le temps que l’éther perde son effet. Et puis, un scotch ne le tuerait pas. Ce n’était pas Keynes qui allait mettre du GHB dans son verre de whisky, non? Non?

Il sourit, toujours et encore et fit rouler les ‘’R’’ de bon cœur sous sa langue.

« Whiiskey, lôôôve? Thiiis doesn’t fâll on a deeeaf eeearrr. Now ye talkin’, mâââte. Pourrr the heeaven. Twiice lôôôôve, twiice. Quelque chose de bien corsé et de fumé, avec juste une lampée d’eau glacée à côté pour mieux goûter les arômes, veux-tu? »

Son sourire se fit plus timide. Il repensa à Derek et à sa violence réaction face à l’alcool. Nate ne réagirait probablement pas ainsi mais il ne voulait pas perdre le contrôle de lui-même. Jamais. Le barman buvait avec lui, du moins pour l’instant, mais avec le nombre de verres et de shooters qu’on devait lui payer en une soirée, il avait déjà une bonne dose de résilience de plus que lui. Puis il fronça et les sourcils et eut un rire gêné.

« Tu vois à quel point je n’y connais rien en guitare? John… enfin notre voix mélodieuse ne fait pas que chanter, c’est aussi notre guitariste. Et Max, notre bassiste en joue aussi, parfois. Je vous envie, sérieux de pouvoir maitriser tous ces instruments. Les leçons de piano, ça passait à peine, à l’époque. Ça impressionnait les invités lors des dîners de leur sortir un petit prodige qui leur jouait du Chopin. Alors mes parents ont accepté de peine et de misère. Mais une guitare électrique… mon père me l’a refusée comme s’il avait vu le Fantôme de l’Avenir de Dickens en personne. Bon dieu, je ne l’avais jamais vu réagir comme ça. Il avait sans doute raison. »

Le jeune homme eut un petit rire et accepta volontiers le verre de liquide ambré qu’on lui tendait et y fit tomber quelques gouttes d’eau pour mieux en faire ressortir les effluves. Il leva son verre et le porta à son nez avec un air appréciateur.

« J’ai essayé d’en jouer chez des potes ou aux pratiques. Je ne te dis pas que je n’arriverais pas à en faire sortir quelques accords devant un feu de camp, pour impressionner les filles, mais rien qui est digne d’une scène, crois-moi. Nah, mon truc, c’est le piano… Les LuSt hein? Je crois que j’ai entendu un peu parler de vous, au travers des branches. Ce que vous faites est excellent, à ce qu’il parait. Il ne me reste qu’à l’entendre pour le confirmer.»

Un autre sourire ravageur. Il regarda la scène libre quelques instants avec une envie presque dévorante. La musique lui brûlait déjà les tripes et voulait sortir de son organisme. Les gens riaient autour d’eux sans se rendre compte du brasier qu’il tentait d’apaiser. Là, au fond, un grand noir faisait la cour à un type tatoué sans se cacher. Il ne put s’empêcher de les regarder en biais. Tout semblait être si simple ici…

« L’exclu au Viper? Tu rigoles? À part en alcool et en cuites, ce n’est pas comme s’ils nous payaient. Je dois admettre qu’ils nous font une fichue bonne pub, par contre. Il faut leur donner ça. Et comme je te dis… je crois que ça ferait du bien à John, Erwan et Max de rejouer dans un pub aussi sympa que celui-ci. Surtout à Max, notre bassiste, en fait. Il est un peu perdu, au Viper. Tu sais lui, sa vie, c’est l’histoire de l’art. Il ne faisait de la basse que pour s’amuser, le pauvre. Parfois, je… »

Il s’arrêta et pris une gorgée de scotch en secouant la tête.


« Je leur en parle dès demain si tu veux et on regarde ça prochainement. Ce n’est pas comme s’ils avaient vendu leur âme à Wilde, eux. »
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