"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici something wrong. (james) 2979874845 something wrong. (james) 1973890357
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() message posté Lun 16 Mar 2015 - 19:26 par Invité
Assise sur le bord de son lit, Ivana se rend enfin compte de ce qui cloche à force de fixer le calendrier suspendu au-dessus de son bureau. Non, chaque chose est bien à sa place. Non, ledit calendrier n’est pas de travers. Rien de ce registre. Son sourire se tort. Sa jovialité du jour s’estompe. Un peu de retard n’a jamais tué qui que ce soit. Sauf quand finalement ce retard s’avère être de l’ordre de la semaine et que l’on a été quelque peu inconscients une ou deux fois. D’ordinaire rationnelle, la jeune femme sent déjà ses pensées bouillonner dans sa tête. Début de la panique. Elle prend une profonde inspiration avec l’idée de ne pas s’emballer. On fait quoi maintenant dans ce genre de situation ? Un test. C’est la seule chose qui lui traverse soudainement l’esprit. Ça lui permettra d’être fixée sur la question. Après… Ivana avisera, ou en parlera pour ne pas craquer. Là-dessus, elle attrape son sac s’assurant qu’il y reste les quelques livres nécessaires, ramasse négligemment ses cheveux sur sa tête et file à toute vitesse sans même prendre le temps de s’assurer qu’elle était seule ou pas dans l’appartement.

C’est fou ce que quelques minutes peuvent passer lentement maintenant. Si elle ne finit pas par devenir folle à force d’attendre comme cela, c’est son coeur qui va finir par exploser dans sa poitrine. Un véritable carnage interne. Deux traits. Haussement de sourcil. La rouquine jette un nouveau coup d’œil à la notice, relit deux ou trois fois les quelques lignes la concernant. « Hey James. Je te dérange ? » Sa gorge se noue et elle se mord l’intérieur des joues pour ne pas s’effondrer en larmes. « Est-ce que tu pourrais me rejoindre à l’hôpital ? Il faudrait que je fasse une prise de sang… Et les piqures, j’aime pas trop ça. C’est une vraie angoisse rien que d’y penser… » Voilà, qu'il vienne lui tenir la main comme si elle était encore qu'une gamine. Ce n’est pas vraiment un mensonge. Ivana a peut être volontairement omis de lui préciser la raison de cet examen. En même temps, ce n’est pas vraiment le genre de sujet que l’on peut se permettre d’aborder au téléphone. Elle glisse le test dans une poche plastique, puis dans son sac avant de partir à la recherche d’un taxi, un luxe juste pour ce genre de circonstances.

« Bon-bonjour… » La femme de l’autre côté du comptoir lui lance ce regard qui fait peur, qui fait croire qu’elle dérange alors que c’est son travaille d’accueillir, plutôt que de lire les derniers ragots de la presse à scandale en ligne ou ses messages personnels. « C’est possible de voir un médecin ? » Elle soupire. « C’est pour quelle raison ? » La rouquine enfonce ses doigts dans le comptoir : ne pas craquer, ne pas craquer. « Un test de grossesse positif ? » Elle murmure, mal à l’aise avec cette évidence. Elle baisse les yeux, persuadée que cette femme est sur le point de la juger, car elle paraît plus jeune. Après quoi, la rouquine tourne les talons et s’installe sur une de ces chaises inconfortables. Avec les autres. Attendre son tour et James, aussi. Pas question d’affronter cette réalité toute seule, ni même avec le potentiel père tant qu’elle n’est pas sûre.
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() message posté Lun 16 Mar 2015 - 21:36 par Invité




Bien que la distance ne soit pas excessive, le chemin qui le séparait de l’hôpital sembla durer une éternité. Plus tôt dans la journée, James avait reçu un mystérieux coup de téléphone de la part d’Ivana. Elle lui avait seulement demandé de la rejoindre, évoquant brièvement une prise de sang… L’éditeur n’était cependant pas né de la dernière pluie. Il se doutait bien que si la jeune fille avait tant besoin de sa présence, c’était sans doute pour obtenir du réconfort et des conseils avisés de sa part. Entre eux, il y avait cette relation fraternelle qui perdurait depuis des années. James s’était pris d’affection pour Ivana alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Il la considérait comme une petite sœur sur laquelle il se chargeait de veiller, quelles que soient les circonstances. En l’occurrence, l’inquiétude était de mise. James se demandait quelle était la raison de cette fameuse prise de sang. Ivana serait-elle malade ? Lui cacherait-elle quelque chose concernant son état de santé ? Tant bien que mal, l’éditeur essayait de se rassurer en se disant qu’elle avait peut-être simplement envie de le voir et que cette prise de sang n’était qu’un prétexte pour le faire venir. Après tout, James était difficilement joignable quand il avait beaucoup de boulot. Et ces derniers temps, on ne peut pas vraiment dire qu’il se la coulait douce. Quand il se gara dans le dernier espace libre parmi ceux réservés aux visiteurs, James réalisa qu’il avait effectué le trajet en un temps record. L’inquiétude sans doute. Il grimpa l’escalier à toute allure et traversa le hall au pas de course avant de se retrouver dans la salle d’attente. Soucieux, il scruta les lieux à la recherche de la jeune fille. Il y avait déjà pas mal de monde présent : un homme à la jambe amochée, une jeune femme qui tenait un pansement sur sa main droite, un autre qui semblait avoir des difficultés pour prendre sa respiration. Plus loin, Ivana. James se rendit aussitôt près d’elle. « Hey ! J’ai fait aussi vite que possible. Rassure-moi, tu vas bien ? » Longuement, l’éditeur la jaugea, scrutant chaque parcelle de son visage à la recherche d’un indice susceptible de lui fournir une explication quant à leur présence en ces lieux. James avait toujours eu une sainte horreur des hôpitaux. En réalité, il tentait de les fuir autant que possible. Il n’y avait pourtant jamais eu de mauvaise expérience, mais venir ici lui rappelait que personne n’est immortel. Afin d’avoir plus d’intimité dans leur conversation, l’éditeur ne tarda pas à s’asseoir juste à côté de la jeune fille. Il se pencha en avant, de manière à pouvoir appuyer ses coudes contre ses genoux, tout en observant Ivana. « Je sais que tu ne m’as pas simplement fait venir pour que je te tienne la main durant cette prise de sang. Et je vois aussi à ton regard que quelque chose te tracasse. Tu veux m’en parler ? » En aucun cas James ne s’amuserait à lui faire la morale. Bien qu’extrêmement protecteur, il ne s’était jamais montré paternaliste envers Ivana. Son rôle le mettait davantage dans la position du grand-frère bienveillant, prêt à tout pour la tirer d’une mauvaise situation ou lui prodiguer quelques conseils avisés. « Promis, ça restera entre nous… je t’écoute … »


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() message posté Mar 17 Mar 2015 - 1:00 par Invité
Le simple fait d’être de nouveau dans cette salle l’angoisse. Ça sent l’hôpital. Odeur aseptisée, de solution hydroalcolique utilisée entre chaque patient. Patients qui s’accumulent dans la pièce, pour des maux divers et variés. À force de se morfondre et de se mettre des œillères psychologiques pour ne pas pleinement vivre cette scène, la jeune femme n’a pas vu James débarquer dans le coin. C’est finalement sa voix qui la sort de son isolement. « Hey ! J’ai fait aussi vite que possible. Rassure-moi, tu vas bien ? » Ivana cligne d’abord des yeux, puis hoche aussitôt la tête, encore persuadée qu’il a tout gobé de son histoire de peur des aiguilles. « Je sais que tu ne m’as pas simplement fait venir pour que je te tienne la main durant cette prise de sang. Et je vois aussi à ton regard que quelque chose te tracasse. Tu veux m’en parler ? » Comme quoi, finalement c’est plus difficile qu’elle le croyait de lui faire croire qu’elle pourrait faire une syncope à la simple vue d’une aiguille. Pourtant ce sont des choses qui arrivent. Pourquoi est-elle toujours autant surprise par la capacité de James à lire en elle ? Non pas qu’il s’agisse d’une blague relative à son métier, mais elle n’a jamais été capable de lui cacher quoique ce soit au final. C’est certainement pour cette raison qu’elle s’est tournée vers lui. Estomaquée, elle reste encore silencieuse. « Promis, ça restera entre nous… je t’écoute… » Soupire. La rouquine n’a plus vraiment le choix maintenant. Elle se replie sur elle même, enlaçant ses jambes et posant son menton sur ses genoux telle une enfant, alors que son regard fixe le vide. Sans même prendre le temps de réfléchir à quelque chose de limpide et synthétique, elle se lance. Tant pis si c’est aussi brouillon que dans sa tête. «  J’ai du retard, sauf que je suis plus une adolescente et que c’est pas arrivé depuis une éternité. Et tu sais, on se dit toujours que ça arrive aux autres ce genre de choses, alors parfois on fait pas attention malgré les avertissements des parents et tout. » Elle marque une pause. «  Il nous est arrivé de brûler certaines étapes. » Pour ne pas dire clairement qu’ils ne se sont pas toujours protégés, dans la précipitation. «  Mais je voulais être sure avant d’en parler à Kaspar. » Que ce soit écrit noir sur blanc quoi. «  Il est tellement… optimiste, joyeux. Tu vois ? Je veux pas lui faire de faux espoirs. Et moi je suis là, angoissée, tiraillée. » Nouvelle pause. «  Pour tout te dire, je sais même pas comment je me sens, en fait. » Cette nouvelle vient de lui tomber dessus comme une enclume. Juste quelques heures. Pas assez pour réfléchir. Voilà, elle ne sait pas. Ça résume tout. Elle ne sait pas comment vivre cette nouvelle qui excite tant tout le monde d’ordinaire. Elle ne sait pas qu’elle décision elle doit prendre, parce qu’ils sont quand même jeunes, aussi bien en terme d’âge que de couple.
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() message posté Mar 17 Mar 2015 - 18:52 par Invité




En la voyant prendre cette position tellement singulière, James comprit que ce qu’elle avait à dire n’était pas simple pour elle. Délicatement, il glissa une main dans son dos qu’il caressa doucement, afin de l’encourager à parler. Quoi qu’elle puisse lui révéler, il fallait qu’elle soit absolument certaine qu’elle aurait toujours son soutien. C’est une chose qu’elle devait savoir, d’ailleurs. Après tout, James avait toujours été là pour elle dans les moments difficiles. A maintes reprises, il était parvenu à la consoler et la rassurer comme un grand-frère le ferait avec sa petite sœur. C’est un peu ce qu’elle était pour lui. Une adorable petite sœur. «  J’ai du retard, sauf que je suis plus une adolescente et que c’est pas arrivé depuis une éternité. Et tu sais, on se dit toujours que ça arrive aux autres ce genre de choses, alors parfois on fait pas attention malgré les avertissements des parents et tout. » Ok… là, il commençait à beaucoup mieux cerner le problème et cette fameuse histoire de prise de sang. Il n’était pas un spécialiste en la matière, mais avoir du retard ne signifiait pas nécessairement qu’Ivana était enceinte. Il s’agissait peut-être d’un trouble hormonal ou quelque chose du genre. Les femmes sont tellement étranges !! «  Il nous est arrivé de brûler certaines étapes. » Là, effectivement, le doute n’était plus vraiment permis. James mourrait d’envie de lui rappeler les risques qu’elle courrait à agir ainsi. Il pensait notamment à toutes ces maladies, bien plus graves qu’une grossesse !! Mais il tâcha de se retenir ; non seulement car Ivana n’était plus une enfant, mais aussi car ce n’est pas du tout ce qu’elle attendait de sa présence. «  Mais je voulais être sure avant d’en parler à Kaspar. » Là encore, James n’était pas tout à fait d’accord avec elle. Kaspar aurait peut-être été mieux placé que lui pour la soutenir. Il se souvenait encore de l’époque où Emma était tombée enceinte. Ils n’étaient guère plus âgés qu’Ivana et Kaspar à l’époque. James avait été présent du début à la fin, afin de partager chaque étape avec elle. De l’incertitude aux angoisses, en passant la verdict final. «  Il est tellement… optimiste, joyeux. Tu vois ? Je veux pas lui faire de faux espoirs. Et moi je suis là, angoissée, tiraillée. Pour tout te dire, je sais même pas comment je me sens, en fait. » James fronça légèrement les sourcils tandis qu’il écoutait son discours, tout en essayant de comprendre si c’était finalement une bonne ou une mauvaise nouvelle pour Ivana. A vrai dire, il avait un peu l’impression que tout se mélangeait dans l’esprit de la jeune femme. Il était sans doute nécessaire de faire le point avec elle. « Ecoute ma puce, pour commencer, tu vas essayer de te calmer. Respire profondément, ça va t’aider à te relaxer… » Il savait que c’était sans doute plus facile à dire qu’à faire, mais il fallait vraiment qu’elle se calme. Quoi qu’il advienne, il ne servait à rien de s’angoisser avant de connaître le fin mot de l’histoire. « Je sais que tu souhaites préserver Kaspar, mais ne crois-tu pas qu’il aurait été préférable de lui en parler ? C’est un garçon bien, je ne t’apprends rien. Je suis certain qu’il aurait été en mesure de comprendre et de t’épauler aujourd’hui. Dans un couple, on ne peut pas privilégier que les bons moments. Kaspar aurait sans doute trouvé les mots justes pour te rassurer…» James esquissa un léger sourire puis passa sa main dans les cheveux d’Ivana avec tendresse. Vraiment, elle était la petite sœur qu’il aurait adoré avoir. « J’essaie de suivre ton raisonnement, mais je ne suis pas certain de tout comprendre … Serait-ce une bonne chose pour vous d’apprendre que vous allez devenir parents ? C’est une décision très importante. Sans doute la plus cruciale de toute votre vie, sans vouloir te mettre la pression Ivana. Ce n’est pas comme le fait de se marier… tu peux divorcer si les choses tournent mal. Mais un enfant, c'est autre chose. C’est ce qui va vous lier à vie Kaspar et toi. Tu penses que vous êtes prêts pour ça ? » Oui bon… James était sans doute un peu trop paternaliste sur ce coup-là, mais il voulait simplement s’assurer que la jeune fille avait conscience de ce qui était sur le point de se produire. Ou pas. Elle n’était peut-être pas enceinte après tout. « Tu dis que tu ne veux pas lui faire de faux espoirs. Mais toi, qu’est-ce que tu penses de tout ça ?»

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() message posté Jeu 19 Mar 2015 - 3:46 par Invité
Avec du recul, Ivana se rend compte que, malgré les efforts fournis, c’est autant le champ de bataille dans ce qu’elle vient de dire que dans sa tête. « Ecoute ma puce, pour commencer, tu vas essayer de te calmer. Respire profondément, ça va t’aider à te relaxer… » Parfait timing pour ce genre de propos, alors qu’elle est presque sur le point de ne plus se battre contre elle-même pour contenir ses larmes. « Je sais que tu souhaites préserver Kaspar, mais ne crois-tu pas qu’il aurait été préférable de lui en parler ? C’est un garçon bien, je t’apprends rien. Je suis certain qu’il aurait été en mesure de comprendre et de t’épauler aujourd’hui. Dans un couple, on ne peut pas privilégier que les bons moments. Kaspar aurait sans doute trouvé les mots juste pour te rassurer… » À la recherche d’un peu de chaleur humaine, la jeune femme profite du geste de James pour poser la tête sur son épaule. Là, et se calmer aussi. « J’essaie de suivre ton raisonnement, mais je ne suis pas certain de tout comprendre… Serait-ce une bonne chose pour vous d’apprendre que vous allez devenir parents ? C’est une décision très importante. Sans doute la plus cruciale de toute votre vie, sans vouloir te mettre la pression Ivana. Ce n’est pas comme le fait de se marier… tu peux divorcer si les choses tournent mal. Mais un enfant, c’est autre chose. C’est ce qui va vous lier à vie Kaspar et toi. Tu penses que vous êtes prêts pour ça ? » Un peu plus ou un peu moins de pression, elle devrait pouvoir s’en sortir. Et puis, il n’a pas tort. Preuve que d’une certaine façon, Ivana a bien fait de faire appel à lui quoiqu’il dise. Elle se dit également que tous les futurs parents ne sont pas prêts à ce genre d’événements. Certains planifient l’arrivée d’un enfant, une fois qu’ils ont l’appartement, le job, éventuellement un début de carrière, et puis il y a ceux à qui ça arrive sans crier gare. « Tu dis que tu ne veux pas lui faire de faux espoirs. Mais toi, qu’est-ce que tu penses de tout ça ? » Elle déglutit et prend le temps de réfléchir à quelque chose de plus cohérent que toute à l’heure. « Je crois qu’il n’y a pas de raisonnement là, tout de suite. J’ai préféré t’appeler toi, parce que… J’ai confiance, ta présence est plutôt rassurante et que ça raisonne pas trop mal là-dedans. Kaspar est un garçon bien, c’est indéniable. » Elle pourra toujours compter sur lui (elle est vraiment bien entourée Ivana). « Mais… Si c’est vrai tout ça, je doute de son objectivité. L’absence de famille quand il était gosse, tout ça. Même si ça arrive pas à un moment très opportun, il serait capable d’être super enthousiaste et de sauter partout. » Sauter même dans les bras du personnel médical. Là-dessus, elle tente un sourire. C’est certainement une des raisons pour lesquelles Ivana l’aime : sa constante bonne humeur et son enthousiasme sans fin. Sauf que ce n’est pas exactement ce dont elle a besoin aujourd’hui. « Promis, je lui cacherais rien, hein. Je veux juste digérer la nouvelle, d’abord. » De toute façon, la vie réelle n’est pas le monde des bisounours. Si ce n’était pas cette histoire qu’ils auraient à affronter, ce serait autre chose, tôt ou tard. « Mais non, nous ne sommes pas prêts. Clairement. Et puis, l’un comme l’autre, on a pas fini nos études, par exemple. » Même si les faux positifs existent, la rouquine essaye de se projeter dans ce genre de vie faite à la fois de pleurs, de responsabilité, de manque de sommeil, de couches, de mignon et d’encore plus de responsabilité. Pas facile.
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() message posté Ven 20 Mar 2015 - 13:09 par Invité




Ce sentiment d’incertitude ne lui était pas étranger ; James l’avait autrefois côtoyé lui aussi. Mille et une questions venaient alors nourrir l’angoisse et les doutes qui l’habitaient. Avec le recul, il se disait que personne n’est jamais réellement prêt pour devenir parent. C’est une chose qui arrive, tout simplement. Même s’il avait la ferme intention d’épauler Ivana jusqu’au bout, James voulait s’assurer qu’elle ait parfaitement conscience de ce qui l’attendait. Kaspar et elle étaient encore très jeunes. Et même s’il ne doutait pas une seule seconde du fait qu’ils puissent devenir des parents extraordinaires, l’éditeur tenait à ce qu’ils prennent le temps de peser le pour et le contre. Attentivement, il écouta les propos de la jeune femme, constant qu’une fois encore, elle ne pensait qu’aux réactions de Kaspar sans jamais évoquer son propre avis. Elle avait sans doute besoin de temps pour se positionner, mais James espérait qu’elle ne prendrait pas de décision exclusivement en fonction des désirs du jeune homme. Ivana en vint alors à dire qu’ils n’étaient pas prêts et évoqua leurs études. Ce à quoi, James acquiesça doucement. « Il faut que vous preniez le temps d’en parler ensemble. De peser le pour et le contre afin de savoir ce qui est le mieux pour vous. Je te connais suffisamment pour savoir que tu ferais une mère épatante, mais cela ne veut pas nécessairement dire que vous devez précipiter les choses, Kaspar et toi. Vous avez toute la vie devant vous. » Ca, c’était le point de vue sage et réfléchi. Cependant, James ne pouvait pas non plus nier l’évidence : étant lui-même devenu père relativement jeune, il ne pouvait pas présenter cela à Ivana comme un événement négatif. Certes, ce n’était pas simple mais pas impossible non plus. « Lorsque Emma et moi avons eu notre fils, nous étions très jeunes aussi. Je venais à peine de terminer mes études et elle n’avait pas encore achevé les siennes. Autant dire que la perspective de devenir parents nous angoissait beaucoup. Non seulement, nous n’avions pas beaucoup d’argent mais cela ne faisait pas vraiment parti de nos projets. Mais ensemble, nous avons pu trouver des solutions. Et tu veux que je te dise ? Ca aura finalement été l’expérience la plus incroyable de toute notre vie. Je pense que Kaspar et toi devez avoir conscience de tout ce que ça implique. Vous allez devoir faire de nombreux sacrifices, si vous décidez de devenir parents. Il faut que vous soyez suffisamment forts et sûrs de vous pour savoir si vous êtes prêts à franchir cette étape ensemble et surtout, maintenant.» James n’était pas du tout en train de lui mettre la pression, il voulait juste être certain qu’Ivana avait conscience de tout ça. Il passa un bras autour de ses épaules et reprit : « Je sais que ce n’est pas facile mais dis-toi bien qu’une chose à la fois suffit amplement. Pour commencer, tu vas passer ces examens et voir ce qu’il en est. Tu auras tout le temps de te poser des questions par la suite. Puis tu sais ce qu’on dit : chaque problème a une solution. J’ai suffisamment confiance en toi pour savoir que tu prendras toujours la meilleure décision. Puis tu n’es pas toute seule… tu es bien entourée. »

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() message posté Sam 21 Mar 2015 - 0:45 par Invité
Tout en parlant, elle a essayé de se projeter dans tout ça, selon ses souvenirs d’enfance ou ce qu’elle a pu voir dans la rue, à la télé. Des neuf mois de grossesse jusqu’à la jeune femme qu’elle est devenue aujourd’hui. Chez les autres, les gamins sont toujours mignons. Elle l’a bien vu quand elle jouait encore le role de baby sitter sur son temps libre. Chez soi, Ivana n’a pas la moindre idée de ce que cela pourrait donner peu importe les efforts de son imagination. « Il faut que vous preniez le temps d’en parler ensemble. De peser le pour et le contre afin de savoir ce qui est le mieux pour vous. Je te connais suffisamment pour savoir que tu ferais une mère épatante, mais cela ne veut pas nécessairement dire que vous devez précipiter les choses, Kaspar et toi. Vous avez toute la vie devant vous. » Quelque peu flattée par la description du type de mère qu’elle ferait, Ivana l’écoute avec attention et acquiesce de temps à autre. Elle imagine déjà le tableau des pours et des contres sur ce genre de grand paperboard ou directement sur un des murs de sa chambre. « Lorsque Emma et moi avons eu notre fils, nous étions très jeunes aussi. Je vais à peine de terminer mes études et elle n’avait pas encore achevé les siennes. Autant dire que la perspective de devenir parents nous angoissait beaucoup. Non seulement, nous n’avions pas beaucoup d’agent mais cela ne faisait pas vraiment parti de nos projets. Mais ensemble, nous avons pu trouver des solutions. Et tu veux que je te dire ? Ca aura été l’expérience plus incroyable de toute notre vie. Je pense que Kaspar et toi devez avoir conscience de tout ce que ça implique. Vous allez devoir faire de nombreux sacrifices, si vous décidez de devenir parents. Il faut que vous soyez suffisamment forts et sûrs de vous pour savoir si vous êtes prêts à franchir cette étape ensemble et surtout, maintenant. » Là-dessus, sa gorge se noue. Adam, Emma… C’est vrai que James est déjà passé par cette case. Longue et triste histoire. La jeune femme s’en veut de ne pas y avoir réfléchi plus tôt, mais instinctivement elle n’avait personne d’autre en tête à appeler et faire venir. Elle passe sa main dans le dos de James pour le réconforter. « Je sais que ce n’est pas facile mais dis-toi bien qu’une chose à la fois suffit amplement. Pour commencer, tu vas passer ces examens et voir ce qu’il en est. Tu auras tout le temps de te poser des questions par la suite. Puis tu sais ce qu’on dit : chaque problème a une solution. J’ai suffisamment confiance en toi pour savoir que tu prendras toujours la meilleure décision. Puis tu n’es pas toute seule… tu es bien entourée. » S’il continue sur cette lancée, il va la rendre encore plus émotive alors qu’elle n’a toujours pas la moindre idée de ce que son propre corps subi. « Je suis désolée d’avoir réveillé ces souvenirs là. C’était vraiment pas mon intention. » Ce n’est pas le genre de chose que l’on peut oublier, mais elle comprend qu’il aurait souhaité ne pas en parler. « Question entourage, je suis plutôt gâtée j’avoue. Par contre, peu importe la décision, pas un mot à mes parents tout de suite. Il faudrait que je trouve la meilleure approche pour leur éviter une crise cardiaque. » Elle est quasiment certaine qu’ils lui, ou leur, feront une petite leçon au sujet de leur jeune âge, mais étant également devenus parents jeunes, ils respecteront leur choix. Ce serait loin d’être leur style de lui passer un véritable savon, plein de reproches en tout genre. « Mais y’avait pas que… » Une voix grave l’appelant la coupe aussitôt dans sa lancée. Et pourtant ce qu’elle s’apprêtait à lâcher n’était pas des paroles pour combler le genre de silence qui rend mal à l’aise. « Il faut croire que le moment de vérité arrive. Tu m’accompagnes ou les aiguilles ne sont pas ton truc ? J’en ai pas spécialement peur. Enfin ça, tu devais déjà t’en douter. C’est juste qu’aujourd’hui je ne tiens pas à être seule et vu que ce genre d’examens n’implique pas de me retrouver nue, ni même à moitié nue… » Ivana tente un regard de chien battu par pure précaution, bien que James soit loin d’être du genre à fuir. Accompagner sa sœur « spirituelle » faire une prise de sang car elle pense être enceinte, ce n’est pas comme la surveiller quand elle joue ou lui mettre un pansement sur le genou parce qu’elle n’est pas très adroite et s’est écorchée en tombant.

Elle se lève pour aller s’installer dans la salle où un médecin attend dans l’encadrement de la porte. C’est avec la boule au ventre qu’elle s’installe sur le fauteuil. Alors qu’elle se sent observée, Ivana comprend que c’est le moment où elle doit tout dire. Tout. Soupir. « J’ai constaté du retard dans mon cycle… J’ai fait un test au cas où, mais les faux positifs, ça arrive, n’est-ce pas ? » C’est dit. C’est confessé, d’une toute petite voix. Une toute petite voix toute triste, presque pleine de sanglots. C’est rare les faux positifs, mais d’une façon elle voudrait bien que cela arrive aujourd’hui.
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() message posté Dim 22 Mar 2015 - 14:02 par Invité




Lui faire part de sa propre expérience n’était qu’une manière habile de lui faire comprendre qu’il était parfaitement en mesure de saisir ce qu’elle ressentait. James n’était pas homme à juger les autres. Il partait du principe que chacun réagit de manière différente face à un même événement. Ce qui aurait pu être une expérience désastreuse avait finalement été la plus incroyable de toute sa vie, bien qu’elle se soit achevée beaucoup trop tôt. « Je suis désolée d’avoir réveillé ces souvenirs là. C’était vraiment pas mon intention. » Un sourire attendri se dessina sur les lèvres de l’éditeur. Elle n’avait rien réveillé du tout, il ne fallait pas qu’elle s’inquiète à ce sujet. « Ne t’en fais pas, tu n’as absolument rien réveillé. J’y pense constamment. La douleur est toujours présente et je me suis fait à l’idée qu’elle ne disparaitra jamais. Il faut juste apprendre à vivre avec, j’imagine.» Ce qui n’était pas simple, mais avait-il seulement le choix ? Cependant, il n’était pas question de James cette fois-ci. Aussi, il ne tarda pas à lui rappeler qu’elle était bien entourée et que quel que soit son choix, Ivana pourrait compter sur le soutien de ses proches. « Question entourage, je suis plutôt gâtée j’avoue. Par contre, peu importe la décision, pas un mot à mes parents tout de suite. Il faudrait que je trouve la meilleure approche pour leur éviter une crise cardiaque. » Un nouveau sourire naquit sur les lèvres de James. Effectivement, leur annoncer la nouvelle n’allait pas être chose aisée. Mais faire une seule chose à la fois suffit pour le moment. Ceci dit, James se souvenait encore de la réaction de son propre père en apprenant la nouvelle. Autant dire qu’elle ne correspondait pas du tout à ses attentes. Une fois encore, William lui avait prouvé à quel point il pouvait être détestable et machiavélique. Fort heureusement, les parents d’Ivana étaient bien plus compréhensifs que ça. James les connaissait, c’était des gens bien. « Promis, je n’en parlerai à personne. Tu as ma parole. C’est une étape compliquée, mais je suis certaine que tu trouveras la manière et les mots justes pour leur annoncer la nouvelle. Puis si tu as besoin de parler, tu sais où j’habite. » lança-t-il ironiquement. Ivana n’avait que quelques mètres à faire pour venir chez James et l’éditeur serait toujours disposé à prendre du temps pour parler avec elle. A n’importe quelle heure du jour et de la nuit, cela va sans dire. Tandis qu’elle était sur le point d’ajouter autre chose, Ivana fut interrompue par la voix du médecin. « Il faut croire que le moment de vérité arrive. Tu m’accompagnes ou les aiguilles ne sont pas ton truc ? J’en ai pas spécialement peur. Enfin ça, tu devais déjà t’en douter. C’est juste qu’aujourd’hui je ne tiens pas à être seule et vu que ce genre d’examens n’implique pas de me retrouver nue, ni même à moitié nue… » James acquiesça avec un sourire bienveillant. Elle n’avait pas besoin de se lancer dans de longues explications, bien sur qu’il allait l’accompagner si ça pouvait la rassurer. « Bien sur, je t’accompagne.» Et sans attendre, ils se rendirent ensemble dans la salle où le médecin les attendait déjà. Ivana expliqua son problème et le médecin acquiesça doucement. « Naturellement, il se peut que le résultat soit faussé. La prise de sang nous permettra de savoir exactement ce qu’il en est véritablement. Remontez votre manche, mademoiselle.» James s’empara délicatement de sa main libre et s’installa juste à côté d’elle. « Quand pourrons-nous obtenir les résultats des analyses ? » demanda-t-il au médecin. Ce dernier, tout en s’affairant à mettre un garrot autour du bras d’Ivana, haussa les épaules avec désinvolture. « Je pense que vous pourrez avoir votre réponse d’ici quelques heures, au plus tard. Les mamans sont toujours inquiètes et les futurs papas, toujours impatients. » affirma le médecin avec un sourire amusé. James acquiesça doucement avant de réaliser quelques secondes plus tard l’erreur monumentale du médecin. Il agita aussitôt la tête de droite à gauche et s’empressa de rectifier la situation. « Oh non… non, ce n’est pas ça. Ce n’est pas moi qui … non, je ne suis pas le futur papa. Simplement, un ami. » Le médecin lui lança un regard de biais, avec un léger rictus. Il ne le croyait pas ?? « Je vois. Ceci dit, cela ne me regarde pas. » Comment ça, ça ne le regardait pas ??? James insista : « Je vous répète que je ne suis pas le père. » Le médecin ne répondit pas et termina sa prise de sang avant qu’une infirmière n’entre dans la pièce et lui fasse part d’une urgence. Il fallait qu’il parte immédiatement. Le médecin s’excusa auprès d’Ivana et James, leur rappelant que les résultats seraient disponibles rapidement. Il quitta la pièce, les laissant de nouveau seul. « Non, mais tu as vu ça ? Il avait l’air de penser que … que … enfin peu importe !! Plus que quelques heures à patienter. Nous devrions peut-être aller manger un morceau. J’imagine que tu n’as rien avalé depuis ce matin et ce n’est pas bon pour toi, Ivana. »


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() message posté Lun 23 Mar 2015 - 2:50 par Invité
Une fois installée sur le fauteuil, Ivana n’a pas perdu de temps pour fermer les yeux, repenser aux paroles de James, tenter de réfléchir ou de faire disparaître cette boule au ventre. C’est pas simple de bouleverser ses plans actuels pour une future vie de famille. « Naturellement, il se peut que le résultat soit faussé. La prise de sang nous permettra de savoir exactement ce qu’il en est véritablement. Remontez votre manche, mademoiselle. » Sans prendre la peine d’ouvrir les yeux, elle remonte sa manche et sent James lui attraper sa main libre par la suite. « Quand pourrons-nous obtenir les résultats des analyses ? » La rouquine se mord la lèvre. Si seulement cela pouvait ne pas être un examen demandant plusieurs jours d’analyse. Psychologiquement, elle doute être dans la capacité d’attendre ou encore de cacher cette visite aussi longtemps à Kaspar. Ils ne se sont pas juste faire la promesse de ne pas se mentir, mais ils sont allés jusqu’à ne rien se cacher, et elle y tient. « Je pense que vous pourrez avoir votre réponse d’ici quelques heures, au plus tard. Les mamans sont toujours inquiètes et les futurs papas, toujours impatients. » La réaction de la rouquine ne se fait pas attendre à la suite de la réponse du médecin : elle manque de s’étouffer, avant de se mettre à rire nerveusement. James, le père ? Si cela peut paraître telle une évidence pour quiconque à l’extérieure de leur relation, la jeune femme en est presque choquée, le considérant comme un membre à part entière de sa famille. « Oh non… non, ce n’est pas ça. Ce n’est pas moi qui … non, je ne suis pas le futur papa. Simplement, un ami. » Il faut croire que James est lui aussi pris par surprise par cette remarque. « Je vois. Ceci dit, cela ne me regarde pas. » Les paupières toujours closes, elle ne peut pas s’empêcher de lever les yeux au ciel. Il faut croire que le médecin est têtu et puis oui, de toute façon cela ne le regarde pas. « Je vous répète que je ne suis pas le père. » Doucement, elle rit alors que le pauvre tente de se justifier. Justifier qu’il n’est pas un de ces connards qui n’assument pas le fait d’avoir engrosser la première venue, par exemple. Ivana ressert ses doigts pour qu’il ne le prenne pas aussi mal. « Non, mais tu as vu ça ? Il avait l’air de penser que … que … enfin peu importe !! Plus que quelques heures à patienter. Nous devrions peut-être aller manger un morceau. J’imagine que tu n’as rien avalé depuis ce matin et ce n’est pas bon pour toi, Ivana. » La jeune femme arque un sourcil, pas certaine de comprendre là où James voulait en venir : d’après lui, qu’est-ce que le médecin avait l’air de penser ? Après quoi, elle baisse les yeux et rougit, coupable. C’est vrai qu’avec la panique, elle n’a pas pris le temps pour s’alimenter et elle prend conscience qu’en fonction des résultats, il n’y a pas que sa relation avec Kaspar qui va être touchée : elle va devoir profondément changer sa vie. Tabac. Stress. Travaille. Sport. Alimentation. Alors qu’elle est sur le point d’ouvrir la porte d’un restaurant du quartier, la rouquine s’arrête pour une seconde d’hésitation, puis se retourne vers James. « Comment vas-tu, toi ? » La question est accompagnée du regard adéquat, bien entendu. Tout le monde sait que James n’est pas l’homme le plus bavard quand il s’agit de parler de lui-même. Sans attendre sa réponse, elle entre dans le restaurant rapidement attirée par l’odeur en provenance de la cuisine, puis opte pour une table dans un coin, au calme. « Et sinon... Comment elle était Emma lors de sa grossesse ? » Oui, parce que des femmes enceintes, Ivana n’en a pas la moindre dans son entourage. Bien consciente qu’il s’agit de quelque chose de totalement subjectif, elle préfère prendre connaissance de leur expérience des neuf mois plutôt que de lire tout et n’importe quoi sur internet.
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Anonymous
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() message posté Lun 23 Mar 2015 - 19:08 par Invité




Il ne fallait nullement s’attendre à ce que James s’épanche durant des heures sur son propre état d’esprit. Sans compter que cela n’aurait guère été intéressant d’en parler. Rien n’allait comme il le souhaitait ces derniers temps. Alors pour compenser, il travaillait. Encore et encore, sans relâche. Au-delà de ça, il n’y avait rien de particulier à dire. Puis l’éditeur ne souhaitait pas créer davantage de souci à Ivana. Elle avait suffisamment à faire avec ses propres inquiétudes sans devoir en plus de ça, s’intéresser aux préoccupations de James. Aussi, il acquiesça le plus naturellement du monde, allant même jusqu’à hausser les épaules avec nonchalance. « Oh moi, je vais bien. J’ai beaucoup de travail mais dans l’ensemble, je n’ai vraiment pas à me plaindre. » Il savait parfaitement qu’Ivana aurait des doutes concernant ces affirmations, mais il savait également qu’elle ne lui poserait pas davantage de questions. De toute façon, James se serait arrangé pour ne pas avoir à y répondre. Non pas par manque de confiance, mais plutôt car son tempérament été ainsi fait. Après s’être installé, il lança un rapide coup d’oeil autour de lui, n’ayant pas le souvenir d’être déjà venu manger ici. La question d’Ivana vint alors le surprendre. En réalité, James ne s’attendait vraiment pas à ce qu’elle l’interroge au sujet d’Emma. Par où commencer ? Réfléchissant à la manière dont il allait pouvoir répondre à cela, James se gratta légèrement le front tandis que les souvenirs du passé refaisaient surface les uns après les autres. « Il y a eu des hauts et des bas, mais dans l’ensemble elle offrait le spectacle d’une femme enceinte resplendissante. Il y avait cet éclat tout à fait singulier dans son regard, elle était heureuse. Je ne l’ai jamais vu malade… quelques nausées de temps à autre mais rien de bien méchant. Elle était tellement heureuse de devenir maman qu’elle en a occulté tous les maux. » Emma avait toujours eu tendance à minimiser les aspects négatifs liés à sa grossesse. En fait, elle avait passé neuf mois vraiment intenses et avait toujours tout fait pour impliquer pleinement James dans les différentes étapes qu’elle avait dû traverser. D’ailleurs, un souvenir amusant ne tarda pas à lui revenir en tête.« Je ne l’ai jamais vu aussi rayonnante que lorsqu’elle a senti le bébé bouger pour la première fois. Je me souviens encore de ce jour-là. Un matin, j’étais en réunion et je l’ai vu débarquer soudainement. Elle a ouvert la porte sans se soucier de la présence de mes collaborateurs. Elle est venue vers moi, s’est emparée de mes mains et les a posées sur son ventre. « Tu as senti ça, James ? », elle n’arrêtait pas de me le répéter. Et effectivement, c’était extraordinaire de se dire que j’étais en train de sentir notre bébé.» Il aurait pu évoquer de mauvais souvenirs mais James n’en avait aucun. Emma avait pleinement vécu sa grossesse, avec sérénité et bien être. « Elle a été fatiguée les derniers temps mais cela n’avait rien de dramatique. Elle me répétait constamment qu’il fallait que j’arrête de m’inquiéter, qu’elle n’était pas malade mais simplement enceinte. Facile à dire. Je ne pouvais m’empêcher de veiller sur elle. Oh mais elle en a bien profité car je ne compte plus le nombre de fois où elle m’a réveillé en pleine nuit suite à une envie passagère. T’as déjà vu quelqu’un manger des fraises plongées dans de la sauce au poivre ? Et bien moi oui. » raconta-t-il avec amusement. « Mais j’imagine que c’est différent d’une femme à l’autre… c’est difficile de se baser sur le vécu de quelqu’un d’autre. »

© charney

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