Sus à la gratte.

✻✻✻ « Cela ne doit pas être évident pour toi de trouver une position agréable. J’ai lu dans un livre que les femmes enceintes se servaient d’une sorte d’oreiller spécial. Si tu veux demain, lorsque tu en auras marre d’être sous la couette avec moi, nous pourrions commencer à faire un peu de shopping pour Lou ? » lui proposa Jared de manière toute spontanée. Il n’avait jamais été un accro du shopping, c’était même une corvée mais il sentait que ce shopping-là serait spécial. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on s’équipe pour l’arrivée d’un bébé. « Il faut qu’on commence à réfléchir à la chambre histoire de trouver la parfaite place au berceau que tu as acheté »ajouta-t-il comme pour la convaincre de dire oui. Faustine se lança peu après dans une diatribe qui le laissa un peu perplexe. Cherchait-elle à le rassurer sur sa condition physique ou sur son équilibre alimentaire ? L’anglais était un peu perdu si bien qu’il ne trouva pas grand-chose à répliquer mise à part dire oui d’un hochement de la tête. Enfin, tout cela contribuait à lui faire penser que Faustine était la perle rare, celle pour laquelle un homme était prêt à s’engager pour une vie entière et même au-delà. Il se voyait très bien dans le rôle du mari aimant et cette pensée lui arracha un sourire attendri. « J’aurais du mal… J’aime avoir un certain confort financier »avoua-t-il mais il était normal qu’ils n’aient pas la même vision des choses puisqu’ils appartenaient à deux mondes différents. Cela n’empêchait pas Jared par exemple d’aspirer à une vie simple. L’argent ne l’avait pas changé fort heureusement.

« C’est un crime dans ce cas »murmura-t-il alors que l’ambiance entre eux s’électrisait pour devenir bien plus sensuelle à mesure que leurs lèvres se cherchaient et se trouvaient dans de passionnés baisers. « J’avais peur qu’à cause de ta grossesse tu es des réticences à te donner à moi, j’étais même prêt à t’attendre autant de temps qu’il te faudrait… Si tu savais combien je te veux, cela m’obsède jusqu’à dans mes rêves les plus sages »lui avoua-t-il, comprenant qu’il s’était lourdement trompé au sujet de sa compagne qui n’hésita pas une seule seconde à exposer son corps. « Tu es magnifique » soupira-t-il de bien être avant de la porter jusqu’à leur chambre où il l’allongea contre la couette. Son corps appelait les caresses si bien que Jared ne résista pas à la toucher, la caressant du bout des doigts puis, des lèvres lorsque l’envie de la gouter fut plus forte que tout. Le jeune homme n’avait plus aucun souvenir de son passé sexuel. Aussi, se laissa-t-il porter par l’instant présent, guidé par son instinct et par les soupirs de plaisirs de sa belle amante.

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✻✻✻ « Je confirme, ce n’est pas évident du tout ! Mais bon je me tourne jusqu’à ce que je trouve une position qui me va à peu près mais dormir ce n’est pas une mince affaire, autant dire ce qui est… mais je me dis que je ne suis pas encore au bout de mes peines… » plaisanta-t-elle bien que le sommeil soit réellement un problème, sans compter que ce n’était pas dans les dortoirs des internes que Faustine allait trouver une place reposante et vraiment confortable dans son état. « Je suis fan d’avance ! On fera quelques achats avant de se pencher sur la mise en place de la chambre si tu veux… nous avons toute la journée » reprit-elle armée d’un grand sourire, la jolie blonde ayant grande hâte de commencer le gros des préparatifs pour l’arrivée de leur petite princesse. Faustine avait l’impression que son existence changeait du tout au tout au fil des jours, et plutôt que de l’effrayer, cela l’enchantait au contraire grandement. « Bah c’est pas grave, on peut couper la poire en deux… toi qui aime un certain confort, et moi qui me contente de trois grains de riz ! » fit-elle en frottant doucement son nez au sien, aimant particulièrement la proximité se jouant actuellement entre eux. Mieux, elle prenait ses aises en devenant de plus en plus tactile.

« Un crime, carrément ? Je comprends que tu n’aies pas voulu faire un pas vers moi à cause de ma grossesse mais j’espère que maintenant tu as compris que ce n’était pas la peine de rester dans ton coin… pour moi, un couple ça échange, ça se touche, ça s’embrasse et ça fait l’amour… » ajouta-t-elle en rougissant doucement, se laissant porter jusqu’à la chambre par son homme aux allures de prince charmant, qui la complimenta en l’allongeant sur le lit. Durant de longues minutes, tout en douceur et avec des gestes on ne peut plus naturels, la chambre fut le témoin de leur étreinte la plus passionnée. Peu de temps après avoir fait un long câlin, le jeune couple n’eut d’ailleurs aucun mal à s’endormir dans les bras l’un de l’autre, Faustine trouvant un sommeil du juste ô combien réparateur… jusqu’au lendemain, où ils se préparèrent pour aller faire un shopping spécial bébé. « Voilà je suis presque prête ! Je prends une veste en plus tu crois ? » demanda-t-elle, hésitant entre son manteau et une veste plus légère. « Au fait… ce n’est pas du tout pour être rabat-joie ou gâcher l’ambiance, mais tu vas faire quoi vis-à-vis de ta fiancé ? Apparemment d’après ce que tu m’as dit, c’est ton père qui l’a choisie pour toi, je me trompe ? »

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✻✻✻ « La journée va me semblait bien trop courte. Tu as des vacances en tant qu’interne ou pas ? »l’interrogea Jared, curieux de connaitre les us et coutumes de telles études. Il n’avait aucun souvenir de ses propres années universitaires mais il espérait qu’un jour, la mémoire lui reviendrait. C’était tellement frustrant par moment de ne pas se rappeler de sa vie. Certains s’imaginaient que c’était une chance de repartir à zéro mais pas pour Jared. Ils avaient besoin de ses souvenirs pour cesser de dépendre des autres, de pouvoir enfin savoir réellement qui il était. Dans son malheur, il pouvait compter tout de même sur des personnes de confiance mais rien ne remplaçait sa propre opinion. « Promis, on ne fera aucune dorure baroque dans la maison » plaisanta-t-il en reprenant un peu pied à la réalité. Faustine n’avait aucune crainte à avoir, il aimait le confort qu’apportait l’argent mais Jared était loin d’aimer vivre comme un aristocrate. Il aimait trop la nature, la simplicité pour se permettre de balancer son argent dans des extravagantes soirées ou autres produits de luxe. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres à mesure que sa compagne énumérer ce qui pour elle, constituait un couple. « Dois-je conclure que nous sommes un couple petit ange ? »lui demanda-t-il avec un sourire espiègle. Il avait envie de l’entendre répondre par la positive. Jared se considérait déjà en couple avec la jeune femme et il n’attendait qu’un signe de sa part pour concrétiser les choses. En parlant d’officialisation, quoi de plus beau et merveilleux que de se donner l’un à l’autre ?! Pour le jeune homme, ce fut au-delà de tout ce qu’il avait imaginé. Faustine lui avait semblé née pour lui. Leurs deux corps s’étaient unis avec naturel et amour si bien que les rêves de Jared furent d’autant plus peuplés de son sourire.

Jared enfilait son éternelle veste en cuir quand Faustine l’interpella. « Il fait plutôt frais en ce moment, tu devrais prendre ton manteau et une écharpe »lui conseilla-t-il. En ce moment, le temps était sec mais le vent froid vous engourdissait le corps en moins de temps qu’il n’en faut pour dire ouf. Cependant, il ne s’attendait pas à ce qu’elle l’interroge sur Ambre, là de suite. Nerveux, il se passa une main sur la nuque. « Il faut que j’en parle à mon père… Je dois normalement diné en compagnie de mes parents dans trois jours. Je lui en parlerai à ce moment-là mais tu n’as toujours pas répondu à ma question. Est-ce que tu veux te marier avec moi Faustine ? J’ai besoin d’une réponse » lui demanda-t-il en retour. Jared voulait bien affronter son père mais en retour, il avait besoin de garantie de la part de Faustine. L’architecte savait qu’il ne pourrait pas concevoir une vie auprès d’elle sans un mariage. C’était dans son éducation tout simplement.

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✻✻✻ « A moi aussi sûrement ! Sinon oui, j’ai cinq semaines de vacances par an, à répartir suivant les désidératas des autres internes et autant dire que ce n’est pas évident. Si jamais tu as des vacances à un moment donné, j’essaierai de me caller sur ton planning » proposa-t-elle, Faustine ayant envie de passer du temps avec lui, de connaître ce qu’il voulait bien lui montrer de sa personnalité bien que celle-ci ait actuellement de nombreux flous et autres blancs à remplir. Peut-être qu’une vie à deux l’aiderait dans ce sens ? Ce n’était pas en se stressant lui-même qu’il obtiendrait des résultats, ça, elle en était persuadée. Mais loin de la jolie blonde l’envie de lui jeter la pierre, bien au contraire, elle éclata même de rire à sa réplique sur leur différence de milieu. A ses yeux, il pouvait bien décorer sa maison comme bon lui semblait, elle ne lui appartenait pas. Qui plus est, elle n’était aucunement chauvine à ce niveau-là… « Oui, nous sommes un couple. A moins que tu ne nous considères pas comme tel mon biquet… » murmura-t-elle contre ses lèvres, oubliant tout sens des mots et des convenances pendant un moment délicieux, preuve véritable de leurs sentiments mutuels. Inutile de prononcer pour l’heure les trois mots fatidiques, cela viendrait en son temps. Ils apprenaient tout juste à s’apprivoiser, inutile de mettre la charrue avant les bœufs, comme dit l’autre…

« Manteau et écharpe, attends je cherche ça ! » s’exclama-t-elle, écoutant ses précieux conseils en les suivant à la lettre bien que son esprit soit rivé sur quelque chose de bien plus terre à terre : à savoir ses fiançailles toujours en route. Faustine ne s’estimait pas le droit de le presser là-dessus, mais sa curiosité venait de prendre le pas sur sa raison… difficile de ne pas jalouser cette femme, ce dragon comme il l’appelait, et ce bien qu’elle n’ait elle-même pas répondu à la demande en mariage qu’il lui avait formulée quelques jours plus tôt. « Non… » énonça-t-elle avec une expression très sérieuse, sans le lâcher du regard. Non, elle ne voulait pas l’épouser pour le moment, parce que la situation n’était pas clarifiée, qu’il n’était pas encore libre et, plus important encore… « Tu m’as demandée en mariage comme si c’était une obligation et je ne veux pas que ce soit le cas. Je veux du romantisme, et c’est bien normal ! Avoir l’impression d’être un fardeau, un boulet que tu tires à ta cheville, très peu pour moi. Pour l’instant c’est non. » Et à ses paroles, elle enfila sa veste ainsi que son écharpe pour sortir en premier de la maison. « Tu veux conduire ou je conduis ? »

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✻✻✻ « Je te l’ai dit, je suis mon propre patron ! Du coup, je me callerai sur tes vacances à toi. Il suffit simplement que j’ai tes dates en avance afin de m’arranger avec mes clients. En dehors de cela, je suis libre comme l’air » lui répondit-il et sûrement était-ce ce qui l’avait tant attiré dans cette profession en dehors du fait qu’il aimait dessiner et imaginer des bâtisses. « File voir un autre homme et tu verras de quel bois je me chauffe » fut sa seule réponse mais qui sous-entendait énormément à savoir qu’ils étaient en couple, qu’il était possessif. Le seul défaut qu’on ne pouvait guère lui prêtait était d’être jaloux. Jared ne s’estimait pas jaloux pour la simple et unique raison qu’il faisait confiance aux autres. C’était sûrement un trait de caractère singulier mais il partait du principe que la jalousie, au-delà du fait qu’elle était flatteuse pour l’égo, n’apportait rien de bon dans un couple si ce n’est de la souffrance. Toutefois, en tant que possessif, il n’admettrait jamais qu’on cherche à lui voler ce qu’il possédait. Or, posséder le cœur et le corps de Faustine était sa priorité.

Le couple s’apprêtait à sortir pour aller réaliser quelques achats ou autres repérages pour la venue de leur bébé lorsque Faustine s’enquit de la situation concernant sa fiancée. Un mariage de raison qui lui tardait d’annuler pour pouvoir se marier avec elle. Seulement voilà, son irlandaise ne semblait pas du même avis. « Non ? » répéta-t-il comme si ce mot lui écorchait la bouche. En même temps, ce n’était pas tous les jours que la femme que vous aimiez répondait à la négative à votre demande en mariage. « Mais ce n’est pas une obligation que de t’épouser. Je veux former une famille avec toi ! Si ça avait été une obligation, crois-moi, tu serais déjà mariée »bougonna-t-il le visage un peu moins souriant que d’ordinaire. « Je vais conduire »soupira-t-il en prenant les clés de sa voiture. Galant malgré tout, il lui ouvrir la portière passager, la refermant peut-être un peu plus sèchement que d’habitude. Faustine ne voulait pas l’épouser ! Et il était censé faire quoi maintenant ? Dire à son père qu’il ne souhaitait plus se marier parce qu’il en avait mis une autre enceinte mais que ce dernière n’avait aucunement l’intention de l’épouser ?! Qu’est-ce qu’elle avait dit ? Ah oui, pour l’instant. « Donc si je comprends bien, il faut que je t’amène au restaurant, que je me mette à genoux etc ?! J’essaie de savoir quelles sont réellement tes conditions pour m’épouser. Je t’en prie, éclaire ma lanterne »lui demanda-t-il en démarrant la voiture pour remonter le long du chemin menant à la route la plus proche.

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✻✻✻ « C’est vrai, je l’oublie à chaque fois ! Je peux voir demain quels sont les plannings des autres internes et te tenir au courant vis-à-vis de mes dates. Mais tu sais, mon chef de chirurgie n’a de cesse de me sortir mon congé maternité à chaque fois que je le croise dans un couloir de l’hôpital, donc bientôt, tu m’auras sans arrêt sur le dos » plaisanta-t-elle de bon cœur même si le fond de ses propos restaient dans le vrai. Il faudrait bientôt que Faustine prenne sur elle, mette en pause son internat pour songer avant tout à la santé de leur petite princesse à naître… car dans un mois, il ne serait plus question que d’avoir un rythme aussi soutenu, oh ça non. « Tu crois franchement que je vais aller voir ailleurs ? Aucun risque ! Puis je n’ai pas franchement le physique pour ! » le rassura-t-elle aussitôt, la jolie blonde ayant pour coutume de rester hautement fidèle en amour, d’autant qu’il lui semblait impossible de sentir son cœur battre pour quelqu’un d’autre. Si elle l’avait attendu six mois durant, ce n’était sûrement pas pour aller voir ailleurs une fois l’être aimé retrouvé…

Faustine hocha la tête pour lui faire comprendre que pour l’heure, sa réponse demeurait négative. A sa décharge, ils n’en n’étaient plus ou moins qu’aux balbutiements de leur relation, et le mariage restait un pas important dans un couple. La jeune femme n’avait pas l’intention d’être une obligation, même si Jared lui jurait ses grands dieux que ce n’était pas le cas. « Ah oui, j’aurais été déjà mariée ? Tu es bien sûr de toi » répliqua-t-elle de façon un peu plus froide, n’aimant guère la façon dont tournait la situation. Depuis quand on obligeait quelqu’un à se marier sans avoir son consentement ? Ils n’étaient plus au Moyen-âge, et son père étant mort, personne sur cette terre ne l’obligerait à dire « oui » tant qu’elle n’y serait pas décidée. Néanmoins, elle sentit le jeune homme se tendre au fil des secondes, même lorsqu’il démarra la voiture pour sortir de l’allée. « Déjà éviter de partir du principe que tu peux tout obtenir d’un claquement de doigt parce que toi seul l’a décidé… ce serait pas mal. Puis… tu n’es pas obligé de faire ça au restaurant devant tout le monde, tu peux très bien le faire chez toi. Mais je ne sais pas, un dîner romantique, un brin d’ambiance et une bague pour la forme, ce n’est pas trop extravagant, si ? En tout cas, chez moi c’est comme ça qu’on fait. On impose pas aux gens » soupira-t-elle en regardant par la fenêtre, d’un air vague et pensif.

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✻✻✻ « Je ne sais pas pourquoi, je sens que je vais beaucoup travailler à la maison lorsque tu seras en congé maternité ! Cela me fait penser… Après ton accouchement, comment veux-tu t’organiser ? Une nourrice à domicile ? Une inscription en crèche ? Je te proposerai bien de m’en occuper mais il y a certains jours où je serais obligé de me rendre sur des chantiers et ce n’est pas vraiment la place d’un bébé » répliqua Jared, conscient qu’ils avaient un bon nombre de décision à prendre concernant leur bébé. Lou n’était pas encore née que déjà, elle était au centre de toutes les attentions. L’anglais n’imaginait même pas ce que cela allait être après. « Arrête, tu es sexy en diable et puis, tu ne seras pas toujours enceinte… Tu finiras par retrouver ton corps d’avant et c’est là que les problèmes vont commencer à arriver »rigola-t-il avant de l’emporter dans un tourbillon de sensualité et d’amour.

Le lendemain, l’humeur romantique était lourdement retombée pour faire place à l’agacement. Faustine se bornait à refuser le mariage, argumentant du fait qu’il ne pouvait ni l’obliger à se marier et encore moins à la forcer à faire certaine chose contre son gré. « Crois-moi, ce sera soit le mariage soit mon père me forcera à renier cet enfant »marmonna-t-il dans sa barbe de trois jours. Faustine n’avait aucune idée du monde dans lequel elle allait mettre ses pieds. L’aristocratie anglaise était régie de codes, d’us et coutumes mais tous tendaient à une seule chose : la préservation de l’image. Or, avoir un bébé hors mariage n’était pas quelque chose de convenable pour Monsieur James. Ni même pour Jared. « J’arrive toujours par obtenir ce que je désire Faustine, tiens le toi pour dit » répliqua-t-il alors que la voiture retrouvait le béton de la route principale. Jared ne cherchait pas le conflit mais il ne pouvait songer à un avenir pour eux autrement que par le biais du mariage. « Si tu n’as juste besoin que de cela alors soit, tu l’auras. » consentit-il tout de même par dire mais il ne voyait pas où était le romantisme puisqu’il s’agissait d’un compromis. Toutefois, il voulait bien faire des efforts mais une nouvelle réponse négative de sa part les conduirait droit dans le mur. « Réponds tout de même à une question. As-tu l’intention de m’épouser un jour ou l’autre ? J’ai besoin de savoir car je vais te faire une confidence… Entre nous, cela sera le mariage ou rien » ajouta-t-il laissant remonter à la surface, toute une éducation aristocratique. Il faut croire qu’il n’était pas uniquement un prince charmant mais également un être habitué à obtenir non seulement ce qu’il désirait d’une manière ou d’une autre mais aussi à ce qu’on ne lui dise jamais non.

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✻✻✻ « Mais moi je ne demande pas mieux tu sais ! Si je t’ai en prime avec moi pendant mon congé maternité, ça m’évitera de devenir folle à cause de la solitude ET de l’inactivité ! Ceci dit, pour répondre à ta question, je n’ai pas vraiment envie d’éloigner Lou de moi, surtout dans les premiers mois. Peut-être qu’une nounou, ce serait mieux non ? Quand tu n’es pas là, je m’en occuperai avec cette dame ? » proposa-t-elle, avant que son sourire ne devienne bientôt quasi moqueur. Faustine frotta délicatement son nez au sien, conservant cette délectable proximité avant de déposer un baiser tendre contre ses lèvres. « Mais même non enceinte, je n’ai pas l’intention d’aller voir ailleurs… je ne t’ai pas attendu six mois pour te laisser filer ou bien filer à l’anglaise… » Et la suite ne fut qu’amour et tendresse, contrastant très nettement avec le lendemain, où le climat n’était pas du tout le même, loin de là.

Les propos de Jared étaient tranchés, sans possibilité de discussion. Grosso modo, il ne lui laissait pas le choix. Ce n’était pas pour plaire à la demoiselle qui se battait depuis l’âge de dix-huit ans, moment où ses parents étaient morts, pour sa liberté et son autonomie. Comme quoi, peut-être que le monde de l’aristocratie n’était définitivement pas fait pour elle et ne voudrait jamais d’elle. « Il doit forcément y avoir un ultimatum, aucune commune mesure dans ton monde ? » s’étonna-t-elle en levant les yeux au ciel, esbaudie. Mais le comble, ce furent ses dernières paroles, qui la poussèrent à serrer le frein à main pour arrêter brusquement la voiture. D’accord, ce n’était pas intelligent ou même prudent mais personne ne se trouvait devant ou derrière eux, sans quoi elle n’aurait jamais fait preuve d’une telle folie. « Tout ce que j’entends c’est l’obligation. Tu me mets au pied du mur, c’est le mariage ou je te perds, en gros, à moins que je n’ai manqué un épisode… je ne t’entends par parler d’amour Jared. Tu veux élever notre fille dans un monde d’obligation, c’est ça que tu veux ? Tu dis que tu obtiens toujours ce que tu désires, mais est-ce que tu te demandes ce que moi je veux ? C’est peut-être ton éducation mais ce n’est pas la mienne, je regrette. Ce n’est pas en me serinant ton ultimatum que tu me donneras envie de quoi que ce soit, ça aussi, tiens-toi le pour dit. » Faustine ne le lâchait pas du regard, allant même jusqu’à l’obliger à la regarder car ils ne pourraient pas avancer sans avoir mis cela définitivement au clair. « Avant de répondre à ta question, dis-moi une chose d’abord : est-ce que tu m’aimes ? »

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✻✻✻ Le couple prenait le temps de discuter de l’avenir de Lou mais surtout de la logistique que sa naissance allait devoir entrainer car l’un comme l’autre ne pouvait se permettre de mettre leur carrière entre parenthèse. Non, l’idée d’avoir simplement une nourrice pour les fois où Jared ne pourrait travailler à la maison était une bonne idée. Il comprenait combien Faustine pouvait ressentir le besoin d’être proche de sa fille et à ce titre, jamais il ne ferait subir la même éducation qu’il avait reçu. Non, les nourrices, ce serait seulement en cas de besoin ! Enfin, ils avaient encore le temps de voir comment ils allaient s’organiser car pour l’heure, ils avaient beaucoup mieux à faire.

Cependant, dès le lendemain, l’ambiance devint un peu incertaine à cause du mariage ou plutôt de la demande en mariage de Jarde qui s’était vu pour la première fois de sa vie, recevoir une réponse négative. C’était de la folie pour lui et naturel pour Faustine. Leurs points de vue s’affrontaient comme dans une arène de gladiateurs. « Tu veux que je te dise quoi ? Il est hors de que je vive hors mariage avec la mère de mon enfant. C’est contre mon éducation tout simplement »lui répondit-il avec agacement jusqu’à ce qu’elle ne soit prise d’un instant de folie. La voiture freina brusquement et des flashs l’assaillirent au même moment comme si cet arrêt brutal avait fait remonter des souvenirs à sa mémoire. « MAIS T’ES COMPLETEMENT CONNE OU QUOI ? » s’écria-t-il sous le choc de sa conduite. « Tu veux nous envoyer dans le décor ? T’es suicidaire ma parole ! »continua-t-il dans sa lancée mais au-delà de sa colère évidente et légitime, il y avait également une peur viscérale de revivre un accident de la route. « Mais bien sûr que je t’aime ! A ton avis pourquoi diable insisterais-je autant pour que tu m’épouses si c’était par pure esprit d’obligation. Si tout n’était question que d’obligation, autant que j’épouse Ambre, je gagnerai du temps et en prime, je contenterai ma famille » ajouta-t-il en réponse à son petit discours. « Je veux t’épouser parce que je veux fonder une famille avec toi, que je t’aime et que je ne veux personne d’autre que toi à mes côtés ! Si ce n’était pas le cas, je prendrais simplement rendez-vous avec mon avocat pour mettre en place une pension et un droit de visite ! » marmonna-t-il les mains crispées autour du volant, le souffle court. Jared était encore sous le choc de ce freinage brutal mais également des images qui avait encombré son cerveau l’espace de quelques secondes. D’ailleurs, il sentait poindre une migraine carabinée à la fois à cause du stress mais également de cet énervement subit.

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✻✻✻ Faustine se mordit la lèvre inférieure car elle n’aimait tout simplement pas la méthode utilisée. On n’imposait pas un mariage au vingt et unième siècle, point barre final. Si jamais Jared avait été élevé autrement, ce n’était pas le cas de la jolie blonde, qui avait encore son mot à dire à priori puisqu’ils vivaient en démocratie et non chez les sauvages. « Et tu ne peux pas tout simplement me dire ça au lieu de me sortir que je ne vais pas avoir le choix ou que tu obtiens toujours tout ce que tu veux ? Tu aurais dit « moi Tarzan, toi Jane » ça t’aurait économisé de la salive et le résultat aurait été le même » soupira-t-elle, nerveuse. Le stress n’avait pas un meilleur effet sur elle mais au moins, elle n’insultait pas le jeune aristocrate. Bah, elle ne lui en tint pas rigueur étant donné qu’il n’avait pas tort, et que freiner brusquement comme elle venait de le faire ne pouvait qu’être extrêmement dangereux. Mais à sa décharge, toute cette discussion la rendait folle. Faustine demeura cependant silencieuse jusqu’à ce qu’il n’ait terminé de parler, le laissant même regagner un peu son souffle avant de reprendre la parole : « insister ce n’est pas une preuve d’amour Jared… ce que tu viens de me dire par contre, oui c’en est une ! Ce n’est pas en me sortant des discours d’aristo que tu vas me faire changer d’avis, mais en me disant que tu m’aimes, bien sûr que oui ! Je ne demande pas grand-chose… juste un peu d’amour… le reste je m’en contrefiche. »

Faustine déposa pourtant une main contre celle de Jared, crispée sur le volant. « Tu devrais me laisser conduire. Je suis désolée d’avoir réagi de façon si brutale, ce n’était pas mon intention première mais c’était tellement révoltant le discours que tu as tenu ! Je ne suis pas un objet, je respire, je pense et j’ai des sentiments… on est en démocratie, moi aussi j’ai mon mot à dire ! Mais pour répondre à ta précédente question, si tu me redemandes un jour alors ma réponse sera positive. Je pense que des fois, tu as besoin que l’on s’oppose à toi… c’est ça être en couple, aussi. Sinon tu vas virer vieux macho avant l’heure ! » tenta-t-elle de plaisanter, non sans se pencher pour déposer un baiser contre sa joue en vue de se faire pardonner. Le jeune homme n’y serait peut-être pas disposé tout de suite mais cela finirait un jour par venir, du moins l’espérait-elle… « Laisse-moi conduire. Tu es pâle et ton rythme cardiaque est emballé, on est tout près en plus ! Tu prends le volant au retour… »

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