"Fermeture" de London Calling
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La meilleur façon de résister à la tentation c'est d'y céder. (sexy)

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Anonymous
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() message posté Lun 26 Jan 2015 - 20:24 par Invité




Rester sous la couette...
Avec Cassia Hudson




15H35... Lola regardait sa montre toutes les deux minutes, comme si le temps pouvait avançait plus vite... Son cours se terminait dans 20 minutes, mais les minutes jouaient sur les nerfs de la jolie blonde.
Ce cours était celui de création de texte. Bien qu'elle soit de nature littéraire et à l'esprit très créatif, Lola détestait cette matière présentée par un professeur on ne peut plus soporifique. Elle aimait créer et écrire des histoires, certes mais elle détestait le faire avec des règles et sous contraintes, là encore le caractère rebelle de la belle ressortait sensiblement.

Mais son agacement d'aujourd'hui n'était pas seulement dû aux déblatérations  inutiles du professeur, mais également à la mauvaise humeur qui traînait sur Lola depuis son réveil... Par le bruit monstre des travaux chez son voisin. Il faut avouer qu'il y a plus doux comme réveil.
En retard, plus de café ni de cigarettes, le métro peinant à avancer pour cause de problèmes techniques... Tout semblait être contre Lola depuis ce matin.
Il était donc inscrit dans une suite logique que Lola, blottie contre un radiateur, solitaire, souffle à chaque minute lentement passée durant ce cours pas des plus passionnant.
Sa mauvaise humeur augmenta immodérément lorsqu'elle apprit que son cours d'interprétation théâtral était annulé aujourd'hui sans raison apparente.Sans raison apparente ? Mais oui bien sûr. Le prof avait juste regardé par la fenêtre et avait décidé par cette pluie torrentielle de ne pas sortir de chez lui. Et au fond, malgré tout, il avait eu sûrement raison le p'tit père.
Mais ce cours aurait été sûrement la meilleure chose qui pouvait arriver aujourd'hui à Lola, il aurait pu même lui permettre de canaliser sa colère irrationnelle d'aujourd'hui.
Mais non. Elle allait devoir prendre sur elle, et pour un caractère aussi volcanique que le sien, vous pouvez croire à quel point c'était difficile.

Il était presque 18h, heure de la libération, certainement et Lola déambulait seule dans les couloirs, cherchant le plus vite possible une issue de sortie pour s'engouffrer le plus vite possible là aussi dans le premier métro. Elle évitait tout le monde, et les gens le lui rendait bien. Son humeur massacrante devait se lire sur ses traits Tout le monde ? Et bien non. Une personne l'interrompit dans sa faible tranquillité. Cette personne de grande insouciance, c'était Liya, une des seules filles de sa promo pour qui Lola éprouvait de la sympathie. Liya était une fille très réservée, surdouée et d'un génie qui épatait Lola. Elle était loin d'être dans le cliché des étudiantes en art qu'exécrait Lola, ces filles d'une grande superficialité qui ne rêvait que de grands écrans et d'Hollywood.
Liya était d'une gentillesse et d'une dévotion remarquable, avec des principes que ne pouvait qu'apprécier Lola.  Et puis, ce petit génie avait comme ambition de devenir metteur en scène, et Lola la visualisait bien, cachée derrière ses trop grosses lunettes, la tête fumante d'idées.
Aujourd'hui la jeune surdouée de 16 ans était venue se poster de façon un peu maladroite devant la brindille un peu blasée

♦ Dis-moi Lola, j'ai une faveur à te demander, tu veux bien venir avec moi ?
J'dois aller récupérer des photos chez une photographe... Et j'aime pas trop y aller toute seule, ça me dérange de te demander mais tu veux bien venir avec moi ? S'il te plaît...


Lola soupira, sa mauvaise humeur était omniprésente mais tout de même pas assez puissante pour refuser quoi que ce soit. Surtout a quelqu'un comme Liya qui était la douceur meme. Elle soupira alors.

Bon, ok. C'est bien parce que c'est toi. Mais pas longtemps, hein, j'ai des choses à faire

Des choses à faire ? Oui. Se préparer un grand bol de soupe, et s'enrouler sous la couette en regardant des âneries télévisuelles. Ou encore se planter devant un énième épisode de Friend, un plaid sur les pieds, son chaton sur les genoux et une tisane à la main... Plein de choses à faire, oui, mais seule !
Mais comment peut-elle refuser quelque chose à ce regard de petite biche perdue qui suppliait sous ses yeux ? Alors comme d'habitude elle avait dit oui, sachant toute la détresse que la petite Liya avait pour surmonter sa timidité. Ne serait-ce même que pour aller chercher des photos.
Mais après tout, Lola n'avait pas à juger, chacun avait ses faiblesses et si Lola pouvait être un soutien pour sa pote, elle ne pouvait que le faire en se réjouissant... Malgré la journée difficile qui se passait.

Elle accompagna donc son amie elle ne savait trop où, chercher des photos d'elle ne savait trop quoi chez elle ne savait trop qui.
Sur le chemin, Liya un peu plus détendue l'informa qu'elle allait chercher des photos qu'elle avait commandé pour un futur projet scénique, chez une jeune femme de l'âge de Lola qui était une artiste indépendante. Et Liya avait comme projet aujourd'hui, non seulement de récupérer les photos faites précédemment, mais également de passer une autre commande pour son projet scénique, cette fois-ci de peinture.
Lola souriait aux idées de son amie auxquels elle ne pouvait qu'acquiescer. Elle se devait même de soutenir ce petit bout de femme qui méritait les plus grandes des réussites, et peut-être que ce projet scénique mystérieux dont elle ne voulait pas encore trop parler était le d&but. Le début de quelque chose de grand.
Après plusieurs dizaines de minutes de trajets, les deux étudiantes arrivèrent à destination. Une fois devant la porte, son amie rassurée, la remercia pour sa venue et lui glissa une remarque.

♦ Tu t'entendrais bien avec elle, j'en suis presque sûre Lola !

En toquant sereinement et vivement à la porte, Lola répondit un peu moins enthousiaste que son interlocutrice.

Ouais, on verra ça ma belle.


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() message posté Dim 1 Fév 2015 - 0:28 par Invité

Merde. Merde. Fait chier ! C’était juste une de ces putain de fichue journée où tout allait mal et où rien ne se passait comme on l’avait prévu à la base. Une journée qu’on aimerait juste pouvoir effacer et ne plus revivre parce qu’au-delà de nous épuiser, soit ça nous foutait le moral en l’air, soit ça nous foutait en rogne. Sur le coup, j’aurais plutôt choisi le terme en rogne pour définir l’état d’esprit dans lequel je me trouvais. Bordel, j’aurais mieux fait d’aller dans mon lit et d’y rester parce que tout tournait au désastre à présent. L’expression « putain de bordel de merde » aurait parfaitement pu résumer l’état d’esprit dans lequel je me trouvais à cet instant même. J’étais dans un appartement qui n’était pas le mien à une heure où j’aurais dû être chez moi. J’étais dans ce foutu endroit où j’aurais mieux fait de ne pas mettre les pieds vu ce qui se déroulait maintenant. Pourtant, hier soir, en quittant le bar, cela m’avait semblé être une bonne idée. Une super bonne idée ouais pour oublier ma vie et pour profiter de tout ce que ce monde avait à offrir. J’aurais mieux fait de rentrer comme une déprimée chez moi pour me rouler en boule sous ma couette et dormir un long moment alors que la vie londonienne commencerait pour beaucoup. Mon boulot m’obligeait souvent à vivre en décalé et j’aimais ça. Je me sentais toujours comme différente et j’aimais ça. Après tout, je ne pouvais pas être n’importe qui. Pas avec le passé qui me collait à la peau. Pas avec la situation que j’étais en train de vivre actuellement – quoique cette situation des milliers d’hommes ou de femmes devaient sans doute la vivre tout comme moi. Oh, excusez-moi, vous ne connaissez encore rien de cette situation. Laissez-moi vous expliquer.

J’avais fini plus tôt hier, mon boss avait changé mes horaires et je ne faisais pas la fermeture. Alors, j’étais restée au bar un peu plus longtemps pour profiter de la musique (le groupe qui jouait était vraiment bon) et de l’alcool également. Finalement, les minutes étaient devenues des heures et j’avais fini par quitter le bar au bras d’un homme comme ça m’arrivait assez régulièrement. Quoiqu’il en soit, j’avais passé la nuit avec cet homme (oh zut, n’allez pas me demander son prénom, je n’en avais aucune idée alors il resterait juste l’étranger). Je m’étais réveillée lorsque le soleil se levait, je m’étais réveillée à cause d’un cauchemar et, comme à mon habitude, j’avais prévu de fuir sans rien dire à ma conquête d’un soir. C’était la normalité pour moi. Je ne me sentais pas coupable lorsque je m’effaçais de cette manière du lit de ces personnes. Je me sentais simplement coupables lorsque j’y restais. C’était comme si je n’avais pas le droit dans le fond. Sauf que, cette fois-ci, mon partenaire d’une nuit n’était plus au lit. Il était en train de me préparer un petit déjeuner exquis. Je n’avais pas pu fuir si facilement. J’avais déjeuné avec lui, nous avions couché une nouvelle fois ensemble sous la douche avant qu’il ne parte rapidement au boulot d’après ce que j’avais compris. Bon, là, sur le coup, vous pouvez vous dire que tout va bien, que tout est parfait même. Vous pouvez penser que cette situation n’a rien de dramatique et qu’il ne faut pas se plaindre pour cela. Mais, attendez, ce n’est pas fini.

J’avais pris mon temps pour terminer de me préparer chez lui. Après tout, il m’avait confié qu’il ne fermait jamais sa porte à clef alors je n’avais pas à m’en faire puis je m’en foutais de ce qu’il faisait quand à sa sécurité. Alors, ouais, j’avais passé une demi-heure à me préparer, à fouiller un peu l’appartement avant de me décider à bouger pour rentrer chez moi faire une bonne sieste. Sauf qu’une fois devant la porte, celle-ci était verrouillée. Pas un seul moyen de l’ouvrir de l’intérieur, pas une seule clef et pas moyen de sauter par la fenêtre puisqu’il était au sixième étage. J’aurais pu me la jouer super-héroïne pour escaler l’immeuble et m’enfuir si j’étais sûre de m’en sortir en vie. J’aurais pu appeler quelqu’un pour venir me sauver si j’avais connu l’adresse. Mais non. J’étais juste restée dans ce fichu appartement à attendre le retour de l’étranger. Cet étranger qui osait ramener ses fesses à seulement seize heures de l’après-midi. Autant vous dire que j’étais déjà dans un état de rogne affreux, mais lorsqu’il commença à me parler comme si j’étais sa petite-amie ou comme si j’allais le devenir, les choses avaient empiré. Alors, je lui avais crié dessus. Il m’avait hurlé dessus. Bref, un beau joli bordel et j’avais fini par claquer cette foutue porte pour rentrer à mon appartement parce que, merde, je voulais dormir.

Journée de merde. Journée de merde. Journée de merde. Je ruminais sur tout le trajet. Je n’avais pas d’argent sur moi pour prendre un putain de taxi. Je ne pourrais pas me reposer correctement aujourd’hui. Ce mec me foutait les nerfs et je prévoyais déjà de rentrer en douce chez lui pour me venger comme une Hudson l’aurait fait. Et, putain de bordel de merde, voilà qu’il se mettait à pleuvoir maintenant. Puis, pas une seule personne sympathique dans cette foutue ville. Dans les publicités, y a toujours un mec super charmant et hyper canon qui finit par offrir son parapluie à la demoiselle en détresse. Bah, vous savez quoi, j’allais appeler les responsables des publicités pour leur dire que c’était mensonger leurs trucs. Personne ne m’offrait son parapluie. Au contraire, les gens me regardaient à peine ou alors ils me dévisageaient étrangement. Il faut dire que j’étais sans doute la seule à me trimballer en tee-shirt et en short par ce temps. Putain de journée. Je soupirais fort peu élégamment. J’allais être trempée. J’étais toujours trop énervée. Et, bordel, si je me retrouvais malade cela serait uniquement la faute de l’étranger hein. Tiens, peut-être que mon boss pourrait m’aider à trouver une identité à ce mec et peut-être que je pourrais empoisonner sa prochaine boisson. Ouais, foutues illusions. Pourtant, cela me permis de garder le sourire jusqu’à ce que je me retrouve chez moi. Dans mon appartement où il faisait si chaud. Je balançais mes clés et mon téléphone sur la table du salon pour aller me sécher dans la salle de bain. Une fois réchauffée, j’avais simplement enfilé un short et un soutien-gorge avant de m’allonger sur le canapé. Le plaid sur moi, j’avais doucement glissé dans le sommeil réparateur.

Mon téléphone m’avait réveillé en sursaut. Putain. Journée de merde je vous dis. J’aurais bien voulu l’envoyer au loin. Mais, lorsque le nom de Shawn s’afficha sur l’écran, je ne pus m’empêcher de sourire et de décrocher sans doute trop vite parlant d’une voix encore ensommeillée. Shawn était un ami d’avant Londres. Le seul avec qui j’avais réellement gardé le contact. Nous avions passé du temps ensemble parfois quand nous étions plus jeune. Je m’entendais bien avec lui. Alors, ils nous arrivaient souvent de nous appeler pour parler de tout et de rien. Pour nous raconter nos vies respectives sans pour autant chercher plus loin. Cigarette entre mes lèvres, je l’écoutais me parler de ses dernières aventures, de ses derniers voyages, de ses dernières conquêtes. Je préférais cela que de penser à nouveau à ma journée. Je lui avais vite fait comprendre que je ne voulais pas parler aujourd’hui, juste écouter. Et, il me redonnait ma bonne humeur. Je souriais. Je rigolais. Je me sentais mieux. La colère avait déserté mon corps et la fin de journée s’annonçait sans doute meilleure… Ha. Peut-être pas. Quelqu’un frappait à la porte. Je jetais un coup d’œil à la pendule du salon. Dix-huit heures ? Putain, qui venait me faire chier encore ? Sans prendre la peine de passer une tenue descente ou de raccrocher, je me dirigeais vers la porte que j’ouvrais. Et, je tombais alors sur Liya. Merde ! J’avais oublié. Je levais le doigt comme pour lui signifier d’attendre une seconde et je prenais la parole face à un Shawn qui continuait son babillage dans le combiné.

Écoute faut que je te laisse… Mmh, j’ai une gamine à m’occuper… Non, non, je te rappellerais plus tard ne t’inquiète pas.

Liya était devant ma porte. C’était une de ces étudiantes pour qui j’avais accepté de bosser. Je réalisais quelques petits projets qu’elle me demandait. Je l’aimais bien. Toujours agréable, toujours timide, toujours si enfant. Mais, elle n’était pas venue seule ce soir. Une blonde se tenait à ses côtés et je ne pouvais m’empêcher de la regarder. Ce n’était pas la première fois que Liya venait avec quelqu’un jusqu’à chez moi et c’était juste totalement en train de m’agacer sur le coup. Je balançais mon téléphone sur le meuble de l’entrée avant de reporter mon attention sur les deux gamines devant la porte. Gamines ? Le terme ne sonnait pas réellement péjorativement à mes oreilles alors que, la majorité du temps, les autres le considérait comme tels. Liya avait l’habitude… Enfin, elle devait déjà m’avoir entendu dire un tel mot. Cependant, sa copine sans doute pas et peut-être qu’elle ne réagirait pas forcément bien. Me fichant complètement d’apparaître à moitié dénudée devant une personne avec qui je bossais et une inconnue, je tirais sur ma cigarette avant de reprendre la parole.

Salut Liya, mademoiselle. Fichue politesse du passé. Je me sentais toujours obligée d’avoir ce respect pour les étrangers, cette marque de salutation qu’on m’avait enseignée. Ce petit truc qui restait toujours ancré en soi parce que ça faisait parti de notre éducation et que ça ne se gommait pas si facilement. Il n’y aurait eu que Liya, j’aurais sans doute demandé comment elle allait et ce genre de choses, j’aurais fait la conversation. Là, sur le moment, je me contentais de salutation avant de balancer. Allez-y entrer, je vais chercher tes photos Liya, deux minutes

Lorsqu’elles furent dans mon appartement, je m’empressais de disparaître vers ma chambre. Espérons qu’elles ne bougent pas de l’entrée parce que putain, il y avait trop de secrets, trop de choses qu’on ne devait pas voir lorsqu’on ne faisait pas parti de mon cercle d’ami. Arrivée dans ma chambre, j’écrasais ma clope dans le cendrier avant d’enfiler rapidement le premier débardeur que je trouvais. Cela ferait toujours plus présentable que la façon dont j’avais débarqué devant elles quelques minutes plus tôt. Bien. Maintenant, où était ces foutues photos ? Je les avais mis de côté parce que je savais que Liya allait bientôt passer les récupérer. Mais où ? Putain, ce n’était vraiment pas le moment pour que ma tête me fasse défaut. Ce n’était pas le moment de me jouer un tour. Et, finalement, l’éclair surgit et je fouillais dans le tiroir de mon bureau pour récupérer l’enveloppe. Je vérifiais rapidement que tout était en ordre avant de revenir dans l’entrée. Vite me débarrasser des gamines, rappeler Shawn et sortir peut-être. Je tendais l’enveloppe avec un grand sourire à Liya avant de prendre la parole.

Toutes les photos y sont. Mais, s’il y a un quelconque soucis, tu n’hésites pas à me le faire savoir et on verra pour arranger cela le plus rapidement possible. Et, encore une fois, malgré tout, je restait cette putain de gamine trop bien éduquée. Trop professionnelle. Mais, merde, Liya était quelqu’un que j’appréciais, j’aimais bien travailler sur ce qu’elle me demandait alors je ne comptais pas la perdre comme cliente. En revanche, la façon dont elle agissait ne me plaisait pas vraiment et je devais mettre les choses au clair maintenant. Je ne mords pas Liya tu sais. Et, j’apprécie plutôt moyennement que tes amies t’accompagnent jusque dans mon appartement. Tu ne veux pas venir toute seule jusqu’ici, bien, je comprends et je ne peux pas t’en empêcher. Mais, la prochaine fois, tu laisse tes amies dans le hall en bas.

J’avais failli dire chien de garde pour qualifier les personnes qui accompagnaient la demoiselle jusqu’à mon appartement. Dans ma tête, dans mon cercle d’ami, le mot aurait pu passer plus ou moins bien. Cependant, là, je pense que cela ne serait guère passé du tout. Bien au contraire. Alors, j’avais tourné ma langue dans ma bouche et je m’étais contentée d’un terme certain. J’avais mis les choses au clair sans être trop méchante… Enfin, je l’espérais. Après tout, il fallait juste que le message passe. Je ne supportais pas l’idée que des tas de personne sachent où me trouver. Je ne supportais pas l’idée de pouvoir un jour retrouver une de ces personnes derrière ma porte. Alors, je le faisais comprendre. Je préférais qu’elle monte seule et que les autres restent en bas. Mais, j’étais toujours trop humaine et je ne voulais pas que l’étudiante parte d’ici avec un mauvais message, une mauvaise impression. Alors, doucement, je reprenais.

Sinon tout se passe bien pour toi ? Il y a autre chose que je peux faire pour toi ?

Je redevenais douce et concernée. Professionnelle et intéressée. J’aimais que Liya me parle des projets qu’elle avait. Alors, je lui en donnais l’occasion puis je me donnais l’occasion de pouvoir récupérer un autre boulot et du fric supplémentaire. C’était toujours à faire. C’était toujours à envisager. D’ailleurs, Liya ne semblait pas réellement m’en vouloir même après mes mots durs… Enfin, elle était si timide, si renfermée que je pense qu’elle n’aurait jamais osé s’en prendre réellement à moi surtout après le travail que j’effectuais. Son amie blonde en revanche semblait vouloir m’assassiner sur place. Oups.
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() message posté Mar 3 Fév 2015 - 9:53 par Invité




Quelle sans-gêne !
Avec Cassia Hudson



Tout en attendant devant une porte désespérément fermée, Lola ruminait sa patience mise à mal. Pourquoi est-ce que dans les journées où l'on se lève du mauvais pied les choses ne vont, comme par hasard, jamais comme il faut. Pourquoi les gens, en ce jour, ne peuvent pas être gentils patients, souriants et conciliants le jour où nous, nous ne le sommes pas particulièrement. C'est le grand mystère de l'humanité. Un grand mystère qu'elle aurait volontiers voulu méditer enroulée comme un maki dans sa couette plutôt que d'être dans le froid d'un couloir miteux à attendre quelque chose qui n'était d'ailleurs pas pour elle.

Un sourire commençait à se former sur le visage de Lola à mesure que la porte - enfin - s'ouvrait. Mais il prit vite la poudre d'escampette quand la personne qui leur ouvra à Liya et elle ne le fit pas de manière disons... Convenable.
Non mais vraiment... Quel culot cette nana ! Ne pas prendre le temps de s'habiller décemment, déjà c'est une chose mais également ne pas prendre le temps d'accueillir quelqu'un sous prétexte d'être au beau milieu d'une conversation téléphonique. Non mais pour qui elle se prenait celle-là ?! Lola était hors d'elle mais tentait de se maîtriser, les poings serrés contre son corps frêle. Mais entendre la conversation téléphonique suffisamment pour entendre que "l'artiste" considérait  Liya comme une gamine n'arrangeait en rien la colère bouillonnante envahissant la jolie blonde au caractère sanguin. Elle était prête  à rentrer et à jeter le téléphone contre le mur - elle en serait totalement capable - mais la timide Liya, très loin de vouloir faire des émules lui prit doucement le bras et lui souffla.
♦ Lola je t'en prie... Relâche la pression. T'inquiètes pas, elle est comme ça Cassia. Elle est un peu spéciale c'est vrai... Mais c'est pas méchant. Elle est pas méchante.
Le regard de son ami était suppliant, à en déchirer presque le coeur de Lola. Elle décida alors de prendre sur elle, comme elle pouvait le faire d'habitude, mais elle savait cependant qu'elle ne pourrait pas être tolérante très longtemps.
Etait-ce son humeur particulièrement morose d'aujourd'hui ou juste l'attitude de cette jeune femme qui rendait folle de colère Lola ? Elle ne savait pas trop. Tout ce qu'elle  savait c'est que quelque chose la gênait terriblement chez cette artiste, et que le plus vite elle rentrerait chez elle, le mieux ce sera.
♦ C'est une artiste tu sais, elle a... Son caractère.
Même la cigarette qu'elle avait aux lèvres l'insupportait. Elle qui était pourtant fumeuse comme pas deux. Mais il y avait des choses qui se faisaient. Et d'autres non. Lola avait la manière de recevoir dans ses traditions familiales, et Cassia était peut être ravissante mais cela n'excusait en rien son comportement.
Et puis, Liya n'avait pas à s'excuser à la place de l'autre... Non mais oh ?!
Lola répondit d'un souffle, entre les dents.

Oui ben artiste ou pas, péter plus haut que son cul ça relève pas de l'art à ce que je sache.

Lola essayait d'altérer un agacement de plus en plus prononcé alors que la jeune femme revint, visiblement elle n'avait pas encore trouvé de quoi s'habiller, mais elle lança malgré tout une formule de politesse à l'égard de Lola. Au moins une, c'était déjà ça. Ce  à quoi Lola répondit par un simple mouvement de tête, elle n'allais pas non plus faire plus d'efforts que son interlocutrice. Puis elles furent, enfin autorisée à rentrer, le temps que Cassia aille chercher la commande de Liya.
La jeune artiste revint assez rapidement et s'entretenu avec Liya sur la commande rapportée sous les yeux de Lola, d'apparence calme, qui put observer qu'au moins, elle était professionnelle. Peut-être qu'elle l'avait jugé un peu trop rapidement après tout. Son jugement avait été sûrement altéré par son humeur maussade. Mais elle se ravisa très vite alors que Cassia avait prise en grippe la petite Liya, lui reprochant de ne pas être venue seule. De ce fait, Lola ne put retenir sa colère, malgré les balbutiements de Liya qui tentait d'apaiser les choses, voyant bien que les deux jeunes femmes ne s'entendraient visiblement pas comme elle l'aurait pensé.  

Ecoute l'artiste, tu vas pas la blâmer parce qu'elle n'est pas venue toute seule ok ? Elle n'a rien fait de mal, j'suis pas une terroriste ou quoi que ce soit. Et j'aurais même pu être intéressée par ton taff. Alors pense juste à ça la prochaine fois. Pense au fait que quelqu'un avec qui tu bosses peut te ramener de la clientèle, et parle mieux aussi, s'il te plait. MERCI.

L'accumulation des deux dernières formulations de politesse n'étaient pas placées par hasard, elles étaient là surtout pour accentuer ce point là qui faisait peut-être un peu défaut à la jeune femme.
C'est drôle, pendant un moment, Lola avait presque été dans le but de se raviser sur l'avis qu'elle avait eu de Cassia aux premiers abords, mettant ça sur le dos de la mauvaise humeur dont elle était victime aujourd'hui. Mais finalement, mauvaise humeur ou pas, cette fille était juste une nana bien trop égocentrique et vaniteuse. La tension était à son comble. Mais Lola se ravisa d'en dire plus, en voyant le visage de Liya se liquefier sur place tant elle était gênée par cette situation. Elle lui lança un regard doux et amicale et lui caressa le bras doucement comme pour s'excuser de s'est un peu trop emportée.
Liya remit ses lunettes correctement et dans un murmure répondit à Cassia.

♦ Oui oui... Ça va plutôt bien... Le projet avance et je pense que la pièce va se monter d'ici deux mois peut-être. Et j'en profite pour te dire que j'ai commencé à trouver mes comédiens. Et j'aimerais bien que tu fasses leur portrait. J'aime bien la façon dont tu travailles. Donc je me demandais  si tu voulais  bien qu'on continue à bosser ensemble... Je t'enverrai les comédiens chez toi. Ou non ! Mauvaise idée. Je... Te les enverrai où tu veux, enfin si tu veux...

La voix de Liya se tut dans un déglutissement. C'était une très grande scénariste, un talent hors pair que d'ailleurs Lola estimait beaucoup, mais elle n'était décidément pas une très grande oratrice.
A vrai dire, Lola ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. Tout ce qu'elle voulait c'était partir, loin. Pour éviter de dire encore des choses méchantes, et surtout de mettre mal à l'aise son amie, qui ne savait plus où se mettre. Lola se contenta alors de lança des regards incendiaires à la jeune artiste, cause de son trouble colérique.



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() message posté Jeu 5 Fév 2015 - 22:36 par Invité
Le destin semblait vraiment vouloir s’acharner sur moi aujourd’hui. Encore et toujours. J’avais la sensation que la journée allait être encore longue et que les ennuis n’étaient pas prêts à foutre le camp. Putain, lorsque ce n’était pas ma tête qui me rendait la vie impossible entre les cauchemars et les hallucinations, c’était la vie elle-même qui semblait n’être composée que de merdes. C’était ma journée qui semblait suivre un chemin semé d’embusques que je ne pouvais pas éviter. Des embusques que je devais subir et qui me rendaient malades en un sens. À croire que, depuis le départ de Jesùs, il devait de plus en plus difficile pour moi de repousser l’horreur qui m’entourait ou d’avoir  un contrôle sur ces ombres qui planaient autour de moi. Après tout, depuis le départ de Jesùs, j’avais été malade – enfin, façon de parler bien entendu pour simplement dire que ma tête m’avait joué tellement de tours que j’étais dans un sale état et que j’avais été obligée de me faire passer malade alors qu’en réalité j’étais juste incapable de me rendre au boulot et de travailler correctement. Il y avait aussi eu le coup de l’étranger qui débarquait en prétendant être mon frère jumeau disparu et décédé des années auparavant. Et, à présent, aujourd’hui, c’était cette journée de merde qui s’abattait sur moi.

Je n’étais guère du genre à croire au supernaturel ou aux trucs du genre le destin et le karma. Mais, putain, là, j’avais envie de dire que le destin s’acharnait à me lancer de la merde au visage. Le karma semblait en avoir après moi et cela commençait sérieusement à m’agacer. J’en avais assez de devoir tout supporter de cette façon alors que je m’étais déjà tant battue par le passé. C’était comme si la vie semblait apprécier se moquer de moi de cette façon. Ouais, c’était comme si cette chienne de vie était planquée derrière un miroir à m’envoyer toutes les horreurs en pleine face et à se moquer de moi. Bordel, j’avais dû supporter une somatisation, des années de psychologues et d’hôpital psychiatrique, des rejets, une mort, un viol… J’avais dû recommencer toute ma vie en débarquant à Londres. J’avais dû apprendre à effacer mon passé et à ne pas l’aborder. J’avais dû apprendre à tenter de me réadapter comme si j’étais une jeune adulte normale. J’avais dû reprendre tout. Et, les choses allaient mieux. Je m’en étais sortie. Alors, merde, pourquoi ces derniers temps, je semblais me prendre toujours un mur en pleine face ? Pourquoi ces dernières semaines, l’horreur ne cessait de ressurgir pour me bouffer ?

Les gens avaient l’habitude de dire que derrière chaque averse se cachait un soleil… Ou quelque chose du même genre, je ne savais plus en vérité. Enfin, bref, quoiqu’il en soit, cela aurait voulu dire que derrière toutes les merdes qu’ils m’arrivaient, quelque chose de bien allait se passer aujourd’hui…. Bien, j’avais franchement beaucoup de mal à y croire. La journée de merde semblait vouloir me poursuivre jusqu’à ce que je pose ma tête sur l’oreiller pour entamer une nouvelle journée. Autant dire que ce n’était pas encore prêt d’arriver puisque je voulais sortir ce soir et profiter des nuits londoniennes encore une fois. Je vivais de cette façon là. Toujours en décalé. Toujours différemment. Cela avait toujours été le cas et ça me collait tellement à la peau que je ne pourrais sans doute pas le changer. Ma journée était merdique. Entre le coup d’un soir qui m’avait enfermé chez lui, la dispute violente qui s’était déroulée chez lui ensuite et la pluie qui m’avait accompagnée pendant tout le trajet, j’étais certaine que l’on ne pouvait guère faire pire comme journée de merde. J’aurais sans aucun doute pu raconter cette histoire sur vie de merde, mais je n’aimais pas ça. Après tout, si je devais commencer à écrire sur ce site, il aurait fallu tellement de caractères que je n’aurais jamais pu envoyer ma proposition. Toute ma vie était une merde dans sa généralité.

Alors, quand les autres osaient dire que derrière la pluie il y avait toujours un soleil, j’avais envie de leur balancer au visage que moi je m’étais bouffée une tornade et que j’attendais toujours le beau soleil derrière. Lorsque Shawn m’avait appelé, je m’étais dit que peut-être aujourd’hui, la balance entre les épisodes merdiques et les bons épisodes serait équilibré. Après tout, écouter la voix de mon ami qui me contait toutes ces petites histoires me permettait de me sentir mieux. La colère m’avait désertée. Je me sentais apaisé. Et le boomerang de la vie me revenait en pleine face alors que l’on frappait chez moi.

J’étais différente. J’étais cette gamine qui avait trop subis et qui n’agissait pas comme on aurait supposé que les gens devaient agir à la base. J’étais cette artiste barmaid sans doute un peu trop incomprise. J’étais cette jeune Hudson au passé beaucoup trop secret, aux paroles parfois trop crues. J’étais cette enfant terrifiée qui pourtant agissait sans gêne. Après tout, je venais d’ouvrir ma porte dans une tenue qui était loin d’être décente. Ce n’était guère poli et, dans ma tête, j’imaginais déjà la réaction qu’aurait pu avoir ma mère si jamais j’avais fait ça au manoir. Cela me faisait simplement sourire. Julius aurait été là pour me protéger puis… NON, merde, ne pas penser à mon jumeau. Ne pas y penser. Liya se trouvait derrière cette foutue porte avec une de ses amies et je ne me sentais pas gênée pour un sous. Je demandais d’attendre quelques minutes pour parler à mon interlocuteur au téléphone. Ce n’était pas poli ça non plus, mais qu’importait. Et, putain, bien sûr, il fallait que j’en rajoute une couche en balançant le mot de gamine qui pourrait sonner bien trop péjorativement pour certaines oreilles alors qu’au mienne c’était tendre, mignon. Je vous l’avais dit que j’étais différente. J’observais du coin de l’œil mes invités. Je connaissais bien Liya alors je m’attardais plus sur celle qui l’accompagnait. Je ne l’avais jamais vu elle. Et, toujours au téléphone, toujours à balancer ces quelques mots, j’en profitais rapidement pour détailler cette nouvelle arrivante. Dans ma tête, je la dessinais déjà. Et, dans ma tête, j’étais déjà perdue je crois parce que la beauté et le charisme de cette fille était à se damner. Elle renvoyait quelque chose. Elle avait ce petit truc sur lequel je ne mettais pas de mot et qui me retournait la tête. Et, j’étais certaine qu’elle allait rendre ma journée plus belle ou plus merdique… Là, c’était à voir le coup que déciderait de me faire la vie. Foutue joueuse. Fichue emmerdeuse.

Je raccrochais finalement avant d’aller saluer correctement les arrivantes. La blonde se contenta d’hocher la tête et je sentais déjà la pente glissante sur laquelle je me trouvais. Oh oui, c’était foutu pour que ce soit quelque chose de bien. C’était plutôt un orage qui risquait de s’abattre sur moi pour terminer la journée en beauté. Je les invitais à entrer et je m’éclipsais pour écraser ma clope, devenir plus présentable et attraper les photos de Liya. Et, je revenais bien vite me comportant comme une pro, comme j’avais l’habitude de le faire. Bien trop éduquée, bien trop prévenante, bien trop concernée. Après tout, je ne voulais pas qu’il y ait de soucis dans le travail que j’effectuais. Je ne voulais pas que les gens voient que j’avais un problème en un certain sens. Mais, j’étais toujours différente. Et, lorsque j’eus rapidement fini de faire ma professionnelle, je mettais les choses au clair avec la jeune fille. Je ne mordais pas. Je n’appréciais pas que les amies de Liya montent jusque dans mon appartement. Elle avait qu’à les laisser dans le hall, en bas. Après tout, maintenant, nous nous voyons depuis suffisamment longtemps pour qu’elle sache que je n’étais pas une psychopathe dangereuse. Liya n’osait répondre et j’espérais pouvoir changer de sujet. Cependant, son ami blondasse décida de rendre ma journée encore plus merdique en s’attaquant à moi. Et, croyez-moi, après la journée que je venais de passer, j’aurais pu réagir au quart de tour. J’aurais pu devenir violente ou me mettre à hurler. Mais, putain, à croire que l’hôpital psychiatrique avait réellement une influence sur moi et ma colère puisque je respirais simplement un grand coup avant de planter mon regard dans celui du chien de garde de Liya. Et, je prenais la parole. Trop doucement.

La politesse, je connais. Et, d’ailleurs, je ne pense pas que vous ayez la permission de me tutoyer alors que je ne connais même pas votre nom et que vous êtes chez moi, mademoiselle. C’était froid et c’était parfaitement correct. Je ne cherchais même pas à être réellement méchante. Je répondais simplement aux attaques qui me fonçaient dessus. Je levais simplement mon bouclier face aux lames qu’on me lançait. Je m’enfermais juste dans ma bulle protectrice pour éviter au venin de me couler dessus. Je répondais à la fin des propos tenus par l’étrangère et je ne m’arrêtais pas là. Premièrement, il n’est pas question de blâmer qui que ce soit. Je préviens simplement. Liya a le droit de venir accompagnée, mais pas jusque dans mon appartement. C’est plutôt simple. Je ne vous connais pas. Je ne peux pas vous faire confiance ou vous croire sur parole. Même si j’ai confiance en Liya, je ne peux me permettre de faire confiance aux fréquentations qu’elle a. Et, ce n’est pas de la méchanceté. Je suis juste comme cela.

Je restais calme malgré mon sang qui semblait bouillir à l’intérieur de moi. Je restais froide simplement et trop polie alors que j’aurais aimé hurler au visage de cette blonde et la foutre à la porte. Et, putain, je ne me rendais même pas compte que j’en dévoilais trop sur moi et sur mon incapacité à faire confiance. Ignorant toujours Liya qui ne devait sûrement pas apprécier ce moment, je me concentrais sur la blonde pour ne pas perdre le fil, pour ne pas me déconcentrer et je continuais sur ma lancée.

Deuxièmement, je pense que vous réagirez de la même façon si plusieurs personnes se mettaient à débarquer chez vous à leurs grès. J’ai une vie privée et j’y tiens alors je n’ai pas envie que tout Londres ou toutes les fréquentations d’une de mes clientes soient au courant de mon adresse. Simple principe. Mon appartement n'est pas un moulin. Je parlais de principe alors qu’au fond cela demeurait une façon pour moi de me sentir plus en sécurité. Après tout, j’avais cette foutue habitude de noter le nom de chaque personne qui connaissait mon adresse. J’étais devenue trop paranoïaque peut-être. J’étais sans doute trop différente. Soufflant un grand coup encore une fois comme pour éviter de laisser la colère me submergeait, je reprenais. Et, dernièrement, je n’ai pas besoin que qui que ce soit me ramène de la clientèle. Je me débrouille seule et je me fiche que vous soyez ou non intéressée par mon travail. Mon but n’est guère de me faire plus d’argent, mais simplement de rendre service à certaines personnes qui le méritent.

Bam, c’était lancé cela aussi. Oh, n’allez pas croire que je dessinais gratuitement pour toutes ces étudiantes ou ces étudiants qui venaient me le demander. Cependant, le prix n’était guère excessif et c’était sans doute bien souvent en dessous de tous les autres tarifs que l’on aurait pu trouver alors que la qualité demeurait intacte (non, je ne me vante pas, je constate). Avec mon travail au bar et les commandes des maisons d’édition -  sans compter l’argent que ma mère me faisait parvenir de temps à autre – je gagnais suffisamment bien ma vie. Alors, ouais, ces projets avec les jeunes restaient plus souvent un service rendu à moindre prix et je le faisais comprendre à cette étrangère qui semblait savoir tout sur tout et qui m’agaçait. Peut-être que, déjà, inconsciemment, je lui envoyais ce foutu message lui disant que je ne ferais jamais rien pour elle parce qu’elle ne le mériterait pas dans ma tête. Ouais, je n’en savais rien. Je me détournais finalement de celle qui m’avait attaqué pour reporter mon attention sur ma cliente. Et, j’étais trop intéressée, trop concernée. J’étais trop humaine et trop douce comparée à quelques minutes auparavant. Quand Liya me parla que tout avançais et que la pièce allait se monter, je ne pus m’empêcher de sourire. Et, quand elle avança qu’elle aimerait que je fasse leur portrait parce qu’elle aimait la façon dont je travaillais, mon sourire s’agrandit encore plus. Un rire amusé glissa même entre mes lèvres lorsqu’elle hésitait à savoir comment faire pour que je les dessine. La blonde m’incendiait du regard, je le sentais. Mais, j’oubliais et me concentrer sur Liya avant de reprendre doucement.

Je suis contente que le projet avance et tu as intérêt à me tenir au courant de la première de la pièce parce que je veux être là.

Après tout, cela m’intéressait. Après avoir travaillé avec Liya sur tout cela, je voulais pouvoir voir le résultat et j’étais prête à payer ma place pour cela. D’ailleurs, ça semblait même parfaitement normal. Et, malgré le travail que j’avais fourni, malgré l’aide que j’apportais, je ne demandais même pas de place à Liya. J’aurais pu demander à ce qu’elle me réserve une place en coulisse ou qu’elle m’en offre une ou dieu sait quelle autre connerie. Mais, ce n’était pas moi. Je voulais simplement être au courant de la première et je serais présente pour y assister. Je serais présente comme si j’étais une spectatrice parmi tant d’autres simplement parce que je voulais voir. Simplement parce que j’appréciais tout cela. Et je le faisais savoir.

Je veux toujours continuer à bosser avec toi et tu le sais. J’aime bien. Donc le portrait des comédiens ne me posent aucun problème. Pour les faire, il y a deux solutions et tu n’as qu’à choisir celle qui pourrait le mieux te convenir : soit nous nous retrouvons dans un lieu neutre du genre un parc ou un café ou même une salle de cours et je les dessine, soit je viens assister à une répétition – si cela ne te gêne pas bien sûr – pour les dessiner en deux types : les dessiner réellement et les dessiner dans la peau de leur personnage. À toi de voir, tu peux prendre le temps d’y réfléchir et me rappeler pour me donner ta réponse si besoin.

Je n’étais pas un monstre sadique. Je n’étais pas du genre à tout imposer comme cela surtout aux clients qui aimaient mon travail. Alors, je proposais deux options et Liya n’avait qu’à choisir ce qu’elle préférait. Un lieu neutre qui permettait un bon travail  ou une répétition qui permettait un travail plus élaboré. Enfin, si l’étudiante choisissait le lieu neutre, je pourrais le comprendre. Je ne voulais pas qu’elle entraîne des gens dans mon appartement alors peut-être qu’elle ne voulait pas que j’entre dans les coulisses de la préparation. Et, j’étais prête à l’accepter. Quoiqu’il en soit, je m’empressais de proposer les choses et je tentais au plus vite d’en finir. Je voulais en terminer avec cette affaire parce que même si j’adorais Liya et que j’aimais parler avec elle, le regard de son amie blonde me brûlait la peau. Et, j’étais incapable de dire si c’était en bien ou en mal. Et, bordel, je ne voulais même pas savoir. Je ne voulais même pas comprendre ce feu qui me dérangeait.
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() message posté Ven 6 Fév 2015 - 13:24 par Invité




Un malaise inexplicable...
Avec Cassia Hudson




Sale journée. Sale journée. Pourquoi Lola était-elle encore ici ? Pour quoi n'était-elle pas au fond de son lit devant un vieux film d'Audiard ? Un jour, sa fidélité en amitié allait la perdre, c'était sûr. Elle se consacrait trop aux autres, oubliant souvent d'être un peu égocentrique, ce qui amenait des fois à des situations comme celle-ci. Ou le courant ne passait pas le moins du monde entre cette jeune femme chez qui l'avait emmené Liya et elle. Pourtant, après réflexion, elles auraient peut-être pu s'apprécier. Oui. Cassia était un peu le cliché de l'artiste torturée, ce qui ne déplaisait pas à Lola qui aimaient ce genre de personnes. Peut-être même qu'il y aurait pu avoir une belle complicité, mais la journée horripilante qu'elle venait de passer mettait à mal son ouverture aux autres, surtout envers une personne qui apparemment à le même caractère volcanique qu'elle. C'est bien connu, des caractères de feu font soit bon ménage, soit des étincelles. Et aujourd'hui, vu l'odeur de fumée, c'était des étincelles. C'est quand même drôle comme une journée peut parfois changer la donne en matières de rencontres. Comme une journée, des humeurs peuvent nous faire passer à côté de certaines choses.
Comme Lola s'y était préparée, Cassia Hudson se défendit en prenant l'excuse de la confiance et de la vie privée. Lola leva les yeux en l'air comme signe de désapprobation. Confiance ou pas, ce n'est pas Liya qui allait ramener des dealers, pas elle. Ce qui était sur, aux yeux d'une Lola très observatrice comme toujours, c'est que son interlocutrice était quelqu'un de méfiant, plein de crevasses et autres coins sombres du caractère, une personnalité intéressante en somme. Mais que voulez-vous, parfois on ne rencontre pas les bonnes personnes au bon moment ? Et vice versa.

Au moins, on est d'accord. Pour les personnes qui le méritent. Cependant... Un tel comportement ne se justifie pas par une mise en avant de la vie privée.

Le ton était froid. Quasi glacial, presque chirurgical.
Lola aurait pu monter sur ses grands chevaux mais son interlocutrice valait-elle vraiment la peine de déchainer les passions ? Une inconnue qu'elle ne croiserait probablement plus jamais valait-elle le coup de s'épuiser la voix et l'esprit à défendre des choses ? De toute façon, Lola savait pertinemment que le débat serait sans fin. C'est donc pour ça qu'elle se tut, afin surtout de ne pas mettre mal à l'aise Liya qui était déjà dans une position inconfortable.
Durant tout l'échange entre les jeunes femmes qui parlaient calmement de leur travail commun, Lola restait silencieuse, préférant se mettre en retrait malgré son envie de tout envoyer balader. Cependant, elle gardait son regard fixé sur la propriétaire de ces lieux.
Quelqu'un d'extérieur pourrait caractériser ceci come étant un regard menaçant, manquant presque de lancer des flammes si cela avait été possible. Mais c'était en vérité beaucoup plus compliqué que ça. Qu'est-ce qui faisait que Lola n'arrivait à ce point, pas à détacher son regard de cette jeune femme avec qui elle n'avait à priori aucune connivence, au vu des rares échanges de ces dernières minutes.
Il y avait quelque chose. Quelque chose de gênant là dedans, et Lola ignorait ce que c'était, et c'était bien ça qui la rendait dingue. Cette femme présente devant elle l'avait insupportait au plus haut point, ça c'était sûr. Mais qu'est-ce qu'il l'avait empêché de partir en claquant la porte, hein ? Rien. Justement. Elle était restée. On pourrait dire que c'est par principe et par fidélité pour son amie Liya, mais ce serait se voiler la face.Pendant l'échange entre les deux jeunes femmes, Lola, toujours en retrait se perdit dans ses pensées comme ses yeux se perdirent quelques instants sur les courbes de la jeune femme.
Lola était bisexuelle, comme pouvait le caractériser son profil sur les réseaux sociaux, ou ses fréquentations, mais elle était avant tout une amoureuse des corps. Des corps féminins comme masculins. Des personnalités aussi. C'était une passionnée, qui aimait fort autant qu'elle détestait fort. Et ici, son oeil plutôt "expert" ne pouvait pas nier la beauté de la silhouette qu'elle avait presque en face d'elle.  Il y avait quelque chose de magnétique chez cette nana. Elle devait sans aucun doute accumuler les conquêtes masculines, et féminines... Peut-être ? Lola se força à revenir sur terre. Mais pourquoi déviait-elle comme ça ? Surtout sur une nana qu'elle avait au préalable presque insulter ? Et puis; reluquer comme ça, ce n'était pas son genre. Surtout lorsqu'il s'agit d'une femme. Car malgré sa bisexualité avouée et complètement assumée, la société d'aujourd'hui reste encore bien trop coincée dans les cases de l'hétérosexualité. C'est pourquoi Lola n'a jamais vraiment dragué une femme, ou même un homme d'ailleurs.. Cela se faisait toujours naturellement. Elle écoutait d'une oreille distraite la conversation.
♦ On fera ça aux répétitions alors si tu veux bien. Je pense que je vais commencer bientôt à organiser ça.
Évidemment tu viendras comme tu veux et surtout quand tu veux.
Par contre Cassia, pour les portraits des comédiens je ne pourrais pas t'avancer l'argent tout de suite... Il a fallut que je paie la réservation de la salle et les lumières et les techniciens... Mais ne t'inquiète pas le mois prochain tu auras ton cachet. Et attendant tu auras la porte ouverte aux répétitions si tu veux même faire un reportage photo pour toi... Et évidemment pareil quand le spectacle sera mis en place. Tu es mon invité privilégié !
Et puis comme ça tu pourras faire connaissance avec les comédiens. Même si là tu as déjà un avant goût.
Ah oui Lola j'avais complètement oublié de te le dire mais tu es le rôle principal. Je ne te l'avais pas dit mais ça tombait sous le sens.

Liya était aussi comme ça, elle ne faisait pas d'effet d'annonce, disait les choses comme ça. Lola très surprise ne put répondre tout de suite à part un "merci" dans un souffle. C'était une surprise. Une vraie. Bien sûr, elle savait qu'elle allait avoir un rôle ne serait-ce que minime dans la pièce de son amie, puisque c'était son amie. Mais pas le premier.
Lola décida de mettre un terme à cette conversation qui n'allait visiblement pas avoir de fin. Elle n'avait pas envie de rester ici, bien trop mal à l'aise pour une raison qu'elle n'arrivait pas à définir. Pour l'instant tout ce qu'elle voyait clairement, c'était l'image de son lit, d'un livre et d'une tranquillité associale parfaite. Elle conclue donc d'une voix un peu plus forte comme pour couvrir la voix des deux jeunes femmes.

Très bien. Bon. Je pense qu'on peut y aller.

Elle sourit de façon très polie, et fit passer Liya devant elle en direction de la porte. Avant de se retourner une dernière fois vers l'artiste pour lui serrer la main, toujours dans une politesse très marquée. Trop marquée.

Ah oui, au fait, enchantée, moi c'est Lola Sellington.

Etait-ce une provocation ? A priori oui. Mais même la jolie blonde l'ignorait. Ignorait le pourquoi de ce geste. Au vu du caractère de Lola, c'était aussi pour avoir le dernier mot, le fin mot de l'histoire, comme pour se donner raison à cette visite pleine de mauvaises altercations.
Sauf que ce geste avait eu plus de répercutions qu'elle ne l'aurait penser. Ce rapprochement quoi que inoffensif l'avait electrifié quelques secondes, comme le regard de Cassia. Une fraction de secondes. Pas plus qui a troubla un peu plus.

Une fois la porte fermée, Lola souffla comme soulagée d'un poids mystérieux qui lui avait pesé tout le long de la visite chez Cassia Hudson.
Tout en marchant vers la première bouche de métro venue, Liya un peu plus bavarde mais toujours aussi gênée et surtout déçue de cette rencontre qu'elle pensait providentielle, parlait donc à Lola dans un flot de paroles assez impressionnant puis finit par lui proposer de boire un verre ou même de manger ensemble. Ce à quoi Lola répondit poliment par la négative. Prétextant une soudaine course urgente à faire.
C'est donc là que les chemins se séparèrent entre les deux amies qui partirent chacune de leur côté.
Lola rentra chez elle de façon assez robotique, sans regarder les panneaux de signalisation ou les indications, elle savait par cœur les moindres recoins de son itinéraire.
Une fois rentrée chez elle, elle retrouva Madeleine sa mère adoptive, qu'elle embrassa tendrement sur le front.

◊ J'ai pas trop faim Mady...

Elle fit la moue devant des lasagnes qu'elles auraient un autre soir, pourtant dévoré sans en laisser la moindre miette. Elle se contenta de prendre un bâton de saucisson et alla s'enfermer dans son annexe qui faisait office d'appartement, plutôt coquet et spacieux d'ailleurs.
Elle s'allonge sur le lit en mâchonnant son baton de viande séchée. Le visage de celle qu'elle avait rencontré quelques minutes auparavant étaient toujours ancré dans sa tête. Mais pourquoi ? Pourquoi donc être obnubilée comme ça ?



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() message posté Mar 17 Fév 2015 - 18:36 par Invité
Le ciel de ma vie était bien trop sombre. Il virait presque au noir. La pluie semblait s’abattre continuellement sur moi depuis que j’avais ouvert les yeux ce matin. J’étais même en train de me demander si cette pluie n’était pas les larmes de mon être, le sang de mon corps. Après tout, c’était moi la victime de toutes ces merdes et cela ne semblait guère proche de la fin. Oh non. Et, putain, je ne pouvais même pas l’éviter de toute façon. Il n’y avait aucune recette miracles face au destin. Il n’y avait pas de formules magiques pour éviter ce sort qui semblait vouloir s’acharner sur moi encore aujourd’hui. Je n’avais même pas pu rester sous mes couettes parce que je ne possédais pas ce foutu don pour prédire l’avenir et prévoir la journée merdique qui s’abattait sur moi. Alors, ouais, je pouvais simplement me contenter de souscrire à cette journée avec le sourire et d’y survivre. Je devais simplement supporter ces merdes qui venaient emplir ma journée. Tenir le coup face à cet acharnement qui ne semblait pas vouloir se terminer. Mais, ce n’était pas comme d’habitude. Non, ce n’était pas un acharnement comme j’avais eu l’habitude de subir parfois. Ce n’était pas des crises, ni des cauchemars et encore moins des horreurs. Cela semblait même beaucoup plus amusant. Malgré ma journée merdique, tout ressemblait à un jeu. Un foutu parcourt d’obstacles qui me faisaient chier et qui rendaient ma journée toujours plus pluvieuse. Pourtant, aujourd’hui, c’était un jeu. Un foutu corps-à-corps avec mon destin, avec ma vie. Et, je crois que, dans le fond, je l’acceptais. Dans quelques jours, je serais sûrement à rire en me remémorant de tout cela quand bien même, pour le moment, j’étais juste énervée de toutes ces conneries, de ce foutu mur qui se dressait à chaque pas. De ce boomerang qui me revenait en plein visage. Encore et encore.

C’était même loin d’être fini lorsque Liya se ramena avec une de ses amies derrière ma porte. Je leur ouvrais dans une tenue indécente et cela signait sans doute le premier coup du boomerang qui reviendrait me réduire en poussière. J’étais au téléphone et j’en rajoutais inconsciemment une couche en parlant de gamines à m’occuper. Même si le terme n’étiat pas péjoratif à mes yeux, je me doutais bien que c’était là un second arrêt de mort que je venais de signer. Je pourrais éviter ou renvoyer le boomerang une fois, mais il reviendrait. Et, j’allais sans doute encore faire des conneries. Ou, bien, c’était la vie qui allait se jouer de moi. La vie qui était en train déjà de se jouer de moi. Après tout, mon regard restait attiré par cette nouvelle arrivante. Cette blonde que je ne connaissais pas. Je la dessinais déjà dans ma tête, je ne cessais jamais de poser mon regard sur elle. Toutes les deux minutes, je la regardais du coin de l’œil. Putain, c’était une de ces filles à se damner. L’arrivée de la blonde inconnue dans mon appartement semblait être un joli coup de la vie. Cela aurait pu rendre ma journée beaucoup plus belle. Après tout, j’aurais pu draguer cette fille parce que, quelque chose au fond de moi, la désirait déjà violemment sans même la connaître. Mais, la vie était une chienne. Et, ma journée était merdique. Alors, les choses n’allaient pas se passer comme cela. Non. L’arrivée de l’étrangère ressemblait plus au débarquement d’une tornade dans ma vie pluvieuse ou d’un éclair dans mon ciel trop sombre. Ouais, sans doute, un mélange des deux. Je ne savais pas vraiment à quel phénomène la comparer. Mais, il fallait retenir une chose. Une seule et unique chose. Cette blonde était fascinante tout comme elle était trop dangereuse.  

Mon regard ne cessait de revenir sur elle. Trop souvent. Putain, foutu destin. Foutues conneries. Pourquoi le hasard semblait aussi jouer en ma défaveur aujourd’hui ? À un autre moment. Dans une autre situation. Dans une autre journée, les choses auraient été si différentes. Je n’aurais pas hésité à draguer la blonde pour l’avoir dans mon lit. Je n’aurais pas hésité à prendre les devants pour obtenir ce que je voulais. Mais, là, dans cette atmosphère, j’avais juste l’impression que l’orage allait s’abattre et que les choses allaient tourner au désastre. Alors, je m’éclipsais. Pas longtemps. Juste le temps de m’habiller, d’être plus décente et professionnelle. Peut-être que cela aurait tout arrangé si j’avais gardé ce comportement. Mais non. J’étais fatiguée. Ma journée était merdique et je ne pouvais m’empêcher de mettre Liya en garde. Peut-être qu’au fond, j’avais envie de chercher les ennuis. Je n’attaquais pas réellement Liya. C’était juste une façon de lui faire comprendre que je ne voulais plus de ces putains de copines dans mon appartement… Rha… Quoique… Certaines étaient vraiment à mon goût. Quoiqu’il en soit, Liya ne répondit pas à cette demande et je le savais à l’avance parce qu’elle n’était pas du genre à chercher les ennuis. En revanche, la blondasse décida de s’attaquer à moi. Mmh… Mauvais terrain chérie. Je répliquais trop doucement, trop poliment. J’étais froide, mais toujours trop correcte alors que mon sang bouillait littéralement et que je rêvais de pouvoir hurler. Je me mélangeais dans mes arguments sans doute, je n’avais peut-être pas une bonne argumentation. Mais, bordel, il aurait fallu mettre un sac en papier sur la tête de l’étrangère et l’enrouler dans un sac poubelle pour que je puisse totalement me concentrer.

La blonde levait d’ailleurs les yeux au ciel suite aux mots que je prononçais et j’aurais aimé lui dire que c’était un manque de respect d’agir de cette façon. J’aurais aimé lui dire qu’elle n’avait pas à m’attaquer comme cela et sans doute pas à se foutre de moi de cette façon non plus. Pourtant, la seule chose que je fis fut de me mordre la lèvre et d’observer chaque trait de la blonde face à moi. Cela m’arrivait trop souvent d’enregistrer les traits d’une personne pour ensuite pouvoir la dessiner à ma guise sans même qu’elle ne le sache. Mais, bordel, ce n’était jamais aussi fort. Ce n’était jamais aussi violent. Ce n’était jamais aussi prenant. Jamais je n’avais eu envie de venir caresser les traits d’un ou d’une de mes modèles. Jamais je n’avais eu envie de découvrir plus avec mes doigts qu’avec mes yeux. Et, ce n’était pas normal. Et, ça m’agaçait encore plus. Foutue vie merdique. Pourquoi me faisait-elle ce coup là aujourd’hui ? Qu’est-ce que cela allait-il m’apporter comme ennuis encore ? Je l’ignorais complètement et, sur le coup, je n’avais pas envie de chercher ou de savoir parce que je me doutais que ce ne serait sans doute pas quelque chose d’agréable pour moi, pour ma vie. Après tout, la blonde était une tempête non ? Et les tempêtes n’étaient jamais vraiment bonnes dans la vie de quelqu’un. Un soupir glissa entre mes lèvres, quasi inaudible alors que la demoiselle reprenait la parole pour me dire qu’on était d’accord (haha première nouvelle, première bonne nouvelle) pour les personnes qui le méritent. Et, elle avançait que mon comportement ne se justifiait pas par une mise en avant de la vie privée. Le mot pétasse ou connasse trainait sur mes lèvres et j’avais envie de les balancer. Alors, je baissais simplement les yeux et je lançais simplement.

Si vous le dites…

Ouais… C’était peut-être la solution de facilité. Mais, c’était aussi la solution qui me permettait de garder le contrôle et mon sang-froid. L’ignorance ou le désintéressement… Certains vous auraient soufflé que j’étais lâche alors qu’en vérité c’était juste une façon de mettre en place une sorte de protection. Putain, je ne voulais pas entrer dans une dispute encore plus violente. Je ne voulais pas prendre le risque de dire ou de faire des choses que je pourrais regretter après tout. Alors, je m’étais contentée de souffler à la blonde qu’elle pouvait penser ce qu’elle voulait. À travers mes mots, c’était comme si je lui soufflais que je me fichais de ce qu’elle pensait et que cela ne changerait pas ma vie. Pourtant, dans ma tête, j’avais déjà noté dans un coin de trouver une nouvelle justification pour éviter les débordements de ces étudiants qui se croyaient tout permis en emmenant leurs potes chez moi. Je n’étais pas une psychopathe qui allait les découper en petits morceaux… Quoique… S’ils continuaient à prendre mon appartement pour un moulin, l’idée me tenterait bien. Bordel, comment cette étrangère parvenait à avoir un impact sur moi ? M’avait-elle hypnotisée sans que je le vois ? Après tout, je notais les remarques qu’elle me faisait, je la dessinais obsessionnellement dans ma tête et je ne pouvais m’empêcher de la regarder. Foutues conneries. Fichues emmerdes. La vie me conduisait droit vers le désastre, je le sentais.

Alors, je tentais d’oublier le regard incendiaire de la blonde. Je tentais d’oublier ces yeux sur moi qui me brûlais la peau beaucoup trop violement, beaucoup trop délicieusement. Et, je me concentrais sur Liya. Je me plongeais dans du professionnelle pour ne pas laisser la place au reste. J’avais tellement l’habitude de le faire au bar que cela semblait si facile à présent. Oui. C’était simple. C’était foutrement trop facile pour moi. Je me concentrais sur les mots de Liya et sur les propositions que je lui faisais pour mener à bien le nouveau projet qu’elle désirait me confiait. Et, malgré moi, malgré tout ça, mon regard se posait de temps en temps sur la blonde à côté d’elle. Liya voulait qu’on fasse les dessins aux répétitions. Je pourrais venir comme je voudrais, quand je voudrais. Lorsqu’elle prononça mon prénom, je reposais mes yeux sur Liya qui disait qu’elle ne pourrait pas m’avancer l’argent tout de suite. Sur le coup, j’haussais les épaules, preuve que cela m’importait peu. Mais, elle continuait en disant que j’aurais mon cachet le mois prochain et ça me convenait parce que je faisais confiance à la demoiselle. Et, elle continuait de parler. Et j’enregistrais les informations, presque trop mécaniquement parce que mon regard se perdait sur la blonde. Quand le silence se fit, je me mis à parler mécaniquement également.

Je viendrais aux répétitions alors, tu n’auras qu’à me tenir au courant des dates et je verrais quand je serais disponible. Pour l’argent, il n’y a aucun problème et tu le sais. Je peux parfaitement attendre et tu n’as pas à te mettre la pression pour me payer. Je voulais que ce soit clair. Je n’étais pas dans l’urgence. Je ne le serais jamais. D’ailleurs, je pourrais bien faire une petite surprise à Liya tiens. Cela n’était pas le premier projet que je ferais pour elle, je l’aimais bien et je n’avais pas besoin d’argent alors je pourrais toujours baisser le tarif. Ma conscience souriait alors que l’idée germait dans mon esprit. Oh oui, je lui ferais cette surprise. D’autant plus qu’elle me permettait d’avoir accès à toutes les répétitions pour faire un reportage photo et que j’étais une invité privilégiée. Je vais voir avec quelques éditeurs du coin pour qu’il y ait un article ou un dossier sur ta pièce dans un agenda des sorties peut-être

J’étais déjà en train d’y réfléchir. J’étais déjà en train de lister dans ma tête les personnes que je connaissais et qui pourrait faire ce petit quelque chose pour moi. Après tout, si je me chargeais du reportage photo, il n’aurait qu’à écrire quelque chose – et je pourrais leur fournir beaucoup de contenu pour cela. Mais, je fus violemment ramenée sur terre lorsque la voix de Liya résonna à nouveau dans ma tête. Attendez, elle avait bien dit que la blonde étrangère à ses côtés avait le rôle principal ???! Oh, shit ! Merde, merde, merde. Ce n’était pas bon du tout pour moi. Cela voudrait dire que j’allais devoir travailler avec cette fille. Cela voulait dire que j’allais la revoir, la côtoyer et bordel, je ne savais pas comment ça allait se passer. Mais, je le sentais mal à l’avance. D’ailleurs, la blonde ne me permit pas réellement de réagir à cette annonce puisqu’elle avançait soudainement qu’elle pensait qu’elles pouvaient y aller. L’entretien prenait fin. Je les raccompagnais mécaniquement jusqu’à la porte. Et, la blonde se retournait vers moi. Elle me serrait la main avec cette politesse beaucoup trop marquée qui pouvait sonner comme de la provocation, comme du foutage de gueule. Et, elle se présentait. Lola Sellington. Le nom résonna dans ma  tête. Le contact prit fin. La porte se referma. Oh merde.

J’étais perdue. Je n’avais même pas vraiment eu le temps de réagir à tout cela. Je n’avais pas eu le temps de me présenter à mon tour, normalement, plus poliment. Je n’avais pas eu le temps de lui répliquer que j’étais enchantée également. La porte s’était juste fermée – était-ce moi qui l’avait fermée d’ailleurs ? Oh putain. J’étais en train de perdre la tête et ce n’était pas bon. Pas bon du tout, non. Ce n’était pas normal que cette fille ait un pouvoir si soudain, si violent, si dévastateur sur moi. Ce n’était pas normal que ce rapprochement – en somme trop polie, trop provocateur, trop moqueur – ait pourtant été si électrique et si troublant pour moi. NON. Ce n’était pas normal du tout. Cela ne m’arrivait jamais. J’étais plutôt du genre à garder le contrôle. J’étais plutôt le genre de personne qui aurait répliqué qu’elle n’était pas enchantée de la connaître tout simplement pour moi aussi, la provoquer. Mais, je n’avais rien dit. Et j’avais subi cette rafale. Purement et simplement. Et, là, appuyée contre la porte fermée de mon appartement, je murmurais soudainement.

Lola Sellington…

Le prénom semblait sonner trop bien dans mes oreilles. Il semblait presque parfait, sulfureux, troublant… Il restait sur ma langue et j’avais juste envie de voir ce visage à nouveau. Alors, victime de mes pensées, je me décollais de cette porte avant de glisser une cigarette entre mes lèvres. Une cigarette que j’allumais bien vite tout en me dirigeant vers mon salon où je m’échouais sur le canapé. Bordel, quel était cet enchantement ? Putain, quel était ce truc ? Cette malédiction peut-être… Une malédiction qui me prenait trop aux tripes parce que j’attrapais mon calepin à dessin et je me mettais déjà à dessiner le visage de cette blonde. De cette Lola Sellington. Foutu boomerang qui me revenait au visage.
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() message posté Jeu 19 Fév 2015 - 18:10 par Invité




Trois petits coups.
Avec Cassia Hudson




Tout en se dirigeant machinalement vers la douche, enlevant un bout de tissu à chaque pas, elle repensait à sa journée, puis finit par se détendre sous la chaleur brûlante de l'eau.
D'un caractère d'habitude enjoué et presque insouciant, dans des jours comme ceux-là, Lola devenait le cliché même de la citadine hautaine et aigrie envahissant le wagon de métro de toute sa paranoïa. Alors oui, elle ne se laissait jamais ô grand jamais faire, et savait très bien se faire entendre quand elle le voulait, mais quand sa mauvaise humeur surmontait sa conscience, sa politesse et sa douceur disparaissaient complètement. La froideur glaciale et l'insolence prenait la tête. Et cette entrevue avec Liya et son « amie » en avait été un parfait exemple.
Du fond de sa douche, elle entendait résonner du Bob Dylan, un sourire lui vint alors aux lèvres. C'était Madeleine qui l'avait mis à fond, comme si elle sentait la mauvaise humeur de Lola.
Ah... Madeleine, cette mère adoptive, la douceur incarnée sans qui Lola ne serait pas  grand chose. La jolie blonde était encore un peu une enfant, bien qu'elle se voulait être un maximum indépendante. Pour preuve, c'est même Mady qui lui faisait les courses... Elle vit d'ailleurs instantanément que la vieille femme lui avait racheté le gel douche au jasmin qu'elle aimait tant.
Tout en chantonnant l'air de Dylan qui flottait dans l'air, elle sortit et se posa sur son lit en se séchant les cheveux. Elle avait beau frotter encore et encore, Cassia ne sortait pas de sa tête. La douche n'avait rien lavé de ses pensées.
Comment cette fille pouvait-elle à ce point se mettre dans sa tête ? Pourquoi des pensées malsaines, presque animales se plantaient dans son cerveau avec comme principale sujet la jeune femme croisée aujourd'hui. Si encore il y avait eu ne serait-ce qu'un flirt, un contact ? Le seul contact avait été cette main serrée. Et rien que d'y penser, Lola en avait encore les frissons.
Pour tenter d'apaiser ceci, elle se blottit dans sa couette, et sortit le premier livre venu sous la main, un énième livre de sa collection des bouquins de Françoise Sagan, qui était pour ainsi dire une grande figure féminine, collectionnant les conquêtes comme les prix littéraires.
Les coups d'un soir, elle n'en raffolait pas vraiment à vrai dire. Ou alors c'est parce qu'il y avait quelque chose en plus qui l'attirait. Malgré des apparences quelque peu frivoles, Lola n'était pas du genre à se saoûler dans un bar et finir avec le premier ou le dernier venu. Elle avait une âme tellement nourrie de littérature qu'elle cherchait constamment l'anecdote, l'étincelle, qu'elle dure longtemps ou non, pourvu qu'elle soit belle.
Si elle finissait par s'entrelacer avec quelqu'un, c'était parce qu'il y avait eu un jeu d'esprit entre eux, quelque chose dans le regard qui avait accroché, attiré. L'aspect charnel de relations lui plaisaient on ne peut plus, mais elle cherchait toujours un peu plus. De l'amour ? Bien sûr que non. Mais de la tendresse,  un joli geste, ou juste une anecdote.
Le principe étant qu'elle puisse se souvenir de toutes les personnes qui étaient passés près d'elle, devant, elle, ou même sur et sous elle. C'est avec le sourire qu'elle se souvenait des délicieuses aventures sexuelles, que ce soit avec ce bel italien avec qui elle avait beaucoup parlé un soir, - en italien, cela va de soit - avant de finir par jouir entre ses bras robustes dans une rue perdue londonienne et recevoir une rose rouge le lendemain matin avant le retour en Italie de celui-ci. Ou encore cette jolie rousse qu'elle avait croisé dans un musée. Avec qui elles avaient longuement critiqué l'oeuvre de Dubuffet avant d'aller dans un café continuer cette discussion et de creuser un peu plus dans l'appartement de la jolie inconnue.
Des histoires comme celles-ci, Lola en avait quelques unes, plus ou moins malsaines, plus ou moins surprenantes, mais toujours assumées. La jeune femme marchait toujours sur coup de coeur, que ce soit masculin ou féminin, que ce soit amicale ou même plus. Très entière, Lola aimait entièrement, pour quelques heures, quelques mois ou pour toujours. Elle s'était plusieurs fois cassé les dents oui, pour des amours ou des amitiés qui au final n'en valaient pas la peine, mais en y repensant, là allongée sur ce lit grand et froid, elle ne regrettait pas la moindre chose.

22h30 ; elle avait finit le livre, comme toujours très rapidement, elle n'en n'était pas à la première lecture de "Un lit défait" et force est de constater que cette Cassia ne s'était toujours pas barrée de son esprit. Putain mais c'était quoi ça ? Du vaudou ou autre chose ? Autre chose, comme une attirance ? Oui c'était certain. Lola malgré cette affreuse humeur, malgré ses manières insupportables, Lola craquait complètement sur cette fille énigmatique d'une beauté insolente.

Lola se leva alors, le regard figé, elle enfila rapidement culotte, jean et premier haut venu, une chemise à carreau toute fine, se recoiffa rapidement et, sans réfléchir aux conséquences ni à tout le reste d'ailleurs, Lola sortit de chez elle et prit le métro. Elle fit tout le chemin inverse de ce qu'elle avait fait il y a quelques heures et finit par se retrouver au bout d'une dizaine de minutes devant l'immeuble qu'elle avait quitté en trombe avec Liya il y a quelques heures. Il pleuvait, elle était sans manteau, sans parapluie, mais s'en foutait pas mal, comme poussée par une motivation, une force inexplicable. Mais cette fois ci, elle était seule, et peu consciente de ce qu'elle faisait, bien qu'elle soit le plus sobre du monde. C'est quand même fou l'esprit humain, il y a des fois, où il nous est impossible d'appeler quelqu'un, d'aller voir quelqu'un pour lui ce qu'on a sur le cœur, et à d'autres moments, on fait des choses sans se soucier de ce que l'autre pourrait probablement penser.

Faisant mine d'avoir perdu le code, elle put entrer grâce au gardien et monta quatre à quatre les marches menant chez Cassia.
Elle retrouva sans problème le numéro de la porte, et toqua trois coups. Trois petits coups doux mais assez fermes pour être entendus. Elle n'avait pas prit le temps de réfléchir avant de toquer, mais maintenant que c'était fait et qu'elle n'avait plus qu'à attendre une réponse, elle reprit un peu ses esprits et réalisa ce qu'elle venait de faire, ce qu'elle était en train de faire. Cette pulsion qui l'avait poussé à faire quelque chose d'assez inconscient. Qu'allait penser la jeune femme quand elle allait ouvrir en fin de soirée, et découvrir une Lola trempée, les cheveux gouttants sur son visage, cette Lola-même qui l'avait prise en grippe quelques heures auparavant ?
Pour cela encore fallait-il qu'elle ouvre.
Elle remit bien ses cheveux, sans pour autant penser à une éventuelle excuse à sortir si la porte s'ouvre. Un briquet oublié ? Des excuses à faire ? Tout lui semblait complètement ridicule et dérisoire. Elle verrait bien en fonction également de la réaction de la jeune femme qui ouvrirait peut-être la porte, et qui l'enverrait balader avant même que Lola puisse dire quelque chose.
Ou alors allait-elle peut-être devoir rebrousser chemin, n'ayant aucune réponse ? Les réflexions de la jolie blonde étaient pour le coup très simples, pour le moment, soit Cassia était présente, soit elle était absente. Qu'importe le reste.


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() message posté Jeu 12 Mar 2015 - 14:57 par Invité
Les phénomènes les plus fascinants de la vie sont souvent aussi les plus dangereux, enfin c’était une façon de voir les choses, une façon de les définir. Ma façon. Les expériences les plus intéressantes peuvent aussi devenir les plus destructrices parfois. Trop souvent, ouais, surtout pour moi. N’importe qui pourrait sans doute vous confirmer cela. Enfin, c’était ce que je me disais parce que je ne pensais pas qu’on pouvait voir les choses d’une autre manière. Après tout, lorsqu’on se lançait des défis, lorsqu’on tentait d’en relever, on prenait toujours ce foutu risque de ne pas réussir ou d’en sortir blesser d’une quelconque façon. Et, ouais, putain, c’était justement ça qui était intéressant : repousser les limites, repousser l’humanité, repousser les contraintes. Alors, oui, tout ce qui pouvait fasciner était bien trop souvent plus funeste que le reste. À mes yeux, tout ce qui pouvait fasciner se rapprochait trop souvent du danger. C’était des tornades… Si belles, si passionnantes et pourtant si destructrices. C’était ces orages… Si magnifiques, si apaisants et pourtant tellement ravageurs. C’était la chasse des lions… Si prenante, si dansante et pourtant si funeste. C’était la mutilation… Si libératrice, si constante et pourtant tellement nuisible. Je pourrais continuer des heures à citer tout et n’importe quoi qui fascine et qui, pourtant, détruis. Parce que, ouais, les phénomènes les plus fascinants de la vie sont ces trucs qu’on sait bien trop destructeurs et qu’on aime pourtant beaucoup voir. Et, dans ma tête, je crois que Lola Sellington était un de ces phénomènes. Elle avait beau être humaine, elle avait beau vivre comme moi et j’avais beau la considérer comme une personne, comme n’importe qui, c’était différent. Ouais, pour moi, elle était fascinante et trop dangereuse. Mais, je ne pensais pas que croiser sa route reviendrait peut-être à signer un pacte avec le diable. Un pacte bon ou mauvais… Ça je n’en savais rien encore.

De toute façon, il n’y avait pas de formules magiques pour échapper au destin. Il n’y avait pas de bouton pour faire marche arrière et effacer quelque chose de sa vie. Il n’y avait rien de miraculeux pour échapper à ces foutus phénomènes lorsqu’ils se présentaient devant nous. On ne pouvait pas y échapper et il ne servait à rien de courir. Ma vie s’était amusée à entraîner un de ces foutus phénomènes sous mes yeux. Dans ma vie. Putain de merde, comme si ma vie n’était pas suffisamment merdique et horrible comme ça. Comme si l’horreur ne m’avait pas déjà suffisamment disséquée comme un cadavre. Cette blonde inconnue venait provoquer quelque chose et je ne savais pas comment réagir… Enfin… Si… Mais non… (dis moi oui, mais non, désolée le partage était obligatoire dès que l’air a résonné dans ma tête). Quoiqu’il en soit, dans d’autres circonstances, j’aurais simplement couchée avec elle sans doute pour apaiser ce feu brûlant et ce désir ardent dans ma poitrine. Mais, ce n’était pas comme ça. Ce n’était pas si simple. Ce n’était plus si simple depuis qu’elle était venue dans mon appartement et que les hostilités avaient pris le dessus sur le reste. Alors ouais, je ne savais pas comment réagir. C’était passionnant. C’était tentateur. Mais, bordel, je ressentais à l’avance ces secousses négatives qui venaient me prévenir du risque présent. Trop présent. Quel était-il exactement ? À vrai dire, je n’aurais pas pu vous répondre. Bah quoi, je ne suis pas une voyante hein ! Alors, je savais juste que les choses pouvaient mal tourner parce que cette fille ressemblait à ces catastrophes. Si belles, si passionnantes, si entraînantes, mais beaucoup trop funestes et ravageuses. Et, putain, je savais que je ne pourrais pas supporter une nouvelle tornade dans ma vie. Je ne pourrais pas me relever si je finissais sous terre à nouveau. J’avais épuisé mon quota de vie. Mon quota de survie.

Pourtant, je me doutais que rien ne s’arrêterait là. Je le sentais au plus profond de mon être, au plus profond de mes tripes. Mon cœur battait douloureusement alors que je refermais cette porte par laquelle la blonde s’était enfuie après s’être présentée en se fichant bien de moi. J’aurais aimé la frapper pour qu’elle ravale son air de miss-je-sais-tout. J’aurais voulu l’embrasser pour qu’elle ne puisse plus parler. NON. Putain, ce n’était pas bon du tout. Il avait simplement fallu que je sers la main de cette fille pour que mon esprit déraille. Le contact avait été trop électrique. Trop troublant. Le prénom sonnait encore dans ma tête, sur ma langue. Il glissait comme une mélodie que j’apprécie et que j’aurais aimé répéter… Que j’aurais aimé gémir. Bordel. Soupirant et secouant la tête, je m’étais recluse dans mon canapé une cigarette aux lèvres. Je voulais juste regarder la télévision et ces programmes débiles pour oublier l’incident. Je voulais simplement me laisser entraîner par ces conneries pour oublier le vent balayant ma vie. Mais, ça n’avait pas marché et j’avais fini par me saisir de mon calepin à dessin parce que le visage de cette étrangère restait dans ma tête. Cette Lola que j’avais dessinée un millier de fois dans ma tête prenait enfin vie sur le papier. Les moindres détails retrouvaient leurs places. Les grains de beauté, les nuances de couleur… Tout prenait vie sur ce foutu papier qui s’ancrait d’un visage d’une beauté à couper le souffle. Je passais des heures à dessiner ces traits. Je passais des heures concentrée dans les moindres détails pour redessiner le corps de la blonde. Je loupais le repas et j’étais en retard pour le boulot. Alors, finalement, écrasant une énième cigarette dans le cendrier, j’abandonnais enfin là le papier, les traits trop précis, trop concrets. J’abandonnais là cette blonde à se damner et j’allais plonger dans le boulot, dans mon monde pour oublier cette beauté à l’état pur.

La pluie ne cessait de tomber à l’extérieur et ça me rendait encore plus dérangée, encore plus mal à l’aise. Je faisais mon boulot en essayant d’oublier l’image de la blonde dans mon esprit. Je rigolais avec les habitués et je me demandais comment été le rire de cette Lola. Je m’amusais à draguer ceux qui me cherchaient et je me demandais comment la soirée se serait finie si c’était Lola que j’avais draguée. Ouais, j’avais beau n’avoir aucun problème pour draguer fille ou garçon, j’étais tout de même plus dans le terrain des hommes. J’en avais plus l’habitude. J’avais dû passer en tout et pour tout deux nuits avec une fille dont une où j’étais beaucoup trop stone pour me souvenir de quoi que ce soit. Alors, ouais, peut-être que j’aurais dragué la blonde et que j’aurais fini par m’enfuir par peur de ce que je pourrais réellement découvrir. Je n’en savais rien. Et, putain, je ne voulais pas mes poser ces foutues questions. Pourtant, lorsque vingt-deux heures sonna et que je rentrais chez moi à pied, sous la pluie, j’étais seule parce que Lola Sellington hantait toujours ma tête. Alors, je claquais un peu trop violemment ma porte une fois arrivée à destination et je m’empressais de rejoindre la salle de bain pour me débarrasser de tous ces vêtements trop trempés, trop collants. J’aurais aimé qu’il soit aussi simple de retirer quelqu’un de son esprit. Juste faire un mouvement et hop. Je me glissais sous la douche bien chaude et mon esprit divaguait encore… Encore et toujours vers cette déesse blonde. Et, je n’aimais pas ça. Alors, même la douche devint une torture et je m’empressais d’en sortir. Je me séchais rapidement, j’enfilais un boxer et une chemise d’homme… Une chemise de Jesùs. Je sentais encore son parfum et je restais un petit moment comme ça jusqu’à ce qu’un coup ne s’abatte sur ma porte. Putain, qui venait me voir à cette heure-là ? Tout en faisant un détour par la salle de bain pour essuyer mes cheveux et les arranger un peu, j’hurlais.

J’arriveeee

Bah ouais je prévenais. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire pour la personne derrière la porte. C’était comme pour prévenir que j’étais bien là et que j’allais venir ouvrir. Comme pour que la personne derrière le battant ne s’enfuit pas en pensant que je n’étais pas là parce que j’étais bien trop longue à répondre. Je pris le soin de boutonner chaque bouton de la chemise de Jesùs. Heureusement, elle était suffisamment longue pour m’arriver à mi-cuisse alors cela restait acceptable et présentable. Puis, putain, on était le soir alors qui pouvait bien venir chez moi ? Je ne pensais pas que Nate serait capable de faire ça. Spencer était sans doute trop occupé pour passé et il n’aurait pas pris la peine de frapper – surtout après notre dernière rencontre qui me fit d’ailleurs frissonner. Kaspar ne devait pas venir. Alors, non. Je ne voyais pas qui pouvait venir jusqu’ici à cette heure avancée de la soirée. Quelqu’un du bar peut-être ? Owww, peut-être que c’était un ancien coup d’un soir qui venait m’offrir une échappatoire à cette blonde coincée dans ma tête. Ouiiii. Sautillant sur place à cette idée, je me dirigeais tout guillerette vers l’entrée. Cependant, lorsque j’ouvrais la porte, mon sourire se fana et mon excitation retomba aussi sec. Et, merde. Lola Sellington se trouvait derrière ma porte. Elle était là, trempée par la pluie et toujours aussi belle. Elle était là, peut-être morte de froid et pourtant si désirable. Je savais déjà que cette image me hanterait. Je savais déjà qu’un nouveau dessin allait être fait. Et, putain, je ne savais pas comment réagir. Je voulais juste fermer la porte au nez de la demoiselle, mais cela semblait impossible. Mes muscles ne bougeaient pas. Je me contentais de la regarder et de rester silencieuse. Je me mordais la lèvre et je divaguais.

Qu’est-ce que vous faites ici ?

Heureusement pour moi, mon éducation prit le dessus sur le reste soudainement. Vous savez cette éducation de gosse de riche dont je ne pouvais pas réellement me débarrasser quand bien même cela m’énervait parfois. Enfin, sur le coup, c’était plutôt bien. Sur le coup, j’étais plutôt heureuse de subir encore ces réflexes. Le vouvoiement était resté et j’étais parfaitement polie, même pas méchante pour un sous. Puis, bordel, je me sentais trop mal à l’aise dans ma tenue actuelle. Ok, plus tôt dans la journée, j’avais ouvert beaucoup plus dénudée que cela et je m’en étais complètement foutue. Mais, là, il y avait Lola. Seule. Derrière ma porte. Et, putain, j’étais simplement dans cette chemise d’homme bien trop grande. Et, bordel, j’étais juste là innocente et incapable de savoir comment agir. Putain de merde, j’étais simplement là à me sentir mal à l’aise comme si je n’aurais pas dû m’afficher comme ça. Je regrettais d’avoir ouvert la porte à présent ou même d’avoir parlé. Mais, l’option claquer la porte au nez de Lola ne voulait toujours pas s’activer. J’aurais aimé coincer une cigarette entre mes lèvres… Ou m’envoyer un rail de coke dans les narines… Ou tracer un trait au rasoir sur ma jambe. N’importe quoi pour oublier tout ce qui me consumait lentement actuellement. Je penchais la tête sur le côté et, même si je savais que je ne devais pas, mes yeux passaient de haut en bas scannant le corps de la blonde. Ma tête ne m’avait vraiment pas fait défaut et j’étais juste contente, dans un coin de moi, de savoir que mon dessin était fidèle à la réalité. Et, finalement, la politesse de gosse de riche repris finalement le dessus sur mon comportement de contemplation.

Je… Mmh… Restez pas là, entrez…

Que pouvais-je dire d’autre ? Je ne pouvais pas laisser la déesse blonde frigorifiée et trempée sur le pas de ma porte. Alors, ouais, j’avais hésité parce que peut-être qu’elle était encore venue me lancer du venin au visage et que je regretterais de la laisser entrer chez moi. Je ne comprenais pas ce qu’elle faisait là, derrière ma porte. Je ne savais pas pourquoi elle était là. Seule. À cette heure de la soirée. Je ne voulais pas chercher à comprendre et je m’occupais. Je fermais la porte lorsqu’elle fut entrée et, sans mot dire, je l’invitais à me suivre dans le salon. Là, je m’éloignais gentiment d’elle. Ce n’était pas brusque. Mais, ce n’était pas quelque chose qui passerait inaperçu. Je croisais les doigts sur ma poitrine réfléchissant, les sourcils froncés. La proximité m’avait toujours dérangée lorsque je ne connaissais pas vraiment les gens… Lorsque je ne les fréquentais pas… C’était un reste de mon passé, un reste de ce viol dont j’avais été victime. Un reste de l’hôpital psychiatrique. Puis, j’avais trop peur de ce que je pourrais faire si elle était trop proche de moi. Alors, finalement, je tournais le dos et m’éloignais vers la salle de bain. J’y restais quelques secondes, quelques minutes me fichant d’avoir laissée la blonde seule dans mon salon où se trouvait… Oh, merde… Le dessin que j’avais fait de Lola était sur la table du salon… Sans doute trop visible. Soufflant un grand coup et fermer les yeux, je ne fis pas attention à mes mains tremblantes et je revenais dans le salon une serviette à la main. Une serviette que je tendais à Lola en murmurant.

Pour vous sécher…

J’étais beaucoup trop stupide. Bien sûr qu’une serviette était faite pour se sécher, pour quoi cela aurait-il pu être ? J’étais mal à l’aise dans cette tenue, dans cette situation. Que foutait-elle ici ? Avait-elle regardé mon dessin ? L’avait-elle vu ? Que voulait-elle ? Comment les choses allaient tourner ? Il y avait tellement de panique dans ma tête que je n’osais même pas relever les yeux vers Lola. Non, je n’osais regarder la déesse et je préférais laisser mes yeux se promenait sur la pièce que je connaissais pourtant par cœur. Une fois qu’elle eut pris la serviette, je m’étais éloignée mettant une distance sans doute trop exagérée entre nous. Je finissais par glisser une cigarette entre mes lèvres et j’attendais la sentence. J’attendais la suite des événements. J’attendais de savoir ce qu’elle foutait ici, ce qu’elle voulait. J’attendais de connaître le revers du phénomène. Lola Sellington était si désirable, si envoutante… Et, pourtant, si… Je ne savais comment compléter la phrase. Pas encore du moins. Je sentais ce feu brûlant dans ma poitrine et lorsque je relevais les yeux vers Lola, il me dévorait encore plus. Et, j’attendais comme une gamine. J’attendais une réponse, un acte. Et, le désir continuait de me brûler. Et, il y avait tellement plus en moi. Et, putain, je ne voulais pas chercher, je ne voulais pas comprendre. Combien de fois pouvait-on jouer avec le feu avant de se laisser brûler jusqu’à la moelle ? Dans quels ennuis m’étais-je encore foutue ?
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