(julius) How I met you

C'est une idée.. Mais il faut que je m'y mette. Pas que je sois véritablement grosse, mais je suis sans muscles, c'est flasque. Mon corps ne se tient pas tellement. Faut vraiment que je me mette aux sports. Il faut que je me bouge, mais je n'arrive jamais a trouver le temps, pourtant je suis persuadée que me défouler un coup dans une salle, ça serait juste parfait pour évacuer mon stresse. Je n'arrête pas de courir un peu partout, je suis toujours branchée sur mon portable ou mon ordinateur, je passe mes journées fixée devant un écran c'est dingue, j'ai l'impression de ne plus être cette fille qui adorait partir à l'aventure une après-midi dans le parc du manoir familial en Irlande. Depuis que je vis à Londres j'enchaîne un tas de trucs. Au début je m'enfermais pour mes études, histoire de les avoir le plus rapidement possible, puis j'ai trouvé un boulot.. Et c'est lui qui a commencé à me happer. Je ne pensais pas être victime de mon succès. Mes chroniques ont beaucoup de succès. Je me souviens qu'au début, lorsque j'ai pris ce boulot c'était pour subvenir toute seule à mes besoins. Cela fait 4 ans et je suis toujours là. Pas que je n'ai pas tellement d'ambition mais c'est compliqué de se faire une place dans un tel monde et puis j'ai bien l'intention de trouver un sujet en or qui me fera remportera ma place au soleil dans le métier. J'espère en tout cas. Je me réserve presque pour le prix Pulitzer… Les actrices c'est pour le rôle de leur vie, moi pour l'article de ma vie. Enfin c'est surtout que je rame à un tel point mais je suis forte et je vais m'en sortir. Enfin bref passons. J'étais partie pour dire qu'il fallait vraiment que je me mette au sport, histoire que je puisse me dynamiser un peu, pas juste manger des cochonneries sans me soucier de l'avenir, je vais mourir de cholestérol si cela continue. C'est pour cela que ma super résolution de l'année 2015 ( même si on n'y est pas encore ) c'est donc aller en salle de sport plusieurs fois par semaine, j'ai même pris un abonnement pour être sûre d'y aller. Il faut que je me bouge. Alors j'ai investie dans une tenue de sport, une brassière simple et noire, un cycliste mi-long et des baskets. Allez ma petite Kiara, tu vas faire la misère à ce tapis de course. Je suis déterminée. Je le programme doucement, posant ma gourde sur l'emplacement exprès. Ce qui me rassure c'est qu'il n'y a pas trop trop de monde dans la salle, si je fais une boulette, cela ne devrait pas trop se voir. Je débute mon programme de course et je suis assez fière, pour une fumeuse ce n'est pas trop mal. Mais j'ai déjà soif alors que je ne coure que depuis 10 minutes, peut-être un peu plus, je ne sais pas exactement. Alors je tente de faire ma pro, j'attrape ma gourde avec de l'eau fraîche mais bien sûr comme toujours, c'est une mauvaise idée. Je manque alors de me ramasser. Je trébuche et je me retrouve mes fesses au sol.. De l'eau un peu partout mais surtout la honte de ma vie. Surtout que le beau blond qui n'était pas trop loin a forcément du voir la scène. Enterrez-moi s'il vous plait.

Depuis que j'avais été kidnappé par mon oncle pendant cinq ans, je ne m'arrêtais plus sur le sport. J'étais déjà accro avant, il fallait le dire. Mais depuis que j'ai senti ce sentiment d'avoir peur de perdre la vie, je développais ce qui pourrait me protéger dix fois plus. Me protéger moi, et protéger ma soeur jumelle qui était encore fragile. J'avais juste voulu la défendre et finalement, elle me pensait mort, disparu comme si je l'avais abandonné. Il fallait que je revienne dans sa vie, que je la protège à nouveau et correctement. Que je la sorte de cette dépression dans laquelle ma fausse mort l'a mise et qu'elle redevienne la Cassia d'avant. Ce n'était pas simple, et je ne pouvais pas débarquer comme ça. Il fallait que je me prépare. Que je sois prêt à être parfait pour elle. Je n'osais pas, aussi, il fallait le dire. Elle n'allait sûrement pas me reconnaître après ces années et elle se pensera folle. Mon père ne sait pas que je suis ici. Il m'a toujours empêché d'être trop près d'elle, il pense que ce n'est pas saint. Me faire passer pour mort avait dû bien l'arranger. Mais là j'étais de retour et je l'observais depuis presque un an de loin, ici à Londres et mon père n'en savait rien.

Comme chaque matin quatre fois par semaine, je faisais mes échauffements et mes séries. Tout le monde me connaissait bien ici finalement, et certains devaient même savoir ce que j'allais faire. Je faisais toujours tout dans le même ordre. Muscles par muscles, objectifs par objectifs. Là, j'allais courir sur les tapis. Je mettais mes écouteurs, je rangeais mon iPod où il ne me dérangerait pas et je courais, longtemps. De plus en plus vite, sans jamais m'arrêter. Il ne fallait pas, l'effort était raté si arrêt. Il ne fallait pas dépasser ses limites non plus. Ne pas se déconcentrer. Je regardais face à moi, les fenêtres de dehors. Il n'y avait pas grand monde à l'extérieur, en même temps vu le froid qui arrivait, ce n'était pas la folie de sortir.

Enfin, ce n'est pas facile finalement de se concentrer quand une jeune femme qui n'a pas l'air d'avoir l'habitude des machines de musculation veut prendre sa bouteille en courant et finit par tomber à la renverse derrière le tapis. Je descends du tapis avec agilité, j'enlève un écouteur et toujours en courant je viens voir si tout allait bien. Je ne pouvais pas m'en empêcher, la protection était devenu mon deuxième prénom. « Tout va bien? » demandais-je en proposant ma main pour l'aider à se relever. J'éteignais la machine en passant.

Je n'ai jamais été douée pour faire du sport. Je n'ai jamais été de celle qui sont dans les associations sportives. Je n'ai jamais été une cherrios comme aux USA. Non, je me débrouillais pour avoir la moyenne au lycée et je m'en sortais pas trop mal. Après tout on ne nous demandait pas la lune. Quoique pour moi parfois.. enfin bref. Le seul truc que je peux faire c'est courir un peu.. et encore je suis sûre qu'avec la clope que je fume c'est comme si je faisais rien, mes poumons me lâchent trop vite à chaque fois. Il faut vraiment que j'arrête de fumer, je sais parfaitement que c'est une sale manie, je ne peux pas continuer. Je pourrais construire des tas d'écoles dans les pays pauvres d'Afrique si j'économisais ce que je dépense en tabac, c'est minable. Il faut vraiment que je mette un terme à cela. En plus ça pue.. c'est connue, une fille qui fume c'est nettement moins sexy avec l'odeur et tout le tralalah. Ce matin je me suis forcée à ne pas en tirer une. Je suis arrivée presque saine pour une séance de sport, il était tellement temps que je m'y mette. Mon corps n'est pas musclé. Oh je ne suis pas le genre à avoir besoin de faire du sport pour éviter de grossir mais une meilleure hygiène de vie, c'est un truc que je dois faire, autant commencer les nouvelles résolutions maintenant, alors même si l'abonnement m'a coûté une petite fortune, je suis assez contente de me mettre à l'oeuvre. Je suis sûre que j'en tirerais une grande satisfaction.

J'ai une tenue d'enfer, des équipements d'enfer. Je pense que je peux aisément m'en sortir. Je suis sûre que je vais avoir l'air stupide, genre la fille qui trifouille tous les boutons pour commencer à courir.. oui ça sera moi. Je vais être fichée. La rousse qui n'a jamais mis les pieds dans une salles de sport. Cela serait tellement... oh non, je ne veux pas y penser. Je me lance dans une course avec moi-même. Je veux tenir le plus longtemps possible, sans m'arrêter pour débuter, après je passerais peut-être au vélo d'appartement. Puis on verra dans l'état que je suis. Je sens que demain je vais avoir des courbatures, ça va me tirer. Je cours alors, je suis asse fière de mon rythme, bon je pourrais pas faire un marathon à cette allure, soyez-en sûrs mais c'est pas mal je crois. Je me pensais plus faible que cela. Enfin.. je crois que j'ai pensé un peu trop vite, j'ai voulu me la jouer. J'attrape ma gourde mais c'est surement la pire des idées. Je ne sais pas trop comment mais je me suis ramassée un truc bien. Aiiieuh ! ça fait mal, si j'ai des courbatures demain ça sera pour mon effort mais pour ma chute. C'est affreusement gênant. Je vois alors du parterre le blond qui courrait pas loin de moi. Je rougis immédiatement lorsqu'il me demande si cela va en me tendant ne main pour que je puisse me relever. J'accepte finalement sa main et je me redresse.. " Bon sang, je crois que le sport c'est définitivement pas pour moi.. je suis un aimant à catastrophe.. je ne sais pas même pas comment j'ai réussi à tomber.. " Je parle trop, je me coupe.. je souris gênée. " Merci.. Je.. je m'appelle Kiara.. " Et plus je le regarde plus son visage me dit un truc. Mais c'est sans doute dans ma tête. J'ai toujours ma main dans la sienne.. c'est gênant ça aussi au passage.

Je passe ma vie dans cette salle de sport. Depuis que j'ai été enfermé des années, je ne peux plus vivre en sachant que je ne peux pas me protéger ou protéger ceux qui m'entourent. Justement, il faut que je retrouve Cassia, il faut que je retrouve ma soeur jumelle, ma moitié et que je sache la protéger, comme je n'ai pas su le faire lorsque papa nous avait éloigné cet été là. En rentrant, elle était très étrange et j'ai su qu'il s'était passé quelque chose. Et j'avais eu le gros lot, il l'avait violée. Je ne pouvais pas le supporter et j'étais allé directement chez lui sans attendre et fut accueilli comme un prince : il m'enferma dans la cave pendant trois ans. Je ne réussi à m'échapper qu'à 18 ans, à force de connaître ses habitudes, ses faiblesses. Je le poignardais. J'ai failli faire de la tôle pour ça mais heureusement, le jury fut assez intelligent pour comprendre que je n'avais fais que de me défendre et rien de plus. On m'acquitta et je rentrais chez moi pour ne plus jamais y retourner. Mon père était seul et fut choqué de mon retour, il avait dit à tout le monde que j'étais mort. Du coup, Maman et Cassia en était persuadé. Cassia était tombé dans une crise de folie et avait déménagé à Londres. Je reprenais ma vie en main pendant 4 ans avant de décider d'aller la rejoindre. Ici à Londres.

Mais je n'osais pas aller vers elle. Je ne pouvais pas. Elle croirait qu'elle est encore plus folle, de voir son frère mort devant elle. Il fallait que j'y aille doucement et que je trouve la solution parfaite. En attendant, je me musclais encore et toujours pour pouvoir faire peur et que plus aucun mal n'arrive à mon entourage ou même à moi. Je reconstruisais ma vie. La musculation, ça n'avait pas l'air d'être vraiment le truc de cette jeune femme qui, voulant attraper sa gourde tombant aussi sec du tapis. J'accourais pour la soutenir, m'assurant qu'elle n'avait rien. Elle n'avait rien et se relevais en affirmant qu'elle n'était pas faite pour le sport. Ses remarques eurent le don de me faire sourire même un peu rire, en la soutenant. « Il ne faut pas essayer d'ajouter les mains quand on a déjà pas le truc avec les jambes. » ajoutais-je, amusé. Elle m'annonça son nom, nos mains étaient encore l'une dans l'autre. Je m'en séparais doucement. Kiara. « De rien. Je suis... » J'oubliais presque que j'avais du changer d'identité à cause de papa, car pour tous Julius était mort. « Tobias. Tiens. » dis-je me penchant pour attraper la gourde et je lui tendais. « Il faut faire étapes par étapes, d'abord mettre le niveau marcher puis trotinner, et courir. Tu n'y arriveras jamais sinon. Si tu as besoin d'un coach, il suffit de demander. » annonçais-je en souriant. Parfois, vu ma présence dans le club, le patron me donnait un petit quelque chose pour aider des gens en difficulté sans payer le prix fort. Alors, de temps en temps, je proposais aux gens que je croisais, qui n'en avais pas demandé à la base. Comme à cette jeune femme, qui avait l'air motivée mais pas très douée, il fallait le dire, et ça m'amusait.

Il faut que j'arrive à être un peu moins boulet. Dans la vie je suis un véritable aimant à catastrophe, parfois je me demande comment j'arrive encore à tenir debout sur mes deux jambes u combien de fois je me suis cassée un truc, que j'ai eu des accidents.. un tas de conneries qui font que ma vie parfois s'avère être un véritable enfer. J'ai en plus l'impression de pourrir la vie de mes proches, je leur renverse des verres de vin, des cafés. Je les attire dans mes embrouilles quotidiennes. Avec moi, entrer dans une banque c'est rentrer dans une série policière et subir limite un braquage, voilà le genre de truc que je fais, qui m'arrive sans cesse. Mes frères m'ont appelé petite poisse pendant de nombreuses années. Il apparaît que le jour où je suis née, il a tellement neigé que le générateur de secours s'est mis en route, il y a eu une panne de courant, alors dîtes vous que ma vie commencé sur les chapeaux de roue. Je tente de faire en sorte d'améliorer ma vie, entre autre le sport, je suis une fumeuse, je me dis que je peux devenir addictive au sport à la place de la clope, avec la chance que j'ai c'est quand je me lance à arrêter le tabac que je vais apprendre que j'ai un cancer aux poumons à 25 ans ? Ma vie serait un drame parfait et on pourrait en faire un livre je suis sûre que cela ferait de la tune. C'est peut-être ça la clé de la réussite, si un jour je me lance dans l'écriture de ma vie, la tournée en drame, je rajoute une histoire amoureuse foireuse et tout ça c'est digne des best-sellers américains, je suis sûre que je bas les ventes de Twilight.  

Seulement j'ai bien l'impression que le sport ne semble pas non plus une bonne alternative, bon sang, je suis censée faire quoi pour arriver enfin à trouver un truc qui m'aille bien sans que je fasse une catastrophe devant tout le monde et que l'on me prenne pour une cinglée ? C'est frustrant à la fin, j'ai l'impression de n'être douée que derrière mon ordinateur à donner des conseils sur des mais que je reçois de lecteur qui veuillent des conseils sur l'amour, moi-même l'amour je ne connais pas, je suis un boulet, je ne peux pas logiquement conseiller, pourtant il s'avère que je suis douée et qu'on en redemande, aller savoir pourquoi, ce monde est un paradoxe à lui tout seul. J'ai affreusement honte, c'est horrible ce bon blond là, il accourt pour m'aider. J'accepte son aide pour me redresser plus facilement, avec la grâce que j'ai.. même un éléphant s'en sortirait mieux. Je sens mes fesses un peu engourdie, c'est douloureux, je dois avouer, je vais avoir un bleu, remarque je suis par contre si ce beau blond me masse les fesses.. ok n'importe quoi, c'est débile, ouuuh on se reprend. Je rougis un peu plus à sa réflexion, je ne veux pas paraître trop débile. " Vous devez me prendre pour une de ses filles totalement boulet, enfin ça ne serait pas tellement faux remarque " Je ris jaune.. je me gratte la nuque avant enfin de lui tendre la main pour me présenter. Il s'appelle Tobias. Je fronce les sourcils.. j'ai tellement l'impression de l'avoir déjà vu.. pourtant je n'associe strictement rien à Tobias. Dans ma tête cela ne colle pas avec ce à quoi je pense. Je me reprend, il me tend ma gourde que je récupère. Je crois qu'il me propose des cours particuliers. C'est une blague ? Où alors il est vraiment sérieux ? Je suis prête à reprendre le sport quand il veut avec lui, c'est largement plus motivant. Je me rend compte qu'il me tutoie, alors pourquoi ne pas en faire autant. " Oh tu ferais ça ? enfin je veux dire, tu m'aiderais à ne pas ressembler à une vache sur un tapis roulant qui roule sur les fesses ? j'avoue que ça me plairait bien et puis c'est un peu plus motivant. " Je lui fais un clin d'oeil amusée, pourquoi je suis comme ça. Parfois j'ai envie de m'enterrer six pieds sous terres. J'ai trop honte. Je me mord la lèvre. " Alors par quoi tu me ferais commander coach ? "