"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici here comes the hardcore life - jules&angie 2979874845 here comes the hardcore life - jules&angie 1973890357


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() message posté Ven 23 Jan 2015 - 16:27 par Invité
HERE COMES THE HARDCORE LIFE
your memory's no good, leave your clothes on. our bodies crave a lot of things that end in loss. don't try and turn this into something else. too late to change your mind this time and hit eject. i want my money back, that wasn't fun. the bricks and the gravel and the mud and the blood. another wild teenager in search of success. welcome to the jewel of the modified west.
Je m’adossai contre le mur froid et regardai les gens sortir de l’immeuble, un à un. Leurs conversations me semblaient fades et éteintes. Je levai les yeux vers un bâtiment sur le trottoir d’en face : une grande horloge y était suspendue. Un peu plus de 21h30. J’allumai ma cigarette, puis soupirai. J’avais fait un si long chemin pour des vœux de la nouvelle année alors que celle-ci était déjà commencée depuis bientôt un mois entier et qu’on n’avait eu que des échos de divers bains de sang partout dans le monde, ce qui ne nous donnait qu’une seule envie : rester enfouis sous nos couvertures, au fond de nos lits et y mourir lentement. C’était comme ça que j’avais passé mon propre anniversaire. A regarder la télévision et constater des tueries en France. A liquider deux paquets de cigarettes et craquer des allumettes dont les cadavres jonchaient toujours le parquet de mon appartement. A somnoler sur des copies et y écrire des commentaires cassants, sarcastiques et, bien entendu, illisibles, si bien que beaucoup viendraient me voir pour que je lise à haute voix la violence cynique de leur contenu. La jeunesse était vraiment novice. Bonne année, bonne santé, bon cancer du poumon. Je toussai. Un homme – le genre que l’on s’acharnait à appeler intellectuel et qui en rougissait de fausse modestie – sortit et s’approcha de moi. « Alors, vous comptez rentrer chez vous ? Qu’avez-vous pensé de la conférence ? » Ah, oui, parce que je n’étais pas venu à Kensington juste pour constater le flagrant manque de vitalité de la bourgeoisie pédante du Londres de l’Ouest. En vérité, j’étais là pour une de ces fameuses conférences dont les intellectuels ont le secret, sur des sujets étranges et passionnants qui me donnaient tellement envie que je repoussais mon mépris du chic et de l’architecture bourgeoise des immeubles du quartier pour y assister. Et la conférence s’était mutée en apéritif dînatoire, comme cela avait été prévu, un argument en plus pour venir. Histoire de fêter la nouvelle année autour de crevettes panées et de toasts au goût inexistant. L’Europe et son engouement pour les apéritifs. On ne mange pas, on se sustente, on nourrit nos esprits pour pouvoir mieux parler. La saveur amère du sophisme. Je penchai la tête sur le côté en regardant mon interlocuteur : « Non, je pense que je vais traîner ici encore un peu. » Je dis cela d’une manière étrange. Je n’avais pas franchement envie de rester dans les environs, mais je n’avais pas non plus envie de discuter avec ce type. Son visage me rappelait vaguement quelque chose – lui au contraire, semblait se dire qu’il m’avait parlé toute la soirée et qu’il ne faisait que poursuivre un raisonnement qu’il avait commencé devant moi en mangeant sa première part de cake. « Oui, c’était gentillet, ça casse pas trois pattes à un canard, cette conférence, non plus. » C’était faux, tout ce qui avait été dit s’était teinté d’une véritable réflexion et avait soulevé bien des questions dans mon esprit brumeux. Mais je ne voulais pas en parler avec ce gars-là. Il avait l’air ennuyeux. Je n’avais pas besoin de quelqu’un d’ennuyeux. Avant qu’il ne puisse me répondre, je sortis mon portable et fis mine de regarder mes messages. Je lui soufflai un « excusez-moi » courtois et m’éclipsai, presque soulagé.

Plus les minutes passaient, et plus les groupes se dispersaient. Finalement, caché derrière le coin d’un immeuble dans une ruelle sombre, je pus profiter du silence de la nuit vers 22h. Je retournai devant l’entrée du bâtiment qui avait abrité la conférence et m’assis sur les marches glaciale – en marbre, tous les détails me faisaient sourire, tant je n’étais pas à ma place. Je finis ma seconde cigarette puis me dirigeai vers l’entrée. Le couloir principal brillait toujours, éclairé par des lustres étincelants. Mes pas me guidèrent vers la salle de conférence, à présent déserte. Elle semblait presque métaphorique. L’Europe avait festoyé sur la nouvelle année et l’art. A présent, il ne restait plus que les fonds des bouteilles et la nourriture que l’on gaspille, fines bouches que nous étions. Des gobelets et des serviettes sales ornaient les larges tables comme une dentelle maudite. Il y avait un chariot au milieu de tout ce carnaval : dessus, des restes encore mangeables et une bouteille de vin rouge. Je m’approchai et attrapai le vin, un sourire aux lèvres. L’agent d’entretien devait s’être absenté pour quelques secondes, il n’allait pas tarder à revenir, ce pourquoi je me dépêchai de fuir cette salle – elle me mettait mal à l’aise, en plus – la bouteille dissimulée au creux de mon coude. Je sortis à nouveau dans le froid et m’empressai d’allumer une troisième cigarette. Voilà que j’avais commencé le début d’une péripétie en volant la bouteille, mais j’étais à présent confronté à la flagrante frustration de l’absence d’imagination. Il me fallait une suite à cette aventure, je n’allais pas rentrer bêtement chez moi et la boire seule en ruminant sur mon ennui et l’harmonie perdue du monde. Mais Kensington me freinait. Les façades lisses et blanches des immeubles reflétaient ce que ce quartier infligeait à mon esprit. J’y allais peu, et ce n’était pas par hasard. Je n’aimais pas les endroits vides et propres. Je soupirai avec lassitude. Je n’avais pas envie de me retrouver avec moi-même dans mon propre appartement. Je m’assis au bord du trottoir pour réfléchir. Un chat apparut devant moi et s’approcha. Nous nous sommes échangés un sourire courtois puis il s’allongea sur le flanc en me regardant. Je l’observai également : il plissait des yeux à chaque fois que je soufflais la fumée de ma cigarette dans sa figure. Assez soudainement, il se leva et, comme je m’ennuyais un peu, je fis de même. Il commença à courir au bout de la ruelle et s’arrêta net pour voir où j’étais. Je traînai des pieds derrière lui, tenant mollement la bouteille par le goulot. Lorsque je fus un peu trop près, il se remit à courir et bifurqua dans une nouvelle ruelle.

Il répéta son manège jusqu’à ce qu’il en ait un peu marre de ma démarche nonchalante et désintéressée. Il finit par disparaître, probablement entre les tuiles d’un toit ou bien au fond d’une poubelle. Je me stoppai à mon tour pour observer les environs. J’étais déjà venu ici. Peu souvent, certes, mais la forme de la rue et l’atmosphère me procurèrent un sentiment de déjà-vu assez agaçant. Jusqu’à ce que je remette le doigt sur ce qui me faisait cet effet : c’était le quartier d’Angie. Cela m’arracha un rictus un peu moqueur : le mal qui rongeait la jeune fille était dissimulé derrière l’une de ces portes austères. On ne s’en serait pas douté, que toute cette blancheur était ternie de déchéance et de folie. Vous êtes bien naïfs, dites-donc. Je me plantai devant un immeuble après quelques minutes de recherche. Celui d’Angie. J’hésitai à rentrer. Si l’appartement était fermé à clef, je n’allais pas sonner. Il était possible que son père soit là, et cela pouvait être gênant. Je n’avais pas vu Angie depuis le bal du nouvel an (encore celui-là, misère, arrêtez de me parler de cette foutue nouvelle année) et, posant mes yeux sur la bouteille de vin volée, j’eus envie d’aller lui rendre visite. Juste comme ça, histoire de lui faire boire du vin qui se respectait et récupérer quelques bouquins avant qu’elle n’en arrache les pages pour ses rails de coke ou ses joints bien-aimés. Alors je tapai le code tranquillement et pénétrai à l’intérieur de l’immeuble. Une fois devant la porte de son appartement, j’en frôlai la poignée puis la saisis fermement et tentai d’ouvrir : bingo. A l’intérieur, l’espace était désert mais les lumières étaient allumées. Je claquai la porte pour me faire entendre et m’avançai dans le séjour. Ma voix retentis distinctement dans l’air : « T’inquiète Angie, ce n’est que moi. » Une voix reconnaissable pour celui qui me côtoyait assez. Insupportable mais irrésistible, prétentieuse mais dont on ne pouvait se passer. J’étais conscient du fait que oui, Angie ne pouvait pas s’en passer, et réciproquement, ma vie serait bien moins amusante si elle n’en faisait pas partie. Je fis quelques pas dans le couloir, regardant mes pieds – les grands appartements, ça me donnait le vertige, un peu. « T’sais quand je te dis qu’il faut que tu lises un livre, ça ne signifie pas me laisser pour mort sur mon matelas et me le prendre sans me le dire. » J’avais été un peu frustré de constater qu’elle m’avait pris Le Maître et Marguerite alors que je voulais le relire. Histoire de remettre tout en contexte, vous savez. Mais finalement, je m’étais résigné, il était entre de bonnes mains, des mains qui voulaient tourner ses pages. J’arrivai près de sa chambre, me préparant à parler. Je relevai la tête et restai la bouche entrouverte en voyant, non pas Angie, mais un garçon que je ne connaissais pas dans l’encadrement de la porte. Celui-ci avait un regard sombre, plus gris et cendré que le mien, et puis jeune surtout, beaucoup, beaucoup plus jeune. Ses pommettes était saillantes, j’en aurais presque dit qu’il avait le visage osseux, mais je me contentai de le qualifier d’émacié, c’était bien plus joli comme terme et cela lui correspondait mieux. Je m’arrêtai pour le toiser, d’abord surpris, puis sceptique, et enfin amusé – tout m’amusait, vous le savez presque mieux que moi à force de m’écouter. J’arquai un sourcil avec ironie. « T’es son frère ? … Oh, non, tu lui ressembles absolument pas. » raillai-je. Mes yeux se posèrent sur Angie qui était apparue derrière le jeune homme. « Non mais si vous voulez être tous seuls je repasserai un autre jour. » Mon regard retomba sur la bouteille : je l’avais presque oubliée celle-là, et la brandis alors avec mon détachement et mon sarcasme naturels : « Mais j’ai du vin, après tout. Volé et frais. Je reste dans la transgression qui t’es si chère, Angie. » Je lui dis ça sans même sourire. Juste un air narquois au fond des yeux. Je pouvais sentir la tension monter d’un cran mais, d’une certaine manière, je m’en moquais un peu. Tout ça, ça faisait partie de ma péripétie adorée. Et pour une fois qu’il m’arrivait quelques choses derrière les façades lisses des immeubles de Kensington, je n’allais pas cracher dessus.
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() message posté Ven 23 Jan 2015 - 20:57 par Invité
C'est fou comme c'était naturel. C'était comme avant, mais en mieux. C'était le pied. D'ailleurs c'est exactement ce que dit Jules à ce moment-là. C'est l'pied. baragouinait-il, haletant, souriant, se marrant sans trop savoir pourquoi, allongé en travers sur le lit de princesse d'Angèle il fixait le vide, tandis qu'Angie roulait sur le côté, détachant son corps du sien. Ils avaient l'air con comme ça, nus comme des vers et complètement à l'ouest. Parce que Jules, il voyait des étoiles, des galaxies même. Il ria encore. Bon sang, ouais, c'était bon, c'était le pied total. Comme s'il se réveillait d'un profond coma en fait, comme s'il reprenait une bouffée d'oxygène après des heures apnées, des années en fait. Cela faisait quelques jours, semaines peut-être que tout semblait enfin... apaisé entre Jules et Angèle. Un retour à la normal, une remise à zéro des compteurs. Ils avaient fini par tomber d'accord sur le fait qu'ils avaient besoin l'un de l'autre. Qu'ils étaient accro l'un à l'autre surtout. C'est comme une drogue. C'est pas conseillé, c'est même nocif, on le sait parfaitement, mais on n'a ni l'envie ni le pouvoir de s'en passer. Alors on continue. Et putain, un shoot d'Angie, ça faisait du bien. Ils étaient aussi d'accord pour garder ça pour eux. Garder leur trésor caché. Enfin, être libéré de la culpabilité, débarrassé des discours moralisateur. Enfin, ils n'étaient que tous les deux au monde. Et ça aussi, c'était le pied. Surtout que, grande évolution depuis leur histoire il y a quatre ans, désormais ils avaient chacun leur appartement, loin de leur famille et du coup fini les tête à tête clandestins, les escalades par les fenêtres. Fini aussi de se cacher sous le lit au moindre bruit de pas (oui Jules s'était retrouvé plus d'une fois projeté sous le lit à plat ventre en pleine action, et quand on est en pleine action et qu'on se retrouve sur le ventre, par terre, ça ne fait pas du bien, si vous voyez ce que je veux dire.). Tout ça, c'était fini. Pour preuve, Jules et Angèle venaient de passer la journée ensemble, toute la journée. Jules était arrivé avec des Lucky Charms Cereals et du Nutella (le Saint Graal de la bouffe en ce qui le concernait) au matin, alors qu'Angie allait aller en cours. Ca l'avait plutôt convaincu de rester à l'appartement avec lui. Jules avait fait du thé, assaisonné à sa manière (c'est-à-dire avec de la weed infusée), Angie avait préparé un petit déjeuner, ils avaient regardé les dessins-animés ensemble, tandis que la weed tapait déjà un peu au cerveau. Et puis ça s'était enchaîné, Jules qui avait ramené sa guitare avait un peu gratté, Angie était allé chercher des médocs de sa pharmacie personnelle, ils s'étaient remémorer de vieux souvenirs, ils avaient parlé de tout et de rien. Parce qu'ils n'étaient pas qu’amants, ils étaient aussi des amis, de vrais amis. En réalité ils étaient même amis avant d'avoir été amants tous les deux. Et la journée s'était passée simplement, sans prise de tête, sans culpabilité. Une parenthèse dans le temps. Comme autrefois. Et parce qu'ils étaient aussi amants, forcément, après un rail de coke et quelques fous rires, ils s'étaient déshabillés, ils avaient fait l'amour. Ou baisé. Surtout baisé aussi, mais c'était bien. C'était bon. Alors, je le répète : c'était le pied.

Jules s'étira sur le lit comme un chat, se mit les deux mains devant les yeux, soupira un grand coup. Il lança un petit coup d'oeil à Angie, lui sourit. Et puis il se leva, tranquille attrapa son caleçon et l'enfila avant d'aller jusqu'à son jean. Pas pour l'enfiler, il fouilla simplement dans les poches pour en ressortir son petit sachet d'herbe magique. Il se tourna alors vers Angèle pour lui agiter le sachet sous le nez, avec un sourire complice. On ne change pas les bonnes habitudes. Le joint post-coïte c'était sacré, une institution. Du coup, tranquillement, s'armant de tout ce dont il avait besoin, Jules se posta sur le bord du lit prenant le premier bouquin qui lui tombait sous la main. Un foutu bouquin nommé Le Maitre et... rien à foutre. Jules se contenta de poser grinder, clope, slim et weed dessus pour se faire un plateau et pouvoir rouler tranquillement. Comme à son habitude, ce fut une Angie câline qui se blottie derrière lui, le regardant faire avant de se lever sur le lit, marmonnant qu'elle allait dans la salle de bain. Jules acquiesça tout en léchant le bord de sa feuille slim et jeta un coup d'oeil au petit cul d'Angèle qui partait dans la salle de bain attenante à la chambre. Il sourit. Elle était belle quand même, encore plus qu'avant. Il alluma le joint, satisfait. C'était l'pied. Là, vraiment, à ce moment précis, c'était le pied.

Soudain, un claquement de porte. Jules sursauta. C'était chez le voisin ? C'était qui ? Il se figea, attendant la suite. T’inquiète Angie, ce n’est que moi. Jules entrouvrit la bouche. Et merde, merde, merde ! Chuchota Jules. Il coinça le joint entre ses lèvres et se leva d'un coup, speedant pour ramasser son jean, il l'enfila dans la hâte, se passant pour le moment de fermer sa braguette et puis il prit le vieux pull informe qui le servait de vêtement, dans de la grosse laine détendue, qui tombait trop large, il l'enfila également, soufflant la fumée qu'il avait inhalé en même temps. Blake, forcément. Le frère d'Angie, ça ne pouvait être que lui. Bon, il ne reconnaissait pas sa voix mais, après tout ça faisait quatre ans qu'il ne lui avait pas parlé et puis seul quelqu'un de la famille s'autoriserait à entrer chez Angèle sans même sonner au préalable. Et la voix avait l'air trop jeune et pas assez mafieuse pour être celle d'Igor -encore heureux. Quoi que, Blake ce n'était pas forcément mieux. Angie, sort de là ! Chuchota du plus fort qu'il put Jules, tout en essayant de ne pas se faire remarquer. Mais l'eau qui coulait empêchait sans doute la poupée d'entendre quoi que ce soit. Jules allait donc la rejoindre se planquer dans la salle de bain quand soudain, la voix parla à nouveau. T’sais quand je te dis qu’il faut que tu lises un livre, ça ne signifie pas me laisser pour mort sur mon matelas et me le prendre sans me le dire. Jules n'écoutait qu'à moitié, mais il écoutait assez pour comprendre quelques mots. Matelas ? D'un coup, il se stoppa, serra les dents. Ok, ce n'était sans doute pas Blake. Cette phrase, elle ne laissait pas beaucoup de place au doute quant au sous-entendu qu'il laissait entendre. Jules tira une grosse fois sur son joint et allait rejoindre le salon, et il tomba sur lui.

T’es son frère ? … Jules se mit à rire. C'était sans doute nerveux. Mais, c'était aussi la première fois qu'on le prenait pour le frère d'Angèle. Il se reprit immédiatement. Oh, non, tu lui ressembles absolument pas. Jules reprit un peu de sérieux, haussa les sourcils avec toute la haine et la condescendance du monde, l'air de dire "bien vu l'aveugle". Un silence. Un silence bien lourd, bien pesant, bien chiant aussi. La porte de la salle de bain s'ouvrit, Jules l'entendit, mais il ne se retourna pas, ne voulant certainement pas arrêter de fixer l'inconnu. Lui, par contre, jeta un coup d'oeil par-dessus l'épaule du tatoué. Non mais si vous voulez être tous seuls je repasserai un autre jour. C'est ça, à plus. rétorqua Jules, du tac au tac. Qu'il dégage ce mec, Jules en savait déjà bien assez pour avoir à demander des comptes à Angèle. La colère lui montait à la tête, chauffait sons sang, tout son être d'ailleurs. Fallait qu'il dégage avant d'avoir atteint la limite de sa patience, non franchement. La diplomatie, ça n'avait jamais été le fort de Jules. Mais apparemment, quand il proposait de partir, il ne faisait pas grand cas de l'avis de Jules, préférant se concentrer sur celui d'Angie. Il reprit donc, avec un calme qui hérissait le poil au tatoué. Mais j’ai du vin, après tout. Volé et frais. Je reste dans la transgression qui t’es si chère, Angie. Jules, qui avait tiré une taffe sur son joint entre temps, faillit s'étouffer. Il cracha la fumée avec hargne et sans laisser le temps à Angèle d'en placer une, il répondit pour elle : Euh ça va ? Fais comme si je n'étais pas là surtout. dit-il, cynique. Il reprit une courte taffe, continua juste après. Non parce que c'est sympa pour le vin mais, t'étais pas invité, en fait. Juste histoire de replacer les choses dans son contexte. Et histoire de donner plus de poids à ce qu'il disait, et peut-être de se rassurer un peu, Jules se tourna enfin vers Angèle, il la fixa, non la transperça de son regard le plus insistant en fait, et ajouta : N'est-ce pas ? Ouais, c'était surtout pour se rassurer. Parce que là, il peinait à suivre. Un type sortit de nul part entrait sans s'annoncer, tenait des propos plus qu'explicite, et amenait du vin à Angèle. On était où ? Alors ouais, ok, Jules ne devrait pas réagir comme ça. Après tout c'était lui qui avait toujours mit un point d'honneur à rappeler qu'ils ne s'étaient jamais juré fidélité, mais là.. ils étaient ensemble, tous les deux, et il avait bien du mal à supporter qu'un prétendu amant de sa Angie, de sa poupée de porcelaine, s'invite dans leur bulle de bonheur, l'explosant au passage avec sa foutue bouteille de vin.
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() message posté Dim 25 Jan 2015 - 14:13 par Invité
J’y avais pensée pendant longtemps, je ne savais pas si je devais ou non me taire et laisser mon passé derrière moi pour tout recommencer. Non, je ne parle pas de la drogue, mais des hommes qui avaient pu croiser mon chemin durant 4 ans, durant les 4 longues années de solitude. Il y avait eu ceux avec qui je n’avais fais qu’échanger un verre, ceux avec qui nous avions fait la fête, celui qui m’a filé son dernier cachet d’ecsta’ parce que je le valais bien et l’inconnu au bar qui avait essayé de me draguer et puis il y a eu Thomas. Lui il faisait partie d’une autre catégorie, une catégorie qui n’avait, jusqu’à là, encore jamais existé pour moi. C’était un ami, un professeur hors paire, une intelligence supérieur et puis mon cavalier à ce foutu bal de fin d’année, mais surtout un amant démentiel, un espèce de sex friend plus sex que friend et plus friend que sex parfois. Le second mec avec qui j’avais couché (je vous assure qu’il compte autant que le premier après 4 ans hein) un jour, un soir, on avait essayé parce que sa nous brulait depuis le début, ça se sentait, mais on arrivait encore à se contenir on s’était mis d’accord, sans vraiment en parler, parce que c’était plus sage de ne pas franchir la ligne, mais personne ne reste sage bien longtemps, la suite des événement allait crescendo et puis ce qui s’est passé, se passa. Vous savez quand vous rencontrez quelqu’un pour la premier fois, dans les 10 premiers secondes vous savez déjà si vous allez vous entendre avec ou pas. Thomas ça fait plus de quelques mois que j’essaye de comprendre si je vais m’entendre avec ou pas, on se dispute parfois sur des textes littéraire, on bois du vin bon marché parce que c’est notre truc, même si le vin est imbuvable on le bois parce qu’on sait qu’il nous désinhibe, parce que c’est classe dans une pièce mal éclairée et ornée d’un seul matelas pour mobilier. Jusqu’à ce jour j’étais restée fidèle à un Jules inexistant, on se s’était pourtant rien promis, cependant je me sentais coupable, coupable de partager des moments plus qu’intime avec un autre homme que lui, d’apprécier la compagnie de cet homme sans pour autant l’aimer comme j’aime Jules. Mes méninges avaient surchauffées ce soir là, je m’étais couchée très tard, trop tard peut-être, je ne me rappelle même plus comment je me suis endormie.

« C’est l’pied. » À la base ce matin là je m’étais levée pour aller en cours, parce que la vie me semblait bien plus belle qu’il y a quelques mois. Je voulais profiter de chaque instant à commencer par voir mes professeurs un peu plus souvent. J’avais été une rose fanée pendant quelques années et puis il a fallut qu’avec Jules on parle, qu’on se batte, qu’on s’engueule, qu’on passe par milles et une choses plus difficiles les unes que les autres pour se retrouver aujourd’hui à partager -comme avant- un lit, des céréales et du Nutella, partager la même passion pour les dessins animées stupides du genre American Dad, partager la même passion tout court l’un pour l’autre et cette frénésie pour le danger. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour me convaincre de poser mon sac parterre et rester avec lui chez moi, il ne lui avait pas non plus fallu longtemps pour me déshabiller et m’aimer à sa façon. Ses yeux, son rire, son corps, tout était sujet à déclencher une passion enivrante pour cet homme. Jules sa avait été mon meilleur ami, mon meilleur amant, ma première fois, mon premier joint, ma premier escapade nocturne par la fenêtre, mon premier fix, il m’avait beaucoup apporté et c’est très certainement pour cela que j’avais pour lui un respect inconditionnel, me laissant donc dans des états de paniques rien qu’à l’idée de penser qu’il faudrait un jour lui parler de Thomas. C’est certain, lui ne me parlerait jamais de toutes les autres meufs qu’il avait eu durant mon absence, mais pour moi c’était normal de tout lui raconter jusqu’au moindre détails, je ne lui avais jamais rien caché à commencer par son frère et les sentiments qu’il avait pour moi, c’était comme un devoir, je me devais de toujours tout lui dire, mêmes des choses qu’il ne voudrait pas entendre. Pourtant ce matin là, j’avais décidé de me taire et le laisser s’attacher à moi un peu plus fortement, pour éviter une chute qui me serait fatale, ses yeux respiraient la joie de vivre, non pas parce qu’il avait consommé de la drogue il y a 20 minutes, mais parce que j’étais là, même si il préférait perdre sa langue que de l’avouer, je le lisais en lui, moi de mon côté je ne pouvais demander mieux. Roulant sur le côté, je me détachais de mon beau tatoué qui allait effectuer sa petite tradition d’après-baise, parce que c’était devenue une tradition, fumer un joint pour se détendre encore plus, rien de mieux pas vrai ?

La matinée avait bien commencée et j’avais une petite idée en tête pour bien la terminer. Lorsque Blake et Igor étaient en voyage d’affaire je rendais visite de plus en plus souvent à un ami qui m’était très cher au sens propre comme au sens figuré. Ce soir là, il devait être 2 heures du matin et les ruelles de Londres semblaient abandonnées. Il était là à notre point de rendez-vous habituel, il ne s’agissait ni de Jules ni de Thomas, mais de cet homme qui gagnait sa vie en vendant de la came. S’était presque devenu un psychologue, il me demandait comment j’allais, prenant de mes nouvelles, après une analyse de mon insomnie, de ce qui s’était passé dans ma vie depuis la dernier fois, il savait quoi me donner, il était un peu ce pharmacien du bas de la rue qui délivrait, sans ordonnance médicale, des stupéfiants pour ses malades les plus dérangés. « Ça ma belle s’est nouveau sur le marché, j’vais pas te mentir y’a des chance que t’ai l’impression de mourir si ton petit corps le supporte pas, et si tu le supporte, le trip il t’emmène au Nirvanaaaaaaa. » Il vendait sa marchandise avec tous les mots les plus promotionnels au monde, avec une hargne et une envie de faire partager sa connaissance, il ne lui fallait pas bien longtemps pour que j’accepte, j’avais donc acheté 2 comprimés de ce nouveau speed. Let’s the game begin.

« Je reviens. » D’un air malicieux, j’avais laissé Jules finir son joint et je m’étais dirigée vers la salle de bain, pour me rhabiller en premier lieu, enfilant un vieux t-shirt difforme et un jeans noir et puis j’avais sortie de mon tiroir ce petit sachet avec ces deux nouvelles petites acquissions, l’une était ronde et rouge, l’autre verte et triangle. Am-Stram-Gram, j’avais avalé la rouge, laissant l’autre pour mon bien aimé. Je n’avais pas entendu ce qui se tramait dans l’appartement, premièrement parce que l’eau qui coulait dans le lavabo m’en avait empêché et parce que les mures presque blindés que Igor avait fait posé était insonore. « Jules j’ai un truc qui va nous faire voy…. » --Voyager ? C’est ça que tu voulais dire ? Non, mais attend là tu vas voyager ne t’en fais pas, direction l’enfer, all inclusive.--

J’étais sortie de cette salle de bain, arrivée derrière Jules je ne pouvais que constater Thomas, c’était quoi ce délire ? J’avais l’impression de rêver, pire même, cauchemarder. « C’est ça, à plus. » Je n’étais que spectatrice de la joute verbale que ces deux hommes faisaient, il fallait que je réfléchisse et assez rapidement, pourtant je ne pouvais pas en placer une, comme si je ne faisait pas parti de ce tableau qui m’était partie pour ressembler à quelque chose de chaotique que même Picasso n’aurait pas su peindre. Je voyais bien que Thomas n’avait d’yeux que pour moi, il écoutait paisiblement Jules, comme si ce qu’il disait semblait rassurant, pourtant il continuait à me fixer, avec son sourire de psychopathe en coin, c’était perdue d’avance, je savais très bien qu’il n’allait pas s’en aller et que la situation l’inspirait même. « N’est-ce pas ? » N’est-ce pas de quoi ? Je m’étais perdue dans les yeux de Thomas, décrochant complétement de la discussion, ne sachant même pas de quoi Jules me parlait, il me demandait comme une confirmation de quelque chose dont je n’étais qu’à peine au courant. J’avais quitté ma chambre, me dirigeant vers Thomas qui avait semblé nécessaire de retirer son manteau, prenant son vin, je le tirais par le bras, ne faisant plus face à Jules, dos à lui. « En quoi me vaut ta venue ? » Comme si je ne connaissais pas la réponse à cette question, de plus il me tendait le vin, il ne voulait pas m’écouter, je le pris pour lui faire plaisir, parce qu’il n’était pas question de le contrarier en ce moment même, sauf si je désirais ma propre mort. « Écoutes Knick, j’crois pas que…. Que ce soit le bon moment là. »

‘’ Château-Figeac 1974
Literary conference
Kensigton Palace Gardens 14
January 2015 ‘’


« En plus c’est du vin volé. » J’eus un petit sourire, relevant mes yeux vers lui, vers son écharpe à vrai dire, il n’était pas du genre à porter l’écharpe, mais je savais très bien ce qu’il voulait cacher, un petit souvenir d’une nuit en ma compagnie il y a de ca que très peu de jours. Thomas et moi-même avions pris l’habitude de rentrer l’un chez l’autre sans sonner, parce qu’on trouvait sa plus conviviale plus … Chaleureux.

Nous nous étions retournés pour faire face à un Jules qui n’était pas vraiment d’humeur à partager un vin avec nous deux, ce qui pouvait être compréhensible après tout, il avait plus l’air d’humeur massacrante. « Il ne vient que récupérer un livre qu’il m’a gentiment prêté, pas vrai Thomas ? » J'en avais presque oublié les présentations, Jules savait qui il avait en face de lui à présent, du moins le prénom de Thomas, quant à Thomas, il ne se doutait pas encore de qui était en face de lui, j'espérais qu'une chose, qu'il ne grille personne. Pour le livre, en réalité je le lui avait volé, mais je n’avais pas été là lorsqu’il avait raconté ce petit détail à Jules et le fait que je l’avais laissé seul sur son matelas. Je me dirigeais donc vers ma chambre pour récupérer ce foutu livre afin de le rendre à Knick, je pouvais chercher encore longtemps, Jules l’avait posé je ne sais où pour en faire une table à mélange. ‘’Mais il est où ce foutu livre ?’’ pensais-je, presque transpirante à l’idée de les savoir quelques secondes seuls les deux dans le salon, retrouver ce livre était devenue ma quête numéro une et je n’avais pas beaucoup de temps. « J’ai dû l’oublier dans mon casier à l’université, je te le rends lundi, promis. » ’’ Maintenant il va falloir y aller Knick. Vas-t’en Knick.
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() message posté Mar 27 Jan 2015 - 0:24 par Invité
Sa réponse fut un rire bref et méprisant. Puis un silence. Ah, peut-être qu’il était au-dessus de ça, ouais, j’ai des tatouages, ouais, je fume des joints, ouais je méprise le monde et je n’ai même pas besoin de parler pour le faire. Je lui accordai un regard amusé et provocateur, bien trop moqueur pour être acceptable. Et puis Angie apparut. « Jules j’ai un truc qui va nous faire voy … » J’ai contenu mon rire avec difficulté. Redescends sur terre Angie, je crois que ton copain ne va pas franchement vouloir voyager ce soir. Et elle le vit, bien évidemment, tout l’effort que je faisais pour garder ce rire mesquin au fond de ma gorge – mes yeux brillèrent bien trop pour que cela passe inaperçu. Ils formaient un couple sacrément pathétique – ah, la mauvaise langue, moi aussi on aurait pu pleurer mon sort sous les effets de la drogue. En vérité, je ne savais pas si c’était Angie, son copain, moi-même ou la situation toute entière qui me divertissait le plus. Mettez-vous à ma place, c’était bien trop dur de choisir. Angie semblait perdue – non, vraiment, elle me regardait d’un air tellement ébahi que j’hésitai à répéter mes répliques pour qu’elle les comprenne – mais le copain aurait du mal à se contenir une deuxième fois, le mépris juvénile de l’insurgé drogué finirait par lui crever les yeux ou bien animer son bras pour qu’il vienne me coller son poing dans la figure. Au choix. Trop de violence dans ton regard cendré, copain d’Angie, je t’ai rien fait – si ? Oh, misère, j’étais l’amant qui débarquait à l’improviste. Angie me considérait donc comme un amant ? Question plus sérieuse (pour elle, moi je m’en fichais éperdument), Angie avait un copain officiel ? Elle qui ne vivait que pour le mépris de tout ce qui était beau et harmonieux, voilà qu’en fait, elle avait un copain ? Vous me direz, j’aurais pu croire que ce type était un amant occasionnel, mais son regard était tellement haineux – genre la Haine, avec un grand H, quoi – que je finis par en douter fortement. Calme-toi, oh. Un peu de tenue jeune homme. « C’est ça, à plus. » Ah, la tenue sera pour un autre jour on dirait. Il paaarle. Pour tout dire, je n’avais pas quitté Angie des yeux – parce que son visage figé et ses pupilles affolées étaient le plus beau spectacle de la soirée – mais la voix du jeune homme me fit détourner le regard. Je le toisai avec, non pas du mépris, non pas de la haine, non pas tout ce qu’il essayait de me communiquer depuis le début de notre entrevue, mais une telle indifférence … J’aurais pu froncer légèrement les sourcils et lui dire « chuuut » d’un ton agacé, le résultat aurait été le même. Je faisais un travail quotidien pour ne pas être le Tom sarcastique que je pouvais – et, mon Dieu, désirais tant – être, mais là, tous les remparts de ma gentillesse s’effondraient, et je me laissai aller au cynisme le plus pur. Blessant, vous croyez ? Personnellement je trouvais ça amusant, mais mon humour était particulier. D’ailleurs, je n’étais pas sûr que le copain le comprenne vraiment. Quant à Angie … Elle connaissait mon humour. Elle le redoutait presque, même. Mais ne lui avais-je pas dit avec tant de lucidité que j’étais un homme dangereux ?

« Euh ça va ? Fais comme si je n’étais pas là surtout. » Chuuut. « Non parce que c’est sympa pour le vin mais, t’étais pas invité, en fait. » Je penchai la tête, et le fixai. Oh, peut-être qu’il y avait un peu de mépris cette fois-là, mais comprenez-moi, il était risible. Tout ce dont je me moquai chez Angie, et tous ses défauts les plus lamentables semblaient être réunis dans son être. « N’est-ce pas ? » Il s’était tourné vers elle en quête d’une confirmation qui ne viendrait pas et elle lui accorda un regard vide. Mes lèvres se pincèrent en un mince sourire. « Elle t’a pas entendu, je crois. Tu devrais répéter. » Quoi, j’aurais pu m’en empêcher ? Non, pardon, mais non. Il était le concentré des défauts d’Angie en version masculine. Arg. Trop de choses à dire. « En quoi me vaut ta venue ? » J’eus un regard faussement navré lorsqu’elle me posa la question. Elle n’assumait pas, et c’était assez dur à observer. Ne pas perdre la face, alors qu’on est dans une situation critique. Tu te débrouilles très mal, Angie. Elle s’était approchée et je baissai mes yeux noirs vers elle. Elle attrapa la bouteille de vin – j’eus un certain regret, elle allait être franchement gâchée sur leurs palais novices. Toujours angoissée, la pauvre. Cela me contrariait presque. Je lui adressai un rire moqueur. « Non mais évite les questions connes, franchement. » Elle savait relativement assez bien tout ce qui se passait dans ma tête à cet instant, et elle détestait ça, c’était presque théâtral tant tout cette situation était grotesque et dramatique. Une vraie scène de vaudeville. « Ecoute Knick, j’crois pas que … Que ce soit le bon moment là. En plus c’est du vin volé. » Et tu crois que c’est le bon moment pour m’appeler par un surnom ? Tu crois que c’est le bon moment d’être plus près de moi que de ton copain officiel ? Tu crois ? Mais, très chère, tu me connaissais assez pour savoir que les mauvais moments, je les collectionnais – le retour de la figure du connard que l’on ne peut s’empêcher d’adorer, le voilà. Je ne me sentais pas coupable de quoi que ce soit. Cela aurait été un peu facile de me faire passer pour le méchant dans l’histoire. Je ne lui avais pas demandé la permission d’entrer chez elle, mais ce n’était pas comme si c’était la tradition entre elle et moi – mon appart, c’était un peu sa résidence secondaire de Shoreditch, entre autre. Je n’étais pas non plus mal à l’aise face à ce garçon, ni franchement étonné du choix d’Angie – elle se tapait qui elle voulait, elle était grande, cette princesse. Mais j’étais déçu de la voir autant subordonnée à lui. Autant craintive. La voir prendre autant de précautions et entendre un timbre si différent dans sa voix. Elle sourit tout de même, très légèrement, un sourire que son copain ne vit pas, mais entendit peut-être, et elle leva les yeux vers moi. Je la toisai d’un air critique. Elle n’avait pas besoin qu’on la juge, mais j’étais un homme bien trop insupportable pour ne pas le faire – elle commençait à me découvrir de plus en plus, misère … Nos regards se quittèrent finalement et d’un mouvement synchronisé, nous fixâmes le jeune homme. « Il ne vient que récupérer un livre qu’il m’a gentiment prêté, pas vrai Thomas ? » Je ricanai, presque involontairement – non, en vérité, c’était volontaire, mais c’était le sarcasme qui le voulait, n’oubliez pas que j’avais toujours la gentillesse quelque part, elle qu’elle se battait en vain pour que je m’excuse, tourne les talons, et disparaisse. « Mais oui, tout à fait. » raillai-je. A ONZE HEURES DU SOIR EN APPORTANT DU VIN, BORDEL OUI, CA TOMBE SOUS LE SENS PUTAAAAIIIIN. Oh, la gentillesse réussit à contenir mes pensées, mais pas mon regard. Il trahissait tout. Toute ma méchanceté, tout mon mépris, tout mon rire, tout mon dédain et toute la dérision que l’on lisait dans ma réplique pointue.

Elle s’absenta, disparaissant dans sa chambre, le pas pressé. Je l’observai faire, un sourire accroché aux lèvres. Puis je n'ai pas hésité à regarder le garçon dans le blanc des yeux. Il m’était complètement indifférent, et je le trouvais vide d’intérêt, j'en avais même oublié son prénom qu'Angie avait prononcé en arrivant. Je vous parle souvent de mon ennui perpétuel, en vous ressassant que les gens qui réussissaient à secouer mon esprit étaient rares et que ma curiosité pouvait s’évaporer encore plus rapidement qu’elle s’éveillait : eh bien ce garçon était l’exemple même des millions de personnes qui n’arrivaient pas à me faire ne serait-ce  que cligner de l’œil lorsque l’on se fixait. Je restai de marbre, froid, souriant sombrement avec une insistance désagréable jusqu’à ce que la voix d’Angie se fasse entendre à nouveau : « J’ai dû l’oublier dans mon casier à l’université, je te le rends lundi, promis. » J’entendis le cri de la raison dans mon crâne – elle était souvent là, celle-là, quand j’étais en présence d’Angie, emprisonnée et impuissante – qui me disait de repartir. Que chaque seconde était un pas en plus vers une sorte de catastrophe un peu tragique, parce que le copain avait vraiment, vraiment du mal à contenir sa colère. Angie reparut, le regard suppliant. Tsss. Princesse, je t’ai étranglée dans les méandres de mon appart et je vois d’ici la trace de mes griffures les plus profondes sur tes bras, et t’es vraiment en train de me supplier quelque chose ? Tu sais bien que je ne respecte rien. J’écarquillai les yeux et haussai les sourcils, l’air faussement étonné. « Mais tu mens vraiment trop mal, ma pauvre. » Je ne respectais ni les pommettes suantes et le visage émaciée du copain, ni le mal dans lequel Angie se trouvait, ni son attachement pour moi, ni rien. Je lui faisais une faveur à ma manière. Je la forçai à s’insurger contre cette subordination aberrante et son manque d’assurance soudain et flagrant. Sauf que ça, c’était peut-être un peu trop subtil pour que l’un ou l’autre le comprenne à temps.
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() message posté Mar 27 Jan 2015 - 14:53 par Invité
Que Jules n'ait pas encore cogné sur cet espèce de philosophe style Platon du vingt-et-unième, ça tenait de l'ordre du miracle. Non, un vrai miracle hein, encore plus impressionnant que Jésus qui surf sur l'eau sans planche de surf. Parce que Jules et le self control ça faisait deux, voire trois, quatre voire même quarante-six. Il ne réfléchissait pas avant d'agir, il ne voyait jamais plus loin que le bout de son petit nez plein de coke. Alors franchement, là, c'était un exploit du premier ordre. Les deux hommes se contentaient de se regarder, y avait du dédain dans le regard de Platon, de la moquerie aussi, un amusement mal placé. Tête de con qu'il avait l'air d'être ce type ! Jules lui, c'était de la haine, une envie pour le moment enfouie de sauter au cou de ce type pour lui refaire le portrait. Mais il attendait, il restait silencieux, un silence glaçant. C'est à ce moment-là, qu'Angie décida de faire une entrée. Tellement bien choisie ! Jules j’ai un truc qui va nous faire voy … Si Jules avait assisté à la scène de l'extérieure, nul doute qu'il se serait mis à rire. Trop théâtral, tellement cliché ! Mais là, franchement, il n'avait pas envie de rire. Vraiment pas. Machinalement, il tourna la tête pour regarder Angèle arriver. Elle non plus n'avait pas l'air de vouloir rire. En fait, elle semblait complètement sous le choc de ce qui se passait sous ses yeux. Elle se décomposait littéralement et ça ne faisait que rajouter à la colère qui montait en Jules. Il lui adressa un grand sourire, un grand et beau sourire glaciale comme pour l'inviter à s'expliquer, à s'approcher et à expliquer cette foutue situation. Parce que non, là ils n'allaient certainement pas se payer un good trip avec des cachets. Le seul qui allait devoir voyager ici, c'était le philosophe. Ouais, lui et sa touffe de cheveux brushinguée du genre "non je ne me coiffe pas, mes cheveux retombent avec une classe innée comme ça tous les matins, je ne comprends pas pourquoi" allait voyager très loin de cet appartement, de ce quartier même et si possible du pays. C'est d'ailleurs ce qu'invitait à faire Jules. Sauf que Platon n'écoutait pas du tout. Non en réalité, il ne faisait que regarder Angèle, attendant qu'elle donne son avis. Du coup, Jules lui demanda également le sien. En fait il lui ordonnait presque de virer ce type lui lançant son regard le plus insistant. Mais non, Angie, elle buggait encore. En fait, elle était perdue dans le regard moqueur de l'intrus. Jules allait exploser. Elle t’a pas entendu, je crois. Tu devrais répéter. Jules prit une profonde inspiration et fit glisser son regard doucement vers Platon. Non mais sérieusement ? Il avait envie de mourir ou un truc comme ça ? Des tendances suicidaires ? Jules commença à ouvrir la bouche pour balancer une sorte d'insulte horrible qui porterait en elle toute la rage qu'il contenait mais Angie le coupa dans son élan, demandant d'un coup d'un seul ce que ce type faisait là. Elle n'hésita même pas à se mettre devant Jules, créer un barrage entre lui et l'invité surprise, lui tourner le dos. Jules se pinça les lèvres, sentant que le pétage de plomb menaçait gravement. Ils s'étaient donnés le mot ou quoi ? La scène était surréaliste. Depuis quand Angèle l'ignorait ? Depuis quand elle ne lui répondait pas ? En fait, la vraie question, c'était depuis quand un autre mec attirait plus l'attention d'Angèle que Jules ? Franchement, il n'avait pas l'habitude. Angèle elle avait toujours regardé Jules comme la huitième merveille du monde, comme le type le plus intéressant de la planète. Quand il était dans la même pièce qu'elle, elle n'avait d'yeux que pour lui. Et là... ignorance totale au profit de Platon. Putain, fais chier. Jules se reconnecta avec la réalité après quelques secondes à essayer de se calmer en fixant le plafond. Au moment où il reposa les yeux sur les deux protagonistes, Angie avait pris la bouteille de vin qu'on lui tendait. Putain. Et en plus de ça, elle se la jouait œnologue : En plus c’est du vin volé. Cette fois, Jules ne put garder sa bouche fermée. Il fit un pas sur le côté pour se remettre dans la conversation dont clairement, Angie l'avait exclu en se mettant devant lui et là il tendit le bras et arracha violemment la bouteille de vin des mains d'Angèle. On s'en tape. Vires cet abruti d'ici. Il sifflait entre ses dents comme un serpent, il ordonnait, il sentait que sa patience arrivait à bout et il fallait vraiment qu'Angèle réagisse parce que sinon, il n'arriverait plus à se tenir convenablement. Et malheureusement, elle ne semblait pas avoir capté le signal d'alarme que Jules envoyait. Car elle se tourna tout naturellement vers lui et d'une voix qui se voulait calme et rassurante, elle finit par s'expliquer. Il ne vient que récupérer un livre qu’il m’a gentiment prêté, pas vrai Thomas ? Jules soutint son regard. Il la regarda profondément. Et là, c'était comme si on venait de lui donner un putain de coup de poing dans le bide. Ouais, c'était comme il se sentait. Angèle venait de lui mentir. Elle était clairement entrain de lui mentir parce que ce qu'elle ne savait pas c'était que les présentations avaient déjà été faite. Jules savait bien qu'il avait en face de lui un amant de Powell, ce type s'était grillé tout seul en balançant sa phrase d'entrée tout à l'heure. Jules déglutit, entrouvrit la bouche, cligna quelques fois des yeux pour se rendre bien compte de la trahison à laquelle il avait à faire et croisa les bras. Hmmhmm. c'était tout ce qui pouvait sortir de sa bouche à ce moment précis. Et puis, Angie le contourna pour aller dans la chambre, sans doute pour chercher le bouquin qu'elle avait volé après avoir baisé avec Platon. Putain. Fais chier. Le coeur de Jules battait à tout rompre, il sentait qu'il allait bientôt bondir de sa poitrine pour s'écraser sur le sol. Le pire, c'est que maintenant, le voici en tête à tête avec l'autre gars. Et ce type le regardait, tout content, satisfait de sa connerie, de sa présence. Content d'avoir foutu la merde, sans doute. Qu'il ne joue pas à ça avec Jules, c'était lui qui lançait des regards cyniques, des blagues à deux balles et qui se réjouissait quand il faisait de la merde. C'était son truc à lui. Alors franchement, pas de ça avec lui. Quoi ? rugit-il au bout d'un moment, ne supportant plus le petit air de parfait con qu'avait son interlocuteur. S'il avait quelque chose à dire, mais qu'il le dise. C'était le moment. Mais Angèle revint à ce moment, la bouche en coeur. J’ai dû l’oublier dans mon casier à l’université, je te le rends lundi, promis. Jules balança son joint presque terminé par terre, sans le moindre scrupule pour le parquet d'Angèle, il l'avait fait d'un mouvement d'humeur ayant envie d'éclater la tête de quelqu'un. Ledit Thomas ou Angèle, peu importe. Peut-être en prendrait-il un pour taper sur l'autre. Ouais c'était une idée. Mais tu mens vraiment trop mal, ma pauvre. Et bah voilà, c'était le moment de parler apparemment. Les vannes étaient ouvertes, Jules ne pouvait désormais plus se retenir. Il se passa une main sur son visage fatigué, perlant de sueur à cause de la drogue, du stresse ou de la sauterie d'y il y a quinze minutes. Il respira profondément et là, il posa son regard d'un bleu froid, glacial même, sur Angèle. Quoi t'as peur que j'apprenne que t'as couché avec ce type ? J'te rassure, il a déjà gaffé avant que t'arrive dans la pièce. Il parlait d'un air froid, détaché, rapidement. Ouais, son ton se voulait détaché en effet, mais tout montrait clairement qu'il ne l'était pas. Il eut un petit rire jaune, et il continua : Mais t'inquiète pas Angélique, je m'en contre fou d'avec qui tu couches, mais alors à un point que t'imagine même pas. Fais toi prendre par Tommy Chéri ou bien même par la reine Elizabeth si ça te chante, je m'en tape. Il continua à rire tout seul, succombant à la colère qui le rongeait depuis les quinze derrière minutes. Il marqua un pause et ajouta : Y a rien de sérieux entre nous, c'est toi qui l'a dit. Il avait terminé son laïus de manière plus sérieuse, en regardant Angie bien dans les yeux. Alors c'était pour ça hein. C'était pour ça que l'autre jour à la fac, alors que Jules proposait une vraie relation il avait préféré un retour à la normale, une relation d'ami avec quelques avantages, comme avant. Jules sur le moment, bêtement, avait pensé que c'était parce qu'elle savait très bien comment il était et qu'elle ne voulait pas lui imposer les contraintes d'une vraie relation, qu'elle ne voulait pas lui demander de l'aimer alors qu'il n'arrivait pas à aimer qui que ce soit, ni même lui-même. Qu'elle préférait préserver une bonne amitié plutôt que tout gâcher avec une relation de couple. Finalement, il semblerait qu'elle ait dit ça pour ne pas avoir à arrêter de coucher avec le Platon du vingt-et-unième. Super, magnifique ! Vraiment, c'était génial. Jules se sentait trahit ouais, parce que bien sûr, contrairement à ce qu'il disait il n'avait pas envie qu'Angie se passe "prendre" par ce Thomas - et encore moins avec la reine d'Angleterre.
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() message posté Mar 27 Jan 2015 - 22:26 par Invité
« Non mais évite les questions connes, franchement. » Franchement, c’était plutôt toi que je devais éviter, si Thomas s’amusait de la situation j’en sentais un qui n’attendais qu’une chose : L’erreur, le petit truc qui ferait qu’il pourrait cogner à la gueule de notre invité surprise, le petit truc qui le transformerait en un être monstrueux qui regretterait bien vite ses paroles, mais jamais n’assumerait la chose. Je connaissais très bien l’un, un peu moins l’autre et pourtant tout tombait sous le sens, la vie voulait donc me punir, parque ces derniers temps j’vais été trop heureuse, ou était-ce les pouvoirs vaudou de Igor qui faisaient cet effet ? Ou alors que cet appartement était hanté par un esprit satanique qui s’amusait lui aussi face à cette scène digne des plus grands Spielberg. Je contenais tant bien que mal ma gêne occasionnée par la présence de ces deux hommes, pourtant il ne leur fallait pas bien longtemps pour le remarquer et puis il ne fut pas bien longtemps à Jules pour savoir que je mentais, que je m’enfonçais comme jamais, d’ailleurs je n’avais jamais été très forte pour mentir et quand bien-même je le faisais, l’être qui comptait le plus pour moi, se retrouvait à vivre avec toute sa fratrie à des centaines de kilomètres de moi sans donner de nouvelles, à croire que tout cela ne m’avait pas servi de leçon, non vraiment pas. Vous vous rappelez de cette erreur ? Elle allait sortir de ma bouche et sonner aussi faussement qu’une symphonie mal jouée. « Mais oui, tout à fait. » Quiconque connaissant un peu Thomas pouvait bien se douter qu’il n’allait pas en rester là, de plus le timbre de voix qu’il avait utiliser disait absolument tout le contraire, je ne savais même pas pourquoi je lui avais demandé son avis, j’aurais du affirmer qu’il venait chercher ce foutu livre, comme cela il n’aurait pas eu l’occasion de l’ouvrir pour qu’on sente la mauvaise foi à des kilomètres. Et puis c’est vrais que ca paraissait improbable, venir amener du vin pour récupérer un livre à dix heures du soir passé, après tout, tout paraissait improbable dans cet appartement. Une relation plus ou moins saine avec Jules, des amourades par-ci par-là comme si rien de ce qui nous avait détruit auparavant n’avait existé et puis c’était la même chose avec Thomas. Avais-je déjà oublié qu’il m’avait griffé comme on griffe un billet de Tribolo pour découvrir la somme gangée ou non, avais-je oublié la marque sur mon cou qui en disait long sur cette soirée là ? Etaient-ce leurs yeux, bleus azure pour l’un, noirs charbon pour l’autre qui me faisaient me sentir en sécurité avec des êtres qui paraissaient plus démoniaques que Satan lui-même ? J’avais simplement été habitué à accepter les désirs des uns et des autres en me taisant, en me soumettant au désirs de tout le monde, me soumettre aux envies d’hommes qui me dominaient par leur présence, pourtant j’étais ce petit bout de femme qui frappait les mecs en primaire, cette époque était donc bien révolu, karma, je vous dis, karma … Et la ce maudit karma frappait si fort qu’il me transperçait de toute part.

Je n’avais pas pensé qu’il aurait été aussi aisé de faire partir Thomas et encore moins de faire en sorte que Jules me croit, franchement c’était utopiste, c’était surréaliste et je regrettais presque mon mensonge, mais qu’aurais-je pu faire ? Comment aurais-je pu mieux accueillir Thomas ? ‘’Hé salut, ouais alors écoute merci pour le vin, mais on baisera une autre fois, là je suis occupé pas vrai bébé ? ’’ j’en rigolais en y pensant, alors que l’heure n’était pas à la rigole, mais sincèrement rien que d’imaginer la scène cela me fit sourire, glousser comme une sombre idiote adossée contre la porte de ma chambre pour dire à Thomas que je lui rendrais son livre lundi première heure, j’espérais secrètement qu’il aurait comprit mon sous-entendu du ‘casses-toi’, il l’avait comprit, mais entre comprendre et être d’accord avec moi, il y avait un faussé, une voie lacté même qui nous séparait. « On s'en tape. Vires cet abruti d'ici.» La bouteille de vin avait violement quitté mes bras pour finir entre les mains de Jules, ces mains qui serraient si fort cette foutue bouteille qu’elle aurait pu sauter à tout moment et puis, je me repassais ce que Jules me disais, où plutôt ce qu’il m’ordonnait, avais-je réellement envie de faire partir Thomas ? Je me sentais soucieuse à l’idée de me retrouver seule avec Jules, devoir lui rendre des comptes, devoir se casser une nouvelle fois la tête l’un et l’autre, histoire d’oublier tous les bons moments, une nouvelle fois. La présence de Thomas n’était pas rassurante, mais était-elle aussi néfaste que Jules me le laissait penser ? En fin de compte la réponse était non et puis oui en même temps, il n’y avait pas de réponse correcte, pas de réponse tout cour. Pourtant l’un et l’autre commençaient à me taper sur le système nerveux. « Mais tu mens vraiment trop mal, ma pauvre. » Ce qu’il disait là était tristement vrai, en fin de compte je me disais qu’il valait mieux que j’arrête de faire des choses dont j’étais incapable, car deux personnes dans cette pièces n’étaient pas dupes et me connaissaient un peu pour connaître mes limites et mon savoir faire. Mentir ne faisait pas parti des choses que je métrisais le mieux, après tout je ne métrisais pas grand-chose, ni même ma vision. Elle me semblait flou, j’hochais la tête de droite à gauche, effectuant presque un 380° juste histoire de me dire que sa irait mieux et que ce n’était qu’un cauchemar qui allait vite se transformer en rêve. ‘’C’est quand que cette merde fait effet en fait ? J’suis déçue Kami’. ’’ Comme si je n’avais pas d’autres choses auxquelles il fallait que je me soucie, je me revoyais avaler cette pilule rouge et ronde, pourtant c’était il y a trente minutes au moins et cependant toujours aucun effet, à croire que ce dealer m’avait donné des placebos colorés, franchement sur le moment j’en voulais plus à lui qu’à Jules qui avait semblé bon d’écraser son joint sur le parquet tout beau tout neuf de Igor, quel manque de respect total. Après tout il n’a jamais eu de respect pour personne, ni même pour lui-même, mais l’heure n’était pas bonne pour faire la morale, enfin ça c’est ce que je croyais, la suite des événement allait prendre une tournure différente. « Quoi t'as peur que j'apprenne que t'as couché avec ce type ? J'te rassure, il a déjà gaffé avant que t'arrive dans la pièce. » Avant même que je rentre dans la pièce ? Pourtant je ne m’étais absenté que l’espace de quelques minutes, les paroles de Jules retentissaient dans ma tête comme un son de cloche, forts, violents, ses mots me donnaient la nausée. J’avais d’ailleurs l’impression qu’il n’ouvrait pas la bouche quand il parlait et que sa voix s’était mutée en quelque chose de sordide, quelques gouttes de sueurs virent faire son apparition sur mon visage, on aurait dit que je m’étais prise un sceau d’eau en plein visage. « Mais t'inquiète pas Angélique, je m'en contre fou d'avec qui tu couches, mais alors à un point que t'imagine même pas. Fais toi prendre par Tommy Chéri ou bien même par la reine Elizabeth si ça te chante, je m'en tape. » Rien qu’à l’énonciation de ce prénom, j’avais envie de le bruler vivant en plein milieu de la pièce, prendre les allumettes de Thomas qu’il avait toujours dans sa poche droite -pour être précise-, les allumer sur Jules et lancer un peu d’essence pour mieux apprécier le spectacle et pourquoi pas même lancer le foutu livre pour rendre le feu encore plus passionnant et Thomas, parce que je préférais être égoïste et admirer mon travail en solo.

Mes yeux avaient pris une sombre couleur rouge, tous les vaisseaux et les capillaires des mes orbites avaient pétés un à un, je ne m’en rendais pas encore compte, mais le blanc qui ornait mes lobes oculaire était à présent aussi rouge que les marques que je m’infligeais sur le bras. Durant le monologue de Jules je m’étais frotté les bras, tellement fortement que la peau en était presque partie, depuis tout à l’heure j’avais l’impression que des fourmis envahissaient mon corps à vrai dire, si je ne pouvais pas les voir, je les sentais et puis il y avait cette voix, la voix de ma défunte mère qui résonnait dans ma tête ‘’Angélique, Angélique, Angélique’’ je me tenais la tête, me bouchant les oreilles comme si je ne voulais pas entendre ce qu’elle nommait. « Y a rien de sérieux entre nous, c'est toi qui l'a dit. » J’avais perdue tout bon sens, ma lucidité semblait s’être évaporé sur mon visage en sueur, les murs semblait s’approcher pour m’écraser, Thomas qui était en face de moi semblait me dévisager, je développais un sentiment de phobie, sans pour autant savoir ce qui m’horrifiais, était-ce mon propre état second ? Ou les médisances de Jules qui me blessaient (pour changer). Mon cerveau était totalement déréglé et mon corps aussi, je ne sentais plus mes jambes, j’avais l’impression de ne plus pouvoir avancer, cependant j’avais fais l’effort de m’approcher de Jules. « Putain t’as raison, si j’veux baiser avec le monde entier j’le fais, j’te dois rien, pauvre con. » La démence s’était emparée de moi, je ne métrisais plus mes mots, ni mes actes et encore moins mon corps. Franchement je faisais peine à voir, avec ses yeux, ses joues rosées par la température interne de mon corps et puis ce tic nerveux qui faisait en sorte de me faire craquer l’indexe avec le pouce, on pouvait entendre les craquement s’intensifier, je me demandais même si je ne m’étais pas cassée le doigt, mais la douleur paraissait comme être une sensation inconnue dans ce corps qui ne semblait plus m’appartenir. « Si j’veux baiser avec toi en pensant à Tommy chéri, bah j’le fais et j’prends mon pied. » J’avais grognée, parce que la drogue en réalité faisait un effet dont je me serais passée, évidemment rien n’allait excuser tous ces mots que je regrettais d’avance, mais je n’étais pas moi, je ne pensais pas un traite mot de ce que je disais, mais j’avais besoin de faire du mal à Jules, Thomas ton tour viendra, ne t’en fais pas. « Quoi ? ça ne veut pas rentrer dans ta petite tête que toi et moi ce n’est pas sérieux ? Ça ne le sera jamais, attends s’il te plait, tu me proposes un truc sérieux dans un rond de neige, mais tu sais même pas de quoi tu parles, c'est pas moi qui le dit, c'est toi qui me le fais clairement comprendre. » Je commençais à rire, des larmes hilares firent leur apparition sur mes joues. « J’te protège de toi-même en te faisant ça, arrêtes de me diaboliser. » Ça par contre c’était la seconde de lucidité, car si j’avais ‘’refusé’’ la proposition de Jules c’était simplement que je le savait incapable et qu’il aurait fini par se sentir mal à l’aise dans cette relation trop sérieuse et qu’en fin de compte, même si parfois je lui en demandais beaucoup, là je voulais juste reprendre les choses où elles s’étaient arrêtés sans avoir à lui demander de jouer le rôle d’une réel petit-ami, parce qu’au final j’espérais qu’il le fasse de lui-même et que je l’accueillerais bien, je ne voulais pas être celle qui lui demandais trop.

Durant tout mon monologue, j’avais envie de balancer Jules par la fenêtre, pour ne plus jamais avoir à le revoir et là j’aurais vraiment eu une bonne raison de ne plus avoir l’occasion de le voir en chair et en os. Au passage, je lui arrachais donc la bouteille des mains, la lançant à Thomas qui n’eu pas le reflexe de la rattraper, transformant le parquet en une véritable piscine de vin. Fixant le noir de ses yeux, je pris une autre voix, une voix royal, royalement stupide, Louis XVI sort de ce corps. « ''Oh non, du quarante ans d’âge qui tombe par-terre, c’est aussi triste que Bellérophon abatant la chimère.'' » Raclant ma gorge, essuyant la sueur qui emplissait mon visage, dégageant mes cheveux qui semblaient me brûler le crâne, j’étais une véritable bouilloire et qui plus est je racontais de la merde, parce qu’en fin de compte Bellérophon qui tue cette foutue chimère sa n’avait rien de triste, c’était plutôt quelque chose de glorieux. Mais il fallait que je marque le coup, que je montre à Thomas à quel point il pouvait être narcissique, à quel point il pouvait s’en foutre de tout et tout le monde, comme si cette bouteille valait plus que sa propre vie. (Ce qui en soit était totalement possible au vu de la richesse du vin et de son âge). « C’est ce que tu dirais pas vrai ? Parce que ce qu’il se passe là t’es inintéressant, toi et ton intelligence supérieur. T’es tellement plus que tout le monde, tellement plus capable de te foutre de Jules ouvertement, tellement capable de savoir à quel point t’as un minimum d’emprise sur moi et savoir en profiter de la mauvaise manière, t’arrives à te regarder dans la glace le matin Knick ? T’y arrives ou pas putain ? » La folie avait donc eu raison de moi, chaque parcelle de mon corps semblait ne plus m’appartenir, jusqu’à mon propre souffle qui était saccadé et différent, ma voix sonnait faux à mes oreilles et toutes ces choses que j’avais pu dire semblaient oubliés pour ma part, tandis que le sang coulait abonnement de mon nez, s’en était insupportable, je voyais le visage de Jules se déconfire, ne perdant pas sa colère légendaire et les yeux de Thomas s’interroger timidement sur ce que mon corps pouvait bien me faire. « Quoi putain ? Vous avez l’intention de me regarder avec ces yeux encore longtemps ? » Je ne comprenais pas bien pourquoi leurs yeux fixaient mon nez, lorsque ces quelques gouttes de sang pénétrèrent dans ma bouche je compris bien vite que je ne devais plus être très belle à voir, j’essuyais sa grossièrement avec mon poignet. Je m’étais donc dirigée vers ma chambre, claquant la porte derrière moi si fortement que le verrou avait sauté, laissant apparaître une légère entaille dans le bois. La scène semblait surréaliste, je m’étais comme rebellé d’avoir toujours été soumise à quelque chose de plus fort que moi, j’avais lâché de ma bouche toutes ces choses que je prendrais le temps de regretter plus tard entre deux injections de morphine et un rail de coke pour parfaire les sillons pourpres du creux de mes coudes. J’étais perdue depuis belles lurettes, pourquoi prenais-je encore la peine de me battre pour Jules et me défendre de mes actes ? Assise dans ma salle de bain, la tête sur les genoux je n’arrivais plus à faire la différence entre mes larmes et le sang qui s’écoulait bien trop abondement de mon nez. Foutue Kamiraz, il m’avait filé la came la plus forte de Paname. ‘’ … j’vais pas te mentir y’a des chance que t’ai l’impression de mourir si ton petit corps le supporte pas. ‘’ les paroles de ce type sonnaient dans ma tête comme une fatalité.
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() message posté Mer 28 Jan 2015 - 22:34 par Invité
« On s’en tape. Vire cet abruti d’ici. » Mais c’est que tu sais trouver les mots justes, toi. Je lançai un regard amusé à Angie – qu’elle ne me rendit pas, bien évidemment. Je lus l’hésitation dans ses gestes et dans son air tremblant. Et je le compris. Son copain n’avait pas l’air commode, mais le fait que je sois là canalisait sa colère soudaine – et quelle colère, franchement j’en avais la peur au ventre, quand j’y pense. Il lui avait arraché la bouteille des mains et la toisait avec hargne. Angie, vraiment, qu’est-ce que t’attends pour nous virez tous les deux. Après tout, elle était chez elle, et on lui menait la vie dure, un peu d’autorité ne pouvait pas lui faire de mal. Sauf que non. Non, elle disparut dans sa chambre pendant ces quelques secondes durant lesquelles le jeune homme grogna un simple mot auquel je ne prêtai pas attention, et puis elle revint, bredouille et désemparée. Et suppliante, ne l’oublions pas. A ma remarque, je vis qu’elle était tombée dans une sorte de transe, qu’elle était un peu ailleurs, qu’elle pensait à autre chose. Ce qui m’amusa, en vérité. C’était une manière comme une autre de s’échapper de l’enfer dans lequel elle était piégée. Je ne bronchai pas – le copain s’en chargea. Ah, lui, un vrai héros tragique. Il avait balancé son mégot sur le sol d’un geste courroucé – tsss, lui non plus il ne respectait rieeeen – et Angie observait la trace sur le sol d’un air détaché. La voix rauque de son copain sembla presque la ramener à la réalité. « Quoi t’as peur que j’apprenne que t’as couché avec ce type ? J’te rassure, il a déjà gaffé avant que t’arrives dans la pièce. » Une belle âme en peine. Bah oui, j’ai gaffé. Mea culpa Angie, et clairement ce type est la perspicacité incarnée, mes mots ne furent qu’un livre ouvert pour lui. Angie le fixait, sans répondre. Je souris, probablement de mon sourire le plus mauvais de la soirée, mais ils étaient bien trop occupés à … je ne sais pas comment qualifier la situation, pour le remarquer. Elle était complètement défoncée et lui particulièrement désespéré. Elle suait. Les gouttes perlaient de son front, et elle n’était pas debout, elle tanguait sur ce plancher maudit. « Mais t’inquiète pas Angélique, je m’en contrefous d’avec qui tu couches, mais alors à un point que t’imagines même pas. Fais-toi prendre par Tommy Chéri ou bien même par la reine Elizabeth si ça te chante, je m’en tape. » Les yeux d’Angie brûlèrent soudainement de colère. Angélique, pensai-je. Mais stop avec l’utilisation des prénoms complets, c’est pathétique. Angie se frotta la peau du bras et lorsqu’elle retira sa main, je remarquai une rougeur au milieu des traces de mes griffures. Oh. Ce n’était pas bon signe. Ni pour lui, ni pour elle. Un coup d’œil vers ses yeux dont le blanc semblait s’être évaporé au profit du sang, et je finis par me dire : ni pour moi. Mais je l’avais cherché et voulu. Qu’elle se révolte un peu, c’était ça le plan. Et je savais d’avance que, maintenant qu’elle s’était transformée, la sorcière n’allait laisser personne s’échapper de son emprise terrible. Je voulus oser penser qu’elle me remercierait plus tard, mais le copain finit par conclure : « Y a rien de sérieux entre nous, c’est toi qui l’as dit. » Cependant, elle était franchement terrifiante, et je ne souris pas. Je l’observai avec une sorte d’admiration étrange. Parce que c’était une Angie que je ne connaissais pas, mais que j’aimais déjà, qui s’ébouillantait devant nos yeux. Elle fit quelques pas en direction de Jules et rugit d’une voix glaciale : « Putain t’as raison, si j’veux baiser avec le monde entier j’le fais, j’te dois rien, pauvre con. Si j’veux baiser avec toi en pensant à Tommy chéri, bah j’le fais et j’prends mon pied. » Je haussai les sourcils, un mince sourire sur les lèvres. Wow, on s’aventure loin, les enfants. Je ne cautionne pas cet engagement – mais elle faisait ce qu’elle voulait, la sorcière, c’en était presque flatteur. Sauf que ce n’était pas Angie qui parlait, c’était la fameuse sorcière. « Quoi ? ça ne veut pas rentrer dans ta petite tête que toi et moi ce n’est pas sérieux ? Ça ne le sera jamais, attends s’il te plait, tu me proposes un truc sérieux dans un rond de neige, mais tu sais même pas de quoi tu parles, c’est pas moi qui le dis, c’est toi qui me le fais clairement comprendre. » Finalement, ma raison remonta à la surface et étouffa tout mon sarcasme. Je ne ris pas, je ne parlai pas, je retins presque ma respiration en l’entendant. « J’te protège de toi-même en te faisant ça, arrête de me diaboliser. » Elle, par contre, n’hésita pas à rire à gorge déployée. Elle laissait la folie s’emparer d’elle, et je ne pouvais qu’admirer le spectacle. Parce que c'était tout ce que j'étais capable de faire, et qu’elle n’attendait que ça de ma déplorable personne. Ce n’était pas tant ses mots qui me subjuguaient, mais son attitude en les prononçant. Elle était complètement aliénée d’elle-même et vidait sur le jeune homme un flot incontrôlable de colère. C’était à la sorcière d’allumer le bûcher cette fois. Les larmes coulèrent sur ses joues. Signe ultime de sa démence.

Et elle arracha la bouteille de vin, symbole de discorde, des mains de sa victime, et la lança dans ma direction. Je la regardai planer mais gardai les mains dans le dos – impossible de vous dire à présent si j’avais manqué de reflexe ou si j’avais juste eu la profonde envie de voir le verre sombre s’écraser sur le sol et la boisson pourpre couler sur le parquet, jusqu’à mes pieds. J’observai la flaque : on aurait dit du sang. « “ Oh non, du quarante ans d’âge qui tombe par terre, c’est aussi triste que Bellérophon abattant la chimère. ” » Je me mordis discrètement la lèvre inférieure, sans lui montrer mon sourire. Il disparut alors que je relevai les yeux vers elle. Mon air était à nouveau sérieux mais cachait une profonde satisfaction. C’est mon tour, Angie ? Mon regard est-il assez sombre pour toi ? Mes paupières sont-elles assez plissées ? Mon être est-il assez détestable ? Parce que je voulais coller au personnage, vous savez. BRÛLEZ-MOI EN PREMIER. JE SUIS VOLONTAIRE. « C’est ce que tu dirais pas vrai ? Parce que ce qu’il se passe là t’est inintéressant, toi et ton intelligence supérieure. T’es tellement plus que tout le monde, tellement plus capable de te foutre de Jules ouvertement, tellement capable de savoir à quel point t’as un minimum d’emprise sur moi et savoir en profiter de la mauvaise manière, t’arrives à te regarder dans la glace le matin Knick ? T’y arrives ou pas putain ? » En voilà une putain de question perspicace, est-ce que j’arrivais toujours à faire face à l’animal abject que j’étais ? Mais je crois que c’était ça, le problème, et qu’elle n’en voyait que la surface en me gueulant cette si profonde vérité à la figure – avouez qu’elle avait raison. Le problème, c’était que j’étais mille fois pire que ce qu’elle s’acharnait à décrire si violemment, mais qu’elle l’ignorait. Tu sais Angie, cette fameuse glace, j’ai hésité plusieurs fois à l’enlever, parce que je n’en pouvais plus de ce visage de connard que j’arbore nuit et jour. Mais j’en avais besoin pour me raser, donc je l’ai gardée. Le détachement cynique, putain. J’étais passé maître en cet art depuis si longtemps que je n’avais plus d’âme à vendre au Diable pour me sauver. J’avais envie qu’elle vienne défouler sa rage soudaine sur moi, qu’elle se venge et me laboure l’estomac de coups, parce que cette démence allait être courte et que je voulais qu’elle en profite. Et si elle finirait peut-être par regretter les mots qu’elle avait adressés à Jules, je ne souhaitais qu’une seule chose : qu’elle retienne fort ceux qui me concernaient, histoire de ne pas se faire avoir encore une fois. J’avais un minimum d’emprise sur elle et j’en profitai ? Bien évidemment. Plus je vieillissais, et plus je devenais manipulateur. Tordre les esprits, ça c’était un truc que j’adorais faire.
Je vous dis ça très sérieusement. Tordre les esprits, ça c’était un truc que j’adorais faire. Arrêtez de me lire, vous finirez toujours par tomber sous ce charme mesquin dont j’avais le secret. Tsss, pré-ten-tieux, putain. Mais je ne fais que vous prévenir. Etranglez-moi, je ne demande que ça. Sauf que c’était moi qui finissait par étrangler les autres. Littéralement, en ce qui concernait Angie.

J’entrouvris la bouche pour lui répondre. Mais j’hésitai. Et l’hésitation décida pour moi. Je me stoppai dans mon élan et fronçai les sourcils en observant Angie. En plus d’avoir les yeux explosés et les cheveux dressés en une crinière sauvage, le sang avait commencé à couler de son nez, abondamment. J’en oubliai les méandres de répliques mélangées dans mon esprit et la fixai, presque anxieux. Elle n’allait pas bien, mais il s’agissait d’un niveau supérieur de mal-être. Un niveau que je trouvais toujours assez incroyable, mais également très dangereux. Mine de rien, j’avais pas envie qu’elle crève, cette petite. « Quoi putain ? Vous avez l’intention de me regarder avec ces yeux encore longtemps ? » Ses mots m’arrachèrent un sourire discret et soulagé. Comme si c’était ça qui allait venir à bout de la sorcière. Elle sentit finalement le sang lorsque celui-ci s’infiltra dans sa bouche. Nettoyant ses lèvres et le dessous de son nez d’un revers désinvolte, elle fit volte-face et quitta la pièce telle une furie, claquant la porte et faisant voler le verrou derrière elle. Je me retrouvai seul avec Jules dans la salle, et nous avions tous les deux les yeux rivés sur les fissures que la porte avait provoqués sur le mur en se refermant. Quelques secondes passèrent dans un silence et une immobilité pesante, que je brisai finalement en touchant le verre cassé et plein de vin du bout de ma chaussure. Je me baissai et saisis un morceau aux allures tranchantes. Puis je me relevai, le faisant tourner entre mes doigts nus avec désinvolture. Mes yeux se posèrent alors sur Jules. Le sarcasme avait disparu. J’étais parfaitement sérieux. Sombre, insupportable, prétentieux, mais sérieux. « Reste pas planté là, va la voir. » Ça me paraissait évident, de ne pas la laisser seule. Et j’aurais bien voulu jouer ce rôle, mais j’en avais probablement un peu trop fait pour ce soir. De plus, un seul pas vers la porte de la chambre d’Angie, et j’imaginai bien Jules me sauter dessus pour m’empêcher d’approcher sa chère et tendre. Autant réparer les dégâts que je pouvais réparer, à savoir cette bouteille de la discorde et ses morceaux démoniaques jonchant le sol. Vous m’auriez dit ce matin que j’allais me retrouver à Kensington pour faire des métaphores bibliques sur une bouteille de vin, je vous aurais ri au nez. Mais, comme quoi, on pouvait encore me faire quelques surprises. « Qui sait si elle est pas en train de se tailler les veines. » Et on voulait empêcher ça, non ? Ou on allait être égoïstes jusqu’au bout ? « A moins que tu ne veuilles rester là à discuter. » Bien sûr qu’il avait encore assez de colère dans les veines pour venir me planter un bout de verre dans la gorge. Et bien sûr que le ton que je prenais n’allait pas lui donner une meilleure opinion de moi. Mais n’avait-il pas mieux à faire que de m’étriper ? Ma carcasse était tellement vide qu’il se salirait les doigts de goudron et le sol semblait déjà être couvert de sang. Et c’était moi qui avait le bout de verre dans les mains, de toute façon.
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() message posté Ven 30 Jan 2015 - 1:00 par Invité
Il regardait la scène comme César sur son trône, on s'attendait presque à ce qu'il baisse le pouce pour ordonner une mise à mort. Thomas semblait plus amusé qu'autre chose. Pourquoi, qu'est-ce qu'il y avait de drôle ? Sans doute tout. D'un point de vue extérieur, nul doute que Jules se serait bien marré. Evidemment, là, ce n'était pas comme d'habitude. Lui peinait même à camoufler la détresse et la colère dans laquelle il se trouvait alors que se barricader derrière son visage inexpressif, c'était sa spécialité normalement. Angèle, quant à elle, semblait avoir totalement décroché. Angie était à l'ouest. Cependant, et malgré son état plus que discutable, elle semblait avoir très bien entendu les paroles pleines de rage que Jules lui avait balancé à la tronche. Le visage de poupée de porcelaine se liquéfia sur place, laissant place à une grimace furieuse, une sorte de rictus incontrôlé et ses yeux lancèrent des éclairs. Angie était à deux doigts de l'implosion, Jules s'y préparait déjà. Putain t’as raison, si j’veux baiser avec le monde entier j’le fais, j’te dois rien, pauvre con. Jules haussa les sourcils, d'un air évident. Non, rien du tout. confirma-t-il simplement, d'une petite voix adorable, adorablement énervante, irritante. Sa voix quoi, celle qu'il prenait quand il voulait faire enragé Saph, plus jeune. Angie, qui semblait ne l'avoir même pas entendu, continuait sur sa lancée pendant que Thomas ricanait dans son coin. Si j’veux baiser avec toi en pensant à Tommy chéri, bah j’le fais et j’prends mon pied. Jules eu un pouffement de rire. Non, ce n'était pas drôle, du tout. Mais c'était nerveux. Il jeta un regard noir à Thomas, comme pour lui interdire de faire la moindre remarque à ce sujet et lui ordonner de retirer ce sourire satisfait de sa tronche d'écrivain imbu de sa personne. Et puis il regarda à nouveau Angèle, continua sur le même air que tout à l'heure, il répliqua : Mais, j't'en prie. Salope, salope, salope. Avait-il pourtant envie de répondre. Pour se rassuré, il se disait qu'Angèle ne disait cela que pour l'énerver, le faire enrager même. Il évitait de chercher plus loin, sinon, pour sûr qu'il aurait péter les plombs à son tour. Mais on ne pouvait pas être deux sur trois à être hors contrôle. Surtout qu'à l'heure actuelle, Angèle elle comptait pour deux, trois, voire quatre. De là, elle continua son discours décousu, en faisant de grands gestes théâtraux. Elle se croyait au spectacle, sans doute. Ou plutôt, elle semblait avoir perdu sa raison. Oui, c'était ça. Sa raison avait brûlé dans une petite cuillère, ou bien elle s'était dissoute avec un cachet. Quelque chose comme ça. Sa raison avait foutu le camp. Elle prétendait désormais qu'il fallait bien que Jules se fasse à l'idée que rien de sérieux n'était envisageable entre eux. Ce dernier, se mit à rire. Non mais elle était sérieuse ? Ouais, Jules riait fort même, complètement abasourdie par ce qu'elle disait la p'tiote. Parlant en même temps qu'elle, il la coupa : T'as raison Angie, je sais pas pourquoi je suis aussi sensible. Trop de romantisme en moi. Il parlait avec la voix d'une petite fille amoureuse du prince Charmant. Sarcastique, évidemment. Non mais ! Le pire, c'est que si ça l'amusait autant, ça le faisait flipper tout autant. Pourquoi c'était lui, d'un coup, qui sentait sa poupée s'échapper entre ses doigts ? Pourquoi est-ce qu'elle semblait être faite de fumée, de rien en fait, et prête à disparaître à tout moment ? Cette désagréable sensation ne l'avait pas quitté depuis son retour à Londres. Putain, c'était mieux avant. Mieux quand il avait la certitude profonde qu'Angie serait là quoi qu'il arrive. J’te protège de toi-même en te faisant ça, arrête de me diaboliser. Jules secoua la tête de gauche à droite, comme s'il ne croyait pas un traître mot de ce qu'elle venait de dire. Comment le pouvait-il ? Il avait l'impression que c'était une vaste arnaque tout ça maintenant, ça avait perdu toute sa crédibilité. Jules, haineux se contenta de rester silencieux, regardant Angie se décomposer devant lui, parler, paniqué, badé tout simplement. Il regardait les larmes envahir les joues de la jeune femme, sans que ça ne lui fasse le moindre effet. Il en fallait plus pour l'impressionné.

Elle lui arracha la bouteille de vin des mains, Jules sursauta, ne s'y attendant pas, et la regarda l'envoyer en direction de Platon. Il garda le silence, en fait il attendait simplement que ça passe à Angèle. Elle qui pétait littéralement les plombs. Elle avait prit un truc dans la chambre, c'était certain. Jules savait reconnaitre quelqu'un qui badait assez facilement, pour avoir badé lui-même assez régulièrement. Il n'écoutait donc déjà plus ce qu'elle disait, de toute façon elle s'adressait à Platon. Enfin, Thomas, mais Platon ça lui va mieux. Elle parlait, hurlait, s'énervait. Jules s'adossa contre le mur le plus proche et soupira bruyamment, déjà fatigué. Vu l'état dans lequel elle se trouvait, obtenir des explications de sa part semblait mission impossible. Elle aurait dû fumer le joint post-coïte habituel au lieu de tester un truc bizarre. Angie, elle savait pas s'arrêter, elle savait pas dire nom, elle n'avait pas de limite. Encore moins que Jules qui n'était déjà pas très responsable dans son addiction. Satanée gosse de riches, tous les mêmes. Jules se passa une main sur le visage pour se rafraîchir les idées. Et quand il la regarda à nouveau, le sang coulait.

Angèle était plantée là, du sang lui coulait du nez, glissait sur ses lèvres pleines, s'infiltrait dans sa bouche. Jules la regarda, inexpressif, encore. Quoi putain ? Vous avez l’intention de me regarder avec ces yeux encore longtemps ? Jules haussa un sourcil, presque moqueur. Hého, chérie, reprends-toi. Voulait-il lui dire. Cependant, vu qu'il la boudait très clairement, il se contenta de baisser les yeux à nouveau. Il la sentie en coup de vent, passer à ses côtés pour aller s'enfermer dans la chambre. Elle claqua la porte si fort que ça résonna dans tout l'appartement. Jules sursauta, à nouveau. Il soupira, à nouveau également. Bien sûr qu'il avait envie de la suivre, de la rattraper, de lui dire de se calmer et de lui mettre un gant frais sur le front. Mais il restait planté là essayant vainement de digérer les paroles qu'elle lui avait balancé il y a quelques minutes. Foutue conne. Elle n'avait qu'à se démerder toute seule. Reste pas planté là, va la voir. Non, il n'avait pas osé ? Jules leva tout doucement son regard sur Platon. Il fronça les sourcils, le nez pincé, la mâchoire serrée. On aurait dit qu'il était dégoûté par quelque chose, une odeur désagréable ou bien un insecte répugnant. Ah oui, un insecte répugnant se trouvait bel et bien dans l'appartement. Il s'agissait de Thomas. Jules secoua la tête, comme si l'incompréhension le gagnait. Quoi, t'es encore là toi ? Dit-il simplement avec une telle arrogance dans la voix. Il recommença à fixer ses chaussures, plongea sa main dans la poche de son pantalon à la rechercher d'une cigarette qu'il coinça entre ses lèvres pour se détendre. C'est au moment où il allait l'allumer que la voix de Platon s'éleva à nouveau. Qui sait si elle est pas en train de se tailler les veines. Jules soupira longuement, très longuement. Briquet en main, prêt à s'allumer cette foutue clope il regarda à nouveau Thomas. Enfin il retira la cigarette de sa bouche pour pouvoir parler. T'as une façon de parler... vraiment... Mais alors vraiment très... soûlante ! Non mais c'est vrai, c'était vraiment hallucinant. Jules ne savait pas très bien si c'était un accent, une intonation ou bien le fait que chacun de ses mots semblaient si soigneusement choisis pour former la phrase la plus cynique et déplaisante qui soit mais... ce type insupportait complètement Jules. A moins que tu ne veuilles rester là à discuter.Jules se mit à rire. Non mais, c'était quoi ce plan ? Il tentait de rendre service à Jules, de lui indiquer la bonne manière d'agir en le laissant aller voir Angèle et en se tenant à l'écart ? Il s'inquiétait pour elle ou bien il aimait juste s'entendre parler. Jules alluma sa cigarette finalement et puis fit retomber ses bras, ballant. Il se colla enfin du mur contre lequel il était adossé. C'est au moment où il allait s'introduire dans la chambre qu'il se stoppa, se tourna vers Thomas. Quand je reviendrais ici, tu seras parti. Compris ? Et y a plutôt intérêt à ce que je ne te croise plus dans le coin. Angèle pouvait bien dire ce qu'elle voulait, elle pouvait bien clamer qu'elle couchait avec qui elle voulait, Jules avait une idée un peu différente en tête. Bon, il ne pouvait pas lui interdire quoi que se soit, mais il pouvait au moins faire en sorte de ne plus jamais entendre parler des autres plans-cul de Powell. Alors oui, valait mieux pour Platon qu'il ne tombe plus dans aucune conversation qu'aurait à l'avenir Jules et Angèle. Enfin, notre tatoué entra dans la chambre, prenant soin de refermer la porte derrière lui. Enfin plutôt de la tirer au maximum puisque la porte ne fermait plus vraiment étant donné la violence avec laquelle elle avait été claquée.

Elle était là, assise sur le carrelage froid, le visage humide de sang et de larme, les cheveux en bataille. Jules la regarda depuis l'autre bout de la chambre, un sourcil haussé. Fatigué. Il traversa la pièce et, clope au bec, il se dressa devant le lavabo en attrapant une serviette propre au passage qu'il humidifia d'eau fraîche. Enfin, il s'accroupi devant elle. Les bad trip, les effets indésirables de la drogue, ça ne lui faisait pas peur. Combien de vaisseaux sanguins s'étaient-ils pété en sniffant trop de coke ? Combien d'hallu flippantes s'était-il tapé ? Il ne comptait plus. Il restait donc calme, serein, presque trop. Sans un mot il lui tendit sa clope pour qu'elle lui tienne tandis que d'une main il releva le menton de la belle et de l'autre et essuyait son visage de poupée battue. En fait, j'aime pas que tu te tapes d'autres mecs. Je voudrais qu'il n'y ait que moi. Lâcha-t-il d'un coup, comme un cheveux sur la soupe. De mon côté, en ce moment, il n'y a que toi. Il n'avait pas réfléchit, il ne la regardait même pas. Il se contenta de se relever pour rincer la serviette pleine du sang qu'il avait essuyé, la plia dans un autre sens, l'humidifia à nouveau et cette fois, la déposa délicatement sur le front d'Angie. Et si j'te dis ça, c'est parce que vu ton état, je sais parfaitement que demain, tu t'en souviendras pas. il eut un petit rire amusé, presque fière de sa tactique. Ouais, demain elle ne se souviendrait de rien. Alors pourquoi le dire ? Là, il en avait besoin. Là il fallait qu'il soulage sa conscience. Mais vous le savez désormais, assumez ses actes, ses paroles ou quoi que ce soit, Jules en était incapable. Serait-il prêt à assumer le fait de ne pas vouloir voir Angie avec un autre mec, le fait que lui, pour le moment lui était fidèle ? Avec tout ce que cela impliquait derrière ? Non, probablement pas. Angèle l'avait bien dit tout à l'heure, si elle ne désirait rien de sérieux, c'était pour lui, pour le protéger lui. Avait-elle raison ? Etait-ce la vérité ? Rien n'était moins sûr désormais.

Jules attendait qu'elle reprenne ses esprits, il tapotait son front d'eau fraiche. De toute façon, dans de telle situation, il n'y a pas grand-chose à faire. Du coup, il avait récupérer sa clope et fumait tranquillement à côté. C'est à ce moment-là que son regard se posa sur les bras rougis d'Angie. Elle se les était frotté si fort tout à l'heure. Jules grimaça un peu, jusqu'à y regarder de plus près. Des marques, quelque chose. Jules fronça les sourcils, regarda la peau découverte d'Angèle de plus près, ses yeux glissèrent sur toute cette peau blanche et pourtant marquée. Sur ce cou, tuméfié, rouge, étranglé. Il entrouvrit la bouche. C'est quoi ça ? articula très lentement Jules comme pour se faire bien comprendre. Il indiquait du menton les marque,s les griffures, les rougeurs qu'elle portait sur elle. Marque dont il n'avait jamais fait attention, n'ayant jamais eu l'occasion de la regarder de si près -sans être en train de faire l'amour, s'entend. De plus, pour une fois, Jules se sentait étrangement lucide, il n'avait fumé qu'un joint ces dernières heures et autant vous dire que pour lui c'était ce qui s'approchait le plus d'être clean. Alors c'était comme s'il redécouvrait le corps d'Angèle, un corps qu'il ne connaissait pas. Un corps qui s'était fait agressé, manifestement. Elle restait muette, presque gênée de la question qu'elle avait jusqu'ici évitée. Angèle, dis-moi ce qui t'es arrivée. Ordonna Jules,  presque fraternel. Et devant son regard, le regard perdu d'une petite fille qui a fait une bêtise, le même regard honteux et mal à l'aise qu'elle avait eu quand elle s'était aperçut que Thomas était dans son appartement, dans ce regard bien précis, Jules obtint un début de réponse. Non, c'est pas vrai... pensa-t-il tout haut.

Il se leva d'un bond, travers la chambre à grande enjambée, donna un coup sur la porte pour l'ouvrir. Thomas, encore là, dans le salon, visiblement sur le départ. Hey, ducon ! vociféra Jules pour l'arrêter. Il eut à peine le temps de voir qui arrivait, Jules lui écrasait le poing sur le visage. Et quand on a un père qui préfère taper que parler, on sait donner un coup de poing depuis qu'on a quatorze ans. Le temps qu'il reprenne un peu ses esprits, Jules l'empoignait par le col de sa chemise proprette. C'est toi qui lui a fait ça ? Peut-être se demandait-il de quoi il parlait. Peut-être ouais, mais il avait intérêt à vite comprendre car Jules ne pouvait rester patient une seconde de plus. L'idée même qu'on ait pu faire du mal à Angèle ça lui donnait envie de vomir, de tordre des cous. La violence, il avait baigné dedans depuis toujours, trop peut-être, trop pour la cautionner. Par sur une femme, pas sur Angie, pas sur une gamine. Non mais vous avez vu la tête qu'avait Angèle ? Elle était trop... trop fragile. Fallait pas lui faire du mal. Jules avait toujours été dur dans ses propos avec elle, dans son comportement. Jamais dans ses gestes. Il avait été traumatisé tellement de fois à voir ses soeurs et son petit frère les nez en sang, de bleus sur les bras... Voir des marques similaires sur Angèle... Non, il ne pouvait pas le supporter.
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() message posté Dim 1 Fév 2015 - 14:10 par Invité
Mes oreilles saignaient quand Jules utilisait sa voix de l’indifférence, sincèrement je crois que pour moi il n’y avait rien de pire que quand il faisait ça, en plus il assortit ses yeux avec ce ton, il ne m’en fallait pas plus pour me rendre folle -déjà qu’à la base au vu des évènements on pouvait très vite imaginer que la folie avait gagnée mon corps depuis quelques heures- le début de la journée avait pourtant bien commencé, à croire que de la haut, nos ancêtres voulaient nous séparer, comme sur terre nos proches le faisaient avec efficacité. Je serrais les poings, continuant mon discours empli de haine, à croire que la seule chose qui me nourrissait actuellement était la vengeance et la haine, me venger de ces deux mecs qui étaient dans mon appartement. Je ne savais pas bien choisir mon entourage, il n’y avait qu’à voir : Un camé borderline et une poète du 18ème siècle qui est né et qui vit à la mauvaise époque. « T'as raison Angie, je sais pas pourquoi je suis aussi sensible. Trop de romantisme en moi. » J’avais dégluti ma salive avec difficulté, elle semblait me bruler passant le long de mon œsophage, heureusement pour lui, je n’avais pas de couteau ou autre objet susceptible d’atterrir sur son visage d’ange, n’importe quel objet susceptible même de le blesser un peu. Parce que si ce que je venais de dire avait certainement blessé son être, physiquement ce n’était pas ça. J’avais lancé un dernier regard à un Thomas médusé devant cette scène qui paraissait irréelle, c’est vrai que voir un couple de drogués se disputer c’était assez étrange, il devrait très certainement trouver quelque chose de poétique là dedans, lui et son sens de l’art trop développé. Finissant par baisser mes yeux je me dirigeais avec rapidité vers l’endroit le plus éloigné de cette pièce, qui se trouvait être la salle de bain dans ma chambre. J’avais claqué la porte avec une telle force que le verrou avait sauté, laissant donc celle-ci entrouverte. Puis vint le tour de la porte de la salle de bain qui eut plus de chance quant à elle, la fermant soigneusement. Je m’étais assise sur le parquet froid de celle-ci, ne bougeant même pas un seul pouce pour nettoyer mon visage, qui paraissait être amoché, comme si le sang sortait d’une blessure profonde, alors qu’en fin de compte mon nez avait simplement décidé de sa la jouer façon jet d’eau de Genève. J’essuyais tant bien que mal le sang s’écoulant de  mon nez, l’idée de me lever pour faire le nécessaire dans le lavabo ne m’avait même pas effleuré l’esprit, ma vision devenait de plus en plus fou et le temps que j’avais passé assise sur le carrelage froid me paraissait une éternité. Je regardais depuis ma fenêtre la lune qui paraissait bien terne dans ce ciel qui lui laissait pourtant l’embarra du choix pour se former à sa guise. Regarder le ciel me reposait, me faisant oublier l’espace d’un instant ce qu’il se passait dans mon propre appartement, l’espace d’un instant je faisais de l’introspection, comme si le moment était le bon. Je regardais une nouvelle fois cette foutue lune, comme si elle semblait me compter une histoire. La drogue avait un effet apaisant après l’ouragan qu’elle déclenchait sur moi, j’atteignais une sagesse inexpliquée, Gandhi aurait été bien fière de moi. Et puis comme si la lucidité me gagnait je m’étais mise à réfléchir, réfléchir sur tout ce qui m’entourait à commencer par ma relation avec Jules, pour en revenir à cette lune , j’étais la lune, lui il était le soleil, on ne se rencontraient jamais et on ne vivait pas dans le même espace temps, pourtant nous étions de la même forme, on se succédait, jour et nuit, mais on ne venait jamais à partager la même chose et on savait pertinemment que ce jour n’arriverait jamais. Je me frottais le visage, essuyant ces lamentables larmes qui s’écoulaient de moi comme d’habitude, j’étais la reine des sanglots, que je cachais face au reste du monde et que seuls quelques chanceux ou malchanceux avaient l’avantage de pouvoir essuyer. « Et si on arrêtait tout ? T’en penses quoi ? » Je m’adressais au ciel, comme s’il était devenu mon ami, l’épaule sur laquelle je pourrais me reposer cette nuit tant Thomas et Jules en étaient incapables. Et si on arrêtait quoi ? avais-je semblé entendre, ce à quoi je répondais. « Cette histoire, avec Jules, ça devient bien trop dur, physiquement même. » Je me tenais la tête, une migraine semblait avoir choisi le bon moment opportun pour venir s’inviter à cette discutions philosophique improvisée, je fermais les yeux pour me concentrer sur cette discutions que j’avais avec une présence que mon esprit avait inventé de toute pièce. « J’veux dire … On peu s’en remettre … Dis-moi qu’on peu s’en remettre. » Plus de réponse, comme si mon affirmation était bien trop compliqué, la petite voix avait disparu et mes yeux s’ouvrirent, je trouvais la force de me lever, fixant le miroir sur lequel reflétait mon visage, l’air violenté, violenté par la drogue, la peur, la haine, l’amour, toutes ces choses que je m’évertuais à vouloir contrôler.

« Quand je reviendrais ici, tu seras parti. Compris ? Et y a plutôt intérêt à ce que je ne te croise plus dans le coin. » La voix de Jules se rapprochait de ma chambre, je ne pourrais pas vous dire combien de temps j’étais restée dans cette salle de bain, mais bien assez longtemps pour avoir une discussion spirituelle avec moi-même. Manque de chance il était arrivé bien trop vite, je n’eus pas le temps de fermer la porte à clé, s’ouvrant, celle-ci m’avait repoussé, me bousculant au sol, me faisant m’asseoir au même endroit que tout à l’heure, peut-être un peu plus loin d’un Jules que j’essayais d’éviter cette fois. Gardant les yeux fermés, je sentais une odeur de tabac enivrer la pièce, je ne voulais pas voir ce qu’il faisait et encore moins croiser son regard. Quand j’ouvris finalement les yeux il se trouvait en face de moi, une serviette humide dans la main, me tendant sa cigarette pour que je la tienne, je ne pus m’empêcher de passer mes nerfs dessus, la fumant presque jusqu’au filtre. « En fait, j'aime pas que tu te tapes d'autres mecs. Je voudrais qu'il n'y ait que moi. De mon côté, en ce moment, il n'y a que toi. » Je ne semblais pas comprendre ce qu’il me disait, tout semblait tourner autour de moi, je sentais la serviette humide me balayer le visage avec délicatesse pour épancher le sang et les larmes qui s’étaient logées un peu partout. Il semblait s’en aller, pourtant il revint, cette fois ma tête avait basculé en arrière, la serviette posée sur mon front m’avait semblé trop lourde à porter, pourtant elle me procurait une fraicheur agréable. « Et si j'te dis ça, c'est parce que vu ton état, je sais parfaitement que demain, tu t'en souviendras pas. » J’écoutais ce qu’il disait, j’essayais de comprendre où il voulait en venir, un Jules démonstratif ça semblait bien trop utopique et puis il avait raison j’oublierais certainement ce qu’il me dirait demain. J’espérais du moins l’oublier, car il y a quelques instants j’avais passé un pacte avec la lune, m’obligeant à oublier tout ce qui pouvait venir de lui à commencer par ses sentiments. « Je n’aurais pas envie de m’en souvenir, c’est vrai … » En fin de compte ce n’était peut-être pas la drogue qui allait me faire oublier les paroles du fils Abberline, mais mon envie de ne plus rien avoir à faire avec lui. Redressant ma tête, je regardait ses yeux scruter mon corps, comme s’il redécouvrait ce qui lui appartenait pourtant si bien. « C’est quoi ça ? » Son regard fixait les griffures qui ornaient mes bras, pourtant il n’avait encore rien vu, je me relevais, retirant mon t-shirt, comme si je voulais vraiment tout lui montrer, pour le blesser encore un peu plus, s’il me demandait de quoi il s’agissait, sa voix l’avait trahit, il semblait avoir de l’amertume pour cette personne qui avait pu me faire ça avec une telle hargne. « Angèle, dis-moi ce qui t'es arrivée. » Je ne le regardais plus, presque honteuse de ce qui avait bien pu m’arriver, je m’étais rassise près de lui. « J’sais pas Jules … C’est arrivé comme ça, on était défoncé, le LSD a eu raison de nous … De lui surtout. » Je disais ça avec une voix très antipathique, comme si ce qu’il avait fait était normal, posant mes yeux dans ceux de Jules, je voyais un peu de désolation, d’incompréhension, mais surtout de vengeance, les mêmes yeux qu’il avait quand il me racontait à quel point il haïssait son père. Son corps s’était levé très rapidement pour rejoindre le salon une nouvelle fois et pour très certainement rendre la monnaie de sa pièce à Thomas. D’une allure nonchalante, calme et sereine, assagie par la descente de la drogue dans mon corps, j’avais assisté à la scène depuis l’entrée de ma chambre. Le poète damné qui s’apprêtait à partir après avoir visiblement posé tous les bouts de verre sur le plan de travail de la cuisine, saignait du nez au même titre que moi. J’avais marché avec allégresse et rapidité, me mettant entre les deux, avant que la guerre ne puisse réellement commencer, étendant mes bras de part et d’autre de leur corps, regardant Jules avec un sourire en coin. « C’est bon, garde là ta vengeance, j’m’en suis déjà occupé. » Je commençais à rigoler, ne prenant pas bien compte de la gravité des faits, me retournant vers Thomas je lui retirais son écharpe. « Regardes, j’me suis vengée j’te dis. » Pensais-je réellement que le suçon pourpre qui ornait son cou telle un collier de perles était à la hauteur des griffures qui parsemaient mon corps ? Non, bien sur que non, je ne savais pas si je prenais du plaisir à le dire à Jules pour qu’il puisse voir à quel point cette nuit avait été charnel et fougasse ou si j’étais juste bien trop idiote. La drogue, laissons la faute à la drogue, comme toujours. « Désolée, mais … De mon côté en ce moment il n’y a pas que toi. » Disais-je à un Jules à qui je mangeais les yeux. Je m’étais ensuite dirigée sur la chaise du bar, comme si de rien n’était, sortant de ma poche ce fameux comprimé triangle et vert qui était destinée à la base à Jules. « Dégagez de chez moi. » Avaient-ils conscience que si j’avalais ce cachet j’allais réellement finir au Nirvana, au sens propre du terme ? Je n’allais plus pouvoir toucher la terre une nouvelle fois, dansant avec les anges de là-haut ? Et puis … Me rendais-je compte que si j’allais avaler ce foutu comprimé, ma destinée allait m’être fatale, aussi fatale que le bain prit par la mère de Jules il y a quelques années, aussi fatale que l’alcool qui avait tué son père et aussi fatale que le départ de ma mère ? « Am,stram,gram … Am,stram,gram … C’est pour moi. » Le comprimé se dirigeait dangereusement vers ma bouche, tandis que je rigolais stupidement.
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() message posté Mar 3 Fév 2015 - 2:54 par Invité
« Quoi, t’es encore là toi ? » Aaah, il voulait se sentir viril et en contrôle. Mais personne ne contrôlait rien, c’était évident. Je ne lui répondis pas. Il n’en valait pas la peine. « T’as un façon de parler … vraiment … Mais alors vraiment très … soûlante ! » Oh, si ce n’était que ça, mon pauvre. Au moins ma voix n’était pas plate et risible comme la tienne. Elle te faisait éprouver des sensations profondes. La haine, mon garçon, la haine. Clope au bec – histoire d’être à nouveau dans le personnage – il finit par se diriger vers la chambre. Genre … enfin, quoi. Le type se rendait utile. « Quand je reviendrai ici, tu seras parti. Compris ? Et y a plutôt intérêt à ce que je ne te croise plus dans le coin. » Dieu du ciel, j’y croyais presque. Il restait tout de même un très mauvais acteur. Pardon, la haine qu’il éprouvait à mon égard était bien réelle ? Ah, c’était que je me foutais royalement de ce qu’il me disait alors. Une fois seul dans le séjour, je balayai la pièce du regard, un mince sourire sur les lèvres : elle semblait pleurer. En deuil. Horrifiée par ce qu’il venait de se passer. Et tout me repoussait dehors. Même moi, j’avais envie de m’en aller, finalement. Attendre un jour ou deux avant de me demander si Angie ne s’était pas taillé les veines. Pour sourire sombrement ensuite, bien évidemment. Quel être abjeeeeect j’étais. Angie pouvait se retrouver clouée à un lit d’hôpital, je ne serais toujours pas capable de mettre mon cynisme en veilleuse. Elle y répondait si bien, si justement, si sensuellement, impossible de s’en empêcher. Un craquement sinistre se fit entendre, en plus du son lointain de leurs voix que je n’écoutais pas. Je baissai les yeux : un morceau de verre s’était brisé sous le poids de ma chaussure. Je me baissai et attrapai quelques bouts, pensif. Puis je n’hésitai pas et les rassemblai tous entre mes paumes, saisissant à mains nues le maximum de morceaux. Ils dégoulinaient de vin, et bientôt portèrent mon sang. J’arrivai dans la cuisine et déposai le tout sur le premier plan que je trouvai. J’observai ensuite le sang me chatouiller les phalanges, glisser entre mes doigts et dans les creux de ma peau. Le verre m’avait lacéré : mes mains étaient couvertes de fines coupures rougeâtres. Elles avaient quelque chose de sauvage, comme les rayures du pelage d’un tigre. Comme mes griffures sur le corps d’Angie. Sans me rincer, je sortis de la cuisine et trainai des pieds jusqu’au salon, à nouveau. La trace de vin était imposante : on aurait pu croire à une scène de meurtre. Et quoique, le sang de deux personnes avait déjà coulé ce soir. Qui sait ce qu’il se passait dans cette chambre, peut-être que le troisième n’allait pas tarder à faire un sacrifice charnel, lui aussi.

Je saisis mon manteau et en sortis mon paquet de cigarettes. Le silence, ça me rappelait la triste réalité, et le manque. Filtre entre les lèvres, j’enfilai d’abord le vêtement avant de saisir les allumettes. Mais la voix rauque et inutile de Jules attira mon attention – pour une fois, vous me direz. Il avait élevé le ton. Ah, enfin l’heure de laisser les deux tourtereaux en paix. Je me tournai vers la porte mais suspendis mon mouvement pour mettre ma main ensanglantée dans ma poche et attraper les fameuses allumettes. Sauf que non, le destin en décida autrement. Ou Jules peut-être, parce que je ne croyais pas au destin – je ne croyais pas en Jules non plus, mais sa voix rauque et grossière me fit froncer les sourcils : il avait l’air encore plus énervé qu’avant alors qu’il débarquait dans le salon et m’apostrophait avec agressivité. Son poing fusa et atterrit sur mon visage. Je perdis l’équilibre un instant, mais Jules saisit le col de ma chemise et me tira vers lui. Sacré crochet, en effet. Mais je sentis une sensation désagréable bouillonner dans mes veines. Il était près de moi, et j’avais une envie unique et singulière : attraper son cou et le tordre. Mon esprit fut propulsé à un niveau inattendu : fini le sarcasme, fini l’humour, finie la frénésie, fini le sourire. D’un coup, je n’étais plus que violence, cinglante, envahissante, et glaciale. Il s’adressa à moi. Grave erreur. « C’est toi qui lui as fait ça ? » Mes yeux avaient perdu tout éclat. J’étais un mauvais présage. Je levai mes mains lacérées et saisis ses poignets en le fixant, ayant du mal à contrôler mon envie meurtrière. Je serrai mon emprise : « Lâche-moi immédiatement. » S’il ne le faisait pas, j’allais me jeter sur lui pour l’étrangler. S’il le faisait, j’allais attraper l’un des bouts de verres restés au sol pour lui planter dans l’œsophage. Au choix. Il pensait avoir découvert mon cynisme ? Après tout, j’avais cru que la soirée se terminait enfin, mais il chargeait de nouveau. Et Angie apparut derrière lui. Ma princesse. Regarde-moi, je saigne, et j’étale mon sang sur la peau impie de ton prince. Elle se glissa entre nous, nous forçant à nous lâcher mutuellement – au fond, elle devait savoir que nous ne désirions que nous entretuer. « C’est bon, garde-la ta vengeance, j’m’en suis déjà occupé. » Quoi, Angie, tu ne vas pas me dire que c’était pour ça que ton Jules s’est énervé. C’était une chose qui me semblait si banale, maintenant, ces griffures et ces rougeurs, que j’en avais presque oublié la violence, au profit du souvenir de la sensualité. Surtout qu’il s’était comporté comme un parfait con avec elle depuis le début de la soirée – et de sa vie, probablement – mais à présent, il était son féal, son chevalier servant et il frappait tous ceux qui osaient faire du mal à sa bien-aimée ? MAIS  VOUS VOUS FOUTEZ DE MA GUEULE OU QUOI ?! J’ai entrouvert mes lèvres pour répliquer, lui dire que sa vie allait devenir un parfait cauchemar s’il pensait ainsi, s’il se sentait capable de protéger Angie de tout ce qu’on allait lui faire subir, mais le rire fou de celle-ci fut bien plus clair. « Regarde, j’me suis vengée j’te dis. » Je posai mes yeux sur elle tandis que ses doigts se faufilaient vers mon écharpe ; je la laissai me l’enlever et découvrir son empreinte à elle. Je lui souris, navré. Elle ne s’était vengée de rien. Elle prouvait simplement à Jules qu’elle m’avait mordu le cou – très fort, certes, mais ses petites dents n’avaient pas plus d’effets sur moi. Et, Angie, je te l’ai dit : ça disparaîtra un jour. Et j’arrêterai de penser à toi le matin en me regardant dans la glace – parce que oui, finalement, j’y arrivais putain. Nous toisâmes Jules à nouveau et je penchai la tête, froid et moqueur. « Désolée, mais … De mon côté en ce moment il n’y a pas que toi. » Je ricanai doucement. Angie était vraiment la princesse de mon royaume de poussière. Elle se traîna vers une chaise et s’écroula dessus. Elle s’apprêta à prendre un cachet, à nouveau et je levai les yeux au ciel. Irrécupérable. Elle stoppa son geste pour marmonner un « Dégagez de chez moi. » certes bien mérité, mais qui me fit froncer des sourcils. « Am, stram, gram … Am, stram, gram … C’est pour moi. » Elle s’esclaffa. Tais-toi Angie.

C’était à moi de la sauver maintenant ? Elle allait finir par me lasser. C’était beaucoup trop répétitif. Je fus donc le premier à avoir le réflexe de m’approcher d’elle. Je saisis son poignet avant qu’elle ne mette le comprimé sur sa langue. Et je serrai comme un forcené, jusqu’à ce que son sang ne circule plus. Jusqu’à ce qu’elle lâche le petit triangle vert et mesquin qui vint sautiller sur le sol. Quel visage je devais arborer, vraiment. Celui de la violence glaciale : mes traits étaient durs comme l’acier, le sang coulait de mon nez et sur mes dents, mes yeux étaient emplis de méchanceté et je n’hésitai pas à lui faire mal. Sans ressentir la moindre culpabilité. Jules ne la contrôlait pas – moi non plus, d’ailleurs. Mais j’avais son attention pendant quelques secondes. Mes doigts étaient ancrés dans sa peau blanche. Un mouvement trop brusque, et je brisais son os. Et j’ai continué à serrer, mon emprise se fit de plus en plus étroite, je sentis son pouls battre, tenter de se libérer, en vain. Tout ça pendant, quoi … cinq ? sept ? dix secondes ? Oui, c’était ça, l’ébauche du sentiment que j’avais eu en l’étranglant, l’autre nuit. Sauf que j’étais plus lucide, cette fois-là. Et que je serrai bien plus fort, parce que ce n’était pas mortel, c’était simplement douloureux. « Tu crois pas que t’en as pris assez pour ce soir, Angie ? » soufflai-je doucement. Mon ton ne se voulait pas moralisateur ou paternel. Simplement moqueur. « Tu risquerais d’énerver ton cher ami. Et il a la violence facile, on dirait. » Peut-être que j’avais envie de blesser Jules, moi aussi, en lui montrant que, même devant lui, la fragilité d’Angie était le cadet de mes soucis. Peut-être que je voulais vraiment sauver Angie de l’overdose, parce qu’elle allait me manquer si elle n’était plus là pour sombrer dans la folie avec moi – elle le faisait presque aussi bien que moi, après tout. Peut-être que je cherchais à l’énerver elle, à ce qu’elle riposte et me saute dessus, parce que je l’empêchais de se défoncer avec n’importe quelle merde, alors que, la première règle, c’était de ne jamais l’empêcher de consommer, tout le monde le savait. Peut-être que j’étais juste un déchet qui ne désirait que lui faire du mal physique, comme semblait le penser Jules. Peut-être autre chose, aussi. Ou peut-être tout à la fois. Ou peut-être pas.
Vous pensiez vraiment que j’allais vous dire tout ce qui se passait dans ma tête et d’où venait réellement le sourire sulfureux brodé sur mes lèvres ? Rêvez toujours, bande de cons.
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