"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici Do you hear this sound ? It's the sound of my heart breaking. (julia&theodore&owen) 2979874845 Do you hear this sound ? It's the sound of my heart breaking. (julia&theodore&owen) 1973890357
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Do you hear this sound ? It's the sound of my heart breaking. (julia&theodore&owen)

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Siobhan M. Williams
Siobhan M. Williams
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() message posté Lun 24 Nov 2014 - 0:23 par Siobhan M. Williams

Je reprenais mon souffle, allongée à côté de Theodore dans un des petits lits de la salle de garde. Une main sur mon cœur, l’autre sur son torse. On ne pouvait entendre que nos respirations saccadées. Je tournais la tête vers lui et souriait. « Hum… Merci d’avoir répondu à mon appel ! C’était juste ce que j’avais besoin… » Je mordais ma lèvre, prête à remettre ça si le temps me le permettait. La journée avait mal commencé, mon réveil n’avait pas sonné ce qui avait mis toute la famille en retard, puis j’avais crevé un pneu en arrivant à l’hôpital, ajoutez à cela les patients atteints de la grippe qui m’avaient vomis dessus… Une mauvaise journée en somme. Quand enfin, j’ai vu le bout du tunnel et une pause de près d’une heure se profiler, j’ai sauté sur l’occasion de relâcher la pression et j’ai donc appelé Theodore au secours. En moins de dix minutes il était là et moins de cinq minutes après j’étais nue et haletante sous son corps. Il avait été le parfait remède à mes maux, comme toujours à vrai dire. Une grosse demi-heure dans ses bras et quelques orgasmes plus tard, je me sentais bien mieux. Ses baisers langoureux avaient fait leur effet sur moi, ses mains expertes avaient fait leur boulot et ses hanches m’avaient amenées au septième ciel. Plus d’une fois. Et aujourd’hui ne fait pas exception. La journée n’était peut-être pas si nulle que ça en fin de comptes… Je me tournais sur le côté utilisant mon bras pour tenir ma tête et observais Theodore. « J’imagine que ce ne sont pas que de bons souvenir que tu as ici ? On aurait peut-être dû aller quelque part d’autre… » C’est à l’hôpital que je l’avais rencontré, il était couvert de sang après s’être pris une balle. Je l’avais remis sur pied et pendant sa convalescence il avait joué de ses charmes et m’avait fait briser une des règles les plus importantes de mon travail. Ne pas engager de relation avec un patient. Cependant, quand je vois où j’en suis aujourd’hui et les talents qu’il a, je ne le regrette pas. Surtout qu’il n’y a rien de sérieux, ce n’est que du sexe, et du bon sexe qui plus est. Ma main libre traçait des dessins abstraits sur son torse pendant que je restais fixée sur ses lèvres. Elles avaient un certain pouvoir sur moi, surtout après que j’ai découvert leur savoir-faire et la délicatesse dont elles font preuve sur mon corps. Rien que d’y penser, je frissonnais. Je léchais mes lèvres et m’approchais de son cou où je déposais de langoureux baisers. Ses mains sur ma taille me donnaient envie de plus de contact. Je me replaçais à califourchon au-dessus de lui et embrassait désormais ses lèvres en me collant contre son torse. « Round two ? » Lui lançais-je en défi.
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Ven 19 Déc 2014 - 13:03 par Theodore A. Rottenford
“Everything in the world is about sex except sex. Sex is about power.” Mes mouvements effrénés se mêlaient à la pénombre de la chambre avec un grâce effarante. Je me cambrai brusquement avant de me pencher vers la poitrine dévêtue de Julia. Elle haletait sous mon corps sculpté ; prise entre les feux de mon désir ardent. Je m’amusais à glisser vicieusement la langue sur sa clavicule saillante avant de m’attarder sur son cou parfumée ; elle avait toujours le gout des cookies fait maison et des délices de l’enfance. Je gémis en humant discrètement ses cheveux. Elle était assurément magnifique ; mais c’était son penchant pour la délicatesse et sa dévotion inébranlable qui me subjuguaient. Mes mains encadrèrent son visage, tandis que mon bassin se perdait dans ses pompes hargneuses. Nos échanges étaient toujours empreints d’une certaine bestialité ; mais je me plaisais à croire que la passion avait plusieurs visages. Je souris en mordillant son oreille. Mon front suintant se cala contre le mur. La pièce était minuscule, mais  je n’avais besoin pas de plus d’espace pour répondre aux appels du sexe.  Julia se tourna doucement vers moi ; un sourire aguicheur tatoué sur les lèvres.

«   Hum… Merci d’avoir répondu à mon appel ! C’était juste ce que j’avais besoin…   » Soufflai-elle et je ne pus qu’esquisser.  «   J’imagine que ce ne sont pas que de bons souvenir que tu as ici ? On aurait peut-être dû aller quelque part d’autre…   »

Je me penchai lentement. Mes instincts s’éveillaient peu à peu au contact de sa bouche. «   L’endroit m’importe peu. Tu le sais. » Raillai-je.«   Je songerais à un endroit plus romantique le jour où je t’emmènerais diner, mais comme ce n’est pas prêt d’arriver … » Je mordillai sa lèvre inférieure, une main plaquée sur son sein. Je la sentis s’agiter contre moi. Ses doigts traçaient des sillons irréguliers sur mon torse nu. Je souris, lorsqu’elle se relava afin de se placer à califourchon sur moi.

«   Round two ? » Me défia-t-elle. Cette chipie savait parfaitement s’y prendre pour attiser ma flamme. Je ris légèrement avant de la renverser. Mes muscles se contractaient ; asservis par une force surhumaine. «   Parce que tu crois que le round one est terminé ? » La taquinai-je en me glissant vers ses cuisses. Ma bouche se collait à son bas-ventre avant d’explorer les vertus cachées de sa féminité. Je m’exaltai au son de sa respiration, toujours avide de plus de mélodies. Puis je secouai frénétiquement la tête avant de me redresser, amusé. «   Tu penses que je devrais t’inviter à diner ? » M’enquis-je tout à coup avant de m’esclaffer : «   Certainement pas. » Je joignis le mains avant de la prendre par surprise. Un rire malsain m’échappa tandis que nous recommencions la même danse encore et encore.



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Siobhan M. Williams
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() message posté Lun 22 Déc 2014 - 1:23 par Siobhan M. Williams

Il parlait de m’emmener dans un endroit plus romantique, je n’étais pas dupe et je savais parfaitement que le romantisme ne faisait pas parti de nos abats, loin de là. C’était plutôt bestial, pour assouvir un seul et unique besoin. Je me mettais à califourchon sur Theodore et je sentais que cela l’excitait. Ses muscles se contractaient sous mon corps alors qu’il riait. Il me fit basculer et inversait ainsi les rôles. « Parce que tu crois que le round one est terminé ? » Dit-il en descendant sur mon bas ventre, il y déposait ses lèvres et je frémissais. Plus bas il descendait, plus ma respiration s’accélérait emplie d’anticipation et de désir. Je gémissais doucement, me délectant du plaisir qu’il me procurait lorsqu’il s’arrêta. « Tu penses que je devrais t’inviter à diner ? » Il se mit à rire. « Certainement pas. » Je m’apprêtais à lui répondre quand ses mains joignirent sa bouche et je laissais échapper un petit cri de surprise. Je me laissais fondre sous ses mouvements experts et me cambrais involontairement. Je faisais mon possible pour contenir mes gémissements, mais cela devenait de plus en plus difficile. Nous étions dans une des salles de garde et il ne fallait pas qu’on nous découvre ainsi. Je risquais ma réputation dans l’hôpital. J’imaginais déjà le reste du staff murmurer à mon passage, le docteur King, Chef du service de traumato qui s’envoi en l’air dans la salle de garde pendant son service. Je chassais mes craintes de mon esprit pour me concentrer sur Theodore et en un rien de temps, tout étais oublié. J’avais terriblement chaud, j’étais en sueur, et ce que mon amant me faisait n’allait m’aider en rien, je le savais, et c’était ce que je le voulais. Il remit ses lèvres sur les miennes et j’étouffais mes gémissements dans sa bouche. Il s’arrêta un peu dans mon cou, juste à l’endroit qui me rendait dingue, et je me cambrais contre son corps, désireuse de le sentir en moi. Il ne se faisait pas demander plus longtemps et nous joignions nos corps une nouvelle fois. Ses mouvements s’accéléraient, ses mains se baladaient sur mon corps, connaisseuses des sensations qu’elles me procuraient. Je remontais ma jambe droite dans le bas de son dos pour y accrocher mon talon, il posait sa main sur ma cuisse pour me tenir dans la nouvelle position et intensifier les mouvements de son bassin. « Plus vite… » murmurais-je à Theodore, il s’exécutait et je sentais mon bas ventre se contracter de plus en plus. Une vague de plaisir prenait possession de mon corps et je me cambrais contre son torse, ma tête en arrière, s’enfonçait dans l’oreiller. Je serais les dents pour contenir mes cris mais cela ne semblait pas suffisant, je tournais la tête dans le coussin pour atténuer mes bruits. Theodore connaissait mon corps comme sa poche et il en venait à me tirer des sons que je n’imaginais pas pousser un jour.
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Lun 22 Déc 2014 - 13:23 par Theodore A. Rottenford
“Everything in the world is about sex except sex. Sex is about power.” Julia était une âme bienveillante. Malgré l’effort et le plaisir sournois, les traits de son visage gardaient une certaine douceur. Je souris en serrant sa prise avec plus d’ardeur. Ses halètements suaves raisonnaient à mon oreille comme symphonie. Je sombrais dans une douce agonie avant d’atteindre le comble du ravissement. Mon bassin s’embrasait par une flamme qui me semblait éternelle ; je me mordis la lèvre inférieure en glissant ma verge tout le long de sa cuisse. Mon érection était phénoménale, et toute la cacophonie dont elle faisait preuve me rendait encore plus fébrile. Mon corps suintait, malmené par une envie ravageuse et primaire de m’écraser contre son intimité. Je clignai des yeux avant d’harponner ses lèvres pulpeuses. Elle avait un gout de liqueur et de fruit ; mon esprit tanguait au loin, partant à la dérive vers les contrées de mon enfance et l’air frais de l’Irlande du Nord. Julia me propulsait dans une réalité alternative si charmante. Je n’étais plus l’héritier d’un fardeau familial, mais un simple berger en kilt et en étoffe de laine, traversant le froid et les orages afin de s’unir à la plus chère. Les images défilaient sous mes paupières comme un rêve, j’étais incapable de me concentrer sur mes mouvements alors je serrais la mâchoire en pompant à toute vitesse_ comme elle me l’avait demandé. Mon cœur battait à l’arrache ; bravant toutes les limites avant de s’écraser contre ma poitrine. Je me penchai lentement, puis d’un geste brusque je la soulevai par la taille afin de la prendre sur mes genoux. Je m’acharnais contre son bas-ventre avant de la laisser tomber à nouveau, en position de missionnaire. Une ivresse pouvait effacer mille tristesses, mais je n’avais besoin que d’une rencontre charnelle. J’explorais ses courbes avec délicatesse. Sa peau glissait sous mes paumes comme un enchantement disgracieux ; comme si mes deux mains n’avaient été créées que pour la toucher.

« Ne te retiens pas pour moi. » Raillai-je avec une pointe d’arrogance dans la voix. Je remarquais sa retenue. Elle étouffait ses gémissements en se mordillant la bouche, puis en s’enfonçant dans l’oreiller. Je suppose que sa réputation dans l’hôpital lui tenait à cœur. « Tu as peut-être raison, la prochaine fois on ira ailleurs … » Murmurai-je à son oreille. « Ainsi tu seras plus à l’aise et je serais plus satisfait … » Couinai-je en frôlant l’implosion. Je plaquai mes mains de part et d ‘autre son visage en poussant une longue et langoureuse plainte. Maintenant, le Round one était fini !


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() message posté Lun 22 Déc 2014 - 19:23 par Invité
“Love is a battlefield ! No love is a fucking weakness” Merde, merde, merde ! Voilà le résumé parfait de ce début matinée qui avouons-le débute plutôt mal ! Pour commencer, car il faut toujours commencer quelque part, mon fidèle « ami » le réveil décide de se déroder à sa tâche quotidienne, en l'occurrence me réveiller. Le petit veinard, lui et ses camarades électroniques, on semblerait-il subit les aléas d'une panne électrique. Hourra ! Ça commence bien ! Par chance, mon autre fidèle « ami » le bien nommé IPhone 5 n'est pas encore à plat et a pu par chance, prendre le relais du regretté réveil. Oui, je suis du genre tête en l'air, alors pour être quasiment sûr de me réveiller dans les temps, je règle mon réveil sur telle ou telle heure, puis j'ajoute vingt minutes à cette telle ou telle heure sur mon portable, afin d'être sûr de me réveiller. Mais en règle générale, lorsque je laisse le téléphone me sortir des bras de Morphée, j'ai toujours cette sensation de retard qui accapare mon esprit. Le retard est ma hantise, et ce, depuis mon « petit » séjour en Irak. Quand vous êtes sous le jonc de l'armée, que vous soyez cuisinier, soldat ou médecin, face à la ponctualité, vous demeurez tous égaux. Aucun traitement de faveur ne subsiste et moi qui d'ordinaire n'étais pas du matin, j'ai dû m'acclimater rapidement, sinon quoi, je me retrouver, dans le meilleur des cas, dans la boue à faire une séance de pompe sous le regard de mes camarades de chambrer. Évidemment, je sais que si je suis en retard, l'on ne va pas me soumettre à ce traitement, mais quand on prit de bonne ou de mauvaise habitude, en règle générale, il est difficile de s'en débarrasser. Et avouons-le, il y a pire que la ponctualité excessive dont je peux faire preuve à présent.

Donc le téléphone sonne et je me réveille frustré, car j'aurai logiquement dû être debout depuis vingt minutes. Je tire les draps et quitte mon lit sans plus attendre et dans la précipitation, je me prends le pied dans la commode située près du lit. Petite douleur, rien de méchant, sauf que j'ai à peine le temps de faire quatre pas que me voilà entrant de plein fouet dans la grosse armoire qui se trouve près la porte. Cette fois, la douleur est plus intense et il me faut serrer la mâchoire pour essayer d'amoindrir les picotements désagréables qui endolorissent mon pauvre pied. Essayez donc d'avancer dans le noir, je peux vous certifier que la tâche est périlleuse. Après tout n'est pas aveugle qui veut. C'est évident, qui aurait envie de devenir « aveugle » volontairement ? Oui, je sais, cette réflexion est conne, voir même très conne et inutile quand on y pense, mais en guise de défense pour amoindrir ma connerie, je dirais qu'au réveil mon cerveau est un peu comme le moteur d'un vieux diesel, il met du temps à démarrer. Ceci étant dit, je suis toujours en retard. Donc, je continue à lutter contre les ténèbres, sans lumière la tâche n'est pas aisée et ce qui me prend d'ordinaire deux à trois secondes, s'étire sur deux à trois minutes. J'atteins alors, victorieux, car entier, la salle de bains. N'ayant pas d'électricité, je dois ruser pour pouvoir me laver sans foutre de l'eau partout. Alors tel, un MacGyver "moderne" je me précipite dans ma chambre, je brave vaillamment le parcours à l'aveugle du combattant. Au passage, je me prends à nouveau la porte de mon placard en pleine poire, mais maîtrisant un peu mieux le parcours, j'arrive plus rapidement dans la salle de bains. Et me voilà à présent, en possession du « saint Graal ». Enfin n'exagérons rien, un I Phone ne peut être comparé à une telle babiole. Mais il est cependant bien plus utile. Arrivé sur place, j'observe l'écran de mon téléphone, la batterie est pleine « chouette ». Sans plus attendre, j'enclenche la torche et me précipite dans la cabine de douche pour évidemment prendre une douche. Jamais encore, je n'avais été aussi rapide, en moins de cinq minutes l'affaire est pliée. Il me faut encore moins de temps pour me sécher et enfiler les vêtements que, par chance, j'ai sélectionné la veille. Je me surprends à être organisé quelque fois, c'est dingue ! Une fois habillé, je me lave les dents, je me passe une main dans les cheveux pour les remettre en place. Pour aujourd'hui, je laisse le rasage de côté et me précipite hors de la salle de bains. Je quitte ma chambre et arrivé au niveau des escaliers, je prends le temps de descendre une à une chaque marche pour éviter un drame. J'arrive au bout sans être en morceaux, ça relève presque du miracle. J'enfile ensuite mes baskets, attrape mon manteau, mon écharpe et file direction le métro.
Dans la rame de métro, je me rends compte que dans la précipitation, j'ai oublié la moitié de mes affaires, dont mes écouteurs. Le fait d'imaginer tout le trajet sans musique, accentue la mauvaise humeur qui m'habite depuis le réveil. J'ai donc pris mon mal en patience et me suis trouvé une autre occupation pour passé le temps. Discrètement, j'ai posé mon regard sur tous les passagers de cette rame. Tour à tour, j'ai observé ces hommes et ses femmes, certains semblaient ailleurs, d'autres avaient leurs écouteurs, d'autres laissaient transparaître une triste lassitude dans leur regard. Certains souriaient à ceux et celles qui prenaient le temps de croiser leur regard, d'autre bougonner au moindre "bonjour". Jamais encore, je n'avais pris le temps d'observer mes camarades de métro, d'ordinaire, je suis trop occupé à écouter ma musique et à m'enfermer progressivement dans cette petite bulle, qui je l'avoue m'immuniser de ce sentiment de lassitude due à la quotidienneté de ce voyage. Ainsi, chaque chanson me faisait voyager et imaginer une autre journée, une autre semaine, une autre vie quand mon imagination se voulait fertile. Par le biais de cette accalmie musicale, d'ordinaire, je ne voyais pas les vingt minutes passaient et me retrouvais toujours surpris d'arriver aussi vite près de l'hôpital. Ce ne fut pas le cas cette fois. Nota bene, la prochaine fois, je mets mes écouteurs directement dans la poche de mon pantalon. Une fois la rame arrêtée, au pas de course, je quitte le métro pour regagner au plus vite l'hôpital. Intérieurement, je priais un quelconque saint pour qu'il n'y ait aujourd'hui, aucun massacre, ni accident de voiture ou autres catastrophes susceptibles de monopoliser toutes les équipes et les énergies. La mienne n'étant pas à son paroxysme, je doute de mon efficacité.

Les portes s'ouvrent sur mon passage, je retire ainsi mon écharpe et pénètre l'intérieur de l'hôpital. Comme d'habitude, je passe par la réception et salue le personnel chargé de gérer les appels.

« - Bonjour Docteur Reagan ! Belle journée hein ? »
« Bien sûr Clarisse, comme à chaque fois, vous êtes le soleil de mes journées ! » dis-je à la dénommer Clarisse en lui offrant un clin d'œil et petit sourire.

Cette femme charmante est toute aussi vaillante. Elle travaille ici depuis des années et élève seule ses trois enfants. Elle ne compte pas ses heures et reste aimable et souriante en toutes circonstances. Je me dis que c'est agréable, lorsque l'on arrive à l'hôpital d'être accueillit par de telles personnes. Ah, si seulement nous avions plus de personnes comme Clarisse, les gens aimeraient peut-être un peu plus l'hôpital qui sait ! Passé les politesses, je m'avance vers l'ascenseur pour rejoindre les vestiaires et me changer. Mais au détour de mon parcours, je croise deux de mes internes en pleine conversation. Je regarde ma montre et n'étant pas excessivement en retard, je décide de changer de direction. J'ai beau être agréable avec le personnel, n'allez pas croire qu'il en est de même avec mes internes. Je ne suis pas un tyran comme certains se plaisent à le dire, je ne fais que prôner une pédagogie où la rigueur est quasi militaire. Nous formons des futurs médecins, nous devons les préparer et non les enfanter. Voici une leçon ...

« -Non mais je te jure. Les mecs sont des porcs. Alex me regarde comme un bout de bidoche, ça craint ! »
« -Bah évite-le ! Où fais-toi désirer ! »
« -Ne devriez-vous être en tenue et en salle d'opération ! »
« -Docteur Reagan ?! »
« -Vous me rassurer, je vois que votre mémoire fonctionne encore. L'espace d'un instant, j'ai comme qui dirait été assailli par le doute. Ne devriez-vous pas être en tenue et près du tableau d'opération au lieu de jouer les concierges d'immeuble. »
« -Oui docteur ! »
« -Dois-je vous rappelez, que j'effectue mon mode d'évaluation sur le contrôle continue ? »
« -Non docteur ! »
« -Sachez que si vous ne faites pas d'effort, je n'en ferais pas non plus. Il y a dans mon service, d'autres internes beaucoup plus compétents que vous deux réunis, qui seraient ravis de récupérer vos opérations. Et j'avoue que vous collez deux 0, ça m'arrangerait, car ça me ferait moins de boulot »

Sur ce je les ai laissées cogiter.Sur ce, je les ai laissées cogiter. Oui, à leurs yeux, je suis un Tyran, un adjudant-chef à la con, j'ai même cru entendre un jour, qu'on m'appelait le Nazi, c'est vous dire. Mais, je ne suis pas là pour provoquer l'adoration de mes internes, je suis là pour leur transmettre ce qu'on m'a appris et rien d'autre. Je prends donc l'ascenseur et rejoint sans plus attendre les vestiaires réservés aux titulaires. Encore une fois, le chauffage est hors service et pour éviter de se cailler trop les miches, il faut être du genre rapide lorsque l'on enfile sa blouse. Une fois paré, de mon « uniforme de travail » je rejoins le tableau d'affichage où sont répertoriées les opérations. Les deux internes qui ont subi mes foudres, quelques secondes auparavant, sont là et attendent bien sagement.

« -Tic et tac ! Venez ici ! Je vais prendre la moins débile des deux pour une opération de trois heures au bloc A. Ensuite, l'autre viendra avec moi, sur une intervention plus bénigne au bloc D. Si vraiment vous voulez vous rattraper, c'est le moment ! »

Je ne leurs laisse pas le choix de toute façon et sans plus attendre, ma journée de travail commença…Opération, opération, petite pause, opération. Sermon à l'encontre de mes internes. Café. Opération. Voilà comment résumer le plus simplement du monde ma journée, qui doucement, mais surement, s'achèvera sous peu. A présent, je suis en pause, genre une petite heure, assez pour faire une petite sieste et recharger ses accus. Il le faut, car si j'en crois le tableau, il me reste encore cinq heures à faire. C'est donc d'un pas lourd que je prends la direction de la salle de garde, pour espérer me reposer un peu. Mais à peine arrivé devant la porte, je suis saisi par des sons étranges, des gémissements. J'en conclus sans une grande réflexion que des internes sont à coup sûr, en train de s'envoyer en l'air.

« -Ah ce n'est pas vrai ces internes ! Je vais encore devoir leur passer un savon !»
Machinalement j'ouvre la porte, prêt à les surprendre et à leur foutre la honte de leur vie, mais ce que je découvre me paralyse sur place.

« -Julia ! » dis-je d'une voix tremblante.

Je la découvre quasi-nue avec un inconnu. Je prends alors conscience que les cris étaient les siens et non ceux d'internes baisant comme des bêtes. J'avale difficilement ma salive, serre la mâchoire autant que possible. Je reste interdit tant les mots me manquent. J'ai l'estomac nouait et le cœur, cet organe censé être vital, est aussi lourd qu'un boulet. Si je le pouvais-je plongerais la main dans ma poitrine et sans l'ombre d'une hésitation, je m'arracherais ce cœur pour le réduire en poussière et ne plus jamais connaître la douleur que je viens de ressentir à l'instant. Surprit par ma présence, ceux qui jusqu'alors se livraient à une bonne partie de jambes en l'air, cessent toute activité. Le type ne semble pas plus gêné que ça à l'inverse de Julia qui tire le drap sur elle et cache sa nudité. J'ai l'impression de ne plus être là, que le sol s'est dérobé sous mes pieds, je ne serais vous en dire plus, mais quelque chose en moi venait de se briser. Sans trop savoir pourquoi et sans une réelle colère, je me suis approché de ce type, je l'ai regardé droit dans les yeux. Jamais encore, je n'avais ressenti ça, s'il n'existant pas autant de règle pour régir notre société, j'aurai probablement commis l'irréparable. Ça n'était pas de la colère que l'on pouvait lire dans mes yeux, mais de la haine et une détresse sans borne. Mon monde venait de s'écrouler comme un château de cartes balayait par le vent, comme les traces de nos pas effaçait par l'océan.
Sans que je ne lui en intime l'ordre mon poing cogna avec violence l'estomac de l'homme, puis dans une frénésie de haine ce même poing frappa de pleins fouets le visage de cet enfoiré qui perdit l'équilibre et rejoignit le sol. Mes phalanges sont tâchées de sang et je vois Julia se précipiter sur l'autre. La douleur n'en est que plus forte, mais je ne dois rien laisser paraître, elle ne doit pas savoir, elle ne doit pas comprendre qu'elle vient de briser mon cœur. L'amour est une faiblesse dit-on, je venais de le comprendre bien malgré moi.

« -C'est bien de venir à l'hôpital et baiser avec le docteur. Encore mieux dans la salle de garde. Je ne t'imaginais pas aussi salope Julia. Mais je suppose que les femmes ont des besoins. »

La colère était tellement forte, au moins aussi intense que la déception qui balayait du revers de la main tous les bons moments. Bien sûr, à aucun moment, je ne pensais ces mots que je venais de lancer, bien sûr, c'était tellement plus facile de réagir comme ça, tellement plus simple de laisser la colère faire le travail. « Julia, entends ce bruit, c'est celui de mon cœur que tu as brisé ! » me dis-je intérieurement en la regardant qui s'afférait auprès de son amant.
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Theodore attrapait mon visage entre ses mains et nos yeux se rencontraient alors que nous atteignons tout deux le sommet. Soudain la porte de la salle de garde s’ouvrait et j’entendais mon nom être prononcé. Aussitôt, je tournais la tête pour voir Owen complètement choqué. Je poussais Theodore de moi, et sentais sa chaleur me quitter. J’attrapais le drap pour cacher mon corps nu de la vue d’Owen mais le mal était fait. C’était comme lorsque l’on est saoul et que quelque chose nous rend sobre d’un seul coup, je sentais l’adrénaline et le plaisir qui étaient encore dans mon systèmes quelques instant auparavant quitter mon corps. Owen s’approcha de Theodore et le frappa dans le ventre puis au visage, celui-ci perdit l’équilibre et se retrouva sur le sol, les quatre fers en l’air. Je me précipitais sur mon amant pour m’assurer qu’il allait bien avant de me retourner vers mon meilleur ami. Depuis le baiser, il y avait quelque chose de changé dans notre relation, je le savais, et son problème d’alcool ne l’aidait pas. Je ne l’avais jamais vu frapper personne, c’était un choc de le voir dans un tel état de fureur, la main en sang. « Owen… » Commençais-je, mais il me coupa net. « C'est bien de venir à l'hôpital et baiser avec le docteur. Encore mieux dans la salle de garde. Je ne t'imaginais pas aussi salope Julia. Mais je suppose que les femmes ont des besoins. » Mon souffle se coupa, c’était comme un coup de couteau en plein cœur. Les mots d’Owen me blessaient au plus profond de mon être. Je sentais les larmes monter dans mes yeux et je pu lutter bien longtemps. La haine que je lisais dans les yeux de mon ami me rendait presque malade. Je n’avais pas spécialement honte de mes activités avec Theodore, mais le regard que me lançait Owen me rendait coupable d’un crime dont je ne connaissais pas même l’existence. « Owen… C’est vraiment ce que tu penses ? Que je suis une salope parce que je m’envoie en l’air ? » lui demandais-je dégoûtée par ses propos. Ma voix se brisait en même temps que chacune des larmes qui coulaient sur mes joues. J’attrapais mon tee-shirt et l’enfilais ainsi que ma culotte et mon pantalon, laissés à l’abandon sur le sol de la pièce lors de mes exploits avec Theodore. D’ailleurs, je lui donnais ses propres affaires pour qu’il se rhabille lui aussi. Je sentais de la colère envers Owen. De quel droit se permettait-il de me juger ? « J’ai le droit d’avoir une vie en dehors de toi ! En dehors des enfants ! Tu n’étais pas là pendant quatre ans, tu ne sais pas ce que j’ai vécu, et au moins, Theodore étais là lui ! Tu t’es tiré comme un lâche et t’es revenu sans dire, tu m’embrasses alors que t’es complètement cuit et TU TE PERMETS DE ME JUGER ? » Je fermais les yeux pour tenter de contenir ma colère mais c’était un échec. « JE SUIS AU COURANT POUR TOI ET SHEENA ! OUI ! TU T’ES ENVOYÉ EN L’AIR AVEC UNE PARFAITE INCONNUE ET TU L’AS LAISSE SANS RIEN DIRE ! T’AS MÊME OUBLIE TA PUTAIN DE VESTE ET ELLE ME L’AS RAMÈNE A MOI ! TU CROIS QUE J’AVAIS ENVIE QUE TES EXPLOITS SEXUELS ME SOIENT RACONTES PAR UNE DE MES MEILLEURES AMIES AUTOUR D’UN CAFÉ ALORS QUE NOS ENFANTS ÉTAIENT EN TRAIN DE JOUER A L’ÉTAGE ? » Quand j’avais découvert tout ça, j’avais eu envie de gifler Sheena, je n’avais pas de raison apparente mais j’en avais eu terriblement envie. Je ne l’ai pas revu depuis, je lui ai fait comprendre que je connaissais Owen et que ça allait être compliqué pour que je puisse la regarder en face sans avoir ces images atroces, de eux deux au lit, dans mon esprit. « NE ME FAIT PAS PASSER POUR UNE… SALOPE ! » Je lui crachais au visage le mot par lequel il m’avait appelé, blessée, en colère, déçue. « ALORS QUE TOI TU T’ES TAPE UNE FILLE COMME SI ELLE N’ÉTAIT LA QUE POUR TON PLAISIR PERSONNEL, POUR ENSUITE LA JETER COMME DE LA MERDE ! »
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Theodore A. Rottenford
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() message posté Mar 23 Déc 2014 - 3:14 par Theodore A. Rottenford
“Everything in the world is about sex except sex. Sex is about power.” J’haletais au-dessus de son visage angélique. Mon corps sombrait dans les délices mesquins de la chair, et je réalisais avec effarement que j’étais faible devant la tentation charnelle. Les yeux bruns de Julia scintillaient dans la pénombre, m’invitant à m’abandonner d’avantage. L’orgasme avait mille formes, mais la présence de la jeune femme rendait chacune de mes divagations spéciales. Mon bassin s’imprégnait de douceurs et de chaleurs divines. Je me retirais avant de retrouver le contact de son entre-jambe humide. Un sourire malsain se traça sur mon visage. C’était étrange, mais je n’étais jamais fatigué lorsqu’il s’agissait de répondre aux exigences de mama bear. Mes doigts traçaient de longs sillons à l’entrée de sa poitrine. Je me mordis la lèvre inférieure, prêt à lancer l’une de mes remarques vaseuses lorsque la porte de la salle de garde s’ouvrit à la volée. Mais quel manque de tact ! Les règles de bienséances faisaient vraiment défaut dans le milieu hospitalier ! Je fronçais les sourcils lorsque je sentis une secousse. Julia s’était décomposée à mes côtés. Elle s’enroula dans le drap, me laissant complètement nu devant notre visiteur surprise. Il fallait avouer que j’étais quelque peu dépassé par les événements, l’homme blond, certainement âgé d’une cinquantaine voir soixantaine d’années, et de carrure imposante, fendit l’air en ma direction, brandissant son poing acéré. Je me tordis de douleur en sentant ses os se loger au creux mon ventre. Le coup était tellement violent que la bile me monta à la gorge. Je reconnaissais l’accent irlandais entre mille, et l’impulsivité caractéristique à mon sang. Il se pencha avant de me frapper à nouveau – cette fois en plein visage. Je peinais à garder mon équilibre. Ma main se plaqua contre ma mâchoire blessée, tandis que je retrouvais la froideur du sol. Julia se précipita vers moi, mais aucun de ses gestes ou de ses regards, ne m’éclairait sur la situation. Je tendis lui bras, signifiant que j’allais bien.

Le ton était rapidement monté entre les deux. Elle enfila quelques vêtements avant de me passer mes affaires. Je me redressai tant bien que moi, avant de réaliser qu’elle portait mon T-shirt au lieu du sien. Je baissai les yeux puis je me résignai à couvrir mes parties génitales d’un geste las. Je me glissais à sa hauteur.

«   Tu as mis mon T-shirt. » Soufflai-je mielleusement en me penchant vers son oreille. Mes lèvres vicieuses effleurèrent son lobe volontairement, afin d’attiser la colère sourde de mon nouveau compagnon de jeu. Je le défiai du regard avant de contourner Julia. Je me montrais particulièrement tactile pour une fois – moi qui d’ordinaire peinait à m’accoutumer des élans d’affection.«   Tu peux le garder finalement … » Lançai-je en me redressant, l’air fier et impétueux.

Elle me semblait étrangement blessée par les propos de cet idiot – Il l’avait traité de salope, et alors ? C’était mignon les salopes ! J’essuyai du revers de la main ma bouche ensanglantée, avant de poser  mon regard ombrageux sur les poings serrés de mon agresseur. Un rire insolent m’échappa.  

«   Je pense réellement que ce ne sont pas mes affaires, mais si je puis me permettre, on ne sombre pas dans la bassesse et la violence comme ça devant une lady. » Je plissai le front en le bousculant. «   Surtout quand les pratiques sexuelles de Monsieur semblent si peu glorifiantes. »

J’avais horreur des préjugés, et de  la méchanceté mal placée. Mais par-dessus le marché, je ne supportais pas de voir Julia aussi vulnérable face un homme aussi pathétique. Il avait des sentiments pour elle, son air grave et ses gestes déraisonnables, ne trompaient personne.  Je n’avais de tout évidence pas ma place entre eux, mais je refusais de laisser une amie seule face à un tel goujat ! Je pris une grande inspiration. Je n’étais pas du genre violent, mais pour une fois, je pouvais faire entorse à la règle.

«   Theodore Rottenford, enchanté. » Commençai-je dans une murmure. «   Comme ça tu te souviendra de moi ! » Grinçai-je en écrasant mon poing contre son orbite.
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() message posté Mar 23 Déc 2014 - 16:55 par Invité
“Love is a battlefield ! No love is a fucking weakness”
Je n'osais y croire tant la situation paraissait surréaliste. J'aurai tant aimé ouvrir les yeux et me dire que tout ça n'était qu'un cauchemar, me dire que j'avais encore trop bu et que cette vision d'horreur n'était que le fruit de mon imagination. J'aurai tant aimé me dire dans une naïveté déconcertante, que mon inconscient venait, en m'envoyant cette vision irréelle, de sonner l'alarme. Qu'il fallait que je me réveille avant qu'il ne soit trop tard. Mais tous mes espoirs étaient vains, la réalité me rattrapa trop vite et lorsque je sortis de mes pensées, je les vis toujours aussi proche, alors que moi, je me tenais debout, les poings serrés, le regard vide. Tout m'échappait, mes gestes, mes mots, je ne parvenais à dompter l'être pathétique et lâche qui avait pris ma place depuis mon retour. Si à l'extérieur, je ne laissais rien paraître par fierté irlandaise, à l'intérieur, je m'effondrais peu à peu. En regardant Julia, je compris alors que j'étais allé bien trop loin, que soumis à la colère, mes mots avaient dépassés ma pensée. Le regard de Julia brisa ce qu'il restait de mon cœur. Elle me regardait avec un mélange de colère, de dégoût et d'incompréhension. Moi qui étais hier encore son meilleur ami, j'étais devenu en l'espace d'un instant, un parfait étranger.

Pourquoi l'avais-je donc traité de salope ? De quel droit m'étais-je permis de la juger ? Je ne suis personne, je n'ai pas à régenter sa vie. Je ne suis rien de plus que l'épaule compatissante, que celui qui écoute, je ne suis que son ami et pas son amant. Honteux, je baisse le regard et de plus en plus mal à l'aise, je suis assailli par l'envie de m'en aller en courant, préférant fuir comme je sais si bien le faire. Julia attrape un tee-shirt qui n'est pas le sien et moi, je perds ma dignité en continuant à jouer les enfants punis qui regardent le sol pour échapper au regard réprobateur des parents. Sauf que les enfants ont cette candeur magnifique, cette innocence déconcertante qui fait qu'on peut presque tout leur pardonner. Mais je n'ai rien de tout ça et lorsque Julia reprend la parole, elle-même emportée par la colère, je ne peux que restait interdit face à ses mots tant ils sont criards de vérité.

« -Tu n'étais pas là, pendant quatre ans »


Premier coup que je prends, je sers la mâchoire, car je sais que ça n'est pas terminé, le calvaire ne fait que commencer.


« Theodore était là lui ! Tu t'es tiré comme un lâche... »

Deuxième coup, je suis un genou à terre tant la violence des paroles est intense. La mâchoire serrée, j'encaisse tant bien que mal. Comment puis-je me défendre face à de tels arguments ? Je ne peux rien nier ou contredire, puisque tout est vrai. Je suis un lâche, le pire des salauds et l'évocation de l'histoire nocturne avec Sheena ne fait qu'accentuer la lâcheté qui me définit si bien présentement. Oui, j'ai couché avec une femme alors que j'étais complètement ivre, oui, je n'ai pas réfléchis, j'ai laissé l'ivresse prendre le pas sur tout le reste, j'ai bus encore et encore, comme si je ne pouvais tarir ma soif. Sans sentiment, je me suis envoyé en l'air avec une parfaite inconnue, j'aurai payé une pute ça aurait été pareil. Encore une fois, je reste silencieux, le regard baissé, encaissant comme je peux les attaques verbales de Julia. Qu'est-ce que vous voulez répondre à tout ça ? Qu'est-ce que vous voulez faire confronter à tant de haine ?

« -Je fais ce que je veux de ma vie ! » dis-je la voix tremblante et le regard fuyant. J'étais à court d'arguments et sans défense. Je me savais coupable, coupable de tout. La colère était un prétexte, tout comme notre amitié. Un prétexte qui s'était étiré sur vingt ans et que je venais de lever comme on lève le voile sur un terrible secret inavouable. Le type s'approcha à nouveau de Julia et permit, sous mon regard, d'alimenter la promiscuité entre leurs deux corps presque entièrement dévêtus. "J'aurai tant voulu être à sa place" me dis-je intérieurement

« -Tu as mis mon T-shirt » lui murmure-t-il à l'oreille. Il me regardait comme on regarde un être inférieur que l'on peut écraser avec aisance. Je le regarde alors comme un être indésirable et en silence je suis happé par le désir de faire disparaître sous les coups ce sourire à la con. Je m'imagine le frapper encore et encore, jusqu'à ne plus sentir mes mains. Je l'imagine souffler une bouffé de sang vif. Je m'imagine le frapper encore et encore. Les images de violence inondent mon esprit, tellement que je préfère fermer les yeux un court instant, pour faire taire ces ignobles pulsions. L'homme, ce connard d'enfoiré de merde se mit à rire, excitant à nouveau ma colère.

« -Qu'est-ce qui te fais rire toi ? Tu n'en as pas eu assez ? Tu veux que je recommence ? »

« -Je pense réellement que ce ne sont pas mes affaires, mais si je puis me permettre, on ne sombre pas dans la bassesse et la violence comme ça devant une lady (...) Surtout quand les pratiques sexuelles de Monsieur semblent si peu glorifiantes.

« -Moi je pense que tu devrais fermer ta gueule ! Tu crois que baiser dans un vestiaire, c'est glorifiant peut-être ? Et puis d'où tu te permets d'interférer ? » lui dis-je en lui vomissant toute la haine que j'avais en stock. Julia essayait tant bien que mal de se rhabiller, je n'arrivais même plus à la regarder en face. Mon état osciller grandement entre colères, désespoir et culpabilité. Je me sentais étranger à elle et ne désirais plus qu'une chose à présent, disparaître. Je savais si bien le faire que ça n'aurait posé aucun problème. Mettre les voiles, partir sans jamais se retourner. C'est une solution comme une autre après tout. Et puis je viens d'acquérir le statut de lâche, autant m'en accommoder après tout. Le dénommé Theodore qui continuait à se tenir droit et fier, s'approcha de moi. Il m'offrit une petite présentation et en guise de conclusion, il m'envoya son poing dans la gueule. Surprit par la vitesse du coup que je n'avais pu esquiver, je perdis l'équilibre et à mon tour, je rejoignis le sol. La colère, telle une lave en fusion prête à dévaler la pente du volcan, remonta aussitôt. Par réflexe, mon corps se releva en position d'attaque près à lui coller un autre pain en pleine poire. Mais le regard que Julia me voilà, mit fin instantanément à ce désir puéril de vengeance.


« -Tu n'en veux pas la peine » déclarais-je à Théodore en baissant mes poings. Puis mon regard retrouva celui de Julia, mais plus aucune émotion n'en transpirait. Tous les sentiments que j'avais pu ressentir pour elle, venaient de disparaître. Il ne restait plus rien, absolument rien.

« -Tout a été dit, je crois. Puisque maintenant je te dégoute tant, je pense qu'il serait plus judicieux de mettre un terme à cette...connerie d'amitié. Vis ta vie, je vis la mienne. Amuse-toi bien avec....ton sextoy vivant. Je ne vais pas épiloguer plus longtemps. Le plus regrettable, c'est que j'ai découvert la vérité trop tard. Et que maintenant, cette vérité n'a plus aucun sens à mes yeux, tout comme notre amitié. »

Je la regarde, puis m'adresse une dernière fois à Théodore

« -Baisez bien ! »

Je fais volteface, ouvre la porte et m'en vais définitivement, le cœur lourd...Tout est terminé à présent…



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Siobhan M. Williams
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() message posté Mar 23 Déc 2014 - 18:27 par Siobhan M. Williams

Theodore se mettait à ma hauteur pour me dire que j’avais mis son tee-shirt et non le mien. Il s’approchait dangereusement de moi et je ne pouvais lutter, l’avoir à mes côtés face à Owen me réconfortais en un sens. J’étais blessée comme jamais et les fausses excuses de mon ami aggravaient la déception que je vivais. Theodore riait insolemment et je tentais de le retenir mais il s’approchait désormais d’Owen alors que je tentais de retrouver mon haut. Voilà que mon amant prenait ma défense. Jamais je n’aurais pensé être si reconnaissante envers Theodore, il volait à mon secours alors qu’il n’avait aucune obligation de le faire, je ne comprenais pas tellement pourquoi il le faisait, mais c’était toujours agréable. « Moi je pense que tu devrais fermer ta gueule ! Tu crois que baiser dans un vestiaire, c'est glorifiant peut-être ? Et puis d'où tu te permets d'interférer ? » Dit Owen. Je ne l’avais jamais vu ainsi, il me faisait presque peur. Je n’avais aucun compte à lui rendre et pourtant il était là à déverser une haine envers moi que je ne lui connaissais pas. Theodore s’approcha de lui et le frappa en pleine tête, l’envoyant au sol. Je laissais échapper un cri de surprise et attrapais son bras pour le ramener vers moi. Je regardais Owen, priant intérieurement pour qu’il ne réplique pas. Je ne reconnaissais plus mon meilleur ami. J’étais en colère et ne comprenais pas sa réaction. Il n’avait jamais rien dit contre les hommes avec qui j’étais sortie, il ne s’était jamais montré jaloux ou violent envers eux. Même lorsque nous vivions ensemble, il n’était pas comme ça. J’avais ramené plus d’un garçon dans l’appartement et il avait assisté à bon nombres de mes sessions make-out sur le canapé, la plupart avec Jackson, mais il n’avait jamais au grand jamais réagis de la sorte. Il abaissa ses poings. « Tout a été dit, je crois. Puisque maintenant je te dégoute tant, je pense qu'il serait plus judicieux de mettre un terme à cette...connerie d'amitié. Vis ta vie, je vis la mienne. Amuse-toi bien avec....ton sextoy vivant. Je ne vais pas épiloguer plus longtemps. Le plus regrettable, c'est que j'ai découvert la vérité trop tard. Et que maintenant, cette vérité n'a plus aucun sens à mes yeux, tout comme notre amitié. » J’avais l’impression qu’on venait de me planter un couteau en plein cœur. Je venais de perdre mon meilleur ami. Et pourquoi ? Parce qu’il m’avait surpris avec un homme. Ou peut-être était-ce à cause de nos propos. Je me laissais tomber sur le lit derrière moi et prenais ma tête entre mes mains. Owen, lui, quittait la pièce, comme il quittait ma vie semblait-il. Les larmes coulaient sur mes joues et je levais la tête vers Theodore. « Je… Je suis désolée… To visage, ta main… Viens là, faut que je vérifie que tu aille bien… » Parvenais-je à dire entre deux sanglots. Je le faisais s’asseoir à côté de moi et auscultais son visage. Je calmais ma respiration et séchais mes larmes en même temps. « Ça a l’air d’aller. Tu devrais mettre de la glace dessus pour éviter que ça enfle. » Je caressais son visage doucement, comme pour essayer d’atténuer le coup qu’il avait reçu. « Je suis désolée. Je sais pas ce qu’il lui a pris. C’est… C’était mon meilleur ami, mais il est plus le même depuis son retour… » Dis-je doucement, comme si c’était un secret. Je prenais sa main pour m’assurer qu’il ne s’était rien cassé et continuais. « Merci de t’être interposé. T’avais pas à le faire. Mais merci quand même… Je sais qu’on est pas ensemble, mais tu restes mon ami, et je suis désolée que tu te sois fait frapper à cause de moi. » Sa main avait l’air d’aller bien. Je la lui rendais et tentais un sourire, mais je n’en avais pas le cœur. J’étais passé d’un état d’extase à une profonde tristesse en si peu de temps, c’était une sensation étrange et vraiment désagréable.
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() message posté Dim 28 Déc 2014 - 23:33 par Theodore A. Rottenford
“Everything in the world is about sex except sex. Sex is about power.” Mon cœur s’écrasait contre ma poitrine, indigné par les injures de cet homme fort et imposant – Owen semblait avoir le trouble de l’âme. Je pouvais facilement dénoter tout son désespoir. Je n’y étais probablement pour rien dans les rejets qu’il subissait, mais les sentiments qu’il semblait avoir pour Julia le consumaient de l’intérieur. Je me redressai avec impudence, le poing serré. J’étais prêt à me battre à nouveau afin d’éloigner ce grossier personnage. Ce n’était pas ses propos désobligeants qui me choquaient, mais cette manière vicieuse, et fourbe, qu’il avait de se victimiser. Ses yeux terriblement bleus croisèrent les miens pendant une fraction de seconde, avant que l’étreinte subite de Julia ne me ramène à la réalité. Je me rétractais avec dignité, tandis qu’il disparaissait à tout jamais derrière la porte de l’oubli.  J’esquissai une ébauche de sourire, certain de l’exploit que je venais d’accomplir, lorsque le visage blême de mon amie me percuta de plein fouet. Elle était anéantie par une force invisible ; la fin d’une longue amitié apparemment. Je fis quelques pas, avant de me laisser complètement aller à l’allégresse de ses gestes. Elle m’examinait tout en sanglots, tout en tristesses. Je me crispais sous ses mains expertes, incapable de longues tirades enflammées, ou de caresses compatissantes. Son aura bienveillante déprisait sous mon regard critique. Je me sentais las. Elle se pliait en excuses, mais je ne l’entendais qu’à moitié. Ma gorge se serra, prise par des spasmes d’émois étranges. Et je réalisais avec effarement que je tenais au bonheur de Julia, presque autant que je tenais à elle – parce qu’elle était une personne merveilleuse et délicate. Je déglutis avec difficulté, avant de me détacher de sa prise. Mes doigts emprisonnèrent ses poignets alors qu’elle caressait mon visage boursoufflé.

«   Je me fais tirer dessus la plus part du temps, pour des inconnus. » Soufflai-je avec émotion. C’était certainement la première fois que je la laissais percer ma carapace d’aussi près. Un sourire triste se traça sur mon visage, d’habitude si imperturbable.«   ça fait plaisir de se faire frapper pour une personne qui compte … » Je serrais ma prise sur ses articulations fines. J’étais parfaitement conscient de la nature de notre relation. Je me trouvais exactement au bon endroit ; ce n’était peut-être pas un amour passionné, mais la dévotion était un sentiment encore plus noble. Je lui appartenais bien malgré moi. «   Tu ne devrais pas souffrir pour si peu. Ceux qui pensent que les filles qui pleurent sont jolies disent n’importe quoi. » Raillai-je en la bousculant gentiment. «   Ta personnalité va au-delà de ses mots. Tu es au-dessus de tout. »

Je tentais de la prendre dans mes bras, mais je me ravisais à dernière minute. Nous n’avions jamais eu d’échanges de ce genre et je craignais une maladresse de ma part. Mes phalanges douloureuses craquaient au gré de mes mouvements, ponctuant le cours de mon raisonnement. Je me relevais afin de prendre mon T-shirt. Je me rhabillai avec lenteur avant de la regarder au coin. Je me penchai avec délicatesse, frôlant sa joue humide.

«   Tu devrais lui parler. » Grommelai-je. «   Il a l’air de … beaucoup tenir à toi. » Je rajustai mes vêtements. «   Tu es encore de service ? Je pense que tu pourrais prendre un café avec moi. »
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