Sorry I was late - Elias

J'ai la tête ailleurs depuis un moment. J'arrive enfin à passer à autre chose, à oublier Charlie, ce que j'attendais depuis une éternité... et au lieu de me sentir soulagé, c'est tout l'inverse. J'ai réalisé que la mère de mon fils ne nous reviendrait jamais et j'ai laissé mon cœur s'ouvrir à d'autres possibilités. A bien trop de possibilités. Entre mon rapprochement avec Selena et la déclaration de son frère - ainsi que nos baisers - je ne sais juste plus quoi penser. De quoi faire, de ce que je ressens, de qui je suis. Je suis une vraie boule de nerfs depuis quelques jours, complètement paumé, toujours à réfléchir pour finir avec un peu plus de question en fin de compte. Pour couronner le tout, je me suis cassé la main droite en frappant dans un mur - oui c'est mérité - et je suis écarté du MI5 quelques jours car " inexploitable dans cet état ". J'ai beau eut leur répéter qu'une main me suffisait pour surveiller des caméras et écrire un rapport, il m'ont écartés. j'imagine qu'ils attendaient juste la première occasion pour le faire. Sans travail, j'ai encore plus de temps pour me prendre la tête, la grande joie.

Je prends la voiture et dépose Noam à la garderai à laquelle je l'ai inscrit il y a à peine une semaine. Mes parents et mes sœurs ont beau êtres présents à 100% pour me soutenir dans son éducation, je pense que c'est une bonne chose de tous nous alléger. L'endroit est convenable les gardiennes adorables - à premières vues du moins - et ça lui fait des petits copains. Il ne s'y rend que le mercredi pour ne pas trop le perturber ou l'abandonner mais au moins, nous avons tous cette journée là de repos total.

Je freine sec pour éviter une personne, sentant mon cœur se serrer dans ma poitrine. La voiture arrêtée, celui-ci bat à tout rompre dans ma poitrine et je cherche du regard la personne que j'ai évité, désespérément. La brunette fini par m'adresser un signe désolé et je m'autorise à respirer à nouveau, laissant mon front retomber sur le volant. Une nouvelle fois perdu dans mes pensées, j'ai conduis sans doute moins attentivement que d'habitude en mettant en danger la vie des autres. Et la mienne, cela va de soit. Ceci dit pour le coup, c'est elle qui est en tord, complètement inconsciente de traverser sans ne rien regarder. Je boue intérieurement, je lui en veux pour sa maladresse qui m'a valut un semi arrêt cardiaque mais j'essaye de garder à l'esprit qu'elle a du se faire peur aussi. Je prends une bonne inspiration et sort de la voiture pour me diriger vers elle. « désolée » Je plonge les mains dans les poches et détourne le regard un dixième de seconde en pinçant les lèvres. Je ne peux pas lui répondre " c'est pas grave " ça l'est, ça aurait pu faire de gros dégâts pour tout le monde. « J'aurais pu te tuer... Tu n'as rien ? » Je cherche quand même à m'en assurer, l'heure n'est pas à la leçon de morale, je veux juste être certain que je n'ai blessé personne. D'autant plus que je n'ai normalement pas l'autorisation de conduire avec une main invalide, ça me vaudrait un retrait de permis temporaire et des soucis avec l'assurance.

Légèrement tremblante, mais heureuse de ne pas avoir écrasé, j'avais du mal à garder mon calme et à ne pas me dire que j'aurais du regarder ou je mettais les pieds. Il aurait pu m’écraser, il aurait pu, mais il ne l'avait par chance pas fait. Je ne sais pas comment il a fait pour avoir ce réflexe de freiner à temps. C'est bien l'une des raisons pour lesquels je ne conduirais pas d'aussitôt. Je préfère largement le métro. Il sort de sa voiture l'air un peu affolé. Je remarque qu'il est plutôt mignon, mais bien sûr pas autant que Spencer. Dommage qu'il n'ai pas été là, je suis certaine qu'il m'aurait sauvée, mais trêve de rêverais j'ai face à moi un inconnu à qui je dois bien des excuses. Le fait qu'il me tutoie de suite me surprends un peu, mais ne me dérange pas. Je finis par lui répondre en remontant sur le trottoir:

« J'ai connu pire, tu peux te rassurer. Je suis sincèrement désolée de ne pas avoir fait attention, j'étais complètement dans mes pensées et je ne t'ai pas vu arrivé, ta voiture n'est pas abîmée au moins?»

Bien sûr que non elle ne devait pas l'être, mais sais-t-on jamais, avec le freinage brusque qu'il avait fait, ça aurait pu très bien endommagé ses freins ou autre chose, je ne m'y connais pas assez en voiture pour jouer à l'experte de toute manière. Je me sens ridicule de trembler encore, mais je me dis que j'ai eu beaucoup de chance et que si ça n'avait pas été lui peut-être que j'aurais vraiment eu un accident.

« Ça ne se reproduira plus, tu peux en être sûr, j'ai eu une bonne leçon je crois.»

Je tente un petit sourire espérant qu'il se détente. Je ne fais même pas attention à moi, mais plutôt à lui alors que je suis encore sous le choc et qu'il me faudra sans doute un très bon remontant pour me remettre de ce petit incident, une chance vraiment qu'il a de bons réflexes.

« Je crois que je ne te remercierais jamais assez d'avoir de bon réflexe, ça aurait été morbide si … enfin c'est terminé, on est tous les deux vivants c'est le principale.»

J'essaie de me convaincre que tout ça n'est pas si grave, mais au fond ça l'est, vous imaginez si jamais j'avais été écrasé, je n'aurais même pas eu le temps de dire à Spencer que je l'aime depuis le jour où l'on s'est rencontré. Je sais que c'est dingue, mais c'est à lui que je pense tout le temps et pas à un autre. Il faut vraiment qu'il le sache, tout ça ne tient vraiment qu'a un fil c'est fou.

J'avais eut une semaines (plusieurs) plutôt merdique mais je ne pensais pas pouvoir atteindre ce point. Ce moment de panique ou j'avais bien cru être à deux doigts de tuer quelqu'un. « J'ai connu pire, tu peux te rassurer. Je suis sincèrement désolée de ne pas avoir fait attention, j'étais complètement dans mes pensées et je ne t'ai pas vu arrivé, ta voiture n'est pas abîmée au moins?» Je l'observais complètement perdu, incapable de comprendre le sens de ses paroles. Celles-ci résonnaient à plusieurs reprises dans ma tête avant que je ne puisse les comprendre et je levais les épaules. « Je crois que ça va. C'est que du métal de toute façon. » Je m'entendais parler là? Que du métal? Sans en être obsédé, je prenais soin de ma voiture, entre autre parce qu'elle faisait partie de mon image au boulot. Mais à côté de nos vies, elle ne valait pas grand chose. Ça n'avait aucune importance. « J'espère que t'as retenu la leçon, tu nous as foutu une sacrée trouille à tous les deux. » J'avais beau être quelqu'un de sympathique, j'étais encore sous le choc et une petite partie de moi lui en voulait pour avoir été aussi imprudente. Elle aurait pu gâcher nos deux vies, voir celles d'autres personnes si je n'avais pas eut le bon réflexe, que j'avais donné un coup de volant plutôt que de freiner sec.

J'eus un petit sourire en coin lorsqu'elle parlait de la scène morbide à laquelle on aurait pu assister (ou pas d'ailleurs) si je n'avais pas eut ce réflexe. Sauf qu'il était trop tard, ça ne servait à rien d'imaginer le mode avec des si, surtout qu'on s'en était sorti parfaitement tous les deux. Je l’observais trembler et réalisais que j'étais moi-même un peu secoué, je ne pouvais clairement pas reprendre le volant maintenant : un risque d'accident sur la journée, j'avais eut ma dose. « Tu trembles... On devrait se poser quelques minutes, tu veux quelque chose à boire ou à manger? Ou que j’appelle quelqu'un? Je ne te laisse pas repartir dans cet état, tu finiras sous une autre voiture et j'aurai ta mort sur la conscience pour t'avoir laissé partir dans cet état. » Je lui adressais un maigre sourire, bien que mon humour était très mal placé. Il faut croire que le stress me rendait bavard aussi... « Donne moi une minute pour garer la voiture. » Je ne lui laissais pas vraiment le temps de réagir et me dirigeais vers la voiture dans laquelle je montais rapidement afin de la garer correctement, puisque celle-ci était toujours à moitié au travers de la route. J'avais l'impression d'avoir enclenché le mode automatique, ou toutes mes pesées s'entre-choquaient mais aucune d'elles n'étaient cohérentes. J'agissais comme un robot, les mains tremblantes sur le volant même si je n'avais qu'une manœuvre mineure à effectuer. Je n'avais plus qu'à appelé Romeo pour qu'il passe me chercher, ou à prendre le métro dans lequel je risquais de me perdre, ne l'ayant jamais pris depuis mon arrivée à Londres. Je finissais par la rejoindre, ma veste sur le dos cette fois-ci, et lui tendais la main. « Elias, au passage. » Je n'étais pas vraiment d'humeur à faire les présentations mais elle devait avoir eut aussi peur que moi, si ce n'est plus.

Je me sens tellement bête de ne pas avoir regardé devant moi. Et s'il n'avait pas freiné, si j'étais passé sous ses roues, qu'est-ce qu'il me serrait arrivé? Je prend conscience que je tiens à ma vie et que j'ai eu très peur. La prochaine fois je ferais plus attention. Mes mains tremblent encore, plus de peur que d'autre chose. Il faut dire que c'était vraiment tout juste et que pendant un instant j'ai eu le sentiment que j'allais y passer. Je n'aurais jamais plus revu Spencer. Je n'aurais jamais plus revu mon père et ces idées me sont insupportables.

« Je suis vraiment désolée, j'étais complètement ailleurs. D'habitude je fais attention et je ne sais pas ce qui m'a pris. Le principale est que nous n'avons rien.»

Je soupire et me rassure en même temps que j'essaie de le rassurer. Il me fait remarquer que je tremble encore et je ne peux m'empêcher de rire légèrement lorsqu'il me dit qu'il ne faudrait pas que je tombe à nouveau sous une voiture dans l'état où je suis. Je n'ai pas vraiment envie non plus, alors nous poser un instant ne serait pas une si mauvaise idée, c'est même une excellente idée mais, autant ne pas inquiéter Spencer pour le moment, je l’appellerais tout à l'heure.

« Je ne suis pas contre un verre. J’appellerais mon petit ami tout à l'heure pour ne pas trop l'inquiéter.»

Il va avoir l'habitude avec moi de s'inquiéter, vu la maladresse que j'ai. La dernière fois je me suis retrouvé aux urgence parce que je m'étais coupée en faisant la cuisine c'est pour dire. Heureusement que j'ai aussi l'habitude de ce genre de situation mais, cette fois c'est la première fois que je risque vraiment ma vie. Il me demande de rester là une minute pour garer sa voiture. Il revient et se présente alors, je lui souris lorsqu'il me tends sa main que je serre pour une présentation en bonne et due forme.

« Adriel, au moins au pourra raconter cette histoire avec humour quand elle sera derrière nous.»

Je lâche sa main et le regarde un instant, il est plutôt mignon mais, Spencer le bas de loin.

« Il y a un bar juste en face, on devrait pouvoir y trouver une place.»

Ce genre de rencontre est assez particulière, on aurait très bien pu ne jamais se rencontrer et pourtant le destin à voulu qu'on se croise, pourquoi comment, je n'en ai aucune idée et peut-être même que nous ne serons pas forcément amis mais, il aurait fallut si peu de choses pour ne pas se parler alors autant discuter un peu et se faire un nouvel ami. Ce serait toujours ça de gagner.