bad trip (roméo)

bad trip

JEZABEL & ROMEO

Ne courrez pas, nous sommes vos amis.MARS ATTACKS ✻✻✻Roméo c’était réfugié dans un parc tranquille sur Hampstead. C’était le début d’après midi, il fallait se trouver une place de choix. Un arbre vieux de préférence, solide et avec de grosses branches. Celui-ci était parfait, il observa l’écorce lézardé, il fit un petit saut en avant, et en une respiration, il avait serpenté entre les branches pour se réfugier dans la cyme. La branche était épaisse à souhait, n’étant pas très gros, elle supporterait aisément son poids. Il se mit à griffonner quelques esquisses, gribouillant sur ses feuilles blanches immaculées. Vu l’apparence et le caractère de Roméo on pourrait croire qu’il allait se lancer dans des ébauches d’un enfant de cinq ans qui découvrait pour la première fois les crayons. Or la vérité était toute autre, de magnifiques portraits, paysages, souvenirs s’étalaient dans son carnet à croquis. Le bout de sa langue sorti, il restait totalement concentré sur ce qu’il était en train de travailler, chaque trait et détail avait son importance. Une fois qu’il eut terminé la chenille qui ne cessait de se prélasser face à ses pupilles, il rangea son support dans son sac en bandoulière qui l’accompagnait partout. Il l’avait pendu à la branche sur laquelle il avait élu domicile. Il étendit ses jambes, laissa reposer sa tête sur le tronc digne d’un oreiller et s’endormit. Même si pour beaucoup il serait risqué de s’endormir sur une branche à des mètres du sol, la chute étant inévitable. Pour le blondinet atypique, c’était quotidien, il était bien, donc s’endormait. D’ailleurs il n’y avait que dans son sommeil qu’il ne bougeait pas d’un millimètre. La nuit se propagea, de son voile aux milles scintillements, elle dressa sa voute sur l’ensemble de Londres. Roméo pourrait dormir ainsi jusqu’au petit matin, éventuellement l’air frais le gênerait et l’éveillerait de ces songes profonds. Sauf qu’aucune brise en basse température n’eut raison de son sommeil, ce fut un cri étrange qui déchira la nuit. Dans les premières secondes il l’assimila à une sorte de réveil intérieur. Il s’étira longuement. Son oreille se tendit, sa bouche était pâteuse, ses yeux encore endormis. L’angelot aurait tellement aimé prolongé sa sieste. Son véritable réveil se fit, lorsqu’il entendit qu’il y avait des bonhommes verts qui attaquaient. Enthousiasmé à l’idée qu’il puisse rencontrer des extraterrestres qui viennent à leur rencontre, il attrapa son sac et descendit de son beau perchoir naturel.

Slalomant entre les branches, il retrouva la terre ferme, ses genoux plièrent pour amortir la chute sur la dernière branche, et avec une souplesse qui n’appartenait qu’à lui, il se redressa, cherchant du regard, des êtres qui venaient d’un autre monde. Pourvu qu’il tombe sur la soucoupe, il aimerait tellement en voir une en vraie. Personne, il s’approcha de ce cri déchirant, se révoltant contre un mal, qui lui était pour le moment invisible. Il fila la trace sonore jusqu’à tomber sur une jeune femme, elle semblait vouloir se défendre contre l’atmosphère. Les mains devant elle, se protégeant, des êtres indécelables. L’incrédulité pouvait se lire sur le visage du blondinet, lui qui avait pensé rencontrer et découvrir en premier des êtres dotés peut-être d’une intelligence supérieure à eux. « Y a personne ! » C’était le ton de la déception qui décrivit son émotion première C’était incroyable, Roméo avait une imagination débordante, il avait sa façon bien à lui de détourner la réalité pour se l’approprier dans un sens plus magique, ne voulant pas entrer dans cette monotonie adulte. Lorsqu’on grandissait, on détruisait ce qu’on avait de plus beau. Roméo ne l’avait jamais détruis, il avait su atteindre cette maturité en croyant à cette vérité insondable, que le monde est bien plus beau qu’on ne le pense.

« Ils sont peut-être partis, avant que je les vois, je leur ai fait peur ! » Roméo essayait de trouver une explication à tous ces événements. La seule cause était une pilule dont il ignorait l’existence. Il s’approcha de la jeune femme hystérique. Sans lui faire de mal, il déposa une main sur son épaule pour la rassurer. Jamais il ne pourrait juger son comportement. « Tout va bien ! Y a que nous deux ! Moi je ne vois personne du tout…. Et je suis sûr qu’il ne t’aurait jamais fait de mal ! » Pourquoi venir sur terre si c’était pour avoir la guerre. Des êtres qui traversaient des millions d’année lumière, était assez intelligent pour ne pas répondre à des impulsions animales de destruction.


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JEZABEL & ROMEO

Ne courrez pas, nous sommes vos amis.MARS ATTACKS ✻✻✻Roméo avait certes surgit un peu de nulle part comme à son habitude. La situation lui était totalement étrange et pourtant, il n’avait pas peur. Ce qui pourrait effrayé certain, c’est qu’il n’ait pas besoin de drogues pour croire aux petits bons hommes verts. Les effets n’étaient pas les mêmes, aucune illusion rien n’indiquait leur présence. Même pas de traces de pas, pas d’indices qui pourraient démontrés qu’ils avaient foulés le sol terrien. Peut-être avaient-ils volé, suspendus dans les airs ? Roméo essayait de trouver des raisons logiques à un fait improbable. Mentir ? Il ne pu s’empêcher de rire, il y avait cet inconvénient dans la personnalité de Roméo, ce fait extraordinaire, qui n’était pas donné à chaque être humain, le fait qu’il était incapable de mentir. Il avait déjà essayé, ça ne marchait pas, il n’aimait pas ça, la sincérité était son guide. « Je ne mens pas ! » Il c’était défendu avec une vérité abrupte. Pas besoin d’argumentation pour lui, l’intonation de sa voix serait son unique plaidoyer. D’où il sortait ? Pas besoin de réfléchir cinq minutes à cette question, elle était facile. « D’un arbre ! » Elle pointait son doigt accusateur dans le vide, lui montrant l’infinité de ce parc, dévoilant un bosquet qui n’avait rien d’extraterrestre. Il s’approcha quand même pour vérifier, on ne sait jamais, ils pouvaient peut-être se camoufler dans l’espace dans lequel il arrivait. Il toucha les feuilles, essaya de chatouiller pour obtenir une expression mais rien. Ce n’était que quelques bosquets dans un parc naturel. « Non il n’y a vraiment pas d’hommes venant de l’univers ici ! » Il posa ses mains sur ses hanches étroites, prenant une mine souriante, il avait été à deux doigts de rencontrer des extraterrestres et il trouvait ça sacrément génial pour conclure sa soirée. Même s’il ne les avait pas rencontrés, il avait été à quelques mètres d’eux. Elle lui fit signe de ne pas crier. Son attitude était vraiment bizarre, son corps semblait avoir repris le contrôle sur son esprit, il la trouvait super amusante cette nana. Il avait déposa sa main sur son épaule pour la rassurer et lui démontrer qu’aucun mal ne pouvait être fait, ils ne pouvaient être que gentils. Roméo était ce garçon de la lune, venant de ce rayonnement divin de l’optimisme.

Roméo était naïf, ingénu, un peu candide, mais il n’était pas con, lorsqu’elle lui expliqua que les étoiles avaient essayés de lui parler, cette fois ce fut clair dans son esprit. Les hommes verts, n’étaient jamais venus ici, tant pis, il y aura d’autres occasions pour lui d’en rencontrer. « Les étoiles ça peut pas parler, c’est que du gaz ! Le soleil c’est une énorme étoile, la plus belle certainement, il ne parle pas ! Il fait un truc encore plus magique, il nous donne une magnifique lumière chaude ! » L’astronomie était fantastique et fascinante. Il avait l’impression d’avoir déjà vu cette jeune fille, pas en vrai, il cherchait, feuilletait dans ses souvenirs pour y trouver la réponse. Elle évoqua qu’elle avait vu une peinture dans le ciel et que c’était tout noir maintenant. Lourdement, elle se mit assise sur le sol, il en fit autant, croisant ses jambes en tailleur. Il la vit bouder. « Non c’est pas tout noir ! » Il venait de protester, il n’avait pas envie de la voir bouder, ca serait injuste, elle avait été alarmé, elle avait eut peur et maintenant elle faisait la tête. Ca c’était complètement impossible de son point de vu. « Regardes bien ! » Il désigna le ciel avec ses mains. « Là c’est plus bleue marine, un peu plus loin on dirait un joli gris anthracite ! La nuit n’est pas noire comme on le prétend ! Elle a ses ombres et ses lumières ! Là bas tu as l’étoile du berger, la nuit elle est secrète, elle métamorphose le jour afin de nous donner une toute nouvelle facette du monde que l’on regarde mal ! C’est sur les gens sont déjà aveugles le jour enfermé dans leur petite vie tranquille, donc si on leur met moins de lumière, c’est foutu ! » Il s’arrêta quelques instants, il se laissa tomber en arrière, la tête venant se reposer sur son oreiller d’herbe, il laissa les bras écartés, sa peau effleurant ce parterre si agréable. « La nuit c’est un nouveau monde que l’on révèle, des nouveaux animaux, un nouveau mode de vie ! On voit des chouettes, des hiboux….la nuit c’est aussi merveilleux que le jour ! Elle fait peur car tout le monde a décidé qu’elle faisait peur, ce n’est pas parce qu’ils sont plein à avoir tort qu’ils ont raison ! » Il ne savait plus qui avait écris ça, il aimait bien cette citation.


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JEZABEL & ROMEO

Ne courrez pas, nous sommes vos amis.MARS ATTACKS ✻✻✻Roméo ne voyait pas tellement de raisons de devoir faire la tête, en soit si les petits hommes verts n’avaient pas décidé de se manifester, il ne faut pas en faire une sinécure. Ils auront d’autres occasions de venir leur rendre visite. Dans sa tête, il s’imaginait déjà des voyages intergalactiques, des jumelages, l’horizon de toutes nouvelles découvertes et le partage sur un savoir inconnu. Tout serait positif si des êtres d’un autre monde débarquaient sur tête. Bien entendu il n’imaginait pas du tout une réaction de défense de la part de la terre. Roméo était quelque peu dépassé, comment pouvait-on apprécier ce qu’on n’avait pas connu ? Il se mit à réfléchir, lui, il n’avait pas rencontré de fée, de sorcières, pourtant il les aimait bien aussi, donc ça se tient. Pourquoi la contredire ? « Parce que j’adore embêter les autres ! » Bien plus qu’une réalité, c’était une vérité, un rire cristallin s’échappa de ses lèvres toujours étirées dans ce même sourire joyeux. Il ne connaissait rien de cette inconnue, même pas son prénom, pourtant il conversait avec elle, avec un plaisir non dissimulable. Elle sort de l’ordinaire, ca c’était génial. Encore une fois, il était en total désaccord avec la jeune femme, ce qui n’était pas un mal, au contraire, valait mieux avoir un débat constructif d’idées que la solitude d’une discussion composée d’accords sans réel développement. « Pourquoi ça fait mal dedans ? » Roméo ferait tout ce qu’il peut pour soulager sa douleur, il n’aimait pas la souffrance, il voulait la faire disparaitre. L’être humain a ce facteur de souffrir, lui il ne voulait pas, donc il rejetait ce facteur. Alors qu’ils étaient assis, il se lança dans une description du ciel nocturne, de l’apothéose du crépuscule, levant les bras en forme de priée pour une ode à la nuit. Qu’il était bien allongé ainsi, il aurait cette capacité de s’endormir. Elle rétorqua qu’il avait raison, enfin, ils avaient trouvé un point qui ne relevait pas d’un conflit.

Jezabel s’allongea à coté de lui, il plaça ses mains sous sa tête pour la surélever légèrement, il avait remarqué ce petit tapis humide qui était apparu sur son front. Allait-elle bien ? « La nuit est aussi bien que le jour ! La lumière c’est carrément génial, la nuit elle permet de faire pause, pour qu’on puisse retrouver avec plus de joie le soleil le lendemain ! » Certes sur Londres, la population ne pouvait se réjouir qu’un ciel souvent nuageux. Peu importe, les nuages aussi étaient beaux. Si besoin est, il trouvera une belle cabine rouge pour appeler les urgences. Jamais il ne laisserait quelqu’un s’évanouir dans ses maux. « Moi je m’appelle Roméo ! Toi c’est quoi ton prénom ? » Ils avaient largement dépassé le cap des présentations. Rien n’est jamais inéluctable. Paresseusement il ferma les yeux. Il n’avait pas envie de rentrer dormir au théâtre, il avait envie de dormir dans ce parc à la belle étoile et se réveiller en même temps que les premières lueurs du jour. « Tu as été un bal ? Tu es une princesse ? Car tu es vachement bien habillé ! Moi j’ai jamais été un bal, j’aimerais bien ! Ca doit être super amusant ! » Roméo n’omettait pas les détails, il vivait dans son monde, une forme détourné de celui qui existait autour de lui. Après tout, ils étaient bien dans une monarchie avec une reine, il existait des princes britanniques, il pouvait donc bien avoir des princesses.

Soudainement il eut une longue exclamation de bonheur, une magnifique étoile filante, avait inauguré le ciel de sa magnifique traine enflammée d’étincelles. Elle avait zébré le ciel, elle était apparue magnifique, le triomphe de la gloire d’une seconde pour disparaitre dans l’inconnu de la voûte céleste. « Ouah ! J’ai fait un vœu ! Tu as fait un vœu ? C’est si rare en cette saison les étoiles filantes ! » Elles étaient communes d’éclairer constamment les ciels d’été mais pas les ciels de printemps.



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JEZABEL & ROMEO

Ne courrez pas, nous sommes vos amis.MARS ATTACKS ✻✻✻« J’ai pas de métier ! » Roméo ne pensait pas qu’il avait un don pour agacer la population londonienne, il se demandait si des gens pouvaient être payés pour le faire. Ca serait fort grotesque. En tout cas, lui il n’avait pas envie d’être un point négatif pour autrui, il ne le supporterait pas. Il ne pu s’empêcher de la questionner sur la douleur qu’elle ressentait, c’est là qu’il eut le droit à toute son histoire, une adolescence laborieuse, des rencontres qui l’avaient entrainées vers le fond. Il se tut la laissant totalement vider son sac. Effectivement, mais de là à dire qu’elle était morte à l’intérieur, qu’elle se noyait. De mauvaises fréquentations. « Tu es une sœur protectrice, moi j’aurais aimé en avoir une ! » Roméo aurait adoré avoir une énorme famille, avec plein de frères, plein de sœurs. Il avait déjà trouvé le premier point positif dans ce qu’elle venait de raconter. Que dire de plus ? Elle savait où trouver ses parents, même s’ils étaient en prison. Elle avait déjà été amoureuse et être amoureux, ça c’est carrément le pied, il se souvenait parfaitement de son premier amour et il rêverait un jour redevenir comme ça. « Et si on disait que toute cette vie, toute cette histoire, elle t’a rendu unique ! Elle est pas rigolote certes…mais au moins…tu es là, allongé sous un parterre d’étoiles, avec l’occasion de te dire, que tu n’as besoin de personne que toi-même ! Il faut se suffire à soit même avant de créer la dépendance chez un autre ! » Roméo avait appris à se contenter, il était loin d’être un loup solitaire, il adorait aller parler avec tout le monde, faire des rencontres. Il approcha son doigt et toucha son épaule, il leva les yeux et fixa sa poitrine, il s’en foutait de ses seins, il vérifia juste qu’elle se soulevait et s’affaissait sous l’effet d’une respiration. « T’as l’air bien vivante ! T’es pas morte et tant que t’es pas morte tu peux vivre ! » Une logique à la Roméo, elle tenait la route. « Elle t’appartiens ta vie, tu en fais ce que tu veux ! Et si tu choisissais de ne pas sortir avec un drogué ? » Les choix, ils s’assument, ils apprennent à te rendre heureux, même si parfois faut payer le prix. Il avait enfin eut son prénom qui était très joli. « Jezabel la séductrice ! Ca veut dire impassible en hébreux ! Ton prénom évoque le mystère ! Tu peux être capable du meilleur comme du pire ! On peut avoir confiance en toi ! » Roméo eut un gloussement, il était resté trop longtemps au contact de la voyante qui lui avait tout appris, il avait une excellente mémoire. Parfois c’était utile parfois inutile, l’information était juste stockée.

Il gardait les yeux rivés sur ce ciel aussi beau qu’une perle noire, une nacre sombre, perceptible dans la plus cruelle des beautés. L’étoile brille, elle attire et aussi belle soit-elle, cruelle elle restera d’être aussi lointaine. Le jeune singe la questionna sur un éventuel bal, ce n’était pas le cas. « Moi aussi j’aimerais à aller un vrai bal ! Et rencontrer un prince magnifique ! Juste lui dire bonjour…car les princes ça sort avec des princesses ! » Roméo ne pouvait pas être une princesse, il était un garçon. C’est à ce moment qu’il vit une étoile filante. Un vœu se devait d’être fait, c’est à ce moment qu’elle évoqua la conséquence négative de lui confier. « Je ne crois ni au malheur, ni aux malédictions ! » Il croit en la magie, à la beauté de la vie, on ne peut pas devenir malheureux pour avoir révélé son souhait c’était grotesque. « J’ai fait le vœu, que tous les êtres de la terre soit heureux tout le temps….et qu’il n’y ait plus jamais de guerres ! » Un jour il était certain que ça pourrait arriver, il était doté de cette facette altruiste, il serait capable de gaspiller un vœu pour les autres, au lieu de le consacrer pour lui.

« Moi j’aimerais voir une comète un jour ! Ca doit être superbe ! Même pouvoir en chevaucher une….tu crois que c’est possible de monter dessus ? » Roméo et ses dilemmes impossibles.


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JEZABEL & ROMEO

Ne courrez pas, nous sommes vos amis.MARS ATTACKS ✻✻✻Roméo l’entendit rire, sûrement une pensée amusante. Il ne s’en formalisait pas, lui-même avait énormément de réflexions assez hilarantes par moment. Effectivement, elle soulevait un des problèmes de la rue, difficile de révéler que parfois il lui arrivait de subtiliser un portefeuille à des hommes aux apparences riches. « Je me débrouille ! Y a plein d’astuces, parfois de la récupération, sinon je fais des petits boulots au noir pour me faire quelques livres ! » Travailler était la solution d’urgence, quand sa liberté ne lui suffisait plus pour subvenir à ses besoins. Il suffisait de trainer au bon endroit au bon moment. Il avait aussi ses coups durs sur lesquels il savait rebondir, il ne prétendait pas vivre un mode de vie idéal, cependant celui-ci le rendait heureux. Lorsqu’il l’entendit dire qu’elle était morte, il l’observa, de façon à vérifier, pourtant elle semblait avoir tous les signes de vitalité, donc elle avait tort et lui fit remarquer avec sa sympathie pétillante. Concernant sa vie amoureuse, s’en était tout autre, elle peut choisir des chics types. Il fit une grimace assez amusante, lorsqu’elle souleva le fait qu’elle attirait uniquement le genre des junkies. « Oh ! Je suis sûr que tu pourrais rendre un homme bien heureux ! Maintenant que tu sais comment reconnaitre les drogués, ben tu prends tout le contraire et c’est bon ! Tu croises un mec qui ne lui ressemble pas et boum ! » Roméo n’était pas vraiment un expert en sentiments et en vie amoureuse. Le blondinet entendit le prénom de la jeune femme et en fit son analyse. C’est vrai qu’il avait quelques connaissances, ce n’était pas parce qu’il vivait dans la rue, qu’il ne savait rien du tout. Elle lui demanda les différents critères du siens. « Roméo veut dire « pèlerin de Rome », tempérament très actif, assez émotif, une double facette, assez paradoxal. Généralement les Roméo sont des personnes sociales extraverties, qui dégagent une forme de mystère, une nature assez insaisissable ! » C’était ce qu’il se souvenait de ce qu’on avait dit de lui. Lorsqu’elle lui demanda d’où il venait, il haussa les épaules, lui-même ne le savait pas. « Je viens de nulle part ! Un cirque m’a trouvé quand j’étais tout petit, alors qu’ils étaient sur la petite ville de Northman, ils m’ont recueilli. Roméo Andy Northman, voila d’où vient mon nom. Mon prénom était brodé sur une couverture. J’ai vécu avec jusqu’à qu’il soit en liquidation judiciaire et qu’on soit obligé de tous se quitter ! » L’angelot avait une forme de détachement à ses dires, comme si ça lui était égal, ses faits faisaient partie de son histoire, ce n’était ni triste, ni heureux, c’était son passé.

Ca serait un bal bien moderne s’il y avait des couples de princes et de princesses, il ne fut même pas choqué qu’elle y aille avec une fille. Pour lui c’était dans l’ordre de la nature, l’humain était fait pour être avec l’humain, peut importe son sexe. « Alors on ira, moi avec un prince et toi avec une princesse ! Tu sais comment on fait pour en trouver ? Et ça sans qu’ils aient de la cocaïne dans la narine ! » Il se mit à rire de sa propre blague, un rire enchanteur, légèrement cristallin, se diffusant dans le vent, velours de leur couverture actuelle. Il laissa retomber sa tête en arrière, tout en s’écriant en voyant une étoile filante, s’exclament et philosophant à la fois. Il avait fait un vœu et évoqua la possibilité de monter une comète. « Je suis sûr qu’il y a des planètes dix fois plus belle que la terre avec des êtres beaucoup plus beaux, qu’on ne soupçonne même pas ! On est trop égocentrique pour les voir c’est tout ! » Ses yeux brillèrent à l’idée de visiter la galaxie à dos de comète. Roméo s’imaginait bien en petit prince avec sa petite écharpe rouge autour du cou. « Tu m’as pas dit ton vœu ? Il est chouette j’espère ! Ecoute garde le, ne me le dis pas et s’il se réalise alors là tu pourras me le dire ! » Un peu comme sa boîte à secrets qu’il avait enterré un jour et dont il gardait la clé autour de sa nuque. Jamais il ne pourra en parler, c’était bien trop personnel.

En pleine réflexion sur Jezabel, il se mit à pensée tout haut comme à son habitude, se mêlant de ce qui ne le regardait pas. « Si tu sors qu’avec des garçons pas bien ! Pourquoi tu ne sors pas avec des filles biens ? Ca doit tout autant exister ! » Encore une logique très Roméo. Il plaça de nouveau ses mains sous sa tête pour contempler ce ciel magnifique, il faisait attention aux petits bruits qui l’entouraient, le bruissement des feuilles, le son des petits animaux qui animaient ce parc, avec ça, il n’allait pas tarder à s’endormir c’était sûr.


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