(kaspar) j'ai bien des choses à te dire

Chose promise, chose due. Après qu'il termina de me parler de sa douce, ce fut à mon tour de présenter ma bien aimée. Parler d'Ivana, c'était comme parler d'un soleil qui entrait dans votre vie et qui faisait briller ce qu'il y avait de meilleur en vous. J'avais moi même perçu cette pointe d'enthousiasme qui s'était soudainement élevé rien qu'à l'évocation de son nom. Mon cœur s'était mis à battre plus rapidement et je me sentais tout excité. Je n'étais pas seulement amoureux d'elle, j'étais aussi passionné. Ivana était l'être humain auquel je tenais le plus sur la planète et il n'y avait rien au monde qui me rendait plus joyeux que d'être en sa compagnie.

Je lui avais aussi signalé que si j'avais réussi à retrouver Ivana, c'était grâce à Abygaëlle. S'il y avait bien un moment dans ma vie que je n'oublierais, c'était celui là. Non seulement ça m'avait permis de reprendre contact avec ma rouquine, mais en prime, ça a été la dernière fois que j'avais vu vivante ma meilleure amie. Ça me faisait bizarre de me dire ça. Ce souvenir était à la fois agréable et cruellement abominable. Pourtant, je ne regrettais rien. Je ne devais pas me culpabiliser ou quoique ce soit. Seulement, si j'avais su que c'était la dernière fois, j'aurais vécu cet instant autrement, naturellement. On ne pouvait jamais prévoir cela... et c'était pourquoi il fallait profiter un maximum des choses. Faire comme si demain était le dernier jour. Parce que parfois, il est trop tard pour ça.

« Abygaëlle a ce don de réunir les gens... » entendis-je Jonah me dire. J’acquiesçai en secouant la tête. Après tout, elle était parvenu à me réunir aussi avec Jonah, et sans doute d'autres personnes. J'étais persuadée que de là où elle était, elle était fière d'avoir pu développer une amitié entre lui et moi. C'était triste qu'il ait fallu attendre sa triste mort pour cela, mais après tout, on lui devait bien ça. En prime, Jonah était comme... devenu... un meilleur ami pour moi. Si je devais demander conseils ou simplement discuter, ce serait soit vers Nate, soit vers lui que je me tournerais.
J'achevais mon discours en disant que lorsque j'avais revu Ivana après l'épisode de la boulangerie où l'on s'était fait là aussi braqués - je commençai à avoir l'habitude. A croire que j'étais né avec un mauvais karma - j'avais perdu ma virginité. La réaction de Jonah ne manqua pas. En revanche, ce qu'il me dit ensuite me surpris grandement.
« Tu parles d'Ivana Sexton, n'est-ce pas? »
Mes grands yeux s'ouvrirent un peu plus, figé par l'étonnement. Il la connaissait? Tiens donc!
« Épargne moi les détails.... C'est ma meilleure amie et je la considère comme ma sœur.... »
J'en restée bouche bée, littéralement. Jonah connaissait Ivana? Ma princesse à moi? L'amour de ma vie?
- C'est vraiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii? laissai-je échappai avec le ton de la voix qui allait avec. "Non, sérieux? Tu connais mon chaton? Et c'est ta meilleure amiiie? Sans déconner?!"
Un moment pour me remettre de la nouvelle. Puis :
"Whouaouh! Décidément, le monde est petit! Ça fait longtemps que vous vous connaissez?"
Puis vint les questions. Cette nouvelle avait tillé ma curiosité puissance mille et j'avais envie d'en savoir plus. Je me demandais ce qu'il avait partagé avec elle, ce dont il pouvait bien parler en sa compagnie. Visiblement pas de moi, parce qu'autrement, Jonah ne serait pas étonné non plus d'apprendre qu'on se connaissait et qu'elle sortait avec moi. D'ailleurs, à ce sujet, je me demandai si Ivana parlait souvent de moi aux gens qu'elle connaissait. Je me voyais mal le lui demander, c'était une chose qui la regardait, mais j'étais de nature très curieuse.

« Mais je suis heureux pour vous deux... Je suis heureux qu'elle sorte avec toi. Tu es une bonne personne. On fait tous des erreurs dans notre vie... C'est normal quand on est jeune.... Mais je dois faire mon travail de pseudo frère et te dire que si jamais tu lui fais du mal, je te casserai la gueule... Compris? »

Je restai silencieux suite à ce que Jonah venait de dire. Je le regardais en essayant de me demander pourquoi il me disait ça.

"Lui faire du mal?" répétai-je comme si j'avais mal entendu.
Cette simple idée me répugnait. Je savais que des gens s'amusaient à persécuter les personnes qu'ils "aimaient" soi disant, mais moi, jamais je ne ferais une chose pareille!
"Arrache moi les mains si jamais il me venait à la frapper! Et si un jour ce sont mes mots qui la blesse, alors coupe moi la langue."
J'avais dit cela avec un extrême sérieux. J'en avais le coeur qui pinçait rien qu'à m'imaginer frapper ou rendre malheureuse Ivana. Nous nous étions déjà disputés, et j'aurais aimé me prendre deux baffes pour avoir laissé la colère m'envahir à ce moment là. Elle avait pleuré et ça m'avait complètement anéanti. Heureusement, tout s'était arrangé le lendemain. A présent, notre relation était de nouveau excellente, et j'espérai qu'elle persistera à l'être autant que possible.

"Je ne ferais jamais de mal à Ivana. Rien que penser à la blesser me donne envie de me jeter d'un pont. Je ne lui ferais jamais de mal, jamais! Tout ce que je veux c'est... qu'elle soit heureuse. Tu sais, la voir sourire est le plus beau cadeau que la vie ne pourra jamais m'offrir. Sa voix, son odeur, son aura... tout est parfait chez elle. Je ne suis pas amoureux d'elle, non, en fait je l'aime à la folie."
Un silence s'installa peu après que j'eus prononcé ces mots là. Je l'aimais à la folie, oui, parce que je pourrais devenir fou s'il devait lui arriver quoique ce soit. Je pourrais être pire que l'enfer si jamais on serait amené à me la retirer. Je voulais dire, si elle voulait se séparer de moi, je l'accepterais sans (trop de) problème, puisque mon vœux le plus cher était qu'elle soit heureuse. Mais mes réflexions allaient bien loin. Je m'imaginais le pire scénario qu'il soit, parce que je vivais avec un type qui l'avait menacée et que s'il avait persisté, il n'aurait plus vu les choses de la même manière en ce qui me concernait.
J'aimais aussi Ivana à la folie, parce que l'amour que je portais pour elle me donnait l'impression d'être fou. Les sentiments que j'avais étaient si fort, si puissant que l'effet de la drogue n'avait rien de comparable à ce que ça me faisait à moi. Je ne m'étais jamais drogué, quoique j'avais déjà fumé de l'herbe quand j'étais à la rue "pour savoir ce que ça faisait", mais ça n'avait rien de comparable, ah ça non! Enfin, ce que j'avais répondu a sans doute rassuré mon ami, qui m'avait demandé si j'avais compris. En fait, si jamais je serais amené à faire du mal à Ivana, ce serait moi qui viendrait vers lui pour réclamer mon châtiment.

Spoiler:

Ce qui était certain, c'était qu'Ivana allait recevoir une floppée de question de la part de nous deux. Pas pour lui faire reprocher quoique ce soit, non, juste parce que du coup, j'étais super curieux et que je voulais en savoir plus. SI ça se trouvait, nous pourrions sortir ensemble tous les trois, voir tous les quatre, et l'idée me séduisait. Ivana et moi avions tendance à partager nos moments juste elle et moi, d'une manière intime et confinée. C'était un peu égoïste, mais j'aimais cela. J'aimais l'avoir juste pour moi du temps où l'on se retrouve juste tous les deux. Je ne l'empêcherais jamais de la vie de voir qui elle voulait, elle faisait sa vie et je n'avais pas à la diriger en quoique ce soit, et inversement. Mais j'étais un peu possessif et si nous étions sans cesse entouré par des amis ou quoique ce soit, ça m'embêterais à force. Mais de temps en temps, pourquoi pas? Ce serait sympa de voir du monde lorsque l'on était ensemble. Bien sûr, il y avait déjà Sharona, la colloc' d'Ivana, mais ça, c'était normal étant donné qu'elles vivaient sous le même toit toutes les deux.

« Même si ces temps-ci, je suis plutôt un ami fantôme comme qui dirait.... Tu sais, avec tout ce qui s'est passé avec Aby... »
Je haussai la tête.
"Ne t'en fais pas, je pense qu'elle comprend parfaitement. Peut être n'ose-t-elle pas te déranger à cause de ça."
Ce serait tout à fait de son genre. Je voyais mal la fille que j'aimais ne plus parler soudainement à quelqu'un sans raison comme moi je l'avais fait pour elle et pour Chandler, quoiqu'à l'époque j'avais eu mes raisons et qu'à présent, je le regrettais.
- Mais bon, je compte bien me rattraper. Je suis intrigué par contre qu'elle ne m'en ait pas parlé.... Peut-être n'aime-t-elle pas parler de sa vie sentimentale? » poursuivit Jonah. A ces mots, je me mis à réfléchir, mes yeux droits dans les siens. Puis :
"Mhh.. tu sais, Ivana reste... mystérieuse. Je veux dire... on a beaucoup parlé ensemble, on a partagé pas mal de chose ensemble... elle m'a déjà invité à voir un de ses entrainement au roller derby et moi à une des répèt... mais... je suis loin de tout à fait la connaitre. Elle a sa petite part de secret, que j'apprendrais peut être au fur et à mesure du temps qui passe. Je ne veux pas trop m'imposer dans son petit jardin. Je préfère qu'elle m'invite à le faire, si elle le désire. En revanche, je crois qu'Ivana est la personne qui me connait le mieux au monde. Je ne vois pas qui d'autre, même si je garde moi aussi ma part de mystère."

Lorsque Jonah m'avait dit qu'il me casserait la gueule si jamais je faisais du mal à la rousse, je m'étais un peu emporté. Sur le coup, je n'avais pas mesuré mon échelle d'émotion et j'avais pris les choses très à la lettre. Je m'en rendais compte qu'après, surtout à en voir la réaction de mon ami.
« Hey mec! C'étaient des blagues, hein? T'as jamais entendu parler de ça? Comme si je serais capable de faire mal à une mouche et toi aussi! »
Je m'arrêtais dans tout ce à quoi je pensais puis me sentis rougir. Je baissai les yeux, un peu gêné.
"Je suis désolé. C'est juste que... c'est un sujet qui me tient à cœur."
Une petite seconde de pause avant d'ajouter : "Tu vois... il n'y a pas longtemps, on s'est disputé, au sujet de... quelque chose en rapport avec.. mon coloc'. Bref. Je me suis un peu emporté et elle a pleuré. Et à ce moment là, j'aurais voulu me noyer dans la baignoire pour avoir fait ça. Je sais que... ce sont des choses qui peuvent arriver. Une dispute dans un couple, ça arrive. Mais ça m'a tellement brisé le cœur... MOI, je l'ai fait pleurer alors que tout ce que j'aspire, c'est le contraire! Mais bon... ça s'est arrangé, elle m'a pardonné et j'ai finis par l'accepter. Je souhaite juste que ça ne recommence plus."
Et puis le silence. Un silence que Jonah finis par rompre.
« Je sais.... Je sais... Je n'aurais pas du dire ça »
Ma tête se releva vers lui et je le questionnais du regard. Il était devenu.. sérieux, très sérieux, et peut être un peu embarrassé.
« Je suis certain que tu ne lui feras pas de mal et que tu l'aimes vraiment! »
- Oh... je... c'est pas grave (enfin je crois). Je reconnais que.. j'ai pas trop réfléchi quand tu m'as dit ça et comme je suis assez impulsif par moment, bin je fonce un peu dans le tas. Mais ne t'en fais pas... parfois, ça fait.. du bien d'en parler. Je pense même que j'avais besoin de l'extérioriser."
Là tout à coup, ça allait mieux. J'en avais jamais parlé à quiconque d'autre auparavant, et ça m'a donné l'impression d'avoir confessé mes pêché à un prêtre à l'église.
« On parle d'autres choses à présent? » suggéra-t-il. Et je hochai la tête, ravi de cette proposition.
"Bin écoute... ouais! De quoi veux tu parler? Oh attends... tu joue d'un instrument de musique? J'étais en train de me dire que j'allais avoir une répèt demain, tu pourrais venir si tu en as envie?"
Le moulin à parole était de retour.

« Tu as sûrement raison... Je vais néanmoins me rattraper parce qu'elle me manque et que nous avons fort à nous raconter. Je tiens énormément à elle également... »

Sourire. Imaginer Jonah et Ivana discuter, c'était quelque chose qui me ravissait. J'espérai vraiment qu'on puisse se fréquenter tous ensemble au même moment sous une bonne ambiance, une fois que tout sera réglé. Je me faisais peut être une idée trop "adulte" de ce à quoi je pensais, mais ça n'était pas plus mal.
Ainsi, je hochai la tête lorsque j'avais entendu Jonah prononcer ces mots. Je ne pouvais que l'encourager à le faire.

"Oui, je suis sur qu'elle sera tout aussi ravie! Si ça se trouve, elle pense la même chose de son côté et qu'elle n'ose pas non plus te voir... mais il suffit d'un petit message et tout rentrera dans l'ordre petit à petit!"

La petite phrase de conclusion très optimiste comme il y avait à la fin des épisodes de dessin animés! Pourtant, je n'imaginais pas que ces deux là puisse se faire longtemps silence tous les deux, surtout depuis cette discussion. Si Jonah rentrait bientôt en contact avec ma belle, je n'avais aucun soucis à me faire. Et lorsqu'il me dit qu'on avait tous notre part de secret et que c'était normal, suite à ce que moi j'avais dit, j’acquiesçai aussi.

"Même si les secrets, ça n'est pas toujours chose bonne lorsqu'on les garde poru soi trop longtemps... du moins, ça dépend ce à quoi ils concernent..."
Je pensais à plein de chose en disant cela. A mon silence lorsque j'avais couplé les ponts avec Ivana et Chandler, et d'autres amis ou connaissances quand j'ai dû vivre dehors. Au mensonge que j'avais dit pour justifier le fait que je vivais chez Theodore... A ce qui m'était arrivé en Egypte. Je ne pouvais m'empêcher de tout dire, parce que soit c'était quelque chose de dangereux, soit parce que je ne voulais pas qu'on s'inquiète inutilement pour moi (même si, en sens inverse, j'aurais fait la même chose).

Je m'étais aussi excusé sur mon emballement. Jonah me répondit que ce n'était pas grave et je le remerciais de me comprendre. J'essaierais de me faire moins envahir par mes émotions à l'avenir. Soit je réfléchissais trop, soit je ne réfléchissais pas assez, il n'y avait pas de juste milieu.
« Tu sais, ça arrive les disputes... C'est normal dans un couple. »
Je haussais les épaules.
- Oui je sais. Je comprend tout à fait. Mais de là à l'avoir fait pleurer... Tu l'aurais vue... comment tu réagirais si tu faisais pleurer Elyon dans ton emportement? Je sais, je me suis excusé plusieurs fois mais.. cette image ne veux pas me quitter, je m'en veux trop à mort. Enfin, je tente de passer outre évidement. Mais je ne veux plus jamais la faire pleurer. Tel est mon objectif!
J'avais fini cette phrase par un petit sourire. Il fallait que je le prenne en bien, parce qu'autrement ça allait me rester et je n'avancerais pas. Ivana me faisant pas comprendre qu'elle m'en voulait, je devais tourner la page.

Nous changeâmes de discussion et cela se porta sur la musique. Je lui demandai alors s'il jouait d'un instrument. Ce à quoi il répondit :
« Oui, la batterie.... »
Mes yeux s'ouvrirent en grand. Comme quoi, c'était peut être le destin que je rencontre Jonah.
- Sérieeeeeeeeeeeeeeeeeeux? MOI AUSSI!!
Je lui avais aussi proposé d'aller à une de nos répèt, avec le groupe dans lequel j'étais. A ma plus grande joie, il semblait être séduit par l'invitation.
« Ça fait un moment que je n'ai pas joué. Tu penses que je pourrais jouer un morceau avec vous? Vous faites quel genre de musique? Parce que j'avoue que tu ne m'en a pas parlé beaucoup de ton groupe... »
- Je demanderais avant aux autres du groupe s'ils veulent bien mais ça m'étonnerais qu'ils refusent! Pareil pour le fait que tu puisse jouer avec nous! Toujours avec l'accord des autres, et si tu aimes bien, je pourrais te laisser faire deux trois morceaux! On fait surtout des covers de chansons qu'on transforme en manière... rock, mais on a aussi nos propres morceaux. Quant au groupe, il s'appelle Lucky Strike! Mais avec le départ de l'un de nous, un leader, on songe à changer de nom pour Lust.
Mon intégration dans le groupe avait été une chose qui m'avait rendu fier. Une fois de plus, je le devais à Nate. Il fallait dire que grâce à lui, ma vie avait radicalement changée!
« Ce n'est pas dans mon appartement que je peux le faire. Je me ferais trucider par mes voisins. Ma batterie est située chez mes parents. Et elle prend malheureusement la poussière... »
- Ohh!!! Si tu veux, pour la dépoussiérer on pourra en faire ensemble! Moi aussi j'en avais une. Elle appartenait à mon grand père, parce que lui aussi était batteur de son vivant. Mais les huissiers sont venu la prendre lorsque... grand mère est morte. J'aimerais la récupérer. Je suis certain que je retrouverais le fil de son parcours une fois que j'en aurais les moyens.
Et s'il fallait remuer terre et ciel pour cela, je le ferais. Là aussi, c'était une chose qui me tenait à cœur. La voir me la prendre m'avait brisé le cœur.

Le fait que Jonah jouait de la batterie m'impressionnait. Je n'avais jamais rencontré d'autres personnes qui jouait du même instrument que moi et voilà que la personne que je considérais comme l'un de mes meilleurs amis - cette dénomination pouvait être rapide, or, j'en avais si peu au masculin que c'était vrai et que malgré tout, je vouais une confiance aveugle en lui - en faisait! Coincidence? I think not!

Tout excité, j'avais terminé le reste de mon thé et je lui avais parlé des répétitions, du groupe. Là aussi, ça avait été une chance pour moi. J'avais intégré les Lucky Strike lorsque j'avais rencontré Nate, qui, à cette époque là, cherchait un batteur étant donné que l'ancien leur avait fait faux bon. Ça avait été un immense plaisir que de le faire et je n'étais pas prêt à quitter le groupe de si tôt. J'espérai que, de là où était mon grand père, même si je ne l'avais jamais connu de ma vie, il était fier de moi. De même que je m'étais mis en tête de récupérer son instrument, celui où j'avais fait mes débuts quand ma grand mère m'avait offert en cadeau de noël quelques cours pour apprendre. Certaines personnes savaient le faire toute seule, surtout avec l'aide de la technologie où on pouvait trouver des tutoriels un peu partout sur internet ou dans des bouquins. Mais avec l'aide un coach spécialisé, c'était encore mieux, et plus, il n'avait pas fallu payer l'instrument! Aujourd'hui, je ne savais pas où ce dernier se trouvait.J'espérai seulement qu'il n'était pas à  l'autre bout du monde ou alors démantelé en plusieurs partie. Cette idée m'effrayait énormément, et j'en voulais beaucoup aux huissiers d'avoir dû l'embarquer. Ils faisaient leur boulot, certes, mais un boulot ingrat. Il fallait être pas mal sadique pour se lancer dans une carrière comme celle là, un métier où tu brise la vie des gens en un rien de temps. La justice (si on pouvait l'appeler ainsi) devait être établi, mais quand même!

« C'est cool! Tu me montreras ton talent alors! » me dit Jonah, chose qui me fit sourire.
- Oui, avec plaisir! Et j'ai hâte de savoir comment tu joue aussi!
Quand je lui expliquai un peu les principes du groupe, il semblait trouver ça cool. Je lui avais aussi informé qu'avec un petit changement, on songeait à changer le nom du groupe pour Lust. Ca n'était pas plus mal puisque c'était Spencer et Nate qui avaient eu l'idée pour le groupe et que Spence nous quittant, ça ne serait "plus pareil". Partir sur de nouvelles bases, comme le nom du groupe, était plutôt bien pensé.
« Ah c'est moche que vous ayez perdu votre leader! »
- Bin, en fait y'en avait deux. Spencer et Nate. Spencer doit ou devra bientôt partir pour l'Inde, un stage là bas et si ça se passe bien, il y a des chances pour que.. enfin... qu'il reste là bas. Je ne sais pas quand exactement, j'ai pas trop suivi. Mais il y a encore Nate, et c'est lui qui aura les pleines commandes désormais. Il est très gentil Nate, c'est à lui que je lui dois tout d'ailleurs."
Comme je me le répétais souvent, c'était suite à sa rencontre que je ne vivais plus comme sans abri. Que j'en étais là, aujourd'hui. Lui, et aussi Batman que j'avais rencontré quelques jours avant.

- Eh ouais, viens chez mes parents quand tu veux! Même maintenant si tu as le temps! On pourrait jouer quelques morceaux!
J'avais redressé la tête à ces mots, et mes yeux s'étaient mis à briller de plein de petites étoiles.
- Je.. c'est vraiiiiiiiiii? Attends alors, je finis de me préparer et j'arrive de suite!
Je bondis jusque dans ma chambre où j'enfilai une tenue adéquate à la vitesse de la lumière. De toute façon, je n'avais pas trop de recherche vestimentaire à faire. Ma garde robe était essentiellement constituée de chemises, de t-shirt (un peu geek par moment) et de jean. Essentiellement de jean. Je n'en avais pas énormément, la plupart étant des cadeaux ou des choses pas très chères que j'avais trouvé dans des promotions mais ça m'allait très bien et j'étais présentable. Si ce n'était que mes cheveux en bataille et particulièrement difficile à coiffer.
Je réapparu dans le salon cinq minutes après l'avoir quitté, sautillant à cloche pieds pour enfiler l'une de mes converses.
- Je... suis... prêt! déclarai-je en me redressant convenablement une fois que je parvins à enfiler la chaussure résistante. Je débarrassais assez vite le service à thé parce qu'autrement, Theodore risquait de ne pas être très content s'il revenait avant moi.