"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici (flashback) there's always another secret. w/barthy 2979874845 (flashback) there's always another secret. w/barthy 1973890357
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() message posté Mar 3 Fév 2015 - 18:36 par Invité
october 27th 2014;; we are so accustomed to disguise ourselves to others, that in the end, we become disguised to ourselves - there's always another secret. ✻✻✻ « Abruti. » marmonnai-je entre mes dents. « Si je t’attrape, Fitzgerald… » Je me tus dans mes paroles, ne jugeant pas nécessaire d’aller plus loin dans mes propos. Je continuai de maugréer quelques mots et de pester après mon téléphone portable, avant de le jeter contre le coussin délavé du canapé, refusant de l’observer une minute de plus avec l’espoir candide qu’il finisse par sonner. La mine boudeuse, j’observai l’écran de la télévision, posant mon coude contre l’accoudoir et enfonçant mon menton contre mon poing. J’observai les scènes défiler sans les voir. Je n’étais même plus sûre de me souvenir du titre de la série que j’étais en train de regarder. Je ne parvenais qu’à penser à Julian. Depuis mon anniversaire, je n’avais eu absolument aucune nouvelle de sa part. Comme une demeurée, j’avais continué de lui envoyer des messages et de l’appeler, dans l’espoir qu’il finisse par me répondre d’une manière ou d’une autre ; aucune de mes méthodes n’avaient abouti et je m’étais retrouvée à attendre après lui, jour après jours, dans l’espoir qu’il se manifeste. Il ne l’avait jamais fait. Mon opération était dans deux jours et je n’avais eu aucun retour de sa part, que cela soit de près ou de loin, via les réseaux sociaux ou simplement par un message texte.
Je vivais dans une constante frustration. Cela faisait des jours qu’un pli barrait mon front, témoignant du souci que je pouvais me faire ; je détestais Julian de m’infliger une telle chose. Je détestais d’être rejetée d’une façon aussi lâche que le silence. Placer un mouchard sur son téléphone m’avait permis de savoir deux choses ; il était à Paris et qu’il continuait d’envoyer des messages à certains de ces contacts. Mais je ne faisais pas partie de ces privilégiés. J’avais déblatéré à ce jeu durant de longues heures, ayant pour seule oreille Bartholomew, trouvant sans cesse des choses à dire à ce sujet. Au fond, j’étais blessée. J’étais blessée bien plus que nécessaire de constater qu’il m’infligeait une chose qu’il m’avait reproché de lui faire. Je le trouvais injuste dans ses actions et dans ses gestes. Je le trouvais blessant et il réveillait un sentiment constant d’indignation au creux de mon cœur. Je fermai les paupières, déglutissant avec difficulté. Je le détestais. Je le détestais de tout mon être. Pire que tout, je continuai de m’en faire pour lui, me demandant sans cesse s’il allait bien et s’il était heureux ; j’aurais voulu m’en ficher et ne pas y faire attention, mais mon cœur demeurait sourd à ma douleur. Je savais qu’il finirait par cesser de battre. Qu’il finirait par rendre les armes lorsque Julian daignerait à me porter le coup de grâce. L’agonie était si lente qu’elle me faisait doucement perdre la raison. Je tournai la tête vers Bartholomew, assis dans le canapé avec moi, absorbé par l’écran de la télévision. Cela faisait des jours que nous étions là. Des jours que nous n’avions pas réellement bougés. J’étais simplement sortie pour ma compétition de tennis fauteuil quelque jours auparavant, et il m’avait accompagné dans les gradins pour m’encourager ; depuis, nous avions repris position dans notre QG – j’ai nommé le canapé – mon minuscule trophée fièrement posé sur la table basse. Je poussai un soupir, impatiente.
Je ne tenais plus en place. J’attendais une chose qui n’arriverait jamais. Plus encore, j’étais angoissée à l’idée de mon opération et je ne parvenais plus à rester calme. Je retirai ma couverture de mes jambes, m’extirpant du canapé pour m’asseoir de nouveau sur mon fauteuil. Doucement, je manœuvrai pour faire le tour du canapé, et je m’arrêtai quelques secondes à la hauteur de mon demi-frère. « Je vais chercher le courrier. Sois sage. Pas de bêtise sinon je le dirais à Scarlet. » J’arquai un sourire, l’ombre d’un sourire sur mes lèvres et je sortis de notre appartement, roulant jusqu’à l’ascenseur. Je descendis jusqu’au rez-de-chaussée, et je m’avançai jusqu’aux boîtes aux lettres alignées dans l’entrée de l’immeuble. Armée de mes clefs, j’ouvris celle que nous partagions à nous trois. J’attrapai le courrier entre mes doigts fins, parcourant rapidement les destinataires. Scarlet Lancaster, facture. Scarlet Lancaster, publicité. Eugenia Lancaster, feuille de soins. Bartholomew Lancaster, banque. Je fronçai les sourcils en passant mes doigts sur le papier de qualité. Cela ne provenait même pas d’une banque anglaise. Je demeurai là, surprise, le temps défilant entre mes doigts. Je finis par en arriver à la conclusion que mon frère avait des dettes impayées, une nouvelle fois, et je levai les yeux au ciel en faisant demi-tour. Je remontai jusqu’à notre étage en empruntant l’ascenseur, et j’ouvris notre porte d’entrée doucement, attendant d’être à l’intérieur pour finalement me mettre à parler. « Barthyyy ? » l’appelai-je en m’avançant doucement dans le salon. « Dis-moi, t’as des dettes impayées dans un autre pays ? » Je fronçai les sourcils en observant le logo de la banque étrangère. Je lui tendis son courrier dans l’espoir qu’il puisse me fournir une explication. A vrai dire, j’espérais qu’il me dise que cela n’était pas ce que je pensais. J’espérais qu’il m’avoue que cela n’était pas important et que Scarlet n’hurlerait pas après lui ce soir pour nous plonger une nouvelle fois dans les abysses interminables du manque d’argent. Je me raclai la gorge. « Si c’est ça, t’as encore le temps de fuir avant que Scarlet ne mette la main sur toi. » ajoutai-je, une mine soucieuse afficher sur mon visage. J’attendis qu’il prenne la lettre avant de me mettre sérieusement à paniquer. Respire me lançai-je à moi-même. Peut-être que cela n’était pas si terrible que cela. Mais, à vrai dire, je n’étais plus sûre d’avoir encore suffisamment d’espoir au fond de mon être pour y croire avec ferveur.
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() message posté Mar 3 Fév 2015 - 22:44 par Invité


I never understood why Clark Kent was so hell bent on keeping Lois Lane in the dark. Peut-être que oui. En même temps peut-être que non. Mes yeux n’arrêtèrent pas de fixer l’écran, comme si la réponse de mon dilemme était écrite entre les images envoyés par la boite numérique. Et apparemment, cela n’était pas le cas, malgré mon regard oh combien persistant. Il fallait donc que je me décide. Je soupirai, passant une main dans la tignasse brune que je portais sur mon crâne. Toute personne me connaissant un tant soit peu aurait pu affirmer haut et fort que je n’étais pas fais pour prendre des décisions, même une aussi simple comme le fait de se lever pour aller se servir du magnifique smoothie à la fraise fait la veille. J’en voulais, bien sûr, mais d’un côté j’étais bien installé dans mon canapé, le cuir ancien mais confortable imprimé à jamais par la marque de mon royal postérieur. D’après Scarlet, c’était parce que je passais tout mon temps sur le canapé. Mon excuse? Je ne pouvais pas laisser Eugénie marquer celle de sa marque le canapé, cela l’aurait rendu affreusement asymétrique. Je fus tiré de mes réflexions particulièrement philosophiques par le bruit étouffé du téléphone de Ginny heurtant le coussin du canapé. Je la regardai du coup de l’œil un moment, n’osant pas vraiment parler. A vrai dire, je ne savais pas les mots pour lui indiquer que j’étais là pour elle au besoin, préférant ne rien dire et lui accorder mon attention plutôt que de belles paroles. Après tout, je n’étais réellement pas le mieux placé pour parler de cœur, le mien si peu brisé car je ne m’investissais jamais dans les relations. Peut-être était-ce la meilleure solution, à en croire les yeux brulants de rage qui se trouvaient dans les orbites de ma sœur. Mon regard fut alors happé par le trophée posé sur la table basse, et alors que les souvenirs de la victoire d’Eugenia remontèrent à vitesse grand V dans mon esprit, je m’accordai un léger sourire. Oui, ma chère petite sœur, hargneuse et volontaire avait gagné, et j’avais été aux anges, tout fier de pouvoir ramener le trophée dans l’appartement. Cette victoire lui avait fait le plus grand bien, mais j’avais l’impression que l’état euphorique, normal et agréable, qui avait suivit s’en était allé pour laisser place à cette morosité qui ne lui saillait guère. Pas étonnant que je n’appréciais pas de Fitzgerald. Avec tout ce qu’elle me disait sur cet homme, j’avais envie de secouer les épaules de ma sœur pour lui dire qu’il ne la méritait pas, qu’elle était bien trop courageuse et volontaire pour trainer avec un bon à rien comme lui. Mais je savais très bien que si je m’exécutais, ma sœur n’apprécierait pas mon honnêteté sur ce sujet là. Alors je me taisais, continuant de regarder tranquillement l’écran de télévision, sans en fait, y prêter la moindre attention. « Je vais chercher le courrier. Sois sage. Pas de bêtise sinon je le dirais à Scarlet. »J’observai les mouvements de Ginny se hissant sur son fauteuil et je secouai la tête légèrement pour lui montrer que je l’avais entendu. Avec un courage dont j’ignorais tout, je me hissai à mon tour hors du paradis qu’était ce canapé pour entrer avec mon flegme habituel la cuisine. J’attrapai un verre et me servis un verre de ce smoothie que je désirais depuis bientôt une heure. J’en profitai pour avaler un bout de biscuit dont la boîte traînait depuis quelques jours sur le plan de travail. Cela devait être sûrement à Scarlet qui l’avait ramené de son travail. Mais bon… Les biscuits n’obéissaient pas à la règle des cinq secondes, règle que je suivais cependant avec grande assiduité. « God, j’ai faim ! » Mon ventre ne réagissait pas encore au niveau sonore et pourtant cela ne l’empêchait pas de me tordre les entrailles. J’avais hâte que l’autre jumelle rentre pour qu’on puisse se mettre à table. Et puis avec le risotto au safran que j’avais mijoté, elles allaient adorer! Du moins j’espérais. « Barthyyy ? »J’haussai la voix pour me faire entendre. « Dans le salon? J’ai du courrier ? » Tel un gamin, j’arrivai au niveau d’Eugenia, entrant dans le salon en même temps qu’elle. Au final, malgré l’absence d’attaches, et le fait que je pouvais quitter un endroit aussi facilement que d’en choisir un autre, recevoir une lettre m’avait toujours rendu extatique. Et puis cela faisait longtemps qu’une lettre de Rei ne m’était pas parvenue, il commençait à me manquer ce vieux. « Dis-moi, t’as des dettes impayées dans un autre pays ? » J’adoptai un ton de voix blessé, malgré que mes yeux continuèrent de danser. C’était assez amusant cette histoire de dette. « Comment je pouvais le savoir qu’ils prélevaient automatiquement de l’argent dans ce casino de Séoul, moi? J’ai l’air de parler coréen? » Enfin, pas autant que le japonais ou le cantonais, mais suffisamment pour m’en sortir correctement dans une conversion. Je tournai la tête afin de percevoir le signe de la banque inscrite sur l’enveloppe mais Eugénia parla, m’arrachant à ma contemplation. « Si c’est ça, t’as encore le temps de fuir avant que Scarlet ne mette la main sur toi. » J’attrapai la lettre, et arquai un sourcil en voyant que celle-ci venait d’Italie. Mais qu’est-ce que cela voulait dire ? Je pensais que toutes mes factures étaient renvoyées à ma mère. « Je suis persuadé de n’avoir aucune dette en Italie, donc tu peux te calmer Ginny… » Sous son regard soucieux, j’ouvrai la lettre, une part de mon esprit me rappelant que j’avais bien ouvert un compte bancaire en Italie alors que j’avais décroché ce contrat pour du mannequinat. Complétement pris au dépourvu par le contenu de la lettre, je me laissai tomber sur le canapé, la main posée sur la bouche, ahuri. « Dio moi j’avais totalement oublié ça…! Ca explique pourquoi j’ai encore ma carte de GUI» Je savais bien que ma carte devait être assez remplie pour me payer mes quelques courses, mais j’avais sorti de ma mémoire le fait que j’avais mis la plupart de mon capital sur un livret d’épargne depuis de la banque Gruppo Unicredito Italia. Cela était la seule raison logique du montant indiqué sur la lettre…
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() message posté Lun 16 Fév 2015 - 12:24 par Invité
october 27th 2014;; we are so accustomed to disguise ourselves to others, that in the end, we become disguised to ourselves - there's always another secret. ✻✻✻ Mon frère ne recevait jamais de courrier.  Je ne savais pas si cela était parce qu’il n’avait jamais pris la peine de faire un changement d’adresse ou parce que ses lettres se perdaient à grands coups de retour à l’expéditeur mais il était rare, très rare, que quoi que ce soit à son nom nous parvienne. De temps à autre, des missives de la part d’un de ses anciens amis venaient se mêler à nos factures, nous prouvant ainsi qu’il existait bien une personne sur cette Terre sachant qu’il avait établi ses quartiers dans notre appartement, mais cela était tout. Bartholomew faisait partie de ces êtres vivant sans attache, après tout ; cela me faisait peur, quelque part, qu’il puisse seulement considérer cet endroit comme un lieu de passage. Un lieu qu’il finirait par quitter. Un lieu qui ne le retiendrait pas forcément, tout comme ces nombreux pays où il avait un jour posé ses bagages pour les reprendre un peu plus tard. Je savais qu’il repartirait à la conquête du monde d’ici quelques jours, semaines ou mois ; d’après ce que j’avais pu entendre et comprendre, il n’était pas fait pour une vie sédentaire. Je vivais dans l’appréhension que le jour de son départ finisse par arriver. Je ne désirais pas qu’il s’en aille. Malgré les protestations de Scarlet, malgré le fait qu’il juge bon de m’emprunter de temps à autre mon fauteuil, il était devenu un morceau essentiel de mon existence. Il était à la fois cette personne à qui je pouvais me confier et dont j’adorais entendre les histoires. Il était à la fois cette personne qui n’hésitait pas à refuser de me ménager et qui, secrètement, demeurait quand même incroyablement doux et protecteur en ma compagnie. Nous avions appris à vivre dans un certain équilibre et je me plaisais de l’avoir à mes côtés. Je m’étais sentie seule, avant son arrivée. Et j’étais persuadée qu’il avait ressenti la même chose avant de s’asseoir sur notre canapé. Désormais, nous étions seuls à deux.
J’en venais souvent à regretter de ne pas l’avoir connu avant mon accident. Cela avait été en partie de ma faute ; je n’avais pas jugé bon de m’intéresser au passé de mon père et ce demi-frère qui m’avait paru bien lointain. Mon imaginaire me soufflait bien souvent que j’aurais pu voyager avec lui. Je secouai la tête, revenant sur Terre. Je ne pouvais pas me perdre de songer à de pareilles choses. Je ne pouvais pas revenir sur mon passé. Mes yeux parcoururent anxieusement l’enveloppe frappée aux lettres de la banque italienne GUI, Gruppo Unicredito Italiano. J’avais suffisamment écouté mon frère me parler de ses nombreux voyages pour savoir qu’il y avait séjourné il y avait de cela quelques temps. Je ne comprenais pas pourquoi elle sortait d’absolument nulle part ; j’avais l’impression de tenir une mauvaise nouvelle entre mes doigts. « Dans le salon ? J’ai du courrier ? » me demanda-t-il et j’hochai la tête, sachant bien qu’il ne pourrait pas me voir acquiescer.  Nous pénétrâmes tous les deux dans la pièce au même instant, et je ne pus m’empêcher de lui demander s’il avait des dettes à l’étranger. Je lui tendis sa lettre tandis qu’il se préparait à me répondre, feignait d’être blessé par mes propos ou la situation en elle-même. « Comment je pouvais le savoir qu’ils prélevaient automatiquement de l’argent dans ce casino de Séoul, moi ? J’ai l’air de parler coréen ? » Je levai les yeux au ciel. J’étais presque sûre qu’il comprenait des bribes de coréen.
Malgré son application à faire croire au monde entier qu’il n’était qu’un imbécile heureux, je savais qu’il était une personne brillante. Il était simplement trop feignant pour exploiter ses capacités. C’était un Lancaster, après tout.
Je le vis observer le logo de la banquer avec attention. Je notai qu’il s’était rendu compte du pli soucieux qui barrait mon front, et je secouai la tête dans l’espoir de me débarrasser de toutes mes pensées. En vain. « Je suis persuadé de n’avoir aucune dette en Italie, donc tu peux te calmer Ginny…  » me déclara-t-il avant d’ouvrir la lettre. Je pris la décision de le croire uniquement lorsque j’aurais la preuve écrite qu’il me disait bel et bien la vérité. Il lut rapidement la lettre, la surprise se peignant sur son visage au fil de sa lecture. Il ne lui fallut que quelques secondes avant de se laisser tomber sur le canapé, abasourdi.   « Dios mios j’avais totalement oublié ça… ! Ça explique pourquoi j’ai encore ma carte de GUI. » me déclara-t-il et j’arquai un sourcil. « Comment ça ? » lui demandai-je en me penchant vers lui pour observer la lettre à mon tour. Mais il n’y avait rien à faire. Je ne parvenais pas à entrapercevoir le moindre mot, ni même le moindre chiffre. Je tentai de détailler son expression. Il n’y avait ni bonheur, ni malheur ; simplement de la surprise, envahissant tous ses traits. Je ne parvenais pas à saisir le sens de ses mots. Je ne savais pas s’il était content ou effaré. Connaissant mon frère, cela pouvait être l’un comme l’autre.
Il vivait hors de la réalité, après tout. Hors du temps. Rien ne le touchait réellement. « Bartholomew Lancaster, tu as intérêt à m’expliquer ce qu’il se passe. » l’avertis-je en tentant d’attraper la lettre de ses mains. « Qu’est-ce qu’ils te veulent, les Italiens, hein ? Est-ce que tu les as… Oh. » J’avais fini par réussir à attraper son relevé bancaire. J’avais fini par lire, relire, et rerelire les chiffres qui relataient l’état de son livret d’épargne. Mes yeux s’agrandir sous la stupeur, et je dus recompter les chiffres plusieurs fois pour m’assurer que je ne faisais pas erreur. Je déglutis en observant mon demi-frère. « T’as dévalisé une banque, c’est ça ? » Je me creusais la tête en essayant de me souvenir de ce qu’il avait fait en Italie. Le mannequinat me revint et j’entendis presque la voix de Bartholomew me narrer l’horreur qu’avaient été ses collègues soucieuses de leurs images et refusant de manger quoi que ce soit contenant du gluten ; je fronçai une nouvelle fois les sourcils. Il n’avait sans doute pas pu gagner autant pour poser devant un objectif.
Ou peut-être que si. Il s’agissait de Bartholomew, après tout. Tout était possible, dans son monde.
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() message posté Dim 22 Fév 2015 - 16:03 par Invité


I never understood why Clark Kent was so hell bent on keeping Lois Lane in the dark. Mon ventre résonnait dans la cuisine tandis que je continuais de mâcher le biscuit qui venait de tomber par terre. Je posai alors une main sur la partie du corps en question, histoire de masser la peau tout en l’implorant de se taire. Mes yeux profitèrent de ce mouvement pour se poser également sur mon ventre, et j’essayai alors de savoir d’où venait ce t-shirt. Cela faisait au moins quelques mois que je n’avais rien acheté. Avant d’arriver à Milan, j’enchainais les petits boulots et même si l’argent que je gagnais était suffisant pour survivre, je ne pouvais pas me permettre de le dépenser inutilement en vêtement. Malgré le manque de bon sens qui m’infligeait depuis ma naissance, je n’ai jamais été dépensier, si ce n’est en matériel de cuisine. Et c’est pour cela que j’ai toujours réussi à vivre dans n’importe quelle ville, tout simplement parce que j’arrivais toujours à négocier et à trouver des affaires. Et ce fut à partir de Milan, et des défilés qui renflouaient mon armoire en me donnant des vêtements, que je commençais vraiment à porter des affaires de luxe. Et au final, cela m’avait permis de changer des fringues anciennes que je portais à travers mes voyages vers les fringues nouvelles et impossibles à mettre sauf si on a été mannequin. Et alors que cette partie de ma vie était complétement révolue, elle arrivait quand même à me surprendre, à me faire rêver de ces journées passées avec les belles italiennes, dès que mes yeux se posaient sur un vêtement donc j’ignorais la provenance ; il venait donc de ces fameux cadeaux. D’un côté, cette période, et ces cadeaux me rappelaient sans cesse que je n’avais pas eu le plaisir de connaître mes sœurs avant. Parce que j’étais persuadé que si je les avais connue, j’aurais fais l’aller retour continuellement pour leur apporter tous les vêtements féminins que je pouvais trouver. J’avais beau me moquer assez souvent d’elles, je savais également que mes petites sœurs étaient considérées comme désirables pour la plupart des hommes. Peut-être étaient-ce ces sentiments fraternels trop longtemps ensevelis qui me poussaient à désapprouver toutes relations qu’avaient les jumelles… Mais pourtant cela ne m’empêchait pas de me demander si elles auraient été heureuses avec de tels cadeaux. Adria, la fille avec qui j’étais sorti à Milan, et qui m’avait plaqué comme toutes les autres, avait apprécié les sacs… Je soupirai, sachant que je ne saisissais pas assez les subtilités des femmes pour savoir si les bébés Lancaster auraient aimé recevoir de telles choses. Et puis ce qui était fait était fait. Le grognement de mon ventre insistant me tira de mes pensées, et je grommelai alors que j’entendis Eugenia revenir avec le courrier. Je fus plutôt surpris de voir Eugenia me tendre une lettre. J’étais comme ça, quelqu’un qui posait ses bagages un jour et repartait l’autre. Ne pas recevoir de lettre était quelque chose de normal, et donc dès qu’une personne pensait à moi, je ne pouvais qu’afficher un sourire. Ne pas être sur la liste d’envoie d’une centaine de personne ne me dérangeait aucunement. Je n’avais pas besoin d’avoir une centaine de connaissances, mais plutôt une dizaine de véritables amis. Et avec tous mes voyages, ce petit nombre était dispersé dans tous les continents, que cela soit Tokyo, Sidney, Paris ou Lima. Et puis, je n’avais pas d’adresse fixe pendant très longtemps, raison pour laquelle mes factures arrivaient normalement chez ma mère. De plus, la technologie moderne faisait qu’il était beaucoup plus commode et facile d’avoir une adresse mail plutôt qu’un toit sur la tête. Du coup, les nouvelles, je les avais par internet et non pas par du papier. Que je détestais écrire des lettres en plus.
Quelques minutes plus tard, et je me retrouvais assis sur le canapé, une main devant la bouche essayant de me rappeler combien de défilés j’avais fais pour avoir une telle somme sur mon compte. Je savais que j’avais travaillé assez durement pendant les dix huit mois passés là bas, mais quand même… « Comment ça ? » Eugenia se pencha pour observer la lettre, et je ne fis rien pour lui faciliter la lecture. Je ne savais pas vraiment comment m’expliquer, et la lettre avait de meilleures explications que moi. Les yeux de ma sœur essayaient de lire mes expressions, et je ne pouvais pas deviner ce qu’elle y lisait. Je regardai une nouvelle fois les chiffres, et je me demandai comment j’avais pu oublier une somme pareille… Enfin, ce n’était pas particulièrement grave, ce n’était que de l’argent. Beaucoup certes, mais de l’argent quand même. Mais il était vrai que cette somme pouvait faire de nombreuses choses. « Bartholomew Lancaster, tu as intérêt à m’expliquer ce qu’il se passe. » Je levai des yeux inhabituellement vides, ne sachant pas vraiment encore comment m’expliquer. Après tout, elle savait que j’avais été mannequin, elle était tombée sur des photos qu’un ami m’avait envoyé pour se foutre de moi. Scarlet et Eugenia avaient bien ris des photos, et quant à moi, j’étais soulagé que les photos envoyées n’étaient pas celle de la campagne de sous vêtements. Surtout pas celles où j’étais avec la blonde. « Qu’est-ce qu’ils te veulent, les Italiens, hein ? Est-ce que tu les as… Oh. » Je fus amusé par les mots employés par la plus jeune, et un léger sourire apparu en voyant son expression. Elle ne semblait pas vraiment comprendre l’étendu de la situation, et je ne pouvais pas lui en vouloir, j’avais encore du mal à me rappeler comment est-ce que cette somme était apparue. J’étais sur de ne mettre pas prostituer en plus du coup, gros mystère. Peut-être que j’avais particulièrement plus à Karl. « T’as dévalisé une banque, c’est ça ? » Je roulai des yeux, incrédule. « Ta confiance me touche sérieusement, Eugenia. » Pourquoi fallait-elle qu’elle croie automatiquement à un acte criminel ? J’avais peur des aiguilles, et elle voulait que j’aille braquer une banque ? Mais elle me prenait pour Jack Bauer ?! « T’as juste un frère vachement sexy. » Bon, je pouvais l’avouer ce n’était pas ma meilleure explication, mais au moins, elle était complétement véridique. Je riais légèrement alors que dans ma tête, j’enchaînais avec un high five entre mon moi et mon double intérieur. « Il faut croire que les défilés et les campagnes ont rapporté gros. J’avais complétement oublié ce compte… » C’est vrai que plusieurs personnes m’avaient recontacté après mon départ, mais je n’imaginais pas que cela puisse marcher autant. « D’un côté, c’est plutôt pas mal. C’était assez chiant comme boulot, alors ça fait une belle récompense. Oh, tu penses qu’on peut aller s’acheter un thérémine cet aprem ? » J’aurais sûrement du m’intéressé à ce qu’on me payait plutôt que de me préoccuper avec les petits fours…

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() message posté Lun 2 Mar 2015 - 11:34 par Invité
october 27th 2014;; we are so accustomed to disguise ourselves to others, that in the end, we become disguised to ourselves - there's always another secret. ✻✻✻ Je savais qu’il vivait sur le dos de ma sœur, actuellement. Qu’il n’apportait rien, absolument rien, pour l’aider, ne serait-ce qu’un tant soit peu. Après tout, il était simplement là. Il s’installait dans le canapé le matin pour qu’on l’y retrouve le soir, il regardait les heures défilées sur la pendule du salon sans jamais se dire qu’il fallait qu’il fasse quelque chose de ses dix doigts. Il mangeait ce qu’il y avait dans le frigo, préparait des plats avec ce que ma sœur achetait, utilisait l’eau pour prendre des douches et dormait successivement dans notre canapé, nos lits, sans forcément nous demander la permission. Il était une troisième âme dans cet appartement censé n’en contenir que deux. Il agaçait Scarlet avec ses manières d’être, mais je ne parvenais pas à le rejeter moi aussi.
Il n’apportait rien, rien du tout. Pourtant, j’avais la sensation que ma vie avait changée du tout au tout depuis qu’il hantait nos murs. Je n’étais plus seule. Et, sans demander un seul sou, il me tenait compagnie comme si j’étais une personne d’importance.
L’angoisse avait envahi mes veines sans que je ne parvienne à la contrôler ; j’avais imaginé une centaine de scénarios différents dans lesquels Bartholomew était endetté jusqu’au cou. J’avais vu Scarlet s’emporter après lui. J’avais vu Scarlet les mettre dehors, lui et ses ennuis. Et cette perspective m’était tout à fait intolérable. Je ne pouvais plus reprendre mon existence sans lui. J’en étais persuadée ; il était comme mon acolyte, mon partenaire de crime, mon binôme dans nos longues journées d’ennui.
Puis, la crainte avait laissé place à la surprise lorsque j’avais vu le contenu de la lettre.
Bartholomew avait toujours été une personne pleine de surprises ; après tout, à son arrivée, j’avais été très loin d’imaginer qu’il pouvait cuisiner les meilleurs éclairs au chocolat du monde, ou même incapable de me dire qu’il pourrait supporter mes marathons de The Voice UK en acceptant de tout commenter avec moi. Cependant, son compte italien était, de très loin, la plus grosse surprise qu’il m’ait fait. Jamais, au grand jamais, l’idée qu’il puisse avoir tant d’argent ne m’avait effleuré l’esprit. A un tel point que j’en vins à me demander si cela n’était pas parce qu’il avait braqué une banque au cours de sa vie pleine de péripéties. C’était l’option la plus probable, en soi. La plus envisageable. « Ta confiance me touche sérieusement, Eugenia. » me déclara-t-il et je ne pus m’empêcher de rire, de rire comme une hystérique. Ce n’était pas de ma faute. Une centaine d’émotions différentes semblaient me frapper de plein fouet et je peinais à toutes les contenir. J’observai mon demi-frère, installé dans le canapé, le visage soucieux, comme s’il tentait de retracer sa propre histoire pour comprendre cette somme imposante présente sur son compte.   « T’as juste un frère vachement sexy. Il faut croire que les défilés et les campagnes ont rapporté gros. J’avais complétement oublié ce compte… » finit-il par me dire. Je ne pus qu’approuver ses paroles en hochant la tête, ne relevant pas son commentaire sur son apparence. J’avais vu certaines photos d’une des campagnes à laquelle il avait participé et avait toujours résisté à l’envie d’en voir plus pour me moquer – gentiment, bien sûr –, mais, au fond, cela ne fit qu’accroitre mon envie de fouiller internet pour remettre la main sur les autres clichés.
Je voulais comprendre. Comprendre comment il avait pu faire son compte pour empocher un chèque pareil. Comprendre comment cela pouvait réellement être possible. Comprendre la logique de tout cela. Comprendre, comprendre, comprendre. « D’un côté, c’est plutôt pas mal. C’était assez chiant comme boulot, alors ça fait une belle récompense. Oh, tu penses qu’on peut aller s’acheter un thérémine cet aprem ? » Je secouai la tête pour me tirer de mes réflexions avant de poser mon regard sur lui. « Un thérémine ? Qu’est-ce qu’on ferait d’un thérémine ? » demandai-je en fronçant les sourcils. Je finis par lui rendre son relevé bancaire. Le pire, dans tout cela, était qu’en oubliant son compte, il avait pu cumuler des intérêts au fil des années. Et, si l’on regardait bien, les Italiens n’étaient pas si avares avec leurs taux. Je poussai un soupir, avant de peindre un sourire sur mon visage. « Tu es sûr que tu as seulement posé, lors des séances photos ? Non, parce qu’avec un tel salaire, je suis persuadée que tu as dû te prostituer en plus. C’était quel marque, déjà ? » Dans un coin de mon esprit, je notai qu’il fallait absolument que je fasse des recherches sur mon propre demi-frère afin d’élucider ce mystère. Cela me tuait presque de rester là en continuant de me poser une centaine de questions, sans même être capable de fournir les bonnes réponses à mon esprit dubitatif. « Tu sais ce que j’achèterai, moi ? » finis-je par dire avant de lever le bras pour désigner l’écran de la télévision. « Une nouvelle télé. Tu sais, leurs télés supersoniques, là. Et un nouveau canapé où on pourra directement mouler l’empreinte de nos fesses sur les coussins pour qu’ils soient ultra confortables. » J’esquissai un sourire en coin avant d’hausser les épaules. « Et j’achèterai de quoi faire un super gâteau ce soir. Mais après, ce n’est que mon avis. » Je ne pus m’empêcher de rire légèrement avant de reposer mon regard sur lui pour détailler son expression.
Mon frère avait réellement de l’argent. Je n’en revenais pas. Cela était comme un de ces rêves loufoques de mon esprit, mais je ne parvenais pas à me réveiller.
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() message posté Ven 10 Avr 2015 - 13:45 par Invité


I never understood why Clark Kent was so hell bent on keeping Lois Lane in the dark. Je regardai avec attention les yeux verts de ma sœur qui semblait décidemment agitée. Je savais pourquoi. On venait de voir une lettre de la banque et même si j’en rigolais, je savais également pourquoi cela la paniquait. Je voyais comment les deux sœurs vivaient. C’était sûrement parce que je n’avais jamais réussi à vivre avec les autres que je voyageais autant, cherchant en vain une façon de vivre qui m’allait. Au final, j’étais revenu à Londres sur un coup de tête, et je savais que je pouvais repartir tout aussi facilement que la décision de revenir m’était venue. Mais j’étais bien dans ce canapé avec Eugenia, à préparer des repas dans l’espoir qu’un jour Scarlet allait me voir autrement qu’un parasite. Je ne savais pas faire grand chose. Je n’étais pas assez intelligent pour faire un travail qui rapportait gros. Mais je savais cuisiner, et j’espérais être assez sympathique pour apporter ne serait-ce qu’un peu de joie dans cet appartement, où tout tournait autour de l’handicap d’Eugenia. Ce qui était compréhensible, sûrement, mais je me demandais comment elle le vivait. Elle qui paraissait si forte. Et moi qui essayais de me rendre utile à ma façon, imaginer être mis dehors-parce que si des dettes me suivaient, Scarlet avait tous les droits de le faire- était impensable. Oui, je devrais être un grand frère exemplaire et ne pas vivre sur le dos de ma sœur, mais je n’étais pas comme ça. Et puis j’étais grand frère depuis quelques mois, fallait bien que j’apprenne. L’inquiétude d’Eugenia me pinça le cœur, et je ne savais pas si je devais m’en réjouir. Imaginait-elle mon départ ou bien pensait-elle tout comme sa sœur, que je n’étais qu’un ramassis de mauvaises nouvelles. Je ne voulais pas partir. Mon cœur se serra, et je compris que j’avais sûrement trouvé cette place que je cherchais ; cet endroit était avec mes sœurs depuis le début. Malgré tout mon amour pour mon père, je me demandais pourquoi, et pour la énième fois depuis mon arrivée à Londres, il ne m’avait pas forcé à les rencontrer. Pourquoi il n’avait pas fait outre de nos caractères égoistes à tous les trois en forçant une rencontre.
Finalement, la dette imaginée n’était rien. Au contraire, c’était un compte en banque dont j’avais oublié l’existence qui s’offrait sous nos yeux, et je pouvais sentir la surprise d’Eugenia, encore plus grande que la mienne. Soudain, j’eu honte. Oublier un tel pactole alors que mes propres petites sœurs avaient du mal à joindre les deux bouts. J’étais insouciant, libre et indécis. Oui, je le savais, et je me connaissais. Je n’avais pas besoin de cet argent. Je pouvais vivre sans. Mais elles, non. Elles en avaient bien plus besoin que moi. Et pourtant je savais qu’elles n’allaient jamais l’accepter. Et pour y arriver, il fallait agir avec subtilité. Je soupirai avant de passer une main dans mes cheveux.
De la subtilité, moi ?
Je laissai échapper un rire léger.
Il fallait que je trouve une autre raison. Car cet argent allait servir à ce que la vie de mes sœurs soit meilleure. Après tout, elles n’avaient pas autant que moi ce côté débrouillard que je possédais, qui me permettait de m’en sortir n’importe où. Et si elles étaient ingénieuses, elles vivaient également en plein centre de Londres. J’avais habité pendant trois ans à Milan, je savais ce que c’était.
« Un thérémine ? Qu’est-ce qu’on ferait d’un thérémine ? » Je saisis le relevé bancaire en haussant les épaules, un sourire facile sur le visage. « On pourrait rajouter la musique de Star Trek sur tes marathons mode, ça mettrait un peu de suspens, tu vois. » Au moins, Scarlet n’allait pas me mettre à la porte. Enfin, j’espérais.
Je jetai un coup d’œil à la lettre, grimaçant à la vue des intérêts. Au final, mon oubli avait été fructueux. Les intérêts étaient hauts, mais je m’étais inscrit avec un compte spécial. A vrai dire, je savais juste ce que mon manager de l’époque m’avait dit ; un compte crée pour tous les mannequins avec du potentiel. Je n’aurais peut-être pas du arrêter au final.
« Tu es sûr que tu as seulement posé, lors des séances photos ? Non, parce qu’avec un tel salaire, je suis persuadée que tu as dû te prostituer en plus. C’était quelle marque, déjà ? » J’éclatai de rire, avant de prendre une mine offusqué. « Nope, j’ai pas posé à poil, ni couché. Avec les photographes non, mais les mannequins… » Je lançai un clin d’œil. « M’en souviens plus vraiment. Chanel, Dior… Je crois pour des costumes Armani. Oh, YSL et quelques marques italiens. Des sacs aussi. C’était chiant ça. »Je me massai le front, essayant frénétiquement de me rappeler des marques, mais cela ne m’avait jamais intéressé. Je mettais les vêtements, faisais des clins d’oeils et des sourires aux femmes qui achetaient pour leurs maris et leurs amants et ça marchait.
« Tu sais ce que j’achèterai, moi ? » Je relevai la tête suite aux paroles d’Eugenia. « Une nouvelle télé. Tu sais, leurs télés supersoniques, là. Et un nouveau canapé où on pourra directement mouler l’empreinte de nos fesses sur les coussins pour qu’ils soient ultra confortables. » Je passai une main dans les cheveux bruns de la gamine à mes côtés. « Une télé 3D aussi ? Et arrondie comme les écrans de ciné. Avec une machine à pop corn juste à côté. Non ! Un canapé massant. Genre super massant. Tu vois le truc ? » Je me rapprochai légèrement d’Eugenia. « Et j’achèterai de quoi faire un super gâteau ce soir. Mais après, ce n’est que mon avis. » Un énorme sourire prit possession de mes lèvres alors que je me levai pour m’étirer. « Des framboises. Et des fruits de la passion. Ca te dit ? » Je levai un sourcil en faisant signe vers la porte, prêt à faire les courses. Je voulais acheter tout ce qu’Eugenia voulait. Je sortis mon porte monnaie avant de retirer la carte italienne. « Scarlet va dire quoi à ton avis ? »

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() message posté Sam 25 Avr 2015 - 18:35 par Invité
october 27th 2014;; we are so accustomed to disguise ourselves to others, that in the end, we become disguised to ourselves - there's always another secret. ✻✻✻ Je n’avais jamais été riche. Du moins, jamais réellement ; ma mère n’avait jamais connu le besoin, mais elle n’avait jamais eu de véritable fortune sur son compte en banque. Mon père s’en était tiré de la même manière, acceptant, de temps en temps, de faire un chèque pour contribuer à une grosse dépense. Lorsque j’étais devenue étudiante, j’avais commencé à me serrer la ceinture pour joindre les deux bouts et alléger les charges de ma mère ; le coût de l’université avait été exorbitant, tout comme celui de la minuscule chambre d’étudiant dont j’avais hérité à Londres. J’avais travaillé à côté, commençant à gagner ma vie comme je pouvais ; puis, finalement, nous avions eu l’accident de voiture avec Scarlet, et notre situation avait changé du tout au tout.
Il y avait eu l’hospitalisation à financer. Puis le coût du matériel à assurer. L’appartement adapté à rembourser. Les rendez-vous réguliers à payer, accompagnés des opérations successives, des séjours à l’hôpital intempestif. Nous touchions une aide à cause de mon invalidité mais il était rare que cela suffise ; Scarlet avait abandonné ses études – malgré mes protestations – pour nous permettre de vivre, ou survivre, toutes les deux en travaillant et en ramenant donc, par conséquent, un salaire.
Je m’en voulais, d’une certaine manière. Je m’en voulais parce que j’avais l’impression d’être la cause de ce quotidien qui ne lui correspondait sans doute pas. Je m’en voulais parce que les premiers mois qui avaient suivi notre emménagement, je n’avais rien fait, absolument rien pour l’aider. Par la suite, j’avais tenté de prendre des petits boulots de temps à autre ; j’avais accepté de m’occuper d’ordinateur de particuliers, les débarrassant de leurs virus contre de l’argent, pour finalement me consacrer au tennis fauteuil et gagner des sous avec certaines de mes victoires. Cependant, je savais que cela n’avait jamais été assez.
Et que cela ne serait jamais réellement assez.
Alors, non. Non, je n’étais pas habituée à voir tant de chiffres sous les yeux. Non, je n’avais jamais été riche, non, je n’avais pas songé que mon demi-frère puisse l’être. Cela me paraissait presque irréel. Presque rassurant, même si cela était bien loin d’être mon propre argent. « On pourrait rajouter la musique de Star Trek sur tes marathons mode, ça mettrait un peu de suspens, tu vois. » J’affichai un air boudeur en entendant son explication pour l’achat d’un thérémine, et je secouai la tête avec ferveur. « Elle est nulle ton idée. » répondis-je avec une voix de petite fille, avant de finalement m’intéresser à l’explication du montant du cachet qu’il avait touché pour poser dans des fringues.
Parce qu’une part de moi refusait de croire qu’un mannequin puisse gagner autant d’argent pour avoir consacré une demi-journée de sa vie à être pris en photo dans des vêtements de haute couture. « Nope, j’ai pas posé à poil, ni couché. Avec les photographes non, mais les mannequins… » me répondit-il en me faisant un clin d’œil. Je levai les yeux au ciel, un sourire en coin sur mes lèvres. « M’en souviens plus vraiment. Chanel, Dior… Je crois pour des costumes Armani. Oh, YSL et quelques marques italiennes. Des sacs aussi. C’était chiant ça. » Je ricanai légèrement en l’imaginant se trimbaler avec des sacs, et je notai dans un coin de ma tête de chercher cela sur le net. Au fond de moi, également, je me rendis compte que certains fanatiques devaient connaître son nom, sa taille et ses mesures, bavant devant chacun des clichés que les photographes avaient bien pu prendre de lui. Je sentis la fierté se manifester dans mes veines. Ce mannequin qu’il idolâtrait était mon demi-frère, mon demi-frère à moi. Ils devaient tous se désoler de sa disparition dans le circuit de la haute couture, alors qu’il avait fait sa grande entrée dans mon existence. « Pauvre toi, je te plains vraiment. » lui répondis-je. « Elles se sont pas cassées, les planches à pain, quand tu as couché avec elle ? » J’affichai une mine interrogatrice, alors qu’au fond de moi, je hurlai de rire en silence.
Pourtant, je n’avais absolument rien à dire. J’étais sans doute aussi maigre qu’elle.
Cela n’était pas mon argent, non. Pourtant, je me surprenais à rêver de ce que je pourrais bien acheter avec, sachant parfaitement que cela ne se produirait sans doute pas. Bartholomew m’ébouriffa les cheveux en entendant mes propositions. « Une télé 3D aussi ? Et arrondie comme les écrans de ciné. Avec une machine à popcorn juste à côté. Non ! Un canapé massant. Genre super massant. Tu vois le truc ? » J’hochai la tête avec ferveur. A vrai dire, bien au-delà de voir le truc, je m’imaginais déjà dans ces fauteuils ultra confortables en train de regarder Game of Thrones sur la télévision supersonique. « Des framboises. Et des fruits de la passion. Ça te dit ? » enchaîna-t-il. J’acquiesçai une nouvelle fois, presque aussi emballée qu’à l’idée d’une nouvelle télé. « Scarlet va dire quoi à ton avis ? » Bartholomew était déjà debout, posté à côté de la porte. Je débloquai les roues de mon fauteuil pour m’avancer jusqu’à lui, les sourcils froncés tandis que je réfléchissais. Je n’avais pas songé à la réaction propre de Scarlet, non, une fois que j’avais été rassurée qu’elle ne le mettrait pas directement à la porte. « Je pense qu’elle va te menacer pour que tu lui fasses un chèque. » lui répondis-je en me dirigeant vers lui, au niveau de la porte d’entrée. « Mais je pense que tu peux l’amadouer si on lui laisse une part de gâteau. » J’haussai les épaules. A vrai dire, je n’en pensais pas le moindre mot ; j’imaginais bien ma sœur réclamé chaque centime que nous avions bien pu dépenser pour lui, ce qui m’attrista, d’une certaine manière. Nous étions une famille. L’argent ne devait pas avoir de valeur quand il était dépensé pour les autres.
Mais qui étais-je pour dire cela ? Ce n’était pas mon argent. J’étais un poids chez les Lancaster, autant que Bartholomew avait bien pu l’être, lui aussi. « Bon, on y va ? » lâchai-je en interrompant le fil de mes pensées. Je lui adressai un grand sourire. Je ne savais pas réellement ce qu’on allait acheter ; mais, si c’était des ingrédients pour faire un gâteau, cela m’allait tout autant.
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