(✰) message posté Jeu 26 Mar 2015 - 23:14 par Invité
J'avais fini mon footing matinale, là je me contentais de marcher jusqu'à chez moi, c'était très mauvais d'arrêter d'un coup de courir et de se poser directement, du coup je préférais rallonger mon parcours, revisiter la ville et me concentrer sur mes futurs exos de muscus et cardios. Le sport était devenu ma nouvelle façon de me faire mal physiquement sans que je me vide de mon sang. Lors de mon adolescence j'en avais pas mal bavé à ce niveau, mon bras gauche peut le confirmer et quand mon psy m'avait demandé de faire de la box pour me défouler et déverser toute ma rage, le sport avait pris un nouveau sens dans ma vie et m'avait permis de me développer et me guérir en quelques sortes.
Clairement je transpirais comme un porc mais je m'en foutais pas mal, j'étais pas là pour plaire, je marchais tête baissée, la musique à fond dans mes oreilles écoutant du Nirvana à cent à l'heure. Je savais que pas mal de monde me connaissaient dans le coin mais j'avais envie de parler à personne. A quoi bon? Pour dire 3 mots au final et fuir? Non, j'aime pas parler, ça me saoule, je suis pas une commère ou autre donc les gens repasseront. Puis bon j'avais pas envie de m'intéresser à des gens que j'avais croisé à peine 3 ou 4 fois dans ma vie, faire l'hypocrite ça va 3 secondes puis au fond, je suis sûr qu'ils s'intéressaient autant à moi que moi je m'intéresse à eux. A quoi bon faire un grand sourire et un "hey ça fait longtemps" alors que pendant cette longue absence aucun des 2 n'a pensé à l'autre justement.
Je marchais tout aussi rapidement lorsqu'un mec me coupa brutalement la route, je levais les yeux froidement vers lui et là je fis les gros yeux. Au début je voulais lui gueuler dessus et lui dire de dégager et me foutre la paix mais sa gueule me disait un truc. Je fronçais les sourcils je le regardais droit dans les yeux, avec mon regard qui apparemment était super froid, mais je m'en foutais et là mon coeur loupa un battement.
- Julian?
Disais-je soudain, je l'avais carrément oublié ou du moins il faisait pas parti de mes pensées principales. Mais il foutait quoi là? Il m'avait reconnu? Ca fait des mois qu'on se cause plus et le mec il se pointe, là? Je fronçais les sourcils, encore plus, qu'il y a 3 secondes et j'arrêtais discrètement mon iPod pour écouter ce qu'il avait à dire. Enfin du moins c'est ce que je supposais vu qu'il m'avait carrément coupé la route. Mais là des tas de questions vinrent se bousculer dans ma tête, le mec il m'a foutu une droite monumentale il y a de cela plusieurs mois et là il arrive enfin tout sourire devant moi. Il a un souci dans sa tête ou c'est encore moi qu'on va traiter de fou vu ma bipolarité ?
Invité
Invité
(✰) message posté Ven 27 Mar 2015 - 1:22 par Invité
“Resentment is like drinking poison and waiting for the other person to die. ” ✻ J’avais le sentiment d’être étranger parmi les miens. Les visages d’inconnus défilaient sous mon regard meurtri, les commerces de la ville étaient animés par une vivacité étrange et les bruits des voitures s’élevaient vers les voussures du ciel – Le monde était en effervescence alors que je ne faisais que stagner. Je pris une grande inspiration en plongeant mes poings serrés dans les poches de mon blouson. Les effluves de ma dernière cigarette teintaient encore l’intérieur de ma bouche sèche, cependant je ne résistais pas à l’appel de la nicotine. J’étais toujours avide de plus. Après quelques enjambes je finis par rallumer une nouvelle tige afin de me délecter de ses vapeurs grises. Mes pensées cheminaient lentement autour de ma tête ; que faire de mon dernier chapitre ? Comment rédiger l’article sur la crise de la bourse ? Je me forçais à me concentrer sur mon travail afin de ne pas songer à mes peines de cœur : J’étais amoureux de la même fille depuis des décennies, c’était ma meilleure amie et elle était paraplégique. Il y avait trop de cruauté dans ses révélations. Je me mordis la lèvre inférieure avant de m’enfoncer dans la foule. Le contact des humains me rendait fébrile. J’avais envie de déverser ma rage contre leurs silhouettes fugaces avant d’étouffer dans ma propre rancœur. L’esprit de l’amour, quelle belle connerie ! Je tapai du pied avant de m’éloigner au fond de la rue. Je distinguais à peine les passants et pourtant lorsque la carrure athlétique et familière de Dwight Montgomery se dessina devant moi, un frisson parcouru mon corps tout entier. Je m’arrêtai un instant avant de lui barrer la route, presque par réflexe.
« Julian ? » S’exclama-t-il. Il m’avait donc reconnu. Je tentais un maigre sourire avant d’ancrer mon regard bleu très vif dans le sien. Je devais avouer que je n’avais pas réellement réfléchis en le stoppant – Je passai nerveusement ma main dans ma chevelure de bronze avant de rire d’un air gêné. « C’est bien moi. » Je ne pu m’empêcher de remarquer son arcade impeccable et de penser à notre dernière altercation. Je lui avais fait perdre quelques contrats à cause de mon manque de self control et il m’en tenait certainement encore rigueur. Le jeune homme était connu pour sa rancune tenace et son côté mégalomane parfois affligent. Je lui tendis la main avant de me rétracter. Il ne serait certainement ravi de me serrer la pince après plusieurs mois de silence. « Je vois que ton visage a fini par dégonfler... » Tentai-je avec maladresse. Pas très subtile. Je fis la moue avant de penchai la tête de côté ; « Je ne sais pas s’il est trop tard pour m’excuser et à vrai dire je ne suis pas sûr de le penser réellement, mais … ça fait plaisir de te croiser à Londres. » J’haussai les épaules d’un air innocent.
Accueil 
“Resentment is like drinking poison and waiting for the other person to die. ” ✻ J’avais le sentiment d’être étranger parmi les miens. Les visages d’inconnus défilaient sous mon regard meurtri, les commerces de la ville étaient animés par une vivacité étrange et les bruits des voitures s’élevaient vers les voussures du ciel – Le monde était en effervescence alors que je ne faisais que stagner. Je pris une grande inspiration en plongeant mes poings serrés dans les poches de mon blouson. Les effluves de ma dernière cigarette teintaient encore l’intérieur de ma bouche sèche, cependant je ne résistais pas à l’appel de la nicotine. J’étais toujours avide de plus. Après quelques enjambes je finis par rallumer une nouvelle tige afin de me délecter de ses vapeurs grises. Mes pensées cheminaient lentement autour de ma tête ; que faire de mon dernier chapitre ? Comment rédiger l’article sur la crise de la bourse ? Je me forçais à me concentrer sur mon travail afin de ne pas songer à mes peines de cœur : J’étais amoureux de la même fille depuis des décennies, c’était ma meilleure amie et elle était paraplégique. Il y avait trop de cruauté dans ses révélations. Je me mordis la lèvre inférieure avant de m’enfoncer dans la foule. Le contact des humains me rendait fébrile. J’avais envie de déverser ma rage contre leurs silhouettes fugaces avant d’étouffer dans ma propre rancœur. L’esprit de l’amour, quelle belle connerie ! Je tapai du pied avant de m’éloigner au fond de la rue. Je distinguais à peine les passants et pourtant lorsque la carrure athlétique et familière de Dwight Montgomery se dessina devant moi, un frisson parcouru mon corps tout entier. Je m’arrêtai un instant avant de lui barrer la route, presque par réflexe.