"Fermeture" de London Calling
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Shit. Now I like you, asshole.

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() message posté Mer 10 Juin 2015 - 1:27 par Invité

Shit.
Now I like you, asshole.



L’adrénaline pulsait encore dans mes veines, m’obligeant ainsi à redoubler d’efforts pour garder le contrôle sur ma main et mes émotions. Aucun signe témoin d’une faiblesse naissante, ne devait être apparent. Malgré mes états d'âme, je devais m'efforcer de garder la tête froide pour ne pas commettre d'impair, car en effet, je tenais encore l'aiguille et le fil. Ma main moite, frémissait légèrement à chaque tentative. Il me fallut alors prendre quelques secondes pour faire taire mes démons intérieurs, espérant ainsi un arrêt total des tremblements. Patience et doigté étaient de rigueur, mais il me fallait aussi agir rapidement. Réaliser une couture sans anesthésie, en de telles conditions, n'est pas un acte aisé, et ce qu'importe le chirurgien. Il faut prendre beaucoup de périmètres en considération et si en plus, vous êtes seul à vous livrer à cet acte chirurgical, vous sentez poindre à l'horizon, une dose d'adrénaline, que vous auriez préféré réfréner avec... de l'alcool par exemple. Je me maudis déjà, d'avoir de telles pensées. Combien de temps encore, me faudra-t-il pour que cela ne soit plus un automatisme ? Pour que l'alcool ne soit plus le remède à mes tourments ? Reprends-toi merde! Tu as la vie d'un homme entre tes mains et les hommes de main de la mafia irlandaise au cul. Certes, les perspectives ne sont pas réjouissantes, je le confesse, mais si je continue à pleurer sur ma petite personne, ces mêmes perceptives seront encore moins réjouissantes.

« Garde la tête froide » était mon leitmotiv du moment, je ne me lassais pas de me le répéter encore et encore et après quelques longues secondes d'hésitations, ponctuées par un silence, disons-le morbide, je repris enfin la main et la couture autour de la blessure de mon camarade d'infortune. Je n'avais plus le droit à l'erreur et je ne pouvais plus me permettre de m'octroyer quelques secondes, synonymes d'un précieux que je gaspille en hésitation. Ces secondes suspendues dans le temps, sont autant de douleurs pour Theodore contraint à l'immobilisme. Son visage embrumé par les effluves de la Mort, en adopte peu à peu les traits en arborant une inquiétante pâleur. Ses nombreuses divagations me laissent à penser que la fièvre l'a happé dans ses filets. Les paroles de Theodore n'ont plus aucun sens, il parle comme un fou, une folie que je mets sur le compte de cette saleté de fièvre qui dérègle ses sens et complique d'avantage la situation.

Quelques minutes plus tard, la tempête semble avoir cessé. Pris par de vieux automatismes, mes mains agissent indépendamment de ma volonté, elles cessent de trembler. Je couds encore et encore, imperturbable, excessivement concentré. Je me souviens alors, que ça n'est pas la première fois que je suis confronté à un tel cas de figure. Je n'ai qu'à fermer les yeux et serrer la mâchoire, pour sentir le vent chaud venant frapper mon visage. Je peux même entrevoir les immenses pleines ensablées qui s'étirent à perte de vue, la chaleur étouffante qui nous assaillit lorsque le cœur lourd, nous partons en mission, sauver les nôtres au péril de nos vies. À la longue, cela devient quelque chose de plus ou moins routinier, tellement qu'on ne trouve même plus le temps de recoudre une banane pour s'entraîner à suturer.

Mais l'Irak était et demeure une terre hostile contrairement à l’Irlande. Correction, l’Irak est une terre hostile et l’Irlande l’est tout autant. Là-bas, certains luttent au nom d’un prophète pour lequel, ils sont prêts à mourir. Ici, on lutte pour un parrain et le désir de mort en guise d’honneur est tout aussi véhément que celui des djihadistes. Je le vois avec Theodore, enraciné dans ses travers et dans une fidélité qui à la longue pourrait lui être mortelle. Je n'arrive même pas à concevoir que mon père est pu de loin ou de près, côtoyer de telles personnes. Cet argument n'a de fait que d'accroître d'avantage ma déception à l'égard de mon géniteur. J'en arrive à me maudire d'être venu jusqu'ici.

« Espèce de fumier, j'espère que tu pourriras en enfer » dis-je pour moi, chassant du revers de la pensée l'image de ce père indigne parti sous terre en emportant avec lui ses mensonges, ses secrets et me laissant seul avec tout un tas d'interrogations que je ne pourrais jamais éluder seul. Mais à quoi bon perdre son temps avec de telles futilités ? J'espère juste, gonfler par la colère et la déception, qu'il ne trouvera jamais le repos, que peu importe où il se trouve, jamais il ne soit paisible, jamais...

Les secondes et les minutes défilaient tranquillement, contrastant avec mon état d'esprit. J'étais concentré, excessivement concentré. Après m'être naïvement livré sur mon désir d'être père afin d'atténuer les troubles de Theodore, j'avais pris la décision de mécaniser ma pensée et mes gestes. Je voulais être un robot, inébranlable, efficace. Je devais panser sa blessure au plus vite et espéré ensuite faire baisser la fièvre. Theodore lui-même malgré son état, c'était montré clair et ne voulait pas m'entendre déblatérer sur mon existence, chose que j'acceptais sans réticence. Malgré tout, ces dernières paroles me restaient en tête et je prenais en considération sa définition de la loyauté, une définition qu'il m'avait lançait avec véhémence, mobilisant au passage, le peu d'énergie qu'il lui restait encore. Mon regard, acier, avait croisé le sien et nul doute que si j'avais eu des armes à la place des yeux, je l'aurai achevé. Je mourrais d'envie de lui répondre, de lui rétorquer avec autant de hargne qu'il n'avait pas le droit de sortir de telles conneries, mais je devais avant de m'affranchir de ma colère, soigner sa blessure et faire baisser la fièvre. Alors, légèrement piqué au vif, je continuais à m'activer sur la blessure, tandis que le silence redoublait à nouveau.

«A - … Adopter c’est bien. »


Intrigué par ses mots, mon regard croisa à nouveau le sien. Je m'apprêtais à prendre la parole, mais il me devança en grognant sous l'effet de la douleur.


«-Même si je crève, tu n’auras pas ma gosse. »

Même si à première vue, il semblait sérieux, je pense, sans trop m'avancer, que cette réplique était une tentative quelque peu maladroite, d'humour et l'ayant compris, non sans mal, je pus me permettre d'esquisser un léger sourire avant d'enfin reprendre la parole.

« -Je n'ai pas l'intention de te laisser crever de toute façon. »

Après de longues minutes de souffrance, mon patient d'un jour put enfin souffler. Je venais de terminer, non sans mal, les sutures. Après avoir désinfecté le tout avec un peu d'alcool, je pouvais enfin m'attaquer au bandage. À première vue, le tissu que j'avais sous la main, pouvait largement suffire.

« -Tu ne me dois rien, je n'ai fait que faire mon job. La seule chose que je te demande, c'est de ne pas crever. Tu as une magnifique petite fille qui t'attend. Bon sur ce, j'ai fini la suture, je vais te faire un semblant de bandage. Après on va attendre que la fièvre baisse, avant de tenter quoique ce soit. J'ose espérer que tes deux collègues soient suffisamment cons pour penser qu'on s'est tiré. Toutefois en guise de prévention, je suggère qu’on reste quelques heures ici, le temps que tu reprennes un peu de force. »





(c) AMIANTE

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