"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici We are... family ? ♦ Charlie&&Lyn&&Nate 2979874845 We are... family ? ♦ Charlie&&Lyn&&Nate 1973890357
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Nathanael E. Keynes
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() message posté Dim 8 Mar 2015 - 16:27 par Nathanael E. Keynes
Samedi 14 mars 2015

Je suis pas un type parfait, je suis au courant, mais est-ce que quelqu'un l'est vraiment ? Pour la énième fois, je me suis pris la gueule avec mon paternel ce matin, en allant déposer son portable à Maman avec lequel elle a encore eu un souci ces derniers jours qu'elle m'a demandé de solutionner - et je la soupçonne légèrement de faire exprès pour avoir 'le droit' de me mettre des sous sur mon compte mais passons. Et non, je ne suis pas déjà le prochain prix Pullitzer. Et oui, je travaille toujours dans ce bar. Et oui, aussi, je continue à jouer de la gratte dans ce groupe de déchaînés. Et aça lui plaît pas, évidemment, ça lui plaît jamais de toutes les façons. Je dirais bien que j'ai l'habitude et pourtant... Pourtant non, y a rien à faire, je m'y habitue pas. Il peut pas juste me foutre la paix un peu ? Je fais même des efforts pour assister à ses soirées mondaines relativement régulièrement, et de ce qu'il en sait, j'accepte de mauvaise grâce mais je repousse pas son idée à la con de mariage avec Barbara. Merde quoi ! C'est une période assez merdique pour moi - et ça va pas aller en s'arrangeant mais ça je l'ignore encore - il avait besoin d'en rajouter ?

Les histoires de famille, c'est donc toujours pas ça, chez moi. Comme quoi y a des trucs qui changent pas. Un soupir passe mes lèvres comme j'essuie un énième verre. Non non non, ne pas laisser ces conneries me faire perdre mon sourire. Surtout pas au boulot. Je suis là pour servir des verres, faire mon petit show et charmer un minimum la clientèle pour booster les consos, et je fais ça bien normalement. J'en abuse plus comme avant parce que le corps de mes client(e)s ne m'attire plus autant que celui d'un certain Playboy - et j'ai absolument pas l'intention de gâcher ce que j'ai avec lui, quoi que ce soit, pour une partie de jambe en l'air avec un ou une inconnu(e) dont j'ai de toute façon pas envie. Je suis face à mes clients comme je l'ai toujours été, la promesse d'autre chose après mon service en moins. Y a toujours un joli sourire de façade sur mon visage comme je sers leurs verres, qu'il me rendent parfois gentiment, avec un petit pourboire qui finit dans ma tasse Lucky Strikes sous le comptoir. La soirée s'annonce longue, mais elle se passe plutôt bien, et c'est déjà pas mal. Malgré la pluie battante dehors, y a du monde, et le groupe plutôt cool ce soir qui passe sur scène met l'ambiance. Ca devrait faire un chiffre sympa tout ça...

Et puis une jolie rouquine s'est approchée du bar, visiblement peu à l'aise, et à elle aussi, comme aux autres, j'ai adressé mon plus beau sourire.

« Bonsoir Mademoiselle... Qu'est-ce que je vous sers ? »

La jolie rousse fait manifestement partie de ceux qui ne viennent pas souvent, voire jamais, dans les bars, qui se demandent ce qu'ils font là, qui viennent souvent par hasard, ou après un coup du sort. Pobby était de ceux-là aussi, d'ailleurs, et elle aussi, est arrivée dégoulinante sous la pluie torrentielle typiquement londonienne. J'ai pas vraiment eu de nouvelles par la suite. En même temps, je n'étais que le barman qui l'a empêchée de prendre la route trop éméchée pour conduire, rien de plus. Moi je me souviens sans doute trop bien de mes clients... Elle a manifestement passé une mauvaise journée, je lui ai proposé un cocktail, l'ai aidée à faire son choix, en cherchant avec elle les saveurs qui lui plaisent le plus, et ensuite les cocktails qui s'en rapprochent. J'ai fait mon show, un petit peu plus que pour les autres, il faut admettre, dans l'espoir de la détendre un peu.

Cerise, donc, j'ai opté pour un cocktail mêlant le fruit en question et l'amertume du martini et du gin. Elle a siroté son verre, tranquillement, on a discuté un peu, de tout et de rien, entre deux clients pour moi, le temps qu'elle finisse son cocktail à son rythme. Et puis elle en a commandé un autre... Je sais pas si ce petit moment aura réussi à la détourner un peu de sa mauvaise journée, si ça aura pu un peu égayer sa soirée, mais c'est ce que je m'efforce de faire généralement. A mon sens, ça fait partie de mon boulot, et j'espère que cette fois, comme toutes les autres, j'ai réussi à atteindre mon but. Sauf qu'il est probable que j'ai un peu trop bien réussi mon coup, parce qu'elle n'est clairement plus en état de rentrer seule, finalement, et je refuse juste catégoriquement de la laisser repartir comme ça. Si bien que, comme je l'ai fait pour Pobby l'an passé, j'attrape ses clefs - et me fais foutre de ma gueule par mes collègues pour mes airs de bon samaritain, mais passons - et lui impose de rester à sa place, jusqu'à ce que je termine mon service - ce qui approche de toute façon à grands pas. Et finalement, je la ramène tant bien que mal chez elle - pas parce que je ne conduis jamais que je n'ai pas le permis, ni que je ne sais conduire, après tout, j'en ai juste pas l'utilité autrement. Je suis évidemment pas préparé un instant à la surprise qui m'attend en passant la porte de chez elle - et de son petit-ami...
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() message posté Lun 9 Mar 2015 - 7:18 par Invité

Soulagé, Charlie poussa la porte de son appartement. Il adorait son métier, mais comme chaque boulot, il comportait ses inconvénients. Déjà, il travaillait en horaires décalés, de jour comme de nuit, en semaine comme en week-end, jour férié ou pas. Certes, il bénéficiait de plages de repos pendant son service, mais ça n’en restait pas moins fatiguant. En plus, c’était un métier à responsabilités : une erreur d’évaluation dans la trajectoire d’un avion était lourde de conséquences. Il fallait également faire preuve d’une capacité d’analyse pour gérer plusieurs sources d’informations simultanément. Il fallait savoir rester calme et très réactif, anticiper et prendre des décisions sans traîner. Quand le trafic était intense, c’était encore pire ; or, c’était souvent le cas dans une aussi grande ville que Londres. En cas de situation d’urgence, il valait mieux être opérationnel ! Il travaillait en duo avec un ou une collègue de travail. Cette fois-ci, son collègue s’était chargé des procédures de vol et lui du suivi au radar. Oui, ce travail présentait des inconvénients et pouvait être stressant. Mais Charlie était un véritable passionné d’avions et il s’estimait chanceux. C’était le travail qu’il avait choisi lui-même et ça présentait aussi des avantages, notamment du côté des réductions sur les tarifs des billets d’avion et du salaire élevé.

Ce soir-là, quand Charlie rentra, il était plus d’une heure du matin. Quand il travaillait comme ça, soit sa fille Kayla était chez sa mère, soit il employait une nounou. Mais là, elle passait le week-end chez sa maman. En rentrant, Charlie s’attendait bien sûr à trouver sa petite amie chez eux, sa chère Lyn’. L’appartement était plongé dans sa pénombre et il s’efforça de ne pas faire de bruit pour ne pas la réveiller. Mais à sa grande surprise, il s’aperçut en entrant dans leur chambre qu’elle n’était pas là. Ses sourcils se froncèrent immédiatement et il fit le tour de l’appartement, mais dut se rendre à l’évidence : sa copine n’était pas là. Dans ce cas, où était-elle ? Le premier réflexe de Charlie fut d’attraper son téléphone portable pour l’appeler ; mais elle ne décrochait pas. Il commença aussitôt à s’inquiéter, espérant qu’il ne lui était rien arrivé. On était samedi soir et la plupart des étudiants sortaient, mais ce n’était pas vraiment le genre de sa rouquine préférée. Son esprit pratique mais fatigué se mit au travail, balayant différentes possibilités. Au moment où il commençait à s’imaginer le pire, Charlie tenta de se raisonner. Elle était peut-être juste sortie avec des copines, lui qui essayait de la pousser à ne pas trop s’enfermer, il devait en être heureux.

Charlie décida que, si dans un laps de temps raisonnable, sa bien-aimée ne refaisait pas surface, il téléphonerait à la soeur de cette dernière, malgré l’heure indue. Sinon, il appellerait à l’hôpital le plus proche, ou au commissariat - on ne savait jamais ! En attendant, rongeant son frein, Charlie décida d’avaler un morceau. Il avait toujours une faim de loup en rentrant de l’aéroport ; de plus, le stress lui donnait envie de manger. Il songea un instant à cuisiner, parce qu’il aimait être derrière les fourneaux. Mais il abandonna l’idée, il ne pourrait sans doute pas se concentrer. Alors il commanda une pizza, qu’il engloutit devant la télévision et un film qu’il parvenait à peine à regarder. Il consultait son téléphone portable plusieurs fois dans la même minute. Aussi, quand il entendit du bruit derrière la porte de l’appartement, Charlie balança la télécommande et se précipita… Pour découvrir sa petite amie, quasiment dans les bras d’un beau jeune homme qu’il ne connaissait pas le moins du monde. Ses yeux s’écarquillèrent de stupeur. Lyn’ était visiblement plus qu’éméchée et il s’empressa de la récupérer dans ses bras, l’observant brièvement, inquiet. Elle tenait à peine debout, mais à part ça, ne semblait pas plus mal au point. « Oh, princesse… Qu’est-ce qui s’est passé ? » Accordant enfin un regard à l’inconnu qui l’accompagnait, il adopta un ton aussi poli que possible. « Je suis son compagnon. Et… Vous êtes ? » Il n’avait qu’une envie : emmener Lyn’ dans leur lit, pour qu’elle se repose. Mais il ne pouvait pas laisser cet homme là, comme ça, si ?
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() message posté Ven 20 Mar 2015 - 0:31 par Gabrielle Rowena
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maybe I'll get drunk, again, to feel a little love. ✻✻✻ Boire ne fait pas vraiment parti de mes habitudes. Absolument pas en vérité. En soirée je suis celle qui ne quitte pas son verre de jus de fruit, ou son verre d'eau des mains ou celle qui n'a carrément pas de verre du tout. Je ne bois jamais d'alcool, je ne supporte pas cela. Généralement après deux verres je ne contrôle absolument plus rien et je commence à dire ou faire n'importe quoi. Voilà pourquoi généralement je ne bois pas, j'ai peur d'être ridicule et que tout le monde me regarde, ce que je ne supporte pas. Mais pas ce soit non, ce soir c'était différent. J'avais une fois de plus essayé de téléphoner à mes parents pour reprendre contacts, mais une fois encore, ma mère avait raccroché dès qu'elle avait entendu le son de ma voix. D'ordinaire j'avais tendance à me dire que je retenterais plus tard, que ma mère finirait bien par changer d'avis. Mais aujourd'hui, cela m'avait déprimé et mise en colère. Je commençais à en avoir marre que mes parents ne veuillent pas faire d'efforts pour moi. Pourquoi ne voulaient-ils pas accepter le fait que je suis heureuse avec Charlie ? Voilà, pourquoi j'avais poussé la porte de ce bar ce soir. Je voulais me changer les idées, faire quelque-chose que je ne faisais jamais et tant pis pour le reste.
Seulement, j'étais totalement dépassée. Être dans un bar, seule un samedi soir, c'était bien la première fois que cela m'arrivait. Et cela devait se voir au milieu de la figure. Je n'avais aucune idée de quoi commander, ou de quoi faire. Totalement perdue, comme si j'essayais de frauder avant l'âge légal pour commander à boire. Seulement je pouvais boire sans aucun soucis, en toute logique. Mouillée, à cause de la pluie, je m'étais installée en espérant ne déranger personne. Oui, même dans un bar, j'avais l'impression que j'allais déranger tout le monde avec mes problèmes et le fait que j'avais aucune idée de quoi boire. Je n'étais clairement pas à ma place, mais je ne voulais pas partir. Pour une fois, j'avais envie de faire quelque-chose qui ne me ressemblait pas. Peut-être qu'ainsi, j'oublierais pour un moment mes problèmes. Je ne voulais pas rentrer, j'allais être seule dans l'appartement. Je ne voulais pas non plus déranger ma sœur ou ma meilleure amie. Non, j'avais envie d'être seule, comme souvent en réalité. Il fallait ensuite passer aux choses sérieuses, à savoir commander. Après tout, j'étais ici pour cela. Heureusement pour moi, le barman était sympa et m'aida à trouver ce que je pouvais boire.

La suite de la soirée fut beaucoup plus floue. Je me souviens avoir commandé plusieurs autres verres, jusqu'à ne plus me souvenir de grand-chose. J'avais réussi à oublier bien des choses, mais pas l'échec cuisant de l'appel à ma mère. Même boire pour oublier était une chose pour laquelle j'étais nulle. Je ne sais plus vraiment de quoi j'ai pu parler au barman, dont je ne me souviens plus du prénom non plus. Mais il a été sympathique toute la soirée, le genre qui donne envie de parler pour raconter ses problèmes, ce que la plupart des gens doivent faire. Mon soucis, c'est que j'ai probablement dû parler de tout et de rien, ce qui, encore une fois, n'est absolument pas mon genre. Je parle très peu aux personnes que je ne connais pas, de peur de les ennuyer ou de faire des blagues qui ne font rire que moi. Mes amis trouvent cela charmant, mais je ne sais jamais s'ils sont sincères ou si ce n'est que pour ne pas me blesser. Enfin, il doit être tard désormais et il faudrait réellement que je rentre. Mon téléphone doit être quelque part dans mon sac, mais je n'ai pas pensé à un seul moment à prévenir Charlie ou quelqu'un. Quand j'annonce que je vais rentrer, le barman propose de me raccompagner. C'est très gentil de sa part, mais ce n'est pas nécessaire, je dois bien pouvoir encore arriver à rentrer chez moi, enfin chez mon copain.
Pourtant, le barman fini bien par me raccompagner, n'ayant absolument pas voulu me laisser rentrer seule. C'est bien la première fois, qu'un garçon propose de me raccompagner, ce qui ne cesse de me faire rigoler toute seule. Je suis en train d'essayer de mettre la clé dans la porte, totalement appuyé sur le barman, pour ne pas tomber, quand la porte s'ouvre toute seule. Soit je suis trop forte, soit, « Charlie ! » Je ne sais pas quelle heure il est là, mais il devrait être couché. Je passe des bras de l'inconnu, à ceux qui me sont familiers. « J'ai été dans un bar ! » Mon niveau sonore est légèrement plus élevé que d'habitude, mais pour le moment, je n'y fais pas attention. Ma déclaration, m'a fait rigoler. C'est tellement stupide, que je sois allée boire dans un bar seule, que je ne peux arrêter de rigoler. « C'est le gentil monsieur qui m'a servi et... » Je m'arrête un moment de parler, pour réfléchir à ce que je voulais dire. La pièce tourne un peu et je suis à deux doigts de m'écrouler sur le sol. Ce qui serait probablement déjà arrivé, sir Charlie ne me tenait pas aussi fermement. Je ferme les yeux un moment, j'ai soudainement très envie d'aller me coucher.

✻✻✻
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() message posté Ven 20 Mar 2015 - 10:37 par Nathanael E. Keynes
Ca aura été... drôle (notez quelque peu d'ironie dans la phrase) de ramener ma cliente chez elle. Clairement, il était hors de question qu'elle prenne la route seule dans cet état, et même si tout le monde doit penser que j'en fais un peu trop, je me sens quand même un peu trop responsable de son état pour prendre le risque qu'il lui arrive quoi que ce soit en sortant du bar. Alors ouais, le barman qui raccompagne sa cliente, ça doit avoir des allures d'autres choses, mais je suis pas si goujat non plus, je profite pas de la faiblesse des gens comme ça. Et de toute façon, donc, c'est pas son corps à elle que je veux.

Heureusement pour moi, vu comme elle est littéralement accrochée à moi quatre-vingt-dix pour cents du temps, 'Princesse' est un poids plume. Je suis pas vraiment le mec le plus costaud de la terre, ça aurait été assez compliqué sinon. Mais on a tout de même fini par parvenir à son appartement, où elle galère avec ses clefs, et je suis à deux doigts de les lui prendre des mains quand la porte s'ouvre sur... son copain, je suppose. Regard sans équivoque, surprise, irritation aussi quand il se pose sur moi, ton poli mais guère plus. T'énerve pas mec, je vais pas la toucher, ta chérie...

« Oh, princesse… Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Charlie ! J'ai été dans un bar ! »

Ca je crois qu'il l'avait bien compris. Je la laisse retrouver les bras de son cher et tendre, aucune résistance de ma part, je m'assure juste qu'elle se vautre pas entre mes bras et les siens.

« Je suis son compagnon. Et… Vous êtes ? »

Ooookaaayyy... Si j'étais plus soupe au lait, je prendrais sans doute pas mal la mouche là. Doucement mec, j'ai rien fait, et je suis pas trop fan de me faire 'agresser' - tout est relatif, et assez latent, mais on va être franc, t'es jaloux, j'ai bien compris, mais sérieusement, y a aucune raison, là.

- C'est le gentil monsieur qui m'a servi et...
- Je suis le barman qui a un peu trop bien fait son boulot, oui... Nathanael Keynes... Enfin Nate. Enchanté. »

Et je suis de trop là, hein ? Je tends quand même la main, plus par réflexe qu'autre chose, mais il a un peu les siennes de prises donc hum... Tant pis.

« Et je suis pas certain que ça vous rassurera beaucoup, mais je m'assurais seulement qu'elle rentre chez elle en un seul morceau, rien de plus... »

Pourquoi je me justifie en fait ? Je sais pas trop bien, pourtant je continue. Quitte à en rajouter un peu trop si ça peut achever de le rasséréner.

« J'avais pas vraiment pensé que je terminerais mon service à traverser la ville avec une inconnue, j'avoue... A la base, je comptais plutôt me servir une bière, me poser cinq minutes vu que j'ai pas trop pris le temps avant, et aller rejoindre mon mec... »

Là, ça te va mieux, dis ? J'entends déjà Tyler rétorquer qu'on est pas ensemble, mais on s'en fout, il est pas là, et je suis jamais trop d'accord avec cette affirmation de toute façon. En tout état de cause, tu risques rien, Charlie, si j'ai bien compris, ta copine, je vais pas lui sauter dessus, j'ai ce qu'il me faut à la maison - enfin chez lui - et on est pas tout à fait du même bord - ce qui n'est pas parfaitement vrai, mais on va éviter de mettre de l'huile sur le feu, hein. Et sous-entendu, aussi, donc, j'ai pas arrêté de la soirée, et je me suis pas posé pour ramener ta jolie rousse chez toi, je sais que je suis sans doute en train d'abuser un peu, mais y aurait moyen que je reste cinq minutes, histoire de souffler un peu ?
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() message posté Sam 21 Mar 2015 - 8:31 par Invité

Charlie eut presque envie de se boucher les oreilles quand Linaëlle commença à lui parler. Plus que pompette, elle avait presque crié ; mais malheureusement pour ses oreilles, ses mains étaient trop occupées. Il avait les bras passés autour de sa taille, parce que sinon, il se doutait bien qu’elle s’écroulerait. Elle lui affirma qu’elle était allée dans un bar et visiblement, ça la faisait beaucoup rire. L’effet de l’alcool, à n’en pas douter. Mais Charlie était trop soulagé de la retrouver saine et sauve pour dire quoi que ce soit. « Oui, ça, je crois que j’avais compris » lui dit-il doucement. Elle répondit ensuite à la place de l’inconnu qui l’avait ramené, l’appelant le gentil monsieur qui l’avait servie. Les choses étaient tout de suite plus claires et le monsieur en question le confirma, se présentant comme le barman qui faisait un peu trop bien son boulot. Nathanael Keynes. Il lui tendait la main et Charlie la fixa un instant, incapable de lui tendre la sienne - pas parce qu’il n’en avait pas envie, mais plutôt parce qu’il ne pouvait pas lâcher sa petite amie. « Euh, oui… Charlie Fitzgerald. »

Il commençait à se sentir un peu confus et cette sensation ne fit qu’accroître quand le dénommé Nate tenta de le rassurer. D’après ce que le contrôleur aérien comprenait, le jeune homme était simplement le barman qui avait raccompagné Lyn’ chez eux. Il poursuivit, allant jusqu’à dire qu’il s’apprêtait à rejoindre son mec avant de faire une bonne action. Charlie ne put s’empêcher de se sentir embarrassé. Le message était clairement passé et il ne savait plus très bien quoi répondre. « Ah, euh, d’accord… » Sérieusement ? Il était censé avoir trente et un ans et il venait de formuler une phrase de pré-adolescent, à cause de son malaise. Non parce qu’en temps normal, Charlie était plutôt un gentil gars. Mais quand il s’agissait de sa copine, la jalousie pouvait le faire réagir d’une manière disproportionnée. Inspirant profondément, il reprit, spontanément. « Je suis désolé. Je devrais vous remercier d’avoir ramené ma copine et au lieu de ça, j’ai pas été très sympa. C’est juste que… Pendant quelques instants, j’ai eu peur que… Enfin, vous voyez quoi. » Charlie ne jugeait pas nécessaire de poursuivre, Nate l’aurait sans doute compris. « Je dois la mettre au lit, mais j’ai de la bière au frigo, si ça vous dit, vous pouvez vous poser cinq minutes ici… » Après tout, c’était la moindre des choses pour le remercier. S’il ne l’avait pas raccompagnée, Linaëlle aurait pu finir avec des gens malintentionnés, ou alors s’écrouler dans la rue, ou alors… Ou alors des tas d’autres hypothèses auxquelles il ne voulait même pas penser.

Lentement, avec un pied, Charlie repoussa la porte et laissa Nate entrer et la porte se refermer toute seule. « Je reviens. Asseyez-vous, je vous en prie. » Il souleva délicatement Lyn’ dans ses bras et se dirigea vers leur chambre pour la déposer dans leur lit. Tant bien que mal, il la déshabilla et réussit à lui enfiler des vêtements de nuit. Puis il alla chercher une petite serviette qu’il mouilla légèrement et il s’en servit pour éponger doucement le visage de sa bien-aimée. Elle délirait un peu, mais elle n’allait pas tard à s’endormir, c’était une certitude. « Demain, quand t'auras plus trop la gueule de bois, on discutera de ce qui t'a donné envie d'aller boire autant. Maintenant, je vais m’occuper de ton sauveur, d’accord ? »  Tendrement, il déposa un baiser sur son front et éteignit la lumière en refermant la porte de leur chambre. Puis il rejoignit Nate au salon, sortit deux bières du réfrigérateur, les décapsula et en tendit une au jeune homme avant de s’asseoir à son tour sur le sofa. « Je pense qu’elle va pas tarder à rejoindre Morphée. Merci de l’avoir ramenée, je… Je m’inquiétais vraiment. »
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() message posté Jeu 26 Mar 2015 - 1:16 par Gabrielle Rowena
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maybe I'll get drunk, again, to feel a little love. ✻✻✻ Je ne comprenais pas pourquoi est-ce que je n'avais jamais bu avant ce soir. La vie me paraissait bien plus belle là tout de suite. L'appel à mes parents, ne me paraissait plus aussi important, tant pis pour eux, s'ils ne voulaient plus avoir de mes nouvelles, c'était leur perte pas la mienne. J'étais une jeune femme totalement charmante et ils rataient quelque-chose de ne plus vouloir m'avoir dans leur vie. Moi, j'étais bien. L'alcool faisait effet depuis un bon moment, mais cela ne m'avait pas empêché de commander d'autres verres. C'était comme si une fois commencé, il m'était impossible d'arrêter de boire. Pourtant, je sentais bien que plus le temps passait et moins j'étais lucide. Seulement, tout ceci me m'était de bonne humeur, alors pourquoi arrêter. Pourtant, je ne savais plus vraiment ce que j'étais en train de raconter au barman, qui devait avoir bien mieux à faire que de m'écouter parler et raconter ma vie. Tant pis pour lui, une fois lancée, je commençais à raconter tout ce qui me passait en tête, ce qui était totalement l'inverse de d'habitude. D'ordinaire, j'étais timide et réservée, mais ce soir, impossible d'arrêter de parler et de boire. C'était peut-être pour cela que je ne buvais jamais, comme si je savais que j'allais me ridiculiser si je le faisais. Il était pourtant, trop tard pour ce soir.
Une fois rentrée, j'étais toujours d'humeur joyeuse. Tout me semble marrant et j'avais tendance à parler un peu trop fort, pourtant cela me semblait être le seul volume sonore que je pouvais utiliser. Charlie ne semblait pas être aussi heureux que moi et pourtant, j'avais été ravis de le retrouver et d'être dans ses bras. Le barman était toujours là, après m'avoir gentillement raccompagné à la maison. Il était en train de parler avec mon copain, mais la seule à laquelle je pensais, était que l'appartement était en train de tourner. Heureusement que Charlie me tenait, sinon je me serais effondrées depuis un moment. Je venais de fermer mes yeux pour essayer d'arrêter que la Terre tourne, tout en essayant de ne pas m'écrouler totalement. Les deux étaient en train de parler de quelque-chose, mais honnêtement je n'étais pas capable de me concentrer sur leur conversation. J'étais plus occupée à observer Charlie et à tenter de compter les grains de beautés dans son coup. Seulement, il me semble très difficile difficile d'arriver à compter après tous ses verres. « De la bière ? » Ce fut la seule chose que mon cerveau fut capable d'entendre. Seulement juste après avoir prononcé le mot, j'ai envie de vomir. Il valait peut-être mieux arrêter de boire pour ce soir.

« J'ai la tête qui tourne... » Tout d'un coup l'alcool était beaucoup moins sympathique. Pourtant, je n'avais pas envie d'aller me coucher, je voulais continuer de m'amuser. Pour une fois, j'étais une autre et cela me faisait du bien. Ne pas être moi. Ne pas être la fille coincée, un peu insociable qui ne parlait à personne. Ce soir j'avais été fun, j'avais réussi à parler à des inconnus et de ne pas m'occuper du regard des autres. Et je ne voulais pas revenir moi-même trop vite. Pourtant, quand Charlie me prit dans ses bras, je me laissais faire. J'étais fatiguée et pas au meilleur de ma forme. Mais je voulais aussi continuer de m'amuser. Sans avoir eu le temps de protester, je me retrouvais dans la chambre, alors que Charlie était en train de s'occuper de moi. « T'es adorable. » Oui, il l'était vraiment et je cherchais encore à comprendre comment un homme tel que lui, pouvait être avec une fille telle que moi. Je ne me rendis même pas compte, qu'il s'était occupé de moi et que j'étais prête pour aller me coucher. « Tu restes avec moi ? » Je ne voulais pas le laisser partir, même si je sentais que j'étais en train de perdre le combat. « Hum, hum. » Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il venait de me dire et je m'en moquais totalement.
Je me retrouvais seule dans la chambre, dans le noir. Et même si j'avais envie de dormir, la chambre semblait tourner autour de moi. Doucement, je me relevais pour m'asseoir au milieu du lit, avant de me lever. Je voulais prendre mon téléphone, qui se trouvait dans mon sac à quelques mètres. Sans tomber, mais avec de nombreuses tentatives, je trouvais ce que je voulais, avant de me remettre au lit. Plusieurs appels manqués de Charlie, ainsi que des textos de sa part. J'avais vraiment dû l'inquiéter. Mais ce que je voulais était envoyer un message à ma soeur. Seulement au moment même où je voulus lui écrire, impossible de me souvenir de ce que j'avais envie de lui dire. « Heu...» La tête qui tourne de nouveau, l'envie de vomir. Je me recouchais immédiatement, avec l'envie de me cacher dans mon lit pour toujours. Je me sentais ridicule et tellement fatiguée. Deux choses dont j'avais l'habitude.

✻✻✻
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() message posté Ven 27 Mar 2015 - 23:05 par Nathanael E. Keynes
Elle ne marche pas, elle chancelle. Elle ne parle pas, elle crie. Les joies de l'ivresse.

« Oui, ça, je crois que j’avais compris. »

Je crois en effet que tout le monde a compris qu'elle sortait d'un bar, les voisins y compris. Ma main tendue n'a rencontré que l'air, mais je vois bien que ce n'est pas par volonté de me laisser dans le vent : ses mains sont légèrement occupées à soutenir Linaëlle.

« Euh, oui… Charlie Fitzgerald.
- Enchanté, Charlie... »

J'ai tenté de le rassurer concernant sa copine parce que je vois bien qu'il est hyper-protecteur - ce pourquoi je ne risque franchement pas de lui jeter la pierre. Et au vu de son air penaud, je crois que ça a au moins eu un minimum d'effet.

« Ah, euh, d’accord… Je suis désolé. Je devrais vous remercier d’avoir ramené ma copine et au lieu de ça, j’ai pas été très sympa. C’est juste que… Pendant quelques instants, j’ai eu peur que… Enfin, vous voyez quoi.
- Parfaitement bien. Et je suis pas sûr que je serais beaucoup plus serein à votre place, alors je vais franchement pas vous jeter la pierre. Et puis j'ai pas pris votre poing dans la tronche direct, c'est déjà pas mal, d'autres petits copains jaloux s'en seraient sans doute pas privés.  »

Je prends ça relativement sereinement au final, parce que, réellement, je me suis pas fait étaler contre le mur, et je trouve que c'est déjà pas mal. Puis je sais ce que c'est que de flipper dès que quelqu'un s'approche de votre cher(e) et tendre... Je suis le premier à être nerveux dès que quelqu'un s'approche de Tyler, après tout, et si je fais genre "mec t'as aucune chance", j'en suis en réalité pas si certain que ça.

« Je dois la mettre au lit, mais j’ai de la bière au frigo, si ça vous dit, vous pouvez vous poser cinq minutes ici…
- De la bière ?
- Not for you sweety... Mais j'avoue que je suis clairement pas contre » vu que c'est un peu moi qui ai lancé le truc... « C'est super sympa, même si... je voudrais pas trop vous déranger non plus... »

Ce qui reste vrai, même si franchement, l'idée de me poser dans leur canapé et de siroter une bière ne serait-ce que cinq minutes avant de repartir me fait grave de l'oeil. Alors je me fais pas prier quand il ouvre la porte pour me laisser entrer. Je m'assure seulement qu'elle soit bien refermée derrière moi avant de le suivre dans le couloir, vers ce qui semble être leur salon.

« J'ai la tête qui tourne...
- Je reviens. Asseyez-vous, je vous en prie. »

Là non plus, je tergiverse pas des masses. Il a emmenée sa jolie copine ailleurs - dans leur chambre, je suppose - et comme je m'assois dans son canapé, mon regarde tombe sur une photo, sur laquelle je reste légèrement bloqué jusqu'à son retour. C'est la bière qu'il décapsule qui me fait tourner la tête, et si j'accepte l'offrande avec plaisir, ça doit un peu se voir sur ma tête que je suis légèrement perturbé.

« Je pense qu’elle va pas tarder à rejoindre Morphée. Merci de l’avoir ramenée, je… Je m’inquiétais vraiment.
- Je me doute... Et c'est bien normal, si vous ne saviez même pas où elle était. Généralement, je tente de pas trop me mêler des histoires des clients, mais généralement, les jeunes femmes qui viennent sont avec leurs copines, ou à la recherche de quelqu'un. C'est rare qu'elles viennent seules et repartent de la même manière. Et j'aime pas trop ne pas être sûr qu'elles soient bien rentrées... C'est autant de mon fait que du leur après tout, je pourrais arrêter de les servir... »

Je cause, mais mon regard se pose encore régulièrement sur cette putain de photo et j'en reviens juste pas. Je suis sûr de moi, c'est celle que je connais. Pourtant y a absolument aucune raison pour qu'elle se trouve ici. Et je me vois pas poser la question de but en blanc. Leur vie privée, après tout, ça regarde qu'eux... N'empêche que je passe mon temps à retourner regarder le cliché, tentant vainement de me convaincre que ce n'est qu'une prise approchante... Inutile cependant : je repérerais le moindre détail qui diffère, et ici, il n'y en a aucun...
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() message posté Sam 28 Mar 2015 - 3:43 par Invité

En rentrant du travail, ce soir-là, Charlie s’attendait à retrouver Lyn’ soit devant ses tableaux, soit tranquillement couchée devant la télévision. Il ne pensait certainement pas s’inquiéter pendant des heures, avant qu’un barman de la ramène ivre et qu’un quiproquo ne s’ensuive. Finalement, il s’était excusé, pour le moins embarrassé, avant que les présentations « officielles » ne se fassent. Charlie était fatigué et il avait envie de se coucher, mais la moindre des choses qu’il pouvait faire pour remercier Nathanael - Nate - était de l’inviter à boire une bière, puisque c’était ce qu’il semblait vouloir faire avant de ramener Lyn’. D’ailleurs, cette dernière sembla s’agiter légèrement à la mention de l’alcool. Charlie esquissa un sourire amusé. « Nate a raison, pas pour toi, chérie. »

Rapidement, il invita le jeune homme à l’intérieur. « Non, je vous en prie, c’est normal. » De toute façon, même s’il s’était couché rapidement, Charlie n’aurait probablement pas réussi à s’endormir aussi vite qu’il l’aurait voulu. La nature de leur travail mettait parfois les nerfs de n’importe quel aiguilleur du ciel à rude épreuve, aussi mettait-il un certain moment à se calmer. Une bière lui ferait du bien, à lui aussi. Mais il s’occupa d’abord de sa petite amie. Il devait bien avouer que son état l’inquiétait. Certes, à l’âge de Lyn’, beaucoup de filles aimaient se bourrer la gueule, mais elle n’était pas comme ça. Elle était plus raisonnable, plus sérieuse. C’était d’ailleurs une des facettes qu’il aimait tant chez elle. Bien sûr, il essayait de lui dire de sortir aussi, parce qu’il ne voulait pas avoir l’impression qu’elle restait dans l’appartement juste pour lui. Mais il n’aurait pas pensé la retrouver un soir aussi ivre et il avait hâte de savoir ce qui s’était passé. Ils ne s’étaient pas disputés, donc ça ne devait pas avoir de rapport avec lui. Ni avec sa soeur, elles s’entendaient trop bien. Qu’est-ce que ça pouvait donc bien être ? Charlie serait obligé d’attendre le lendemain pour en apprendre un peu plus. Si elle n’allait pas bien, il voulait pouvoir être à même de lui apporter le réconfort nécessaire. « Je t’aime » murmura-t-il simplement avant de la laisser s’endormir.

Dans le salon, il avait décapsulé deux bouteilles de bière et il s’était installé avec Nate. La situation était pour le moins étrange, mais maintenant qu’il ne se sentait plus « menacé » par un gars mignon qui tapait dans la tranche d’âge de sa bien-aimée, Charlie devait avouer qu’il le trouvait bien sympathique. « Vous inquiétez pas, hein, j’vous aurais jamais frappé sans savoir. J’suis pas pour la violence. » Oh, il pourrait sans doute le devenir si quelqu’un faisait du mal à sa fille ou à Lyn’, mais pas comme ça. Il était sur ses gardes, sur la défensive, mais il n’aurait pas tapé, ce n’était pas son genre. D’ailleurs, à la base, c’était quelqu’un de plutôt gentil - seulement, il avait tendance à devenir un peu trop protecteur dès qu’il s’agissait de sa petite amie, surtout si en plus elle était avec quelqu’un de son âge au physique agréable. Nate, lui, semblait le prendre plutôt bien et rien que pour ça, Charlie se sentait reconnaissant vis-à-vis de lui. « Eh bien, dans ce cas précis, je peux m’estimer heureux que vous ayez fait plus que votre travail. Elle… Elle a pas l’habitude de boire. Ni même de sortir. C’est sûrement pour ça qu’elle était toute seule, moi j’étais au boulot. » Charlie n’avait pu s’empêcher de remarquer un certain malaise de la part de son interlocuteur. Mais le pire, c’était que ce malaise ne semblait s’être installé que depuis qu’il était allé emmener Lyn’ dans leur chambre. Intrigué, il suivit le regard du barman, qui s’arrêtait visiblement sur les cadres photos exposés un peu partout. Charlie aimait beaucoup les photos. « Vous… Vous aimez regarder les photos ou… Y’en a une que vous trouvez jolie ? »
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Nathanael E. Keynes
Nathanael E. Keynes
sometimes it lasts to love and sometimes it hurts instead.
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() message posté Sam 28 Mar 2015 - 12:45 par Nathanael E. Keynes
Et encore, ça va, elle a l'alcool gai, sa copine. J'en ai vues des moins drôles, des filles bourrées. Et quoi qu'on en pense à la base, un catfight au milieu du bar, c'est pas vraiment très excitant, et je suis pas trop fan des nanas en larmes et inconsolables que personne arrive à gérer. C'est pas mieux chez les mecs, d'ailleurs, encore moins quand ça devient violent. On s'en sort bien, ce soir, avec Linaëlle, finalement. Elle est guillerette, elle parle fort et raconte n'importe quoi, et c'est plutôt drôle. On va juste éviter d'en rajouter une couche, hein...

« Nate a raison, pas pour toi, chérie. »

Je souris, laisse les amoureux gagner la chambre tandis qu'on m'invite à entrer. Si elle avait été en état d'autre chose, je me serais sans doute éclipsé, mais outre l'invitation de Charlie, je crois que la certitude qu'elle dorme dans trois minutes et l'envie impétueuse de poser mes fesses sur n'importe quel siège offert achèvent de me décider et je rejoins son salon.

« Non, je vous en prie, c’est normal. »

Moui enfin pas pour tout le monde, mais je vais pas me battre pour le contredire, clairement, ça m'arrange bien là. Peut-être que j'aurais pas dû, cela dit, parce que ces photos, là, ça me perturbe. Bien plus que le potentiel coup que j'aurais pu prendre dans la tronche, ça, je l'évoque avec nonchalance, parce que faut dire ce qui est, on en voit d'autre quand on bosse dans un bar.

« Vous inquiétez pas, hein, j’vous aurais jamais frappé sans savoir. J’suis pas pour la violence.
- Une chance pour moi... »

Un sourire, une fois encore. Vraiment, y a pas mort d'homme dans tout ça, et perso, je trouve ça plutôt bien qu'il soit protecteur envers sa petite amie. Je trouve même ça plutôt normal. Je suis pas violent, je sais pas me battre et vu ma carrure, aucun doute que même si j'essayais de le faire, je me ferais plus mal qu'à l'autre. Mais je promets pas de ne pas en venir à ce genre d'extrémité si on en venait à faire du mal à ceux que j'aime. Tant pis si j'en ressors encore plus amoché que l'autre - ce qui a toutes les chances d'arriver. J'ai pas trop eu l'occasion de me retrouver dans ce genre de situation, et bien souvent, les mots suffisent, mais... je parierai pas que mon pacifisme naturel en pâtisse pas un jour, j'avoue.

« Eh bien, dans ce cas précis, je peux m’estimer heureux que vous ayez fait plus que votre travail. Elle… Elle a pas l’habitude de boire. Ni même de sortir. C’est sûrement pour ça qu’elle était toute seule, moi j’étais au boulot.
- J'ai vu ça. Peut-être que j'aurais pas dû chercher aussi bien ce qu'elle pourrait aimer boire. Si vous cherchez un cocktail qui lui plaît, tapez dans la cerise... Le Rose Road a bien marché. Il aurait sans doute mieux valu qu'il n'y en ait pas quatre autres derrière, cela dit... »

Je fais genre, mais je peux pas m'empêcher de retourner poser le regard sur cette putain de photo. Dès que j'ai pénétré dans la pièce, je l'ai remarquée, et j'ai pas pu la sortir de ma tête. Pourtant, j'ai pas besoin de reposer les yeux dessus pour la connaître déjà par coeur, mais... c'est plus fort que moi. Comment ça se fait ? Comment elle peut se trouver ici ? C'est juste... pas possible...

« Vous… Vous aimez regarder les photos ou… Y’en a une que vous trouvez jolie ?
- Non... Enfin si, mais... C'est pas vraiment ça le truc... Hum... »

Je me suis levé, avalant une nouvelle gorgée de bière au passage, pour m'approcher de celle qui me perturbe tellement.

« Je peux vous poser une question ?... »

J'attends pas vraiment de réponse, cela dit, cette question-là, on la pose tous en sachant pertinemment que l'autre va être forcé de répondre une variation autour de 'oui', avec plus ou moins de conviction peut-être, mais 'oui' tout de même.

« Cette photo-ci... vous l'avez toujours eue ? Elle... Elle vient d'où ? »

Je flippe un peu de la réponse qu'il va m'apporter, en réalité. Parce que la plus jeune des filles, là, c'est bel et bien ma mère, il y a un paquet d'années...
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() message posté Jeu 9 Avr 2015 - 8:56 par Invité
Charlie s’efforçait de repousser les pires scénarios qui s’étaient formés dans son cerveau cartésien. Ce n’était plus la peine d’y penser, désormais ; sa bien-aimée était tranquillement dans leur chambre, prête à rejoindre le pays des rêves. Il espérait vraiment qu’elle n’allait pas se mettre à recommencer ou du moins pas comme ça. Si encore elle sortait avec sa soeur, ça l’aurait rassuré, ou même avec des copines, il n’était pas du genre à vouloir l’enfermer. Au contraire, il trouvait que pour son âge, elle passait beaucoup de temps toute seule, notamment à peindre. Encore ça, ce n’était pas le moins du monde dérangeant, mais il savait aussi qu’il lui arrivait de ne pas aller en cours, par exemple. Il ne voulait pas qu’elle s’enferme, ne voulait pas avoir l’impression de lui voler une partie de sa jeunesse. Lui, c’était un peu différent, il avait commis l’erreur de se marier à la sortie du lycée. Quand il était étudiant, soit il restait chez lui, soit il sortait avec la mère de sa fille. Maintenant, il ne voulait pas que Lyn’ se sente privée de quoi que ce soit. C’était peut-être aussi l’un des inconvénients d’une relation entre deux personnes ayant un certain nombre d’années d’écart, même s’ils s’aimaient très fort, c’était un fait. Ils n’avaient pas forcément les mêmes aspirations, les mêmes envies. Lui, il était souvent fatigué par son travail et puis la moitié du temps, il avait une fille dont il s’occupait. Mais il n’avait pas envie que sa chérie soit projetée trop vite dans le monde des adultes à proprement parler. Après, entre ça et le fait de la perdre pendant plusieurs heures parce qu’elle avait trop bu, il y avait une marge, c’était une certitude.

Mais désormais, il ne fallait plus y penser, le pire semblait être passé. Il ne manquerait plus que la discussion du lendemain, sans doute pas dans la matinée vu qu’elle aurait sûrement un mal de crâne impossible. En attendant, Charlie comptait bien profiter des instants de répit qu’il s’accordait enfin, non seulement après plusieurs heures d’un travail stressant, mais aussi après une inquiétude prolongée pour celle qu’il aimait tendrement. Il avait commencé à discuter avec Nathanael, qu’il avait accueilli chez lui pour le remercier. Il ne put s’empêcher de sourire quand le barman lui révéla ce que sa petite amie avait visiblement apprécié ce soir-là. « Ça marche, merci pour l’info. Je saurais au moins quel cocktail lui ferait plaisir. » Il aurait bien demandé au jeune homme de lui apprendre à préparer ce fameux Rose Road dont il parlait, parce qu’il aimait cuisiner, mais qu’il ne s’était jamais essayé aux mélanges d’alcool. Cependant, il n’osa pas le faire. Après une soirée chargée, la dernière de ses envies était sans doute de préparer un cocktail ou de faire quoi que ce soit ayant un rapport avec son travail. Il trouverait sans doute une recette digne de ce nom sur Internet.

Charlie avait assez rapidement remarqué que son interlocuteur semblait légèrement mal à l’aise, ou du moins, c’était l’impression qu’il lui donnait. Il n’était pas forcément très bon dans l’interprétation des comportements humains, ceci dit. Mais il semblait très intrigué par les photos exposées. La plupart étaient des photos des deux amoureux ou des photos de famille. Kayla, Lyn’, sa soeur, la fratrie Fitzgerald… Aussi le contrôleur aérien avait-il fini par demander tout simplement à Nate ce qui l’intéressait. Il hocha simplement la tête en signe d’approbation quand ce dernier lui demanda s’il pouvait lui poser une question, fronçant imperceptiblement les sourcils parce qu’il commençait décidément à piquer sa curiosité. Il reprit une gorgée de bière, le regardant se lever pour s’approcher d’une photo en particulier. Les yeux de Charlie se fixèrent sur celle-ci ; un sourire éclaira son visage. Il s’agissait de ses grands-parents et de la fratrie de sa mère. « Oh, c’est une photo de famille ! » Non sans peine, il se leva à son tour - la fatigue accumulée, sans doute. Puis il montra du doigt l’une des brunettes, l’une des plus âgées. « Vous voyez, elle ? C’est ma mère. Oh, ça date, bien sûr… Mais je les connais pas tous très bien, ma mère avait des problèmes avec sa famille, j’ai jamais vraiment su pourquoi mais j’ai toujours trouvé ça dommage. » Il posa les yeux sur le brun. « Mais… Pourquoi vous posez la question ? »


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