Sus à la gratte.

✻✻✻ « Je n’arriverais à rien ce soir » pesta Jared d’une voix mécontente en laissant son crayon à papier retomber sur sa table de dessin. Cela faisait un sacré nombre d’heures qu’il s’entêtait à revoir les plans d’un futur chantier et il n’arrivait à rien à cause d’un mur porteur. C’était véritablement la poisse et à force de s’exciter sur ce problème, le sommeil n’avait de cesse de le fuir… A moins que ce ne soit la dose de caféine présente dans son sang et qu’il n’avait de cesse d’augmenter à force de boire des mugs de café. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir une jolie femme dans son lit, prête à le prendre pour un traversin. Cette pensée lui arracha un sourire. Faustine habitait avec lui depuis quelques jours et si de temps en temps, la cohabitation n’était pas simple, il prenait un grand plaisir à évoluer à ses côtés. Ses sentiments n’avaient d’ailleurs de cesse de grandir, de se nourrir de la tendre qu’elle exprimait à son égard. Et puis, il y avait ce petit être qui grandissait dans son ventre et qui l’émerveillait. Il tardait à Jared de participer à sa première échographie même s’il s’agissait pour Faustine de la dernière avant son accouchement. Le mois de mai allait devenir son préféré. Non, le seul point noir était qu’elle ne lui avait pas reparlé de sa demande en mariage comme si elle évitait le sujet. L’anglais n’insistait pas non plus, préférant lui prouver par des gestes, une présence, des mots, combien elle avait tout à gagner en acceptant de devenir Mme James.

L’architecte prenait conscience en ayant cette pensée qu’il allait devoir parler à son père. Conrad James n’allait pas être heureux d’apprendre que son fils renonçait à un mariage aristocrate pour épouser une parfaite inconnue. Toutefois, il comptait bien sur la présence du bébé pour adoucir le courroux de son ainé surtout qu’une naissance hors mariage entacherait grandement sa réputation. « Je ne suis pas dans la merde » soupira-t-il en se levant de sa chaise, étirant son corps endolori d’être resté prostré au-dessus de sa planche de dessin. Jared fit quelques pas dans son bureau, se dégourdissant ses jambes. Et comme à chaque fois qu’il se retrouvait face à un mur, il attrapa sa guitare. Il adorait en jouer, cela le détendait et même que de temps en temps, il s’autorisait à pousser la chansonnette. Dans son adolescence, il avait eu un succès fou auprès des filles –du moins, c’était ce que ses meilleurs amis lui disaient. Les notes commencèrent à s’élever dans la pièce et le jeune homme oublia tout le reste, totalement focalisé sur sa musique et les sentiments qu’elle éveillait en lui. Ce n’est lorsqu’une paire de jambes se présenta sous ses yeux qu’il consentit à les lever pour tomber sur une Faustine, clairement tirée de son sommeil. « Je t’ai réveillé ? » lui demanda-t-il avec une petite grimace contrite.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

✻✻✻ ENFIN. Faustine ne connaissait rien de meilleur que le bonheur de se glisser sous la couette pour un long somme. Demain, pas de garde, elle était en congé, par conséquent la grasse matinée serait sûrement de mise. Il ne restait plus qu’à espérer que rien ne vienne troubler son sommeil, qui arriva très rapidement tant l’épuisement physique marquait chacune de ses cellules. L’absence de Jared dans le lit « conjugal » aurait sûrement pu la réveiller dans d’autres circonstances, mais là, sa fatigue parlait pour elle et rien n’aurait décemment pu la tirer de son sommeil réparateur amplement mérité. Du moins le pensait-elle, jusqu’à ce qu’un son musical ne parvienne à se frayer un chemin entre ses songes, jusqu’à être à l’origine de son soulèvement de paupières. Autant dire qu’il ne lui fallut guère de temps pour se relever, cheveux ébouriffés, vêtue d’un simple t-shirt ample sans aucun sous-vêtement en dessous, et qui pourtant mettait diablement en valeur ses belles rondeurs de grossesse. Au radar, Faustine se dirigea dans le couloir menant au salon, se heurtant à une question qui lui fit pencher la tête sur le côté et regarder Jared avec un air d’autoroute. « Tu me poses vraiment la question ? » furent ses premiers propos, avant qu’elle ne se saisisse de sa montre sur la commode pour mieux soupirer. « Mais qu’est-ce que tu fiches à jouer de la guitare à trois heures du matin ? » râla-t-elle car elle n’avait même pas dormi deux heures, au bout du compte. Monde cruel…

Autant dire qu’elle s’assit avec difficulté contre la table basse, juste en face de lui, regardant sous son fessier pour être certaine que le poids ne viendrait pas à faire céder le meuble par la même occasion. « Raconte. » S’il était réveillé à jouer de la musique à une heure aussi tardive, il devait forcément y avoir une raison. « Tu veux que je te masse ? Que je te fasse un câlin ? Tu sais que tu as de la chance que je ne bosse pas demain, sinon je crois que j’envoyais ta gratte dans le jardin pour être sûre que tu n’en jouerais pas à cinq heures ! » s’exclama-t-elle, attendant qu’il ne lui dise quoi faire pour approcher. De toute évidence, il n’avait pas l’air d’être habitué à être écouté… que ce soit à une heure pareille, plus tôt ou plus tard d’ailleurs. « Quelque chose te tracasse mon biquet ? » revint-elle à la charge en mettant ses mains sur ses genoux, caressant délicatement ses cuisses en dardant sur lui un regard bienveillant, attendri. On ne pouvait définitivement pas dire qu’elle lui voulait du mal… au contraire, elle ne voulait même que son bien.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

✻✻✻ Jared n’avait pas conscience que sa musique pouvait réveiller Faustine. Il ne savait pas vivre en couple ou même en colocation car mise à part ses années de pensionnats, il avait toujours vécu seul –du moins, comme d’habitude, d’après ses informations. Toutefois, pour le coup, ses réflexes de célibataire endurci le faisaient penser que c’était bel et bien le cas. Aussi, le bruit, le bordel, toutes ces petites choses insignifiantes comme ne pas rabaisser la lunette des toilettes… Bref tout cela, il n’en avait pas conscience. Ce n’est que lorsque sa belle échevelée vint le retrouver qu’il prit conscience de sa bévue. « Désolé, je ne voulais pas te réveiller… J’ai tendance à jouer lorsque je réfléchis pour me vider la tête »se justifia-t-il en grimaçant de plus belle. « Je travaille sur un projet et je n’arrive pas à trouver la solution à mon problème à cause d’un mur porteur. Je dois rendre mes plans modifiés aux propriétaires dans moins d’une semaine et du coup, ça m’obsède » marmonna-t-il avec une expression boudeuse sur ses traits. A cet instant précis, il ressemblait plus à un gamin contrarié qu’à un grand architecte.  

Faustine s’installa sur la table basse, en face de lui. « Encore désolé petit ange » murmura-t-il en l’attrapant par les mains pour mieux la faire s’asseoir sur ses genoux, une fois la guitare posée contre le canapé. « C’est plutôt à toi que je devrais proposer un massage ou même un câlin. Tu es celle qui a été réveillée et je m’en veux… C’est juste que je n’ai vraiment pas l’habitude de vivre avec quelqu’un mais ça va rentrer dans ma tête » plaisantait-il tandis qu’il déposait un baiser au creux de son cou comme pour s’amender de l’avoir fait se lever.  La jeune femme méritait un sommeil correct surtout qu’elle était crevée par sa grossesse mais aussi le rythme imposé par son internat de médecine. Jared éclat brusquement de rire. « Biquet ? » lui demanda-t-il d’un ton amusé. « C’est bien la première fois qu’on me surnomme ainsi. C’est mignon tout plein »la taquina-t-il tandis qu’il s’allongeait sur le canapé, son précieux fardeau blotti entre ses bras. « Comment va notre princesse ? J’espère qu’elle ne cogne pas fort ce soir… Raah je m’en veux de t’avoir réveillé, tu devais dormir comme une bienheureuse. Il y a quelque chose que je peux faire pour me faire pardonner ? Dis-moi tout et je m’exécuterai petit ange » lui demanda-t-il cette fois-ci, sérieusement. D’un geste tendre, il ramena une mèche folle derrière son oreille, la couvant de son regard le plus doux.  L’anglais l’aurait bien embrassé à ce moment-là et il se laissa gagner par la tentation. Lentement, il approcha son visage du sien jusqu’à effleurer ses lèvres avec légèreté pour mieux les reprendre tendrement. « Irrésistible »

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

✻✻✻ Faustine secoua négativement la tête de droite à gauche face à sa réponse, ayant davantage l’impression de se trouver en face d’un gamin contrarié que face au grand architecte qu’il était pourtant. La réputation de Jared le précédait, la jolie blonde ayant déjà entendu parler maintes et maintes fois de son travail auprès des titulaires de l’hôpital, désireux de bâtir leur propre maison. En somme, elle comprenait parfaitement son problème mais n’étant pas architecte… elle ne pouvait hélas l’aider à le résoudre. « Les murs porteurs ce n’est pas vraiment mon rayon mais personne ne peut te filer un coup de main dans ton équipe ? Arrête de te mettre la rate au court bouillon, je dormirai plus tard tant pis » haussa-t-elle bientôt les épaules alors qu’il s’excusait, à plusieurs reprises, de l’avoir réveillée. Après tout, il n’y avait point mort d’homme, et puis Faustine commençait à être habituée à ne jamais dormir, à tirer sur la corde raide jusqu’à n’en plus pouvoir. Une chance que le jour suivant elle soit en congé, sans quoi probablement aurait-elle été de bien moins bonne humeur qu’à l’heure actuelle… « Petit ange, c’est mignon… mais apparemment je n’obsède pas tes pensées comme ce fameux mur porteur pour que tu oublies qu’il y a quelqu’un d’autre qui vit ici ! Je vais être jalouse d’un mur porteur maintenant, quel monde cruel… » éclata-t-elle de rire alors qu’il l’avait placée doucement sur ses genoux, pour mieux s’allonger en sa compagnie sur le canapé hautement confortable.

Aussitôt, et ce fut un réflexe qu’elle ne put décemment contrôler, Faustine se cala confortablement contre Jared, le prenant pour un boudin de grossesse car elle n’était bien que dans cette position. Plus la grossesse avançait, et pire cela serait, à n’en point douter. « Lou est une future boxeuse, mais je crois que je me suis faite à l’idée… c’est une sorte de communication alors je préfère la sentir bouger que de ne pas la sentir du tout… » avoua-t-elle en soupirant, bien que son soupir soit rapidement remplacé par de délicieux frissons. Son homme, puisqu’elle aimait à penser que c’était le cas, la combla d’aise en l’embrassant avec tendresse et douceur. Cela ôtait subitement toute « animosité », bien qu’il ne s’agisse pas vraiment de cela, liée à son réveil en fanfare. « Tu veux te faire pardonner ? Embrasse-moi encore, encore et encore… oublie un peu ton foutu mur » répliqua-t-elle, un grand sourire charmeur contre les lèvres. Pour ponctuer ses paroles, d’ailleurs, elle bisouta le bout de son nez tout en caressant sa joue, ne le quittant pas de son regard brûlant. « Mon biquet… » murmura-t-elle charmée, aimant particulièrement donner de petits surnoms du genre… autant dire que Jared risquait d’être servi.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

✻✻✻ « Je travaille seul pour le moment. Je n’ai pas encore les reins suffisamment solides pour pouvoir embaucher du personnel même si je songe à prendre une assistante pour me décharger de tout le côté administratif qui n’est franchement pas mon rayon. Et puis, c’est idiot mais j’aime travailler seul, ne rendre de compte à personne même si le revers de la médaille veut que je me prenne la tête à trois heures du matin. La pression a du bon pour le moment »lui répondit-il. Jared était reconnu comme architecte mais il avait fait le choix périlleux de s’établir dans un quartier animé pour son étude et les loyers étaient pour le moins exorbitants. Aussi, il préférait se dégager un très bon salaire que réduire son train de vie et embaucher un autre architecte. C’était égoïste mais désormais, il voyait cela comme un investissement judicieux surtout qu’ils allaient être parents. Dans quelques années, lorsqu’il en ressentirait le besoin, peut-être songera-t-il à embaucher mais la question ne se posait guère pour le moment. Faustine le rassura tout de même en lui répétant qu’elle avait jour de congé demain et donc qu’elle pourrait se reposer, allant même jusqu’à faire un trait d’humour qui lui arracha un rire. « Tu es quand même bien plus sexy qu’un mur porteur bien que tu portes également non pas une maison mais un bébé » plaisanta-t-il à son tour en posant une main sur son ventre rebondi. « Si tu veux, je peux prendre ma journée de demain pour la passer avec toi. Je n’ai pas de projet urgent mise à part celui-là et il me prend plus la tête qu’autre chose »lui proposa-t-il afin de passer du temps en sa compagnie et de se changer les idées par la même occasion. Autant allier l’utile à l’agréable n’est-ce pas ?!

« C’est vrai que c’est plus encourageant de la sentir bouger mais elle devrait un peu se calmer sinon papa va se fâcher ! » s’exclama-t-il avant de rougir faiblement. « Cela me fait toujours drôle de prononcer le mot papa. J’ai l’impression que c’était hier que j’apprenais sa présence… Tu vas me rire au nez si je te dis que je n’arrête pas de rêver de couche culotte ? Un peu comme dans ce film d’animation…Shreck ! Lorsque l’ogre cauchemarde sur sa future paternité. Au final, il en est heureux mais je le comprends. Cette peur de ne pas être à la hauteur… C’est paralysant mais j’ai envie d’être père » lui expliqua-t-il maladroitement son ressenti. Etre père l’angoissait autant que cela le ravissait. Il y avait autre chose qui le ravissait : la charmante femme calée dans ses bras qu’il embrassa. « Je sens que je vais adorer te demander pardon dans ce cas » murmura-t-il en reprenant ses lèvres dans un baiser cette fois-ci bien plus passionné, encouragé par son regard brûlant. Lorsque Faustine le regardait de cette manière, son compagnon se sentait pousser des ailes. « Mon ange »lui sourit-il.
✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

✻✻✻ « Je vois… tant que ta pression ne fait pas trop en sorte de te faire sortir ta guitare à trois heures du matin, ça me va ! Je voudrais bien t’aider, mais c’est toi l’architecte de nous deux, chacun son talent » haussa-t-elle les épaules, bien consciente que la construction de maison et autres détails liés à la chose lui était parfaitement inconnu. Faustine évoluait dans le milieu médical, qui était suffisamment complexe et exigent pour qu’elle n’aille pas se perdre dans mille qualifications autres. Elle n’en n’avait, hélas, ni le temps ni l’énergie pour l’heure. « Puis je ne porte pas n’importe quel bébé, c’est le tien… mais oui, pour répondre à ta question je veux bien que tu restes avec moi aujourd’hui. Je crois qu’on peut dire aujourd’hui vu l’heure qu’il est ! On ne se voit qu’en coups de vent en ce moment, ce n’est évident ni pour toi ni pour moi… » admit-elle en liant leurs doigts machinalement contre son ventre très rebondi, ne le quittant pas du regard pour autant. Faustine aimait leurs petits instants câlin, sans prétention ni prise de tête. Ils allaient à leur rythme et c’était sans nul doute la meilleure chose qu’ils aient fait depuis leurs retrouvailles en grandes pompes. « Comment va ton arcade au fait ? J’ai oublié de te demander hier… » reprit-elle, faisant référence au petit incident qu’il avait eu quelques jours plus tôt.

Faustine ne manqua pas d’esquisser un petit rire attendri alors qu’il dévoilait cette sorte de crainte d’être père, mêlée au bonheur de le devenir. Nul ne pouvait mieux le comprendre que la jolie blonde, souvent paniquée de ne pas être à la hauteur, et de faire tout de travers en voulant mener en prime sa carrière de front… chose qui serait peut-être compromise à moins qu’elle ne veuille louper les évènements les plus importants dans le début de vie de leur fille à naître. « Je dois hurler cabinet ? Nan je te charrie… tu n’as rien à craindre, tu n’es pas tout seul, je suis là moi aussi. J’espère juste que le fait d’être tout seul à ton étude ne fasse pas en sorte que je doive me débrouiller… sinon je viendrai camper dans ton bureau ! » ironisa-t-elle, dévoilant pourtant l’une de ses propres craintes, tout en caressant la joue de Jared pour effacer les siennes. Il fallait qu’il se détende… et quoi de mieux pour cela que de s’embrasser avec passion, alors que Faustine entourait son cou de ses bras afin de l’approcher davantage d’elle. « Il commence à faire chaud par ici… » murmura-t-elle contre ses lèvres avant de s’en ressaisir, comme complètement rendue accro par ce goût de ses lèvres.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

✻✻✻ « Je la mettrai sous clé pour éviter de la ressortir aussi tard » lui promit-il avec un zeste de malice dans le regard, signe qu’il avait arrêté de se flageoler pour simplement goûter à l’instant présent à savoir une discussion toute en tendresse et finesse. Il aimait ces instants qui n’appartenaient qu’à eux, comme s’ils se trouvaient dans une bulle increvable. Malheureusement, comme le souligna très rapidement Faustine, ils ne se voyaient guère ces derniers jours, limite en coup de vent. Chacun devant jongler entre un emploi du temps surchargé et les horaires décalées de la demoiselle. Jared était admiratif de son courage car elle menait deux étapes importantes de sa vie, de main de chef et cela sans se plaindre. Oui, cette femme était une véritable warrior, il ne l’en aimait que plus. « Cela me pèse autant qu’à toi mais on va réussir à passer une journée tous les deux, je débrancherai mon portable pour éviter qu’il ne sonne »répliqua le jeune homme car c’était limite si son téléphone n’arrêtait pas de sonner en journée car entre les clients et sa famille voire ses amis, Jared se sentait harcelé. « Elle va bien, ça a bien dégonflé comme tu vois et les fils se sont presque tous résorbés. Il faut croire que j’ai la tête dure »rigola car des coups à la tête, il en prenait régulièrement à croire que le sort s’acharnait sur lui. Hier encore, il s’était à moitié planté dans les escaliers, certain d’avoir été bousculé mais dès qu’il racontait ses mésaventures à ses proches, ces derniers le regardait avec suspicions.

« Ne t’inquiète pas, je peux travailler d’un peu partout. En règle générale, je ne suis pas souvent à mon étude en dehors des visites des clients. J’aime bosser dans le calme et mon bureau ici me convient parfaitement. C’est l’avantage d’être à son propre compte, je fais absolument tout ce que je veux. Après, si je vois que je ne m’en sors pas, j’embaucherai un architecte mais ça voudra dire qu’il faudra faire attention un peu aux dépenses. Je ne pourrais malheureusement pas t’amener à Hawaï tous les mois » lui répondit-il. L’argent était une préoccupation première dans sa vie maintenant qu’il allait être père et par orgueil, il aimait se dire qu’il pouvait entretenir une famille et leur offrir un train de vie des plus aristocratiques. Or, s’il engageait un architecte et une assistante, il allait dégager moins de bénéfice –sans pour autant être à la rue car il gagnait très bien sa vie.

Faustine se montrait tendre envers lui, multipliant les attentions, les sourires, les caresses sur ses joues si bien que les baisers ne tardèrent pas à en découler. Il aimait l’embrasser, sentir son regard se charger d’une expression bien plus passionnée. « Oui… très chaud même » murmura-t-il entre deux baisers, une de ses mains allant même jusqu’à se poser sur sa cuisse nue pour mieux la caresser, remontant lentement vers le galbe parfait d’une fesse. Jared aurait dû calmer le jeu mais comme sa compagne, il éprouvait les plus grandes difficultés à se détacher d’elle.
✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

✻✻✻ Faustine hocha la tête, un sourire sur les lèvres, pour lui prouver qu’il prenait la bonne décision. Elle ne l’empêcherait jamais d’en jouer, bien au contraire, mais à des heures raisonnables ou alors peut-être pour la bercer en vue de l’endormir… elle n’était pas contre une petite berceuse maison dont il aurait certainement le secret, sans compter que cela calmerait potentiellement les coups de la petite, particulièrement remuante en ce moment. « Je débrancherai aussi mon téléphone, comme ça, il n’y aura que toi et moi. On peut aller faire un tour en ville si tu veux, mais je nous vois bien toute la journée sous la couette, égoïstement… pour une fois, j’ai envie de buller ! C’est rare alors autant en profiter… » En bonne hyperactive se respectant, Faustine ne tenait pas en place cinq minutes, à moins qu’on ne lui donne une raison de rester statique. Jared en était une excellente, voilà pourquoi elle ne bougeait pas de ses bras, allant même jusqu’à réclamer ses caresses et autres baisers… sûrement avait-elle maladivement besoin de son contact, pour s’assurer qu’il n’avait d’yeux que pour elle ! « Idéal comme boulot… mais ne t’épuise pas non plus, d’accord ? Par contre, tu sais je m’en fiche d’aller à Hawaï tous les mois ! J’ai appris à me contenter de peu alors ce n’est jamais moi qui te jetterai la pierre… au contraire, quitte à réduire notre train de vie, autant que tu puisses prendre aussi du temps pour toi » mit-elle en avant, à des années lumières du train de vie aristocratique. La jolie blonde n’en connaissait même aucun des rouages.

Il faisait chaud. Faustine sentait son cœur s’accélérer exponentiellement au rythme des baisers de son homme, à plus forte raison lorsque l’une de ses mains vint se glisser contre la rondeur d’une fesse. Aucun vêtement ne pouvait faire barrage, étant donné qu’elle ne portait qu’un simple t-shirt ample pour éviter d’être serrée la nuit. Autant dire qu’elle l’incita à se redresser en position assise, en vue de lui offrir un baiser qu’une rare passion, preuve qu’il était bien loin de la laisser indifférente. « C’est la première fois que tu me touches comme ça… » admit-elle tout en s’emparant des deux mains de Jared, les glissant sous son t-shirt pour lui faire découvrir ses courbes, de son fessier musclé à la jolie rondeur de ses seins, ayant pris en ampleur avec la grossesse. « Je te plaît ? » s’enquit-elle aussitôt, ne le lâchant pas une seconde du regard, entrecoupant ses propos de baisers déposés contre ses lèvres. Peut-être voulait-elle passer à une autre étape de leur relationnel… et peut-être Jared n’en n’était-il pas prêt… mais elle espérait que ce ne soit pas le cas.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

✻✻✻ « Voilà un programme intéressant ! Buller sous la couette, moi je suis tout à fait partant surtout si c’est en ta compagnie… Tu sais que tu es une véritable bouillotte la nuit ? »la taquina-t-il même si ses pensées s’égaraient bien souvent vers une toute autre activité sous la couette. Pour l’heure, Jared n’avait jamais tenté un rapprochement entre eux pour la simple et unique raison qu’il ne savait pas si enceinte, elle accepterait une pareille promiscuité. Il avait lu dans un livre que certaines femmes ne supportaient pas les rapports sexuels au cours de leur grossesse et l’anglais ne se voyait pas lui poser la question de front. Non, il ne s’imaginait absolument pas lui demander : au fait, aurais-tu envie de faire l’amour malgré tes six mois de grossesse ? Non parce que je serais plus que partant. Non, ce ne serait affreusement pas romantique et il avait déjà donné avec sa demande en mariage. Il n’allait tout de même pas en rajouter au risque de passer pour un goujat sans principe à ses yeux !   « Promis, je ne m’épuiserai pas mais de nous deux, tu es quand même celle qui en fait le plus. Je n’arrive pas à savoir comment tu fais pour tenir. Tu te dopes à quoi ? Non parce que j’en veux » blagua-t-il avec un sourire amusé. C’était sa façon à lui de lui faire comprendre qu’il l’admirait pour son courage, son énergie. Jared n’aimait pas être inactif dans la vie mais elle le surpassait de très loin. « Je me renseignerai auprès de mon comptable pour voir les options qui se présentent à moi. D’ordinaire, je prends des stagiaires mais je ne peux pas leur confier des projets importants sans risquer de mettre l’image de mon étude en péril »soupira l’architecte. Il avait trop misé sur son étude pour se permettre de prendre les choses à la légère surtout que c’était son principal gagne-pain. « N’empêche, je connais peu de femmes qui se contenterait de peu… Tu es définitivement la perle rare »

Une perle rare contre laquelle il commençait doucement mais sûrement à s’échauffer et il n’était pas le seul. Faustine le poussa alors à se rasseoir sur le canapé, revenant à califourchon sur ses genoux pour mieux guider ses mains sur son corps. Le regard de Jared se chargea de désir et ses doigts s’animèrent contre cette poitrine plantureuse. « Première fois depuis nos retrouvailles ou première fois tout court ? » l’interrogea-t-il tandis qu’il poursuivait ses caresses, taquinant la pointe de ses seins entre son pouce et son index. « Plus que tout »murmura-t-il avant de se relever, la soulevant dans ses bras telle une mariée, sans cesser un seul instant de l’embrasser. « Un mot de toi et je te ramène au lit pour te faire l’amour… Je te désire Faustine mais on ne fera rien qui te met mal à l’aise d’accord ? »  
✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.

✻✻✻ « Une bouillotte, c’est vrai ? C’est sûrement parce que je me colle à toi… je n’arrive pas à dormir confortablement dans toutes les positions, je suis un peu trop encombrante pour ça » avoua-t-elle en rougissant légèrement. Voilà bien le seul inconvénient qu’elle trouvait à sa grossesse en dehors de la fatigue : son ventre. En même temps, impossible de rester plate comme une carpe en étant enceinte de six mois, à moins de ne souhaiter de graves problèmes au fœtus… ce qui n’était absolument pas son cas. Faustine prenait son mal en patience, sachant pertinemment qu’après l’accouchement, son hyperactivité l’aiderait à retrouver la ligne et la forme sans trop de peine. « Je prends beaucoup de vitamines et je mange sainement et régulièrement. Avant je faisais de la natation tous les matins au réveil mais là, ça m’est beaucoup plus difficile avec la grossesse, je m’épuise plus vite » expliqua-t-elle, sans perdre une seconde son précieux sourire. Elle avait fait de ses faiblesses physiques une sorte de force, et comptait bien en jouer jusqu’à ce que son corps lui dise stop. A ce moment-là, il lui faudrait même songer au congé maternité, mettant ainsi en pause son si précieux internat. « La perle rare, à ce point ? Ce n’est pourtant pas grand-chose… tu sais, quand on a jamais connu la richesse, c’est moins dur de s’en passer. Je n’ai pas l’habitude d’avoir tout de servi sur un plateau d’argent ! » Et peut-être était-ce son plus grand atout face à la famille James… son désintéressement total pour l’argent et ses travers.

« Première fois depuis nos retrouvailles » avoua Faustine au bout de quelques minutes, répondant entre deux baisers car il lui semblait bien compromis de se passer une seconde des lèvres de Jared. Il était rapidement devenu sa drogue, et comme elle se souvenait de tout, c’était d’autant plus douloureux de n’être plus touchée par lui comme il le faisait avant. « C’est justement ce que je voulais t’entendre dire… moi je me souviens de toi et je ne veux pas que tu ne sois pas tactile avec moi. Tu veux me toucher ? Touche-moi. Tu me désires ? Aime-moi. Tu veux me faire l’amour ? C’est tellement réciproque si tu savais… » Au moins, ça ne pouvait pas être plus clair, au point qu’elle aille jusqu’à s’ôter elle-même son t-shirt afin d’apparaître complètement nue devant ses yeux, en demeurant toujours sur ses genoux. Faustine était enceinte certes, cela signifiait prendre davantage de précautions mais pas nécessairement vivre comme des moines… pas alors qu’elle était encore loin du terme. « Ne te retiens pas. Je n’ai pas envie de te savoir loin… » murmura-t-elle contre ses lèvres, qu’elle reprit aussitôt.

✻✻✻

CODES © LITTLE WOLF.