"Fermeture" de London Calling
Après cinq années sur la toile, London Calling ferme ses portes. Toutes les infos par ici you're a sky full of stars #Desmond 2979874845 you're a sky full of stars #Desmond 1973890357


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() message posté Jeu 11 Déc 2014 - 23:33 par Invité


   
   Desmond & Rosa
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J
e descend les marches de l'immense hôtel particulier d'Athénaïs, la petite amie de mon meilleur ami. J'avoue l'avoir jugé bien vite, je me souviens ne pas avoir apprécié ne pas la connaître, ne pas savoir qui elle était, mais c'est elle qui l'héberger et apparemment l'idée ne vient même pas de mon Julian. Je suis étonnée.. mais c'est agréable de pouvoir croire encore en l'humanité. Athénaïs est une déesse. La déesse de l'humanité clairement et je suis heureuse d'avoir fait sa connaissance, elle reste une fille parfaite, je pensais pas qu'elle me laisserait avoir Julian autant qu'elle, enfin je me comprend.. mais Julian sait parfaitement calmer mes angoisses et comme elles sont durant mon sommeil, il m'aide à m'endormir.. je ne le force pas à rester mais c'est vrai qu'il est agréable d'avoir une personne près de soi.. dans ce genre de moment où l'on se sent vraiment seul. J'ai tout perdu, l'espace de quelques secondes.. tout a basculé et je crois que ce qui me torture le plus c'est surtout.. surtout que je ne me souviens de rien. J'ai ce trou de trois ans que Julian doucement, petit à petit je commence à comprendre ma vie mais je réalise qu'elle n'a pas été comme j'aurais espéré.. j'ai mis plus de trois ans encore à vouloir m'émanciper de cette vie horrible. Trois ans de trop forcément qui me coûtent tellement maintenant. Comme si c'était mon karma un peu.. tu ne t'es pas battue plus tôt ? Et bien tu en payes les conséquences. Aujourd'hui je dois me rendre pratiquement tous les jours à des séances de kiné et de rééducations pour retrouver ma motricité, notamment au niveau de mon genou. D'après Julian, j'avais fait une mauvaise chute durant un spectacle que je faisais.. mon oncle m'avait poussé et je suis mal tombée.. sur un projecteur et se fut une première fracture du genou qui avait été un peu près soignée. Mais lorsque j'ai voulu partir.. reprendre mes affaires à la caravane il m'a frappé pour me faire renoncer et mon genou pas encore guéri n'a pas supporté une chute dans les escaliers.. plus le reste, les deux mois de coma ne m'ont surement pas aidé.. il faut que j'arrive à remarcher normalement, les médecins déjà affirment que j'ai une chance dingue d'avoir toutes mes autres facultés. Enfin juste un peu de soucis de mémoire mais ils s'assurent qu'un jour je retrouverais doucement mes souvenirs.. c'est vrai que certaines choses reviennent en touchant, voyant, goûtant.. et en redécouvrant cette ville qui m'accueille depuis trois ans. Je ne suis pas tellement à l'aise maintenant dans la ville.. cette peur que mon oncle me retrouve.. la police ne sait même pas où est-ce qu'il se trouve, Julian a porté plainte mais je me doute que cela n'irai pas trop loin.. Il n'est pas stupide. Un taxi me laisse devant l'hôpital.. j'ai du mal à en sortir, je déteste cette canne qui clape à coté de moi.. j'ai l"impression d'être constamment suivie.. Ce n'est juste que moi.. moi et moi seule je me traîne. Je galère alors à marcher à l'intérieur, je passe à la machine pour prendre une petite bouteille de thé glacé, je mange trop peu je le sais bien et au moins après l'effort j'aurais du sucre dans le sang et j'éviterais le malaise. Je récupère la bouteille et j'avance dans le grand couloir pour aller prendre l'ascenseur lorsque alors sur une personne que j'ai appris à connaître depuis mes allez et venues ici. Je souris immédiatement sans savoir pourquoi mais ça me fait plaisir de le croiser. Je mets deux secondes à me souvenir, comme toujours d'ailleurs, qu'il ne me voit pas. Alors j'avance vers lui, pas sûr qu'il me reconnaisse.. Je lui touche doucement le bras.. " Hey Des' " Je me pose en face de lui pour l'arrêter un peu maladroitement avec ma canne de mémé. " C'est Rosa.. tu vas bien ? tu sors de ta réunion ? " Dommage on aurait pu prendre un café après.. sa présence me fait du bien, c'est stupide je crois mais il ne voit pas cette marque sur mon visage, pas les autres sur mon corps, encore moins mon handicape éphémère certes mais pour le moment là. Je me sens bêtement plus humaine avec lui..


WILDBIRD
 
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() message posté Ven 12 Déc 2014 - 1:46 par Invité

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ROSA & DESMOND.

Le bruit des klaxons, l’odeur infecte des pots d’échappement, la neige et une fois à l’intérieur, enfin, la foule. Les sanglots étouffés. Les cris retenus. Les ‘toutes mes condoléances’ et les ‘vous êtes sur liste d’attente’. Une mort contre une autre. Un deuil pour un miracle. Heureusement pour moi, je ne crois pas en ces absurdités. L’hôpital. Le lieu qui m’a enlevé à ma vie et qui se donne, à présent, le droit de m’éduquer une nouvelle fois, à trente-cinq ans. Seulement, je ne suis pas un robot, j’ai des sentiments. Ces réunions sont longues, ces réunions m'ennuient. On nous donne des tablettes équipés de synthèses vocales comme pour boucher les trous. Certains donnent des conseils, d’autres viennent ici pour vider leurs sacs. Et enfin, il y a moi, Desmond Meadows. Qui ne parle pas ou alors très peu. Qui passe son temps à fixer la fenêtre avec une folle envie de la briser. Si je ne crois pas aux miracles, j’ai pourtant encore un peu foi en Dieu, je crois. Je suis fatigué de ces compromis injustifiés, fatigué d’avoir à lutter.

La réunion se termine. Enfin. Elle ressemble plus ou moins à une vie, à l’éternité. Je ne vais pas battre le ciel après ça. Aujourd’hui je suis ivre mais de cynisme et de ressentiments. Je ne vais plus lever le poing, je vais simplement m’en foutre. Me foutre de tout. Devenir amnésique. Comme elle.

L'ascenseur se fait attendre. C’est toujours comme ça. Toutes les semaines. Je vais me rabattre sur les escaliers et appeler un taxi, comme je le fais habituellement. « Hey Des. » Cette voix je la connais, ou plutôt, je la reconnais. Je sais pertinemment quelle femme se trouve derrière celle-ci. J’ai au moins ça pour moi. Je me tourne vers elle, je peux la situer dans mon espace, elle est à côté de moi, elle me tient le bras. Bon, j’ai encore quelques loupés mais je m’améliore. Je lui souris, même si, dans le fond, j’ai l’impression de sourire à un mur. C’est vraiment une sensation étrange, à la rigueur désagréable. Enfin, je sais qu’elle est là et qu’elle me voit. « C’est Rosa... Tu vas bien ? Tu sors de ta réunion ? » Je fais la moue pour lui montrer mon désappointement mais surtout ma détresse. « Je vais malheureusement bien. » Rosa, est une chic fille. Je l’apprécie. Elle est aussi douce qu’une infirmière. Sa canne que je peux entendre sur le sol que j’imagine aisément poussiéreux n’est qu’un détail. C’est une belle personne. Une belle femme qui a bon fond. Une femme que je ne verrai pas. L'ascenseur s’ouvre devant nous, je me précipite à l’intérieur avant elle. Les boutons sont dans mon dos, je touche tous les boutons pour déceler celui du rez-de-chaussée. Je pense que j’ai le droit à plus que la cafétéria aujourd’hui. J’ai vraiment envie de sortir d’ici, avec elle, d’apprendre à la connaître hors de ces murs. « Tu vas peut-être trouver ça soudain mais est-ce que je peux te payer un café aujourd’hui ? » J’appuie finalement sur le bouton du rez-de-chaussée, les portes se ferment. L'ascenseur descend au lieu de monter. Ma manoeuvre est légèrement précipitée. Peut-être. « Je voulais juste aller en ville avec toi et profiter de l’ambiance festive. » Et je me suis arrêté là, avant de paraître prétentieux, avant que cette proposition devienne un rencard dans son subconscient comme dans le mien. Pourquoi ? Parce que c’est quelque chose qui me semble irréelle depuis l’Irak. Je ne suis pas assez bien pour elle - comme pour toutes autres femmes. Et pourtant, je veux vraiment partager un moment comme celui-ci à ses côtés. Rosa n’a pas assez confiance en elle, elle est comme moi. Un animal blessé. Je lui prends la main un peu maladroitement. « Ou tu peux refuser et faire ta rééducation. Je ne vais le prendre mal, c’est juste un café, tu as le droit de refuser. T’as juste à rester dans cet ascenseur. » Je lui souris une dernière fois. J’espère intérieurement qu’elle dira oui et qu’elle me suivra, même sous cette neige opaque, même sous ce vent glacial d'hiver.
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() message posté Ven 12 Déc 2014 - 2:29 par Invité


   
   Desmond & Rosa
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I
l fut un temps j'adorais la neige. Les paysages enneigés, la symbolique de pureté.. les fêtes qui approchent. Seulement depuis mon réveil, je maudis largement ce stupide truc. C'est pire que la pluie ou autre.. pourquoi ? Parce que cela .. GLISSE  ! c'est infernal de marcher avec une canne et en boitant lorsqu'on a de la neige qui colle sous les chaussures. Je suis vraiment mal à l'aise sur le petit trajet entre l'appartement chic de ma logeuse et le taxi et pareil entre le taxi et  l'entrée de l'hôpital. Penserez vous que le chauffeur de la voiture m'aurait aidé à en sortir sans que je manque de tomber ? Non, il comptait son argent. Je déteste sérieusement les hommes d'aujourd'hui.. est-ce de pire en pire ? On laisse les gens se démerder, on les regarde souffrir, on ne fait plus rien pour les aider. Moi qui était une artiste principalement de cirque ou de rue.. je me dis que je n'aurais pas pu survivre longtemps dans un tel monde.. comment je ferais aujourd'hui pour m'en sortir ? Le froid m'a fait perdre mes doigts.. Ils sont glacés.. j'aurais dû penser à mettre des gants, je le sais en plus, je ne résiste pas longtemps au froid, mes pieds sont aussi en train de perdre des degrés. Mais c'est surement parce que je ne peux pas bien marcher. Dans le hall je profite d'un distributeur de boisson pour me prendre un thé glacé pour l'après la rééducation. Je sais que je vais en sortir épuisée et que je vais avoir mal.. tous les jours j'y vais à reculons.. je déteste ça.. j'aimerais guérir en claquant des doigts mais je crains que cela ne soit possible, il me faudra de la patience, mais la patience n'est pas un truc dont je fais preuve. Mon thé glacé dans les mains..  pourquoi n'ai-je pas pris un thé ? un chocolat ou un café, un truc chaud ? Bonne question, j'aurais pu le savoure dans l'ascenseur avant de débuter et j'aurais regagné mes degrés échappés dans la nature. Je suis un peu dans mon monde.. je pourrais croiser n'importe qui, je ne ferais pas attention. Je mets cette bulle lorsque je suis toute seule.. sinon un rien me ferait paniquer.. au début Julian était obligé de m'accompagner.. je me refusais à sortir.. déjà parce que je suis pas forcément belle à voir.. puis parce que mon oncle n'a pas été trouvé par la justice. Je suis morte de peur lorsque je repense à ce qui s'est passé, ma mémoire me le renvoyant en flash la nuit.. les coups et la douleur que j'ai éprouvé toutes ses années. Je me demande comment je n'ai pas plus eu envie de vivre.. Je ne faisais que survivre lorsque j'étais à sa merci.

Alors que je suis dans cette bulle, elle se perce immédiatement lorsque je reconnais une personne. Desmond. Un homme que j'ai rencontré ici à la cafet'. Je crois qu'il ne m'avait pas vu mais il s'est assis en face de moi. J'ai débuté la conversation pensant qu'il voulait ça.. mais je me suis vite rendue compte qu'il ne me voyait pas.. Déjà parce qu'il a paru surpris de m'entendre. Mais cette discutions m'a plu.. et aujourd'hui je me dis que c'était peut-être un signe qu'il se soit installer à coté de moi, à cette table précise. Mais je préfère ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.  Faire des plans sur la comètes ce n'est pas mon genre, un homme comme lui ne peut pas s'intéressait à moi, c'est surement stupide.. mais c'est totalement vrai. Je le sais. Je ne suis qu'une gamine à ses yeux, certes je ne pourrais pas être sa fille mais tout de même.. Cela n'empêche pas que je me sente bien avec lui, étonnamment en sécurité. Je suis moi-même, je ne cache pas mes marques, j'espère que celle que mon visage, non loin de ma tempes va disparaître. Elle le fera d'après les médecins mais peut-être pas totalement. Je m'approche de lui doucement pour ne ps lui faire peur.. J'attrape son bras et je me présente pour être sûr qu'il sache que c'est moi. Je souris, il ne le voit pas mais je suis sûre qu'un sourire s'entend. Sa petite grimace me fait perdre mon sourire pour le coup.. il ne va pas si bien que cela. Je le regarde moi.. " j'espère alors illuminé un peu plus ta journée ! " façon de parler cela va de soi, mais si je dois faire attention à tous mes yeux de mots sur ça.. on n'est pas sorti.. et puis c'est dit c'est bien trop tard. Je ne m'attendais pourtant pas vraiment à sa proposition. Je le regarde assez étonnée, je ne sais pas s'il s'en doute. Mais en tout cas cette requête me plait.. ça me ferait sans doute pas de mal de sortir moi aussi  de l'ambiance de l'hôpital.. mais si je loupe une séance, Julian va m'engueuler.. quoiqu'il n'est pas obligé de le savoir et si je me promène c'est marcher et donc entraîner ma jambe.. non ? Je le suis dans l'ascenseur il faut que je monte moi.  Mais j'hésite grandement.. qu'est ce que je suis censée faire ? le suivre ? C'est tellement tentant.. Il a beau me dire qu'il ne le prendrait pas mal.. je sens que si je reste dans cet ascenseur et que j'appuie sur l'étage qu'il me faudrait.. il sera déçu.. et ça j'ai du mal.. oh ce n'est pas de la pitié, j'ai réellement envie de le voir.. pas qu'ici.. savoir comment il est dans la vraie vie.. je veux le découvrir plus profondément. Je sens sa main chercher la mienne. Je me mord la lèvres en les regardant lier. Je frissonne sur le coup, sa main est chaude et les miennes encore froides. Je serre alors ses doigts. Je ne répond pas de suite, la porte s'ouvre, et je sors avec lui. " Si je peux éviter une séance de torture pour avoir un chocolat chaud, je ne vais pas dire non " Je souris malicieusement. Je l'embrasse sur la joue amicalement. " Je suis contente d'être tombée sur toi ! " C'est totalement vrai ! " Alors où allons nous ? Je suis toute à vous monsieur " C'est presque comme sécher les cours.. et ça je n'ai jamais pu le faire sachant que je n'ai pas pu le faire dans mon enfance.. c'est un plaisir presque malsain que j'éprouve. " Je vais te faire aller parfaitement bien ! "  c'est ma mission, j'aime savoir qu'il va bien grâce à moi.. ça je ne l'explique pas encore.

WILDBIRD
 
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() message posté Ven 12 Déc 2014 - 4:43 par Invité

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Avant, je n’aimais pas les surprises. Avant, j’étais froid et distant. Toujours pressé, toujours un truc à faire, toujours au téléphone. Je ne me souciais pas des autres. J’étais égoïste, légèrement solitaire. L’autre n’existait pas. Pire, il ne m’intéressait pas. Je ne vivais que pour servir mon pays, presque bienheureux et penaud. Ma vie est probablement encore en Irak, à m’attendre, à m’ouvrir les bras. J’étais doué, un bon tireur. J’avais même une excellente vue. J’étais réactif, rapide. Mais ça c’est loin. Aujourd’hui, je ne suis plus que l’ombre de moi-même. Un soldat blessé et fatigué. Un homme sans but, qui déambule dans les couloirs d’un hôpital. Un type qui recherche un sens à sa vie, quelqu’un, quelque chose de plus pour se sentir humain. Un contact, une odeur, peu importe. Je ne pouvais pas voir Rosa. Je ne pouvais lire en elle comme dans un livre. Je ne pouvais que deviner vaguement ses pensées. Autrement dit, je ne pouvais que sourire bêtement - je devais être niais, très niais. Je l’imagine surprise, stupéfaite, perplexe, ennuyée. Je ne sais pas vraiment. Moi ? Je spécule et c’est tout, un véritable bookmaker. Ni plus ni moins que ça. Elle me sert les doigts, peut-être qu’elle hésite. Il faut dire qu’elle vient à peine d’arriver, ses mains sont gelées. Je viens sûrement de contrecarrer tous ses plans. Mais l’ascenseur s’ouvre et surpris, me voilà désormais à la suivre dans le hall. « Si je peux éviter une séance de torture pour avoir un chocolat chaud, je ne vais pas dire non. » J’hoche la tête en souriant. Oui, je suis satisfait et plutôt heureux. Son enthousiasme me fait chaud au coeur. Je ne la voyais pas accepter si facilement, je ne la voyais pas dire oui. Et surtout, je ne la voyais pas m’embrasser - même sur la joue. Ce petit geste me déroute. Si seulement je pouvais la voir, là, tout de suite.

Je ferme mon manteau jusqu’en haut. Je sais pertinemment que le vent sera rude. Ma main est toujours dans la sienne, c’est comme si elle lui appartenait ou quelque chose dans ce style. Je n’ose même pas remuer les doigts. « Je suis contente d’être tombée sur toi. » Je me tourne vers elle en souriant. Pour le coup, c’est réciproque. C’est toujours mieux que de traîner dans mon étroit petit appartement de futur quadragénaire. « Idem. Je suis content. Je m’ennuie à l’hôpital quand on se loupe la semaine. » Et je pense qu’on peut le dire : je suis plutôt impossible à vivre quand l’ennui vient me titiller un peu - il m’arrive même de faire voler des avions en papier dans la salle de réunion. Le vent glacial et impétueux que je ressens à travers mon long manteau prive momentanément Rosa de sa canne. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, je suis en train de fermer son manteau jusqu’en haut. Pour ne pas qu’elle prenne froid je suppose. « Si tu reviens à l’hôpital demain avec la crève. Je ne vais pas m’en remettre. » Mais c’est absurde n’est-ce pas ? C’est elle qui voit. Pas moi. Je lui tends sa canne. Au pire, elle pourra toujours s’accrocher à mon bras. Enfin. Si elle le fait. Encore une fois, je ne vais pas la forcer. « Alors où allons-nous ? Je suis toute à vous monsieur. » Je ris. J’hésite à lui avouer la vérité : je n’en sais foutrement rien mais je rajoute quand même, pour la titiller un : « Monsieur Meadows. » qui ne veut rien dire. « Plus sérieusement, je ne sais pas. » J’hausse les épaules. Les flocons m’atteignent déjà et me font frissonner. Je sers sa main, un peu. Normalement, dehors, je porte mes lunettes. Seulement, je vais m’abstenir et garder pour moi mon remake de Men in Black. Je marche un peu, mes pas s’enfoncent dans la neige, j’ai toujours adoré cette sensation. Je me tourne vers Rosa - je sais que c’est moins évident pour elle que pour moi. « Est-ce que ça va aller ? Je peux appeler un taxi au pire. » Et je me sens déjà un peu coupable, je suis resté dans mon idée sans la considérer, elle. J’espère juste qu’elle ne m’en voudra pas pour ça. Moi aussi je veux qu'elle aille parfaitement bien - avec moi.
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() message posté Ven 12 Déc 2014 - 13:02 par Invité


   
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C
'est assez dingue. Je ne pensais pas que je pourrais tomber sur lui. Bien que j'en sois heureuse, très heureuse, j'avoue que tous mes plans sont contre-carrés. En tout cas maintenant une part de moi ne veut pas le quitter, accepter cette invitation et profiter de'une après midi avec lui. Après tout j'ai aussi le droit de profiter, il faut que je surmonte mes angoisses et puis je ne serais pas toute seule. J'ai besoin de sortir, même si le froid est perçant dehors. J'ai le droit de louper une séance je la rattraperais plus tard si besoin, je vais aussi m'exercer à marcher et dans un domaine bien plus complexe que le sol en lino de l'hôpital. Dans de la neige. Y'a bien cinq centimètres dehors et je vous jure que ce n'est pas très simple lorsqu'on a une grosse atèle au genou qui me bloque toute la jambe et m'empêche de la plier comme je le voudrais. C'est vraiment infernal. Mais surtout frustrant, dire que j'étais une artiste de cirque avant, je me servais de mes jambes pour gagner un minimum d'argent.. je me rend compte que le trapèze me manque beaucoup.. la chant, la musique.. J'ai du mal à jouer du piano.. mais je peux toujours faire du violon. J'espère un jour pouvoir m'en sortir à nouveau et ne pas être juste un gros poids. C'est tellement l'impression que j'ai. Je suis à la charge de mon meilleur ami et de sa petite copine. Je leur suis très reconnaissante. mais j'avoue que je ne vais pas pouvoir rien faire éternellement. Il faut que j'arrive à trouver un truc mais je n'ai pas de diplôme, j'ai été éduqué sur les routes.. rapidement.. je suis juste très calée en littérature mais je n'ai pas les moyens de me payer des études à la fac. Alors je suis bonne pour être serveuse, ou femme de ménage allez savoir. C'est assez triste lorsque l'on y pense. Mais après tout c'est mieux que rien. Enfin bref. Ma journée ne va sans doute pas se passer comme prévu. C'est agréable d'avoir à nouveau des imprévus.. malheureusement je ne me souviens pas des derniers.. j'aurais aimé retrouver des souvenirs.. j'ai juste des brides de mon agression.. Je pense aussi à un mariage que j'ai vécu, je crois que j'ai dû y bosser juste avant tout cela. Le reste est encore trop flou. Mais cela ne fait pas un mois que je suis réveillée il faut me laisser surement un peu de temps j'imagine.

Alors cette proposition même si elle chamboule toute ma journée prévu.. pourquoi je ne pourrais pas ? Je suis majeure et je trouverais bien une excuse pour me faire excuser et puis c'est la première fois et j'avoue que je suis très tenter de prendre l'air comme ça. Je vais redécouvrir Londres, je n'arrive pas à me rappeler de cette ville et c'est sans doute l'une des raisons qui font que j'ai du mal à ne pas paniquer lorsque je suis dans les rues bondées de la ville. Je resserre sa main.. elle est presque brûlante pour la mienne qui sort du froid. C'est agréable, c'est bête comme sensation mais je me sens fière qu'il la tienne. Les portes de l'ascenseur dans lequel nous sommes s'ouvrent au rez de chaussée alors que j'en viens si je peux dire. Mais je sors avec lui de l'appareil. Je suis ravie de le retrouver alors je vais profiter, oui je vais sécher mon cour de rééducation je crois. C'est mal mais c'est comme faire l'école buissonnière. Je suis contente d'être tombée sur lui, dans mon enthousiasme je l'embrasse sur la joue. Je souris en le regardant, le fait qu'il ne puisse pas me voir ne m'a jamais dérangée plus que cela. On est deux âmes torturées tous les deux. C'est peut-être pour cela que nous nous sommes retrouvés. Je ne sais pas mais il fait parti des rencontres que je ne voudrais pas perdre. J'ai cette fâcheuse tendance à beaucoup trop m'attacher aux gens.. Mais j'espère ne pas être déçue avec Desmond.. il est différent.. Oh allez il faut que je m'en remette je vais passer pour une gamine qui n'y connait rien bien que ce soit totalement ça.. je ne veux pas qu'il le sache ou qu'il s'imagine que je suis éprise de lui. Est ce que je le suis ? Oh j'en sais rien.. je suis bien avec lui, il fait attention à moi et j'avoue que ça me plait.. j'existe. Enfin.L Il me fait légèrement rire lorsqu'il pense à refermer ma veste à ma place, je me demande comment il arrive à s'en tirer aussi bien alors qu'il ne voit pas. Je souris amusée. Je me mord même la lèvre, j'aime ses attentions c'est véridique. Je resserre alors sa main, je me sens presque pousser des ails en étant à ses cotés. " Merci, je suis plus solide que je n'y parais. Et puis tu aurais pu faire mon infirmier si j'étais tombée malade, zut !" Je le dis sur le ton de l'humour bien entendu. Je ne veux pas le considérer comme une personne handicapée, je pense qu'il n'a pas spécialement besoin de ça. Il a déjà assez de complexes, je peux parfaitement m'en rendre compte lorsque je suis avec lui. Je suis assez douée pour comprendre les gens, je dois avouer que parfois c'est vraiment pratique. Je lui demande alors où est-ce que l'on va, je récupère ma canne pour m'aider. Bien que je crois qu'elle va plutôt m'encombrer plus qu'autre chose. Pour marcher alors je lâche sa main pour prendre mon bras.. j'attrape quand même sa main et naturellement j'entrelace nos doigts, je peux mieux me retenir à lui. J'espère que je ne vais pas lui faire perdre l'équilibre. " Tu me dis si je m'accroche un peu trop à toi, je ne voudrais pas qu'on tombe.. avec cette neige ! " Il m'avoue alors on insistant sur le Monsieur Meadows Je ris légèrement, donc enfaîte c'était juste une invitation pour être avec moi si je comprend mieux. " Oh et bien. Je.. " Je me souviens d'un bar où j'allais, ça revient un peu comme ça.. c'était un endroit sympa.. mais enfaîte je suis incapable de dire où est-ce qu'il était.. je me sens paumée. " Non enfaîte je ne sais pas.. j'ai peu de souvenirs de Londres.. Je te suis " L'hôpital étant dans le centre de la ville on peut aisément retrouver un quartier sympa. Julian me disait que je fréquentais beaucoup un quartier qui s'appelle Convent Garden il m'y a emmené et je sais qu'en métro c'est à deux stations. On avance un peu dans la neige et il me demande si je vais m'en sortir. Je ne veux pas prendre de taxi j'en prend tout le temps je veux profiter un peu. " ne t'inquiète pas je gère " Je gèle un peu mais tout va bien, je n'ai plus l'habitude de sortir comme ça. " Dis je connais un quartier, Julian me disait que j'y allais souvent, c'est à quelques rues, on peut y aller en métro.. enfin si tu me fais confiance on peut le prendre, on a à peine deux stations, je suis sûre qu'on peut y arriver " Peut-être que ça nous ferait du bien de "côtoyer le peuple". Je resserre sa main, je me tiens plutôt bien à lui et je m'en sors pas mal. " c'était bien alors cette réunion ? " Je sais qu'il n'st pas spécialement fan c'est plus pour le taquiner, c'est comme moi et mes séances je m'en passerais volontiers mais on n'a pas toujours le choix dans la vie, enfin moi cette après-midi je l'ai eu et je suis sûre que je ne regretterais pas.

WILDBIRD
 
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() message posté Ven 12 Déc 2014 - 23:02 par Invité

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ROSA & DESMOND.

Garder son humanité est un choix. Nous ne sommes plus au XXe siècle. On ne risque pas sa vie pour quelques récompenses militaires ou pour plaire à une femme. On sauve des vies - et petit à petit, on s’oublie. On vit tous le même drame, le même désert s’étend face à nous. Il nous vole à nos vies. Je n’étais pas quelqu’un de bien. J’ai donné la mort sans sourcilier, je jouais à la guerre. J’avais une utilité. Ici, je ne suis plus rien. Je dois me battre pour exister, être doublement plus attentif. Je ne suis plus le même depuis mon retour. Pour commencer, sans cette cécité, je n’aurais jamais quitté ma femme. Il m’arrive de le regretter, de m’imaginer à ses côtés le matin. C’est absurde et presque triste. Alors oui, aujourd’hui, je voulais qu’elle accepte. Je voulais sortir d’ici avec elle. Je voulais l’avoir à mes côtés. Et c’est égoïste, je sais. Mais je suis humain - pour le meilleur et pour le pire. Je ne sais pas comment penser à Rosa. Quand elle est là, je me sens libre d’être moi-même. Je suis heureux. Le reste n’importe pas. Le noir autour de moi est secondaire parce qu’il ne me définit pas. J’ose croire que je suis plus que ça à ses yeux. J’ose l’optimisme. J’aime son parfum et sa présence. Son enthousiasme, sa bonne humeur. Et même si le vent et fort aujourd’hui, je resterai à ses côtés, à marcher à travers ce nouveau désert. Je peux encore sentir son baiser sur ma joue, comme une peinture indélébile. Je ne sais pas pourquoi j’y prête autant attention. « À choisir, je préfèrerais te voir sourire que de jouer les infirmiers. » Je dis ça dans un murmure. Je ne sais plus quoi penser. J’ai l’impression qu’elle m’apprécie. Un petit peu. J’en suis troublé, j’ai la désagréable impression d’avoir quinze ans de nouveau. « Mais si tu insistes, je peux faire une exception. » Ma voix s’efface, je ris légèrement alors qu’elle entrelace nos doigts une nouvelle fois. « Tu me dis si je m’accroche un peu trop à toi, je ne voudrais pas qu’on tombe... Avec cette neige. » J’esquisse un sourire - à peine malicieux. Je crois qu’on va finir par plonger dans cette neige opaque. Mais pas tout de suite. J’essaie de distinguer le trafic avant de prendre à droite. La bouche du métro est à quelques pas. « C’est à quelques rues, on peut y aller en métro... » Evidemment. Logique même. Mon visage se crispe légèrement parce que j’ai envie de lui accorder au moins ça. Deux stations c’est trois fois rien. Seulement, une fois là-dessous je panique, je respire difficilement, j’ai l’impression d’étouffer. Mais lui avouer ça maintenant n’est pas envisageable alors je lui souris. Elle semble heureuse à l’idée de rejoindre Covent Garden, je ne veux pas lui enlever ça. « Si je te fais confiance ? C’est quoi cette question ? Tu sais très bien que oui. » Et je ne dis pas ça pour lui faire plaisir. Je ne m’aventure pas dans le métro avec n’importe qui. Parce que le métro, c’est l’horreur, vraiment.  

Les escaliers sont glissants, la rambarde est gelée. Je ne lâche plus Rosa. J’appréhende plus difficilement la suite de notre rendez-vous je suppose. La situation m’échappe un peu. J’ai peur du ridicule ou plutôt, de lui sembler ridicule. Alors je ne dis rien, je me laisse guider par ses pas. Mon pouce vient effleurer la paume de sa main. J’essaie de penser à autre chose, à des pensées plus agréables mais je ne pense qu’à elle. C’est littéralement en train de me tuer. Autour de moi, les bruits s’entrechoquent et se répètent. C’est fou comme ce quotidien est effrayant, éprouvant. J’ai l’impression de vivre une équinoxe. Le métro doit s’être arrêté à quai, je peux entendre les riverains se précipiter. Les autres qui font peur. J’ai l’impression de courir un marathon. Cette escapade prend des chemins sinueux mais je suis heureux, quand même. Rosa doit probablement me prendre pour un dingue et à raison. Moi dans le métro. Cette phrase est surréaliste. Je serre ses doigts un peu plus fort. Je suis suffisamment fier d’être là, à ses côtés, pour l’embrasser, à peine maladroitement, à la commissure de ses lèvres. Je suis presque gêné mais certainement pas désolé. J’espère juste qu’elle ne considèrera pas (trop) ce baiser. Je ne veux pas m’enticher d’elle, elle mérite mieux que moi, bien mieux. « Sinon pour en revenir à ces réunions c’est assez navrant comme spectacle. Heureusement que tu es là pour égayer ma journée. » Ou comment prendre la parole pour éviter un moment gênant.
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() message posté Sam 13 Déc 2014 - 1:06 par Invité


   
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J
e ne sais pas vraiment comment cela est possible. J'ai du mal à me dire qu'un homme comme Desmond puisse me plaire. Je ne sais pas pourquoi mais lorsque je suis avec lui c'est naturel, c'est agréable, ça me plait, je ne me sens pas jugée.. il est un peu comme moi une âme torturée. Alors lorsque je dis un homme comme lui, je ne parle bien sûr pas de son handicape, il pourrait parfaitement ne pas avoir de jambes.. de bras.. je crois que cela ne changerait rien.. c'est vraiment lié à lui, à sa personne.. le fait qu'il ne me voit pas aide surement parce que je me sens bien, il ne peut pas voir les marques sur mon corps. Mais j'ai pourtant cette sensation que tous les deux on forme une paire, un tout.. un truc qui devait arriver, se trouver, se chercher, se rencontrer,, peut-être plus, mais seul l'avenir me le dira, je préfère ne pas m'avancer sur ce que je pourrais ressentir, ou imaginer. On sait tous que se faire des films conduit à la douleur au niveau du coeur. Cette souffrance qui reste la pire de toute. Je n'ai jamais eu le coeur briser parce que j'ai toujours voulu me préserver ce genre de chose, mais j'ai vu Julian en souffrir et je me dis que ce n'est pas du tout enviable, je ne supporterais me voir faible pour un homme, j'ai déjà été assez humiliée par les hommes, un en particulier s'en est donné à coeur joie et je me dis que je n'ai plus le droit de me faire dicter quoique se soit par l'un d'entre eux. Julian le sait parfaitement, même si je sais que parfois il est plus dur pour que je me remette plus vite mais cela n'empêche pas que je ne veux plus me faire marcher sur les pieds. Je veux cette liberté que j'ai durement mérité. J'ai peur maintenant d'être mal à cause de mon coeur. Peur.. c'est horrible cette peur, elle me paralysera combien ce temps encore ? Et si mon oncle me retrouve ? Qu'est-ce qu'il ferait aux gens que j'aime, aux gens auxquels je tiens ? Je ne sais pas mais je ne veux pas savoir. J'ai trop peur. Je ne supporterais pas de les voir souffrir par ma faute et Desmond.. s'il lui arrivait un truc et que j'en étais la responsable, je ne pourrais jamais me le pardonner.. alors peut-être que je ne peux pas être entiché de lui, je peux pas m'attacher à lui, il y a tellement de raisons qui font que je ne dois pas.. que je me demande encore pourquoi j'ai accepté cette après midi avec lui.. Mais j'en avais tellement envie. C'est mauvais je suppose, c'est tellement mauvais.. je me rend compte qu'il compte peut-être un peu trop. Mais je ne me l'avouerais sans doute maintenant. Ce n'est pas le moment. Je pense déjà à la réaction de Julian si je lui en parle.. il ne comprendrait pas.. je crois qu'il n'aimerait pas tellement ça.. mais il me protège trop, je ne suis pas une petite fille, plus maintenant, il est révolue le temps où il devait me protéger encore, maintenant... remarque lorsque j'y pense, sans lui je serais morte.. alors il a peut-être le droit de s'imaginer un peu tout puissant. Mais peut-être qu'il faudra que l'on en reparle tous les deux, j'en ai un peu marre d'être à ses yeux une gamine, je ne le suis pas.

Je lui propose mon idée. Govent Garden. Je sais que c'est à deux ou trois stations max. C'est vraiment à coté, on pourrait s'y rendre à pieds mais il fait vraiment trop froid et je ne suis pas sûre de m'en sortir à marcher dans la neige, on risquerait de tomber et pour se relever, je crois que cela ne serait pas très pratique. En tout cas je suis contente qu'il me fasse confiance, il ne voit pas le regard que je lui ai lancé lorsqu'il l'a confirmé.. Un léger sourire, un regard tendre.. c'est juste génial d'avoir sa confiance, je crois qu'il ne se rend pas du tout compte de ce que cela peut représenter pour moi. Je resserre ma prise autour de ses doigts, ma main n'est pas prête de le lâcher, je ne le perdrais pas dans le métro. Il me fait confiance et je veux lui montrer qu'il peut. On prend alors la direction de la bouche d'égout, il ne semble pas très sûr de lui mais tout va bien se passer, parce que je vais m'occuper de lui et il ne pourrait rien lui arriver. On prend un petit moment pour descendre les marches, c'est un peu long, puis il y a les escalators, et on s'en sort très bien, il n'a pas lâché ma mai et moi non plus. Je me débrouille pas trop mal dans les escaliers, comme on va doucement, j'ai un bon rythme avec lui. Je sens les gens autour de nous se presser pour prendre leur métros. Peu importe, nous nous avons toute l'après midi. On s'arrête une fois arriver sur le quai, je trouve qu'on s'ne sort bien.. je suis contente. Je le regarde, j'imagine qu'il ne s'en rend pas compte. On doit attendre un métro qui reste dans le quartier, bien que là logiquement c'est le prochain. Mais d'un coup il se penche vers moi pour.. je ne sais pas s'il voulait m'embrasser sur la joue ou les lèvres.. mais se sont les deux qui ont été touchée.. je reste totalement perplexe.. pas que cela ne me plaise pas, mais qu'est ce qu'il voulait faire? Je déglutis.. mais comment il ne dit rien j'imagine qu'il ne veut pas s'attarder sur ce genre de choses. Il reparle de la réunion, je lui avais demandé comment cela c'était passé. Je me reprend.. pourquoi j'ai une folle envie qu'il recommence.. mais cette fois qu'il vise mes lèvres pour l'embrasser? Je baisse les yeux. Je tente de ne pas montrer mon désappointement. Il arrive à m'arracher un sourire. Je suis heureuse qu'il me voit ainsi. c'est un peu réciproque. " Si je peux rendre service, je ne vais pas me gêner ! " Je caresse le dos de sa main avec mon pouce doucement et tendrement. Un métro arrive, je me serre un peu contre lui, la quai n'est pas trop plein, on peut circuler. Les portes s'ouvrent et j'avance dedans doucement. J'ai des images dans ma tête qui me reviennent. Je continue d'avancer pour que l'on trouve deux places. Le métro n'est pas plein, l'autre l'était plus. donc ça va largement. Mais j'ai des images qui me reviennent, je panique un peu.. je me revois dans un métro.. mes mains sont pleines de sang et c'est de la peur que je ressens dans mes images.. je crois que c'est avant que je tombe dans le coma. Je regarde autour de moi.. je tremble de partout, je serre un peu sa main.. il va s'en rendre compte et je ne veux pas qu'il sache que sortir de là. Je me tourne vers lui pour enfouir mon visage dans son cou, j'échappe une larme que j'aurais préféré gardé. Ce n'était pas le bon moment.. j'aurais préféré je crois ne pas voir ça maintenant.. Dans la panique je l'appelle lui.. celui qui me retient de défaillir. " Dess.. "

WILDBIRD
 
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() message posté Sam 13 Déc 2014 - 4:54 par Invité

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Elle doit probablement se poser mille et une questions. Ou alors, elle s’en fiche et on n’en parlera jamais. Je ne sais pas. Qu’est-ce que je préfère ? J’aimerais l’embrasser une dernière fois, mais pour de vrai. Je parle d’un vrai baiser. J’aimerais pouvoir la serrer dans mes bras, aussi. J’aimerais que mon coeur éclate. Ressentir quelque chose. Je suis resté suffisamment seul, je pense, à maugréer et à conspirer contre le monde entier. Peut-être que je l’aime. Peut-être que cette amour n’est que le reflet que je me renvoie. Mon imagination. Par peur de finir seul et de mourir dans l’indifférence. Je suis des transparents habituellement. Je ne dis rien. Elle ne m’en parle pas. Je pense que l’épisode est clos. Définitivement. Une affaire classée sans suite et mon coeur s’emballe légèrement à cette idée. Je tiens à elle. Je ne sais pourquoi mais c’est un fait. Elle est importante pour moi. Je dois probablement avoir un sourire bête, mais je me sens moi. J’ai l’impression de faire partie de quelque chose de plus grand, d’un ensemble. Je ne me l’explique pas. « Si je peux rendre service, je ne vais pas me gêner ! » Je me tourne vers elle en souriant. Je veux qu’elle apprécie cet après-midi autant que moi. Je veux qu’elle m’apprécie. Je ne sais pas si c’est déjà le cas mais son pouce me fait dire qu’elle ne tiendra pas compte de ce baiser. Douteux. Volé. Je pense qu’elle s’en fiche. Elle me pousse légèrement et, coller à ses talons, nous rentrons dans une des rames du métro. Rosa nous trouve deux places assez facilement. C’est qu’elle est diablement efficace. Seulement, Rosa se contente de s’assoir sans un mot. Elle ne me parle plus. Mon regard éteint se perd dans la rame, je ne veux pas l’ennuyer. Un tremblement vient pourtant me réveiller. Un léger tremblement, irrégulier et soudain. Je me tourne vers elle, sans comprendre, paniqué. J’ignore pourquoi elle tremble. J’aimerais comprendre.

Elle enfouit son visage dans mon cou. Je ne m’attendais pas vraiment à ça. Je lâche sa main un instant pour la prendre dans mes bras. Je ne sais pas pourquoi elle pleure mais c’est en train de me briser le coeur. J’embrasse sa tempe pour la rassurer, je veux qu’elle sache que je suis là, pour elle. Si elle veut de moi. « Des... » Je caresse ses cheveux doucement pour ne pas la brusquer. J’essaie de capturer fictivement son regard. « C’est pas que le genoux et le coma c’est ça ? » J’aimerais être plus réconfortant pour elle que ça. Seulement, j’essaie de comprendre, de recoller les morceaux de son passé. Je pensais la connaître un peu mieux que ça, mais je ne suis pas à la hauteur. L’histoire de ma vie. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas quoi lui dire mais je souffre. Je souffre de la voir à ce point malheureuse. Je voulais passer un bon moment et voilà qu’elle pleurait dans mes bras. J’étais désolé. Pire, je l’aimais suffisamment pour en souffrir. « Rosa. Crois-moi désormais tout ira bien. » Et je mentais à elle comme à moi-même. Je ne connaissais pas le futur. Je ne savais pas non plus à quel point elle souffrait de son passé mais j’étais là et bien là à ses côtés. Dans le présent. À partager un strapontin. À lutter contre ma peur panique du métro. J’ai cherché un point fixe dans mon paysage désert, une étoile à dérouiller. « Covent Garden. » J’ai retenu mon souffle avant de me lever doucement. Avant de lui tendre la main. Avant d’embrasser sa joue et de passer mon bras derrière sa nuque, sur ses épaules. Je ne voulais plus l’entendre pleurer. Je suis descendu de la rame lentement et puis je me suis figé net. Perdu. Je ne voulais pas la brusquer mais nous devions descendre. Elle avait dit Covent Garden et nous y étions. « Est-ce que ça va mieux ? » Sa voix me manquait, son rire aussi. Néanmoins, elle était malheureuse et je ne devais pas être égoïste. « Tu ne me dois rien. Si tu veux rentrer chez toi je peux te raccompagner. » Cette sortie ne tournait pas rond. Si je regrettais ? Je ne sais pas. Rosa allait bien il y a de ça quelques minutes. Il y a quelques minutes, je tenais encore sa main comme un adolescent en plein émoi. J’étais pathétique.
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() message posté Sam 13 Déc 2014 - 11:45 par Invité


   
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L
e métro n'a jamais été pour moi une source de stresse. Je crois que je le prenais régulièrement, à Liverpool c'était pareil, je m'en souviens surtout là-bas. Mais je n'ai plus tellement cette notion ici.. j'ai l'impression de tout redécouvrir. Julian me l'a fait un peu prendre pour tenter de titiller mes souvenirs sur le coup cela n'a pas du tout fonctionner.Pourquoi cela marche maintenant ? Pourquoi j'ai l'impression d'avoir des souvenirs.. mais des souvenirs horribles. Je me sens oppressée.. comme si on resserrait des étaux autour de mes tempes. C'est presque une nausée.. une panique. Je me sens presque mal.. de s je ne comprend pas tout cela. Je me tourne vers Desmond, je cherche de l'aide. J'aurais pu garder tout cela pour moi mais j'ai besoin de lui. J'ai besoin qu'il soit là. Il est en ce moment l'un des seuls qui m'aide à m'accepter comme je suis. Alors j'enfouis mon visage dans son cou.. Je renifle légèrement.. je ne dis rien sur le moment est-ce qu'il va comprendre ? Dans le pire des cas, ce n'est pas très grave. Je perd des larmes et j'avoue que je suis un peu bouleversée par le souvenir traumatisant qui vient de me prendre. J'inspire doucement. Il lâche ma main, me prend dans ses bras, dans ses moments là, j'oublis totalement qu'il est aveugle, qu'il ne peut pas me voir. Je sais que cela ne me dérange pas, mais il s'y prend tellement bien.. je me sens un peu mieux dans les secondes qui suivent, puis en sécurité lorsqu'il embrasse mon front. Je renifle, je ferme un peu les yeux, je me laisse totalement aller avec lui.. je pourrais y prendre goût.. clairement j'y ai déjà pris goût. " Un souvenir que j'aurais préféré ne pas récupérer, désolée " J'inspire plus longuement pour me calmer, je sens cette pression de nerf dans mon ventre se détendre un peu.. mais j'avoue que j'aurais voulu que Govent Garden soit plus loin.. je regrette presque de devoir quitter les bras de Desmond. Il me rassure bien.. je sais que j'aurais pu trouver cela maladroit mais finalement c'est exactement ce dont j'ai besoin. Lui, mais lui dire serait me rendre faible, impossible de le faire.. j'ai trop pur de cela.. c'est un soucis que je ne sais pas tellement comment je peux gérer. Alors que le métro ralentit doucement, je le sens se lever, j'attrape immédiatement sa main pour le suivre, il passe son bras sur mes épaules, j'attrape sa main de l'autre coté, j'entrelace immédiatement mes doigts dans les siens. Je ferme deux secondes les yeux lorsqu'il embrasse ma joue à nouveau. Je frissonne. Je suis en train de me rendre faible. Il ne voudra pas d'une femme comme moi. Je suis sûre ne me voit même pas comme telle.. plutôt comme une fille qu'il aurait pu avoir, certes super jeune.. mais je ne veux pas de cette place.. je m'en rend compte, je ne veux pas être celle qu'il protège, enfin si.. mais je veux être plus je crois. Non, .. si. Je suis totalement paumée. Je déglutis.. je suis ailleurs, ce petit moment d'égarement.. Il m'attend sur le quai, je ne l'ai même pas vu avancer. Je le retrouve maladroitement. Je serre ses doigts à nouveau. Je nous avance un peu et je laisse la foule sortant avancer devant nous pour que nous soyons tranquille. Je lui souris. Je l'attire contre moi pour qu'il puisse m'entendre malgré le bruit du métro qui repart. " Dis moi que tu ne me laisseras pas.. " Je ne dis pas jamais.. je ne lui demande pas de promettre, je ne peux pas lui faire ça.. Je veux juste qu'il me le dise, bêtement, je me sentirais sans doute moins seule. Il comble tellement et je crois qu'il ne s'en rend pas compte. Je prend nos mains pour embrasser le dos de la sienne. " Allez sortons d'ici " Je lui prend le bras comme tout à l'heure, mes doigts toujours dans les sien. On prend l'ascenseur, certaines stations de métro de Londres sont si profondes qu'on remonte en ascenseur ou en escalator. Je préfère avec lui l'ascenseur, c'est plus tranquille. Je pose ma tête contre son épaule durant la petite montée qui ne dure pas 30 secondes. L'air froid nous envahit alors qu'il faisait presque bon sous terre.

" Covent Garden! " Je souris légèrement, je connais, enfin je me souviens surtout, d'un bar que Julian m'a montré la dernière fois que je suis venue ici. C'est assez touristique, à Noël, il y a des vitrine sur deux ou trois magasin, la marché couvert est décoré et la neige recouvre le toit. Il y a tellement de passage sur la petite place pavées que le sol est plutôt mouillée qu'enneigé. Je n'ai pas spécialement de souvenirs précis.. mais je sais que j'aime cette endroit vivant. Il y a des stands de crêpes et gaufres.. des marrons chauffent aussi. Toutes ses odeurs me plaisent, c'est sucré et chaleureux. Je n'ai jamais fêté Noël, Julian a toujours été le seul à m'offrir un petit truc mais la période me plait tellement. J'aurais aimé faire ça en famille, bien que si je l'avais fait avec la mienne les traditions seraient plutôt juives. Je n'ai jamais été tellement pratiquante mais du coup ce sont les valeurs que je respecte, enfin je respecte toutes les croyances c'est mieux. Mais l'ambiance est généreuse et j'ai envie de tout goûter.. ça sent bon. " Tu sens l'odeur ? J'adore ! " Je tente de lui faire oublier ce qui vient de se passer. Je ne veux pas qu'on broie du noir à cause de moi. " On pourrait aller voir le marché couvert, y'a un petit café qui fait de super pancakes, je sais qu'on n'est pas le matin, mais il faut que tu les goûtes. " Je me serre contre lui pour le guider dans la foule. On arrive sous le kiosque. Je cherche de vue ce café et je le retrouve. " Oh c'est celui ci " Je pousse la petite porte, une clochette tilte et une serveuse nous salue poliment. Il y aune famille dans un coin, je dirais qu'ils sont français, je ne comprend pas tout ce qu'ils disent. Deux amies à une autres tables. Je nous tire vers le fond, sur une banquette et je l'aide à s'asseoir et je m'installe à coté de lui. Je retire mon écharpe et ma veste que je pose sur les chaises en face et je fais pareil avec ses affaires. La serveuse vient nous tendre des cartes et je prend les deux en lui souriant, je suis ravie qu'il ne puisse la voir.. elle est jolie, bien plus que moi. Complexe d'infériorité bonjour. " Tu veux que je te lise la carte ? Bien que déjà les pancakes soient obligatoires, avec du caramel ! Il y a des cafés viennois, des chocolats viennois, avec pleins de chantilly ! Il y a tous les smoothies et les jus de fruits que tu veux maisons.. ! après les sodas habituels, des milkshakes, tout semble délicieux, ça sent super bon " Je le regarde, je suis une vrai gamine dans ce genre de moment, j'ai tellement peur profiter de ce genre de chose que forcément, je profite toujours. " désolée je m'emporte un peu peut-être " Je ne suis plus en contact avec lui et là depuis cinq minutes cela me manque.. Je suis tentée de chercher sa main.. c'est plus fort que moi.. je caresse doucement du bout de mon petit doigt sa paume de main sur la table.

WILDBIRD
 
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() message posté Dim 14 Déc 2014 - 10:03 par Invité

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« Je ne vais pas te laisser. » J’ai terriblement envie de l’embrasser. C’est elle, c’est moi, c’est nous. C’est à force de lui tenir la main, peut-être. Je ne sais pas. Il y a quelque chose en plus. Elle n’est pas comme les autres. Elle ne me tient pas juste la main, elle me fait voir qu’elle est là. Mais elle est jeune et je suis vieux. Trop vieux pour elle. Trop encombrant, envahissant. Je ne sus pas un idéaliste, je suis pragmatique. Réaliste. Je dois me protéger, je dois la protéger de cette hypothétique relation. Pourquoi ? Parce qu’elle est vouée à l’échec. Alors ouais je mens parce que forcément, je vais la laisser. Pour notre bien, à tous les deux. Elle embrasse le dos de ma main avant de nous faire prendre l'ascenseur. Et elle pose sa tête doucement sur mon épaule. Et je me sens défaillir. C’est quelque chose que ma femme faisait. Quand nous regardions la télévision. Il y a longtemps. Une éternité. Le vent froid de l’hiver vient nous accueillir, nous frapper. Je n’aime pas particulièrement Covent Garden. J’ai toujours trouvé ce quartier surfait et trop fréquenté. L’enthousiasme de Rosa, pourtant, me réchauffe le coeur. Et puis, j’aime particulièrement Noël. C’est une fête que j’apprécie. L’odeur des marrons, des crêpes. De la dinde qui sort du four. J’ai toujours fêté Noël mais jamais dans la démesure. Mon grand-père ne m’achetait que des cadeaux qu’il jugeait lui-même utiles. Alors j’ai fait une croix sur le vélo et les petits soldats et j’ai embrassé sa foi. Le presbytérianisme. Enfin. « Tu sens l’odeur ? J’adore ! » J’hoche la tête en souriant. J’ai du mal à cerner Rosa. J’ai encore l’épisode du métro à l’esprit. Sans parvenir à m’en défaire. Comme si je combattais ses démons. Mais elle m’emmène déjà ailleurs, à travers le marché, à travers la foule. Je suis perdu, heureusement qu’elle est là, à me tenir la main, à éveiller ma curiosité. J’ai dix ans de nouveau. Elle pousse la porte du café, il y fait chaud, c’est agréable. Je ferme la porte derrière moi, bienheureux d’être à l’intérieur, de plus avoir à braver et le froid, et la neige. Une serveuse vient à notre rencontre, Rosa nous trouve une banquette confortable. J’entends vaguement du français. Rosa m’aide à m’assoir alors je m’installe, avant elle, probablement à côté d’une grande baie vitrée. Je retire mon manteau rapidement. Rosa vient s’assoir à côté de moi. Je ne lui tiens plus la main. À quoi bon la solliciter sans arrêt ? Rosa fait déjà suffisamment de choses pour moi. Et puis, surtout, nous ne sommes pas en couple. Même si, la tournure de ce rendez-vous pourrait me faire mentir aux yeux des autres. La serveuse vient me remettre la carte. Je pose son bout de papier plastifié sur la table avant de me tourner vers Rosa. « Je ne dis pas non merci. » Et je l’écoute énumérer tous ces mets avec envie. Elle me donne vraiment l’eau à la bouche. J’ai envie de goûter à tout. « C’est pas très grave. Tu viens de m’emporter avec toi. » Je ris légèrement. Je sens ses doigts sur ma main. Je me demande pourquoi elle fait ça mais je ne fais rien, je ne la repousse pas. Je ne sais pas pourquoi. Je ne veux pas lui plaire, pas de cette façon. Elle mérite de trouver un jeune homme de son âge.

Je ne sais pas quoi prendre à l’exception des fameux pancakes de Rosa. Je vais probablement me prendre un thé ou un jus d’orange. « Tu vas sans doute rire mais... Je suis allergique au lactose. » Je baisse la tête avant d’étouffer un rire. Pourquoi ? Parce que j’ai vraiment rien pour moi. Il faut toujours que je vienne tout gâcher. Enfin. C’est pas non plus une mauvaise chose en l'occurrence. C’est pas non plus comme un rencard. C’est juste beaucoup mieux de la fréquenter ici, plutôt qu’à l’hôpital. Je ne suis pas un grand fan du café à l’eau. « Pourquoi tu fais ça ? » Mon ton n’est pas agressif. Je ne veux pas la blesser - j’ai juste besoin de comprendre pourquoi elle recherche ce contact permanent avec moi. Je ne sais pas quoi en penser. Bien sûr, elle n’est pas la seule à rechercher ce contact, je le cherche moi aussi, constamment. Je suis un petit peu épris. Un petit peu pris au dépourvu quand elle est là. J’ai du mal à penser, j’ai mal au coeur. Je ne connais pas ce sentiment. C’est comme un nouvel amour. Inconscient et malsain parce que oui, je ne veux pas de ça. J’ai besoin de me remettre moi-même en selle. J’ai besoin de m’aimer. Monstre d’égoïsme que je suis. La serveuse vient nous interrompre. Je commande un thé vert, un café et des pancakes pour Rosa. Je vais m’empêcher de dormir, je vais m’empêcher de rêver. J’attends qu’elle fasse son choix, je ne veux pas presser. Ma question est suffisamment introspective, elle peut attendre encore un peu.
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