× my london memories ×
CASEO × ?? Avril 2015Assis contre un des murs de ce qui aurait dû être mon salon, je contemple le reste de l’appartement non sans une pointe de nostalgie. Moi qui pensais être à l’aise avec l’idée de déménager…
‘ Tu rentres à quelle heure ? ‘ Je regarde mon téléphone et souris. Elias est pire que ma mère quand il s’y met… heureusement pour lui - et pour moi, il est beaucoup plus sexy.
‘ Je vais pas tarder à partir, je viens de finir le dernier mur. ‘ Avant d’envoyer, je relis encore et encore mon message essayant de trouver les fautes, faudrait pas qu’il me prenne pour un illettré. Il a beau savoir pour mes problèmes, je doute qu’il se réjouisse à l’idée de décrypter mes textos surtout que faire un peu plus attention ne me ferait pas de mal aux vues des derniers messages envoyés... Finalement sûr – ou presque – d’être parfaitement compréhensible, j’appuie sur le bouton envoyer et souffle un grand coup.
« Bon… direction la maison… » Tout en prenant appuie au sol avec une de mes mains, je me redresse et dépoussière mon jean recouvert de peinture. Rentrer à la maison… Ouais c’est toujours aussi bizarre. J’imagine qu’il va me falloir pas mal de temps avant de me faire à l’idée que cet appartement n’est plus le mien… C’est triste. Mais bon, je devrais être content… A défaut de pouvoir garder l’appartement, j’ai l’occasion de recommencer une nouvelle vie… merci Elias, merci Noam.
« Il est où ce foutu chat… » Dis-je finalement en cherchant le gros tas de graisse qu’est mon Buttercup. Buttercup qu’on a préféré garder ici le temps de faire les travaux dans le nouvel appartement… avec toutes ses fenêtres, le pauvre bougre risquerait de se retrouver éclaté sur le trottoir. Et vu l’amour que lui voue Noam, vaut mieux le garder en vie si on ne veut pas avoir droit à une crise d’adolescence avant l’heure ... C’est finalement sur le balcon que je retrouve le chat… le pauvre a dû sentir que c’était la fin…
« Bah alors mon gars, t’es nostalgique toi aussi ? » Parler à son chat… voilà qui est tout à fait normal. Malheureusement pour moi, ce n’est pas la première fois que ça m’arrive. J’ai passé six ans avec Buttercup, six ans durant lesquels il n’était question que de nous deux… deux célibataires endurcis… l’un castré, l’autre beaucoup moins – dieu merci. D’ailleurs, en parlant de ça, je me demande bien combien Buttercup en a vue défiler, des plans cul j’veux dire. Parce que plus j’y pense et plus j’avoue avoir du mal à me les remettre en mémoire… ca me parait tellement loin tout ça... comme si cela faisait parti d’une autre vie. C’est pas plus mal vous m’direz…
« Aller, on y va… » Faut vraiment que j’arrête de parler tout seul pensé-je finalement en plaçant Buttercup dans sa caisse. Au moins une chose est sûr : je ne serais jamais le genre de gars qui finit seul, bouffer par son chat… faut dire qu’il aurait du mal le pauvre… vu le bide que je me tape… un peu de sport ne me ferait pas de mal... Dehors, il fait nuit noire. Venir peindre en soirée n’était surement pas la meilleure idée du siècle mais c’était ce soir où jamais. Je suis censé rendre les clés demain et vu toutes les tâches qu’il y avait, je pouvais décemment pas le rendre sans repeindre le tout… et puis ça laissait le temps à Elias de s’occuper de Noam… ici, je ne risque pas de lui sauter dessus.
« Arrête de faire le rebelle comme ça… » Dis-je finalement en plaçant Buttercup à la place du mort. Le pauvre chat doit se sentir tellement à l’étroit là-dedans… faut dire que la caisse commence à dater. Le pauvre bougre devrait se mettre au régime… peut être s’y mettre ensemble.
« Casey ? » je parle plus que je ne crie quand j’aperçois Casey de l’autre côté de la rue. Laissant Buttercup bien serré dans sa caisse, je ferme la portière de la voiture et contourne celle-ci.
« Casey ? » Le blond finit par m’entendre maintenant que je crie et se tourne vers moi. Avec un sourire, je lui fais signe d’approcher ce qu’il fait, tout en prenant soin de ne pas se faire écraser par la première voiture venue. Content de revoir mon vieux pote, je le prends dans mes bras.
« Ca fait un baille vieux… t’as l’air en forme… » Je souris et tape sur son épaule. J’avoue être assez mal à l’aise. Non pas que notre amitié soit en péril, loin de là… c’est juste que j’aie beaucoup de mal à le regarder en face sans penser à Elias et à leur petite guéguerre à deux balles…
« Comment tu vas ? » Autant essayer de paraitre le plus naturel possible. Casey est de loin mon plus vieux et meilleur ami aucune raison, donc, de se sentir mal à l’aise.