"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici before we let the decay catch up to us. / julian - Page 2 2979874845 before we let the decay catch up to us. / julian - Page 2 1973890357
Le Deal du moment : -10%
-30€ sur la nouvelle Tablette tactile Lenovo Tab ...
Voir le deal
269.99 €


before we let the decay catch up to us. / julian

 :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Mer 25 Mar 2015 - 19:36 par Invité
tell him, i’m sorry you had to kill us this way. tell him, these are not apology letters, but eulogies. eulogies for roadkill and dead trees and all the beautiful things we could have become before we let the decay catch up to us. tell him, i’m crossing tightropes of words strung out of lovers who meant way more than they should have, and you meant way more than you should have. tell him, i’m sorry you had to kill us this way, because there are certain graves that are too hard to dig through and my hands are not willing to bleed for you. ✻✻✻ Son corps me paraissait si proche du mien. Je pouvais sentir son torse se lever et s’abaisser contre ma poitrine au rythme de ses respirations ; une de ses joues brûlantes était blottie dans mon cou, relâchant une pression fiévreuse dans l’intégralité de mon corps. J’aurais aimé pouvoir entendre son cœur contre mon oreille, comme pour m’assurer qu’il battait encore, comme pour me prouver que Julian était bel et bien vivant. Sa détresse coulait dans ses veines et semblait rejoindre mes propres craintes ; ma gorge était serrée.
Je trouvais cela étrange de me retrouver en situation de personne qui réconforte alors que j’avais sans doute subi autant de tort que lui. Je trouvais cela étrange de lui murmurer des mots doux, de le rassurer, alors qu’il avait toujours refusé d’en faire de même pour moi. Je trouvais cela injuste. Je trouvais cela égoïste de sa part. Mais, quelque part, cela ne m’étonnait pas réellement ; j’avais toujours été trop faible. Il avait toujours su comment obtenir de moi le monde entier sans que je ne prenne la peine de remettre en question ses attentes. J’aurais été capable de tout et je me rendais compte, avec le temps, que cela n’était plus réciproque.
J’avais beau pleurer, j’avais beau souffrir, j’avais beau traverser des étapes difficiles. Tout cela n’avait absolument aucune valeur aux yeux de Julian ; il me laissait seule avec mes douleurs, seule avec mes peines, et j’étais encore assez idiote pour venir vers lui quand il semblait perdre pied. Je m’en voulais de céder encore une fois, je m’en voulais de ne pas être suffisamment forte pour me ficher de ce qu’il ressentait comme il pouvait bien se ficher, par pure vengeance, de ce que je connaissais. J’étais une putain de faible incapable de le laisser à ses démons. J’étais une putain de faible qui ne parvenait pas à se détacher du passé. J’étais une putain de faible qu’il ne méritait sans doute pas.
Mais, pourtant, j’étais quand même là. Et je savais que je resterais.
Je le sentis frissonner sous ma prise quand je lui répondis. Je me retins de pousser un soupir, continuant de caresser doucement son dos avec ma main, dans des mouvements circulaires. « Ce n’est pas vrai… » marmonna-t-il. Si, c’était vrai. Si, j’étais différente. L’obstination qu’il avait à refuser cette vérité me blessait presque. Julian, quand est-ce que tu comprendras ? Quand est-ce que tu comprendras que je suis différente ? Quand est-ce que tu comprendras que l’être n’est pas forcément une mauvaise chose ? Parce que là était le problème ; en réfutant avec tant de vigueur ma différence, j’avais la sensation qu’il ne faisait que l’aggraver. Qu’il ne faisait que la rendre pire encore. Comme si, en soi, c’était une chose de fondamentalement dérangeante. Julian, je ne peux pas marcher mais ce n’est pas grave. Julian, si au moins tu ne veux pas reconnaître les horreurs que j’ai pu vivre, admets au moins que je ne pourrais plus jamais me lever. Cela me fatiguait d’assister à son deuil et de devoir le soutenir alors que j’avais été seule à faire le mien. J’avais eu la décence de le maintenir loin de mes douleurs, et je me retrouvai projeter dans les siennes.
Injuste, la situation était injuste. Pourtant, malgré tout cela, j’étais quand même présente et je savais pertinemment que je n’irais absolument nulle part. Cela avait toujours été ainsi, avec Julian ; avec le temps, malgré la noyade, malgré ses rages qui m’effrayaient, je revenais toujours vers lui en en demandant plus. Il avait fait de moi sa prisonnière, sa victime. Je donnais sans cesse sans jamais rien recevoir en retour. « Ne me parle pas de son pénis… » dit-il en esquissant un sourire. Il s’était détaché de moi pour m’observer. Il me bouscula avec amusement mais je voyais bien que ses prunelles semblaient tristes, paraissaient mortes. Il avait beau prétendre. Il avait beau faire comme si. Il était bien différent de celui que j’avais pu connaître dans ma jeunesse mais, pourtant, je continuais de le connaître par cœur. « Je connais déjà toutes tes différences. Ce sont mes limites qui posent problème. » reprit-il. Ses limites. Mes différences. Ses mains encadrèrent mon visage et je continuai de l’observer dans les yeux sans ciller. Je ravalai la légère colère qui m’habitait, sachant parfaitement que nous étions en équilibre ; sachant parfaitement que, si je me laissai aller à ma rancœur, nous finirions par basculer ensemble. « Regarde-moi dans les yeux, et dis-moi que tu me comprends comme avant. » Je le regardai en silence. Je le regardai en sachant parfaitement que je ne pourrais pas dire une telle phrase, ni même la penser. Je refusai de laisser ses supplications m’atteindre suffisamment. Je refusai de lui donner ce qu’il voulait uniquement pour espérer lui faire du bien sur le court terme. Parce qu’au fond de moi, je le savais. Je savais que cela ne serait pas de cette manière que nous parviendrons à nous reconstruire. « Je ne veux pas te mentir. » finis-je par dire. Ma voix n’était qu’un murmure, discret, perdu dans le bruit de nos inspirations et de nos expirations. « Parce que je ne te comprends pas, Julian, tout comme tu refuses de comprendre plein de choses à propos de moi. » C’était un sous-entendu, oui. Un sous-entendu à propos de la violence avec laquelle il pouvait rejeter mon handicap, les mois que j’ai passé, la douleur de ce qu’il m’infligeait, de temps à autre. J’eus un sourire triste au bout des lèvres. Mes mains attrapèrent ses poignets et je les serrai comme pour m’y rattacher, comme pour m’y accrocher. « Je pense qu’il serait peut-être temps pour qu’on essaye de se mettre à la place de l’autre. » Oui, Julian. Oui, je serais prête à le faire. Me mettre à ta place et tenter de comprendre le cheminement de tes pensées. Mais je refuse d’être seule. Je refuse de le faire par-moi-même. Je veux que tu te mettes à ma place, Julian. Je veux que tu te mettes à ma place et que tu comprennes. Les mots restèrent coincés au fond de ma gorge. Je tremblai plus fort que nécessaire, oui, mais la détermination luisait dans mon regard.
Parce que je le voulais, j’y croyais. Je le voulais et j’y croyais très fort.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Sam 28 Mar 2015 - 23:30 par Invité
“ Whatever I take, I take too much or too little; I do not take the exact amount. The exact amount is no use to me. I might just kill you right now or leave you forever.” Je n’étais qu’un idiot de la laisser jouer avec mes cordes sensibles de la sorte. Son souffle chaud se versait sur mon visage avant de me plonger dans une forme de tristesse immuable. Eugenia, pourquoi ne puis-je pas t’avoir pour toujours ? Je ne pouvais plus mettre de l’ordre dans mon cœur affolé. Il était trop tard pour notre histoire inachevée. Mon expression figée sur le désarroi menaçait de me briser en mille morceaux. Je crispai mes doigts sur ses épaules frêles, aspirant, espérant qu’elle perçoive toute ma dévotion derrière mes masques de haine et d’arrogance mais tous mes efforts étaient vains. Cette mascarade ne prenait donc jamais fin. Je m’accrochais aux vestiges de notre amitié afin qu’elle me sauve de mes démons. C’était si peu valeureux de ma part, mais je n’étais qu’une brisure de verre dans cet énorme château de glace. N’étais-ce pas ironique, que cette jeune femme gémissante et éclopée soit à la fois ma pire faiblesse et mon seul salut ? Je secouai la tête en sentant les effluves de son parfum entourer ma gorge sèche. Je frissonnai avant de me cambrer à nouveau, les muscles contractés par la colère. J’étais assailli par les picotements nerveux de mon esprit et l’envie de cogner dans le vide. Je voulais annihiler mes frustrations par la simple pression de mes phalanges contre les murs du bâtiment. Le chaos était indéfinissable et pourtant je pouvais le sentir m’embraser de ses feux majestueux. A quoi devais-je m’attendre à présent ? J’avais la pression – toutes mes paroles n’était qu’une infamie, un tissu de mensonges, un ramassis de conneries injurieuses et vindicatives. Je lui en voulais tellement et pourtant je ne parvenais pas à me détacher de son emprise. Chaque seconde à ses côtés me rendait plus fébrile que la précédente. Elle me fragilisait sans s’en rendre compte. Sa relation avec Lior me semblait si injuste et pourtant je refusais de porter un jugement sur ses choix– Au final, j’étais bien plus handicapé qu’elle ne pouvait jamais l’être. Mon âme était misérable, je ne pouvais plus rien ressentir. Les valeurs précieuses des sentiments amoureux me filaient entre les doigts. « Je ne veux pas te mentir. Parce que je ne te comprends pas, Julian, tout comme tu refuses de comprendre plein de choses à propos de moi. Je pense qu’il serait peut-être temps pour qu’on essaye de se mettre à la place de l’autre. » Souffla-t-elle et je m’éloignais encore plus, horrifié par ses vérités qu’elle me crachait au visage. Mes mains quittèrent la douceur de ses joues rosées avant de claquer contre le sol. Je n’étais pas prêt à endosser ce rôle. Je n’étais pas prêt à guérir de mes blessures. Je me mordis la lèvre inférieure en plissant les yeux d’un air affligé. Il serait peut-être temps … Sa voix raisonnait comme une longue symphonie musicale. Elle tournait en boucle avant de se loger au creux de ma conscience. Je ne savais pas quoi lui dire. Avais-je le droit de lui avouer que ma santé mentale était défaillante à cause de mon sentiment de rejet social. C’était ridicule. J’étais Julian Fitzgerald, j’avais réussi ma vengeance sur le monde en m’élevant au sein d’un groupe capitaliste et corrompu. J’étais rédacteur de catégorie au grand Times UK, le journal de référence de Londres. J’avais un million de contacts et des amis à travers l’Europe toute entière, et pourtant malgré tout cet engouement pour mon travail, je me sentais comme un imposteur. Je n’étais pas chez moi. Je roulai des yeux en regardant mes mains tremblantes. La sensation de froid qui grouillait dans mes veines me renvoyait vers les plages du Pays de Gale, celles où je l’avais jeté avec cruauté. J’avais lâché prise afin de trouver l’allégresse de la liberté mais plus je m’éloignais et plus elle me manquait. Nous étions piégés dans un univers étranger, hors du temps et de l’espace, avec seulement quelques poignées de secondes pour s’aimer. Ginny, j’ai appris que je pouvais vivre sans toi, mais si mes journées se résument à rabâcher mon malheur – je préfère revenir vers les hautes lumières qui se cachent derrières tes sourires. Tu ne peux pas marcher, mais tu peux voler comme une douce colombe. Je déglutis avant d’enfouir à nouveau mon visage sur mes cuisses serrées. Je m’accordai une trêve illusion afin de recentrer mes réflexions. Il serait peut-être temps … Toutes nos promesses perdues me revenaient en pleine face. Je me trouvais à la croisée des chemins mais j’étais bien trop frustré pour choisir ma voie. Soudain, je me retrouvai en face d’une ombre jaillie du fin fond du passé. Tous mes instincts me poussaient dans ses bras. Je me penchai lentement. « Raconte-moi alors. Dis-moi ce que c’est d’être à ta place … » Balbutiai-je avec difficulté. Parle-moi et je te montrerais l’étendue du vide que tu as laissé. Je suis toujours hanté par nos longues balades dans les rues pavées de pierre de Cardiff. Je me rappelle de tous les instants que nous avons partagé mais notre dernière rencontre reste creuse dans mon esprit. Et le plus cruel, c’est de réaliser que lorsque je te croyais morte, tu t’amusais encore à rajuster les petits pots de fleurs sur la tombe de ma mère. C’est incroyablement romantique et si pathétique. Parle-moi et je t’avouerais à quel point j’ai peur de te perdre à nouveau. Je préfère ne plus jamais t’accorder ma confiance plutôt que de vivre dans l’incertitude de tes départs ‘‘ pour le plus grand bien de mon avenir’’. Ce n’est jamais assez pour moi. Je la suppliai du regard avant de laisser échapper un long soupir.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Dim 29 Mar 2015 - 22:03 par Invité
tell him, i’m sorry you had to kill us this way. tell him, these are not apology letters, but eulogies. eulogies for roadkill and dead trees and all the beautiful things we could have become before we let the decay catch up to us. tell him, i’m crossing tightropes of words strung out of lovers who meant way more than they should have, and you meant way more than you should have. tell him, i’m sorry you had to kill us this way, because there are certain graves that are too hard to dig through and my hands are not willing to bleed for you. ✻✻✻ Julian, dis-moi pourquoi je suis encore là. Explique-moi ce que je fais encore ici. Je ne comprenais pas, non. Je ne comprenais pas ce cœur qui s’acharnait à désirer être en sa compagnie. Je ne comprenais pas cette peau qui réclamait sa chaleur. Je ne comprenais pas l’absence qui me pesait lorsqu’il n’était pas là. Rien n’était logique, dans mes sentiments. Mes émotions s’entremêlaient pour ne faire que me perdre à chaque fois plus. Il m’avait fait tant souffrir que j’aurais sans doute mieux fait de rester loin de lui, sans doute mieux fait de l’oublier. Il m’avait fait tant souffrir que la meilleure chose à faire aurait été de lui faire comprendre que je ne voulais plus le voir, ni même entendre parler de lui. Il m’avait fait tant souffrir que je ne voulais plus que lui. Il m’avait fait tant souffrir que je me surprenais à penser à lui, même dans les bras de Lior. Il m’avait fait tant souffrir qu’il avait laissé des traces indélébiles sur mon cœur malade. Il m’avait fait tant souffrir qu’il était à la fois la plaie béante dans ma poitrine et le fil m’ayant recousu. Il m’avait fait tant souffrir que j’étais malade à mon tour, malade de lui, malade de sa compagnie, malade de son amour. Il m’avait fait tant souffrir et je m’étais plu dans cette douleur. Julian, dis-moi pourquoi ce n’est pas plus facile. Explique-moi pourquoi cela n’est pas comme dans les films. Quelque part, j’enviais ces personnes qui semblaient connaître une existence calme et paisible. J’enviais ces couples qui se trouvaient sans peine. J’enviais ces personnes qui se mariaient après des années d’amour et seulement une poignée de disputes. J’enviais ces femmes qui ne se faisaient pas noyer par leurs bien-aimés, j’enviais ces hommes qui ne se faisaient pas abandonnés par les amours de leur vie suite à un accident de voiture. J’enviais ce monde qui me paraissait plus simple, j’enviais ces choses que je ne connaissais pas et que je ne connaîtrais sans doute jamais. J’enviais ces situations qui paraissaient si faciles, ces situations qui paraissaient si loin et différentes de tout ce que je pouvais bien vivre. Julian, dis-moi pourquoi nous ne sommes pas comme les autres. Explique-moi pourquoi est-ce qu’on se déchire de la sorte alors que nous aurions plus tout simplement être heureux. J’en venais à me dire, presque, que nous étions nés tragédies. J’en venais à me dire, presque, que nous étions faits ainsi. Peut-être certaines personnes avaient vu le monde pour être malheureuse. Peut-être, même, faisions-nous partie de cette catégorie d’êtres humains. Peut-être n’aurions-nous absolument aucune chance pour nous en sortir. Nous étions faits ainsi. Nous ne pourrions pas nous battre contre nous-mêmes. Julian, dis-moi pourquoi j’ai l’impression que je t’aime toujours. Explique-moi pourquoi c’est si difficile de lâcher prise. Aucune réponse ne me vint. Le silence de mon esprit résonna jusque dans mes tympans, et je sentis ma gorge se serrer ave violence. Je fermai les paupières pour m’empêcher de pleurer, pour m’empêcher de pleurer toutes les larmes de mon corps. Mais je n’y parvins pas. Je n’y parviendrais sans doute plus. « Raconte-moi alors. Dis-moi ce que c’est d’être à ta place… » La voix de Julian troubla le cours de mes pensées. Je revins sur Terre, difficilement. Son regard était suppliant ; le soupir qu’il laissa échapper sembla porter le poids du monde. Julian, dis-moi pourquoi tu fais ça. Explique-moi comment tu réussis à faire de moi ta prisonnière. J’avais sans cesse des questions, mais jamais de réponses. Seul le vide me répondait. Seule l’absence se manifestait. Parce qu’au fond, Julian était à mes côtés, mais il n’était pas réellement là. « C’est tomber tous les jours mais se relever pour les autres. » lui répondis-je finalement, ma voix enrayée par l’émotion, cette émotion qui refusait de me quitter. « C’est avoir abandonné tout espoir depuis des mois mais refuser de l’admettre à mes proches. C’est avoir envie de pleurer chaque minute de chaque journée parce que, malgré la présence des autres, la solitude est toujours là. Parce que, de toutes ces personnes présentes, ce n’est jamais la bonne qui est là. » Je passai mes mains sur mes joues afin d’écraser les larmes qui perlaient toutes seules au coin de mes paupières. Je marquai un silence pour stabiliser ma respiration, mais je ne réussis pas à calmer le rythme incontrôlable de mon corps. Julian, dis-moi pourquoi tu me mets dans cet état. Explique-moi comment tu parviens à me faire ressentir toutes ces choses par ta simple présence. « C’est savoir que cette personne ne voudra probablement jamais être présente, également, parce que cette personne est trop occupée avec sa rancœur pour comprendre le besoin de sa présence à mes côtés. C’est sans cesse essayer de me faire pardonner sans jamais y parvenir réellement. C’est regretter. C’est regretter tout le temps le mal fait autour de moi mais jamais obtenir une chance d’être pardonnée. » Mes pensées se bousculaient. Mes paroles, elles, se précipitaient sur ma langue, comme si j’avais peur qu’il me coupe, comme si j’avais peur de tout oublier. Julian, dis-moi pourquoi j’ai peur, comme cela. Explique-moi cette détresse et ces frayeurs qui m’habitent sans cesse par ta faute. « C’est se faire blesser. Une fois. Dix fois. Cent fois. C’est se faire blesser mais pardonner à l’autre parce le manque de sa présence est si pesant que je peux tout lui pardonner. » poursuivis-je dans un murmure. « C’est tenter d’avancer sans y parvenir. C’est espérer qu’un jour cette personne vienne mais savoir qu’elle ne prendra jamais la peine de comprendre. C’est la détester et l’aimer en même temps. C’est être perdue. C’est sans cesse être confrontée à l’échec et ne jamais connaître la réussite. C’est ne même pas savoir si la vie a un réel sens hormis continuer pour rassurer les autres. C’est faire semblant d’aller bien parce qu’aller mal n’est même pas une option. Et c’est aimer. C’est aimer de tout son cœur cet être qui me manque et qui ne sera jamais là. » Julian, dis-moi pourquoi tu n’es pas là. Explique-moi pourquoi on en est encore là. Je pleurais en silence, je pleurais sans attendre d’être réconfortée. Le poids des mots s’était envolé de ma cage thoracique, comme si j’étais libérée de paroles retenues trop longtemps. Julian, dis-moi pourquoi je suis encore là. Explique-moi pourquoi je t’aime encore alors que je suis censée être avec un autre. Alors que je suis censée te détester de tout mon cœur.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Mer 8 Avr 2015 - 18:33 par Invité
“ Whatever I take, I take too much or too little; I do not take the exact amount. The exact amount is no use to me. I might just kill you right now or leave you forever.” Si l’excès n’était qu’une adéquation aux lois de l’univers, alors Eugenia l’éprouvait grâce à ses grands sacrifices. Ses traits délicats s’effaçaient sous les ombrages de mon bureau, mais je pouvais l’admirer avec le même émerveillement qu’un enfant – Ainsi, elle saurait que dans cette pièce froide et solitaire, nous étions hors du temps. Je partageais ses douleurs invisibles. J’étais là et je ressentais toute l’injustice de ses choix. Je soupirai en laissant les flottements de mes boucles blondes retomber sur mes yeux bleus. Elle bougea délicatement, et le battement de ses cils légers suffit à me griser l’esprit. Mes tremblements névrotiques s’évanouissaient afin de laisser place aux cris déchirés de mon cœur toujours amoureux. Les mots inquiets que je voulais prononcer n’étaient qu’une larme de plus sur son visage pâle. Je crispai ma mâchoire d’un air religieux. Je ne regrettais pas toujours notre histoire ; parfois je m’accommodais à mes routines lâches et misérables. Je trouvais même la force de rire aux éclats et de me moquer des autres. Ce n’était important de souffrir car je puisais une sorte de force et d’inspiration de toutes les épreuves de la vie, mais sa voix enraillée s’éleva lentement afin de raisonner au creux de ma raison. Elle m’ouvrait les portes rouges de la mort et je m’élançais presque machinalement dans les ténèbres. Les chants funestes de son récit me guidaient vers une chute inévitable. « C’est tomber tous les jours mais se relever pour les autres. C’est avoir abandonné tout espoir depuis des mois mais refuser de l’admettre à mes proches. C’est avoir envie de pleurer chaque minute de chaque journée parce que, malgré la présence des autres, la solitude est toujours là. Parce que, de toutes ces personnes présentes, ce n’est jamais la bonne qui est là. » Je déglutis en papillonnant des yeux afin de chasser la répétition de mes actes de violence. J’étais suspendu à ses lèvres, la conscience meurtri et consumé par la rage. Ginny, suis-je réellement la bonne personne ? Si je pouvais panser tes blessures je me serais condamné à l’errance éternelle mais je ne suis plus le vaillant chevalier sur son destrier blanc. Ma main se crispa sur sa cuisse et je me demandai encore, tout en sachant la réponse, si elle pouvait ressentir tout le désespoir de ma prise sur sa peau. L’échec de l’amour avait manqué de me tuer mille fois, mais la voir resplendissante à mes côtés, sentir les effluves de ses longs cheveux bruns, et vibrer sous les rythmes mélodiques de ses cordes, était une promesse divine. « C’est savoir que cette personne ne voudra probablement jamais être présente, également, parce que cette personne est trop occupée avec sa rancœur pour comprendre le besoin de sa présence à mes côtés. C’est sans cesse essayer de me faire pardonner sans jamais y parvenir réellement. C’est regretter. C’est regretter tout le temps le mal fait autour de moi mais jamais obtenir une chance d’être pardonnée. » J’écrasais mes doigts sur le tissu de ses vêtements en secouant la tête. Je voulais refouler tout le mal que ses paroles me causait, mais le déni était une notion dépassée. Je me rapprochais de la délivrance sans broncher. Mon esprit se penchait dangereusement vers la grâce de nos destins sans jamais comprendre les résolutions machiavéliques de cette entité bizarre. « C’est se faire blesser. Une fois. Dix fois. Cent fois. C’est se faire blesser mais pardonner à l’autre parce le manque de sa présence est si pesant que je peux tout lui pardonner. C’est tenter d’avancer sans y parvenir. C’est espérer qu’un jour cette personne vienne mais savoir qu’elle ne prendra jamais la peine de comprendre. C’est la détester et l’aimer en même temps. C’est être perdue. C’est sans cesse être confrontée à l’échec et ne jamais connaître la réussite. C’est ne même pas savoir si la vie a un réel sens hormis continuer pour rassurer les autres. C’est faire semblant d’aller bien parce qu’aller mal n’est même pas une option. Et c’est aimer. C’est aimer de tout son cœur cet être qui me manque et qui ne sera jamais là. » Un frisson parcouru mon échine avant de verser dans ma poitrine. Je me ployais sous l’émotion, sans pouvoir combler ses incertitudes. Si cette personne était aussi lucide que je l’étais, si elle ressentait le tiers de la dévotion que je lui vouais, si c’était moi et que l’envie de l’embrasser me brûlait la bouche, elle résisterait pour l’honneur. J’ai promis de t’offrir une fin heureuse, mais t’éloigner de mon existence est le pire des supplices. Je t’envois mes plus belles pensées mais je garde mes caresses et mes confessions muettes. Tu ne peux pas me lancer cette perche. Je lui souris d’un air absent avant d’ancrer mon regard dans le sien. « Je suppose que cette personne ne mérite pas d’avoir une place à tes côtés – mais si elle revient un jour, j’espère qu’elle fera tout son possible pour illuminer ton sourire à nouveau. » Je m’éloignai avec douceur, comme pour marquer une distance de bienveillance entre nous. Lorsque tu es partie, tu as emporté le meilleur de moi. Je ne suis plus qu’une écorchure. Je pourrais souiller ta candeur sans le vouloir. Eugenia, comme deux étoiles contraires, nous sommes vouées à sombrer dans deux obscurités différentes. Je retins ma respiration en hochant la tête. Sa présence absente m’enveloppait de mélancolie. Je me sentais profondément détaché de la réalité, et pendant un court instant les souvenirs de notre jeunesse revinrent chahuter le cours de mes pensées. Je passai ma main dans ma chevelure terne et triste avant d’hausser les épaules avec abattement. « Je suis revenu il y a longtemps, mais tu ne m’as jamais retrouvé parce que je suis maladroit et que tu vis encore dans la fantaisie d’un monde simplet. » Ma langue claqua contre mon palais, me tirant un sursaut. Ginny, que vais-je faire maintenant que je suis là ? Dis-le-moi et je ne partirais plus jamais.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Lun 13 Avr 2015 - 15:13 par Invité
tell him, i’m sorry you had to kill us this way. tell him, these are not apology letters, but eulogies. eulogies for roadkill and dead trees and all the beautiful things we could have become before we let the decay catch up to us. tell him, i’m crossing tightropes of words strung out of lovers who meant way more than they should have, and you meant way more than you should have. tell him, i’m sorry you had to kill us this way, because there are certain graves that are too hard to dig through and my hands are not willing to bleed for you. ✻✻✻ Je ne suis bonne qu’à pleurer, Julian. Je ne suis bonne qu’à pleurer mais chaque larme que je peux verser n’est pas par ta faute. Si je pleure pour toi, cela ne veut pas dire que c’est à cause de toi. Si je pleure pour toi, cela est parce que j’ai enfin réussi à te dire ce que j’avais sur le cœur. Je l’ai enfin dit et, toi, tu les as enfin écouter. Cela ne changerait peut-être rien et, malgré tout, j’en avais conscience. Je savais que nous pourrions continuer d’être de simples étrangers. Je savais que nous pourrions continuer de nous déchirer. Mais, au fond de moi, le soulagement que je ressentais après avoir enfin énoncé ces pensées à voix haute valait toutes les peines à venir. Je ne suis bonne qu’à pleurer, Julian, mais je ne pleure pas parce que je suis triste. Je pleure parce que je suis heureuse. Heureuse d’enfin avoir réussi à faire un pas en avant. Parce que c’était un pas en avant, oui. C’était une avancée légère, une progression qui n’aurait sans doute aucune valeur d’un point de vue extérieur. C’était infime mais réel, infime mais cela me suffisait. Je me sentais mieux. Je me sentais plus sereine. Et tout cela tout en sachant que je n’étais pas au bout de mes peines. Je ne suis bonne qu’à pleurer, Julian. J’en suis désolée. Cela fait bien trop longtemps que j’ai été vidée de mes forces pour réussir prétendre que cela ne m’atteint pas. J’aurais aimé le prendre dans mes bras et le serrer fort, si fort contre moi. J’aurais aimé le prendre dans mes bras et sentir son odeur rassurante. J’aurais aimé le prendre dans mes bras et me dire qu’il était là, qu’il serait toujours là. Mais je savais que je n’avais pas le droit ; je savais que cela ne m’était pas autorisé et que je n’aurais sans doute pas l’occasion de le faire plus tard.
J’étais avec Lior. J’étais avec Lior et pourtant j’étais incapable de lutter contre les plaintes de mon cœur. Je voulais la présence de Julian, je voulais son corps contre le mien. Je voulais tant de choses que je ne pourrais jamais avoir ; je voulais le monde entier mais je n’étais même pas sûre de pouvoir obtenir une vie sans trop de malheurs. L’existence entière me paraissait injuste et je continuais de pleurer, les larmes silencieuses coulant sur mes joues salées.
Je continuais de pleurer parce que cela était la chose que je savais le mieux faire. Je ne suis bonne qu’à pleurer, Julian. Je ne suis bonne qu’à pleurer mais ce n’est pas de ta faute. C’est moi. C’est le destin. C’est les évènements. C’est nous. Je ne suis bonne qu’à pleurer mais j’aime me dire que cela signifie simplement que je te donne encore de l’importance. Que notre histoire m’importe. Il m’offrit un sourire, un sourire que je tentais de lui retourner malgré l’émotion. Doucement, il s’éloignait de moi et j’eus l’impression de perdre l’équilibre de mon cœur ; je ne dis rien, je ne laissais rien paraître, mais j’avais l’impression qu’il était absent même en étant qu’à une poigné de centimètres de moi. « Je suppose que cette personne ne mérite pas d’avoir une place à tes côtés ; mais si elle revient un jour, j’espère qu’elle fera tout son possible pour illuminer ton sourire à nouveau. » J’esquissai un sourire en entendant ses paroles, secouant la tête en levant les yeux au ciel. Je savais qu’il avait compris que je parlais de lui. Je savais qu’il se rendait compte, sans doute, de tout ce que j’avais bien pu sous-entendre avec mes paroles. Cela n’avait pas été des mots en l’air. Cela n’avait pas été des mots à moitié pensés. J’avais pensé chaque chose que j’avais bien pu lui dire. Je ne suis bonne qu’à pleurer, Julian. On pourrait croire que c’est à cause de toi, mais j’ai la conviction qu’il n’y a, au contraire, que toi pour sécher mes larmes. « Je suis revenu il y a longtemps, mais tu ne m’as jamais retrouvé parce que je suis maladroit et que tu vis encore dans la fantaisie d’un monde simplet. » Je l’observai avec attention, détaillant son expression, tentant d’entrapercevoir l’état de son cœur à travers ses pupilles. Je ne voyais rien, dans l’ombre du bureau ; je ne voyais rien hormis lui, juste en face de moi. « Je ne vis pas dans un monde simplet. » le contredis-je tout bas. Je n’étais même pas sûre de mes affirmations. La seule chose qui me venait à l’esprit étaient que toutes les horreurs que j’avais bien pu voir n’auraient jamais pu se passer dans un monde simplet, dans un monde fantaisiste, comme il aimait me le dire. Je ne suis bonne qu’à pleurer, Julian. Le monde dans lequel on vit est sans doute trop dur pour une âme comme moi. Le monde que je m’impose est sans doute trop difficile pour une enfant perdue comme moi. « Je vis dans le même monde que toi. On est tous condamné dans cette existence. » repris-je. Je voyais ce qu’il sous-entendait mais je n’étais pas sûre d’être d’accord avec lui ; j’avais l’impression qu’il se basait sur ce qu’il avait bien pu connaître de moi avant. Avant l’accident. Avant tout, absolument tout. Je n’étais plus la même et je le savais au fond de moi. Je n’étais plus la même et le monde édulcoré que j’avais bien pu me créer en étant plus jeune n’avait absolument plus aucun sens. « J’ai grandi malgré moi, Julian. J’ai été ramenée sur Terre. » repris-je. « … Et tu n’es pas revenu. » Non, il n’était pas revenu. Pas vers moi, en tout cas. Il était peut-être revenu vers une image qu’il s’était créé de moi mais il n’avait pas saisi la personne que j’étais devenue, la personne que j’étais réellement. La fille à la colonne vertébrale brisée. La fille cassée. As la fille l’ayant abandonné pour son propre plaisir. Je ne suis bonne qu’à pleurer, Julian, mais tu vois, malgré tout, je t’aime. Et chacune de mes larmes représente tout l’amour que je peux bien te porter.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Sam 18 Avr 2015 - 21:25 par Invité
“ Whatever I take, I take too much or too little; I do not take the exact amount. The exact amount is no use to me. I might just kill you right now or leave you forever.” J’étais emporté par une étrange douceur brûlante. Le son des tambours tapait dans ma tête, sans que je ne puisse me dérober à ma colère transcendante. Je n’avais pas besoin d’être sauvé. Je n’avais pas envie qu’elle déploie ses longues ailes blanches afin de me tirer de ma torpeur. Je ne méritais pas autant de considération. Mon cœur bat si fort. Tu peux le sentir s’émietter à cause de ce que tu m’as fait ? Tu es partie. Putain, tu es partie. J’ai rêvé pendant des mois de ton retour, mais à mon réveil tout n’étais qu’un mirage. Tu m’as quitté mille fois. Mes pensées oscillaient sans cesse. Je me perdais dans l’écume d’une mer glaciale, identique à celle où je l’avais abandonné sans ménagement. Mes sentiments étaient ponctués par la gravité tragique de ma colère. Je suis une bête enragée. Ne vois-tu pas les filets de fumées se tresser autour de ma gorge ? Je posai mes mains sur le sol afin de m’accrocher à une valeur matérielle quel conque avant de me dérober de la réalité à nouveau. Je n’en pouvais plus. Je ne voyais aucune autre solution. Les violences verbales de Winthrow raisonnaient encore dans le silence qui enveloppait ma tête. Je voulais enfoncer mes poings saillants dans son petit air narquois, et annihiler sa présence de la surface de la terre. Je pouvais aligner toute une théorie sur la médiocrité de ses actes mais je préférais me laisser aller à une forme moins glorieuse de combat. Ma bouche ne jurait plus que par les coups – comme lorsque mon père s’enfermait dans le deuil. Au final, j’étais forgé à l’image de mon bourreau. Je soupirai douloureusement. Et malgré tout, je ne me suis jamais senti aussi proche de toi qu’en cet instant. Regardes, tu es là. Je m’inclinai lentement vers ses lèvres. L’appel de la démence était si puissant, mais la tentation de frôler sa peau me détournait de toutes les horreurs qui possédaient mon esprit. « Je ne vis pas dans un monde simplet. Je vis dans le même monde que toi. On est tous condamné dans cette existence. » Je la regardais avec application, mais je ne parvenais pas à distinguer ses paroles. Sa voix n’était qu’un faible murmure en comparaison avec le fracas de mes pensées. Je fermai les yeux ; non, tu m’as condamné à cette existence. Je n’étais pas censé souffrir de ton absence. Je portais le deuil de ma mère, mais tu m’as imposé le tien. Mon monde est si différent à présent. Je déglutis en revenant vers elle. Plus rien ne sera jamais pareil parce que je t’aime encore plus fort qu’avant. « J’ai grandi malgré moi, Julian. J’ai été ramenée sur Terre… Et tu n’es pas revenu. » Je fronçai les sourcils. Je redoutais une confrontation sanglante, mais il était temps que je dépasse mes pires frayeurs. Il était temps que je me rebelle contre mes démons destructeurs. Et si je revenais maintenant ? Il y a Lior et toute la haine que me voue ta famille. Comment justifierais-tu ma présence à tes côtés après tout ce qui s’est passé entre nous ? Je suis un tourbillon qui fonce droit sur toi. Je te détruirais, je le sais. Il y avait tellement d’obstacles à franchir. J’avais l’impression de me tuer de manière volontaire. J’aurais pu quitter ce bureau et courir à perte d’haleine dans la ville. J’aurais certainement dû, mais je restais immobile à écouter ses confessions intimes avec une expression douteuse. Mon cœur battait encore, mais je me sentais complètement vide. « On grandit tous à un moment. » Je frôlai son menton du bout des doigts afin d’affirmer cette triste constatation. Mes mouvements chancelaient au rythme harmonieux du cercle de la vie et de la mort. Je retombais inéluctablement dans mes vices. Elle pouvait me manier comme une vulgaire marionnette, comment faisait-elle pour dompter ma rage fulgurante ? J’ancrais mon regard dans le sien, tout en l’obligeant à me fixer en retour. « Qui suis-je pour toi en cet instant ? Un ami ? Un ennemi ? Je peux facilement être les deux – mais si tu me donnes un rôle maintenant, je promets de m’y tenir jusqu’à la toute fin. » Je la contemplais avec toute la sincérité dont j’étais capable. Une fois qu’elle aura décrété que je ne lui appartenais plus, je pourrais m’évader vers les contrées lointaines de l’obscur. Mais si par malheur elle me choisissait envers et contre tout, je lui dédirais mes heures creuses et mes causes perdues.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Lun 20 Avr 2015 - 23:05 par Invité
tell him, i’m sorry you had to kill us this way. tell him, these are not apology letters, but eulogies. eulogies for roadkill and dead trees and all the beautiful things we could have become before we let the decay catch up to us. tell him, i’m crossing tightropes of words strung out of lovers who meant way more than they should have, and you meant way more than you should have. tell him, i’m sorry you had to kill us this way, because there are certain graves that are too hard to dig through and my hands are not willing to bleed for you. ✻✻✻ J’avais l’impression que nous étions de nouveau des gosses, des gamins qui se cachaient pour ne pas être surpris pas des personnes susceptibles de ne pas comprendre leur monde. J’avais l’impression que les choses étaient plus faciles, sous ce bureau, comme si nous étions créés un nouvel univers autour de nous ; comme si ma chaise roulante, laissée au loin, ne nous pesait plus sur la conscience.
Pourtant, malgré tout ce que je pouvais bien imaginer, malgré tout ce qui m’apparaissait, je savais que cela n’était pas la réalité. Nous étions grands, maintenant. Nous étions adultes, désormais. Nous ne pouvions plus fuir la réalité, cette réalité qui ne nous convenait pas ; nous ne pouvions plus nous cacher et rester sous des meubles en attendant que l’orage passe. Julian, tu dis que je vis dans un monde candide, mais je lui loin d’être encore une enfant. J’ai vécu trop de choses pour encore croire que demain sera meilleur. J’ai vu trop de choses pour encore me dire qu’une existence entière mérite d’être vécue. J’ai trop ressenti pour oublier que l’amour n’est pas le plus beau sentiment qu’il puisse exister, mais une maladie, une maladie qui ronge les entrailles et qui achève les personnes les plus sages. Je pris une profonde inspiration, mon regard plongé dans le sien, mes yeux détaillant ses prunelles. Je détestais être plus âgée, je détestais être plus grande. Je détestais l’adulte que j’étais devenue, laissant derrière moi la grande gamine innocente que j’avais un jour été. J’aurais donné énormément pour retrouver la simplicité de ma vie d’autrefois ; je n’avais pas été la plus heureuse mais je m’en étais contentée. Après tout j’avais été étrange et marginale, reculée et ailleurs ; on s’était bien souvent moqué de moi et j’avais perdu toute confiance à plusieurs reprises. J’avais détesté ces personnes qui n’avaient pas su me laisser tranquille, j’avais haïe de tout mon être ces individus qui s’étaient cru supérieurs et qui n’avaient pas hésité à me le rappeler, me le rappeler sans cesse.
Pourtant, dans cette vie désastreuse, dans cette existence semée d’embuches, j’y avais trouvé un certain équilibre. J’avais eu ma famille à mes côtés. Ma mère, enjouée, mon père, aimante. J’avais eu Julian, également. Ce meilleur ami que j’avais trop aimé et qui m’avait accepté. Ce meilleur ami qui m’avait suffi.
Il avait fait partie de mon monde candide, oui. Il avait été un morceau intégrant de mon être, l’essentiel de mon existence. Puis, lors de l’effondrement de notre relation, lors de l’effondrement de mon quotidien, son absence m’avait détruite, détruite moi. Je l’avais éloigné volontairement. Il s’était enfoncé dans ses principes bien après cela. Et, à nous deux, nous avions arraché la part d’enfance et d’innocence que j’avais bien pu garder. « On grandit tous à un moment. » déclara-t-il, faisant écho à mes pensées. Ses doigts vinrent caresser doucement mon menton et je demeurai immobile, ne cherchant pas à le dissuader ou à l’encourager dans ses gestes. Il m’observait avec insistance et j’en faisais de même ; nous demeurâmes silencieux et, finalement, il reprit la parole. « Qui suis-je pour toi en cet instant ? Un ami ? Un ennemi ? Je peux facilement être les deux. Mais si tu me donnes un rôle maintenant, je promets de m’y tenir jusqu’à la toute fin. » Un frisson parcourut ma colonne vertébrale et mon ventre se tordit. Je cessai de respirer le temps que mon cœur se remette de sa course folle ; au fond, sa question était simple, mais je savais déjà, au fond de moi, que je ne pourrais pas lui donner de réponse. Sa question était simple, mais je savais déjà, au fond de moi, qu’il n’existait pas un seul mot qui pourrait convenir. Parce que je ne savais pas. Je ne savais pas quelle place j’aurais aimé qu’il occupe dans ma vie. Je ne savais pas quel rôle conviendrait le mieux. Je voulais juste qu’il soit là. Là, à mes côtés. Je suis désolée, Julian. J’aurais aimé pouvoir t’aider. J’aurais aimé pouvoir t’avancer. Mais le problème, tu vois, Julian, c’est que je suis incapable de le savoir. Je suis incapable de comprendre mes sentiments, de comprendre ce cœur qui refuse de parler la même langue que moi. « Tu n’es pas un ennemi. » dis-je doucement. Je savais que si je procédais par éliminations, je me retrouverais certainement à retirer tous les mots pouvant exister sur cette Terre sans trouver de réponse adéquate. Je déglutis. « Mais j’ai l’impression que le mot ami ne suffirait pas non plus pour te décrire. » J’esquissai un sourire, avant de prendre ses poignets entre mes doigts. J’avais l’impression de garder les pieds sur Terre, de cette façon ; j’avais l’impression que cela était une prise que je pouvais avoir sur la réalité.
Je l’observai, je l’observai toujours. J’aurais aimé trouver une réponse dans ses prunelles mais rien ne me vint. Rien ne m’apparut. Cela ne m’étonnait qu’à moitié ; les miracles n’existaient pas, après tout. « Tu es Julian. Mon meilleur ami d’adolescence. Le gars qui était capable de prendre le train à pas d’heure pour me rejoindre et pour qui j’étais capable de faire la même chose. Tu es… Cette personne qui m’a empêché de virer folle au lycée, cet être qui… Cet être que je chéris de tout mon cœur. » Julian, est-ce que tu te rends compte de l’euphémisme que c’est ? Est-ce que tu te rends compte que je ne pourrais jamais réellement décrire ce que je ressens pour toi ? « Je ne sais pas si ça te suffit mais c’est tout ce que je peux te donner. J’en suis désolée. » J’esquissai un sourire, une nouvelle fois, avant de perdre mon regard sur mes doigts qui tenaient encore ses poignets. Julian, finalement, je sais. Je sais ce que tu es pour moi. Je le sais même si je prétends le contraire. Tu es l’amour de ma vie, Julian. Avec toutes nos ratures et tous nos malheurs. Tu es l’amour de ma vie mais je n’ai pas le droit de le dire.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Mar 21 Avr 2015 - 20:36 par Invité
“ Whatever I take, I take too much or too little; I do not take the exact amount. The exact amount is no use to me. I might just kill you right now or leave you forever.” J’avais compliqué les choses en tombant amoureux de ma seule amie. J’étais si confus et pourtant son visage me sommait de succomber encore une fois à sa beauté. Il me suffisait d’entendre le son de sa voix afin d’accourir. Il me suffisait d’apercevoir un signe dérisoire pour apparaitre à nouveau. Je ne pouvais jamais lui résister malgré tout mon bon sens et la colère fracassante qu’elle m’inspirait. J’étais sans cesse frustré par mes envies perverses, comme si les fantômes de nos baisers passés hantaient encore le contour de ma bouche. Elle m’avait embrassé parfois, bien avant que je ne tente un rapprochement. Cela avait-il une signification particulière ? Serait-ce possible qu’elle pense à moi autrement ? Je voulais lever le voile et écarter le malentendu, mais l’appel du silence était toujours plus fort. Elle sortait avec Lior. Elle semblait résignée à partager son petit bonheur simple et parfait avec lui. Ce constat me révulsait. J’en avais presque envie de vomir mes tripes. Je fermai les yeux, transi sous le poids de ses révélations. Comment se fait-il que je retourne toujours au point départ ? Tu pars toujours. Je m’heurtais à son air troublé avant de baisser la tête avec recueillement. Mon cœur se mourrait au fond de ma gorge, là ou elle l’avait abandonné un million de fois. Pourquoi tu te laisses faire lorsque je te touche ? Tu me crée l’illusion d’une proximité qui n’existe que dans mon imagination. Tu es cruelle, Eugenia Lancaster. Tu es encore plus cruelle que je ne le suis. Mes doigts glissèrent le long de son cou avant de tomber ballants sur mes genoux. J’avais envie de pleurer et de crier en même temps. Je voulais me lever et jeter ce bureau contre la baie vitrée avant de m’élancer dans le vide. Voilà, l’étendue de mon chagrin lorsque je réalisais qu’elle ne serait plus jamais mienne. Voilà, à quel point j’étais malade. Je papillonnai des yeux à plusieurs reprises afin de combattre mes démons intérieurs. Je te donne une dernière chance de partir. Cette fois, si tu me dis de rester je te suivrais jusqu’à damnation. Je te garderais prisonnière dans un cachot pour que tu ne puisses plus jamais m’abandonner. Il m’en fallait si peur pour tomber dans l’excès. Les flottements de mon esprit raisonnaient comme des mélodies graves dans ma conscience. Je retins mon souffle avant d’ouvrir la bouche, comme si mon corps tout entier se trouvait en apnée. « Tu n’es pas un ennemi. Mais j’ai l’impression que le mot ami ne suffirait pas non plus pour te décrire.. » Je tremblai en sentant ses mains se presser contre mes poignets. Un frisson malsain troubla la quiétude de nos échanges, et je m’éloignai par reflexe afin de me cacher au fond du bureau. Ne soutiens pas mon regard comme ça. Tu n’as pas le droit de me faire ployer. Eugenia, le temps et le monde nous séparent. Ne crois pas que je n’ai pas essayé de t’aimer sans restriction. Ne pense pas que je suis un être lâche et fragile. Les flammes de ma passion se consument encore en moi, mais puisqu’aucun Dieu ne m’accorde la miséricorde, puisque je suis condamné à être seul et abandonné, je préfère laisser le feu me ronger jusqu’à la moelle. Je déglutis en secouant la tête. Le mot ami, ne suffisait pas à me décrire parce que je ne méritais pas une telle appellation, et comme je n’étais pas un ennemi plus dangereux que le destin, je ne rentrais pas dans cette catégorie non plus. « Tu es Julian. Mon meilleur ami d’adolescence. Le gars qui était capable de prendre le train à pas d’heure pour me rejoindre et pour qui j’étais capable de faire la même chose. Tu es… Cette personne qui m’a empêché de virer folle au lycée, cet être qui… Cet être que je chéris de tout mon cœur. » J’avais l’impression qu’elle m’arrachait de ma crypte afin de m’exposer aux pires supplices. Cette personne que tu chéris de tout ton cœur, te chéris en retour – mais tu le sais pas. Tu ne le vois pas. Je fendis brusquement vers elle, relâchant la pression de son étreinte afin de me coller à son torse squelettique. « Je ne sais pas si ça te suffit mais c’est tout ce que je peux te donner. J’en suis désolée. » Mon souffle chatouillait la naissance de son cou parfumé. Je la poussai délicatement en arrière afin de mieux la retenir entre mes griffes acérées. Tu mens. Tu as toutes les réponses que je cherche mais tu refuses de me gratifier par la vérité. Je sais que tu as peur toi aussi. La beauté de la vie s’échappait de ses traits délicats. Je le fixai d’un air absent, tourmenté par une sensation de fatigue inexplicable. Je peux t’embrasser seulement cette fois ? Certainement pas. Je ne suis pas libre de jouer avec tes sentiments à présent. Je caressai l’arrière de sa tête avec tendresse avant de l’attirer vers mon épaule. « Ça me suffit. Ça devrait me suffire. » Soufflai-je en chancelant dans un rythme plein de mélancolie. Je la serrais presque avec désespoir, luttant contre mes ressentiments et les larmes qui emplissaient mes yeux meurtris. « Je serais ton ami – Je serais ton simple ami le temps que tu complètes ta définition. J’attendrais. » L’espace étroit où je l’étreignais me poussait immanquablement vers son parfum envoutant. Je ne pouvais pas clamer être en possession de son affection, Ginny était différente de toutes les personnes que j’avais connu auparavant, elle était insoumise à la matière. Elle était hors de portée.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Mar 21 Avr 2015 - 23:32 par Invité
tell him, i’m sorry you had to kill us this way. tell him, these are not apology letters, but eulogies. eulogies for roadkill and dead trees and all the beautiful things we could have become before we let the decay catch up to us. tell him, i’m crossing tightropes of words strung out of lovers who meant way more than they should have, and you meant way more than you should have. tell him, i’m sorry you had to kill us this way, because there are certain graves that are too hard to dig through and my hands are not willing to bleed for you. ✻✻✻ J’étais avec Lior. J’étais censée être avec lui, du moins, même si cela n’avait pas encore de signification précise dans mon esprit. Même si mon corps tout entier ne savait plus réellement à quoi cela pouvait référer. Je suis perdue, Julian. Je suis perdue à cause de toi. Je suis perdue dans tout ce que je ressens, je suis perdue dans mes convictions et dans mes espoirs. Je suis perdue et le pire, dans tout cela, est que je ne désire même pas être retrouvée ; je suis perdue mais j’ai peur d’y voir clair, comme si la réalité n’est pas susceptible de me satisfaire. Je savais que j’aimais Lior, mais que j’aimais Julian d’une autre façon encore. Je savais que je les portais tous les deux dans mon cœur mais je ne parvenais pas à mesurer l’attachement que j’avais pour mon ancien meilleur ami ; comme si, quelque part, Julian se détachait de toute mesure, de toute raison. Comme s’il était hors du temps, hors des comptes, hors de tout.
Hors de tout hormis de mon cœur.
Notre proximité était presque malsaine et j’en avais conscience ; j’avais fini par me rendre compte, après les minutes, après une poignée d’instants, que cela n’était sans doute pas une bonne idée de me tenir aussi proche de lui. Mais j’en avais besoin. J’en avais tant besoin que l’idée de m’éloigner m’était intolérable. J’en avais tant besoin que, le voir se reculer, lui, me brisa le cœur. S’il te plait, Julian, reste. Reste avec moi. Mais mes paroles ne franchirent jamais la barrière de mes lèvres ; je me contentai de l’observer, de l’observer dans les yeux, en tentant de démêler tous les sentiments que je pouvais ressentir à son égard.
C’était étrange, quelque part. Etrange parce que j’étais bien incapable de comprendre les choses qui se passaient au fond de mon cœur, alors qu’elles faisaient fondamentalement partie de mon être. C‘était étrange, étrange parce que j’aurais tout donné, absolument tout, pour pouvoir prendre du recul avec mon esprit confus, pour pouvoir maintenir une certaine distance avec mon chaos personnel. J’étais persuadée que j’aurais pu comprendre, comprendre ce que je ressentais, comprendre ce qu’il se passait ; mais, malheureusement, cela n’était pas possible, et j’étais condamnée à endurer les divagations de mes pensées fatigués et les battements irréguliers de mon cœur, criant injustement des sentiments que je n’aurais jamais dû être autorisée à ressentir à l’égard de Julian. Cet être que je chérissais de tout mon cœur. « Ça me suffit. Ça devrait me suffire. » finit-il par me répondre, après m’avoir attiré à lui. Sa prise autour de mon corps frêle me paraissait presque désespérée. J’avais presque l’impression d’entendre son cœur battre sous sa peau ; ses doigts, eux, s’étaient logé à l’arrière de mon crâne. Julian, explique-moi, explique-moi pourquoi je ressens toutes ces choses quand c’est toi qui me prends dans tes bras. Je pouvais presque entendre sa gorge se serrer sous l’émotion, cette émotion que je ne comprenais qu’à moitié. « Je serais ton ami. Je serais ton simple ami le temps que tu complètes ta définition. J’attendrais. » J’hochai doucement la tête contre son épaule, fermant les paupières comme pour m’accorder un instant de répit. Je mesurai mes inspirations, profondes, et mes expirations, plus lentes, intimant le calme à mon corps agité. Une de mes mains effectuait des mouvements circulaires dans le dos de Julian, comme pour le rassurer, comme pour lui témoigner que tout irait bien.
Mais je ne savais même pas si cela était le cas.
Après tout, j’étais sans doute bien plus perdue que lui, enfermée dans la cage de mes sentiments entremêlés. « Tout ira bien. » marmonnai-je doucement avant de finalement m’écarter de lui. Je replaçai quelques-unes de ses mèches folles sur son front, avant de doucement m’approcher pour embrasser sa joue. Lorsque je m’éloignai de lui de nouveau, je lui adressai un sourire timide. Mon cœur, lui, battait à tout rompre ; il battait, encore et encore, luttant contre ce que je m’apprêtais à dire, luttant en vain. « Je pense qu’il est peut-être temps pour qu’on retourne côtoyer le monde extérieur. » lançai-je doucement. « Tu as sans doute du travail. Et, moi, je dois rentrer. » Rentrer chez moi. Sortir de notre bulle, nous en aller, prendre des chemins différents. L’intimité de cet instant singulier commençait à oppresser mon cœur, mais aussi mes faiblesses, et je me sentais mal vis-à-vis de Lior ; même si je n’avais absolument rien fait ou dit contre lui, j’avais l’impression de lui avoir causé du tort en restant simplement en la présence de Julian.
En ressentant simplement toutes ces choses au fond de moi.
Je mis mes mains à terre pour doucement faire bouger mon corps en dehors du bureau. Je plissai les paupières le temps que mes yeux s’habituent à la lumière du jour, et je tournai une nouvelle fois la tête vers Julian. « Tu peux m’aider ? » lui demandai-je timidement. « Je veux bien tenter de rentrer chez moi en rampant, mais j’ai peur que ça ne me prenne légèrement plus de temps. » J’haussai les épaules d’un air désabusé, lui adressant toutefois un sourire pour lui faire comprendre que j’avais recours à l’humour. Je me sentais presque gênée, oui, gênée par ces minutes que nous avions pu passer l’un en compagnie de l’autre, gênée par notre proximité, gênée par mes sentiments. Parce que, Julian, c’est sans doute cela le plus gênant. Mes sentiments. Mes sentiments qui refusent d’être clairs, mes sentiments qui me déchirent de l’intérieur. Je t’aime, je t’aime de tout mon cœur mais je sais que je ne suis pas censée le reconnaître. Je t’aime, je t’aime de tout mon cœur, mais ma raison me répète sans cesse que je dois m’appliquer à te détester. Alors, oui, Julian, le plus gênant est ce que je ressens pour toi. Parce que tu peux peut-être te contenter d’une demi-vérité, mais j’ai toujours détesté le mensonge.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
() message posté Sam 25 Avr 2015 - 23:13 par Invité
“ Whatever I take, I take too much or too little; I do not take the exact amount. The exact amount is no use to me. I might just kill you right now or leave you forever.”    Mon cœur était en feu. Je clignai des yeux en m’attardant sur le visage angélique d’Eugenia ; elle avait le pouvoir d’ébranler ma plus bouleversante conviction d’un simple battement de cils. Pourquoi me confier la profondeur de son attachement alors qu’elle était avec Lior ? Pourquoi susciter en moi un sentiment d’injustice insurmontable si je suis ‘‘son ami’’ ?  Elle semblait si raisonnable, cependant je ne comprenais pas cet écart de conduite. Mon cœur vibrait dans ma poitrine, me suppliant de me détourner de son emprise, mais j’étais tout bonnement incapable d’éviter ses flèches acérées. Quoi maintenant? Cette question raisonnaient en boucle dans ma tête comme si je m’attendais inconsciemment à un miracle divin. J’avais eu plusieurs relations amoureuses auparavant, mais à chaque fois que je fermais les yeux le visage de Ginny me revenait comme un songe lointain, toujours plus éclatant et plus lumineux. J’avais vécu dans le déni pendant des mois, avant de réaliser que ma place était ailleurs. Je baissais les yeux d’un air affligé. Parce que je ne peux pas t’obliger à m’aimer lorsque tu t’éloignes comme ça. Je suis assez proche pour te voler un baiser mais j’ai déjà eu mal au cœur une fois. J’ai connu la douleur inhérente à tes éloignements. Je ne peux plus rien te donner. J’écrasai mes doigts contre les jointures du parquet. Ma tête s’embrouillait dans les contradictions de mon esprit ; l’honneur, la promesse, la droiture, le pêcher … Toutes mes valeurs s’envolaient comme une trainée de poussières. Quant à moi, je bafouais toutes mes résolutions. Ton souffle est assez chaud pour me blesser jusqu’au fond de mon être. Eloigne-toi ! Pars maintenant !  Je pris une grande inspiration avant de l’attirer vers mon torse. Ma main se nicha à l’arrière de son crâne tandis que je me noyais dans les pulsations irrégulières de mon pouls. Je t’avais dis de partir. Explique-moi ton entêtement pour que je sache quoi espérer de toi. Elle s’abandonnait sous ma prise acharnée sans aucune restriction. Ma gorge se serrait au contact de l’air sans que je ne puisse prononcer le moindre mot. Je suppose que je lui avais fait trop de promesses. Je me raidis subitement lorsque sa voix vibra contre mes oreilles ; « Tout ira bien. Je pense qu’il est peut-être temps pour qu’on retourne côtoyer le monde extérieur. Tu as sans doute du travail. Et, moi, je dois rentrer. » » Je fronçai les sourcils. Elle devait rentrer, probablement pour rejoindre son petit ami. Je ne peux pas m’empêcher de penser à vous – le son de tes halètements étouffés surgit dans le néant afin de couvrir les cris de mon âme tourmentée. Je sais qu’il t’a aimé de manières plus délicates que je ne le ferais jamais. Je sais qu’il est le prince charmant et que je ne suis que l’ombre d’un homme que tu as autrefois désiré.  Le sens de leur alliance m’échappait complètement. J’aurais voulu que l’oubli efface tous mes sentiments, mais si je perdais la mémoire qu’adviendra-t-il de mon identité ? Qui serais-je sans la perte de ma bienaimée ? J’hochai la tête en silence avant de glisser à l’extérieur, vers l’éclat violent du jour. Je me redressai avec difficulté avant de détendre les muscles de mon genou abimé. « Tu peux m’aider ? Je veux bien tenter de rentrer chez moi en rampant, mais j’ai peur que ça ne me prenne légèrement plus de temps. » » Elle avait tourné la tête vers moi avec une once de timidité et de retenue que je peinais à supporter après plusieurs minutes d’intimité. Ginny, j’ai l’impression que tu joues avec mes sentiments. Tu me souffles le chaud et le froid, mais je ne perdrais plus notre amitié à cause de mon égoïsme. Je vais étouffer ce cœur et ces divagations. Je vais devenir tellement engourdi que l’évocation de ton prénom perdra toute sa valeur. A la toute fin, je fuirais sans épouvante vers une autre personne. Quelqu’un qui ne sera jamais toi, mais qui pourra panser mes blessures l’espace d’une nuit, d’une heure ou d’une seconde. Peu importe tant que tu es hors de mon système. J’esquissai une ébauche de sourire en lui tendant ma main, puis je réalisais avec effroi qu’elle avait besoin de plus qu’une poignée pour se lever. Son accident … Je me penchai tristement afin de passer mes bras sous ses aisselles. Chacun de mes gestes est une erreur. Je la soulevai avec tendresse avant de la déposer sur son fauteuil roulant. « Je t’appellerais bientôt.   » Marmonnai-je avec difficulté en m’éloignant vers la baie vitrée. Je lui tournai le dos afin de me murer dans le silence. J’avais besoin de prendre du recul avant d’enlacer notre amitié nouvelle. Parce malgré mes raisonnements implacables et mes talents de manipulation, tu réussi toujours à faire de moi ton pantin.  


FIN
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
() message posté par Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
London Calling. :: It's over :: Corbeille :: Anciens RP
Aller à la page : Précédent  1, 2
» Catch me if you can [Julian]
» If you love somebody Better tell them while they're here- Julian
» (julian) do you believe in magic
» (julian) yes we can
» (Julian) F*** that, I can do anything

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
-