(✰) message posté Mar 3 Fév 2015 - 15:18 par Invité
Je n’aurais pas envie de m’en souvenir, c’est vrai... c'était gratuit, électrique et douloureux comme la piqûre d'une méduse. Hop, un point pour Médusa. Jules accusa le coup avec un sourire froid. Bon bah, comme ça c'est réglé. Un peu vexé voire blessé qu'elle ait expédié si rapidement le sujet, elle qui d'habitude essayait de percer à jour l'esprit incroyablement tordu de Jules. Comme quoi... De toute façon il trouva rapidement de quoi se changer les idées quand il tomba nez à bras avec les griffures et autres marques qui ornait la peau claire de la poupée de porcelaine. Il n'y avait pas trente-six explications à ceci et Angie ne cherchait même pas à le cacher. C'était Thomas, Platon, l'autre abruti aux faux airs de poète so hype mixé avec Bel Ami. J’sais pas Jules … C’est arrivé comme ça, on était défoncé, le LSD a eu raison de nous … De lui surtout. LSD ou pas, rien à battre. Le coup du "il ne sait pas ce qu'il fait" ça ne prenait pas sur Jules. Ouais, Saph avait sortie ce genre de conneries pleins de fois pour excuser papa Abberline elle aussi.
Alors il s'était rué hors de cette foutue salle de bain, se sentant presque obligé de faire son cacou. Un pain dans la gueule et puis il l'agrippa, énervé, fou de rage même que ce type qui sortait de nul part puisse avoir fait du mal à sa petite protégée, sa jolie apprentie, sa si belle et innocente Angèle ! Thomas avait fait tomber dans le feu de l'action son masque de parfait connard. Son visage ne transpirait plus l'insolence et le mépris. Non, maintenant il rageait à son tour. Enfin devrais-je dire ! Finalement il était humain et non robot insensible. Finalement il était capable de faire autre chose que de commenter la scène d'un air détaché comme un commentateur sportif mélangé avec un sociopathe style Hannibal ? Enfin, Jules avait enfin l'impression de faire réagir Platon. Lâche-moi immédiatement. mauvaise pioche, ceci ne servirait qu'à encourager Jules. Maintenant qu'il le tenait il voulait le tordre, l'étrangler, le détruire. Et cette même envie se lisait dans le regard de Thomas. Tant mieux. Il voulait le frapper davantage, lui faire mal, encore. Vengeance ou jalousie, un peu des deux sans doute. Surtout la deuxième solution en fait. Et c'est au moment précis où Jules allait taper encore qu'Angèle surgit se glissant entre les deux hommes, forçant Jules à lâcher sa proie. Assurant qu'elle lui avait déjà réglé son compte elle découvrit le cou de Platon en faisant tomber son écharpe. Regarde, j’me suis vengée j’te dis. il regardait donc mais tout ce qu'il voyait c'était les traces d'une nuit d'amour brute sur le cou du jeune homme. Jules recula de quelques pas. Deux points pour Médusa. Il tremblait, passa ses mains sur son visage y découvrant du sang, étalé par Thomas et ses mains écorchées. Jules ne fit que l'étaler davantage alors qu'il cherchait à l'enlever, n'hésitant pas à cracher par terre dès qu'il sentit le goût de l'hémoglobine qui filtrait entre ses lèvres fines et décolorées. Il tremblait encore plus. Électrifié par les piqûres de la méduse. Vous... vous me tuez, putain... avait-il laissé échapper, d'une voix à peine audible, tordue par la colère qui montait en lui. Et ce n'était pas fini, loin de là. Désolée, mais … De mon côté en ce moment il n’y a pas que toi. Trois points pour Médusa.
Jules la regarda. Cette fois, c'était le coup fatal. Le couperet était tombé et Jules se sentait décapité. Un rictus nerveux vint fendre son visage de squelette. Maintenant il était mort, froid et dur comme un foutu macabé. Il tendit, nerveux toujours, la manche de son pull trop large pour essuyé encore le sang qu'il sentait sécher sur ses joues. Avec ce sang il aurait pu écrire en lettres rouge "Angèle m'a tuer." Et puis, trois points de suspension pour ajouter : "Et son nouveau mec aussi." Ouais Angèle cette pute l'avait bel et bien tué, crucifié sur place même. La rage le secoua de nouveaux frissons. Alors là... commença-t-il, menaçant. Mais sa gorge se noua avant qu'il ne puisse développer. Mais en gros, ça voulait dire : tu vas me le payer cher Angie et lui aussi, l'autre Platon dans son coin qui ricanait bêtement. Il ferma les yeux une seconde, une seule qui sembla durer des plombes. Alors voilà, c'était ainsi. Angie était passée de la jolie petite bourgeoise qu'il avait pervertie en la salope qui s'amuse avec lui ? Il l'avait tellement changé, il l'avait tellement détruit, maintenant c'était à son tour, à elle ? L'élève qui dépasse le maître, une connerie de ce genre. Il avait mal, trop mal. Angie l'abandonnait. Non, en fait, c'était déjà fait depuis longtemps. Elle l'avait lâché depuis des mois, depuis qu'il était revenu, elle n'avait fait que le fuir. Ressassait-elle sa vengeance depuis quatre ans ? Maintenant, c'était fait. Jules était à taire. Angèle, t'as réussi. Jules t'aime, Jules à désespérément besoin de toi, toi qui a toujours été la seule à l'aimer aussi, tu lui a enfin fait avouer, comprendre, assumer. Il t'aime et tu l'as détruit. Tu lui as renvoyé l'ascenseur. Bravo.
Jules avait les paupières lourdes, les idées en vrac. Il ne voyait qu'elle, il n'entendait qu'elle. Une brume opaque était tombée sur le reste de l'appartement. Désolée, mais … De mon côté en ce moment il n’y a pas que toi. cette phrase tournait dans sa tête, résonnait en lui et lui serrait le cœur. Il se sentait presque essoufflé, ou juste soufflé. Ouais c'était ça, soufflé qu'elle lui ai sorti un truc pareil après qu'il ai enfin osé lui balancer un truc vraiment personnel. C'était comme s'il s'était écorché vif lui-même, qu'il s'était saigné, brûlé à blanc pour elle et qu'elle avait répliqué par un haussement d'épaules et un Ok, et alors ? Jules avait envie de crever. Non, il avait envie qu'elle crève, elle ! Il l'écouta chantonner Amstramgram, sa voix semblait tellement lointaine. Jules badait. Am-stram-gram... il badait vraiment. Et puis il vit la petite pilule verte dans les mains d'Angie. C'est pour moi... chantait-elle encore. Jules la regarda. Si elle avalait ça, elle crèverait. Ouais elle était partie trop loin, même Jules pouvait s'en rendre compte. C'était évident, comme si un panneau lumineux "risque d'overdose" clignotait au-dessus de la tête de poupée d'Angèle. Vas-y, j'te regarde. pensait alors Jules. Allez, meurs. criait la voix intérieure. Il la regardait sans ciller. Qu'elle le fasse. Il ne réagissait pas. Qu'elle crève, lui était déjà mort depuis longtemps. Et elle venait de sauter sur son cadavre. Il la regardait lever le bras pour envoyer la pilule fatale dans sa bouche. Ca semblait être au ralenti. Mais crève putain ! oui, il allait la laisser faire, il était impassible. Dans ses yeux c'était comme s'il la défiait. Chiche ? Putain Jules fais quelque chose, n'importe quoi mais ta poupée va s'endormir, couler au fond de la baignoire comme ta dépressive de mère, t'abandonner comme elle. Ne la regarde pas mourir, ne la laisse pas faire ce choix, signer son arrêt de mort! Jules, bouges bordel elle le fera vraiment tu le sais, tu sais qu'elle en est capable. Elle est capable de tout. Si elle a été capable de t'aimer pendant des années elle est capable de mourir. Toujours pas de réaction. Jules la regardait encore et encore. Haineux, vraiment plein de rage. Elle lui avait fait du mal ce soir, beaucoup de mal. Petit con revanchard qu'il était, la laisser prendre cette pilule c'était comme une vengeance. Il buggait, énervé qu'on puisse encore l'atteindre si profondément. Lui qui pensait que les coups de son père avait tué le peu d'amour qu'il avait dans le cœur. Bah non. Finalement ça serait peut-être Angie qui ferait taire tout les sentiments qui pouvaient lui rester dans les veines. Il restait là, il la fixait ou bien fixait le vide on ne sait pas très bien. Fais-le!
La pilule tomba par terre, rebondit, roula sur le parquet. Le bruit que cela avait produit avait sortie Jules de sa léthargie, il reprit une inspiration comme s'il se réveillait après s'être noyé. Bordel. Il cligna plusieurs fois des yeux, regarda autour de lui, atterrissant après sa torpeur. C'était Thomas qui avait fini par réagir empêchant Angie de faire la connerie de trop. Il l'avait arrêté juste à temps. Jules reprenait ses esprits et n'entendait qu'à moitié les phrases sans doutes pleines de bons sens que sortait Platon. Il se passa les deux mains sur le visage qu'il frotta avec vigueur. Il avait réellement faillit faire ça ? Il avait faillit la laisser prendre le cachet de trop ? Putain ça partait trop loin leur pseudo-histoire à tous les deux... Trop loin... Jules leva ses yeux bleus un peu -beaucoup- perdus et vit Thomas qui serrait le poignet de la poupée. Sans un mot il s'approcha d'eux et poussa légèrement sans trop de conviction ni de force Thomas en arrière, tirant sur son bras pour qu'il arrête. Lâche-la ! demanda-t-il d'une voix sans vie, tordue. Une fois que cela fut fait il le lâcha lui aussi. Il avait du mal à regarder Angèle mais finalement fut bien obligé. Il lui lança un coup d'œil. Il avait son regard d'enfant battu, mal, amorphe, malheureux. Il serra les dents, dégluti non sans difficulté : Tu devrais aller te coucher Angèle. conseilla-t-il finalement avant de faire quelques pas loin de là, dans la cuisine ouverte d'abord, où il passa enfin son visage sous l'eau froide pour tenter de se réveiller, rien à faire. L'eau rougie par le sang qui restait sur son visage s'écoula dans l'évier. Jules se redressa, ne s'essuya pas pour autant le visage et se dirigea dans le salon, où traînait les sachets de coke qu'il avait amené le matin même, ou encore son téléphone portable, oublié sur le canapé quand ils avaient rejoins la chambre pour faire l'amour, plus tôt dans la soirée. Et ses clés aussi, qui traînait pas loin. Il enfonça le tout dans ses poches de jean trop large pour son maigre corps de toxicomane. On devrait tous y aller. ajouta-t-il en ramassant son éternelle veste de cuir qui perfectionnait son look de parfait musicos rockeur alternatif avec pleins de problèmes. Il enfila donc sa veste et finit par conclure : En tout cas moi, je suis fatigué. et il ne parlait pas de fatigue physique même si en le regardant avec son teint maladif et ses yeux rouges, on pourrait y croire. Non, il était fatigué de tout ça. Fatigué d'Angèle, de cette foutue relation dans laquelle il était clairement le couillon. Jules il ne savait pas faire face, il n'avait jamais su. Faire fasse à son enfance difficile ? Il n'avait pas su pendant que tous ses frères et sœurs gardaient la tête haute lui n'avait jamais cherché à se battre et avait sombré. Faire face à Saph quand elle lui avait dit qu'ils partaient tous pour Oxford ? Encore une fois il s'était contenté de la suivre. Faire fasse a ces sentiments qui le rongeait ce soir ? Incapable, il préférait s'enfuir très loin d'Angie. Tant pis si elle risquait de se trancher les veines dès qu'elle serait seule, rien à foutre.
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(✰) message posté Mar 3 Fév 2015 - 21:42 par Invité
Avaient-ils remarqués que j’étais malade ? Genre malade mental un peu, je devais certainement souffrir d’une maladie qui n’avait pas encore de nom concret, il n’y avait qu’à voir, je rigolais comme une demeurée alors que la situation était tout sauf hilarante, mais mieux vaut en rire qu’en pleurer. En vérité j’étais une larme sur patte, je pleurais très souvent, pour ne pas dire tous les jours et cela ne m’allait pas du tout, à un moment donné mon corps n’avait tellement plus de larmes qu’il lui fallait saigner par le nez, s’en était la conclusion que j’avais faite. Je m’étais faufilée entre Jules et Thomas comme le vent qui s’enfile dans notre veste et nous refroidie le corps entier et pour dire, j’avais refroidie Jules et son sang chaud du moment, Thomas avait donc échappé à un destin tragique autant que Jules d’ailleurs, l’un et l’autres arboraient des regards nourris par la haine et le mépris, je venais donc de créer un conflit au sein de mon propre appartement, j’étais bien trop défoncée pour me rendre compte que les deux seuls hommes que je côtoyais ne s’entendaient même pas, de toute façon le contraire aurait été importable, imaginez les parler de mon petit cul autour d’une pizza ? Non, pas vraiment, même si j’étais certaine qu’ils auraient beaucoup à dire de ma personne, peut-être qu’ils ne voulaient pas partager leur exploits sexuel avec moi. Je me taisais donc, après l’écharpe que j’avais délicatement retirée du cou du poète damné. Jules ne m’avait pas adressé un seul regard, ni même une parole depuis la sortie de salle de bain, à croire que je n’étais même plus dans la pièce, que je ne comptais plus pour lui, à en lire dans son regard, je pouvais constater que j’étais peut-être allé trop loin, mais je crois qu’il le fallait, il fallait que je repousse tout ça, que je laisses mes maux se libérer une bonne fois pour toute et que je lui fasse le plus de mal possible, pourquoi ? Certainement parce que sa présence devenait étouffante pour moi, pourtant je sentais mon petit cœur se battre avec ma tête pour m’empêcher de faire l’impensable : Trahir Jules, une nouvelle fois. Lui montrer que je ne voulais plus de lui -pour le moment- car ne nous mentons pas, il allait revenir dans ma vie, un jour peut-être, j’avais attendu 4 ans, pourquoi ne pas patienter encore plus ? Assise sur cette chaise loin des deux hommes qui avaient apparemment décidé de faire un pacte du sang au vu du sang sur le visage de Jules, je regardais cette pilule. Elle était triangle, drôle non ? La galénique de ce comprimé m’interloquait, comment était-ce possible ? Quel genre de moule le fabriquant avait bien pu utiliser ? A croire que mon professeur de galénique avait en fin de compte réussi à me faire aimer cette matière bien plus qu’ennuyeuse, sérieusement quand on vous propose un emulgel ou un gel, quel est la différence ? Elle n’est pas bien différente, autant qu’un comprimé et une gélule, en fin de compte sa fini dans le sang, alors on s’en fou. Et puis il y avait cette couleur verte, elle était émeraude sous la lumière de la cuisine, et verte foncé quand je fermais l’œil droit. Je m’amusais à l’inspecter, passant donc ce cachet au premier plan, laissant les deux formes masculines se dessiner d’un flou presque serein derrière le cachet. Am,Stra,Gram avais-je balbutié, en fin de compte même si c’était tombé sur Thomas mon égoïsme du moment ne le lui aurait pas donné, j’approchais le comprimé près de ma langue, rien ne semblait être plus important que ce foutu bout de mort que j’allais avaler à l’aide de ma salive. Heureusement dans cette pièce, heureusement pour moi, pour mon bien-être, Jules et Thomas savaient pertinemment que ce serait certainement le dernier cachet que mon corps aurait eu l’honneur de gouter. « Tu crois pas que t’en as pris assez pour ce soir, Angie ? » Je ne sentais plus mon poignet, Thomas se faisait un malin plaisir à me serrer le poignet si fort que mes os paraissaient demander de l’aide, je pouvais les entendre pleurer comme j’entendais la lune me parler. De plus, il venait de faire quelque chose qu'il ne faisait jamais en temps normal : m'interdir la drogue, je ne comprenais pas bien pourquoi sur le moment, après tout je n'étais pas apte à comprendre quoi que ce soit, je laissais les choses se faire. Le visage de mon beau prince des ténèbres était alors si proche du mien, pourtant j’avais de la peine à distinguer la couleur de ses yeux noirs, de la peine à distinguer le grain de beauté dessiné près de sa mâchoire, de la peine à comprendre ce qu’il se passait. J’avais entendu le cachet tomber, comme un bruit sourd, à croire que mon ouïe était devenue bien plus attentionnée, voir surdéveloppée. « Thomas …. Thomas, J’ai mal. » Je ne faisais que lui émettre ma douleur momentanée, je savais pertinemment que cela n’allait pas le dissuader de ma lâcher la main, malgré le fait que le comprimé était tombé depuis belles lurettes. Et puis, il y avait Jules, il semblait mort au fond de cette pièce, qui avait bien pu le tuer de la sorte ? Certainement l’amour qu’il semblait me porter, trop malsain pour moi ce soir là, j’avais décidé de me défaire de ces sentiments, de tout ce qu’il avait bien pu m’avouer dans la salle de bain, j’avais pris la décision d’y mettre fin et je pense qu’il l’avait compris, cependant cela ne l’empêchait pas de me protéger, une nouvelle fois, du poète frisé qui me tenait hardiment par le poignet. « Lâche-la ! » Il me lâcha aussi tôt, pour éviter un ultime duel ? Il se faisait pourtant bien tard et personne n’était d’humeur bagarreuse, de plus, je n’avais pas envie de devoir essuyer le sang au sol le lendemain en plus du vin qui avait déjà coulé, prenant ses marques entres les sillons du sol en vieux bois ternis par les années.
« Vous... vous me tuez, putain... » Les mots que Jules avait prononcé plus tôt résonnaient encore dans ma tête, je l’avais entendu dire ça, comme un dernier souffle, il paraissait tellement désespéré, tellement perdu … Ca ne lui ressemblait pas, pourtant moi et ma lucidité incertaine, inexistante même, nous avions tué à petit feu la confiance de cet être corrompu par la drogue et par moi-même à en croire ses regards, je n’en étais pas fière, je n’en étais pas triste, cependant je ressentais quelques chose qui me brulait au fin fond de moi une nouveau sentiment que ne n’avait jamais connu auparavant. « Tu devrais aller te coucher Angèle. » Il avait passé son visage sous l’eau froide pour retirer le sang qui l’amochait depuis tout à l’heure. Ce sang qui se trouvait sur le visage de mon beau drogué était aussi peinturé sur mon propre poignet, entre les veines bleus et violette qui recouvraient mes bras, presque transparentes, ça ressemblait à de l’art. Je vous ai déjà dis que j’avais un gout très particulier pour l’art ? « Mon sauveur. » Je lui souriais bêtement, sensuellement même, mes yeux jouaient avec ma bouche et ma main s’était posée amoureusement sur sa joue, la caressant. Il venait pourtant de me contusionner le poigne 5 minutes plus tôt et je ne trouvais rien de plus intelligent à faire que de le faire passer pour le héro de la soirée alors qu’en réalité il s’agissait de Jules, mais je préférais fourrer la réalité bien profondément dans une boite de Pandore pour éviter d’avoir à penser qu’il était milles fois mieux que Thomas, qu’il avait plus de qualités que ce poète maudit et que je l’aimerais toujours plus que mon propre être, pourtant il fallait que je vire toutes ces idées de ma tête, comme si elles étaient mauvaises, toutes ses idées m’avaient pourtant nourris durant ces longues années en sa compagnie, je peinais à croire que j’avais des sentiments pour Jules, comme s’il m’étais néfaste (ce qui en soit n’est pas totalement faux, physiquement parlant) alors que le véritable démon de la soirée se faisait passer pour un héro grâce à moi.
Jules semblait partir, il avait rassemblé toutes ses affaires, il m’avait jeté un dernier regard, tellement vide, que je n’avais même pas réussi à deviner son humeur du moment, pourtant il n’était pas bien compliqué de la deviner : mort, c’était plus un état qu’une humeur en fin de compte. Mes yeux dilatés à l’extrêmes, entourés d’une couleur rouge qui ne leur convenait pas, je m’étais levé à mon tour, un pas de plus et Jules sortait de l’appartement. « Jules ! Attends. » Il s’était retourné, la porte était ouverte, il ne demandait qu’à partir, je m’étais approchée de lui, jouant avec mon collier, hésitant un instant à le retirer encore une fois, pour ne plus jamais avoir à le retrouver, ce collier qui était la représentation parfaite de nos vis communes. Au dernier moment la lucidité me gagnait je reposais le collier sur mon cou, lui évitant l’éviction. « N’oublie pas tes Lucky Charms. » S’il y en avait un qui n’était pas Lucky c’était bien lui ce soir. Il soupira longuement, puis s’en alla, je refermais la porte derrière moi, le laissant se faire des idées quand à la soirée que moi et Thomas allions passer.