(✰) message posté Mer 25 Mar 2015 - 15:58 par Invité
Je n'ai pas l'habitude de pleurer devant une «assistance» enfin il ne s'agit que d'une seule personne, Owen, mais c'est déjà beaucoup pour moi. Je n'aime pas forcément qu'on me voit craquer, mais il y a prescription en ce moment. Je retiens tout depuis trop longtemps. Depuis trop longtemps j'essaie de garder la tête haute, j'essaie d'être moi-même et de ne pas me défaire de mon image, mais cette image si bien pensé s'est effritée et brisée comme le verre d'un miroir. Je ne me retrouve plus, je ne suis plus moi …
Il faut que je change, que je redevienne celui que j'étais. Le type joyeux et libre qui se souciait des autres, qui agissait selon ses principes, qui n'écoutait pas toujours ce qu'on lui disait mais qui avait confiance en lui. Je ne suis plus tout ça. Je suis simplement accroc à toute ses substance et incapable de refaire mes propres choix. C'est donc à moitié convaincu que j'essaie d'avoir plus d'information sur le centre dont me parle Owen. Je suis terrifié à l'idée d'être enfermé pendant plusieurs mois et d'être seul, mais je dois avancer.
Je m'assis face à son bureau et prends le mouchoir qu'il me tends. Je me rends compte qu' Owen à les gestes et les mots d'un père, qu'il est là pour moi et qu'il le sera toujours. Ce n'est pas une prison … c'est pourtant l'impression que j'ai de tout ces établissement. Je m'étais toujours dit que je ne me retrouverais jamais comme tout ces gars que je voyais au bar, défoncé et en manque et j'ai fais la même chose qu'eux. Je suis tombé dans le piège.
« Combien de temps est-ce que je devrais y rester? Je … Je ne sais pas si … si j'arriverais à ...»
A tenir, à tenir éloigné de tout, éloigné de ma vie, éloigné de Dimitri, éloigné d'Alfie mais il le faudra bien. Pour moi, pour eux, il faut que ça change. Je repense à tout ce que je m'étais dit en entrant dans le milieu de la nuit, ça me paraissait tellement évidement que je ne deviendrais jamais comme eux et puis finalement, c'est moi le premier qui suis tombé.
« Je m'étais toujours dis que ça ne m'arrivera pas, que je saurais faire face, tous les soirs j'avais l'occasion de boire, de me drogué et je n'ai jamais céder, pourquoi un simple événement à -t-il tout fait foiré ? Où-est-ce que j'ai fauté ? Je n'arrive pas à me dire que je l'ai mérité, j'aimerais pouvoir comprendre, pouvoir mettre des noms sur des visages que je vois sans arrêts dans mes cauchemars, les détruire comme ils m'ont détruit.»
Je ne sais pas pourquoi tout à coup ça sort comme ça, sans prévenir, mais peut-être que le fond du problème vient de là, du fait de ne pas avoir été venger en quelque sorte, que mes agresseurs n'aient pas payés.
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(✰) message posté Jeu 26 Mar 2015 - 0:27 par Invité
I just want you hear me
Owen & Tristan
L'addiction est comme une danse, une valse funèbre, qui ne s'arrête qu'aux prix d'immenses efforts, des sacrifices pour certains. L'addiction est un vice, mais aussi une maladie qu'il est difficile de soigner si le patient est réfractaire. Mais pour se faire soigner, encore faudrait-il reconnaître notre problème et bon nombre d'alcooliques en sont incapables. On croit que c'est passager, que ça finira par s'amoindrir et passer. C'est comme une passion adolescente, on est exalté au début et la fièvre redescend progressivement... Si seulement les choses étaient plus simples, l'on parviendrait à soigner bien des mots. Je n'ai pas l'habitude de me montrer démonstratif, du moins dans la sphère professionnelle. Je suis médecin, pour me préserver, je dois émettre une distance entre moi et le patient. Mais voilà les choses diffèrent lorsque le patient est un ami et c'est le cas pour Tristan. Il est mon ami et je me dois d'être présent à ses côtés dans cette épreuve, qui sera à n'en pas douter un nouveau sombre chapitre dans son histoire. Après avoir saisi le mouchoir que je lui ai tendu, Tristan se mouche et tente de se reprendre. Il sait qu'il est au bord du précipice, qu'il lui ait désormais impossible de faire demi-tour et que l'ultime alternative, c'est le changement. Pour ne pas le brusquer et le laisser étayer ses arguments, je me tais, attendant sa prochaine interrogation qui ne tarde pas à se faire entendre.
« -Combien de temps est-ce que je devrais y rester ? Je ... Je ne sais pas si ... si j'arriverais à ...»
Je m'assois contre mon bureau, range la boîte de mouchoir sortie quelques secondes auparavant. Je me gratte le sommet du crâne, cherchant non sans difficulté les bons mots pour ne pas effrayer le jeune homme.
« - Moi j'y suis resté environ six mois. Je vais être franc avec toi, si tu commences déjà à baisser les bras ça n'est pas la peine, tu es perdu »
Maintenant que Tristan envisage ma proposition, il est temps de remettre les gants de boxe. Je sais que dans sa tête tout se bouscule, moi-même, j'ai connu un tel bouleversement. On cherche à s'éloigner de tout, des gens qui nous sont les plus proches. On éloigne les amis, la famille jusqu'à se retrouver seul, au plus bas...
«-Je m'étais toujours dis que ça ne m'arrivera pas, que je saurais faire face, tous les soirs j'avais l'occasion de boire, de me drogué et je n'ai jamais céder, pourquoi un simple événement à -t-il tout fait foiré ? Où-est-ce que j'ai fauté ? Je n'arrive pas à me dire que je l'ai mérité, j'aimerais pouvoir comprendre, pouvoir mettre des noms sur des visages que je vois sans arrêts dans mes cauchemars, les détruire comme ils m'ont détruit.»
Il se livre et j'en ai pleinement conscience. Je pourrais donc prendre des notes afin de les glisser dans un hypothétique dossier. Mais je ne suis pas habilité à jouer les psys dans les moindres détails. Alors je me contente d'être là, de l'écouter avec attention et de préparer les bons arguments pour le sortir de son cercle infernal.
« -On imagine toujours que nos vies seront ainsi, mais non, nous ne sommes jamais à l'abri d'une mauvaise surprise. Tu sais même les personnes exemplaires peuvent fauter, c'est humain. Face à un traumatisme chaque individu réagit différemment. Tu en as qui vont garder ça pour eux et paraître très fort. Mais un jour, au moment où ils s'y attendent le moins, ils explosent et la réaction est très violente. Puis tu as les gens comme nous, qui pour oublier ou amoindrir la douleur, vont boire encore et encore. Se shooter et mettre les voiles vers un ailleurs exempte de toutes douleurs. Mais malheureusement, ça ne dure qu'un court instant, puis le traumatisme revient, encore plus véhément. Et plus on s'enfonce, plus la culpabilité nous ronge, alors on continue encore et encore. Toi, tu cherches à comprendre, à mettre des visages sur ceux qui t'on fait du mal, alors que moi, j'avais toutes les réponses et le visage de ce gosse que j'ai tué ne me quittais pas. J'ai longtemps étais en colère et je sais que toi aussi, tu l'es. La situation diffère pour toi, je te l'accorde, mais peu importe, la colère n'est pas la meilleure des solutions. Tu dois penser à toi, t'en sortir et leur baiser la gueule, leur montrer qu'ils n'ont pas réussi à t'abaisser, que tu es bien plus forts qu'eux. Je vais te montrer quelque chose.»
Je me lève aussitôt, rejoins mon bureau et ouvre un placard duquel je sors un cahier bleu. Je retrouve ma place, face à Tristan, ouvre le cahier
« -Laisse-moi te lire quelque petites choses. »
Je lui lance un regard, m'éclaircie la gorge et commence la lecture:
« - Premier jour. L'accueil est sympa, hormis les infirmiers en blouse blanche. Ils sont moins commodes qu'à l'hôpital. Mais doit-on le blâmer ? Ils n'ont pas le même métier, enfin, j'entends par là qu'ils ne possèdent pas les mêmes qualifications. Eux sont là pour nous garder dans le troupeau et pas vraiment pour nous soigner. Quelque chose me dit qu'on ne va pas être amis. Quatrième jour. Je pourrais te dire cher journal, que je m'acclimate, que tout se passe bien dans le meilleur des mondes... Mais je suis un piètre menteur aussi bien à l'oral, qu'à l'écrit. Pour s'assurer de la réussite de ce qu'ils nomment "la purge additive" le programme de sevrage établi une "longue" liste des produits à bannir de notre organisme durant le séjour. Et devine quoi cher journal ? La caféine est dans cette putain de liste...Le café me manque, jamais je n'aurai cru que cette boisson pouvait me faire autant de bien. Le whisky aussi me manque. Je donnerai tout pour une goutte. Mais passé quatre jours, ce qui me manque le plus, c'est Julia... Dixième jour Quelle merde ! Me voilà contraint de me rendre tous les jours aux "réunions de paroles" avec les autres résidents du centre. On est en cercle, à tous se regarder dans le blanc des yeux pendant trois heures. Chacun raconte son histoire et ce qui l'a amenait à tomber dans l'alcool, la drogue ou les médoc. On est huit et chacun à ses propres addictions, ses propres problèmes, sa propre histoire. Je déteste être là, je trouve ça désagréable d'entendre des personnes que je ne connais pas, raconter leur vie sans pudeur. Ajoutez à ça mon irritabilité quotidienne, je suis toujours de mauvaise humeur, je n'éprouve pas le besoin d'être là, au milieu de ce cercle, je ne veux voir personne, je veux me terrer dans ma cellule, rien d'autre et pourtant... Trentième jour Cher Journal, Voilà donc dix-huit jours que je n'ai pas écrit un seul mot. J'espère que tu vas me pardonner de ne pas avoir pris le temps de noircir tes pages. Je pourrais dire que comme tout bon auteur qui se respecte, j'ai été frappé de pleins fouets par ce qu'on appelle "la malédiction de la page blanche". Mais cette excuse tombe à l'eau, car, comme tu le sais, mon Cher Journal, je ne suis pas auteur. Je pourrais te dire que si je n'ai pas pris le temps d'écrire mes petites pensées, c'est tout simplement à cause de mon emploi du temps de ministre, je n'ai pas eu une seule seconde pour souffler... Bon, je l'avoue, je suis un piètre menteur, aussi bien à l'oral qu'à l'écrit. Je pourrais simplement te dire, avec la sincérité qui me caractérise, que j'ai vécu à 100 à l'heure ces derniers jours. Tout à commencer il y a 18 jours, lorsque, j'ai quitté la clinique pour la première fois, depuis "mon internement volontaire". Ca n'est pas sans crainte que je suis passé sur le billard. Sacré ironie pour un médecin me diras-tu ! L'espace d'un court instant, avant que l'on ne m'endorme, j'ai été pénétré par la crainte que peuvent éprouver bon noms de mes patients lorsqu'ils passent entre mes mains. Laisse-moi préciser Cher Journal, que je suis en traumatologie, ce qui induit d'avoir à faire à des cas de blessures peu communes. En général, il m'arrive de cohabiter avec la chirurgie esthétique, c'est pour dire ! Enfin bref, tout ça pour dire que je ne fanfaronnais pas en arrivant au bloc. Dans ma tête, c'était quitte ou double. Dans le meilleur des cas, l'opération réussit et j'entre ouvre la porte à l'ancien Owen. Dans le pire des cas, tout foire et je ne peux plus officier en tant que chirurgien. Je ne suis pas croyant, mais j'avoue avoir prié avant de me faire charcuter l'épaule. Quand je me suis réveillé, je n'ai ressenti aucun fourmillement, aucun tremblement, aucune douleur. Prit de peur, j'ai posé mon regard sur l'épaule qui autrefois m'avait causé tant de tracas. J'ai appris, plus tard, après avoir pleinement émergé de ma léthargie médicamenteuse, que tout s'était bien passée, que la balle avait pu être retirée sans entrave. Si je n'avais pas été cloué au lit, j'aurais pris le médecin dans mes bras et l'aurait serré de toutes mes forces. C'est à ce moment-là, qu'Owen, le brave type que Julia ne connaissait que trop bien, est revenu. Et je peux le dire haut et fort, j'en ai fait du chemin depuis mon arrivée... »
Je referme le journal et le lui tends espérant que mes mots aient trouvé échos
« - Je ne t'ai pas tout lu, tu n'auras qu'à le faire toi-même. L'écriture est l'une des thérapies proposait. J'y ai cru difficilement au départ, mais ça marche, crois-moi. »
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(✰) message posté Lun 30 Mar 2015 - 16:01 par Invité
Six mois d'enfermement … Je ne tiendrais jamais le coup. Comment j'en suis arrivé là? Comment j'ai pu tomber si bas? Je passe ma main valide sur mon visage me demandant ce que je vais vraiment faire. Il faut pourtant que je m'en sorte, c'est la seule option. Je n'ai pas envie qu'on me retrouve mort, je n'ai pas envie de mourir, même si j'y ai pensé parfois, mais c'était pus l'envie de disparaître et de devenir invisible qui m'abritait et je veux que ça change aujourd'hui. Ce n'est pas vraiment des visages que je cherche, plutôt des noms qu'ils paient pour ce qu'ils m'ont fait. Parce que je vois leur visage chaque jour, chaque fois que je retourne sur les lieux. Ils sont là tous le temps. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas porter plainte tout le temps, sans doute par peur, peut-être qu'il est temps que je dépose plainte, je ne sais même pas si c'est encore possible.
« Je veux juste qu'ils paient, me venger de ce qu'ils ont fait, vous croyez que c'est encore possible? Que je peux encore porter plainte, même si je ne connais pas leur nom et que le temps à passé?»
La vengeance résonne plutôt bien dans ma tête, ce n'est peut-être pas la meilleure des solutions, mais j'aurais peut-être le sentiment que justice ai été faite. C'est peut-être un peu tard. Je ne connais pas bien les procédures pour ce genre d’accusation. C'est Sam qui risque d'être surprise si jamais je me pointe pour porter plainte, alors que je n'ai pas voulu le faire lorsqu'il le fallait. Je suis surpris qu'il me lise ce qui semble être son journal. Je n'ai jamais su me confier, enfin jusqu'à maintenant. Je me vois mal écrire des choses dans un journal.
« Sans vous offenser, je n'ai jamais écris dans un journal et je pense pas commencer maintenant ou demain. Ce n'est pas vraiment mon truc de me confier, à part avec vous ce qui est assez étrange quand on sait comment on s'est rencontré.»
Je ne vois vraiment pas comment je vais m'en sortir, mais c'est sûrement la meilleure décision que j'aurais prise. Il faut encore que je réfléchisse. Je ne peux pas partir sur un coup de tête, je ne peux pas partir comme ça, sans en parler à ma mère, elle sera d'ailleurs sans doute contente que je prenne une décision, mais peut-être que je vais encore me désister encore, je ne sais pas quoi faire, je suis totalement perdu.
« Je vais réfléchir à votre offre Mr Reagan, je veux dire, sérieusement y réfléchir. Je ne vous promet rien, mais pour le moment c'est tout ce que je peux faire. Et maintenant si on revenais à mon plâtre, il me semble que c'était aujourd'hui qu'on me l'enlève, je vais finir par être expert des plâtre, après la jambe le bras. Je suppose qu'il va falloir que je fasse de la rééducation? »
La vérité c'est que je suis mort de trouille à l'idée de m'embarquer là-dedans, dans ce centre durant autant de temps tout seul. Quant à la rééducation à vrai dire ce n'est pas vraiment un souci, ça me fait sourire rien qu'à l'idée de devoir rappeler Alfie, même si je me serais passé du plâtre.
Quand on devient médecin, l'une des premières choses que l'on nous apprend, c'est de prendre de la distance. Il est important de mettre certains paramètres de côté. Nous sommes des êtres humains, il est facile de faillir, mais quand on est médecin, aucune faiblesse n'est tolérée. Nous sauvons des vies, mais nous devons être en mesure de garder la tête sur les épaules. S'attacher est ainsi fortement déconseillé. Donc en conclusion, j'ai failli, une fois encore. Mais comment ne pas rester insensible face à un jeune homme pourvu d'autan de détresse ? Comment ne pas vouloir tendre une main amicale à quelqu'un pour qui la vie a à chaque jour une saveur amère ? Comment ne pas être humain, face à la détresse d'un ami ? Aujourd'hui, malgré la blouse blanche, le médecin est absent et c'est bel et bien l'homme qui remplace l'animal médical.
Je me souviens des paroles d'un camarade sur le front. Il s'appelait Joshua, il était juif et à de nombreuses reprises, il m'apprenait quelques versets du Talmud. Je n'ai pas vraiment retenu les plupart de ses paroles sauf lorsqu'il m'a cité le « Traité Sanhedrin, chapitre 5, Mishma 5 ». D'un air solennel, il m'a fait la lecture, alors que nous étions en repos et je me souviens de cette citation " Qui sauve une seule vie, sauve le monde entier". A ce moment précis, j'ai compris que rien n'était due au hasard, que cette voie prit de façon presque hasardeuse, était ce à quoi je m'étais destiner depuis toujours. Dommage que ce cher Hippocrate n'est point eut connaissance de cette citation, son serment n'en aurait été que plus attrayant.
Mais en regardant Tristan, bien plus qu'un ami en perdition, c'est moi que j'aperçois. Enivré par la colère et refusant de voir la vérité en face. On joue les durs, on pense que tout ira mieux plus tard, qu'on peut y arriver tout seul... Foutaise ! Être entouré, c'est la clé de la réussite pour lutter contre nos démons et qu'importe leur caractère, si nous acceptons la main qui nous ait tendus, on peut aisément les vaincre, leur foutre un bon coup de pied dans le derrière et reprendre le court de notre vie.
« -Tu sais je ne suis pas un expert en la matière, mais il me semble que pour ce genre d'affaire, le temps de prescription varie selon le traumatisme. Si le caractère des coups et blessures est volontaire, ce qui est le cas pour toi, il y à prendre en compte les violences psychologiques engendrées par ce traumatisme. Donc tu peux au moins compter un an de délai. J'ai une connaissance qui bosse dans un cabinet d'avocats, je lui passerai un coup de fil pour en savoir plus si tu veux. »
Un contact à qui je n'ai pas adressé la parole depuis que mon divorce a été prononcé et pour cause, cette personne était l'avocat de Rebecca. J'ose espérer qu'un petit « bonjour comment ça va ? » suffira à amoindrir les tensions entre nous. C'est pour la bonne cause et pour se faire, je suis prêt à avaler ma fierté. Passons, c'est le genre de détails que je préfère mettre de côté pour y revenir plus tard. J'attends maintenant de savoir ce que mon interlocuteur pense de la lecture que je lui ai faite. Je n'espère pas un déclic, je ne suis pas auteur (ça s'est sûr), je veux juste que mon ami comprenne qu'il existe bien des méthodes pour exorciser ses démons.
« -Sans vous offenser, je n'ai jamais écris dans un journal et je pense pas commencer maintenant ou demain. Ce n'est pas vraiment mon truc de me confier, à part avec vous ce qui est assez étrange quand on sait comment on s'est rencontré.»
J'esquisse un léger sourire en repensant à notre première rencontre. Il faut croire qu'on était fait pour s'entendre et que le Destin à certainement un sacré sens de l'humour.
« -Je ne te demande pas de devenir Shakespeare, personne ne le peut. Tu sais moi-même, je n'étais pas tellement convaincu par cette idée de remplir les pages d'un journal. En fait, c'est un des exercices que propose le centre. J'ai eu du mal au départ. Je n'ai pas l'âme d'un poète, mais ce que tu écris, tu l'écris pour toi. C'est une façon de se livrer, de mettre des mots sur tes maux. Tu te parles à toi-même et en couchant tes écrits sur la feuille, tu penses à des choses auxquelles tu n'as pas pensé depuis longtemps, tu comprends ce que tu ne parvenais à saisir. Tu fixes ton attention sur autre chose que tes démons. C'est une bonne thérapie crois-moi. »
« -Je vais réfléchir à votre offre Mr Reagan, je veux dire, sérieusement y réfléchir. Je ne vous promet rien, mais pour le moment c'est tout ce que je peux faire. Et maintenant si on revenais à mon plâtre, il me semble que c'était aujourd'hui qu'on me l'enlève, je vais finir par être expert des plâtre, après la jambe le bras. Je suppose qu'il va falloir que je fasse de la rééducation? »
Je récupère mon journal que je pose sur le bureau pour ensuite m'approcher de Tristan afin de l'examiner d'un peu plus près.
« -Tu veux me faire plaisir Tristan ? Arrête de m'appeler Mr Reagan, appelle-moi Owen ! Pour ton plâtre effectivement, je pense qu'on va pouvoir te le retirer aujourd'hui. Pour la rééducation, on verra une fois le plâtre enlevé. Je ne voudrais pas prendre de décisions hâtives. Et pour finir laisse-moi te dire que nous n'avons pas terminé notre conversation à propos du centre. Je n'ai pas l'intention de te laisser repartir comme ça et crois-moi, je ne suis pas du genre à lâcher prise. »
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(✰) message posté Mar 21 Avr 2015 - 10:10 par Invité
Je ne sais plus ou j'en suis, je ne sais pas si je peux m'en sortir, ce que je sais en revanche c'est que je veux qu'ils paient. Je me fiche du délai que ça peut prendre, je veux juste que justice soit fait. J'ai eu tellement de mal à m'adapter, tellement de mal à comprendre ce que j'avais réellement, que maintenant je ne les laisserais pas être impunis. Je vois très bien leur visage, ça ne sera pas difficile pour moi de les reconnaître, alors je me dis qu'une fois que je saurais qu'ils ont payés ça ira sans doute mieux. J'ai toujours envie d'aller mieux et je pense que je vais accepter la proposition d'Owen. Ça me fera peut-être du bien de m'éloigner de tout.
« Je connais aussi quelqu'un, ne vous embêtez pas plus pour moi. Je vous cause déjà assez de soucis.»
Je me sens toujours mal à l'aise de lui prendre autant de temps. Je n'aime pas qu'on soit derrière moi, mais pour le coup ça me fait vraiment du bien que quelqu'un s'occupe de moi. Je n'ai jamais eu cette attention si particulière alors ça me fait énormément de bien. J'aurais aimé avoir un père comme lui ou un frère comme lui, qui aurait pris soin de moi quand ça n'allait pas.
« J'ai un peu de mal avec le fait de me livrer, je ne sais pas si j'y arriverais. Me souvenir c'est comme revivre un cauchemar. Je ne sais pas si je suis vraiment prêt.»
Il le faudra pourtant, je sais que c'est la première étape pour aller mieux, mais c'est une étape que j'ai du mal à envisager, pourtant même pour porter plainte il faudra bien que j'explique ce qui s'est passé. J'ai beau me souvenir de tout, ce n'est pas spécialement ce que j'aime raconter. Je voulais qu'on arrête de parler du centre, mais Owen n''étais à renchérit. J'ai baissé la tête et soupiré. Je suis touché qu'il prenne soin de moi comme ça. Je ne suis vraiment pas habitué.
« Merci … Owen. Je ne sais pas comment te remercier pour tout ça. Je … Je me sens ridicule.»
Je ne pensais pas tomber si bas à vrai dire, ni lui devoir quelque chose, mais à présent on est comme lié lui et moi et j'ai l'impression d'avoir une dette envers lui pour tout ce qu'il fait pour moi. Je ne suis pas du genre à ne pas tenir une dette alors il pourra me demander tout ce qu'il veut, je le ferais pour lui, parce qu'il est l'une des premières personne à prendre soin de moi.
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(✰) message posté Sam 16 Mai 2015 - 22:26 par Invité
I just want you hear me
Owen & Tristan
Avec mes internes je suis ce qu’on pourrait appeler un tyran et je crois que ce qualificatif est un doux euphémisme. Il subsiste cependant une exception en la personne de Robin Lawford, hormis cela, je me montre intraitable avec « les petits jeunes » que je n’hésite pas à pousser dans leur derniers retranchements. Certains cèdent sous la pression et vont se plaindre, d’autre accepte ma sévérité et réussissent avec brio les mises à l’épreuve que je leur impose. Mais dernière la blouse blanche se cache un être humain. Je ne suis pas schizophrène de mon propre aveu, je suis juste un médecin capable de faire la distinction entre son côté pédagogue et son altruisme. Les internes n’ont pas besoin d’être pris par la main, il faut les jeter du nid pour qu’ils apprennent de leur erreur. A l’inverse il faut toujours se montrer bienveillant avec les patients, leur sourire, être aimable, compatissant, amoindrir l’atmosphère pesante qui accapare les familles. Mais quand il n’est plus question de patient, mais d’ami, les choses diffèrent, nous avons le cul entre deux chaises, on veut les rassurer d’une part, mais l’on peut notamment être tenté de leur envoyer un petit coup de pied dans le derrière.
Si j’en parle c’est que la situation ne m’est pas inconnue. Mais une fois encore, je suis face à une situation compliquée. Tristan est mon ami, mais il est hors de question que je lui foute un coup de pied au cul sous prétexte de l’aider. Il est dans la phase critique de l’addiction, cette phase où l’on se sent si mal qu’on se dit non sans ironie que si l’on continue de creuser, on finira par trouver du pétrole. En de telle circonstance il faut se montrer patient et faire preuve de douceur et d’empathie. Moi, mieux que quiconque, comprend ce par quoi Tristan est en train de passer. La chose dont il a besoin, c’est d’être entouré de personnes qui ne se permettront pas de le juger sur ses actes et sa façon de vivre. Il a besoin d’être soutenu dans les choix qu’il s’apprête à faire…
« -Je ne veux pas de mettre la chaîne au pied. C’est à toi et toi seul de décider de ce que tu veux faire. Le centre est une solution parmi tant d’autre. Moi j’ai pris cette alternative car j’étais arrivé à un point critique. J’avais cette impression d’être une espèce de grenade dégoupillée, qui pourrait explosait au moindre choc. »
Une grenade qui a explosé, mais je préfère ne pas entrer dans les détails. Il n'est pas question de moi, mais de lui et je ne veux pas amoindrir sa tentative. Il veut s'en sortir, c'est le plus important. Nous avons bien avancé, même si je pense qu'il ne se rend pas encore compte du chemin qu'il a parcouru.
« -Je me souviens de ce que disait, le médecin qui s'est occupé de mon cas. Il parlait des étoiles en guise de boussole et il disait aussi que toutes les quêtes sont longues et c'est ce qui les rend attrayantes. Rien n'est facile heureusement d'ailleurs sinon quel serait l'intérêt d'entreprendre ce long périple. Tu lui mettais la barbe et les cheveux blancs et tu te retrouvais face à Gandalf. »
Ma blague ne tombe pas à l'eau, puisque nous rions de bon cœur oubliant ainsi toutes les tracasseries engendrées par les problèmes du jeune homme. Je sais qu'il veut qu'on arrête d'évoquer l'alternative que je lui ai proposée. Je vois bien que la simple idée d'être dans un centre, éveille en lui bien des appréhensions. Je ne peux pas me baser sur moi, pour l'aider. Nous avons beau avoir les mêmes addictions, j'ignore comment lui réagira une fois internée. Peut-être que ça se passera bien, mais peut-être pas. Peut-être qu'il ne supportera pas les traitements, peut-être qu'il n'y arrivera pas et peut-être que cet échec réduirait à néant tous ses progrès et ses espoirs de guérison. Alors que faire ? Comment l'aider si je n'ai pas de solutions adaptées à lui proposer ? Je suis médecin merde ! Je devrais être capable d'aider un ami, qui aujourd'hui est un patient et... Je ne peux me résoudre à étayer ma réflexion intérieure, car mon regard est à présent happé par la présence du pin's posé sur mon bureau. Cette petite chose aussi insignifiante soit-elle pour le commun des mortels, m'a été délivré lors d'une réunion chez les A.A, pour me féliciter et célébrer mon sixième mois sans alcool. Ce fut un moment appréciable, j'ai pris la pleine mesure d'un chemin parcouru et entouré par mes camarades, je me suis senti écouté, épaulé, soutenu. Mais oui, voilà ce qu'il lui faut, être écouté, soutenu.
«-Merci… Owen. Je ne sais pas comment te remercier pour tout ça. Je… Je me sens ridicule.»
« -Hey Tristan tu n'as pas à me remercier c'est normal, je suis médecin, mais je suis aussi et surtout un ami. Et tu n’es pas ridicule loin de là. Il faut que tu arrêtes de te rabaisser sans cesse. »
Je m'avance vers mon bureau, me saisis du pin's que je tends à Tristan. J'attends qu'il se saisisse de l'objet pour lui exposer mon alternative au centre.
« -J'ai peut-être une alternative au centre de désintox. Tu vois ce pin's symbolise six mois de sobriété, je l'ai eu à une séance aux A.A, mais pour l'avoir, j'ai dû faire beaucoup d'efforts. La clé de la réussite, c'est le travail d'équipe. Tu vois, il y a encore quelque minutes, je me demandais comment faire pour t'aider au mieux. Et en repensant aux progrès effectués grâce à mes camarades de galère, je me suis rappelé à quel point le fait d'être entouré pouvait être bénéfique. Depuis mon retour de désintox, je n'ai de cesse me demander ce que je pourrais faire de plus pour me rendre utile. Tu m'as inspiré mon cher Tristan. Je vais tenter de convaincre la direction pour mettre en place un programme, ici à l'hôpital, qui aurait pour finalité d'accompagner dans leur démarche, les personnes souhaitant mettre un terme à leur addiction sans passer par la case internement en désintox. Je ne sais pas encore comment procéder, mais je vais prendre le temps d'y réfléchir. Peut-être qu'on pourrait travailler ensemble sur ce projet, qu'en penses-tu ? Ça serait l'occasion pour toi de te focaliser sur quelque chose, d'avoir un vrai but. Je pense qu'on peut y arriver et de mon côté de t'aiderait au mieux à décrocher. »
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(✰) message posté Sam 23 Mai 2015 - 12:53 par Invité
Prendre des décisions n'a jamais été une chose évidente pour moi. Je n'ai fais que suivre des contre-ordres toute ma vie. Quand mon père me disait, ne fait pas-ci, je le faisais, ça a toujours été comme ça, alors faire mes propres choix est un peu compliqué. Je sais qu'il faut que je m'en sorte. Je n'ai pas envie de me sentir aussi mal toute ma vie. Je veux être quelqu'un de meilleur. Je ne peux pas continuer à me pourrir la vie sous prétexte que l'on m'a fait du mal. Je n'ai pas envie d'être une victime. Je crois que ma décision est prise depuis bien longtemps en fait et que de voir Owen me le proposer enclenchera tout le reste. Je ne peux pas m'empêcher de sourire à sa référence à Gandalf. Il est vrai que la vie peu être parfois un peu rude, mais c'est dans ces moments-là que l'on apprend. J'aurais juste aimé que pour une fois tout soit plus simple.
« Je n'ai jamais pris des décisions par moi-même. Tout ce que j'ai fait été toujours dans le but de déplaire à mon père. Je n'ai jamais fait d'efforts pour que l'on s'entende et je crois qu'il a abandonné autant que moi l'idée de changer, mais j'aimerais que pour une fois dans ma vie tout soit plus simple. Il est peut-être temps que je commence à me ranger et à accepter mes erreurs, à tenter de les réparer.»
Je ne sais pas ou tout cela me mènera, j'espère juste que je serais meilleur que maintenant. Peut-être que ma famille sera plus heureuse aussi, que mes parents retrouveront un lien normal et qu'on finira par former une vraie famille. Il n'est jamais trop tard. Je baisse la tête quand il me dit qu'il faut que j'arrête de me rabaisser. Ce n'est en principe pas mon genre, sauf depuis que j'ai commencé à m'enfoncer. J'ai pris un peu conscience que je n'étais pas le garçon si cool que je laisse voir aux autres. J'ai mes blessures enfouis tout au fond de moi et je crois qu'il est temps de les guérir. Il me dit qu'il a peut-être une alternative, je l'écoute mais je doute que ça soit vraiment l'idéal pour moi. J'ai peut-être besoin d'être coupé du monde, de me défaire de mes addiction avant qu'elles ne finissent par me tuer, parce que je sais très bien que cela pourrait arriver.
« Je ne sais pas si je suis le mieux placé pour t'aider et je crois que j'ai pris ma décision, il me faut un temps pour réparer mes erreurs. Je pense que ce centre dont tu m'a parlé devrait m'aider. Je n'ai pas envie qu'on me retrouve mort dans quelques semaines parce que j'aurais pris une plus grosse dose, ça serait ce qu'ils cherchent à faire et je n'ai pas envie qu'ils gagnent. Je verrais à mon retour pour ta proposition. Je ne m'en sens pas capable aujourd'hui. J'ai besoin de temps.»
Il me faudra énormément de temps, je sais qu'il est compté, qu'un jour ou l'autre je finirais par mourir, mais j'ai envie de choisir ma mort, pas de me voir partir avant l'heure, pas à cause de ceux qui m'ont fait ça. Je veux pouvoir commencer à faire mes propres choix.
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(✰) message posté Jeu 4 Juin 2015 - 19:05 par Invité
I just want you hear me
Owen & Tristan
« -Je pense qu'on peut y arriver et de mon côté de t'aiderait au mieux à décrocher. »
Je m'accrochais à mes dernières paroles, pour tenter moi-même d'y croire au plus profond de ma chair. Moi aussi, je voulais changer, être meilleur et aider Tristan me paraissait être la meilleure des solutions pour atteindre ce nouvel objectif. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais inspiré. Regarder Tristan, l'écouter, m'avait permis de comprendre qu'à mon tour, je pourrais lui être utile, de la même façon que Sebastian l'avait été pour moi. Je me souviens encore de ses mots, prononcés sur un banc, en pleine nuit face à une sombre Tamise.
« - Tu sais ce n'est pas parce qu'on a des soucis et des addictions qu'on mérite moins le respect.. Tu as un problème, mais tout ça peut se régler (...)C'est sûr que tu vas souffrir, ça oui. Que plus d'une fois, tu seras tenté(...) Dans ce genre de combat, tu es ton plus grand ennemi. Il ne tient qu'à toi de tenir peu importe la difficulté que tu rencontreras. »
Ces mots, ont apaisé mes maux. Sans rien en retour, il m'a offert de son temps, m'a écouté sans me juger et m'a démontré que même au fond du trou, l'espoir de revoir un jour la surface, n'est pas vain. Sans m'en rendre compte, je voulais qu'on m'écoute et il m'a entendu. Sans le dire tout haut, je voulais être aidé et il m'a tendu la main. Lui-même ancien alcoolique, connaissait tous les pièges et toutes les tortures propres à l'addiction. À mon tour, je pouvais prétendre connaître les effets pervers de l'alcoolisme, les blessures dont on guérit non sans mal. Sebastian, m'avait en quelque sorte passé le relais et désormais, c'était à moi de tendre une main, espérant que cette dernière soit saisit.
« -Rien n'est facile Tristan. La vie est comme une espèce de montagne russe. Un jour, nous sommes au sommet de la structure métallique et le lendemain, nous nous retrouvons tout en bas. » lui dis-je en reprenant ma place derrière mon bureau. Mon cerveau était en ébullition. Là, ici et maintenant, je venais d'être assailli par une espèce de révélation dont Tristan en était l'instrument. Il ne s'en rendait peut-être pas encore compte, mais il venait de m'offrir une belle porte de sortie vers cette rédemption que j'attendais tant. Pour ça, je lui louais à présent une reconnaissance éternelle.
« -Tu sais, la plupart des décisions que j'ai prises, n'étaient pas les bonnes, tu vois le genre ? Moi aussi, j'ai voulu déplaire à mon paternel et je ne compte plus les conneries que j'ai dues faire pour attirer son attention. J'ai toutes les raisons du monde de la haïr, mais il est plus là alors à quoi bon ? Tu ne dois pas prendre des décisions pour faire plaisir à quelqu'un, ni pour amoindrir une quelconque rancune. Dans ce processus, tu agis pour toi et toi seul. C'est très important d'en prendre conscience dès maintenant. Tu ne dois pas entreprendre toutes ces démarches pour quelqu'un, tu dois être égoïste et le faire pour toi. Quand ça ira mieux, tu pourras penser aux autres. »
Moi qui détestais le paternalisme, avec un tel discours, j'en livrais un bel échantillon. Loin de moi l'idée de m'ériger sur un piédestal afin d'y être observé comme le héros que je ne suis pas. Je voulais juste et voudrais à l'avenir, tenir ce genre de discours pour aider ceux et celles qui en ont besoin comme Tristan. Même si pour en arriver là, j'ai bataillé, je ne nie pas que ces épreuves m'ont apporté une réelle expérience que je souhaite à présent mettre à contribution. Moi aussi, j'accepte mes erreurs, du moins une bonne partie et tout comme Tristan, je veux tenter de réparer mes torts. Je pense dès lors, que la réparation commence ici, dans mon bureau, en plein milieu de l'après-midi, sur mes heures de consultation. Moi-même, j'ignore où tout cela va me mener, mais je ne peux me résoudre à résorber ce regain d'espoir, de motivation qui m'assaillit à présent. Je veux aider Tristan et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour y parvenir. Malgré tout, je ne veux pas lui imposer les techniques abrasives mises en place par les centres de désintox. D'ailleurs, il est indéniable que je ne parviendrais à convaincre mon ami, de rejoindre un centre et je ne vais pas l'y contraindre. La seule chose qui m'importe, c'est qu'il aille mieux, qu'il parvienne à se délester des démons qui peuplent son existence.
« -Prends le temps de réfléchir, mais sache que quoiqu'il arrive, je respecterai ton choix et que je serais là pour te soutenir, car c'est ce que font les amis. En tout cas, je suis vraiment très fier de toi Tristan. Tu es quelqu'un d'incroyable et tu mérites de t'en sortir plus que quiconque. Je sais que tu y arriveras et je serais là pour t'encourager. Et ne doute pas de toi, si je t'ai fait la proposition, c'est que j'ai confiance en toi. »
Et il pouvait se targuait de réaliser un exploit. En général, la confiance est quelque chose que je n’accorde qu’à très peu de personnes et je sais par expérience et non sans prétention, que je ne me trompe jamais en accordant ma confiance. Une confiance que j’accorde aveuglément à Tristan qui je le sais à présent est et restera un ami. Nous sommes liés maintenant, lié par des démons communs, lié par cette même envie de s’en sortir et de vivre tout simplement.
« -Le temps de la réflexion s'applique pour moi aussi. Je vais devoir me lancer dans un marathon de paperasse pour proposer mon projet à la commission. Je pense que d'ici là, tu y iras mieux.»
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(✰) message posté Dim 14 Juin 2015 - 14:12 par Invité
Je ne sais pas pourquoi, mais il a l'air de me faire confiance, de croire que je suis plus fort que j'en ai l'air, de croire que je peux réussir et arriver à passer au delà de mes addictions. Je ne suis pas sûr de pouvoir le faire, ni d'être aussi fort que ça. Quand au fait de souffrir, je crois que ça ne pourra pas être pire de toute façon. Qu'est-ce que je peux espérer de plus? Je souffre déjà de toute manière. Je me fait même mal à force de piquer des crises et la preuve en est que je suis là aujourd'hui parce que je me suis cassé le poignet en tapant dans un mur. Je me demande bien pourquoi il veut tant m'aider. Je voudrais juste qu'on m'oublie parfois. Je l'écoute ne sachant pas trop quoi répondre et réfléchissant à tout ce qu'il me dit. J'ai fait tellement de choses pour déplaire à mon père, tellement de mauvais choix et aujourd'hui ça ne m'a pas apporté grand chose. Il me déteste toujours autant et je ne sais plus quoi faire pour qu'il m'aime juste un peu. J'aurais voulu ne jamais le décevoir.
" Je ne sais pas si je serais à la hauteur. Comment est-ce que tu peux me faire confiance? Regarde moi! Je n'arrive même pas à me souvenir de la nuit qu'on a passé ensemble. Je suis violent quand je commence à être en manque et je pourrais faire du mal à n'importe qui, je m'en fais en premier ... comment tu peux être aussi certain que je trouverais la force de me battre?"
C'est peut-être simplement parce qu'il est passé par là et qu'il a vécu tout ça, mais en le vivant moi-même je n'arrive pas à voir une issue à ce cauchemar. C'est comme si je perdais tout espoir de m'en sortir et d'avancer. Je ne vois plus l'avenir qui m'attends, je vois le passé constamment et il me terrifie autant que l'avenir. J'aimerais qu'il m'explique comment il a fait pour s'en sortir. J'ai besoin que l'on me guide, que l'on me dise plus que tu va y arriver, que l'on me montre le chemin.
" Je me dis parfois qu'ils auraient du me laisser mourir et je me demande souvent pourquoi je ne suis pas mort ce jour là. Si c'est une punition ou si c'est une seconde chance?"
Il y avait environ quatre-vingt pour cent de chance que je meurs ce soir là. Si April n'était pas arrivée à temps pour appeler les ambulances, si je n'avais pas été réanimer à temps, si ... ma vie n'a tenue qu'à un fil pendant plusieurs heures et pourtant je me suis réveillé et je me demande toujours pourquoi.
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(✰) message posté Mar 23 Juin 2015 - 1:27 par Invité
I just want you hear me
Owen & Tristan
« La vie est compliquée. On plonge, car on finit par se persuader que le désespoir est notre seule alternative. » Que dire de ces paroles hormis le fait que je les aie entendu un nombre incalculable de fois au cours des thérapies de groupe, généreusement dispensées par le centre de désintox. A force d'entendre constamment ce sinistre refrain, j'ai d'ailleurs fini, bien malgré moi, par y souscrire. L'alcool tout comme les autres produits affiliés à l'addiction, était mon alternative pour oublier. Le cas de Tristan s'annonçait, malgré les quelques similitudes, plus épineux que mon propre cas et c'est ce qui m'a, je l'avoue, rebuté au premier abord. Mais je pense qu'en notre qualité de médecin, nous devons faire abstraction, qu'importe nos vies, qu'importe les êtres que nous sommes ou que nous nous efforçons d'être, nous pouvons souffrir autant que nos patients, nous ne sommes pas inébranlables et lorsque nous sommes confrontés à une souffrance commune à la nôtre, nous nous devons de nous entraider, non pas pour soigner, mais pour vaincre ensemble cette maladie qui nous assaille. Car oui, l'addiction est à mon sens une maladie, même si de prime abord, nous consentons à faire progresser ce mal. Nous l'avons plus ou moins choisi, mais je pense que le combat est aussi âpre que celui du malade qui lutte contre une tumeur, un cancer et que sais-je encore ? On meurt d'alcoolisme... Ah ça oui, la vie est compliquée. Oui, nous plongeons et oui, le gouffre et parfois si profond que nous finissons par nous convaincre qu'il ne subsiste aucune autre alternative. Cependant, j'ose croire que même au plus profond du trou, il nous est encore possible d'entrevoir la lumière. Que dans notre ciel brumeux, il subsiste encore une voir deux étoiles auxquelles l'on peut se raccrocher. Comme la mort et la vie, l'espoir et le désespoir ne peuvent survivre l'un sans l'autre et si nous sommes assez fous pour nous croire perdu, je pense que nous pouvons être assez fous pour nous croire sauver.
Les mots de Tristan sont aussi forts que les maux qui assaillent sa vie. On pense que les gens riches ont une vie bien faite, qu'ils ont à portée de main, tout ce qu'ils veulent. On se dit que pourrit gâté, ils ne sont pourvus d'aucune valeur, que la seule chose qui compte et leur seule petite personne. C'est tellement facile de juger quelqu'un s'en prendre le temps de le connaître. Si je n'avais pas croisé Tristan en cette nuit de profonde déchéance, si je n'avais pas atterri chez lui... En fait, si nos routes ne s'étaient pas croisées, j'aurais été de ceux qui se permettre de porter un jugement, ceux qui étayent les stéréotypes sans vergogne. Mais ça n'est pas avec des "si" qu'on construit le monde. L'argent ne fait pas le bonheur et il n'aide pas le commun des mortels à échapper aux pires exactions.
« -Hey, je ne suis pas d'accord ! Il faut que tu arrêtes de te rabaisser constamment. Crois-moi, ça n'est pas en agissant de la sorte, que tu t'en sortiras. Ça n'est pas une question de hauteur ou que sais-je Tristan. Ca n'est pas non plus une question de confiance. Tu dois puiser au plus profond de toi, trouver la force de passer cette épreuve. Tu es encore jeune, tu peux y arriver, mais tu vas devoir, pardonne-moi de l'expression, te sortir les doigts du cul. Bien sûr que tu es violent lorsque tu es en manque. La consommation abusive de drogue, dérègle l'organisme. Certains pleurs, certains sont dénués d'énergie, d'autre excités et puis certains comme toi, sont violent à l'excès. »
Il en va de même pour l'alcool, enfin quelques symptômes changent, mais les réactions qu'entrainent le manque n'en sont pas moins violentes. Ah quel est le crétin qui a inventé tout ça ? Je me le demande ! Pourquoi faut-il nous soumettre à autant de maux ? Pourquoi la vie est-elle si dure ? Ce garçon est encore jeune, il ne devrait pas souffrir autant. La vie, un cadeau, pas une série d'épreuves. Combien sont dans cette situation ? Combien de drogués, combien d'alcooliques en perdition peuplent nos rues ? Ne pouvons-nous pas les aider ? A-t-on au moins essayer ? Si personne ne les aide, comment voulez-vous qu'ils entrevoient de l'espoir. Ils sont perdus, ils n'arrivent pas à s'en sortir et ne considère même pas l'avenir comme un allié dans la bataille. Et si une main tendue pouvait sauver une vie ? Au moins une, ne serait-ce pas déjà une belle récompense ? J'y suis arrivé alors que j'étais brisé, j'ose espérer que d'autres moins blessés, pourront s'en sortir avec un peu d'aide.
« -Je me dis parfois qu'ils auraient du me laisser mourir et je me demande souvent pourquoi je ne suis pas mort ce jour là. Si c'est une punition ou si c'est une seconde chance? »
« -Je ne suis pas croyant, mais je pense que rien n'est le fruit du hasard. Je pense qu'il faut passer par des épreuves difficiles pour se trouver, comprendre qui l'on est et la place que nous avons sur cette terre. Tu aurais dû mourir, mais tu n'es pas mort. Tu as bénéficié d'un sursis de la faucheuse. J'ai moi-même était confronté à ça et j'ai fait les mêmes erreurs que toi et me suis demandé à de nombreuses reprises pourquoi je m'en suis sorti. J'ai du tout perdre avant de comprendre qu'on m'avait offert une seconde chance. Tu as une seconde chance, l'occasion de repartir à zéro. Déleste-toi du passé, de toute cette violence qui t'empêche d'avancer. Ne te laisse pas alourdir par tout ce qui t'est arrivé. Si tu continues sur cette pente, alors tu offres la victoire à tes agresseurs. Mais si tu t'en sors, tu leur feras un beau doigt d'honneur. Maintenant, je vais te laisser, partir, s'en oublier de te prescrire quelques petites choses. Passé cette porte, tu seras seul maître de tes décisions. N'oublie pas que cette porte t'est ouverte et que tu as mon numéro. Et si au grand jamais, je t'entends te rabaisser une fois encore, tu vas passer un sale quart d'heure crois-moi »