"Fermeture" de London Calling
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(Mad & Thomas) crazy people !

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Destiny Tynged
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() message posté Dim 21 Déc 2014 - 20:21 par Destiny Tynged
crazy people !

Mad Baker & Thomas R. Knickerbadger


Vous (Mad) avez décidé d'aller faire les boutiques, pour vous occuper et sortir de chez vous. Vous vous retrouvez rapidement prise dans la folie de Noël et vous avez envie de tout acheter. Le monde ne vous dérange pas et vous prenez votre temps, ce qui n'est pas au goût de tout le monde. La plupart des gens s'agitent dans tous les sens et se crient dessus, à cause de la folie qui traînent ici. Voir les gens dans cet état, vous amuse et vous vous félicitez de réussir à rester calme. D'ailleurs devant vous, un couple est en train de se disputer pour un cadeau. Vous êtes en train de les observer, quand une personne (Thomas) s'arrête à côté de vous et vous demande sur lequel des deux vous pariez. Voilà une personne qui ne semble pas être prise par la folie ambiante, ce qui vous motive à rester regarder le couple se disputer, maintenant que vous n'êtes plus seule à le faire.

Il n'y a pas d'ordre défini dans ce RP. Ce RP est issu du système "Le RP est aveugle"


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Anonymous
Invité
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() message posté Mar 23 Déc 2014 - 13:39 par Invité
J’entendis les vibrations de mon téléphone et ouvris les yeux. Je tendis le bras : étrange, pendant les vacances, je ne mettais pas de réveil. Je me frottai les yeux avec ma main libre et regardai l’écran. C’était ma mère. Je soupirai et décrochai malgré tout. Sa voix rauque et forte résonna dans mes oreilles et elle m’assaillit de conseils et d’ordres pour les fêtes, en prenant à peine le temps de respirer et de me laisser parler. Je n’ai pas le temps d’acheter un cadeau à la fille de machin, me dit-elle, et puis de toute façon je n’en ai pas envie parce que tu ne sais pas quoi, Tom, tu ne sais pas ce qu’elle m’a fait l’autre jour, attends que je te raconte ça, et alors j’ai coincé mon iPhone entre mon oreille et mon épaule et je me suis levé, j’ai allumé une cigarette et j’ai préparé du café. Je ne l’écoutai même plus. Ça devait faire deux mois que nous ne nous étions pas parlé, mais ça ne changeait rien. Bizarrement, parler à ma mère depuis Londres alors qu’elle était à la campagne, ça m’ennuyait. Le décalage était trop grand, j’avais d’autres choses à faire. Mais je savais qu’elle était seule, ou du moins qu’elle se sentait terriblement seule depuis la mort de mon père. Et cette solitude s’accentuait lors des périodes de fêtes. Qui aurait pu lui en vouloir ? C’était normal. De plus, je n’étais pas quelqu’un de très attaché à sa famille. J’aimais ma mère, évidemment. Mais justement, c’était là toute la différence, il fallait que je rajoute ce évidemment pour paraître plus crédible. J’avais été un adolescent un peu rebelle et j’étais parti très tôt de la campagne : pour tout dire, ma mère et moi, nous n’étions pas sur la même longueur d’onde, mais elle aussi, elle m’aimait, évidemment, et donc elle s’évertuait à garder le contact. Cependant, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas pris ma voiture pour retourner à Glastonbury et la prendre chaleureusement dans mes bras. Je me suis assis sur le plan de travail dans la cuisine et elle continua à me parler et à me reprocher de ne plus venir. Quelle mère ne ferait pas la même chose avec un fils tel que moi ? Je fumai ma cigarette, le regard perdu dans le vide, la cendre tombant sur ma cuisse puis s’écrasant sur le carrelage blanc. Elle me demanda de lui acheter un cadeau. Pour rester dans la tradition. J’ai froncé les sourcils : je n’avais pas offert de cadeau à ma mère depuis peut-être cinq ans. Il était peut-être temps en effet d’arrêter d’être un pauvre con. Moui, pourquoi pas, lui ai-je répondu, mais j’ai pas le temps de passer te voir, donc je te l’enverrai par la poste. Même dans ma gentillesse, j’arrivais à être le gars le plus détaché au monde. Elle marmonna quelque chose, comme quoi je la sidérais – ça se comprenait – et que j’exagérais – aussi, mais, pour tout vous dire, je m’en moquais un peu. Je lui ai dit que j’allais prendre une douche et aller acheter son fameux cadeau ensuite, je l’ai embrassé et j’ai raccroché. Je me suis glissé dans la salle de bain pour m’exécuter (j’étais un homme de parole), puis je me suis habillé chaudement pour sortir. Il était vrai que je n’avais pas grand-chose à faire et que je pouvais bien penser deux minutes à autre chose qu’à mon boulot, mes clopes ou l’endroit où j’allais passer la nuit.

J’ai pris le métro en direction d’Oxford Street. Les rames étaient bondées. A deux jours de Noël, ça tombait sous le sens. J’allais finir par croire que la magie de Noël c’était un vrai truc, que les gens se retrouvaient possédés par une sorte de lubie, une folie dépensière et un stress permanent. C’était l’autre visage de Noël, celui qui me dégoûtait un peu, même si je le comprenais. J’avais cette sorte de détachement admiratif pour toutes ces personnes qui souhaitaient faire plaisir aux autres, à leurs proches, à leur famille, à leurs amis et même aux amis de leurs amis. J’avais un rapport très paradoxal avec Noël à cause de cela. Toute cette agitation m’écœurait mais elle m’intriguait encore plus. Parce qu’elle était soudaine. Comme si on avait besoin de Noël comme prétexte pour prouver à l’autre qu’on l’aimait. Je savais que c’était plus que ça, mais à voir tous ces corps s’entrechoquer dans le métro, dans les rues et dans les boutiques à l’affût du moindre petit cadeau, c’était cet aspect de Noël qui me frappait le plus. Je suis sorti dans le centre de Londres et le froid s’engouffra dans mes poumons, mais cela ne me dérangea pas. J’ai commencé à marcher en jetant de rapides coups d’œil aux vitrines qui m’entouraient, évitant avec souplesse le monde fou qui dansait autour de moi. Un cadeau pour ma mère ? Je devais grandement m’ennuyer pour tenter d’en trouver un. D’habitude, je m’en souvenais, je lui prenais un livre, mais elle commençait à perdre la vue donc elle ne le lirait pas et il moisirait sur la table de la salle à manger jusqu’à ce que quelqu’un lui vole ou le range. J’avais le choix entre lui offrir un parfum, de la musique ou à manger. Et je me suis rabattu sur la musique, parce que c’était ce qui me plaisait le plus entre ces trois choix, et qu’un vinyle, ça lui ferait plaisir pour les cinq prochaines années. Oui, parce que je pensais stratégique aussi : plus le cadeau lui plairait, plus je pourrais l’utiliser comme prétexte durant les années à venir.

Je pénétrai donc dans le HMV et fut à nouveau victime d’un changement de température brutal. A ce niveau de monde-là, c’était difficile d’avancer et de respirer, mais j’enlevai mon écharpe, déboutonnai mon manteau et me glissai entre les couples, les groupes d’amis et les enfants perdus jusqu’au rayon musique. Encore une fois, je fus frappé par le paradoxe de l’esprit de Noël, tous ces gens qui recherchaient le cadeau ultime pour plaire le plus possible, mais qui s’engueulaient pour l’achat de ce même cadeau. Au rayon musique, il y avait moins de monde et cela ne m’étonna pas. Qui achetait des CDs aujourd’hui ? Pire, qui achetait des vinyles alors que j’aurais pu télécharger le tout depuis mon iPhone. Mais ma mère était une femme très matérialiste, et elle avait encore un vieux gramophone d’époque, une vraie œuvre d’art, que j’avais usé durant les années 90 (et elle avant moi), mais qui tournait encore, avec un son qui crépitait comme un feu de cheminée. Quel nostalgique je faisais. Je saisis un vinyle des Who, regardai le prix – tout à fait abordable – et fis demi-tour pour me diriger vers les caisses. Un couple attira mon attention : les deux se criaient presque dessus pour tenter d’imposer leur opinion respective à propos d’un cadeau. Ce dialogue était voué à l’échec, je le savais même sans connaître la véritable source de la dispute. Je me suis arrêté dans un coin pour les observer, un sourire aux lèvres. Quand les gens comprendront-ils que convaincre, c’était exposer de meilleurs arguments que le parti adverse, et non crier plus fort que lui ? Mes yeux se posèrent sur la chevelure colorée d’une femme – son originalité attira mon regard : cela lui allait très bien – et je me rendis compte que, comme moi, elle regardait le fameux couple avec attention. Je me suis approché, un peu au hasard (ma recherche de cadeau s’était avérée plus rapide que prévu, je pouvais bien tuer le temps d’une autre manière) et, en m’assurant qu’elle me voit pour ne pas la surprendre, je lui ai dit : « Vous pariez sur qui ? », en désignant les deux tourtereaux du regard. « Le mari va craquer avant, je suis sûr. » Il avait l’air exténué, de cet air de mari un peu macho qui ne cherche même plus à discuter devant une femme aussi hystérique, mais qui considère qu’il aura toujours raison de toute façon. L’esprit de Noël, toute une histoire.

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