Pris d’une soudaine crise de ventre, je m’étais réveillé en sursaut. Je pensais qu’il s’agissait simplement d’un mauvais virus qui trainait une fois de plus et que j’allais devoir passer quelques temps au lit. Malheureusement je me voilais la face, une fois devant le miroir de ma salle de bain je me rendis vite compte que quelque chose n’allait vraiment pas, j’avais une mine des plus horrible et je tenais à peine debout tant la douleur était aigue. Je revins vers ma chambre pour m’affaler sur mon lit essayant de reprendre ma respiration qui se coupait à intervalles réguliers. J’attrapais alors mon téléphone afin d’appeler une ambulance, je ne pouvais pas décemment rester comme ça, surtout que je savais très bien que mon rein était la cause de tout ce mal. Cela faisait un bon moment que j’avais appris qu’il y avait un risque que je doivent me faire greffer, en effet normalement on peut très bien vivre avec un seul rein mais il se trouvait que j’avais une malformation qui faisait que j’avais besoin des deux pour survivre. Je me fichais de l’avis d’un seul médecin, j’avais d’ailleurs contacté plusieurs spécialistes aux US mais n’avais jamais eu le temps d’aller les consulter à cause de mon boulot. Aujourd’hui c’était trop tard, j’étais devant le fait accompli et je n’avais toujours pas trouvé de donneur compatible, j’allais certainement mourir dans les prochaines heures et je n’avais jamais eu aussi peur de ma vie. Je fermais les yeux en attendant que l’ambulance arrive, je ne voulais pas gâcher mes derniers moments, il fallait que je fasse quelque chose, j’avais un testament certes mais je me disais que mes parents feraient tout pour que Roméo n’obtienne rien de ma fortune. Ils n’auraient aucun mal à me faire passer pour un alcoolique qui ne savait plus ce qu’il disait lorsqu’il a voulu rédiger cet acte. Je ne voulais pas mourir maintenant. Encore tellement de choses restaient en suspens, je n’avais même pas réussi à établir une vraie relation avec mon jumeau, ce que je regrettais au fur et à mesure du temps. Moi qui avais toujours rêvé d’avoir un frère ou une sœur, aujourd’hui j’étais dans la peau du petit enfant gâté qui ne voulait simplement pas ranger sa petite fierté pour lui dire qu’il l’aime. Une larme coula sur ma joue sans même que je ne m’en aperçoive tandis que les ambulanciers m’emmenaient enfin. Je voyais la lumière rouge du gyrophare tourner et tourner encore. Une minute plus tard, je m’évanouis. Plus de sons plus d’images.
C’est une fois à l’hôpital que je me réveillais enfin. J’entendais tout le monde crier autour de moi des mots que je ne comprenais qu’à moitié. Je ne ressentais étrangement presque plus la douleur, on avait dû me donner de la morphine pour m’empêcher de me tordre en deux. Lorsque j’entendis qu’on parlait de me greffer un rein et qu’il fallait trouver un donneur compatible, notamment quelqu’un de la famille. Un sourire apparut sur mon visage en me disant que je n’avais pas de famille, et que mes parents ne se déplaceraient jamais pour venir sauver la vie de leur fils qui n’était non seulement pas de leur sang mais en plus une déception. Non… non n’appelez pas mon contact d’urgence s’il vous plaît, je ne veux pas qu’il… non arrêtez… je commençais à me débattre pour les empêcher de prévenir Roméo, j’avais donné son numéro par pur hasard lorsque j’avais du remplir ma première admission mais maintenant je le regrettais amèrement. Je ne voulais pas qu’il me voit comme ça et je voulais encore moins qu’il se sente obligé de faire quelque chose pour moi. Je ne méritais clairement pas son aide, et encore moins qu’il soit lésé de l’un de ses organes par ma faute. Sans même avoir le temps de dire ouf je me retrouvais à nouveau dans les vapes à cause d’une piqure que l’infirmier m’avait faite pour me calmer. Presque endormi, je ne pouvais plus rien faire, je savais que si très vite ils ne trouvaient pas quelqu’un pour m’aider je me retrouverais au royaume d’Hadès mais je m’en fichais, après tout, ce qui m’arrivais je le méritais surement.
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(✰) message posté Ven 20 Fév 2015 - 10:56 par Invité
× [...] we become one × ROMEO & AUSTIN × 16 Février 2015
Mardi 10 Février - 01:26 a.m Je dois bien avouer que je n’ai rien vu venir. Sans trop savoir comment, je me retrouve étendu sur le sol sans avoir d’autre choix que d’accepter mon sort. Avec un sourire, j’embrasse mon tortionnaire et fait en sorte qui se bouge le cul pour accélérer le mouvement. Il est déjà minuit passé et j’ai toujours mon jeans… c’est pas normal. « Purée… attends… » Finis-je par grogner entre deux baisers en attendant mon iPhone vibrer sur la table basse. Cela fait presque cinq minutes qu’il vibre et je trouve ça assez gênant, surtout quand je suis sur le point de m’envoyer en l’air. Tout en me tortillant sous les baisers d’Elias, j’essaie d’attraper mon iPhone resté quelque part sur la table basse. « Elias… purée… » Amusé, je me met à rire. En fait, je ne sais même pas pourquoi j’essaie de répondre… je réussirai jamais à rester suffisamment concentré pour répondre sans avoir l’air d’une grosse salope tout droit sorti d’un de ces téléphones roses… Heureusement pour moi, ce n’est que le répondeur. Les lèvres d’Elias dans le cou, je porte mon téléphone à l’oreille et là, c’est la douche froide. Pas trop sûr d’avoir bien entendu la première fois, je rappelle le répondeur et fait bien attention à chaque mot. Malheureusement tout ce que je comprends c’est : Hôpital, Austin, urgent. Sentant ma réaction, Elias s’arrête et me demande si ça va. Sans savoir quoi lui répondre, je m’extirpe de son étreinte et me redresse, toujours les fesses au sol. Essayant de remettre de l’ordre dans mes pensées, je lui raconte ce que j’ai entendu. Contrairement à la mienne, la réaction d’Elias est bien plus rapide. Il se redresse, me dit qu’on doit y aller et va chercher Noam qui dort dans la chambre. Personnellement, j’ai du mal à digérer l’information. Depuis quand Austin est-il malade ? Est-ce qu’il me l’a déjà dit ? J’ai tellement été occupé avec Elias ces derniers temps que j’en ai oublié mon frère… Après cinq minutes, Elias revient prêt, Noam sous le bras. Toujours par terre, je mets plusieurs secondes à le remarquer. « Euh… ouais… ok… » Je finis par me redresser, la tête et le cœur vides de tout sentiments… Et s’il mourrait ?
Mardi 10 Février - 01:51 a.m Arrivé à l’hôpital, j’ai toujours beaucoup de mal à réfléchir correctement. En fait, c’est presque un miracle qu’on ait pu arriver jusqu’ici. Parce que plus je réfléchis et plus j’ai du mal à gérer la situation. Outre le sang et le physique, Austin et moi n’avons rien en commun. On a été élevés de façon différentes, on a des rêves différents… même nos accents sont différents ! « Je suis là pour mon … Austin… Austin Jenkins ? » Va savoir pourquoi, le mot « frère » n’a pas voulu sortir… Surement parce que ce n’est pas la façon dont je le ressens ? Ou alors parce que j’ai peur de le perdre et du coup je préfère couper les ponts ? Ne pas revivre ce que j’ai vécu avec mon père… Derrière moi, Elias fait de son mieux pour veiller sur moi. Pas une minute ne passe sans que je sente sa main sur moi. Il n’est pas très démonstratif en public – je ne vais pas m’en plaindre, je suis pareil – et ses gestes ne font qu’amplifier ma sensation de mal-être. Elias est touché, tout le monde est touché sauf moi… Est-ce que ça fait de moi un monstre ? Mon frère est sur le point de mourir et moi je ne ressens rien. Aucune tristesse, aucune peur, aucun regret… J’ai l’impression d’être un monstre. Après plusieurs minutes, l’infirmière nous invite à rejoindre la salle d’attente du chirurgien de garde qui se trouve être celui d’Austin. Première surprise : Austin a un chirurgien… En haut, j’essaie de rester en vie. Mon corps, aussi surprenant cela puisse être, semble avoir oublié comment respirer. Je dois le forcer, y penser à chaque seconde sous-peine de suffoquer. A côté de moi, Elias reste silencieux. Ce n’est pas la première fois qu’il me voit dans un hôpital, pas la première fois qu’il se rend compte à quel point je déteste ça. « « Monsieur Davenport ? » Je relève la tête et là, c’est la deuxième surprise : le chirurgien – ou plutôt la chirurgienne - est canon. Dans la quarantaine, les cheveux super longs et la bouche aussi charnue qu’une star de cinéma, le docteur Jones est de loin l’une des plus belles femmes qui m’ait été donné de voir. Sur le coup, je ne peux pas m’empêcher de sourire ; Du Austin tout cracher. Avec un peu de chance, Elias se gardera de me faire une réflexion sur son physique… j’ai pas trop envie de l’entendre dire à qu’elle point elle est canon… Pas maintenant.
Dans son bureau, la chirurgienne d’Austin nous explique le problème. Elle nous dit que ce n’est pas la première fois qu’Austin vient à l’hôpital, pas la première fois qu’on lui dit de lever le pied. Bizarrement, ça me rappelle quelqu’un… sans trop le vouloir, je jette un coup d’œil à Elias et viens à me demander ce que j’ai fait pour être entouré de mecs prêts à tout pour éviter d’aller voir ne serait-ce qu’un médecin. « Je sais que c’est un choix personnel, mais avez-vous déjà pensé à lui donner un rein ? » Je fronce les sourcils, pas sûr de comprendre où elle veut en venir. Sans vraiment savoir de quoi elle parle, je lui demande en quoi un rein pourrait l’aider et elle m’explique que c’est en fait d’un rein qu’Austin à besoin. Et que ça maladie se limite à ça. Autrement dit : il ne va pas mourir. Du moins, pas si je lui donne un rein. Pour le coup, j’avoue que je suis plus ou moins soulager. A côté de moi, Elias s’inquiète et demande s’il n’y a pas d’autres moyens. Je souris, conscient qu’il fait ça pour m’éviter de souffrir et de subir une opération dont je n’ai manifestement pas besoin. Sans parler du fait que je ne suis moi-même pas sûr de vouloir le faire. Outre sauver Austin, je ne suis pas sûr de vouloir… « Je vais vous laissez réfléchir… » La chirurgienne se lève et quitte la pièce. Elias, Noam et moi restons silencieux. Je ne sais pas trop à quoi il pense... J’ai beau le regarder… j’arrive juste pas à me sortir Austin de la tête. Après plusieurs minutes de silences, il finit par me dire de me lancer, de le faire sous peine de regretter plus tard. Je force un sourire et essaie de me convaincre qu’il a raison. Après tout, Austin est mon frère. Certes je ne le connais pas, mais il reste mon sang. S’il meurt, je perdrais ma chance de tisser des liens avec lui… Très vite après ce constat, mes sentiments émergent. Du vide vient la peur, l’angoisse et l’inquiétude. La peur d’y rester, l’angoisse d’infliger tout ça à Elias et l’inquiétude à l’idée de perdre ma seule chance d’avoir un frère.
Mardi 10 Février - 02:31 p.m Tous les examens ont été faits en urgence. J’ai limite l’impression d’être une bête de foire qu’on trimbale de droite à gauche à travers tout l’hôpital. Mais très vite, on me ramène dans ma chambre où m’attend Elias. Avec lui, j’essaie d’oublier. D’oublier que je suis sur le point de me faire couper en deux, que je suis peut être sur le point de tout perdre. Avec un sourire, je fais mon papa gâteau et lui rappelle de manger le plus possible, de prendre ses médocs… je ne parle pas de Noam car il n’y a rien à dire. Elias est de loin le meilleur père que je n’ai jamais vu et je sais qu’il ne sera pas assez bête pour le trimballer un peu partout juste pour venir me voir ici. « Monsieur Davenport, vous êtes prêts ? » lance le brancardier. Avec un sourire forcé je réponds par l’affirmatif. Elias m’embrasse, je l’embrasse et je n’ai qu’une envie, partir avec lui. Depuis quand suis-je devenu aussi égoïste ? On finit par me laisser dans un couloir menant droit aux blocs opératoires. Nu comme un ver sous mes draps, j’ai la désagréable impression de ne pas être à ma place. Mon cœur tape contre ma poitrine, je flippe. Faut dire que la dernière fois qu’on m’a opéré, j’avais une balle dans le genou… mauvais souvenirs… « Allez… on est partis » finis par dire l’infirmière de bloc avant de me faire rouler jusqu’au bloc. A l’intérieur on m’installe sur la table, me pique… dieu que j’ai horreur de ça… Dans ma tête, j’essaie de faire le vide. De penser à autre chose. Pourtant, une idée m’obsède : Austin. Pour vu qu’il survive.
Lundi 16 Février – 07:12 a.m Je suis encore à moitié endormi quand la porte de la chambre s’ouvre. Les yeux éclatés et le torse nu j’essaie de me redresser et c’est sans surprise que je déclenche une douleur au niveau de mon flanc gauche. « Evitez de bouger Monsieur Davenport » Elle est bien gentille elle, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. J’ai horreur d’être allongé quand on me parle. J’ai l’impression d’être un assisté. Et ces derniers jours n’ont pas aidés à arranger les choses. Aussitôt sorti du bloc, j’ai du apprendre à pisser dans un foutu pistolet, à me laisser laver par des infirmières et faire leur stupide exercice de kiné-thérapie pour éviter de m’engourdir dans mon lit. Et c’est sans parler de ce foutu drain qu’on vient de m’enlever. En quoi est-ce amusant d’avoir un tuyau aussi large qu’un pouce qui s’enfonce dans votre flanc gauche et qui parcourt la moitié de votre corps ? Heureusement pour moi, Austin et moi partagions la même chambre. Pisser dans nos lits, se faire laver… tout ça était devenu notre train-train quotidien. Mais tout ça était fini maintenant. Austin et moi avons été débarrassés de nos drains et sommes désormais libres de nous lever et d’aller aux toilettes quand bon nous semble. Ne restent plus que nos vilaines cicatrices grandes de quinze centimètres pour nous rappeler tout ça. « Je reviens tout à l’heure pour récupérer vos plateaux. » sans un mot supplémentaire, Elisabeth retourne à ses occupations. Maintenant assis dans mon lit, je jette un coup d’œil à Austin qui émerge à peine. A défaut d’être le plus canon des deux – merci le boulot pour m’empêcher d’aller courir le soir – je dois bien avouer être le plus matinal. « Hey… »
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(✰) message posté Dim 22 Fév 2015 - 21:00 par Invité
Mardi 10 février - 2h00 a.m J’étais enfin en train de revenir à moi après que les infirmières m’ait calmé avec une de leurs piqures magiques. J’ouvrais doucement les yeux pour me voir toujours allongé dans ce lit, incapable de faire un mouvement sans ressentir une douleur aigüe au niveau du flanc. C’était insupportable, je voulais juste que ça s’arrête. J’appuyais sur le bouton qui se trouver à portée de main pour augmenter la morphine qui devait me calmer un peu. Enfin la chirurgienne entra dans la pièce afin de m’informer des dernières nouvelles quant à mon état. Monsieur Jenkins, j’ai eu une conversation avec votre frère, il vient de passer tous les tests nécessaires et il se trouve qu’il est prêt à partir en chirurgie si vous l’êtes. Je levais les yeux vers elle l’air interdit. Mais elle se foutait vraiment de moi j’avais expressément dit que je ne voulais pas qu’on l’appelle, il n’était certainement pas la personne la plus fan de moi, un frère qui l’avait presque rejeté avant d’enfin vouloir apprendre à le connaître. Je pris un air boudeur comme un enfant en colère, croisant les bras et baissant les yeux, ne voulant même plus avoir affaire à elle. Une grimace vint parcourir mon visage l’espace d’une seconde, expression que j’essayais de cacher tant bien que mal pour qu’elle ne se rende pas compte de ma souffrance qui malheureusement était bien trop visible pour être occultée. Je vous avais dit de ne pas l’appeler, je ne sais même pas pourquoi il ferait ça pour moi, nous nous sommes connus il y a peu de temps… je… je ne suis pas un frère pour lui, une connaissance tout au plus. Je soupirais légèrement, levant les yeux au ciel. Elle souriait connaissant par cœur mon caractère de cochon et à quel point je pouvais être borné, elle se rapprocha de moi, posant une main sur mon épaule et me regardant d’un air bienveillant. Vous savez Austin, ce n’est pas parce que nous avons couché ensemble une fois après notre première rencontre que je ne peux pas vous forcer à ne pas vous laisser mourir, alors maintenant arrêtez de faire le gamin capricieux, et acceptez simplement le geste. sa réflexion m’arracha un sourire et d’un simple geste de la tête je finis par acquiescer.
Lundi 16 février – 8.00 a.m Déjà une semaine que nous avions été tous les deux charcutés et que nous passions nos journée ensemble. Roméo et moi n’étions plus des gamins mais pourtant j’avais l’impression que nous étions comme deux gosses qui doivent partager leur chambre. C’était la version qui se rapprochait le plus d’une relation normale entre deux frères, surtout deux frères jumeaux. J’avais parfois l’impression que nous avions les mêmes mimiques, c’était comme regarder mon reflet dans un miroir. D’ailleurs cela nous faisait beaucoup rire, nous avions presque réussi à créer une ambiance amicale et fraternelle ou nous pouvions nous charrier allègrement sans aucune retenue. Cela m’avait manqué, je le sentais maintenant. Une vie de fils unique pourri gâté était pour moi la vie rêvée il y a encore quelques mois, maintenant je comprenais que si j’avais eu Roméo à mes côtés depuis tout ce temps, je serais sans doute aujourd’hui une toute autre personne. Alors que je me réveillais à peine lui semblait déjà être frais comme un gardon. Qu’est ce qu’il pouvait être énervant à avoir l’air parfait en toutes circonstances, j’avais l’impression qu’il était une version de moi améliorée ce qui déclenchait parfois des crises de boudin capricieux qui le faisait toujours énormément rire. Oui parfois je pouvais être un vrai gamin lorsque les choses n’allaient pas dans mon sens, mais apparemment cela faisait partie de mon charme et aucune des filles que j’avais fréquentées ne s’en était plainte. Tu aurais pu me réveiller avant qu’on vienne nous apporter le petit déj, je voulais avoir l’air à mon avantage devant les petites internes, pas qu’elles me voient en train de baver sur mon oreiller. Dis-je avec un petit rire amusé. Le simple fait de rire me faisait un mal de chien, mais j’en avais besoin pour oublier que je devais encore rester ici un bon moment. J’avais même du mal parfois à regarder Roméo en face lorsque je repensais à ce qu’il avait fait pour moi. J’avais honte d’avoir eu à lui demander carrément une partie de son corps alors que j’avais été un pur connard avec lui, et je ne comprenais toujours pas d’ailleurs pourquoi il avait accepté de se séparer d’un rein à mon profit. Tu sais je sais qu’on a évité le sujet depuis une semaine, mais je voudrais m’excuser vraiment que tu ais eu à faire ça pour moi, tu étais bien la dernière personne à qui je voulais faire endurer ce genre de fardeau… mais bon l’avantage c’est que maintenant je n’aurais plus à rager parce que tu es le plus beau gosse de nous deux, on a la même blessure de guerre ! Un sourire sur les lèvres je commençais à manger le peu de chose qu’on nous avait apporté, j’avais bien besoin de prendre des forces mais ce n’était pas avec deux morceaux de pain et un bol de café que j’allais être rassasié, je donnerais n’importe quoi pour un bon steak ou un hamburger. Dans un sens, lui et moi étions plus proche que jamais en ce moment nous avions cette même envie de sortir d’ici au plus vite, mais en même temps j’avais ce secret désir de passer plus de temps avec lui, je me sentais tellement bien que c’était comme si cette opération était le début d’une nouvelle vie pour moi. Discuter et blaguer avec Roméo était au final quelque chose de tellement naturel que j’avais l’impression de le connaître depuis toujours, le blocage que j’avais ressenti depuis notre rencontre était désormais bien loin. D’ailleurs si Elias doit passer te voir aujourd’hui, je peux vous laisser un peu tout seul, si ça peut aider. Maintenant qu’on peut bouger un minimum je devrais pouvoir m’éclipser un moment. Je lui fis un clin d’œil tout en buvant une gorgée de mon café. J’avais aussi une dette envers le copain de mon frère également à qui je faisais endurer un calvaire permanent. Nouvelle que j’avais d’ailleurs apprise il y a un moment sans vraiment m’en soucier. Même le fait que ce soit un mec m’avait fait beaucoup rire, tout un monde de blague vaseuse s’ouvrait à moi afin de le faire tourner en bourrique. Je ne savais plus vraiment quoi faire pour m’excuser mais je savais que je lui devais la vie et que c’était sans doute la plus belle chose qu’une personne m’ait jamais donné.
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(✰) message posté Mar 3 Mar 2015 - 18:00 par Invité
× [...] we become one × ROMEO & AUSTIN × 16 Février 2015
« Tu aurais pu me réveiller avant qu’on vienne nous apporter le petit déj,’ je voulais avoir l’air à mon avantage devant les petites internes, pas qu’elles me voient en train de baver sur mon oreiller. » Je souris en regardant Austin se redresser. Je ne sais pas trop pourquoi il se donne tellement de mal pour plaire aux gens. Les infirmières, les internes, la chirurgienne… pas une seule femme n’y échappe. A croire qu’Austin passe le plus clair de son temps à se demander comment et quand il pourra mettre la main sur sa future proie. Pauvres filles… Heureusement pour moi, ma cousine Charlie y a échappé. Venue me rendre visite il y a deux jours, elle a passé le plus clair de son temps à parler avec Austin, l’interrogeant sur son enfance, sur ses parents. Pas une seconde n’est passée sans qu’elle lui pose une question… perverse comme elle est, elle n’a pas attendu bien longtemps avant de lui demander jusqu’où allait notre ressemblance. Si le fait de m’avoir vu nu durant notre enfance lui avait donné l’occasion de l’avoir vu nu lui aussi. Personnellement, je dois bien avouer que je me suis déjà posé la question… mais de là à la poser. J’imagine que ma cousine ne sera jamais prix Nobel de la paix, voire prix Nobel tout court. « Je suis sûr qu’elles seraient enchantées de s’envoyer en l’air avec toi Austin, surtout après cette semaine passée à te torcher le cul et à te regarder pisser dans ton lit… » J’affiche un sourire moqueur tout en attrapant mon téléphone que j’ai laissé tomber à côté de moi. Ca m’apprendra à passer la nuit avec Elias. Dieu merci, les texto sont gratuits de nos jours ! Après quelques coups d’œil aux différents messages reçus dans la nuit, j’en reviens à mon plateau repas déserté de toute caféine. Qu’est-ce que je fais ? Je pleure maintenant ou j’attends encore un peu ? Non parce qu’une journée sans café, ça passe… mais une semaine ? Hors de question. J’ai beau être hyperactif, je n’en suis pas moins humain et les humains ont besoin de café ! Bon, peut être pas biologiquement parlant mais psychiquement parlant, si ! C’est pas comme si j’allais passer ma journée à danser après un bol de café… Austin y a bien droit lui ! Pas de café, pas de sexe et des douches par parcimonie… oh joie. « Tu sais je sais qu’on a évité le sujet depuis une semaine, mais je voudrais m’excuser vraiment que tu ais eu à faire ça pour moi, tu étais bien la dernière personne à qui je voulais faire endurer ce genre de fardeau… mais bon l’avantage c’est que maintenant je n’aurais plus à rager parce que tu es le plus beau gosse de nous deux, on a la même blessure de guerre ! » Je me mets à rire, la bouche trop pleine pour répondre quoi que ce soit. Moi canon ? Il ne s’est décidément pas vu. Loin est le temps ou je pouvais me vanter d’avoir son corps. Maintenant, je suis dans la moyenne… le mec ni trop baraqué ni trop gros… juste un mec parmi tant d’autres. Le pire dans tout ça, c’est que cela ne me dérange pas. J’imagine que ma vie me suffit à présent. Plus besoin de plaire à qui que ce soit, plus besoin d’impressionner qui que ce soit si ce n’est Elias… Peut être que je devrais faire un effort… pour Elias du moins. Le problème, c’est que je n’ai pas le temps. Pas le temps de courir, pas le temps de m’entrainer. Surtout pas avec les horaires que j’ai. Peut-être est-il temps de passer à autre chose, de viser plus haut… Je ne vais pas passer mon temps à me contenter de ce que j’ai, je ne peux pas m’en contenter. Sans vraiment le vouloir, je me mets à penser à ma mère. A toutes les réflexions qu’elle a pu me faire ces derniers temps. Le fait que je ne sois pas aussi ambitieux qu’avais pu l’être mon père, le fait que je sois en couple avec Elias… Au moins Austin est suffisamment ouvert d’esprit pour m’accepter comme je suis. Et par ça, j’entends bien accepter mes choix. Car ni mon travail, ni Elias n’est un défaut à mes yeux, bien au contraire. « T’as pas à t’excuser Austin... Et puis, c’est pas comme si j’avais eu le choix… Imagine ce que m’auraient fait toutes ces femmes, là dehors, qui n’ont d’yeux que pour toi et pour ton corps… Elles m’auraient surement écorché vif… ! Et qu’aurait fait Elias sans moi ? Rien ! » Je souris et force un clin d’œil. Je n’ai aucune envie de parler de ça… aucune envie qu’il me remercie ou passe son temps à chercher un moyen de se racheter. Je n’ai pas fait ça pour les cadeaux ni même pour la gloire. J’ai fait ça parce que je devais le faire. Parce que j’ai envie de le connaître et j’ai envie de passer du temps avec lui. Chose que je ne pourrais difficilement pas faire si je l’avais laissé mourir dans son lit d’hôpital. Aujourd’hui on a le temps. Le temps de faire connaissance, le temps d’apprendre à se faire confiance. Inutile donc de s’éterniser sur mon soi-disant geste héroïque – du moins pas si cela revient à une déclaration. Parce que dieu seul sait à quel point je suis pas doué pour ça… que ça soit fraternellement ou amoureusement parlant. Elias a dû attendre longtemps pour avoir son « Je t’aime »… je doute qu’Austin l’est aussi vite. « D’ailleurs si Elias doit passer te voir aujourd’hui, je peux vous laisser un peu tout seul, si ça peut aider. Maintenant qu’on peut bouger un minimum je devrais pouvoir m’éclipser un moment. » J’arque un sourcil, me laisser seul avec lui ? Croit-il vraiment que je sois en état de m’envoyer en l’air ? Parce qu’ à part s’ envoyer en l’ air, je ne vois pas trop ce qu’on pourrait faire… Elias n’est pas du genre à m’embrasser à pleine bouche en public, je doute qu’il prenne le risque ici, même sans Austin. Le danger d’être surpris serait trop important… Personnellement, ça m’excite… Mais est-ce vraiment surprenant ? Trouvez-moi une chose qui ne m’excite pas… « Il restera pas longtemps s’il passe… Et puis ce n’est pas comme si on avait prévu quoique ce soit… » Faut dire que je passe le plus clair de mon temps à le persuader de rentrer. Parce que si monsieur s’écouter, il passerait ses journées avec moi ! Sauf que monsieur à d’autres choses à faire. Il a son fils à nourrir, ma baraque à ranger et son boulot… pas de temps à perdre avec moi. On aura qu’à rattraper le temps perdu une fois de retour à la maison. Après, j'avoue qu'Elias et Noam me manquent parfois... Me réveiller avec Elias, jouer avec Noam... tout ça plus une relation avec Austin, ne serait-ce pas parfait ? « Dis-moi… » D’un air sérieux, je me tourne vers lui. « Tu t’es jamais demandé qui étaient nos parents … ? La première fois que je t’ai vu, tu m’as posé des questions sur moi, sur qui j’étais et ce que je faisais… mais t’as rien demandé à propos d’eux… » Sans vraiment savoir comment m’exprimer, j’essaie d’être le plus diplomate possible. Le vexer ou le juger ne m’intéresse pas. Mais je mentirais si je disais que je ne m’étais jamais posé la question. La plupart des enfants adopter veulent savoir d’où ils viennent - moi le premier – alors pourquoi pas lui ? Qu’est-ce qui le dissuade ne serait-ce que de poser la question ? Surtout que je connais les réponses. Et croyez bien que je les connais sur le bout des doigts.
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(✰) message posté Mer 4 Mar 2015 - 23:46 par Invité
Je suis sûr qu’elles seraient enchantées de s’envoyer en l’air avec toi Austin, surtout après cette semaine passée à te torcher le cul et à te regarder pisser dans ton lit… J’avais oublié à quel point un frère pouvait être emmerdant parfois, surtout lorsqu’il se mettait à vous enchaîner et que vous ne pouviez même pas répondre tant ses paroles étaient sensées. Tandis que je prenais une autre bouchée de ma tartine, un air grognon sur le visage, je haussais les épaules en signe de reddition. Avoir vécu dans cette chambre pendant tout ce temps, confiné en compagnie de Roméo m’avait fait réfléchir à des tas de choses. Je n’allais pas bien sur changer ma personnalité du tout au tout, mais au moins peut être enfin accepté que moi aussi j’avais droit à une famille, une vraie famille. Loin de moi l’idée de renier mes parents car malgré tout ce qu’ils me faisaient subir, ils restaient ceux qui m’avaient recueilli et élevé jusqu’à aujourd’hui. Peut-être que je ne serais pas ce que je suis aujourd’hui sans leur influence, peu importe qu’elle ait été bonne ou mauvaise, je n’aurais peut-être même jamais retrouvé mon frère qui sait ? Et de toute façon, je ne voulais pour rien au monde être une autre personne. Buvant mon café tranquillement je regardais le jour au travers des persiennes à demi closes, rêvant de pouvoir à nouveau aller courir, simplement me balader et flâner dans les rues de Notting Hill avec mon café à la main et mes Rayban plantées sur le nez. Toutes ces choses qui étaient si simples me manquaient terriblement. Je me demande s’ils traitent tous leurs patients avec le même dédain ou s’ils sont payés pour être impolis. Je te jure des fois j’avais envie de leur demander s’ils pensaient que c’était ma came de me faire laver les fesses par un grand black de 1m80 ou une quarantenaire à la barbe fleurissante. Je levais les yeux au ciel, soupirant par la même occasion, oui voilà que mon côté gosse de riche qui se plains du moindre impair reprenait le dessus. Il allait sans doute encore une fois se foutre de moi, lui qui avait été élevé bien loin de ce monde où les apparences et la réalité ne font plus qu’un. Malgré tout, il ne semblait pas que Roméo s’attende à quoi que ce soit de ma part, il n’était pas venu me trouver pour mon argent, il s’en fichait complètement d’ailleurs, il avait été le premier à comprendre ce que moi-même j’avais mis tant de temps à voir. Nous ne pouvions simplement pas vivre sans avoir l’autre dans nos vies, le principe des jumeaux certainement qui ressentent une espèce de vide lorsqu’ils sont trop loin l’un de l’autre. Une sensation indescriptible que personne ne pouvait comprendre sauf les intéressés. T’as pas à t’excuser Austin... Et puis, c’est pas comme si j’avais eu le choix… Imagine ce que m’auraient fait toutes ces femmes, là dehors, qui n’ont d’yeux que pour toi et pour ton corps… Elles m’auraient surement écorché vif… ! Et qu’aurait fait Elias sans moi ? Rien ! Il me fit bien rire avec sa reflexion sur ces fameuses femmes qui n’attendent que moi. J’en avais bien assez de ces histoires sans lendemain, j’étais bien décidé cette fois à tenter d’avoir une relation sérieuse, une première pour moi, ce qui devait être un record. Qui pourrait croire que jamais je n’avais eu d’attache ou de copine pendant même plus de deux semaines à mon âge, pas de coup de foudre, d’engueulade, de rupture, de larmes… enfin si on compte Mila évidemment c’est autre chose, mais dans ma tête, elle se trouvait dans un tiroir, soigneusement fermé à clé, comme une boîte de Pandore que je refusais même de toucher de peur de m’effondrer. J’espère que tu plaisantes, mon capital beau gosse vient de descendre en flèche avec cette énorme balafre sur mon ventre, maintenant tout ce boulot pour me faire des abdos ne servira plus à rien. Alors que toi avec Elias, vous êtes en couple peu importe ce qui t’arrive il continuera de t’aimer, c’est pas juste d’abord ! Il était normal qu’il se sente encore mal à l’aise avec moi, et d’ailleurs je ne l’avais pas vraiment remercié pour ce qu’il avait fait, m’excuser n’était pas un merci, non. La pudeur que nous ressentions l’un vis-à-vis de l’autre sur les sujets qui touchaient aux sentiments nous rapprochait dans un sens, car j’avais l’impression que lui aussi était un peu handicapé à ce niveau-là ce qui me rassurait grandement. Il restera pas longtemps s’il passe… Et puis ce n’est pas comme si on avait prévu quoique ce soit… Je tournais la tête vers lui amusé, j’imaginais bien qu’il n’était pas en forme olympique prêt à rebondir sur le lit avec son mec. Je pensais plutôt à leur laisser un peu d’intimité en tant que couple, enfin j’imaginais que s’il était comme ça avec moi, il devait peut être l’être aussi un tantinet avec Elias et donc rien de ce qu’ils pouvaient se dire devant moi, aurait pu être différent en mon absence. Tu m’as pris pour un pervers ? Bon okay d’accord juste un peu… J’avoue que ce que je disais pouvait prêter à confusion mais je vois que l’esprit mal tourné, c’est un peu de famille. D’ailleurs ça me rappelle ta cousine Charlie, elle n’a pas sa langue dans sa poche non plus à ce niveau-là, elle m’a fait bien rire, si ça se trouve on est pareil au poil près ! J’avais abordé ce sujet avec peut-être un peu trop d’entrain ce qui laissait paraître une pointe de jalousie quant à la relation qu’il pouvait avoir avec Charlie. Moi aussi j’aurais aimé avoir des cousins avec qui m’amuser et avoir une vraie complicité. Malheureusement, je ne les avais pratiquement jamais rencontrés, et mon enfance s’était résumée à des cours de piano, de tennis et de surf. Ils avaient l’air de s’entendre comme larrons en foires et j’avais de plus en plus de mal à cacher ma volonté de construire le même genre de relation avec Roméo. Malgré tout je ne savais pas si en sortant d’ici il reprendrait sa vie et moi la mienne, ou si cela nous avait vraiment rapproché. Evidemment ici tout était simple, nous étions a quelques centimètres à longueur de journée, pas vraiment le choix de faire la conversation, mais il ne laissait rien transparaître quant à un quelconque suivi après notre convalescence. Dis-moi… Tu t’es jamais demandé qui étaient nos parents … ? La première fois que je t’ai vu, tu m’as posé des questions sur moi, sur qui j’étais et ce que je faisais… mais t’as rien demandé à propos d’eux… Lorsqu’il aborda ce sujet, je me raidis immédiatement. Mon sourire était désormais bien loin de briller sur mon visage et, je ressentais de la gêne plus qu’autre chose. C’est vrai que je n’avais jamais abordé ce sujet avec lui qui était tout de même la base de tout, ce qui faisait que nous étions nous. Je pris une gorgée de mon café, peut-être même trop rapidement ce qui me fit toussoter légèrement avant d’enfin reprendre. Je sais que tu dois savoir des tas de choses sur eux mais je t’avoue qu’ayant découvert seulement depuis ta rencontre que j’étais adopté, je préférais ne pas me poser de questions. Je ne comprends pas pourquoi on nous a abandonné comme ça… et je leur en veux de nous avoir privé de toutes ces années ensemble, on a loupé tellement de choses que j’ai l’impression qu’aujourd’hui c’est presque irrécupérable et… tout est de sa faute. Enfin c’est que mon avis. Je jouais machinalement avec le bracelet d’hôpital qui se trouvait à mon bras, il devait me prendre pour un insensible connard vu mon discours, mais je ne pouvais simplement pas admettre que ces parents qui ne relèvent que de l’imaginaire pour moi, aient une quelconque importance, du moins pas sans toutes les informations. C’est pourquoi malgré tout mon ton laissait entendre que je voulais en savoir plus, qu’il m’explique enfin à quoi tout cela rimait.
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(✰) message posté Mer 18 Mar 2015 - 9:14 par Invité
× [...] we become one × ROMEO & AUSTIN × 16 Février 2015
Cela fait une semaine qu’Austin et moi partageons la même chambre. Une semaine durant laquelle j’ai appris à le connaître mais surtout à le supporter. Car il a beau être super sympa comme gars, je dois bien avouer avoir beaucoup de mal à encaisser son côté superficiel. Ca plus le fait qu’il croit que tout lui est dû… Triste résultat d’une enfance pourrie gâtée. Moi qui croyait être le pire de tous… celui qui a toujours pu jouir de ses acquis malgré les revenus « banales » de ses parents, celui qui n’a pas hésité à balancer un ordi à la gueule de sa mère quand celle-ci à oser lui apprendre la mort de son père… Après, rien ne dit que la vie n’aurait pas été différente si Austin et moi avions grandis ensemble. Là l’un pour l’autre, on aurait pu lutter à deux et trouver un moyen de filer droit… Pas que je regrette ma vie, loin de là. J’aime ma famille, j’aime mes amis, j’aime Elias... Pourtant, plus j’y réfléchis et plus je dois avouer être assez curieux de savoir ce que cela aurait pu donner si nous n’avions pas été séparés. Si ses parents m’avaient adopté avec lui, si je n’avais pas eu la méningite. « J’espère que tu plaisantes, mon capital beau gosse vient de descendre en flèche avec cette énorme balafre sur mon ventre, maintenant tout ce boulot pour me faire des abdos ne servira plus à rien. Alors que toi avec Elias, vous êtes en couple peu importe ce qui t’arrive il continuera de t’aimer, c’est pas juste d’abord ! » Je lève les yeux au ciel avec un sourire. Je ne suis pas sûr qu’Elias apprécierait… il a beau être du genre à aimer inconditionnellement, je doute qu’il accepte de passer le reste de sa vie avec une réplique du bibendum de chez Michelin… Chose que je ne vais pas tarder à devenir si je continue de passer mon temps, bien au chaud sous ma couette… « Je doute qu’une cicatrice change quoi que ce soit… T’auras qu’à dire que t’as survécu à une agression… ça aura son effet… » Ne dit-on pas que les Bad boys sont les plus attractif ? Je souris, comparant Elias aux « Bad boys » sur lesquels je craquais plus jeune. Mis à part le physique de beau ténébreux, rien ne colle… Elias est bien plus gentil que les gars sur lesquels je bavais plus jeune… il est surement l’exception qui confirme la règle. Une exception dont je ne saurais plus me passer ceci dit. Sérieusement, vous avez vu ses yeux ? « Tu m’as pris pour un pervers ? Bon okay d’accord juste un peu… J’avoue que ce que je disais pouvait prêter à confusion mais je vois que l’esprit mal tourné, c’est un peu de famille. D’ailleurs ça me rappelle ta cousine Charlie, elle n’a pas sa langue dans sa poche non plus à ce niveau-là, elle m’a fait bien rire, si ça se trouve on est pareil au poil près ! » Je souris encore une fois quand je l’entends parler de Charlie. A croire qu’ils se sont bien trouvés tous les deux… Aussi pervers l’un que l’autre (et j’avoue l’être aussi… juste pas autant qu’eux…), ils ont passé le plus clair de leur temps à rire et à parler de notre « profonde » ressemblance… chose qui certes, me rendait curieux mais que j’aurais bien gardé pour moi. On a beau bien s’entendre, je doute qu’on est assez proche pour se reluquer l’un l’autre à la recherche de potentiel grain de beauté que l’autre n’aurait pas. On partage la même marque de naissance, c’est déjà pas mal. « Je doute que l’on soit du même gabarit… ça se voit tout de suite que je suis le mieux loti de ce côté là… » Je lui fait un clin d’œil et force un sourire moqueur. Je n’ai aucune envie qu’il pense que je me vante ou que je le rabaisse. Ce n’est pas mon genre de jouer à « qui a la plus grosse »… d’abord parce que la taille ne m’intéresse pas et ensuite parce que je n’ai aucune envie de savoir ce qui se cache sous ses draps. Je l’ai suffisamment entraperçu le cul à l’air pour aller fouiller plus loin. Quand on vient à parler de nos parents biologique, je sens Austin se refermer sur lui même – chose dont je n’ai pas l’habitude je dois dire. Pour le coup, j’ai l’impression d’avoir mis les pieds dans le plat, d’avoir tout gâché. Mais plus j’y pense et plus je dois bien avouer être intrigué par son manque d’intérêt pour nos parents biologiques. Je comprends qu’il soit gêné à l’idée de renier ses parents… mais il faut qu’il comprenne qu’il n’est pas obligé de le faire… être adopté ne veut pas dire être une pièce rapportée. Les Davenport sont ma famille, le reste n’est qu’un détail… Un détail important dont on devra parler si on veut construire quelque chose de durable. Ne dit-on pas qu’il faut savoir d’où on vient pour comprendre où l’on va ? « Je sais que tu dois savoir des tas de choses sur eux mais je t’avoue qu’ayant découvert seulement depuis ta rencontre que j’étais adopté, je préférais ne pas me poser de questions. Je ne comprends pas pourquoi on nous a abandonné comme ça… et je leur en veux de nous avoir privé de toutes ces années ensemble, on a loupé tellement de choses que j’ai l’impression qu’aujourd’hui c’est presque irrécupérable et… tout est de sa faute. Enfin c’est que mon avis. » Je baisse les yeux et me rend compte à quel point ça doit être difficile pour lui. On a beau avoir été tout les deux adoptés, je suis incapable de me mettre à sa place. J’ai toujours su pour mon adoption, j’ai donc eu le temps de m’y faire. Alors que lui… « Désolé… je sais que c’est pas facile à digérer tout ça… Après, je ne pense pas que ça soit la faute de nos parents si on a été séparés… J’imagine que c’est le système qui a voulu ça… » J’évite de préciser d’où je tiens ses informations et surtout le détail de ses informations. Je n’ai aucune envie de lui dire que je connais la vie de notre mère biologique sur le bout des doigts et aucune envie de lui dire que si on a été séparé, c’est avant tout ma faute. La maternité nous a séparé à cause de ma méningite… « Mais je pense que c’est important que tu saches d’où tu… on vient. » Je ne sais pas lui, mais je dois bien avouer aimer me comparer à ma mère biologique. Que ça soit en photo ou bien grâce à son histoire, à ses palmarès scolaires – qui, soit dit en passant, sont bien meilleurs que les miens…
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(✰) message posté Jeu 26 Mar 2015 - 0:53 par Invité
Je doute qu’une cicatrice change quoi que ce soit… T’auras qu’à dire que t’as survécu à une agression… ça aura son effet… Qu’est ce qu’il pouvait être intelligent parfois, même lorsqu’il se moquait de moi, j’arrivais à lui trouver encore des qualités. C’est vrai que c’était parfois un peu compliqué de concilier nos deux caractères complètement opposés, mais au final c’était surement ce qui faisait qu’on voulait en savoir plus sur l’autre, sur comment nous avions pu devenir si différents. Après tous, les jumeaux en général partagent un tas de choses, ils aiment les mêmes choses, sont plus sensibles à certaines choses que d’autres. Dans notre cas la seule chose en commun que nous avions était notre goût certains pour le sexe et pour les glaces, je ne voyais rien d’autre. Mais bon, il avait raison dans un sens, il fallait que j’arrête de ne penser qu’à ma gueule alors qu’il venait de me donner un rein. Oui il ne le disait pas mais je pouvais sentir dans son ton qu’il était agacé par ma facilité à me plaindre de tout et n’importe quoi comme un petit gosse de 10 ans à qui on a refusé d’acheter le dernier jeu à la mode. Les filles sont tellement prévisibles en même temps, il suffit de faire un peu pleurer dans les chaumières et elles tombent comme des mouches. Tu as bien de la chance de ne pas devoir te prendre la tête avec tout ça, toi tu es déjà en couple et en plus avec un mec, la facilité en somme. Je lui fis un léger sourire tout en continuant de siroter ma tasse. Je ne voulais pas perdre une miette du piètre repas que nous avions reçu, je savais qu’ensuite ce serait la diète jusqu’au prochain. Enfin à moins qu’un ou une des visiteurs de Roméo ne rapportent quelque chose. J’avais presque honte de n’avoir même pas eu un coup de fil de mes parents pour me demander comment j’allais. Ils seraient sans doute les derniers au courant de ma greffe, une fois de plus lorsqu’il s’agissait de leur fils, ils faisaient passer tout ce qui est possible avant, même une dératisation de la maison leur poserait sans doute plus de problèmes de conscience. « Je doute que l’on soit du même gabarit… ça se voit tout de suite que je suis le mieux loti de ce côté là… » Je tournais la tête vers mon très cher frère lorsqu’il me sortit encore une énormité. Moi qui pensait avoir tout entendu dans ma vie, voilà que monsieur voulait jouer à celui qui a la plus grosse. C’est vrai que cette question restait floue car je ne savais même pas si les jumeaux étaient censés avoir exactement la même chose au même endroit ou si ça pouvait différer légèrement. Etant des vrais jumeaux je doutais d’une quelconque différence cependant. Il me semble avoir lu quelque part que les vrais jumeaux n’ont pratiquement aucune différence physique alors rassure toi, pas besoin de se battre, sauf si tu veux que je me tape ton copain pour qu’il puisse comparer ? ajoutais-je sur le ton de l’ironie tout en me fichant de sa poire. Comme avec un de mes potes, je me permettais de plaisanter sur Elias avec lui, bon c’est vrai que d’habitude la blague marche mieux quand il s’agit d’une fille, mais qu’à cela ne tienne. Surtout que nous quittions maintenant le monde de la blague pour arriver au sujet brûlant qui nous liait tous les deux. Notre famille biologique. « Désolé… je sais que c’est pas facile à digérer tout ça… Après, je ne pense pas que ça soit la faute de nos parents si on a été séparés… J’imagine que c’est le système qui a voulu ça… Mais je pense que c’est important que tu saches d’où tu… on vient. » Je déglutis sentant la salive me manquer. Je ne voulais pas passer pour une espèce d’ingrat ou même pour un monstre, mais je ne pouvais tout simplement pas admettre que ce qui nous arrivait était normal. On n’abandonne pas ses enfants comme on pourrait vouloir se débarrasser de vieilles fringues. Pas de leur faute ? Je ne veux pas savoir qu’elle soit tombé enceinte par accident ou autre, il fallait prendre ses responsabilités… c’est certainement de là que doit venir mon côté un peu lâche parfois. Je lâchais une espèce de rictus presque aigüe tant j’étais énervé par la situation. Mais je t’avoue que j’aimerais bien savoir d’où je viens, qu’est ce qu’ils étaient ou faisaient. Ils ne m’intéressent pas mais j’aimerais tout de même savoir quel genre de gènes j’ai en moi. Tu sais quelque chose toi ? J’imagine que si tu en parles avec autant de calme c’est que tu t’es renseigné avant. Je voulais faire comme si tout cela ne me touchait pas mais en vérité j’avais une seule envie, c’est qu’il me parle d’eux, qu’il me dise enfin ce qui s’est passé pour que tant d’années après nous ayons tout à rattraper Roméo et moi. Je ne dis pas que je comprendrai forcément mieux leur geste, mais au moins je saurai, je ne serai plus dans le flou, et je n’aurai plus à me demander chaque jour du reste de ma vie, pourquoi la femme qui m’a donné la vie a décidé qu’elle ne voulait pas de moi.
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(✰) message posté Jeu 26 Mar 2015 - 9:42 par Invité
× [...] we become one × ROMEO & AUSTIN × 16 Février 2015
Austin et moi avons beau être différents, on n’est pas pour autant à des années lumières. On partage le même besoin d’affection, qui se traduit essentiellement par une tendance à chercher le rapprochement physique … Surement le résultat d’une éducation quelque peu foirée. Je ne dis pas que mes parents n’ont pas fait leur job, bien au contraire, je dis juste que j’aurais pu avoir mieux. J’aurais pu garder mes deux parents et aurais pu grandir comme n’importe quel adolescent. Au lieu de ça, la force des choses m’a poussé à grandir… à chercher l’autonomie beaucoup trop vite, beaucoup trop tôt… Un peu comme lui j’imagine… On est là depuis plus d’une semaine et personne n’est venu le voir… Heureusement pour moi – et pour lui, il a le sens de l’humour et l’autodérision nécessaire pour surmonter tout ça… Je ne sais pas si j’aurais pu en faire de même… ma fierté – aussi grande soit-elle, en aurait pris un sacré coup. « Il me semble avoir lu quelque part que les vrais jumeaux n’ont pratiquement aucune différence physique alors rassure toi, pas besoin de se battre, sauf si tu veux que je me tape ton copain pour qu’il puisse comparer ? » Je lève les yeux au ciel avec un sourire. Sans vraiment le vouloir, je me mets à imaginer Elias et Austin et retiens une envie de rire. Austin et Elias ? Jamais de la vie. Je ne sais pas trop ce qu’Elias aime chez moi – on en a jamais réellement parlé – mais je suis presque sûr que mon physique n’y est pas pour grand chose… On ne passe pas d’hétéro à gay juste pour une attirance physique… je ne suis même pas sûr qu’on puisse passer d’hétéro à quelque chose d’autre… Même si je n’ose pas lui dire, je suis presque sûr qu’Elias était ce qu’il était bien avant moi… juste que je suis suffisamment « je ne sais pas quoi » pour le lui faire comprendre. Chose que personne d’autre n’a jamais réussi à faire… chose pour laquelle je remercie fortement le grand manitou. Préférant ne pas relever, ou ne pas lui donner de fausses idées, je m’abstiens donc de répondre et le sujet tourne bien vite autour de nos parents biologiques. Un sujet bien moins amusant mais tout aussi nécessaire. Il est important pour nous d’apprendre à nous connaître l’un l’autre, de mesurer notre humour, notre façon de penser mais il est aussi important d’apprendre à se connaître soi-même. C’est fou de ce dire que c’est moi qui pense ça… alors qu’il y a pas un an, je pensais qu’à une chose : profiter de tout et de tous. « Pas de leur faute ? Je ne veux pas savoir qu’elle soit tombé enceinte par accident ou autre, il fallait prendre ses responsabilités… c’est certainement de là que doit venir mon côté un peu lâche parfois. Mais je t’avoue que j’aimerais bien savoir d’où je viens, qu’est ce qu’ils étaient ou faisaient. Ils ne m’intéressent pas mais j’aimerais tout de même savoir quel genre de gènes j’ai en moi. Tu sais quelque chose toi ? J’imagine que si tu en parles avec autant de calme c’est que tu t’es renseigné avant. » Les yeux rivés sur l’écran de télévision éteint, je prends quelques secondes pour réfléchir à ce que je pourrais bien dire… Car j’ai beau ne plus me soucier des règles qui entourent le MI5, je me vois mal tout lui dire sur mon ancien boulot et sur tout ce que j’ai dû faire pour le retrouver ou pour retrouver nos parents biologiques… Parents biologiques dont je ne connais que la mère au final, notre père étant aux abonnés absents… j’imagine que c’est de lui que nous tenions notre peur de l’engagement… peur contre laquelle j’essaie de lutter depuis Elias mais peur qui reste, là, quelque part bien caché dans un coin sombre de mon esprit. « J’ai… un ami m’a aidé… » Ouais, ça c’est pas mal comme commencement… « Un ami qui bosse pour le gouvernement. Le fait est qu’il m’a dit tout ce qui avait à savoir sur nos parents… ou du moins sur notre mère. » Je tourne finalement les yeux vers lui avec un sourire forcé. Je compatis sérieusement à son mal-être mais j’ai beau essayé, je n’arrive pas à imaginer ce qu’il ressent. Je ne sais donc pas ce que je suis censé dire ni même comment je suis censé le faire. « Vanessa Davis. C’est son nom. Elle nous a eu à dix-sept ans je crois… En ce qui concerne son abandon, c’est son père, notre grand-père qui l'a signé… j’imagine qu’il a pris la décision pour elle. » Je m’arrête un instant. Je ne sais pas trop pourquoi, j’ai l’impression de lui faire plus de mal qu’autre chose… Apprendre qu’on a été abandonner c’est une chose… à prendre qu’on nous a abandonné à contre cœur c’est autre chose. « Elle s’est suicidée… le jour de nos cinq ans. » Mon regard vissé sur lui, j’essaie d’analyser sa réaction… J’aurais dû y aller plus en douceur mais comment faire ? Je ne me voyais pas lui mentir, lui raconter une histoire à dormir debout. La vérité fait mal, mais la vérité se doit d’être dite. Peut-être arrêtera-t-il de blâmer Vanessa pour tout ça… peut-être que ça lui donnera la force d’avancer et de se sentir plus à l’aise avec lui même... j'espère... « Désolé… » je fais la moue et repart dans mon plateau que je picore sans envie… j’imagine qu’il aura besoin de temps pour avaler tout ça.
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(✰) message posté Sam 28 Mar 2015 - 17:00 par Invité
Voir Roméo sourire à mes blagues toutes plus pourries et plus perverses les unes que les autres me redonnait un peu de baume au cœur. Cela me rassurait sur le fait que nous partagions pratiquement les mêmes gènes. Malgré tout, le point épineux de nos conversations serait sans doute toujours en relation avec nos origines. Moi et ma mère n’avions aucune relation, enfin bien sur elle m’appelait de temps en temps pour prendre des nouvelles dans le dos de mon père pour éviter tous les reproches possible et imaginables, mais en dehors de cela je ne m’étais jamais senti à l’aise avec elle pour lui raconter mes problèmes que ce soit par rapport à l’alcool ou aux filles d’ailleurs. Je me demandais maintenant si avec ma mère biologique j’aurais pu entretenir ce genre de relation. Roméo semblait tenir absolument à la connaître ou du moins à connaître son histoire. J’avais l’impression qu’au final même si nous avions été élevés séparément l’un d’entre nous était tout de même capable de ressentir quelque chose pour quelqu’un sans devoir se poser mille questions avant d’agir. Je l’imaginais très bien être le complice de notre génitrice au quotidien pendant que je passe mon temps à vadrouiller dehors à droit ou à gauche. Pas une grande fierté de s’imaginer rebelle sans ami dans une autre vie, mais c’est comme ça que je voyais les choses pour l’instant. « J’ai… un ami m’a aidé… Un ami qui bosse pour le gouvernement. Le fait est qu’il m’a dit tout ce qui avait à savoir sur nos parents… ou du moins sur notre mère. » Je fronçais légèrement les sourcil me caressant la barbe de trois jours que je portais à force de ne pas pouvoir bouger de se lit. Un ami qui bosse pour le gouvernement… bien sur qu’il devait avoir pas mal de contact vu son ancien métier mais je doutais que quelqu’un mette sa carrière en péril pour de simples informations tenues confidentielles sur l’adoption de deux gosses paumés. Je savais qu’il ne me disait pas tout mais je préférais ne pas insister sur ce fait pour me concentrer sur ce qu’il me disait. « Vanessa Davis. C’est son nom. Elle nous a eu à dix-sept ans je crois… En ce qui concerne son abandon, c’est son père, notre grand-père qui l'a signé… j’imagine qu’il a pris la décision pour elle. » Je déglutis en l’écoutant parler de notre mère comme s’il prenait le thé avec moi. Il n y avait pas vraiment de bonne ou de mauvaise façon de le raconter et il faisait ce qu’il pouvait, mais cette information venait encore me conforter dans ma capacité à me renfermer sur moi-même. Après tout j’avais été un peu injuste avec elle, en me mettant à la place de mon « grand père » j’aurais certainement fait la même chose pour donner une chance à ma fille de s’en sortir dans la vie sans déjà devoir élever deux enfants alors qu’elle en était encore une elle-même. J’aurais aimé pouvoir me dire ça et lui pardonner, mais c’était vraiment difficile pour moi, je sentais comme une boule au ventre se former, résultat de l’opération ? J’en doute. C’était plutôt un sentiment de culpabilité mêlé à de la colère qui bouillonnait au fond de moi. Pourquoi avait-il fallut qu’il me parle d’elle, j’aurais aimé ne rien savoir du tout… enfin peut être pas… je ne sais plus ce que je veux ni ce que je dois penser. C'était assez commun à l’époque j’imagine d’empêcher les filles qui tombaient enceinte trop tôt de gâcher leur vie, parce que oui c’est certainement les mots qui ont dû être employé en référence à nous deux… autant que je m’y fasse. Un rictus nerveux m’échappa. Tu parles d’un bol, une mère qui couche avec le premier venu et se fait engrosser… pas étonnant que je sois aussi dérangé de la tête et du cœur. Je regrettais immédiatement mes paroles lorsqu’il termina sa phrase. « Elle s’est suicidée… le jour de nos cinq ans. Désolé…» Je pris une profonde inspiration et tournait presque instantanément la tête vers la fenêtre, j’avais senti cette larme monter depuis un moment et voila que maintenant elle se mettait à couler, non, il ne fallait pas. Pas pleurer pour elle, elle m’a abandonné putain. Et pourtant… Maintenant que tout espoir d’un jour la voir, lui parler, l’entendre rire avait disparu, je me sentais plus désœuvré que jamais. Je retenais mes sanglots tant bien que mal mais j’étais certains que Roméo devait avoir déjà capté que j’étais en train de chialer comme une fillette. Moi qui ne pleurait jamais et qui revendiquait même cela comme une qualité… j’étais tombé bien bas. Ne sois pas désolé vieux, de toute façon nous n’y sommes pour rien. C’est arrivé c’est tout. parvins-je à dire après un moment de solitude. Je m’essuyais rapidement les yeux avant de me rallonger complètement, disparaissant dans le creux de mon oreiller. Qu’est-ce que tu sais d’autre sur elle ? Est-ce qu’elle a essayé de nous retrouver avant de… Je ne parvenais même pas à finir cette phrase tant tout cela me semblait surréaliste. Et d’ailleurs… tu sais qui était notre père ? quitte à partir dans le mélodramatique j’avais déjà employé le passé partant du principe que celui-ci était mort et enterré lui aussi. Pourquoi garder espoir lorsqu’on vous arrache peu à peu cette once à laquelle vous vous rattachiez ? Je n’avais jamais été aussi content d’avoir Roméo à mes côtés qu’aujourd’hui, seul lui pouvait me comprendre sur ce sujet et d’ailleurs seul lui comprenait vraiment comme je fonctionnais même sans me connaître plus que ça. La magie des jumeaux je suppose.
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(✰) message posté Mer 1 Avr 2015 - 22:33 par Invité
× [...] we become one × ROMEO & AUSTIN × 16 Février 2015
Le silence se fait lourd et j’essaie tant bien que mal de ne pas le fixer, de ne pas le mettre mal à l’aise. Ce que je lui ai annoncé n’a rien d’anodin et il est de mon devoir de le soutenir quoi qu’il arrive. Car contrairement à moi, Austin n’a rien demandé. Si je n’avais pas été là, il n’aurait jamais rien su sur son adoption ou sur sa mère biologique. Une mère qui a dû l’abandonner contre son plein gré, une mère qui n’a pas hésité à se donner la mort. « Ne sois pas désolé vieux, de toute façon nous n’y sommes pour rien. C’est arrivé c’est tout. » Je tourne les yeux vers lui et force un sourire. Ce n’est peut être pas sa faute à elle si nous avons été séparé, mais c’est bel et bien la mienne. Pas volontairement, certes, mais ça reste le cas. « Qu’est-ce que tu sais d’autre sur elle ? Est-ce qu’elle a essayé de nous retrouver avant de… Et d’ailleurs… tu sais qui était notre père ? » Je souris quand il parle de notre père. C’est la première fois qu’il utilise ce genre de mot… quand il parle de notre mère, il se contente de dire « elle » ou « une mère »… c’est la première fois qu’il nous relie à nos parents comme s’ils avaient une certaine importance. Surement la nouvelle a-t-elle fini par lui faire prendre conscience de la réalité. Que notre mère n’avait rien d’une greluche sans nom, incapable de nous aimer ou de nous élever… Notre père, par contre, c’est une toute autre histoire ; Aucun document officiel ne parle de lui… J’imagine qu’il n’a jamais eu le courage de nous reconnaître… à moins qu’il n’est jamais été au courant… Ca ne serait pas le premier père à qui on aurait volé sa paternité. « Notre père n’existe pas… du moins pas officiellement du moins… » Enoncer des faits. Je dois me contenter d’énoncer les faits sans juger, sans prendre le risque de l’influencer. « Il n’a jamais été mentionné nul part, que ça soit par notre mère ou par son père. » Je force un sourire, bien conscient que ce n’est surement pas la réponse qu’il attendait. J’espère juste que ça n’aura pas un mauvais effet sur lui. Je m’en voudrais de lui faire ce mal. « Mais pour notre mère, de ce que je me souviens, elle était douée à l’école, plus en maths qu’en littérature en fait… Elle était cheerleader et présidente du club de chasteté de son lycée… mais j’imagine qu’elle n’y est pas restée très longtemps… » Vient maintenant la partie la plus compliquée, celle que j’aime le moins et celle que j’ai toujours gardé pour moi. Elias a beau « connaître » ma mère, j’avoue ne jamais lui avoir parlé de ça. « Et oui, elle a bien essayé de nous retrouver quelques semaines après ton adoption… elle est rentrée par effraction dans un bureau du gouvernement américain et a fini par se faire enfermer dans un hôpital psychiatrique… » Je finis par me taire, conscient que j’enfonce peut être le couteau un peu trop profondément. Après, je doute que la dépression nerveuse de notre mère soit anodine. J’imagine qu’elle ne s’est jamais véritablement remise de notre abandon. J’en viens presque à avoir de la peine pour elle… Je sais que Noam n’est pas mon fils, mais je suis presque sûr de ne pas pouvoir survivre si on venait à me l’arracher. Mal à l’aise avec cette idée, je finis par me redresser et planter mes yeux sur Austin. « Après… comme tu dis, rien de tout ça n’est notre faute… » Maigre consolation, je sais, mais je ne sais pas trop quoi dire d’autre. Je suis nul pour réconforter les gens… surtout quand cela n’implique pas de relation sexuelle.